Mademoiselle Grey s’inquiète un instant de mes états mais ma réponse lui convient et elle s’en retourne à notre utilité. Monsieur Xavier, lui, comprend que notre définition d’aller bien se concentre sur le respect de la consigne et la considération qu’on pourra guérir plus tard. Mes deux corps à son côté tournent leurs visages vers ses mains lorsqu’il les appose à nouveau contre eux. Clignements d’yeux, commencement de larmes, alors que le geste m’est familier mais que je ne me souviens pas pourquoi. Essayer de me souvenir ne sert à rien et je ne le fais guère longtemps, concentrant mes dernières forces sur ce qu’on me demande. Demandant de l’aide, également, parce que mes dernières forces ne sont pas suffisantes. Mademoiselle Grey veut essayer de prendre le relai puis monsieur Xavier s’en charge totalement pour qu’on puisse se focaliser.
(Protections mentales en place. Je veille sur vous.)
Deux de mes têtes roulent contre ses mains, fermant les yeux, alors que la troisième continue de fixer la scène. Une scène qui me fait ressentir ce que les autres ressentent, même si je ressentais déjà leurs pensées : inutile. L’intervention du Docteur Strange, que monsieur Xavier n’a peut-être pas protégé mentalement puisqu’il était caché malgré sa présence dans mes têtes comme les autres, me fait me dire que télépathie et magie doivent avoir le même effet pour le commun : quelque chose d’inaccessible. Mademoiselle Maximoff synthétise donc tous nos aspects. Je serais curieuse de la connaitre si je n’en avais pas aussi peur. Heureusement, la dyssynchronie est là pour m’éviter de trop tenir compte de ses informations secondaires. D’autant qu’il devient question pour les Sorcières Siamoises de mourir. Comme demandé, le cerveau de la Sombre – en réalité, celui du corps puisque la projection psionique ne l’utilise peut-être plus – est psychiquement entravé. Les messages nerveux ne se transmettent plus et elle reste impuissante à regarder ce que la Rouge lui prépare. Les pensées de l’autre magicien m’apprenant de quoi il s’agit. Un plan désespéré de lavage de cerveau, pour synthétiser froidement. Et éviter toute considération sur la nature d'une âme. Après, on considère la télépathie comme dérangeante… façonner une personnalité pour nous passe par la modification mémorielle, pas de but en blanc une réécriture comme c’est le cas de la magie. De ce que je comprends, cependant, il ne s’agit pas d’une magie qui pourrait émuler la télépathie en provenant de la Dimension Astrale. Nan, là on parle de démon. J’aimerai pouvoir arrêter d’y réfléchir mais c’est une information de plus dans l’océan qui compose mon esprit et j’analyse, je prévois, j’anticipe à défaut de pouvoir agir physiquement.
Présents, passés et espoirs d’avenirs raisonnent dans mes têtes. Cela me fatigue à un point inédit. Combien de temps que j’existe ? Combien de minutes depuis le début de cette confrontation ? Je ne dois pas lâcher. Qu’importe le sang, qu’importe le brouillement de vision, d’audition et d’odorat qu’il provoque, qu’importe la toux qui arrive chez les corps qui ne le laissent pas couler par l’avant de la bouche, qu’importe la migraine qui s’installe. Bloquer la Sorcière Sombre, comme ce que Loki a fait précédemment. A dire vrai, je crois que je me contente d’émuler ce que font monsieur Xavier et mademoiselle Grey.
Puis mademoiselle Maximoff fait ses adieux à monsieur Barton. Qu’il commence à pleurer nous entraine avec lui. Que monsieur Raccoon commence à paniquer nous entraine avec lui. Que monsieur Strange en rajoute une couche parce qu’il arrive à sa limite me fait commencer à perdre pied.
(Télépathes, quoi qu’il arrive, son esprit ne doit pas quitter le Plan Astral.)
Je retransmets à tout le monde, réalisant mon erreur puisque j’aurai dû le faire seulement aux concernés, tout en me demandant si on est réellement capables d’une telle chose. Permettre à un esprit de survivre à la destruction de son corps. Ce n’est pas mon cas, je ne suis même pas capable de projeter mon esprit sur le plan physique malgré la matérialisation de ma télépathie sur mes iris. J’aimerai pouvoir, comme précédemment, imiter ce que feront monsieur Xavier et mademoiselle Grey. Cependant, lorsqu’enfin on peut dissiper la paralysie de la Sorcière Sombre, lorsque je soupire d’un soulagement sans nom et crache le sang et la salive qui roulent sur mes langues durant le geste, je réalise que je n’en ai pas la force.
Mes deux paires d’yeux closes se rouvrent pour que les trois puissent me donner des images approximatives de ce qui se joue. Le sortilège semble fonctionner. Stephen Strange perd pied, son hubris ayant trouvé une limite, et je contente avec tout le monde ce que ce dernier espoir de sauver Wanda Maximoff apporte. Si proche du but. Si proche…
Je n’ai aucune surprise lorsque l’une des formes magiques de la Sorcière attaque l’autre. C’était possible. Anticipé. Je constate également les conséquences que cela implique grâce à l’esprit du sorcier. Elles étaient possibles. Anticipées. Je ferme mes six yeux sous les échos des pensées d’êtres qui vivent bien plus la situation que moi. Je baisse mes six épaules sous les échos des pensées d’êtres qui vivent bien plus mal l’éventualité de l’échec que moi.
Précédemment, tous se sont rappelés ce qui leur faisait tenir à Wanda Maximoff. Leur amour et leur affection ont permis de la ramener à la conscience et de lui donner la force de se battre. Leur amour et leur affection leur permettent désormais de savoir ce qu’ils vont perdre. Tous les souvenirs sont là. Tous les sentiments sont là.
Tous les "Wanda est là".
Wanda est là.
Puis, isolée de nous par un bouclier de cette même magie qui la détruit, elle explose.
Le docteur Strange répondit à l'appel de Wanda et réapparut dans la clairière. Charles hésita : devait-il l'englober dans sa protection télépathique ? Le Sorcier Suprême en avait-il besoin ? Mieux valait se montrer trop prudent que pas assez. Il forma donc le bouclier autour de l'esprit du sorcier, sans toutefois l'avertir de sa présence protectrice. L'homme devait déjà avoir suffisamment à faire et avait besoin de toute sa concentration.
Le plan de Wanda se mettait en place. Elle fit appel au Darkhöld… Charles n'y connaissait pas grand chose en matière de magie, c'était un domaine auquel il était relativement hermétique, et qu'il considérait comme particulièrement dangereux et chaotique. Mais la Sorcière utilisait des armes qu'elle était sensée maîtriser. Du moins l'espérait-il. Et un autre sorcier de grand talent allait l'assister dans cette tâche. Elle formula d'ailleurs à haute voix ce que Charles pensait : c'était très risqué, mais elle pouvait y arriver. Il n'en doutait pas une seconde. Il avait foi en elle. A quoi bon être là sinon ?
Charles n'accorda au discours de Wanda à Clint qu'une attention très limitée. Cela ne le concernait pas, et il avait déjà fort à faire. La Sorcière Sombre luttait, effrayée par ce que sa jumelle préparait. Elle tentait de se libérer de l'emprise des télépathes, mais ils étaient nombreux, puissants, déterminés. Lorsque le sortilège fut prêt à être lancé, lorsque Wanda posa son regard sur chacun d'entre eux, il hocha la tête et lui sourit, toujours confiant, prêt à suivre ses indications.
Elle réintégra son corps. Charles s'efforçait à laisser de côté toutes les émotions très fortes qui émanaient des personnes autour de lui. Beaucoup étaient mus par la peur de la perdre, par la crainte qu'elle ne réussisse pas. Il refusait de croire cela. Il croyait en elle. Il abaissa sa main en même temps que le bouclier psychique qui entravait les mouvements de Wanda et attendit.
Un nouveau duel commença entre les deux Wanda. Deux silhouettes d'énergie qui s'affrontaient, se déchiraient, et tentaient en même temps de s'assembler. Charles observait la scène, se tenant prêt à intervenir pour bloquer quiconque aurait l'idée stupide de s'en mêler. C'était à elle de mener ce combat. Il laissa Strange agir, en revanche, comprenant qu'il assistait Wanda pour canaliser l'énergie du sortilège, qu'il faisait tout son possible pour préserver les personnes présentes du déferlement à venir. La silhouette sombre fut disloquée par la rouge, mais l'énergie déployée semblait de plus en plus incontrôlable. Lorsque l'onde de choc se libéra, le télépathe projeta une partie de son esprit pour aller voir de plus près ce qu'il se passait.
Il capta alors les pensées des deux Wanda. Leur douleur. Leur peur. Avaient-elles tué tout le monde ? Allaient-elles y arriver ? Non, elles n'allaient pas y arriver. Si, elles allaient y arriver, ensemble. Elles se soutenaient mutuellement. Enfin. Charles sentit en lui une vague de soulagement le libérer d'un poids. Il prit la parole à haute voix, afin de rassurer les autres qui ne savaient pas ce qui était en train de se passer au cœur de l'explosion.
« Elles sont toujours là. Elles cherchent l'équilibre. »
Le soulagement fut cependant de courte durée. Il perçut autre chose… Une autre présence, aux côtés de Wanda. Une présence… maléfique. Un concentré d'émotions négatives, destructrices. Charles tendit de nouveau la main vers l'immense boule d'énergie, ajoutant aux boucliers magiques du docteur Strange un bouclier astral. Il devait protéger les Wanda, et protéger les autres de cette présence malfaisante qui ne devait surtout pas s'échapper. Les traits déformés par l'effort, il expliqua :
« Il y a autre chose… Une créature égarée, une… âme en peine… Tant de… noirceur… tant de douleur, tant de rage, tant de… »
Il termina sa phrase par un grognement de douleur. Ces manifestations néfastes, maléfiques, étaient extrêmement pénibles à ressentir, à endurer, à canaliser. Charles luttait pour empêcher la créature d'atteindre les autres. Il ne fallait surtout pas qu'elle trouve son chemin hors de la sphère de Wanda. Mais allaient-ils pouvoir la contenir ? Et comment la renvoyer d'où elle venait ?
La tension était plus que palpable sur le lieu où nous étions tous. Tous, unis, ensemble, pour une seule et même personne. Pour lui prouver que nous l’aimions, que nous ne l’abandonnerions pas et que d’une certaine façon nous lui pardonnions tout le mal qu’elle avait pu faire.
Et je ne pouvais pas lui jeter la pierre. J’avais été dans le même cas, il y a peine deux mois de cela, et encore une quinzaine de jours auparavant avec Jean. Décidemment… Mon entourage et moi-même n’étions pas des petits veinards en ce moment. Tout s’accumulait comme si nous étions pris au piège. Peut-être un mauvais sort…. Mais lancé par qui ? Une question que je devrais poser à celui qui avait habillement sauver ma petite personne d’une mort certaine il y a juste un petit quart d’heure.
Ou peut-être ne serais-je pas morte, mais eux oui, ou bien gravement blessée. Restant toujours en retrait j’observais la scène se déroulant sous mes yeux des frissons parcourant mon échine. Un regard vers Wanda, puis vers tous les télépathes qui se battaient, en silence contre, ou avec elle selon les individus.
Des nez qui saignent, des peaux qui craquèlent, qui fissurent, des larmes aux yeux. Tout cela était très intense. Tout s’accéléra, et lorsque Wanda explosa dans un éclat rouge, je tenais la main de Rocket, qui, lui pleurait, ainsi que Clint qui n’était pas au meilleur de sa forme.
Puis, protégé par les boucliers du Sorcier Supreme, mon instinct me cria de me rendre près de mon frère. Si jamais nous devions mourir ici, si jamais la protection ne suffisait pas, je voulais être avec lui.
Relâchant la main, ou plutôt la patte de Rocket, je posais une main que je voulais réconfortante tour à tour sur l’épaule de Clint puis de Rocket, puis, je courus en direction de mon frère. Il n’allait pas bien. Main tendue vers je ne sais quoi, traits déformés et grognement de douleur. C’était un déchirement de le voir dans un tel état. Lui, cet homme solide comme un roc, très puissant télépathe, et par-dessus tout l’homme que j’aimais le plus sur cette terre. Le seul qui ne m’avait jamais abandonné et qui était toujours là pour moi.
C’était à mon tour d’être là pour lui. Alors, même si je savais pertinemment que cela ne servait à rien, je me mis à genoux, et saisiq sa main qui était libre pour la serrer dans la mienne. Nouant mes doigts aux siens, je me moquais qu’il me serre fort la main ou même qu’il broie mes doigts sous la douleur. Il devait sentir que j’étais là, que je lui donnais ma force et que …
- Charles. Tu peux le faire, quoi que tu vois, tu peux le faire. J’ai confiance en toi. Je suis là.
Je ponctuais mon discours, bref, mais je l’espérais percutant, par une brève pression de sa main alors que quelques larmes venaient rouler sur mes joues.
CODE BY ÐVÆLING // groover par une licorne
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Energie déployée, Sortilège caduque, Âmes en périls. Les sorcières sont libérées, les sorcières sont entravées, les sorcières sont persécutées. La sorcière rouge est toujours là, dans cet amas de lumière et d’énergie. Elle tente de tout rappeler à elle mais ne voit plus rien, aveuglée par la puissance et la douleur. La sorcière sombre est toujours là, dans cet amas de lumière et d’énergie. Elle tente de tout rappeler à elle mais n’as pas le contrôle de son corps. C’est la sorcière rouge qui l’a et elle la laisse faire.
« Ils sont tous morts ? - Je ne crois pas mais je ne parviens pas à pénétrer leurs esprits. - Bouclier télépathique tu te souviens ? - Possible mais j’ai même pas envie d’essayer… Comment c’est possible ? Tu m’as fait quoi ? - Je t’ai donné des émotions, l’empathie, la culp... - Non mais j’en veux pas !! - Ah ben là c’est un peu tard pour contrer tout ça tu ne crois pas ? - Attends que je te… »
Interrompues dans leurs élans de chamailleries, la sorcière ouvre les yeux pour que toutes les deux constatent ce qu’elles ont ressenti en même temps. Une ombre noire, d’une forme à peine humaine virevoltait autour d’elle en hurlant dans un sifflement sourd. Suivant la silhouette du regard, la conversation interne continua :
« Qu’est-ce que c’est que ce truc ? - Une âme damnée, une âme du Darkhöld. - Faut pas qu’elle s’échappe… - Bouclier physique de Strange ! - Ouais mais ça va résister ? - Faut terminer le sortilège pour de bon. - Je sais faut absorber tout l’énergie. - Ca va nous tuer probablement. - Possible mais on n’as pas trop le choix. - Ok… »
Le soupire de la sombre fit lever les yeux au ciel de la rouge…
« Bon t’es avec moi ou pas ? - Ouais. Vas-y »
La sorcière rouge écarta les bras, aspirant à nouveau toute énergie qui s’était dispersée autour d’elle. La sorcière sombre concentra l’énergie infernale en une boule située devant elles. Ni l’une, ni l’autre n’auraient la puissance de chasser cette âme, de garder toute l’énergie, de la stocker sans être consumé et de clôturer le sortilège en même temps. Mais à deux elles pourraient faire deux fois plus de choses. L’onde de choc d’énergie commença à se réduire alors que Wanda tremblait sous la douleur. Le visage vers le ciel, les yeux fermés, elle ne regardait pas son alter-ego juste devant elle qui était en train de concentrer toute son énergie, toute sa force, toutes leurs forces. Le visage vers la boule d’énergie, les yeux grands ouverts, les mains ouvertes, les doigts crispés.
« Je … vais pas … tenir... - Oh que si tu vas tenir… T’as pas intérêt à lâcher on y est presque… »
Les mains tremblantes, le corps commençant à saturer. Celle qui accumulait allait plus vite que celle qui chargeait. L’âme décharnée sembla comprendre la manœuvre et commença à attaquer. Griffant, traversant, blessant les deux sorcières qui se crispaient un peu plus à chaque attaque.
« Dépêches… - J’y suis presque. - Ça va lâcher… - Ouais c’est bon vas-y, MAINTENANT ! »
Lâchant les bras terminant sa boule d’énergie de la finition du sortilège, la sorcière sombre disparut alors laissant son alter-ego primaire reprendre le contrôle. Lâchant les bras en terminant l’absorption de toute l’énergie, la sorcière rouge reprit le contrôle de la boule d’énergie qu’elle lança la seconde suivante sur l’âme en perdition qui se désintégra entre la boule et le bouclier. Le contrecoup de l’assaut énergétique propulsa Wanda vers l’arrière qui senti son dos se heurter à son tour sur le champ de force de Strange. Le craquement qu’elle entendit alors n’augurait rien de bon mais elle n’avait plus la force de retenir quoi ce soit. Ses yeux se fermèrent alors qu’elle se senti plus lourde qu’une pierre. La sorcière sombre n’était pas plus en forme. De ce fait, elle ne prit pas le relais. Finalement le corps de la sorcière tomba comme une pierre, sur le dos, toujours retenu par la sphère qui d’une certaine manière l’avait empêché de faire une vraie chute qui aurait pu être fatale.
- - - - -
Se sentant lourde, comme prise dans un étau, Wanda eu bien du mal à ouvrir les yeux à nouveau, elle se sentait allongé sur le sol, elle sentait des présences autour d’elle sans pouvoir les identifiés… Articulant avec la plus grande difficulté quelques mots :
« Est-ce… que… j’ai… réussi... »
Entendant une réponse qui sonna comme un écho dans son esprit, elle se laissa aller à l’insconscience. Trop d’énergie, trop de douleur, trop de magie… trop de tout qui finalement lui avaient pompé toutes ses forces… Les sorcières sont associées, les sorcières sont vidées, les sorcières sont ralliées. Energie épuisée, Sortilège accompli, Âmes sauvées.
Fin du RP pour Wanda (et son alter-ego). Un grand merci à tous pour avoir rendu ce passage de l'histoire de mon personnage possible. Je suis très touchée de tous les mots qui ont été écrits ici. Merci à tous
« Après le verbe "aimer", "aider" est le plus beau verbe du monde. »
31 JUILLET 2024 AVEC TOUS LES PARTICIPANTS DE LA MISSION
Son esprit divisé, compartimenté en deux pôles pour établir avec force son emprise sur la Sorcière Sombre immobilisée, avait sans mal détecté la bien mauvaise posture des triplées ; leur état préoccupant l’avait un instant poussée à vouloir se tourner en leur direction mais, absorbée par une concentration nouvelle, ayant saisi toute l’urgence de la présente situation, Jean était restée aussi immobile qu’inexpressive, se fiant entièrement au jugement de Charles et aux mots rassurants qu’elle venait de recevoir des trois blondes durement malmenées. Charles venait tout juste de prendre en charge les protections mentales du groupe, allégeant ainsi le poids de ses efforts, sans s’inquiéter outre mesure des blessures des nouvelles recrues : c’est que ce n’était pas si grave, pensait-elle pour se réconforter, sans encore jeter une seule oeillade en leur direction. En revanche, elle eut bien du mal à ignorer la présence du Docteur Strange qui, répondant à l’appel de Wanda, fit de nouveau son apparition dans le parc : elle le savait bien évidemment puissant (puisqu’elle l’avait rencontré), mais craignait de ce fait que le combat ne prenne une autre dimension, dans laquelle elle ne pourrait lutter pour son amie. La magie. Elle n’en connaissait rien, et le peu qu’elle en avait vu avec Dark Wanda ne lui donnait guère envie d’en savoir plus. Un instant inquiète et désarçonnée par cette possibilité effrayante, Jean avait légèrement froncé ses sourcils tout en quittant, pour la première fois, la silhouette de Dark Wanda pour poser les yeux sur Charles un court instant, avant de reprendre sa position initiale ; il fallait leur faire confiance. Elle avait confiance en son mentor et elle avait confiance en Wanda. Tous deux savaient ce qu’ils faisaient. Tout allait bien se passer : l’inverse lui apparaissait comme une profonde injustice, que personne ne pouvait tolérer. Alors il ne pouvait en être autrement.
Après l’échange émouvant entre Clint et Wanda, qui avait sincèrement ému la jeune fille, la rousse s’était crispée lorsque le duel entre les deux Sorcières avait commencé, semblant atteindre un paroxysme d’énergie bien trop périlleux. Le ballet d’énergie rougeâtre rendait difficile la perception des évènements mais, les sourcils froncés et la bouche pincée, Jean les avait suivi du regard, ne sachant pas très bien ce qu’elle devait en espérer ; elle avait été à sa place quelques jours plus tôt, et ne se sentait guère légitime de souhaiter que son double s’efface. Le sien avait disparu (en apparence), et aussi étrange que cela puisse paraître, elle en éprouvait une sorte de manque curieux, mêlée à une inquiétude presque maternelle. Où le Dark Phoenix était-il passé ? Un éclair rouge avait fait taire ses pensées éparses tandis que Wanda semblait avoir explosé, libérant une onde de choc qui avait fait plisser les yeux de la jeune mutante durant quelques secondes. Qu’est-ce qui se passait ?! Une angoisse grandissante montant dans sa gorge, Jean avait dégluti avec difficulté tout en lançant des regards autour d’elle pour chercher du réconfort et une quelconque compréhension, jusqu’à ce que la voix de Charles ne s’élève pour apaiser les tensions : elles étaient toujours là, en quête d’un équilibre ardemment recherché. Elles oeuvraient ensemble pour survivre, pour coexister, peut-être. Mais le soulagement ne fut que de courte durée. « Il y a autre chose… Une créature égarée, une… âme en peine… Tant de… noirceur… tant de douleur, tant de rage, tant de… » Autre chose ? Une créature égarée ? De quoi parlait-il ? Les sourcils légèrement contrits par l’inquiétude et l’ignorance, Jean avait tourné son menton en direction de Charles en souffrant réellement de le voir ainsi ; heureusement que Raven se tenait à ses côtés pour lui témoigner son soutien. Jean eut envie de faire un pas vers eux mais, alors qu’elle observait le curieux spectacle des Sorcières se débattant avec une chose curieuse qu’elle n’identifiait point, le corps de Wanda avait été propulsé violemment en arrière avant de rejoindre le sol, dans une chute mesurée. Les yeux légèrement écarquillés, une jambe en avant comme d’un élan réprimé de s’avancer, Jean attendait que quelqu’un d’autre prenne la parole, redoutant d’entendre des mots funestes… Elle n’était pas assez proche de Wanda pour s’approcher d’elle en première, mais était tout de même inquiète et espérait qu’elle avait survécu au combat pour sa liberté, au combat pour sa vie. « Est-ce… Est-ce qu’elle va bien… ? » Osa-t-elle finalement demander d’une petite voix hésitante, l’une de ses mains venant entourer son coude tandis qu’elle mordillait le coin de sa lèvre, les larmes aux yeux. Elle avait survécu… Elles avaient survécu. Il ne pouvait en être autrement.
@AIWENORE
The Phoenix
Watch me. I will go to my own sun and if I am burned by its fire I will fly on scorched wings and I'll rise !
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » B. Brecht
MERCREDI 31 JUILLET AVEC BEAUCOUP DE PERSONNES
Maintenant qu’il était loin du champ de bataille, il était saisi d’une peur terrible liée à l’ignorance de son éloignement ; de là où il était, il ne pouvait rien voir et presque rien entendre. Qu’est-ce qui se passait là-bas ? Est-ce que ses amis allaient bien ? Il ne pouvait en être sûr, et cette incertitude était une tension nerveuse qui ne cessait de courir dans ses veines glacées par une appréhension tortueuse, qui lui faisait imaginer le pire. Aux côtés de la jeune brune, il faisait les cent pas, tournant en rond tout en remuant sa main métallique avec une vive impatience qui agitait jusque ses pensées bruyantes. Il eut fini par remarquer les gestes mécaniques et nerveux qu’elle produisait pour s’occuper l’esprit et, quand bien même avait-il eu envie de la rassurer, il n’avait pas osé troubler son occupation tout de suite. Après de longues minutes d’un silence pesant, où leurs coeurs inquiets battaient à tout rompre, il avait fini par se rapprocher d’elle en disant, la voix portée par une hésitation certaine mais emplie de bonnes volontés : « Ça va aller… J’en suis sûr. » Non, il n’en était pas totalement sûr mais ce n’était pas le message qu’il souhaitait faire passer à Lynda, alors, il s’était contenté d’hocher son menton de haut en bas pour mettre une emphase sur son mensonge, un frêle sourire venant combler ses lèvres comme la preuve falsifiée de sa sincérité faussée. Il ne mentait jamais mais, là, c’était pour la bonne cause. Il voulait seulement rassurer Lynda. Est-ce que ses mots avaient pu la réconforter ? S’étant rapidement éloigné d’elle pour la laisser tranquille après cette vaine tentative, le Soldat avait mordillé l’intérieur de sa joue durant de longues secondes, immobile face au ciel qui, tout à coup, s’était illuminé d’une explosion rougeâtre. Qu’est-ce que… Ne voyant rien d’autre, Bucky s’était figé en fronçant durement ses sourcils, ne sachant pas tellement ce qu’il devait en comprendre ; espérant trouver une réponse auprès de celle qui l’accompagnait, il s’était tourné vers Lynda dans le but de lui poser la question mais l’arrivée de Kurt lui fit garder le silence. Il n’avait pas besoin de demander, il allait s’en rendre compte par lui-même. Il ignorait si le téléporteur était venu de lui-même ou si quelqu’un lui avait dit de revenir les chercher suite à un quelconque évènement mais, là non plus il n’avait pas envie de poser la question. « Ramène-nous là-bas ! » Ayant oublié sa politesse dans l’urgence du moment, Bucky ne paraissait nullement en colère après le mutant, seulement pétri d’une angoisse sans nom qui le rendait un peu brusque. Mais Kurt ne sembla point se formaliser sur le ton de sa voix puisqu’ils retournèrent rapidement dans le parc, où le combat semblait avoir cessé. D’un premier réflexe, Bucky avait d’abord cherché Rocket du regard avant de parcourir l’assemblée, songeant tout d’abord que la mission avait échoué et que Wanda était partie mais… « Est-ce… Est-ce qu’elle va bien… ? » Machinalement, il avait tourné son menton vers la jeune rousse qui se trouvait dans son dos et, suivant son regard, il avait posé les yeux sur la silhouette qui reposait sur le sol, immobile… Il devinait fort bien que cette silhouette était celle de Wanda mais, comme d’autres s’approchaient déjà d’elle, il était resté en retrait, figé par la peur d’entendre que celle qu’il aimait n’était plus.
@AIWENORE Bucky parle en #618599
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
« Elles sont toujours là, intervient Charles Xavier, m’assurant qu’il fait bien son travail d’empêcher leur esprit de finir en enfer. Elles cherchent l'équilibre. »
Gorge serrée comme le reste des muscles de mon corps, je n’arrive même pas à avoir un rire nerveux. Ou un commentaire sarcastique au-delà de : qu’elles le trouvent vite avant que leurs bocaux ne se brisent !
« Il y a autre chose, reprend-t-il avec difficulté, me faisant essayer de juger dans ma barbe par conscience de ce dont il parle. Une créature égarée, une… âme en peine… Tant de… noirceur… tant de douleur, tant de rage, tant de… »
Est-ce la future âme de Maximoff essayant de s’échapper ? J’ignore comment fonctionne le temps dans la Dimension Infernale mais je ne pense pas. En revanche, j’ai pleinement conscience qu’il s’agit d’une âme y subissant la transformation reproductive des démons et faisant son possible pour s’échapper, en effet ; Maximoff a donc ouvert un nexus dimensionnel avec l’enfer. Et l’un des prisonniers s’y trouvant tente de s’enfuir. Xavier tâche de le contenir et il a intérêt d’y arriver : si l’âme prend possession de Maximoff, celles qu’ils ont connu va disparaitre et la nouvelle n’aura que sa chair et ses pouvoirs.
Respirer. Inspirer par la bouche. Expirer par le nez. Respirer.
Les lèvres sont retroussées, les dents sont serrées, l’effort est sec.
La réflexion, difficile.
L’âme. L’âme en peine est peut-être la solution. Elle veut la puissance de Maximoff ? Il faut la lui donner et la renvoyer dans sa Dimension y exploser. Evidemment, les créatures de l’enfer n’apprécieront pas qu’on leur expédie la bombe mais elles ont probablement déjà remarqué Maximoff suite à l’utilisation du Darkhold et ont tout aussi surement des plans pour elle. Perdu pour perdu, il faut limiter la casse. Je m’apprête à tâcher d’en parler, me limitant à utiliser le prisonnier tentant de s’échapper comme fusible et sacrifice, mais l’aspiration d’énergie tant psionique qu’infernale me fait comprendre que les personnalités ont probablement similaire idée. Idée d’autant meilleure qu’elle allège la pression sur mes boucliers, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Puis les choses s’inversent. Plutôt que de l’utiliser comme fusible à griller, Maximoff grille directement l’âme et réexpédie toute sa puissance contre le bouclier. Les grognements que mes nombreuses bouches poussent sous l’effort ne sauraient dissimuler le craquement que ses os font sur la partie opposée des boucliers lorsque Maximoff les heurte à cause du recul. Regardant le corps inerte s’écrouler au bas de la sphère, je lâche je-ne-sais-combien jurons alors que tous mes doubles le font également.
D’un même mouvement, tous descendent vers le sol pour que le bouclier et l’éventuel cadavre de Maximoff le touchent. Ce n’est qu’ensuite que je dissipe la construction lumineuse et réintègre toutes mes illusions solides. L’effort pour redresser le dos et reprendre ma dignité est dur mais bref. Croisant les bras, je dissimule mes mains tremblantes entre mes flancs et mes biceps. Garder mon visage impassible est aisé, l’habitude aidant, mais ne m’empêche pas de le pencher vers Maximoff. Elle est vivante. J’ignore si c’est une bonne chose mais cela apporte un soulagement. Bref, cependant.
« Est-ce… que… j’ai… réussi…
- Si vous mourrez après ça, dis-je en un soupir, je vais jusqu’en enfer pour vous engueuler. »
Menace ou promesse, c’est une même intention et je ne suis même pas certain que Maximoff m’ait réellement entendu avant de partir. D’autres ne tardent pas à me rejoindre et je les laisse faire leur affaire. Mon attention se tourne vers Xavier.
« Scan télépathique complet, lui demande-je sobrement. Je perçois toujours des énergies infernales et on doit savoir si c’est bien Wanda Maximoff ou si c’est… autre chose. »
J’évite de parler de la possibilité d’une âme ou d’un démon ayant revêtu sa chair pour pénétrer notre monde et s’emparer de son pouvoir mais c’est exactement cette possibilité que je veux éliminer. Quand aux télépathes présents de ma tête, bienvenu dans l’un des mondes dont je vous protège ! La prochaine fois, vous me laisserez mes secrets.
« Il faudra que l’on parle, poursuis-je à l’intention du chef des X-Men, sérieux. En privé. »
Pas aujourd’hui, certs. Pour la plupart des présents, enchainer les batailles et les difficultés ne doit pas appartenir à la normalité. Je ne le leur souhaite pas, en tout cas.
Mes yeux se tournent ensuite vers Clint Barton avant que je ne lui adresse un signe de tête. Ensuite, le retour du téléporteur mutant et du prince gaffeur attire mon attention et je les regarde sans le moindre commentaire, surpris de la contenance du second.
Ayant dit ce que j’avais à dire aux trois personnes à qui j’avais à le dire, je conserve ma posture fermée en observant la scène et attendant de voir ce qu’ils vont faire de leur ancienne alliée. Quelqu’aient pu être ses raisons, elle a franchi la ligne et est a été une menace pour l’Humanité ; une "super-vilaine". Le terme me fait soupirer mais, force est d’anticiper, les conséquences de cette perception vont perdurer plus longtemps que les actions. D’un côté, cela m’arrange. Il y a fort à faire vis-à-vis de la Sorcière Rouge, voire de la Sorcière Sombre, et le fait que les Avengers et le SHIELD n’aient pu empêcher la création de la seconde me laisse un angle d’approche pour l’accompagner à mon tour. D’un autre côté, cela m’agace. Il va y avoir encore beaucoup de remous avec cette histoire. Le positif, cependant : ils pourront se débrouiller sans moi pour le nettoyage.
On abandonne jamais une sœurcière Le combat entre les deux personnalité de Wanda battait son plain, les deux silhouettes, l'une sombre, l'autre lumineuse, s'échangeaient les attaque dans ce qui, d'un point de vue extérieur, pouvait passé pour un spectacle pyrotechniques avec effets spéciaux. Dans d'autres condition, Rocket l'aurait probablement applaudit. Mais il ne s'agissait pas d'un spectacle. Il s'agissait du combat possiblement mortel d'une amie contre elle même. Quand tout d'un coup, il ne fut plus possible de rien voire, hormis une sphère lumineuse, a l'intérieur de laquelle, du moins on pouvait aisément le supposer, les deux sorcières se battaient.
Du coté des télépathes, ce n'était pas brillant non plus. Jean, Charles et les triplettes semblaient tous a bout, aggravant alors l'inquiétude du gardien qui ne cherchait même plus a cacher ses larmes. Stephen Strange ne semblait guère mieux de son coté. Bien malgré lui, ses petites mains griffus s'étaient crispées a l'intérieur de celle de Clint et de Raven, précieux point d'accroche qui lui évitaient de s'effondrer, Aussi bien mentalement que physiquement.
Enfin vint l'explosion finale, alors que Raven, non sans avoir poser un bref instant une main sur l'épaule de chacun dans un geste réconfortant avant d'aller soutenir son frère. Mais un retour surprise avait eu lieu: Bucky, remit sur pied, était finalement venu pour voire l'ultime affrontement. Lorsque la lumière provenant de l'explosion devint trop aveuglante, Rocket ne pu que détourner les yeux, sans que les larmes ne cesse pour autant. Ce n'est que lorsque que le corps inanimé de Wanda retomba au sol que le gardien pu a nouveau regarder dans sa direction:
"Wanda...?"
Son premier reflexe fut de courrir vers la jeune femme, mais lorsqu'il croisa le regard de Bucky, il se ravisa. Si une seul personne ici devait la voire au moins une fois encore, c'était bien ce dernier. En voyant que son ami n'osait pas s'avancer, Rocket essuya rapidement ses larmes et s'avança vers Wanda, invitant Bucky a le suivre. Une fois devant le silhouette inanimée de la sorcière, il s'agenouilla pour lui caresser brièvement le front et les cheveux, et en profiter pour vérifier par lui même si elle encore en vie. Une fois cela confirmé, il prit la main de la jeune femme et fit signe a Bucky de s'agenouiller près de lui, prenant alors la main de celui ci également, pour lier ensemble celles de Bucky et de Wanda. Il garda un instant les deux mains du couple enlacées entre les sienne avant de les lâcher pour s'éloigner doucement, sans rien dire, retournant aux cotés de Clint, avec la certitude qu'il avait fait ce qu'il fallait pour ses deux amis. Au moins, ils se retrouvaient un bref instant avant que Wanda ne soit emmené et emprisonnée pour une durée indéterminée. 2981 12289 0
La créature néfaste se débattait pour s'échapper de sa prison infernale. Charles luttait pour l'en empêcher. Combien de temps allait-il pouvoir la retenir ? Il sentit la présence de Raven devant lui avant de la voir physiquement, du coin de l'œil. Il perçut son inquiétude, mais aussi tout l'amour qu'elle avait pour lui, toute la force qu'elle voulait lui transmettre. Il serra sa main, et sur son visage contracté de douleur, un léger sourire apparut.
Les deux Wanda continuaient également la lutte, bien décidées à terminer le sortilège pour empêcher l'âme égarée de traverser, quitte à se sacrifier pour cela. La gorge de Charles se serra. Il avait foi en elles, certes, mais sa foi avait ses limites, lorsqu'elles-mêmes doutaient de pouvoir survivre. Mais leur nouvelle unité était une force immense. Seul on avance vite, à deux on avance plus loin.
La créature, se sentant menacée, se mit à les attaquer. Charles faisait son possible pour l'entraver, mais son emprise sur cette entité d'un autre monde n'était pas suffisante. Les sorcières parvinrent enfin à absorber l'énergie déployée et à en renvoyer une partie sur la créature qui fut désintégrée sur le champ. Le télépathe, connecté à elle, ferma les yeux et poussa un bref cri de douleur tandis que tous ses muscles se crispaient. Il n'eut besoin que de quelques instants pour s'en remettre, rouvrant les yeux et les posant sur Wanda, désormais allongée au sol. Elle parvint à articuler quelques mots, une question à laquelle Charles lui répondit directement dans son esprit :
« Oui, vous avez réussi. Tout le monde est hors de danger. »
Son regard clair se porta sur toutes les personnes présentes, analysant rapidement leur état. Tous étaient fatigués, anxieux, certains presque à bout de forces. Mais tous étaient vivants. C'était fini. Tout irait bien… Après avoir adressé à Raven un regard empli de gratitude, pour tout ce qu'elle avait fait aujourd'hui, pour être toujours à ses côtés, il tourna les yeux vers Jean qui posait la question que tous devaient se poser, et répondit d'une voix forte et claire pour que tous puissent l'entendre :
« Elles sont en vie. Elles ont réussi. »
Les Avengers s'approchaient du corps inanimé de leur camarade, tandis que Charles restait en arrière. Deux des trois sœurs Cuckoos étaient toujours appuyées contre lui et les trois avaient besoin de soins, à présent que la bataille était terminée.
« Kurt, tu veux bien ramener Lynda ? »
Quelques instants et deux nuages de fumée bleutée plus tard, Lynda apparaissait devant lui. Charles fit signe à la troisième sœur de se rapprocher avant de lâcher la main de Raven pour prendre celle de sa compagne.
«Lynda ma douce, nous avons encore besoin de ton don. Tu veux bien prendre soin de Phoebe, Mindee et Céleste pour moi ? »
Il la laissa s'occuper d'elles et s'avança enfin vers Wanda, à présent qu'il savait ses proches soit en sécurité, soit entre de bonnes mains. Il acquiesça aux paroles de Stephen, autant pour l'analyse télépathique que pour la perspective d'un échange sérieux et privé. Puis il contourna le corps de Wanda pour se placer près de sa tête, afin de ne pas gêner monsieur Barnes qui lui tenait la main. Il se servit de ses bras pour se laisser glisser vers l'avant et s'asseoir au sol, avant de placer ses deux mains sur les tempes de son amie. Il ferma les yeux, resta concentré quelques instants, puis finit par annoncer :
« Elles sont en paix. Ce que vous percevez n'est que le résidu du sortilège, qui les a vidées de toute énergie. Leurs pouvoirs en seront probablement affectés, mais nous verrons cela en temps voulu. Pour l'heure, elles doivent se régénérer, se reconstruire psychiquement, cela risque de prendre du temps. »
Il rouvrit les yeux, balaya de nouveau l'assistance du regard, puis ajouta :
« Merci. Merci à tous. Merci pour elles. »
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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La tension était tout de même très forte en arrière poste. Le fait de ne pas savoir ce qui se passait réellement avait le don de stresser Lynda un peu plus, surtout après les paroles de Charles qui disait, comme à son habitude, vouloir prendre soin de tout le monde. Heureusement pour lui, Raven était revenue auprès de lui. Si Lynda était légèrement stressée pour elle également, elle l’était tout de même un peu moins dans le sens où Raven avait désormais une limite de taille en elle. Faisant des gestes répétitifs et limite compulsifs pour tenter de s’occuper l’esprit, la médecin ne releva les yeux que lorsque le soldat au bras de métal tenta de la rassurer.
« Ouais… »
Une simple réponse sans que cela veuilles vraiment aller dans son sens ou non. En fait, elle n’était sûre de rien et elle savait pertinemment que lui non plus n’était sûr de rien et pourtant elle avait machinalement hoché la tête affirmant comprendre et se sentir soulagée de ses paroles. En fait tout était une question de confiance et elle avait confiance en Charles, ainsi qu’en l’ensemble des X-men mais également des Avengers. Donc dans la logique même si cela ne se passait pas bien, ils trouveraient une solution afin de résoudre, comme ils l’ont toujours fait.
Et puis il y eut l’explosion de lumière. Enfin Lynda avait supposée cela en voyant la vague rouge qui était visible au-dessus des arbres. La quantité d’énergie devait être impressionnante et pourtant il n’y eu quasiment aucune réaction dans les arbres, signe que l’explosion avait été contenue. Dans un même geste que le soldat, elle avait d’abord levé les yeux vers le ciel, constatant les faits sans pour autant les comprendre avant de rabaisser le visage pour croiser le regard perdu de Barnes. Mais alors qu’elle aurait voulu lui parler, Kurt les interrompit en se téléportant non loin d’eux. Bucky lui ordonna de les amener là-bas directement. Mais si Kurt se téléporta rapidement avec le soldat, Lynda, elle, ne suivit pas le mouvement, préférant se retourner pour attraper son sac de secours au cas où. Elle avait encore une certaine limite à ses pouvoirs mais elle ne pourrait pas en faire usage éternellement, ayant déjà soigné deux personnes.
Kurt ne mit pas longtemps à faire l’aller-retour et il précisa que Charles avait besoin d’elle. Il n’en fallait pas plus que pour que la médecin attrape la main de main de Kurt. Les téléportations étant ce qu’elles sont, Lynda eut tout de même un léger haut-le-cœur en arrivant auprès de son compagnon. Posant ses yeux directement sur Charles, sans prendre en compte le reste du groupe, elle posa un genou au sol et une main sur sa jambe, alors que l’autre trouvait presqu’immédiatement la main de Charles. Du pouce, elle caressa le dessus de la main de Charles tout en acquiesçant sa demande.
« Bien sûr. »
Lynda se tourna alors vers les trois sœurs, alignées, qui semblait dans un état plus que critique. Perdant du sang de façon conséquente, les trois femmes ne semblaient plus capable de réfléchir ni de réagir. Dans un état second semblable à un accident vasculaire cérébral, elles donnaient l’impression d’avoir subi un immense choc neuronal. Lynda les fit dans un premier temps s’asseoir afin de mieux les soigner. Et puis, dans un second temps, elle se plaça devant la première pour évaluer les dommages et les rétablir. Fermant les yeux, une lumière blanche se manifesta au niveau de ses paumes qu’elle posa sur le buste de la première, entre la gorge et la poitrine. Sa seconde main se positionna à l’arrière de la tête afin d’être au plus près du cerveau. Rétablissant les lésions, drainant l’hémorragie, Lynda soigna en majeure partie les blessures de la première. Pour autant, elle ne serait pas en mesure de restituer les dommages déjà causés. La zone de l’hippocampe, responsable majeur de la constitution de la mémoire, avait été affectée. Si Lynda avait guérit les blessures, elle ne pourrait en revanche pas redonner des quelconques souvenirs. Une fois a première « guérie », Lynda se retourna et pris une compresse pour la tendre à la première des triplées afin qu’elle puisse essuyer le sang qui avait beaucoup coulé. Se déportant un peu sur sa droite, elle se plaça devant la seconde et recommença l’opération. Les blessures étaient identiques à ceci près qu’il devait éprouvant pour Lynda de soigner. Elle mit un peu plus de temps pour la seconde mais y parvint également. Elle tendit alors une compresse à la seconde avant de se déplacer encore un peu pour faire face à la troisième. Les blessures étaient également les mêmes mais Lynda, ayant moins d’énergie, mis encore plus de temps à la soigner. Des quelques secondes pour la première, elle dépasse aisément la minute pour la troisième. Les blessures furent également soignées mais une fois terminé, Lynda ne se releva pas, préférant rester assise dans l’herbe un peu. Elle jeta un œil à Charles qui se trouvait près de son amie inconsciente. Ils avaient réussi et tout le monde était sauf. Un sourire se forma alors sur le visage fatigué de la médecin qui resta assise pour l’instant.
Quand le moment sera venu de repartir, elle demandera simplement de l’aide pour se relever. C’était déjà un miracle qu’elle soit toujours consciente alors autant ne pas chercher les ennuis avec un quelconque équilibre qui lui en demanderait trop.
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