10.02.2025, milieu d’après-midi, New-York, quartier de Manhattan,
“Qu’est-ce que tu en penses, Dimitri ? Plutôt parc ou… plutôt marchand de glace ? Ou plutôt les deux ! Oh, mais attends, on doit d’abord récupérer le cadeau d’anniversaire d’Aurelio… Mince, et le gâteau ? Oh non, j’ai oublié le gâteau…”
L’homme de main, ou pour l’instant le chauffeur en l'occurrence, hausse les épaules en souriant : franchement, quand elle parle dans un monologue comme ça, elle n’attend pas vraiment de réponse. Et en effet, la jeune femme ne lui en tient pas rigueur, elle sort son téléphone pour regarder les horaires de fermeture de la boulangerie la plus proche. La voiture ralentit, pour se garer avec élégance dans une place devant l’école primaire. Shufen descend de la voiture, récupérant en passant son sac sur la place d’à côté. C’est un petit sac à main basique, et pour une fois elle porte des vêtements plutôt basiques eux aussi, une petite envie de changer aujourd’hui. Sa main passe dans ses cheveux pour les replacer derrière son épaule, afin de moins gêner son visage. Dimitri a fait attention à se garer juste devant l’école, comme d’habitude. De cette façon, il a parfaitement en vue la sortie ainsi que Shufen : il attire moins l’attention que s’il restait collé à elle, mais il reste tout de même à l’affût.
Des précautions prises en concertation par Ezekiel et Shufen, qui souhaitaient permettre à Luhan de retourner à l’école. Ils en ont choisi une autre, plus près du Club. Et Dimitri, chaque matin et chaque soir, accompagnait Shufen pour déposer et récupérer son fils à l’école. Une routine installée depuis peu, mais qui rassurait grandement la jeune femme, qui ne voulait pas voir les problèmes des adultes faire pâtir l’éducation de son bébé.
Le pas tranquille, Shufen approche de l’école, où se regroupent déjà plusieurs parents. Elle les salue, elle attend, les portes s’ouvrent et des enfants sortent, courant ici et là. La maîtresse pointe le bout de son nez, mais lorsque la jeune femme asiatique croise son regard, quelque chose se tord dans son ventre. Elle voit, dans les yeux de la maîtresse de son fils, une sorte de confusion. Et ce simple échange de regard lui retourne l’estomac, car une pensée s’impose : il se passe quelque chose. Dimitri, voyant soudainement Shufen changer de comportement et avancer un peu trop rapidement vers l’institutrice, sort de la voiture, se tenant près de celle-ci en tendant le cou pour essayer de voir ce qu’il se passe.
La Ranevskaia, près de la maîtresse, laisse à peine le temps de parler à celle-ci.
“Où est Luhan ?
- Bonjour, Madame Ranevskaia. Vous ne vous souvenez pas ? Son grand-père est passé le récupérer ?”
Son… quoi ? Une fois de plus, son estomac se retourne, une sensation accompagnée cette fois de vertiges, qu’elle combat furieusement pour pouvoir répondre à l’institutrice.
“Son grand-père ? Non, vous faites erreur. Vous vous trompez. Où est Luhan ?
- Je ne comprends pas… Luhan l’a reconnu. Il m’a dit que c’était ‘Papi’. Monsieur Ranevskaia m’a dit qu’il vous avait prévenu.”
Et elle comprend. Et elle réalise, grâce à cette simple phrase. Un message, une menace, une victoire, compréhensible par Shufen et par Shufen seulement. Elle vacille, et elle entend Dimitri s’approcher, mais l’angoisse s’exprime par la colère. Elle attrape agressivement l’institutrice par le col.
“IL N'ÉTAIT PAS DANS LES PERSONNES AUTORISÉES ! Ce connard N’Y ÉTAIT PAS ! C’EST VOTRE FAUTE, C’EST VOTRE FAUTE !”
Rapidement, Dimitri sépare la jeune femme de l’institutrice, effrayée et complètement perdue. La tenant par les épaules, il l’éloigne un peu, avant qu’elle ne se dégage, la colère laissant à nouveau place à la panique. Elle se précipite dans la rue, ses yeux scrutant chaque détail, chaque passant, chaque parent, cherchant des cheveux blancs et aux yeux vairons. L’homme de main essaye de la raisonner, lui demande de monter dans la voiture pour appeler le patron, pendant qu’il passe le périmètre au peigne fin… tout ça sous le regard accusateur des parents autour.
Une sonnerie arrête absolument tout. La panique de Shufen, les mots rassurants de Dimitri, les regards, le bruit ambiant, le temps même. La jeune maman sort lentement son téléphone, alors qu’un numéro inconnu s’affiche. Inconnu, mais pourtant connu, car Shufen sait exactement qui l’appelle. Fébrile, elle répond. Fébrile, elle entend sa voix.
“Bonjour, Shufen. Tu connais la chanson, je suppose… Ne préviens pas la police, ou Luhan meurt. Arrête donc ta petite scène à l’école, maintenant, et rentre donc chez toi.”
Elle lâche son téléphone, qui fort heureusement tombe sans dégâts, et elle se lâche elle-même, ses jambes cédant sous son propre poids. Dimitri la rattrape, et elle le laisse la soutenir jusqu’à la faire rentrer dans la voiture. Elle le laisse remettre le mobile entre ses mains. Dimitri monte, le moteur démarre. Shufen fixe le téléphone entre ses mains, sa tête tourne, ses pensées ne réussissent pas à se mettre d’accord pour être cohérentes. Une seule finit par sortir du lot, et elle compose un numéro, portant avec difficulté le mobile à son oreille, tant ses mains tremblent.
“Ezekiel… Il a enlevé Luhan…”
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11.02.25, dans la soirée, Duplex d’Ezekiel Ranevskaia, Manhattan
« Ezekiel… Il a enlevé Luhan… » sont les mots qui tournent en boucle dans sa tête tandis qu’il se tient, debout, devant la baie vitrée de son salon, les yeux rivés sur un point invisible à travers le décor figé, son esprit errant quelque part à travers cet océan de béton et de couleurs qui se diffusent dans la nuit noire, comme s’il était simple spectateur de la vie qui continue de défiler, avec insouciance. Que fait Luhan en cet instant ? Est-ce qu’il a peur, est-ce qu’il supplie, est-ce qu’il implore de retrouver les bras aimants de sa mère ? Se demande-t-il pourquoi sa famille n’est pas là pour le protéger ? Peut-il encore faire tout cela, ou est-ce déjà trop tard ?
Obsédé par cette sombre possibilité, que son coeur ne peut admettre mais que son esprit ne peut ignorer, il n’a pas dit un mot depuis qu’il a quitté le Devil’s, depuis qu’il a reçu un message de la part de son gardien, le prévenant qu’on avait déposé une enveloppe pour lui plus tôt dans la journée : sans prévenir personne, car ne voulant pas distiller de faux espoirs dans la tempête, il s’est éclipsé en se téléportant dans son immeuble afin de récupérer la fameuse enveloppe, qu’il ouvrit seulement une fois dans son appartement. La dite enveloppe trône toujours sur la table basse de son salon, entre la télécommande et un verre emplit d’une liqueur qu’il s’est servi sans toucher, le message étant inscrit en russe sur une page blanche, d’une écriture penchée mais parfaitement lisible, du moins, pour ceux qui y sont familiers. Un rendez-vous, un échange, un accord promettant la restitution de l’enfant contre sa propre personne ; quel degrés de confiance peut-il allouer à ce père qui a tué sa mère et qui a asservi sa soeur durant des années ? Aucun. Il sait qu’il se jette dans la gueule du loup mais, ce soir, Ezekiel sait surtout qu’il n’a pas d’autres choix que de rejoindre la meute s’il veut sauver le louveteau. Alors, après avoir envoyé un message à Shufen pour lui dire qu’il va lui ramener son fils, il se met en route sans réfléchir davantage, considérant avoir perdu assez de temps.
Le village de Sleepy Hollow est situé à seulement une heure de New-York, mais le décor est totalement dépaysant, pittoresque avec ses façades en pierres rouges et brunes, ses jardins soigneusement entretenus, ses grands arbres qui plient sous les assauts du vent, effectuant des révérences à la voiture de sport qui s’immobilise sur le parking de la vieille église hollandaise, dans laquelle son neveu doit se trouver. Après un soupir d’appréhension, il s’extirpe de la voiture immobilisée juste devant, sa main longeant le haut de la portière noire tandis qu’il observe les alentours d’un regard circulaire, sans rien remarquer de suspect ; tout est calme, trop peut-être, surtout si on omet les bruissements du vent qui sifflent à travers les feuilles des arbres, comme pour le prévenir d’un danger imminent qu’il s’obstine à ignorer. Les sourcils froncés et les lèvres pincées, il grimpe les marches menant à l’église, rustique en apparence, mais dotée de plusieurs fenêtres qui permettent aux nombreuses bougies allumées de faire valser une lumière orangée, troublant l’obscurité des lieux. Aucune silhouette, aucun bruit. Il pourrait encore faire demi-tour, il pourrait s’enfuir, écouter cette petite voix intérieure qui lui dit que c’est un piège, mais il ne peut abandonner l’enfant qu’il imagine terrorisé. Il pousse la porte et…
À l’extérieur, rien ne bouge, rien ne supplie, rien ne hurle. Les feuilles continuent de murmurer, les branches continuent de plier, les lumières continuent de danser. Dans l’église, les flammes des bougies se penchent avant de s’immobiliser, continuant de luire derrière les fenêtres, malgré le sang répandu sur le sol et sur les premiers bancs en bois. Dans la rue, la voiture est toujours sagement immobile et si, par malheur, quelqu’un s’y aventure de trop près, peut-être découvrira-t-il son portable, piétiné, au sol. Il ne reste rien, ou si peu… Qui pourrait dire qu’il a été là ?
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13.02.25, dans la soirée, Sleepy Hollow, comté de Westchester, État de New-York, Entrepôt situé sur la rive Est de la rivière Hudson,
Après deux jours passés à être tabassé, à l’éveil, le premier mouvement est le plus douloureux : ouvrir les yeux, geste pourtant mécanique et assimilé dès la naissance, lui semble être un acte de grand effort, car une barre aigüe traverse son front, l’obligeant ainsi à froncer durement ses sourcils et plisser ses paupières durant quelques secondes, le temps que la douleur s’estompe et soit supportable, sans disparaître totalement néanmoins. Alors, lentement, Ezekiel prend conscience de son environnement : il fait sombre, il le sait alors qu’il peine encore à ouvrir ses yeux gonflés, mais des faisceaux lumineux blanchâtres traversent sa vue sur les côtés, rendant difficile l’identification des choses en mouvement qui se secouent devant lui : des hommes ? Ils ne sont que des silhouettes abstraites, déformées par sa vue brouillée, mais ses oreilles entendent parfaitement le grognement hargneux de chiens qui aboient.
Peu à peu, après le traumatisme d’un coup reçu sur la tête, et qui fait encore ombrage à sa tempe sanguinolente, si bien que même ses cils sont collés par le sang, le corps recouvert d’hématomes sort de sa torpeur : il émet un léger gémissement plaintif, en bougeant sa main sur le sol qu’il sent dur et et froid… Où est-il ? C’est la question qui traverse son esprit tandis qu’il effectue une première tentative pour se redresser, sous le ballet des lumières qui ne cessent de bouger, sans qu’il ne puisse encore pleinement les identifier. « Argggg… » Se plaint-il d’une voix rauque et sourde, étranglée au fond de sa gorge, tant une douleur lancinante se répand dans son buste comme mille aiguilles enfoncées en même temps à travers sa peau. Un gémissement de douleur que personne n’entend, alors le russe se traîne comme il peut contre le mur, s’y adossant et ramenant ses jambes contre son buste pour se rassurer, tout en fermant les yeux car un vertige, après cet effort incommensurable, vient l’étourdir. Il a tellement mal à la tête, il a tellement mal partout…
S’il a eu un court moment de conscience, il retombe rapidement dans un état léthargique, et ce pendant plusieurs heures. Combien exactement ? Il l’ignore. Mais lorsqu’il se réveille, c’est dans un sursaut : le mal de tête persiste mais n’est plus aussi vivace, et le jet d’adrénaline qui parcourt ses veines l’oblige à se lever d’un bond furieux, l’obligeant à apposer une main contre ses côtes pour se soutenir et tenter d’alléger la douleur qui tambourine au moindre mouvement. Il se sait trop faible pour tenter de se téléporter, car il risque de ne pas arriver entier… Alors, dans l’incapacité de s’enfuir pour l’instant, malgré l’obscurité de l’endroit, le mutant se rapproche des barreaux de sa cage, dont il enserre le métal de ses paumes en accolant son visage sanguinolent entre ceux-ci : « Eh ! Ramenez votre cul ici avant que je m’énerve. » Quel jour on est ? Où est Luhan ? Pourquoi il n’arrive pas à se rappeler des deux derniers jours… Essayer de reprendre le fil de ses derniers souvenirs accentue davantage la douleur lancinante dans sa tête, mais il force le barrage de la résistance pour tenter de comprendre comment il s’est retrouvé là, en vain. Alors, ne pouvant compter sur son cerveau endolori pour lui fournir des réponses, il tente de discerner, dans la pénombre lugubre, le décor autour de lui : ladite pièce ressemble à un entrepôt gigantesque, aux murs métalliques, laissant entrer aussi bien la chaleur durant l'été que le froid de l'hiver, étant également un véritable terrain de jeux pour les rats qui gambadent à l’intérieur, filant de cage en cage sans que cela ne semble surprendre qui que ce soit. Les cages, d’ailleurs, au nombre d’une petite dizaine, sont les unes à côté des autres, de forme rectangulaire, à peine plus grandes que la taille d’un conteneur ; en plissant ses yeux pour dissiper la pénombre, il remarque que certaines sont habitées mais, les personnes sont prostrées, immobiles, comme des statues entreposées et abandonnées mais… Les statues sont bien vivantes puisque, en fixant l’une d’elles, il constate que le ventre de la personne se soulève régulièrement. « Eh ! » Tente-t-il d’interpeller en appuyant son arcade sourcilière contre le barreau de sa cage, le contact glacé contre sa peau brûlante venant le soulager pour, au moins, quelques secondes…
Les yeux clos, il pourrait presque se rendormir, si seulement sa tête n’était pas aussi lourde et si son corps n’était pas aussi douloureux… Le silence s’éparpille sous les murmures des basses conversations qui s’élèvent ici et là, et les visages effrayés apparaissent derrière les barreaux des cages : certains pleurent et sanglotent bruyamment, et d’autres se cajolent en observant les lieux, réfléchissant peut-être à la façon dont ils vont en réchapper, s’ils en ont encore l’espoir. Mais aucun, pour l’heure, ne tente de forcer leur prison, craignant peut-être de voir les hommes armés revenir avec leurs chiens enragés.
« Est-ce que ça va ? Cette ordure ne t’a pas loupé à ce que je vois. » Interpellé par cette voix railleuse, portée par un fort accent slave et survenue sur sa gauche, Ezekiel tourne son menton en direction de la source de ce bruit en fronçant ses sourcils, frissonnant d’une manière tout à fait désagréable en entendant ce ton macabre dans l’obscurité qui l’entoure. Et malgré la noirceur de l’entrepôt, Ezekiel parvient à voir la jeune fille qui se tient dans la cage à côté, dans la même position que lui. Physiquement, celle-ci est affreusement maigre, pâle, laissant entrevoir des blessures sur sa peau grise, tandis que son attitude rappelle celle d’une enfant déboussolée, en proie à un délire aussi effrayant qu’un cauchemar éveillé. Mais qu’est-ce qui lui est arrivé ? « C’est quoi ta p’tite mutation, à toi ? » Demande-t-elle en penchant son menton sur le côté, à tel point que sa mâchoire touche son épaule, dans une grimace effrayante. « Téléporteur. » Répond-il sobrement après quelques secondes de silence, durant lequel il réalise à quel point sa gorge est sèche, et produisant, sans savoir encore pourquoi, un rire incontrôlable dans la bouche de sa voisine, qui se retrouve secouée d’un spasme aussi incontrôlable qu’hystérique, les yeux révulsés et les deux mains accrochées en hauteur sur les barreaux de sa cage. « Tu es donc le dernier morceau de puzzle qui lui manquait ! » Il fronce davantage ses sourcils en reculant instinctivement d’un pas, sans véritablement comprendre de quoi elle parle, mais les battements de son coeur, saisissant peut-être l’urgence, s’accélèrent brutalement. « Tu ne sortiras jamais, tu sais… Comme nous tous… Fais-toi à l’idée… Tu vas pourrir ici… » « Qu’est-ce que tu racontes ? Est-ce que tu as vu un petit garçon, un enfant ? » Sa voix sifflante se fait à la fois fébrile et acide, car il redoute viscéralement la réponse mais ne peut s’empêcher de l’attendre, les yeux braqués sur son visage émacié. « Tu n’as pas compris… Oh… Tu ne peux plus t’échapper, chéri… Tu es fait comme un rat… » Susurre-t-elle de ses dents noires, sans nul doute gâtées par des mois d’enfermement, en approchant au maximum son visage entre les barreaux. La terreur lui broie la poitrine mais il ne dit rien, incapable de se mouvoir, de bouger ou même de crier face au sourire carnassier qu’elle lui offre ; les émotions survolent ses pensées chaotiques, tel un brouillon informe qui n’aurait rien de cohérent, mais la fureur de vivre s’impose dans son esprit ; il estime qu’il lui faut au moins tenter de survivre pour retrouver et sauver Luhan, puisque c’est bien la seule chose qui compte désormais. Mais seul, et sans sa mutation pour lui faciliter la tâche de surcroît, cela lui apparaît comme inexécutable…
TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
Dernière édition par Ezekiel Ranevskaia le Dim 28 Jan 2024 - 12:07, édité 1 fois
Elle a finalement lâché ce fichu téléphone, qui repose tout de même en face d’elle. A la place, c’est une lettre qu’elle tient, qu’elle relit, avec un peu de peine il faut dire. Ivan l’a fait s’asseoir, et il a bien fait pour être honnête. C’est même un miracle qu’elle tienne debout : son corps veut s’effondrer, son esprit veut s’effondrer, son cœur veut mourir. Non, son cœur veut foncer, là dehors, il veut mettre à feu et à sang la ville toute entière pour les retrouver. Mais ce serait inutile, ce serait inconscient, ça ne sauverait ni Luhan, ni Ezekiel. C’est pour ça qu’elle a envoyé les hommes de main de son beau-frère réunirent la famille, ceux qui voudront bien, c’est pour ça qu’elle est là et qu’elle les attend, afin de leur annoncer la terrible nouvelle- les terribles nouvelles.
Shufen pose un regard terriblement las, épuisé et désespéré sur les personnes qui se présentent devant elle. Elle baisse le regard sur la lettre, qu’elle a chiffonné à force de serrer trop fort, plusieurs fois. Peu importe, il n’y a pas besoin de lire plus longtemps de torchon écrit par ce lājī. La jeune femme lâche soudainement le papier, comme décidé à enfin parler, à lâcher la bombe, la raison de leur présence ici. Elle aurait aimé se lever pour prendre la parole, mais ça n’aurait pas été une idée brillante, à vrai dire. Elle se frotte les yeux, réprimant ses émotions qui débordent déjà continuellement depuis hier. Une profonde inspiration, et elle prend finalement la parole.
“Je ne vais pas passer par quatre chemins, car pour être honnête, si je m’écoutais - et si Ivan n’allait pas m’assommer si j’essayais -, je serais déjà loin, à faire ça toute seule. Oui, ça serait idiot, mais je n’ai pas vraiment le coeur à être réfléchie pour une fois…”
Une nouvelle inspiration, plus difficile, plus chargée, alors qu’elle réprime ses larmes.
“Vladmir, le père d’Azael, Ezekiel et mon défunt mari, a enlevé Luhan.”
Elle décide de reprendre la lettre, parce que c’est un bon anti-stress de la chiffonner.
“Et Ezekiel a disparu. Il m’a dit, le lendemain de l’enlèvement de Luhan, qu’il allait retrouver mon fils, alors je ne me suis pas inquiétée de son absence… Mais quand j’ai finalement été voir à son appartement, j’ai trouvé une lettre, écrite en russe, par Vladimir. Il demandait un échange. Ezekiel contre Luhan, dans une église hollandaise à Sleepy Hollow. C’est à une heure de route d’ici…”
La lettre n’est pas suffisante, car déjà les larmes coulent, et déjà elle les essuie pour essayer de garder une contenance.
“Si j’y vais seule, je ne sauverais personne… Qui veut bien m’accompagner ?”
Si elle n’a pas rajouté un “s’il vous plaît”, sa voix est suffisament suppliante pour comprendre sa détresse. L’urgence de la situation transpire et, même si elle doute que personne ne souhaite l’accompagner, si tel est le cas, elle ira pour cette mission suicide. Ezekiel les a protégés autant que possible, Luhan et elle… A son tour de lui rendre la pareille.
Ils ont osé faire ça à mon amie, à ma Shufen. Ils ont osé prendre son petit garçon et l'emmener loin d'elle. Je suis furieux, outré, scandalisé. Et le pire restait à venir. Ezekiel manquait également à l'appel. Il était parti pour essayer de sauver le garçon, et n'était toujours pas revenu. Il n'avait pas donné signe de vie depuis un moment. Nous étions perdus sans lui, il est notre chef après tout, c'est lui qui prends les décisions Vêtu de mon éternel costard bleu marine, les cheveux bien coiffée, je suis adossé au mur, les bras croisés, l'esprit en pleine réflexion. J'aimerais faire quelque chose, mais je n'ai aucun indice, pas le moindre point de repère. Braquer la banque fédérale était simple en comparaison. Je sers Ezekiel depuis quelques temps maintenant. S'il me paraît toujours antipathique par moment, je commence à l'apprivoiser lentement. En revanche, je sens très bien que je ne l'intéresse pas. Tant pis, je ne vais pas abandonner pour autant. Je vais continuer à faire mes preuves jusqu'à ce qu'il daigne reconnaître que je suis un bon parti. L'autre brun, Midas avec son regard sombre et son sourire ravageur, m'inquiète tout particulièrement. Il pourrait être un rival tout à fait crédible.
Shufen nous a réuni dans la salle de réunion. Je reste debout, impassible, le regard rivé sur elle. Elle nous explique la situation. Je demeure stoïque et plonge une nouvelle fois dans mes pensées. J'ai un nom, il me sera facile de trouver l'endroit où se terre ce monstre. Il me sera facile de leur couper tout accès à l'électricité et de les plonger dans le noir. En nous attaquant, ils ignoraient ce qu'ils allaient affronter. Nous sommes des lions, nous sommes des fauves protecteurs envers les leurs et vengeurs envers ceux qui ont osé s'en prendre à notre troupe. Shufen paraît épuisée, lasse, exténuée. Je la comprends, en quelques sorte. Je n'aimerais pas qu'on s'en prenne à ma famille de cette manière, bien que je n'ai pas d'enfants. Elle nous expliqua donc, et nous demanda si nous souhaitons l'accompagner dans cette périlleuse mission. Je souris , doux envers elle et lui réponds en hochant la tête : Tu sais bien que tu peux compter sur moi, ma douce. Je ne trouverais le repos tant que ton fils ne sera pas dans tes bras, et Ezekiel de retour chez lui. J'allais dire, de retour dans mes bras mais je m'abstiens. Ce n'est pas le moment de jouer à ce petit jeu, des vies sont menacées
Les choses ont changé depuis le nouvel an. La famille de Sif ne lui avait jamais semblé aussi grande - sans compter les Tsillah, bien sur - mais ce n'était pas pour lui déplaire.
Sa femme avait retrouvé son jumeau disparu et on avait découvert l'existence d'une autre belle-sœur et d'un autre neveu. Décidemment, ce Vladimir était un sacré ...- 18! Mais qu'importe. Du moment qu'il restait à sa place.
Mais voilà, en plein mois de février, Sif avait découvert que son détesté beau-père avait décidé de rappeler son existence au reste du clan. Et pas de n'importe quelle façon. Bordel, sa morale et son éthique avaient changé depuis le Ragnarök, comme si la destruction d'Asgard avait aussi entachée son esprit (ce n'était pas faux, Sif estimant que sa santé mentale gardait un minimum de stabilité grâce à sa femme et au reste de la famille), mais si l'asgardienne détestait quelque chose c'était bien que l'on s'en prenne aux enfants.
Elle ne connaissait pas beaucoup Shufen et Luhan. Faute à un emploi du temps très chargé.. En même temps, elle n'allait pas se plaindre: emploi du temps chargé = beaucoup de boulot = beaucoup de pognons = faire plaisir à Azael, Emma et Marlowe quand elle le peut. Enfin bref, elle ne connaissait pas beaucoup sa belle-sœur et son neveu mais Sif était tout de suite tombée en amour sur la bouille d'ange de Luhan. Et elle s'était fait la promesse de le protéger, toujours. Jusqu'à ce qu'il sache se protéger lui-même en tout cas.
Et bien, le moment était venu pour elle de tenir cette promesse.
Il était rare que la famille aie besoin de se réunir. Alors quand Shufen avait appelé à une réunion d'urgence au Devil's, Sif avait tout laissé en plan à La Maison - aka. le Q.G. des Tsillah pour ceux qui ne suivraient pas - tout en embarquant Marlowe dans son sillage. Cette dernière, toute geek accro à la technologie qu'elle était, avait exprimé plus d'une fois son mécontentement à toujours être derrière. Et là, on parlait d'une réunion d'urgence de la famille. Bref, vu les arguments de sa sœur adoptive, Sif l'avait embarquée avec elle bon grès mal grès. Comment ça elle est un peu trop poule? Pas du tout! Okay: si!
Sif devina directement que quelque chose n'allait pas quand, passant la porte de la salle de réunion, elle constata que sa femme et leur fille étaient là. Si Azael et Emma avaient du sortir de l'Institut Xavier, c'était qu'il y avait vraiment une "couille dans le pâté", comme diraient les midgardiens. Sans un mot, analysant la situation (tendue), elle se plaça à côté de ces dernières. Marlowe la suivi sans d'autres mots. Il était bientôt temps de découvrir le sujet de la réunion.
Qui ne tarda pas à arriver. De la bouche de la pauvre Shufen, soutenue par Ivan (la "mascotte" de l'établissement), qui était à deux doigts du malaise vagal. DE QUOI?! Vladimir avait kidnappé Luhan et Ezekiel. Du coin de l'oeil, Sif analysa l'expression de son épouse. Elle venait juste de retrouver son frère et voilà que... Okaaay! Sif savait qu'elle aurait du régler son compte au beau-père bien plus tôt. Mieux vaut tard que jamais! Sif allait, désormais, s'en faire un plaisir. Qu'importe les conséquences.
Observant Shufen, au bout du rouleau mentalement, ce qu'elle comprenait, Sif l'écouta en train de demander qui serait pour l'accompagner. Certes Shufen n'était pas une combattante aguerrie. Se rendre seule au rendez-vous fixé par Vladimir était une mauvaise idée. On parlait d'un homme capable de manipuler ses propres enfants et de les faire disparaître si ils ne rentraient pas dans les cases qu'il avait modelées. Elle observa un homme - Aurelio, si elle avait bien entendu - se porter volontaire. Après le monologue encourageant de ce dernier, Sif serra la main d'Azael, la lâche, s'avança puis déclara: je viens aussi. Elle s'approcha et posa une main sur l'épaule de sa belle-sœur. La famille, c'est fait pour ça. Et Vladimir va voir ce qu'il en coute de s'embrouiller avec une déesse!
Sif n'était pas du genre à faire étalage de sa nature asgardienne et de divinité guerrière. Non, elle laissait ce rôle là à Loki. Mais la, son beau-père avait franchi une ligne à ne pas franchir avec elle. Et elle comptait bien lui faire payer.
Cet endroit est un nid de vipères, et pourtant elles se serrent étrangement les coudes. Midas a appris à les amadouer une à une, à se fondre dans le décor malgré son arrivée tardive. Que cherche-t-il à accomplir ? C’est une question à laquelle personne ne peut répondre, lui compris. Tous pensent le connaître, ce “Caïn” débarqué d’on ne sait où, mais personne ne sait réellement qui il est. Une chose est certaine : on peut compter sur lui, quoi qu’il arrive.
C’est peut-être pour cette raison que lorsqu’un homme débarque en trombe pour le prévenir d’une urgence au Devil’s, le brun se précipite sur place en conservant une expression terriblement neutre sur le visage. Pas de place pour les sentiments, qu’importent les circonstances ; c’est la porte ouverte aux erreurs, et il n’a pas droit à l’erreur.
Silencieux au milieu de cette foule éclectique, Midas observe chaque visage et note mentalement les réactions. Celle de Shufen Ranevskaia pour commencer, à l’évidence paniquée d’avoir perdu son fils. Suffisamment paniquée pour ne penser qu’à lui, certainement, bien qu’Ezekiel soit également de la partie. Ezekiel, enlevé par son propre père…s’il tente de conserver la tête froide, le policier sent tout de même son coeur rater un battement. Il n’est pas un robot après tout, et tant la disparition d’un petit garçon innocent que d’un adulte responsable de bien des maux a tendance à toucher la corde sensible.
Certaines réactions sont plus viscérales que d’autres. Des explosions de colère, de sentiment d’injustice qu’il ressent également mais ne prononce pas. Des visages calculateurs également, ce qui ne fait qu’accentuer sa méfiance envers leurs porteurs. Aurelio Gallo…le fils Gallo, évidemment, qui tente de se faire une place de choix dans ce merdier. Sa méfiance est une menace pour Midas, qui ne peut pourtant rien y faire pour le moment.
“Un enfant innocent n’a pas à être utilisé comme monnaie d’échange. Vous pouvez compter sur moi. Nous retrouverons Luhan…et Ezekiel, s’il est toujours en vie quelque part.”
Le pessimisme dont fait preuve le policier plombe peut-être l’ambiance, cependant il reste lucide face à la situation. Si l’enfant ne risque rien, la personne responsable sachant bien qu’il serait traqué encore et encore par le monde entier pour ce meurtre, la situation est bien différente pour l’adulte. Et cette pensée suffit à tendre Midas, dont les poings se serrent subtilement dans les poches de son manteau.
Je vais tous les tuer. Tout cramer. Les choper les uns après les autres, et les étriper lentement, jusqu’à ce qu’ils chialent et appellent leurs mères. Quand Shufen nous a fait mander au Devil’s pour une urgence, au fond, je savais bien que quelque chose clochait. C’est ni une heure, ni une façon de rassembler les gens. Surtout lorsque les “gens” en question sont si différents les uns des autres. Mais jamais, ô grand JAMAIS je n’aurais pu imaginer que la raison soit un double enlèvement.
Mes mains tremblent, ma respiration est irrégulière et mon sang bout dans mes veines. Je n’arrive même pas à aligner deux mots tant la colère obscurcit mon jugement. Un gamin enlevé, déjà, c’est beaucoup. Mais Ezekiel qui disparaît ? C’est trop pour moi. L’amour que je porte à ce type - fraternel hein, vous imaginez pas des trucs - est certainement ce qui me fait réagir aussi violemment.
Alors que ça commence à un peu trop blablater à mon goût, je donne soudainement un violent coup de poing dans le mur le plus proche, faisant craqueler la peinture et fissurer le béton. Mes yeux lancent des éclairs, et je n’ai qu’une hâte : qu’enfin nous partions à leur recherche.
“Putain. Je vais les écorcher vif ces espèces de @&#$!* si je les tiens je te jure qu’ils vont @&#$!**”
Un rire nerveux me secoue, sans que je sache si c’est la colère, le manque, ou peut-être un brin de folie qui m’habite. Je suis un bâton de dynamite prêt à exploser à tout instant, et s’ils ne se bougent pas très vite, je partirai seul à la recherche des deux disparus quitte à plonger cette fameuse ville à feu et à sang dans un chaos des plus total.
"On se bouge le cul, et on y va. Allez."
*personnes très intelligentes. Et qui sentent bon. **probablement passer un sale quart d’heure.
Roulette RusseQuand on créer un monstre il ne faut pas s'étonner qu'il nous chasse et qu'il agisse comme tel il a été créer.Quand la vie est trop belle, il y a forcément un truc qui vient la chambouler. Je vivais la vie parfaite avec Ezekiel et ma famille alors quand j’ai reçu cette demande de réunion je savais de quoi il s’agissait et j’aurais dû faire un truc avant que quelqu'un comme cela n’arrive. J’étais venue avec Emma et j’avais écouté le discours de Shufen. Cela n’était pas qu’Ezekiel même si ce n’était que lui ça ne changerais pas ce que je ferais mais il était aussi question de Luhan le fils de Shufen qui n'était qu’un enfant. Mais c’est comme cela que Vladimir les aimait et je le savais que trop bien. Elle demanda qui était pour et je lui dit que cela était évident mentalement avant de partir vers ma chambre qui se trouvait à l'étage du devils.
Je savais que cela pouvait paraître lâche de partir comme cela mais Shufen savait ce que je voulais et je savais ce que pensaient Emma et Sif de moi. Je montai dans ma chambre et sortis la valise contenant mon costume de sous mon lit. Je l'ai mis et descendu pour revenir parmi eux. Personne ne connaissait cette tenue car j’avais fait en sorte de ne pas la porter quand je voyais Emma ou Sif et je ne connaissais pas assez bien les autres pour leurs avoir parler. Le seul connaissant ma tenue était Ezekiel car je lui avais expliqué mon passé. Une tenue toute noir avec un vingtaine de couteau de lancer et d’arme en tout genre dessus avec un masque en vibranium Relevé sur ma tête. Cette tenue était celle que Vladimir avait fait pour moi et je voulais qu’il réalise qui était là quand il mourra.
"Que tout le monde se prépare et fasse au mieux pour avoir la tête froide, on part en guerre!"
Avait je dit a tout le monde mentalement. ️ 2981 12289 0
Dernière édition par Azael Ranevskaia le Dim 28 Jan 2024 - 18:25, édité 3 fois
Emma Ranevskaia Petit Orage / Karma Membre du Devil's Club
Roulette russeQuand il n’y a plus de solution, reste la vengeance.Une réunion a cette heure était bizarre et je sentais que ça n’allait pas car maman n’était pas normale. En arrivant il y avait tout plein de monde que je connaissais et d’autre qui m’était inconnue. Tata Shufen n’était pas dans son état normal et n'avait pas l’air bien Sif apparu peu de temps après et je savais que ça n’allait. J’écoutais parler tata Shufen et je sentais la colère monter en moi. Luhan, Ezekiel je ne connaissais pas cette personne mais je savais déjà que je le détestais et que je m’assurerais qu’il meurt. Elle demanda qui était d’accord pour l’aider et j’entendais parler un aurelio qui semblait bien impliqué dedans. Puis Sif qui sans surprise était prête à deux cent pour cent. J’essayais de bien imprimer ce que je venais d’entendre, encore un peu pertubé par tout ça.
C’est lorsque cet homme que je ne connais pas dit qu’on ira les chercher si Ezekiel est toujours vivant. Je ne peux pas imaginer ma vie sans Ezekiel et le savoir peut être mort me stresse. Je sens l'électricité bouillonner en moi, la colère et l’angoisse montent. Le tonnerre gronde et je n’entend plus rien.
“IL EST VIVANT ET ON VA ALLER LES CHERCHER!”
Avais-je dit avec les yeux complétement bleu a cause de l’électricité et des petits éclairs de qui sortais un peu partout de moi. ️ 2981 12289 0
Felicia Hardy Membre du Devil's Club
Messages : 287 Crédits : Eze (aiwenore ) pour le crackship, l'aesthetic (love sur toi) - Avatar fait par mes petits doigts,
ShootingI want to, I want to, I want to, I want I fuck you, I fuck you, I fuck you, I fuck I've got you, I've got you, I've got you, I've got I'm gonna shoot you all, I got a trigger like a gun (Huh) I only take it and shoot it for fun I shoot everywhere, I shoot holes in the sun I only take it and shoot it for fun I shoot everywhere, I shoot holes in the sun
Elle n'est pas dupe. Elle a bien vu dans quel état est arrivé plus tôt Shufen, au Devil's. Puis, il y avait eu cette procession de gens, de tous ces gens appartenant aux Ranveskaia (même Thomas ?! ah ça fait mal) qui sont partis on ne sait où. Et autant dire que quand Thomas s'en était allé en trouvant une excuse à faire coucher dehors des filles aussi exceptionnelles qu'elle, Felicia n'a pas hésité une seule seconde à le suivre dans l'ombre et se faire aussi discrète que le chat lui allant si bien au teint. Poussant du bout des doigts cette porte malencontreusement laissée ouverte par le dernier arrivant de cette réunion, qui n'est autre que ce bon vieux Ivan qui croyait avoir bien tourné la poignée. Ce qu'elle finit par entendre la rend interdite et l'afflige. Voilà pourquoi Shufen est arrivée aussi blême. On aurait même pu croire qu'elle avait reçu le pouvoir effarant de se transformer en porcelaine de Chine tant la ressemblance de teint est frappante. Voilà aussi pourquoi Ezekiel a soudainement disparu alors qu'elle devait lui parler d'un truc concernant ses commissions récoltées ce week-end. Les calculs étaient pas bons, et dieu sait qu'heureusement Eze'pater ne s'appelle pas Kevin, sinon ... enfin bref passons. On lui a signifié qu'il était "occupé". Oui elle aussi est toujours occupée quand elle va aux toilettes. Sauf qu'une journée ça fait long même pour la grosse commission. Et elle sait maintenant pourquoi.
Felicia secoue la tête comme ces chiens balançant leur tête à l'arrière d'une voiture en se mordant l'intérieur des joues, visiblement un peu décontenancée par leur manque de plan et le fait qu'ils foncent juste tête baissée. Bon ils ne le savent pas, Felicia est voleuse, donc monter des plans, elle sait faire. Là c'est un peu court, mais elle en a un. Une heure de route ? ça se fait. Il faut juste qu'elle aille dans cette ruelle pas loin du Devil's, récupère son sac et trafique une des voitures du coin. Elle les suivra de loin, c'est nickel. Bon, il faut juste qu'elle reste encore un peu, pour savoir si ils ont quand même un plan. C'est pas contre Shu, elle comprend que ce soit difficile pour elle étant donné que petit Lu' s'est fait choper par un méchant et diabolique grand père, mais foncer tête baissée ... eh on n'est plus les Premiers hommes qui fonçaient avec des pieux sur un Mammouth quand même. Ça a l'air tout de même mal parti vu comment ils se lancent. Déjà Thomas qui se montre bien vocal (comme d'habitude me direz-vous), prêt à foncer sans être foncedé (enfin ça c'est à vérifier). L'intimidante mère d'Emma qui a l'air de ressortir d'un remake de Xena la Guerrière qui elle aussi réagit à coeur. Emma, qui pourrait faire sauter tout le Bronx. Un brun inconnu au bataillon pour elle qui se prend pour Inigo Montoya. Une brune qui décide de faire un aller retour pour se changer ... euh ... ok ? Si elle a besoin de ça pour se sentir mieux pourquoi pas, ça arrive aussi à Felicia de changer de vêtements selon son humeur. Ajoutons à cela qu'en les regardant tous, elle a l'impression de se remater cette scène à Fondcombe, où la Communauté se fonde autour de Froddon et ses hobbits. Du coup Shu' c'est Froddon. Mais où est donc son Sam ? Legolas c'est le inigo montoya, Thomas c'est Gimli mais avec beaucoup plus de sexyness, Aragorn c'est la brune sortie d'un roman d'heroic fantasy, Merry et Pippin Emma et la brune qui change de vêtements selon son humeur ? Et Ivan ... Gandalf ? Hin. Hin. Elle a envie de rire un peu. Mais elle se retient parce que ce n'est pas le moment.
Et dire qu'elle revient d'une semaine de congés qui n'ont pas vraiment été des congés. Enfin si, en partie en raison de celui qui l'a accompagnée dans ses péripéties. Chose qui lui fait lâcher un bref mais sincère sourire. Focus Felicia. Il faut sauver le soldat Luhan, tout ça tout ça. Ezekiel aussi par extension, même si il devrait s'en sortir. Pas vrai ? ... Frottant ses cheveux nerveusement, la serveuse attend la suite, pas vraiment rassurée par ce qui va suivre. Donnez ce fichu plan, histoire qu'elle décale et puisse vous suivre nom de nom ! C'est une mission de sauvetage ou une salade de fruits mutants que vous préparez ? ! Bon ben on va laisser tomber hein et prendre les devants comme une grande fille parce que sinon, c'est pas gagné. Donc. Felicia, forte d'avoir récupéré sa tenue et étant partie en toute discrétion du Devil's vu que son shift n'avait pas encore commencé, simule une absence induisant une belle prestation où elle montre qu'elle ne va pas bien du tout, avec montée de fièvre à 38 en chauffant le thermomètre électronique de la boîte à pharmacie en le frottant entre ses doigts. Petite prise de japalenos du stock de cocktail et hop, on sue, on a les yeux rouges. Vous la sentez ou pas l'expérience ? Bref après tout ça, elle peut enfin sortir et récupérer son sac sans accrocs et sans suspicion. La victime de son trafiqué de véhicule c'est une ford Focus. Tant pis pour le proprio, elle doit se tailler, cas de force majeure, comprenez. Ouvrant donc la vitre côté passager avec ses nouvelles griffes, elle peut s'installer et bidouiller les fils d'allumage du contact. Malheureusement, ce sera un aller simple pour la voiture car souvent après ce genre de manœuvre ça ne redémarre pas.
(...)
— On parie combien qu'ils vont foncer et vandaliser les lieux ?
Rumine-t-elle en mangeant les chips récupérées dans la boîte à gants de la Ford focus, et en jaugeant depuis le toit du 17 Devries Avenue, la fameuse église. Il y a la voiture de Ezekiel dans son viseur déjà. Mais rien d'autre. Pas un chat, si ce n'est elle.
— Pas un péon sur le toit ni ailleurs. Ce qui veut dire que c'est un piège ... ?
Décidant après quelques minutes de reconnaissance d'avancer vers les lieux et tenter sa chance, elle se rend compte que ... il y a un portable à terre. Celui de Eze'pater, et du sang. Bon ben ...
— Je suis censée faire quoi avec ça ? Je suis pas Marly.
Bon eh bien plus qu'à attendre tout le monde sur le toit de la voiture de Eze, avec ses chips, et le portable. Il ne manquerait plus qu'un signalement de quête au dessus de sa tête et c'est ok tiers pour un rpg type L.A Noire. Ou GTA vu les profils de l'équipe qui va arriver.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
Hector était présent ici, appeler en urgence faisant bien comprendre que la situation était critique. Sans trop posé de question, le mercenaire s’était rendu au lieu de la réunion où il retrouvait de nombreuses têtes connues du Devil’s Playground. Dos et pied contre le mur, bras croisés sur la poitrine, il était, écouta ce qu’il se passait. La première chose qu’il remarqua fut que malgré la présence de tous ces membres du Devil’s… Ezekiel manquait à l’appel. Bizarre que le principal patron n’était pas présent. Ce fut Shufen, sa belle sœur qui dirigeait cette entrevue. Cela ne posait pas de problème, mais indiquait au mutant à quel point les choses devaient être terrible. Surtout quand on voyait le regard lourd de la jeune femme sur eux, que ses forces semblaient la trahir. Enfin, elle expliqua tout, sans faire durer ce suspence.
En résumé, l’ordure de Vladmir à enlever son fils. C’était un choc d’apprendre ca. Mais encore, cela ne s’arrêtait pas la, Ezekiel aussi avait disparu après avoir tenter de sauver son neveu. Hector sentait monter en lui une colère noire, son sang qui se changeait en feu, il était à ca de partir tout seul déjà pour aller les chercher. Les explications faite, les larmes d’une mère versée, elle demanda donc qui désirait l’accompagner dans son projet de sauver sa famille.
Tout le monde sans exception se porte volontaire, le cœur chaud et hardis de venir au secours de l’enfant et de leur patron et ami. Messner ne fit pas attendre sa réponse non plus.
-Pas la peine de demander deux fois, ma hache est avec toi.
C’était ca qui fut beau au Devil’s, chacun était un criminel, voleur, assassins etc. Bref, aucun n’était un enfant de cœur. Et pourtant, il existait cette solidarité entre eux, ce lien magique qui faisait d’eux une grande famille où tout le monde pouvait se taper dessus mais s’adorait. Hector avait vécu longtemps seul, dans son coin menant sa carrière de mercenaire sans trop vivra dans le monde. Mais avec le temps et il s’en rendait compte, il faisait partit de ce nouveau groupe solidaire, il s’était surprit à tout les apprécié et à se dire que pour n’importe lequel, il irait prendre des risques pour les aider.
Les esprits se chauffent en tout cas, on était en colère qu’on eut enlever le boss et son neveu c’était normal Il fallait éviter de trop se précipité par contre.
-On va avoir besoin d’un plan. Je rammène tout ce que je peux à cet église..
On se bat tous pour quelque chose, surtout pour ce qui nous manque.
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