[Terminé] [Mission] On abandonne jamais une sœurcière

Trois paires d’yeux irradient d’une énergie si pâle qu’elle en est blanche. En leur centre, l’iris. Au-delà de celui-ci, imaginez-moi. Je suis debout dans le noir. Je ne suis pas debout seule. Des fils de cette énergie blanche me lient à vos silhouettes fantomatiques, tout autour de moi. Les représentations mentales que j’ai de vous. Vos voix intérieures remplissent le noir, également. Vos images mentales remplissent le noir, également. De mains inexistantes mais bien trop nombreuses, je les appelle à moi pour les rassembler en une flèche qui ferait l’envie de Cupidon. Elles sont belles.

Elles stoppent Raven Darkhölme dans son attente. Raven Darkhölme qui espère que son esprit ne se focalisera que sur le positif et je filtre donc les souvenirs et les sentiments que j’intègre à la flèche. Des moments de bonheur allant de l’improbable à l’intime. Wanda est là.

Elles arrêtent Bucky Barnes dans son "méli-mélo intérieur" et dans ses dépréciations du choix de notion. Elles sont trop nombreuses pour lui, pas pour moi. Il ne sait plus à quel souvenir et à quel sentiment il doit s’attacher. Qu’il transmette tout. Le chemin intérieur qu’il me partage lui fait arriver à une réalisation qui m’apprend ce qu’est aimer. "Le sacrifice de sa fierté n’est rien. Si peu. Wanda est bien plus à ses yeux. Elle est tout". Wanda est là.

Elles apaisent les craintes de Clint Barton qui, également, a tellement de souvenirs et de sentiments pour elle. La difficulté et comment l’outrepasser. La dette et comment, non pas la rembourser, mais l’entretenir : car ce n’est plus pour une dette que Clint Barton aime Wanda Maximoff et c’est cet amour qui fait qu’il s’endettera toujours pour elle. Là encore, je filtre ce qu’il ne veut pas montrer lorsqu’il n’y arrive pas lui-même. Il ne veut penser qu’à Wanda, sa Wanda. Wanda est là.

Elles permettent à Rocket Raccoon de se focaliser. Une alternance d’une normalité bienvenue avec une anormalité humoristique. Une promesse. Je filtre les doutes, une fois encore. J’intègre ce souvenir choisi seul, en opposition avec les nombreux précédents, et sais qu’il trouvera sa place dans le cœur qu’il vise. Wanda est là.

Elles permettent à Jean Grey de moins se focaliser sur elle-même. Néanmoins, la première impression est toute aussi pertinente que les autres souvenirs : s’il est possible de la voir comme superficielle, je la vois comme complémentaire. C’est une aide, là aussi, car Wanda Maximoff ne se connait plus vraiment et qu’avoir une première impression d’elle-même l’aidera à se retrouver. Une belle personne. Wanda est là.

Je n’ai rien à ajouter.

De l’autre côté de mes yeux, la lumière change pour prendre la couleur du sang alors que la Sorcière Sombre libère une énergie non-anticipée. A défaut de savoir si elle va pulvériser tous les individus à proximité d’elle, j’anticipe qu’elle s’attaque avant tout à notre cohérence et duplique la flèche dans mes trois cerveaux juste avant de me faire écarteler.

Quatre poings se serrent. Quatre yeux qui se ferment un instant. Deux courbures d’échine. Deux crispations de douleur. Deux grognements de gorge. Quatre yeux qui s’ouvrent, dénués de toute énergie.

« Enfers, s’écrient les deux restés à l’extérieur du dôme de magie. Phoebe…

- Céleste, qu’est-ce qui se passe? Parle-moi s’il te plait.

- On est bloquées par un dôme, déclare celle au liseré bleu alors que ses yeux s’illuminent de nouveau de blanc pour me faire renaitre, quoi qu’affaibli. Je n’arrive pas à rejoindre les autres… intéressant. »

Je vais devoir attendre à nouveau pour arriver à mon plein potentiel, malheureusement une exponentielle plus faible que précédemment. Néanmoins, je réfléchis déjà tout en redressant le relai télépathique avec les esprits disponibles : Lynda, Diablo, Strange et Mystique. J’ai peur, oui, entre autres informations émotionnelles. Mes deux visages se penchent sur le côté alors que mes ondes mentales assaillent la barrière d’une nature inconnue.


Ce n’est pas un ordre, je n’ai pas l’intention de titiller l’égo du sorcier autrement que pour le motiver. Je sais que Diablo est tout aussi bloqué que moi à rejoindre les autres et j’espère que le magicien aura un tour de magie pour rebondir, suivant ses réflexions en direct pour coordonner le tout. Cependant, la plus grande difficulté de coordination va être pour enclencher la Phase 2. Je prends une inspiration pour accepter l’accélération de mes cœurs et entreprend que le corps de Mindee rejoigne celui de Céleste au pas de course.


Ce n’est pas un ordre non plus mais c’est d’autant plus énoncé que la cheffe opérationnelle des X-Men n’aime pas mes composantes et n’a pas la capacité de faire la différence entre elles et moi ; chose qui ne changerait rien de toute manière.


J’en ai beaucoup vu, dans les dernières minutes. Cependant, ce sont là des fragments ; des fragments à jamais dans les mémoires de mes composantes mais j’anticipe que beaucoup nécessitent discussion. Ne serait-ce parce qu’elles en sauront trop. Parce qu’elles voudront aider.


A l’intérieur de mon esprit, mon imagination me fait fixer une flèche que j’ai la puissance pour lancer à défaut d’avoir l’occasion. J’espère cependant que l’on réussira à créer cette occasion, que cela soit à l’extérieur du dôme ou depuis l’intérieur…


Deux poings se serrent. Deux yeux qui se ferment un instant. Une courbure d’échine. Une crispation de douleur. Un grognement de gorge. Deux yeux qui s’ouvrent, dénués de toute énergie.

« Enfers, peste le plus bas possible celle à l’intérieur du dôme de magie alors que ses yeux s’illuminent de nouveau, d’une énergie bleuté seulement. S’lop’…

Vous voulez jouer à ça… »

Un trente-sixième. C’est ce que Phoebe sait être par rapport au Chœur, défensivement. Une demi-douzaine de personnes. C’est ce qu’elle peut défendre mentalement… à un niveau dix fois intérieur à celui du Chœur. Ils sont six… plus elle. Elle devrait s’y employer à 100% et ne pourra pas tenir longtemps. Ce n’est pas de la colère qu’elle ressent. C’est une peur abyssale. Pour ses sœurs d’abord. Pour Charles ensuite, dans une moindre mesure. Les autres arrivent après, pour certains. Pour les derniers, elle a trop d’agressivité en elle pour prétendre qu’ils participent à sa peur. Peur qui alimente l’agressivité avec tout autant de puissance que la colère en serait capable. Si ce n’est plus.

« L’on va jouer. »

Le claquement de doigts raisonne d’une façon surnaturelle mais, de toute façon, tout l’environnement est devenu surnaturel. Pas le temps de s’y intéresser plus. A peine celui de se dire que ses sœurs sont probablement de l’autre côté, saines et sauves, et que cette journée est digne d’un samedi.

« Jean, Phoebe, protégez les autres. Je m'occupe personnellement d'elle. »

Elle serre la gorge. Un ordre est un ordre.

La réapparition de la Sorcière Rouge a fait sursauter. La menace est suffisamment proche pour que la cognition se fasse en même temps que la transformation. A côté de Cyclope et de Phénix, de l’autre côté du Professeur. Couvrir la distance, saisir un poignet d’une main et frapper du plat de la seconde à l’arrière du coude pour casser l’articulation et créer un point d’accroche aussi douloureux que possible tout en enchainant avec la seconde main pour frapper du plat contre la gorge de l’adversaire et l’empêcher de respirer. Conclure la première salve d’attaques par un coup du plat du pied dans le genou le plus proche afin de le faire sauter aussi. Le tout avec la puissance amplifiée de la forme adamantine pour encaisser le retour de force télékinétique et l’employer comme effet de levier afin que la Sorcière Sombre se blesse seule par l’intermédiaire de la prise. Voilà qui aurait dû perturber sa concentration.

Cependant.

Cependant les consignes sont claires.

Satisfaite d’avoir encore été une diva, la Sorcière Sombre désintègre le viseur de Cyclope tandis que Phoebe reprend sa forme charnelle, tournée vers les trois X-Men et leur ennemie. A nouveaux, ses yeux irradient de bleu alors qu’elle transfert une copie de la flèche mnémo-émotionnelle au Professeur. Elle n’a pas le temps de le faire que la créature se transfert de quelques mètres, derrière le fauteuil roulant. Les mains sur le crâne comme les griffes dans l’esprit.

La peur de perdre Charles s’amplifie alors qu’elle observe le spectacle à un mètre de distance. A une portée où elle pourrait attaquer. Détourner l’une des mains de la Sorcière en lui saisissant le poignet et lui cassant le bras. Cela ne l’empêcherait pas de maintenir les boucliers psychiques sur six personnes. Cela la soulagerait de l’agressivité, de la frustration de savoir qu’elle ne peut pas porter le coup psychique tout en maintenant les protections comme il lui est demandé. Elle n’a pas la force de protéger les autres, d’affaiblir les défenses et d’injecter la flèche mémorielle. Elle n’a jamais eu la force. Elle n’est pas Sophie.

Le Professeur attrape les crochets de la Sorcière de ses propres mains et l’astral vibre des énergies qu’ils s’envoient. De son côté, Phoebe suit les ordres : elle canalise sa rage et sa frustration en une pellicule adamantine autour des cinq voix intérieures qui raisonnent dans sa tête comme autour de la sienne. Elle ne perdra personne. Pas à nouveau.


Le transfert mnémo-émotionnel n’est pas une attaque, c’est une communication. Oui, il sera utilisé comme seringue d’adrénaline pour une Wanda Maximoff agonisante mais il faut que le bouclier télépathique cède avant. S’il cède. Si le Professeur ou les autres parviennent à la déconcentrer suffisamment, Phoebe lèvera les doigts en révolver vers la tempe de la Sorcière pour profiter de la faille et injecter souvenirs et sentiments accompagné d’une simple déclaration :

« From your Family with loves, b… witch. »

Non, ce n’est pas approprié. Cependant, cela vient du plus profond de son cœur à elle.

ON ABANDONNE JAMAIS UNE SOEURCIERE

Après avoir rassemblé les fragments de souvenirs liés à leur première rencontre, qui avait été brève mais ô combien riche en émotions, en espoir et en tendresse,  occultant volontairement le lien obscur entre leurs entités belliqueuses, Jean avait machinalement parcouru les nombreux visages qui, autour d’elle, s’évertuaient à condenser les bulles, les images et les sentiments dans lesquels Wanda vivait encore ; ne voulant pas s’aventurer dans ce qui ne la regardait pas, la rousse avait néanmoins senti que la douceur entourait les contours des pensées virevoltantes à ses côtés, non sans laisser un léger sourire prendre possession de ses lèvres… Pour un très court instant seulement.

Un second frisson avait dégringolé son échine tandis que le dôme de la Sorcière Sombre isolait certains d’entre eux ; les lèvres entrouvertes, défaites d’une quelconque nuance joviale, Jean avait d’abord regardé Charles avant de tourner son menton vers Scott, comme pour chercher du réconfort dans ses yeux. Désormais, elle ne ressentait plus que Scott, Charles, Scott, Rocket, Céleste, et les deux Avengers. Où était Raven ?! Est-ce qu’elle allait bien ? Ses yeux vagabondant de gauche à droite sous l’impulsion et l’inquiétude, Jean avait vainement cherché à retrouver la trace psychique de la blonde, sans succès. Mais elle allait forcément bien. Oui, tout allait bien se passer. Il ne pouvait en être autrement.

« Scott… »

L’avait-elle interpellé d’une voix faible, sans réellement savoir pourquoi elle l’appelait. C’était peut-être pour se raccrocher à lui, à sa présence, à ce qu’il était pour elle. Elle voulait juste un regard. Pas même un sourire ni une main tendue. Juste un regard. Elle n’était pas seule.

« Jean, Phoebe, protégez les autres. Je m'occupe personnellement d'elle. »

Mais la Sorcière Sombre, qui avait brièvement disparu, était réapparue derrière le brun pour briser ses lunettes en quartz, fronçant durement les sourcils de la rousse qui s’était déjà avancée vers eux en relevant ses mains, mais pas assez vite ; à peine la colère et l’inquiétude avaient soulevé le coeur du Phoenix, que déjà Wanda changeait de cible. Charles. N’avait-il pas été l’objet de toutes ses cruautés, depuis le commencement ?
Entre ses mains, Charles souffrait horriblement… Elle le voyait et elle le sentait, et en être le témoin silencieux et impuissant était un supplice intolérable qui eut un instant étreint son coeur d’une vive douleur, presque en écho. Durant quelques secondes, elle fut même tentée d’intervenir malgré l’ordre donné par son mentor ; le Dark Phoenix avait déjà eu raison de la Sorcière Sombre, il l’avait même faite fuir alors, peut-être que…

«  Jean. Apocalypse. Guide moi. »

Interdite, troublée par la situation plus que bouleversante pour l’être sensible qu’elle était irrémédiablement, Jean était restée quelques secondes immobile avant de papillonner rapidement des cils en murmurant un faible « oui », se rapprochant de Scott à la vitesse de l’éclair pour se placer dans son dos et positionner ses mains tremblantes de chaque côté de sa nuque, guidant minutieusement son regard encore clos en direction de Wanda et Charles, en essayant d’être précise dans sa trajectoire… Ses mains se mirent à trembler de plus en plus sous la responsabilité qui pesait à présent sur ses épaules, et elle s’était sentie sur le point de céder à ses angoisses ; si elle faisait une erreur, si Scott visait mal à cause d’elle, si elle touchait Charles… Oh non. Essayant de réguler sa respiration, Jean avait fermé les yeux quelques secondes en emplissant ses poumons contractés d’un air dont elle avait désespérément besoin. Rester calme. Lucide. Sereine.

Si Scott lui faisait confiance, elle pouvait le faire.

Encore quelques centimètres sur la droite… Ne pas atteindre Charles... Rester concentrée. Encore un peu...  

« Maintenant ! »

Souffla-t-elle d’une voix puissante dans l’esprit de Cyclope, non sans négliger les paroles de Céleste, qui venaient de résonner dans le sien : elle l’avait entendue mais ne lui répondit pas tout de suite, songeant que la réponse était évidente. Elle avait compris, elle n’était pas stupide. Est-ce qu’elle en était capable ? C’était une tout autre histoire, mais elle allait faire de son mieux, comme toujours.

Chaque chose en son temps : pour l’instant, elle retenait son souffle et ne quittait pas Charles des yeux, par-dessus l'épaule de Scott...

Leur plan si minutieusement préparé semblait s’étioler entre leurs mains, au fur et à mesure qu’ils perdaient le contrôle de la situation. Comment les choses avaient pu dégénérer aussi vite alors qu’ils avaient (presque) tout prévu ?! Et ce n’était peut-être que le début…

Sans être véritablement surpris, le Soldat de l’Hiver, assagi par la précieuse présence de son ami à ses côtés, avait machinalement levé les yeux au ciel lorsque le piège de Dark Wanda s’était refermé sur eux : dans le dôme vermeil, ils étaient désormais prisonniers, à la merci de la colère de cette entité formée par la souffrance et érigée pour la vengeance.

« Putain ! »

Pesta-t-il férocement entre ses dents, le regard d’abord rivé vers Rocket avant d’effleurer Clint, qu’il devinait être la proie de nombreuses questions également. Qu’est-ce qu’ils avaient manqué ? Le plan n’impliquait pas seulement leurs propres personnes mais également des gamins — du moins, à ses yeux, les quelques mutants autour du professeur Xavier n’étaient encore que des adolescents, et il eut un instant regardé chacun d’eux en soupirant, ne sachant plus tellement quoi faire et quoi dire malgré l’urgence de la situation. Sans nul doute était-il trop émotionnellement impliqué dans cette histoire pour rester pleinement objectif et lucide.

Alors que Wanda avait disparu pour ce qu’il devinait être un bref instant, Bucky avait fait quelques pas devant lui pour attraper un caillou ovale traînant dans l’herbe fraîchement coupée, le faisant rebondir un coup dans sa main robotique avant de le lancer contre le dôme pour observer la réaction de ce dernier : à son contact, la pierre ne fut point pulvérisée ou réduite en cendres, mais provoqua un léger remous de lumière avant de retomber simplement sur le sol, sans la moindre répercussion. Ils ne pouvaient pas le traverser, mais ne pouvaient pas non plus être tués en le touchant ; c’était déjà une information non-négligeable à ses yeux.
Les sourcils légèrement froncés et les lèvres entrouvertes, Bucky avait observé le dôme rougeoyant pendant quelques secondes encore, avant de se retourner en entendant un bruit de craquement ; celui de l’arbre qui, fendu en deux par les pouvoirs d’un mutant dont il avait oublié le nom, s’écrasait bruyamment de l’autre côté du dôme. C’était particulièrement impressionnant, il fallait l’avouer, mais il oublia rapidement cet incident en remarquant Wanda qui était à présent près des mutants pour ce qu’il devinait être un affrontement d’un autre genre, et Bucky s’était empressé de se rapprocher de celui qui était leur leader naturel, Clint, en lui lançant d’une voix visiblement nerveuse :

« C’est la merde ! Qu’est-ce qu’on fait ? »

« Je n’aime pas donner des ordres, c’est vous qui n’aimez pas en recevoir.

- Tenons-en nous là… »

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que la Sorcière Sombre déploie une quantité d’énergie aussi importante que teintée de sa couleur véritable. D’une intention, je communique avec le Cape de Lévitation et celle-ci m’emmène au-dessus des couronnes de la forêt en évitant habilement les branches. La constatation que j’y fais est, pour le moins, intrigante.

Prévisible, dans le sens où il est logique que l’adversaire cherche à reprendre la maitrise du terrain, mais intrigante, puisque la barrière semble perturber les approches télépathiques ; comme le suggère la réaction des télépathes qui nous restent. Je veux la même. A échelle personnelle, évidemment.


Sarcasme. Je ne partage pas la tension des jeunes femmes, pour lesquelles j’invoque néanmoins un portail de téléportation leurs permettant de se rejoindre à quelques dizaines de mètres du dôme. C’est en lévitant que je m’y rends.


J’ignore si Mystique est en capacité de voir ce qui se passe ou non ; ainsi me permets-je de donner plus de détails. Atterrissant à côté de mon portail, je vérifie d’un regard si tout le groupe l’a franchi avant de le dissiper et de me retourner vers le dôme. Tout appréciable que je puisse le trouver, il gène présentement mes alliés ainsi lève-je ma main dénuée d’Anneau de Téléportation vers le ciel au-dessus de lui.

Ciel qui commence à se vitrifier alors que je canalise un nexus avec la Dimension Miroir. Les cicatrices qui lézardent mes doigts et ma main s’agitent alors que celle-ci continue à invoquer la vitrification, cristallisant un cercle céleste toujours plus grand au-dessus de la zone. J’ai été capable d’expédier l’énergie de pierres d’infinité, projetées à mon encontre par Thanos, dans la Dimension Miroir. Ainsi est-il temps d’en faire de même avec celles de la Sorcière Sombre. J’ai essayé d’enfermer Thanos dans la même dimension, également, en projetant mon nexus à son encontre ; chose qu’il a renvoyé sous la forme d’un trou noir. Pas cette fois.

Lorsque l’X-Woman me confirme être en position, je reprends la parole.


Lorsque le point de jonction entre les deux dimensions est suffisamment large pour nous surplomber en plus du dôme, j’abaisse la main et la vitrification brisée s’abaisse également. Elle nous englouti dans les secondes suivantes.

Rien ne semble avoir changé de prime abord, la Dimension Miroir ne portant pas ce nom pour rien. Après m’être correctement ancré sur mes appuis, je tends les deux mains en avant avec les paumes en coupe ; comme pour récolter de l’eau. Dans le prolongement de mes doigts, le dôme de la Sorcière Sombre. J’inspire profondément et en appel aux particularités du lieu pour retourner contre mon adversaire sa propre défense.

J’écarte les deux mains dans une diagonale ascendante, créant deux fractales de la zone devant moi ; dont deux autres dômes. J’ignore quelle propension d’énergie a-t-elle besoin pour en générer un, cependant je suis curieux de savoir combien peut-elle en maintenir. Si canaliser l’énergie de la dimension pour manipuler celle-ci est un effort, je n’ai pas à créer ladite énergie et je me trouve dans ladite dimension. Deux facilitations pour moi. Quant à la Sorcière Sombre…

Seconde diagonale ascendante et la Dimension Miroir forme désormais un pentagone, mes deux mains s’étant rejointes son dernier sommet. Cinq dômes à maintenir. Voilà qui devrait l’affaiblir. Concentré mais aussi détendu que je parviens à l’être, je respire par la bouche avec régularité.

ON ABANDONNE JAMAIS UNE SOEURCIERE