Rien. Rien. Il n’y avait rien. Je me précipitais vers le cockpit du vaisseau comme si avoir un mètre de plus, près du vide de l’espace allait m’aider à te voir. Tu n’étais pas là. Tu n’étais nulle part. La mort était venue te chercher. Si tôt bien trop tôt. Je posais ma main sur la vitre ayant perdu tout espoir après de longues minutes de recherche. Mes lèvres se pincèrent. Je n’étais plus capable de parler. Seules de grosses larmes roulant sur mes joues manifestaient l’immense chagrin que je ressentais.
C’était de ma faute. Si je ne m’étais invitée à ton vaisseau ce soir, tu aurais sans doute été avec tes amis les fidèles gardiens de la galaxie. Tu m’avais juste proposée de te rejoindre au vaisseau mais sans donner de date. Tu avais peut-être pensé que je viendrais le lendemain. Mais c’était moi qui avait insisté pour venir ce soir. Je posais mon front contre la vitre la tête basse alors que mon cœur semblait s’être arrêté l’espace d’un instant, le temps de comprendre que tu étais mort, disparu à tout jamais. Comment allais-je le dire à Rocket ? Comment allais-je lui dire que tu étais mort sans que je ne puisse rien faire ? Tout cela pour nous sauver nous tous. Je donnais alors un coup dans la vitre du cockpit de colère. Quelles étaient les phases du deuil déjà ? Déni ? Puis ensuite colère ? Oui c’était bien ça. J’étais dans la phase de colère. Je savais bien que cela ne servait à rien et que cela ne te ramènerait mais j’en avais besoin. Et si tous les Kree n’étaient pas morts, démembrés comme toi surement à l’heure actuelle j’aurai moi-même été mettre fin à leur vie.
Je sentis alors une main se poser avec douceur dans mon dos comme pour me signaler que je n’étais pas seule. Je laissais alors tomber ma forme bleue, reprenant ma forme humaine. Celle que j’avais quitté quand j’étais dans la combinaison. Tee-shirt blanc sur le dos ainsi que mon pantalon en cuir inspiration Peter J. Quill collection 2024. Elle ne m’avait servi à rien, et surtout pas à te sauver. Pleurant en silence sans oser bouger j’entendis alors trois coups qui venait du haut de la navette. Je redressais la tête les yeux rougis par les pleurs. Qu’est ce que … ?
Un des hommes à l’arrière se leva d’un bon alors qu’Aleta regardait le plafond en haussant les sourcils. Serait-il possible que tu … ? Je fus interrompu dans mes pensées quand je vis ton visage, ou du moins ton casque presque face au mien sur la vitre du cockpit. Je sursautais sur l’instant, une vague d’immense soulagement me parcourant et me redonnant toute mon énergie. C’était toi ! Tu n’étais pas dans les bras de la mort mais bel et bien devant moi. Certes tu avais l’air sacrément amoché mais tu vivais encore. Aleta était aussi surprise que moi. Elle prit alors la parole :
-Dépêchez vous d’aller le chercher !
L’homme qui s’était levé se précipita alors vers l’arrière du petit vaisseau de secours alors que je partais aussi dans cette direction. Mais Aleta m’interrompis d’un geste. Je la regardais en levant les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle m’arrêtait.
-Ma chère. Vous ne semblez pas être habituée à l’espace. Mes hommes iront plus vite pour le chercher que vous.
Hésitante je finis par accepter, sachant qu'elle avait raison. Tout ce qui comptait pour le moment c’était toi, toi et seulement toi. J’hochais finalement la tête acceptant sa proposition alors que d’un geste de la main elle envoya un autre homme rejoindre le premier qui était presque prêt. Je me maudissais intérieurement de ne pas pouvoir aller te secourir moi-même mais elle avait raison. En a peine trois minutes tu étais avec nous dans le vaisseau. Les hommes t’avaient attaché à un banc et je me précipitais vers toi pour évaluer l’étendue des blessures. Je me moquais bien de ne pas être attachée alors qu’Aleta enclenchait la grande vitesse pour nous transporter le plus rapidement au vaisseau. Je me tenais à tes sangles pour rester debout alors que d’un coup d’œil j’analysais tes blessures. Tu avais un trou dans la jambe qui saignait pour le moins abondamment. Je ne pouvais pas voir ton visage. Je pris une de tes mains la portant sur ton torse puis je me penchais pour venir l’embrasser même si cette dernière était pleine de sang. Je m’en moquais.
-C’est Raven. Ne parle pas. On va s’occuper de toi Peter.
Après tout, depuis notre rencontre c’était un peu ma marque de fabrique de t’embrasser la main. Je ne m’étais pas rendu compte que je le faisais, le plus souvent pour te dire merci. Merci. Merci de respirer. Merci d’être encore en vie.
-Je suis là.
Je relâchais alors ta main la laissant sur ton torse alors que je passais une main sur le côté de ta tête. J’en profitais pour désactiver ton casque pour pouvoir voir ton visage. Je retins une grimace. La moitié était couverte de sang. Je me mis à tâter alors avec délicatesse ta tête afin d’évaluer quelle blessure était la plus importante entre celle qui se trouvait sur ta jambe et celle à la tête. La jambe sans hésitation. Je retirais alors ma main de ta tête pour m’approcher de ta jambe. Ce n’était pas très beau à voir. Pas du tout même. Et cela ne s’arrêtait pas de saigner. Je retirais alors mon tee-shirt, me retrouvant en soutien gorge. Je fis une boule avec mon haut et appuyait fortement sur la plaie afin de stopper le saignement. Tu poussas alors un petit cri de douleur.
-Pardonne moi …
Je continuais d’appuyer sur la plaie à ta jambe alors que je sentis quelques secousses bousculer le vaisseau. Nous venions de nous arrimer au Milano. Une trappe au dessus de nous s’ouvrit la tête de Martinex passant par le trou. Il me trouvait entrain de faire mon possible pour stopper ton saignement. Nous allions devoir te déplacer et cela ne tiendrait pas longtemps. Je me tournais alors vers un des hommes qui était allé te chercher dans l’espace. Je m’adressais alors d’une manière autoritaire. Une facette de moi que je n’avais pas encore montrer aux Ravageurs.
-Vous. Votre ceinture. Tout de suite.
Dis-je détachant bien mes mots, en donnant un petit coup de tête vers le bas espérant bien lui faire comprendre ce que je voulais. Et pour compléter le tableau, je laissais mes yeux se changer en jaunes afin que même les Ravageurs présents dans le Milano puissent me reconnaitre. Il obtempéra sans faire de vagues et me la tendit. J’entrepris alors de la passer autour de ta jambe pour faire un garrot juste au dessus de la plaie de cette dernière. Tu serais un peu plus stable pour le transport jusqu’au Milano. Au même moment Martinex qui au premier abord ne m’avait pas reconnu sous la forme de la petite blonde posa les pieds dans le vaisseau avec ce qui semblait être une civière. Je lui jetais un regard, jaune, et il hocha la tête. Je lui laissais alors la place puis, ensemble nous te soulevions dans un petit gémissement de ta part pour glisser la civière sous toi. D’une main experte il serra certaines sangles afin d’être sûr que tu n’allais pas glisser lors de ta remontée.
Martinex entama alors ta remontée, d’autres hommes attendant dans le Milano pour te réceptionner. Sa grande taille avait permis d’effectuer le transport en te bougeant le minimum possible. Tu étais enfin dans le Milano. Je me hissais alors sans difficulté moi aussi par le trou. J’avais du sang sur le visage, les mains et un peu partout sur le buste. Lorsque que sortis, j’entendis des hommes sortir des armes et les pointer dans ma direction. Ils ne m’avaient pas encore vu sous cette forme c’était bien normal. Je fis alors muter une partie de mon corps en bleu pour qu’ils me reconnaissent et qu’ils baissent leur arme. Plusieurs tâches de bleue bien visible sur mon corps, ils baissèrent lentement leurs armes des chuchotements passant à travers les rangs. Aleta fut la suivante à sortir de la navette de secours et s’adressa à un homme que je n’avais pas encore trop remarqué depuis le début de notre petite aventure.
-Jackson. Occupe toi de lui. Si nous respirons encore c’est grâce à lui alors fait en sorte qu’il respire encore longtemps.
Le message était clair. La cheffe avait parlé. Il lui dit qu’il ferait tout son possible. Aleta s’approcha de toi pour te regarder. Son regard était reconnaissant et n’exprimait pas la pitié. Pourtant vu ton état cela n’aurait pas été étonnant. Elle partie en direction du centre de commandement du Milano afin de programmer notre prochaine destination dont j’ignorai encore tout.
Je me tournais alors vers l’homme qui s’appelait Jackson qui s’était vivement approché de toi qui gisait sur ta civière. Je lui expliquais rapidement les blessures que j’avais pu constater. Il regarda ce que j’avais fait avec le tee-shirt et la ceinture d’un air approbateur.
-Je ne suis pas médecin mais on va essayer de le maintenir.
Le maintenir jusqu’à quoi ? Jusqu’à ce que nous soyons de retour sur Terre ? Jusqu’à ce qu’ils nous emmènent dans un hôpital alien ? Je gardais toutes mes interrogations pour moi alors que d’un geste Martinex et un autre portèrent la civière en direction d’un endroit plus approprié. Je partais alors en direction de la salle de bain. Il y avait forcément de quoi te soigner et te nettoyer. J’ouvris tous les placards en sortant une trousse à pharmacie ridicule, ignorant qu’il y avait un autre endroit dans le vaisseau avec beaucoup plus de matériel. Je revins les bras chargés de serviette et de cette minable trousse à pharmacie. Je déposais le tout dans un coin donnant un ordre à un des hommes qui venait de te porter.
-Allez nous chercher de l’eau.
Il revint rapidement vers nous et les soins de premières nécessités commencèrent enfin.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Je ne pouvais pas faire grand chose. Je n'y voyais pas grand chose, ma vue aveuglée par le sang qui avait coulé de mon front avec en prime de l'étourdissement. De plus, j'avais de la difficulté à bouger à cause de ma blessure à ma jambe. D'ailleurs, j'avais mal un partout sur le corps. En même temps, c'était un peu normal à cause de ce qui m'était arrivé. Heureusement par je ne sais quel miracle, j'avais juste assez de force pour arriver sur le toit de la navette. Leur montrant ma présence, on était rapidement venu me chercher pour m'embarquer à bord et m'attacher pour être sûr que je ne me blesse pas davantage. Quelqu'un venait près de moi et je me doutais bien que c'était Raven malgré le fait que je n'y voyais pas grand chose. J'essayais tant bien que de mal de parler, mais j'avais de la difficulté. Comme si ça me demandait beaucoup trop d'efforts dans l'immédiat. Heureusement que j'étais plus résistant qu'un humain normal, à cause de ma nature d'hybride de demi céleste, j'étais un peu plus endurant et je récupérais un peu plus vite que les humains normaux. Au moins, je pouvais remercier mon paternel biologique pour ce bon côté. C'était lorsque la personne près de moi pris ma main pour venir la poser contre mon torse que je savais que c'était bien la mutante. Elle y déposa même un baiser avant de me confirmer que c'était elle et qu'ils allaient s'occuper de moi. Que je ne devais pas parler pour garder mes forces. Sur ce point, j'étais tout à fait d'accord avec elle même si je voulais lui dire tant de choses ... Lui dire que je regrettais un peu notre soirée, que j'étais désolé de l'avoir embarqué là-dedans, que ce que j'avais fait ça avant tout pour la protéger et que je tenais réellement à elle ... Seulement voilà, ce n'était pas le moment pour dire tout ça. De toute façon, je n'étais pas certain d'en être capable.
Elle ajoutait qu'elle était bien là. Ces mots me rassuraient et me faisaient du bien. À dire vrai, la seule chose que je voulais en ce moment, c'était bien elle. Que la blonde reste près de moi. Ça me faisait du bien. Du bien de la savoir près de moi et de l'entendre parler. Lâchant doucement ma main qu'elle laissait contre mon torse, l'enseignante en profitait pour la glisser sur le côté de mon tête et d'appuyer sur ce bouton pour désactiver mon casque pour pouvoir me regarder. D'une certaine façon, je pouvais la regarder également maintenant. Elle n'avait plus son apparence originelle, elle était la jolie petite blonde que j'avais l'habitude de voir. Mes yeux n'arrêtaient pas de cligner La mutante regardait ma tête pour évaluer mes blessures, mais il n'y avait rien de très grave. Que des petits coupures qui m'avait fait saigné un peu. C'était surtout le choc sur ma tête qui m'avait fait mal et qui m'étourdissait. Peut-être une légère commotion ? Je ne savais pas trop. Je n'étais pas médecin. Avant que Raven ne baisse son regard pour observer ma jambe blessée, j'avais bien remarqué que son joue semblait humide et que ses yeux étaient rouges. C'était des signes comme quoi elle avait pleuré. Elle avait sans doute pleuré parce qu'elle croyait que j'étais mort dans cette explosion. En même temps, c'était normal qu'elle l'ait pensé. D'une certaine façon, c'était réconfortant de voir que quelqu'un pleurait pour notre « mort ». En même temps, j'étais un peu furieux contre moi-même de l'avoir fait pleuré. Bah ouais ... C'était à cause de moi si Raven avait fondu en larme. Le pire, c'était qu'on ne se connaissait pas depuis bien longtemps et qu'on n'était pas ... ensemble. Enfin, dans une relation officielle. Étions-nous simplement dans une relation ?
Alors que la jeune femme observait ma blessure, elle retirait soudainement son t-shirt pour se retrouver en soutien-gorge. C'était sans doute la première fois de ma vie que je ne préoccupais pas trop de voir une femme en soutien-gorge devant moi et que je ne fis pas de remarque avec pleins de sous-entendus. Je ne me retenais même pas de le faire. J'étais disons le, ailleurs. Faisant une sorte boule avec son t-shirt, elle compressait ma plaie pour arrêter le saignement comme le pouvait. Hurlant au contact comme ça me faisait affreusement, je gardais cette fois-ci les yeux fermés à cause de la douleur. Mes poings se serraient alors qu'elle me demanda pardon. Je secouais très légèrement la tête pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas besoin de s'excuser tout en gémissant légèrement. Ordonnant à un ravageur de lui donner sa ceinture, Raven utilisait la ceinture pour me faire un garrot. Finalement, la navette était dans le Milano et ils amenaient une sorte de civière pour m'installer dessus et me monter à bord de mon vaisseau. Me soulevant pour me mettre sur la civière, je gémissais, car ça me faisait mal, mais heureusement, que c'était de courte durée. Maintenant, j'étais dans le Milano, toujours dans cette civière attachée. Je n'essayais pas trop de bouger la tête pour ne pas empirer mes étourdissement et j'avais un de ses maux de têtes ... Ce n'était pas croyable. J'entendais les autres parler en particulier Aleta, mais je n'écoutais pas vraiment ce qu'elle disait. J'étais trop ... concentré. Concentré sur quoi ? Sur rien justement, c'était ça qui était bizarre. D'ailleurs, Aleta s'approchait de moi. La regardant alors qu'elle était debout au dessus de moi, celle-ci me souriait tout simplement comme pour me dire qu'elle était heureuse de voir que j'étais toujours vivant.
Alors qu'elle partait, j'entendis un ravageur parler. Je savais qu'il parlait de moi parce qu'il avait dit qu'il n'était pas médecin. C'était le seul mot que j'avais bien réussi à capter dans ma tête. Finalement, je vis Martinex et un autre Ravageur m'amener, toujours coincé sur la civière ailleurs dans le vaisseau. Où m'amenait-il ? Où était passé Raven ? Tout ce que je voulais, c'était qu'elle reste près de moi ... Qu'est-ce qu'elle faisait ? Arrêtant de pousser la civière, Martinex et l'autre type me regardait comme pour vérifier si j'étais toujours vivant. Bien que mes yeux étaient toujours ouverts, ils était assez petit comme si j'étais un peu endormi, mais oui, je respirais encore. Assez normalement même, mais je ne bougeais pas. J'avais comme cette envie de m'endormir soudainement malgré le mal qui me rongeait de partout. Peut-être que c'était à cause des maux de tête que j'avais soudainement cet épuisement et cette fatigue ? Finalement, j'entendis Raven parler et donner un ordre à un Ravageur. Elle et un autre, le fameux Jackson me regardait maintenant à leur tour. L'autre revenait assez rapidement avec de l'eau. De l'eau pour nettoyer ma blessure, mais également pour que je puisse boire. Versant de l'eau sur ma blessure comme pour la nettoyer avec une serviette, je commençais à gémir légèrement à cause de la douleur et gigoter un peu sur la civière. Essuyant le sang avec une serviette que la mutante avait amené, il me tendit la bouteille d'eau vers ma bouche pour que je puisse en boire. Levant tout doucement ma tête, je pris tout mon temps pour ne pas faire de mouvement brusque et aggravé mon état. Juste au cas. Prenant une petite gorgée, je toussais légèrement en avalant cette gorgée. Ce Jackson ouvrait cette petite trousse que l'enseignante avait amené et se tourna vers moi.
« Je vais désinfecter votre blessure. Vous, vous pouvez peut-être nettoyer son visage tout en douceur pour enlever tout ce sang. »
Jackson s'était d'abord adressé à moi et ensuite, son regard s'était tourné vers Raven pour la suite de ces mots. C'était à lui de donner les ordres maintenant. La blonde avait tout pour m'enlever tout ce sang: de l'eau et une serviette. Elle n'avait pas besoin de plus. Pendant ce temps-là, le vaisseau démarrait. Vers ou ? Je ne le savais pas et je m'en préoccupais même pas d'ailleurs. Sans doute que Aleta avait contacté son mari, Stakar ou bien Kraglin et qu'elle les avait prévenu de la situation actuelle. Ils devraient peut-être ramener Raven chez elle, non ? Je me souciais toujours son bien-être avant le mien. Mais, non, je voulais qu'elle reste près de moi.
« Reste près de moi. »
Lançais-je d'un ton assez bas alors que je venais d'exprimer ma pensée tout haut. Je bougeais ma main qui cherchait à attraper celle de la blonde. C'était comme si avoir sa main dans la mienne allait m'aider à aller mieux. Me rassurer qu'elle allait rester près de moi et qu'elle ne partirait pas. Jackson commençait à mettre le produit pour bien désinfecter ma blessure et ça me brûlait. Nom de Dieu que ça faisait mal. Me mordant férocement les lèvres en fermant les yeux, je n'étais plus capable de me retenir et je lâchais un cri tellement que ça me faisait mal. Arrêtant de crier, m'habituant à cette douleur, Jackson terminait de faire ce qu'il avait à faire. À dire vrai, il semblait dépasser par les événements. Lâchant un long soupire de soulagement comme il avait terminé avec ça, je ravalais ma salive et c'était comme si je cherchais à retrouver ma respiration normale après tout ça.
« Ça va aller ... J'ai connu pire ... J'suis pas ... Tout à fait humain ... J'suis plus résistant et ... »
Je m'arrêtais de parler tout d'un coup. Comme si j'avais perdu le fil de ce que je disais. Ça devait être ça. J'avais peut-être une petite légère commotion. Mes idées et pensées n'étaient pas très clairs. Ça allait passer avec du temps et un peu de repos. Heureusement qu'encore une fois, je récupérais plus rapidement que les humains. Jackson fouillait de nouveau dans la trousse de secours, mais ne semblait pas trouver ce qu'il cherchait.
« Je vais coudre la plaie, mais il n'y a rien là-dedans pour. Restez ici un moment avec lui, je vais fouiller. Il doit bien avoir une salle de soin dans ce vaisseau ou une cargaison de soins mieux que ça ... »
Encore une fois, le Ravageur s'était adressé à Raven. Bien évidemment, il y avait toujours quelque chose sur ma plaie pour m'empêcher de saigner. Mon regard se tournait du mieux que je le pouvais vers la jeune femme. De ce que je voyais, nous étions rien qu'elle et moi.
« Tu ... vas bien ? Désolé ... C'était ... le seul moyen ... J'voulais pas qui t'arrive ... quelque chose... Tu es trop ... importante pour moi. »
Je toussais entre beaucoup de mes mots et ma toux faisait en sorte que je gigotais un peu sur la civière. Le fait que je bougeais, que je toussais, me faisait mal, mais je tenais à lui dire ses mots. Je tenais à savoir si elle allait bien. Si elle avait été blessée et tout ça. Oui, je prenais réellement le temps de m'inquiéter pour Raven ...
Cette fois ci c’était à moi d’obéir à l’homme qui s’appelait Jackson. A part les premiers secours, je ne savais pas faire grand-chose. Et recoudre de la peau … cela ne me disait pas trop. Mais si il fallait le faire je l’aurais fait. D’autant plus pour toi. L’homme revint rapidement avec ce que je lui avait demandé à savoir une bassine. J’en profitais pour tremper le bout d’une serviette dedans afin de pouvoir nettoyer ton visage alors que, pendant ce temps Jackson te faisait boire. Je n’étais pas sûre que cela soit le mieux. On m’avait toujours dis de ne jamais donner à boire. Mais il en savait certainement plus que moi. Je me penchais alors au dessus de toi pour commencer à venir tamponner ton visage ensanglanté tout en douceur. Je commençais d’abord par tes yeux alors que tu fermais lentement les paupières pour que je puisse retirer le sang de ton visage. Par certains endroits il avait même commencé à sécher. J’y allais avec la plus infinie des douceurs, trempant et essorant souvent ma serviette. Si ta plaie n’était peut-être pas bien vilaine c’était souvent impressionnant car les plaies à la tête saignaient abondamment.
« Reste près de moi ».
Tes paroles me surprirent. J’avais déjà dis que tu ne devais pas parler. Tu commenças à t’agiter en bougeant le bras comme si tu cherchais ma main. Afin de t’empêcher de gigoter, mais aussi pour te rassurer je lâchais ma serviette toute tâchée de sang pour venir prendre ta main et la faire prisonnière des deux miennes.
-Je suis là Peter …. Je ne bouge pas. Je reste à tes côtés.
Je serrais avec douceur ta main dans les miennes, espérant que ma chaleur se propage dans ton corps. Ta main me semblait anormalement froide par rapport aux fois où j’avais pu la prendre auparavant. Je restais un instant comme cela sans bouger pour te rassurer et te montrer que j’étais bien là avec toi. Au même moment, Jackson profita de ma petite technique de diversion pour passer un bon coup de désinfectant sur la blessure à la jambe. Je lus la douleur dans ton regard et ton cri me transperça le cœur. J’avais mal pour toi. Je me moquais totalement que tu serres mes mains un peu beaucoup trop fort. J’étais prête à tout pour recevoir un peu de ta douleur, si toi, tu pouvais moins souffrir.
-Arrête de vouloir parler Peter.
J’étais aussi un peu autoritaire. Mais comme d’habitude tu n’en faisais qu’à ta tête. J’hochais en revanche la mienne quand Jackson me dit qu’il allait chercher dans le vaisseau s’il n’y avait pas autre chose. Il devait forcément y avoir quelque chose de plus que cette minable trousse de secours que l’on trouvait dans absolument toutes les maisons. Même nous, à l’Institut nous en avions mise une dans chaque salle de bain. Mon frère était toujours protecteur avec ces élèves … Peut-être même un peu trop si l’on y réfléchissait bien. Mais ce n’était pas le sujet de la conversation.
Je relâchais alors ta main avec douceur puis prit à nouveau ma serviette m’occupant de cette main qui était couverte de sang. Tu avais surement du essayé de stopper le saignement à ta jambe. Je pris alors tes doigts lentement et les frottaient avec douceur pour en retire tout le sang présent. Il en restait encore sur ton visage mais tes yeux étaient maintenant dégagés. Je m’en occuperais après. Je sentais qu’à ce moment présent tu avais besoin que je te touche pour sentir ma présence. Et … Tenir ta main de la sorte me permettait de faire la mission qui m’avait été confiée par Jackson, mais également celle que me dictait mon cœur. Tu te remis alors à parler, profitant surement de ce petit moment en tête à tête que nous avions le temps que Jackson cherche cette fameuse malle.
Je t’écoutais d’abord sans rien dire puis alors que tu te mis à tousser je me tournais vers toi te regardant avec inquiétude. J’observais tes lèvres et ta bouche. Il n’y avait pas de trace de sang frais. Au moins tu n’avais pas de dommage aux poumons. Par contre une hémorragie interne n’était pas encore exclue. J’espérais vraiment qu’Aleta nous conduirait dans un lieu où tu recevrais les soins appropriés. Et rapidement. Je me retins de te disputer gentiment car tu désobéissais à mes ordres mais … Tes paroles atteignaient droit mon cœur. Je pinçais mes lèvres en délaissant un peu tes mains pour venir caresser ta joue avec tendresse, me penchant au dessus de toi avec un doux sourire au visage laissant mes yeux redevenir bleus. Comme ceux que tu avais l’habitude de voir.
-Tu nous as tous sauvé Peter. Nous n’avons rien. Tu es un héro. Mon héro.
Je me penchais alors encore un peu plus vers toi pour venir déposer un timide baiser sur tes lèvres. Je ne voulais pas y mettre trop de pression car j’avais peur de te blesser. Mais mes lèvres scellées aux tiennes te montraientt ma reconnaissance. Je relevais alors la tête me remettant à l’ouvrage de nettoyer la tienne. Je commençais alors par passer délicatement le linge humide sur tes lèvres pour y effacer toutes traces de sang.
-Mais maintenant si tu tiens vraiment à moi, tu vas me faire le plaisir de ne plus parler. Cela t’épuise trop.
Je posais alors immédiatement mon doigt sur ton nez, habitude que j’avais prise également lorsque ma voix et mes paroles étaient malicieuses. Je ne voulais pas que tu penses que je voulais te faire taire absolument car ce que j’avais entendu ne m’avait pas plu. Au contraire, mais bel et bien pour que tu te reposes afin de récupérer le plus rapidement possible. Au même moment Jackson revint avec une grosse malle. Il la posa près de nous et l’ouvrit mais il semblait gêné. Visiblement Aleta lui prêtait plus de compétence en médecine qu’il n’en avait réellement. Il se tourna vers moi, penaud, en pinçant ces lèvres.
-On va s’occuper d’arrêter le saignement mais … Il vaut mieux que d’autres s’en occupe. Nous sommes en route pour rejoindre le vaisseau de Stakar. Là bas il y a une unité médicale qui pourra s’occuper de lui et recoudre correctement sa jambe.
J’hochais la tête pour lui dire que je comprenais. Il sortit alors tout un paquet de compresses. Il desserra un peu le garrot ce qui eut le don d’envoyer une giclée de sang sur ma poitrine alors que je m’étais rapprochée de ta main, ayant oublié une dernière petite trace de sang. Je baissais le regard vers mon soutient gorge, mais je m’en moquais totalement. Je savais qu’il avait bien fait si nous ne voulions pas que tu perdes ta jambe pour manque d’oxygénation par le sang. Il retira alors mon tee-shirt qui de blanc était passé à rouge foncé, pour une raison qui était connue de tous. Il appliqua alors plusieurs compresses. Ces dernières absorbant plus le sang que mon modeste haut en coton. Jackson n’osa pas me le rendre et le laissa tomber dans un coin alors qu’un homme s’approchait de nous avec un sourire au visage.
-Nous sommes au vaisseau de Stakar. Une équipe va pouvoir s’occuper de lui.
Je ne pus me retenir de lâcher un profond soupire de soulagement. Enfin, des professionnels allaient pouvoir s’occuper de toi et non pas faire une petite boucherie de ta belle jambe si musclée auparavant. A nouveau, l’ensemble du vaisseau trembla. Nous devions très certainement nous arrimer à un vaisseau plus gros que le Milano.
-Tient bon Peter … Ca va aller.
Je vins caresser du bout des doigts ton front puis ta joue un doux sourire aux lèvres alors que je m’étais à nouveau penchée vers toi. Je ne voulais pas que tu bouges encore pour mieux me voir. Quelques secondes après les vibrations, des hommes que je n’avais encore jamais vu arrivèrent dans notre direction. Ils allaient prendre le relais. Ils soulevèrent alors la civière sur laquelle tu étais toujours accroché puis partirent en direction de l’infirmerie de Stakar. Je les suivais de près, ne souhaitant pas t’abandonner. Je voulais savoir ce qu’ils allaient te faire. Sur leurs traces je pénétrais dans le vaisseau. Ce dernier était beaucoup beaucoup plus grand que le Milano. C’était vraiment impressionnant. Une foule de Ravageurs nous attendait, et me voyant sortir à moitié vêtue et couverte de sang j’entendis plusieurs sifflements et exclamations.
Oh… Mes petits ce n’étaient pas le moment. Vraiment pas.
Je pris quelques secondes pour identifier l’un de mes admirateurs puis je me dirigeais vers lui. Il semblait apprécié le fait d’avoir attiré mon attention. Je penchais la tête sur le côté en lui souriant et sans prévenir alors qu’il s’apprêtait à dire quelques choses je saisis une de ces mains et d’un mouvement extraordinairement habile je l’envoyais valser par-dessus mon dos ce dernier retombant lourdement derrière moi sous les applaudissements d’un homme plus agé, et le regard interloqué des Ravageurs. Le message était clair, et visiblement il était bien passé.
-StarLord a toujours apprécié les femmes de caractères, je vois qu’il choisit toujours bien ces conquêtes.
Je fronçais les sourcils, ne prenant pas la peine de répondre pour continuer mon chemin en direction de la civière avec son précieux contenu qui avait disparue de mon champ de vision l’espace d’un instant. Je pris alors la décision d’ignorer cet homme qui venait de parler ne me souciant que de toi. Sa femme, Aleta qui était sortie du vaisseau se mit alors à rire en voyant que j’ignorais son mari.
-Tu vois que je ne suis pas la seule à ne pas t’écouter.
Il la regarda froidement, même si il avait un petit sourire en coin sur les lèvres. Il s’élança alors à ma poursuite, non sans avoir pris le temps d’observer Aleta longuement pour savoir si elle allait bien. Cette dernière connaissant bien son époux hocha la tête positivement et il pu alors me rejoindre. Pour un homme plus âgé il était encore en forme.
Je fus alors stoppé par des portes fermées qui refusaient de s’ouvrir malgré mes tentatives. Visiblement peu de personnes étaient admises dans cette partie du vaisseau. Stakar étant arrivé à ma hauteur m’adressa à nouveau la parole. Cette fois ci je ne pouvais plus l’ignorer si je voulais savoir ce qu’ils se passaient de l’autre côté des portes.
-Mes hommes vont bien s’occuper de lui. Ne vous inquiétez pas Mademoiselle. Il ne vaut mieux pas que vous assistiez à ça. Aleta m’a prévenue. Il risque d’avoir besoin de plus que quelques points au niveau de sa jambe. Vous ne souhaitez pas contaminer la salle d’opération non ?
Je levais le regard vers lui, l’observant longuement sans rien dire. J’étais incroyablement soulagée que ce vaisseau dispose du personnel nécessaire et de l’équipement adéquat pour sauver ta jambe et réparer ce trou que tu avais désormais dans la cuisse. Aleta nous rejoins à ce moment là posant une main sur le bras de son mari elle s’adressa à moi alors que je n’avais toujours pas répondu à son cher et tendre.
-Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez faire confiance à mon mari sur ce point. Nous devons tous un lourd tribu à StarLord et ce n’est qu’une petite rémunération de le réparer.
Le réparer ?! Un petit mouvement de panique m’envahit. Est-ce qu’il allait te mettre des pièces de métal dans le corps, comme certains êtres atroces avaient pu le faire pour Rocket ? Je me doutais que non, mais … C’était surement leur façon de parler ! Je ne devais pas m’inquiéter... Non ?
De l’autre côté, dans la salle dite « d’opération » un homme vint poser un masque sur ton visage diffusant un gaz à la fraise qui ne mit pas longtemps à t’endormir. Commencèrent alors les travaux de « réparations », scanner, radio, couture et autres.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
L'entendre me parler, sentir sa main sur la mienne, cela me faisait le plus grand bien. Ça me détendait et ça me rassurait. La mutante me demandait d'arrêter de parler, mais comme à mon habitude, je n'en faisais qu'à ma tête. En même temps, parler était une chose que j'aimais faire. Peut-être un peu trop pour certains et c'était sans doute pour cette raison que je pouvais en agacer plus d'un. Pour ça et à cause de mon humour qui pouvait être lourd pour certaines personnes. Enfin, c'était surtout pour détendre l'atmosphère habituellement que j'utilisais l'humour. Sauf que là, ce n'était vraiment pas le bon moment pour en faire et de ce côté-là, je le savais très bien. Cependant, ce n'était pas pour autant que je m'arrêtais de parler malgré le précieux conseil de la jolie blonde. Je voulais la rassurer en lui disant que j'avais connu pire et comme j'étais un hybride, je récupérais plus rapidement. Quand j'avais connu pire, je faisais notamment référence à la fois que j'avais tenu la pierre de pouvoir pour faire face à Ronan alors que je me faisais carboniser petit à petit. Un humain normal n'aurait pas survécu à ça ... Malgré ça, la jeune femme m'écoutait sans m'interrompre. Lâchant ma main, elle glissait cette dernière sur ma joue qu'elle caressait délicatement suite à mes mots. L'enseignante semblait heureuse d'avoir entendu ces mots. En même temps, je venais de lui dire qu'elle était importante pour moi, ce n'était pas rien.
Alors qu'elle m'affichait un de ses plus beaux sourires comme à son habitude, la mutante me disait que je les avais tous sauvés. Qu'elle n'avait rien et que j'étais son héros. Le fait qu'elle me dise cela me fit sourire alors que je plongeais son regard droit dans les siens. Penchant sa tête, la jeune femme vint chercher mes lèvres en déposant les siennes contre les miennes. Un léger baiser assez timide et qui se voulait très court, mais c'était déjà mieux que rien. Relâchant mes lèvres tout en se redressant, la blonde passait une lingette humide sur mes lèvres. La laissant faire, de toute façon, je n'avais pas trop le choix, ça devait être sans doute parce que j'avais du sang qu'elle faisait cela. L'enseignante me fit savoir que si je tenais vraiment à elle, je devais arrêter de parler parce que cela me demandait beaucoup trop d'efforts le faire présentement. Hochant très légèrement la tête en clignant des yeux, c'était ma façon de lui dire que j'avais compris et que j'allais lui obéir. La mutante avait tout de même raison sur ce point. Elle posait même doucement son index sur mon nez comme elle avait l'habitude de le faire lorsqu'elle me taquinait. J'aimais bien ces petites habitudes qu'elle avait avec moi ... Sourire, me toucher la main, poser son doigt sur mon nez, m'embrasser ... C'était des petites attentions que j'appréciais beaucoup.
Finalement, le Ravageur qui s'était fait médecin improvisait revenait vers nous. Écoutant attentivement ces mots, celui-ci faisait savoir à Raven qu'on était en route pour le vaisseau de Stakar et que là-bas, je serais mieux traiter. Pour l'instant, ils devaient simplement m'empêcher de saigner davantage en continuant de compresser la plaie, mais avec quelque chose de mieux que le t-shirt blanc de Raven. Sortant des compresses, il desserra le garrot improvisé de la mutant et une giclée de sang en sortit. Cela ne me fit pas vraiment mal. Enfin, on point où j'en étais ... Jackson faisait tout en son pouvoir pour bien arrêter le saignement avec le peu de connaissance qu'il avait et avec le matériel qu'il avait alors que la mutante restait près de moi. Jusqu'à ce qu'un autre Ravageur arrive pour nous informer qu'on était maintenant au vaisseau de Stakar. Sans doute qu'Aleta avait communiqué avec celui-ci assez rapidement. Bien évidemment, cette nouvelle m'enchantait au plus haut point. Plus le temps passait, plus les risques s'élévaient ... Comme tout à l'heure, il eut une légère secousse, sans doute parce que nous étions arrimé au vaisseau de Stakar. Je bougeais à peine de ma civière tellement que j'étais bien attaché, mais je toussais encore une fois. Me regardant, Raven me disait de tenir le coup alors que le bout de ses doigts effleuraient mon front pour finir sur ma joue. Lui rendant son sourire, je pouvais bien la regarder comme l'enseignante était près de moi et qu'elle était penchée. Je voulais lui parler, mais je me retiens de le faire. Pour ne pas me mettre à tousser davantage et surtout, pour elle. Elle était tellement gentille avec moi. Elle ressemblait pratiquemment à une ange à cet instant.
J'entendis plusieurs bruits de pas arriver, mais je gardais mon regard vers la mutante. Sans doute que c'était des hommes de Stakar qui arrivait de son vaisseau pour venir me chercher. Assez rapidement, des Ravageurs soulevaient la civière pour m'amener à l'infirmerie du vaisseau. Durant ma route, je cherchais du regard Raven. Elle était un peu plus loin et j'entendis des sifflements. Je ne savais pas trop ce que ça voulait dire ... À moins que ça concernait la jeune femme ? Parce qu'elle avait disparu de mon champ de vision. C'était peut-être parce qu'elle était toujours en soutien gorge ... Je ne savais pas trop et je m'en préoccupais pas. Regardant le plafond, je ne pouvais pas faire mieux en ce moment alors que ma respiration se faisait de plus en plus rapidement, sans doute à cause du stress et de la douleur. Entrant dans la fameuse pièce, les Ravageurs faisaient en sorte de me déplacer tout en douceur sur la table d'opération de la pièce pour que je puisse quitter la civière. Comme ils étaient plusieurs, c'était assez facile et je ne sentis pratiquement rien à part la douleur que j'avais déjà. Ensuite de cela, un des Ravageurs pris le temps de fermer la porte.
« Ne vous inquiétez pas, on va prendre soin de vous. »
Celui qui s'était adressé à moi n'avait pas une apparence humaine, mais bon, j'étais habitué à voir des aliens de toute sorte. Il portait un masque de chirurgien ainsi que l'habit qui allait avec. Ce dernier, qui semblait être le plus compétent et le chef de ce département, donnait des indications précises aux autres qui l'aidaient dans sa tête. D'amener tels matériels, de préparer la machine pour me faire un scanner pour regarder mes organes et ce genre de choses que je ne connaissais pas trop. J'étais loin d'être un expert dans le domaine médicale.
« Nous allons vous endormir avec masque. C'est vraiment pour votre mieux. On se revoit très bientôt. »
Je ne savais pas trop pourquoi, mais ce mec me faisait un peu flipper de la façon dont il parlait. Il n'était pas très rassurant disons, mais bon, je ne pouvais rien faire. Je n'avais même pas le temps de parler qu'un de ces assistant me mettait ce fameux masque. Un gaz en sortit aussitôt et je commençais à voir flou. Mes paupières devenaient lourdes et cela pris qu'environ 10 secondes pour qur j'endorme.
Quelques heures plus tard.
Je commençais à ouvrir doucement les yeux. Je n'avais plus ce masque sur mon visage. Je vis soudainement, d'une façon assez embrouillé comme j'étais endormi, le visage d'un alien qui ressemblait à un humain. Celui-ci disait quelque chose, mais je n'arrivais pas à bien comprendre ces mots. Suite à ces paroles, le chirurgien de tout à l'heure se penchait vers moi. Sans doute qu'il l'avait averti de mon arrivée. La lumière était tellement forte sur mon visage que ça ne m'aidait pas non plus à garder mes yeux ouverts correctement.
« Vous êtes comme neuf monsieur Star Lord. Enfin, avec un peu de repos et d'un peu de temps, vous serez comme avant.»
Le chirurgien sortit de mon champ de visage alors que je levais la main. Je n'avais plus aussi mal que tout à l'heure. J'avais encore un peu mal à ma jambe, elle était même engourdie je dirais, mais pas autant que tout à l'heure. Le chirurgien sortit de la pièce pour aller trouver la mutante, qui avait pris place sur un banc en attendant de savoir de mes nouvelles. Bien évidemment, quelqu'un l'avait prévenu avant que cela pourrait prendre du temps à cause de mon état. Le chirurgien expliquait la situation à Rave.
« Votre ami a de le chance de ne pas être la même race que vous. Un terrarien n'aurait sans doute pas survécu. Il est de quelle espèce au juste ? Je n'ai pas réussi à le savoir, c'est étrange ... Enfin, il est complètement hors de danger. Il se réveille tranquillement. Il sera en mesure de marcher, mais qu'il évite les efforts trop exigeant comme la course. Il est nettement préférable qu'il reste le plus souvent assis possible dans les prochains jours. Mais comme je connais la réputation de Star Lord ... »
Le chirurgien était sortie avec une petite boîte à comprimé qu'il tendait vers la mutante. Bien évidemment, il n'avait pas remarqué et ne savait pas que la demoiselle était une mutante et non une humaine ordinaire.
« Ce sont des comprimés qu'on ne trouve pas n'importe où. Qu'ils en prennent au moins pour les deux prochaines semaines pour sa jambe, à tous les matins. Ça l'aidera à se rétablir un peu plus rapidement et ça réduit la douleur lorsqu'il voudra trop bouger. Pour le reste, il n'y a rien d'inquiétant. Qu'il fasse un peu attention à son taux de cholestérol ... »
Souriant, le chirurgien repartit dans la pièce en faisant signe à Raven d'attendre là. Pendant ce temps-là, j'avais réussi avec l'aide d'un assistant à me lever de la table d'opération. D'ailleurs, je remarquais que je n'avais plus mon pantalon, mais un pantalon d'un patient d'hôpital bleu. Bon ... De toute façon, ce pantalon était fini après tout ça. Marchant tranquillement vers la sortie, je poussais les portes alors que les médecins me regardaient faire. Sortant de la salle d'opération, je vis immédiatement la mutante. Ne pouvant pas m'empêcher d'afficher un sourire, je m'approchais difficilement vers elle. Disons que j'avais de la difficulté à lever la jambe pour faire un pas avec ma jambe blessée, mais ça allait. Je n'avais pas mal. Juste de la difficulté et je ne perdais pas trop équilibre non plus.
« Salut. »
Dis-je d'un ton très doux en m'approchant de la jolie blonde ne sachant pas trop quoi dire après tout ça.
Attendre encore et toujours. Il fallait que j’attende pour entrer te voir. Attendre que tu te réveilles. Attendre de savoir si j’allais te retrouver avec une seule jambe au lieu de deux. Et … Cette attente me tuait. Anxieuse je faisais tout mon possible pour passer le temps sans trop penser à toi … Mais c’était tout bonnement impossible.
Suite à ma conversation avec le couple de Ravageurs j’avais capitulé. Cela ne servirait à rien que je sois près de toi alors que tu étais surement inconscient et entrain de te faire soigner. Je me devais d’être raisonnable, même si … Cela ne faisait pas vraiment partie de mon caractère. Aleta m’avait alors proposé d’aller prendre une douche. Sans doute en raison de mon apparence ensanglantée et à moitié nue. Il ne fallait pas provoquer trop de remue ménage chez la population masculine des Ravageurs. Je l’avais compris.
J’avais alors accepté. Elle m’avait conduite dans leur chambre à tous les deux. Je me sentais un peu mal de me trouver ici mais après tout ce n’était qu’une douche. Elle m’avait renfermé dans la chambre, mais je n’avais pas protesté. Au contraire. J’étais au moins sure d’être tranquille sans que certains hommes ne viennent se rincer l’œil. J’avais alors quitté mes vêtements, les mettant directement dans la poubelle de la salle de bain. J’avais pris le temps d’observer mon reflet, avant, dans le miroir et ce n’était pas très reluisant. Des trainées de sang un peu partout sur le corps, des mèches de cheveux de sang séchés … Pourtant je ne me souvenais pas avoir approché ma tête si près d’une de tes blessures … Peut importait … J’avais filé sous la douche. L’eau qui s’écoulait était bien rouge. Cela contrastait vraiment avec les carreaux blancs de la douche. Avant d’appliquer du savon sur mon corps et du shampoing sur mes cheveux je frottais tout d’abord énergiquement mon corps à l’aide de mes mains pour essayer de faire partir le plus de sang possible. Je devais surtout m’attaquer au haut de mon corps. Le bas lui était presque intact. Les yeux clos je passais la tête sous l’eau et je restais une longue minute comme cela sans bouger pleurant en silence, mes larmes se confondant avec l’eau qui tombait sur moi.
Je pouvais enfin lâcher une partie de la pression. Je n’étais pourtant pas du genre à pleurer et tout mais .. Je devais bien avouer que depuis quelques heures je n’avais pas arrêté. Une vraie gamine. J’avais honte de moi dans un sens. Mais … Pleurer pour quelqu’un signifiait que l’on avait des sentiments pour ladite personne non ? Je me repris rapidement tout de même. Il fallait voir le côté positif des choses, certes tu étais blessé mais tu étais vivant, et de plus entre des mains compétentes pour te soigner. Moi je n’avais rien si ce n’est mon cœur qui en avait pris émotionnellement un coup. Ce n’était pas important.
Happée par mes pensées je pris alors du savon, surement un peu trop et m’occupais de retirer le sang restant sur moi. Je fis de même pour mes cheveux. Une fois complètement propre, sans aucune trace de ton sang je sortis de la douche et m’enveloppais dans une grosse serviette qui n’était pas là quand j’étais entrée dans la douche. Surement Aleta qui était venue me la déposer … Et je n’avais pas fait attention, trop occupée par mon tourbillon de pensée. J’espérais en tout cas que c’était Aleta, et non pas Stakar.
Je restais un moment debout comme ça juste à profiter de la chaleur de la pièce due à la température élevée de l’eau sous la douche. J’avais même la peau un peu rouge mais j’ignorais si c’était à cause de l’eau trop chaude ou du frottement pour faire partir ton sang. Je défis la serviette de moi pour venir la passer dans mes cheveux que je frictionnais. Par la suite je mutais pour faire apparaitre des vêtements. Un jean bleu, simple classique ainsi qu’un petit pull noir très près du corps que j’avais l’habitude de porter. Bon.. Oui il se trouvait actuellement dans mon placard dans ma chambre sur Terre mais peut-importait.
Une fois habillée je posais la serviette là où je l’avais trouvée et je partis en direction de la porte de la chambre. J’actionnais la poignée et cette dernière était ouverte. Stakar m’attendait derrière. Et mince … J’espérais vraiment que cela ne soit pas lui qui ait déposé la serviette. Je lui adressais un petit sourire ajoutant un « Merci » alors qu’il me regardait de la tête au pied.
-Ma femme m’a dit que vous êtes une sorte de métamorphe… De quelle planète venez-vous ? Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme vous. Et pourtant j’ai écumé presque toutes les planètes de la galaxie.
J’allais lui répondre, peut-être pour la première fois depuis que j’avais mis les pieds à bord quand il reprit la parole, ne me laissant pas le temps de m’adresser à lui. Il pivota sur ces talons m’indiquant une direction de son bras.
-Alors boire quelques choses vous en avez surement besoin après avoir vu votre amant dans cet état.
Tout de suite … ? Ne pouvait-il pas dire ami comme tout le monde. Bon oui, clairement il n’avait pas tord. Mais je n’avais pas la force de me fâcher. Je ne voulais qu’une seule chose : pouvoir venir te voir.
Après une discussion entre lui, sa femme, Martinex et moi qui me paru sembler des heures sans que je ne parle trop non plus on m’informa que j’allais bientôt pouvoir venir te voir. Je savais qu’ils avaient fait cela juste pour m’occuper et que je ne me ronge pas trop l’esprit mais c’était peine perdue. Pendant le fils de la conversation l’on voyait bien que j’avais la tête ailleurs. A peine avait-on prononcé ces mots que je me levais un peu trop rapidement de ma chaise la faisant tomber dans le mouvement.
-Excusez-moi …
Je la ramassais alors qu’ils hochaient tous la tête un par un et que je suivais l’homme venu m’annoncer cette bonne nouvelle. Nous parcourions le vaisseau pour arriver une partie que je n’avais pas encore vu. Il me fit m’assoir sur un banc et me dit de patienter ici. Ce que je fis. Assez sagement je devais bien dire même si je n’avais qu’une seule envie c’était d’ouvrir toutes les portes et de voir où tu te trouvais.
Après ce qui me sembla une éternité un homme se dirigea vers moi avec un petit flacon dans la poche. Visiblement c’était l’homme qui venait de te sauver la vie. Enfin ... J’espérais qu’il allait me dire cela et non pas une nouvelle dramatique. Evidemment il me prenait pour une terrienne mais je ne fis pas de réflexion, attendant juste qu’il m’explique ton état de santé. Une fois chose faite il me tendit la fameuse boite en m’expliquant les médicaments ainsi que leur fréquence d’absorption. Je notais tous dans un coin de ma tête notant mentalement de prévenir ma petite boule de poils préféré, Rocket, afin qu’il s’assure que tu prennes bien tes médicaments. Je commençais à te connaitre et le syndrome du super-héro qui n’avait pas besoin de médicaments … Tu pourrais tenir le rôle à merveille mais c’était hors de question. Je lui répondais alors simplement en prenant le précieux contenant :
-Considérez que c’est fait. Merci encore.
Je me sentais évidemment obligée de le remercier. Il venait tout de même de te sauver la vie. Evidemment un petit sourire était venu se loger au coin de mes lèvres quand il m’avait parlé de ton taux de cholestérol. Il allait falloir que je te fasse livrer des soupes et que tu dises adieux à tes cocas. Au revoir burger et pizza qui nous attendait quelque part dans le Milano. Bonjour les fruits et les légumes. Cela n’allait définitivement pas te plaire. Mais après tout… Je n’étais pas ta mère, et encore moins ta … petite amie ? Je n’allais pas t’infliger cela, sauf si tu le voulais. Il m’offrit un sourire puis parti dans le couloir par lequel j’étais venu, me précisant néanmoins que je devais encore attendre.
Encore ?! C’était décidément bien trop long.
Je commençais à vraiment perdre patience … Je tapotais le banc avec mes doigts comme si cela allait faire passer le temps plus vite. Mon regard fut soudain attiré par un mouvement. Une porte qui s’ouvrait et toi. Toi. Qui en sortait. Tu n’avais pas la meilleure tête qu’il soit mais un sourire rayonnant traversa mon visage quand je te vis, debout, marchant certes avec difficulté mais marchant. Ils ne t’avaient même pas donné de fauteuil ! Je courus alors vers toi, mourant d’envie de te sauter dans les bras et de t’embrasser tellement j’étais heureuse que tu sois encore en vie. Mais je ne fis rien de tout ça. Je vins tout de même me mettre contre toi, mais sur le côté, afin que tu puisses passer ton bras autour de mes épaules pour te servir de moi comme d’un appui. Tu me dis alors la chose la plus simple du monde : « Salut ».
Je redressais alors la tête vers toi, m’assurant que tu tiennes bien debout, appuyé contre moi. Un doux sourire aux lèvres je finis par te répondre moi aussi tout simplement :
-Salut Capitaine …
Je n’avais pas forcément besoin d’en dire plus, mon regard à lui tout seul exprimait tout le soulagement que je pouvais ressentir du fait de te savoir en vie sur tes deux jambes. Je t’aidais alors à avancer vers le banc duquel je m’étais levée. Le chemin vers le vaisseau allait être compliqué. Allais-tu seulement réussir à le piloter ?! Je n’avais absolument pas pensé à comment nous allions rentrer sur Terre. J’ignorais même quel jour nous étions. Je n’avais prévenue personne de mon absence … Charles devait très certainement commencer à s’inquiéter … Mais après tout, nous étions peut-être dimanche ? Ou samedi ? Il y avait donc moins de risques que mon absence déchaine mon frère. Je te fis donc t’assoir tranquillement sur le banc. Je restais debout face à toi t’observant dans les moindres détails. Ils t’avaient lavé, habillé avec une tenue un peu particulière mais c’était bien toi. Alors que je m’assurais que tu étais bien installé sur le banc j’avançais vers toi, écartant un peu les jambes pour venir les passer de chaque côté de tes cuisses. Je n’y touchais tout de même pas de peur de te faire mal. Je penchais un peu mon buste en avant pour venir prendre ton visage entre mes mains, plongeant mon regard bleuté dans le tien.
-Tu m’as manqué.
J’ai cru que tu étais mort. J’ai cru que tu étais perdu. J’ai cru qu’on allait venir me dire que tu avais disparu pour de bon. J'ai eu peur. Je t'ai pensé disparu de ma vie à tout jamais. Pourquoi tu es parti avec cette stupide bombe ?!
Mais je ne dis rien de tout cela. Ce n’était pas le moment, et je n’avais pas envie de rompre la magie de nos retrouvailles. Je vins déposer alors avec une infinie douceur mes lèvres sur les tiennes pour te faire comprendre que oui. Tu m’avais beaucoup manqué.
Alors que nous nous embrassions quelqu’un sur le côté se racla la gorge. C’était Stakar. Il avança vers toi alors que je reprenais une position normale à tes côtés. Il te tendit la main, reconnaissant pour ce que tu avais fait.
-Je n’oublierai pas StarLord. N’hésite pas si un jour tu as besoin de quoi que ce soit.
Il serra ta main peut-être avec un peu trop de vigueur car je vis la grimace sur ton visage. Tu étais encore faible. Et c’était totalement normal. Tu venais de subir une opération et par je ne sais quel miracle tu tenais déjà sur tes jambes.
-Le Milano est prêt à partir. Je peux te laisser un de mes hommes pour le piloter si tu ne t’en sens pas la force. Le médecin m’a dit que tu devais te reposer. Tu peux aussi rester accrocher à notre vaisseau quelques jours le temps de récupérer tes forces. Ou. Je peux aussi demander à Aleta de programmer la destination de ton choix en mode automatique. C’est toi qui décide.
Je posais alors mon regard sur toi, ne préférant pas te donner mon avis car je me doutais qu’il n’allait pas te plaire, d’ailleurs je regardais Stakar les sourcils froncés et il finit par rajouter, un peu forcé.
-Tu peux aussi rester ici pour te reposer. Nous pouvons vous trouver une chambre quelque part. Ca ne sera pas le grand luxe mais vous n’avez pas besoin de nous pour vous tenir chaud la nuit.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Ça me faisait tellement du bien de la revoir. Je n'avais pas arrêté de penser à elle. Même sur la table d'opération, je crois que j'avais rêvé de la mutante, mais je n'en étais pas certain. C'était vague dans ma tête en ce moment. En la voyant, je n'avais pas pu m'empêcher de lui sourire, mais je ne savais pas trop quoi dire. Pourquoi ? Peut-être parce que je m'en voulais de l'avoir mis dans cet état. Je l'avais bien vu. La jeune femme avait souffert dans tout ça. Pas physiquement, mais psychologiquement. Elle avait pleuré et peut-être même qu'elle avait pleuré plus que ce que j'imaginais. En me voyant, Raven se dépêcha de venir à mes côtés pour m'aider à mieux marcher. Elle faisait en sorte de passer mon bras autour de son épaule et comme cela, j'avais une certaine appui sur elle. Raven me guidait dans mes pas. Tout comme moi, elle me salua de la plus simple des façons en m'appelant capitaine. Je n'avais pas pu m'empêcher de rire légèrement face à ce petit surnom ou titre que j'avais. Je sentais tout de suite que l'enseignante venait de prendre une douche. Elle sentait bon et elle n'avait plus de sang sur le corps. Cela faisait combien de temps que j'étais ici ? Je n'en avais aucune idée. À vrai dire, j'avais totalement perdu la notion du temps depuis l'explosion du vaisseau Kree. Tout s'était déroulé si vite et j'en avais également perdu des bouts ... C'était un peu comme si j'avais raté un épisode ou deux d'un série que j'appréciais.
Raven m'aidait à avancer jusqu'à un banc pour que je puisse y prendre place assise. Me penchant tout doucement, j'avais réussi avec ton aide à m'asseoir sans avoir trop mal. D'ailleurs, je ne ressentais aucune douleur en ce moment. J'avais simplement ... de la difficulté à bien gérer mes mouvements. C'était plutôt étrange comme sensation. Lâchant un long soupire maintenant que j'étais assi, mon regard croisait celle de la mutante alors que cette dernière m'observait en restant debout devant moi.
« Merci. »
Lançais-je tout simplement. Ce merci voulait dire beaucoup de choses. Merci de m'avoir aidé à marcher et à m'asseoir. Merci d'avoir été présent à mes côtés et de ne pas m'avoir abandonné. Merci d'avoir attendu le temps que j'étais dans cette salle. Merci pour tout Raven. La mutante se rapprochait vers moi en se penchant pour être à ma hauteur. Glissant ses mains sur mes joues comme pour attraper doucement mon visage, elle me regardait droit dans les yeux alors que je soutenais ce si joli regard de la couleur de l'océan. Je lui avais manqué. C'était ces mots et cela se ressentait très bien qu'elle ne mentait pas. Simplement par son regard, par le ton de sa voix, je savais très bien que l'enseignante disait la vérité. Elle m'avait manqué à moi aussi. On aurait dit que tout ceci, toute cette situation, faisait en sorte que je savais vraiment que j'étais attaché à elle. Que la mutante était réellement importante pour moi même si, je le savais déjà au fond. Gardant mes lèvres sur les siennes, ne voulant pas quitter la douceur de ces lèvres tout de suite, on entendit tout de même un raclement de gorge tout près de nous, c'était presque un grognement. Arrêtant notre mouvement, j'ouvris les yeux et nos lèvres se détachaient. C'était Stakar. Ce dernier avançait vers moi et tendit la main dans ma direction. Levant ma main, celui-ci l'a serra avec une très grande force et cela me fit grimacer légèrement. Disons que je ne m'étais pas attendu à ça ... Quoi que, j'aurais du m'en douter venant de sa part.
« Je vais m'en souvenir. »
Répliquais-je tout simplement à sa première remarque comme quoi que si j'avais besoin d'aide un jour, je pourrais le contacter si c'était nécessaire. Oh non, je n'allais pas me gêner. S'il y avait une catastrophe importante du genre de Thanos ou quoi que ce soit de grave, j'allais contacter Stakar et les Ravageurs rappliqueraient. Cette information allait rester dans ma mémoire, c'était sûr et certain. Je hochais tout simplement la tête face à ses remerciements subtiles. Stakar ne m'avait pas dit merci ni rien de tout cela. Il avait tout simplement dit qu'il n'oublierait pas. C'était sa façon de dire merci ... Écoutant attentivement les propositions du chef, mon regard passait un instant sur Raven. Si j'avais été seul, je serai peut-être resté aussi. Ou pas d'ailleurs. Disons que cela ne m'enchantait pas trop d'être ici. Ce n'était pas pour rien que j'avais décidé autrefois de me la jouer solo en quittant les ravageurs et que mon rêve était de devenir un grand hors-la-loi solitaire. Et puis, si je restais ici, je me doutais bien que quand je serai rétabli, Stakar me mettrait sur un mission malgré moi et que je ne pourrais pas refuser alors ... Surtout que si la blonde restait ici, Stakar l'utiliserait. Une métamorphe parmi ses rangs ... cela lui serait utile pour toutes sortes de mission. Raven était simplement un prétexte pour refuser. Elle avait sa vie sur Terre. Elle avait son frère. Elle avait son travail. Elle avait ses élèves. Des gens qui comptaient sur elle ... contrairement à moi. Enfin, à l'exception de ma famille, des Gardiens. Me levant avec difficulté en prenant appuie sur le banc avec mes deux mains comme pour me soulever, une fois debout et immobile, je tenais sur place et je ne grimaçais pas. D'ailleurs, quand je ne bougeais pas, j'étais plutôt pas mal ...
« C'est gentil, mais on va y aller. Si votre femme pouvait mettre le pilotage automatique vers la Terre, ça serait fantastique. S'il y a quelque chose, je crois que je serai en mesure de le piloter ou de montrer comment ça fonctionne à ma copine. »
Copine ? J'avais vraiment dit copine ? De toute façon, ce mot voulait autant dire amie que petite-amie, non ? C'était à Raven de voir comment elle l'avait compris. Je passais tout de même mon bras autour de la mutante pour me soutenir surtout pour quand on allait commencer à marcher ensemble en direction du Milano. Après cette marche jusqu'au vaisseau, je crois que je resterais assis à mon poste de commande pendant un petit moment. Je soutenais le regard de Stakar en ayant un sourire rempli de gratitude. Je me doutais bien qu'il savait déjà que c'était ça ma réponse. Tout le monde savait comment j'étais après tout ... Orgord hochait la tête compréhensive.
« Comme tu voudra. Je t'ai laissé une bonne prime dans ton vaisseau pour tout ce que tu as fait. C'est bien mérité. Je vais prévenir Aleta de mettre le pilotage automatique. »
Rocket allait être ravi de cette nouvelle. Disons que depuis que j'étais le chef des Gardiens de la Galaxie, bien que j'aimais toujours l'argent, c'était nettement moins important qu'avant dans ma vie contrairement au raton laveur. Il nous avait déjà mis dans l'embarras une fois en voulant des batteries assez rare alors ... Alors que Stakar commençait à partir, je réalisais un truc. Quelque chose que je n'avais eu jamais la chance de lui dire et c'était peut-être le moment ou jamais.
« Stakar ... Je ne vous ai jamais remercié pour ce que vous avez fait. Pour les funérailles d'honneurs pour Yondu. Il était comme un père moi. Il était mon père. Alors ... merci. »
Le chef s'était retourné face à moi alors qu'il avait arrêté sa route pour m'écouter et me regarder. Je savais que Yondu avait été un très grand atout pour lui et un de ses meilleurs hommes et même ami. Seulement voilà, Yondu avait désobéi et il n'aurait même pas dû avoir des funérailles digne de ce nom dans l'espace. Mais Stakar avait changé d'idée. Orgord levait son index tout en souriant et me pointait en me disant ses mots:
« Ravageur un jour, Ravageur pour toujours. Ne l'oublie pas. »
Toujours en souriant, celui-ci partait. Commençant à avancer avec Raven en direction du Milano, on avait du chemin à se faire pour s'y rendre. Enfin, c'était pour moi. Heureusement que la jeune femme était là pour m'aider. Tout en marchant avec elle à mes côtés, je tournais légèrement la tête vers celle-ci pour la regarder.
« Ça fait combien de temps qu'on est ici ? Ne t'inquiète pas ... on pourra arriver rapidement sur Terre et tu pourras rentrer chez toi. Même si je te cacherais pas que je préférerais que tu restes avec moi. »
Est-ce qu'on s'inquiétait pour elle ? Cela faisait combien de temps que nous étions ici ? Seulement quelques heures ? Une journée ? Je l'ignorais. Avec tout ça, sans doute que la jeune femme avait plus que hâte de ficher le camp d'ici, de retourner sur Terre, de retrouver l'Institut Xavier et ainsi, de retrouver sa chambre. Avec toute cette histoire, je n'étais pas certain qu'elle veuille de nouveau un jour partir dans les étoiles à bord de mon vaisseau avec moi. Enfin, je me trompais peut-être. Des Ravageurs nous regardaient marcher ensemble. Certains se mettaient à m'applaudir en me voyant et en étant heureux de me voir en vie. Eh bien, cela m'étonnait un peu ... En même temps, avec ce que je venais de faire pour eux, cela ne m'étonnait plus tant que ça. Il y a un temps que tous les Ravageurs voulaient ma mort alors ... Alors qu'on continuait notre route, je pouvais voir Aleta venir dans notre direction. À la vitesse qu'on allait, elle arrivait sans doute du Milano.
« Le pilotage automatique a été mis pour aller sur la Terre. On t'aurait bien donner un fauteil roulant, mais c'est pas très pratique dans un vaisseau et on n'en a pas. Merci et prenez soin de vous. Vous faites un joli petit couple. »
Lançait-elle en faisant un petit clin d'oeil à Raven avant de passer à côté de nous et de continuer son chemin. Peut-être qu'on lui rappelait ces jeunes années avec Stakar ou quelque chose du genre. Que c'était pour cela qu'elle avait dit cela, par nostalagie. En tout cas, elle était moins vulgaire que son mari avec son sous-entendu de tout à l'heure comme quoi on était capable de se tenir au chaud durant la nuit. De plus, Raven avait sans doute en entendre d'autres depuis le temps qu'elle était ici. Mes joues devenaient légèrement rouges, ne sachant pas trop quoi dire, je me contentais de hocher légèrement la tête tout en toussant.
Copine ? Copine ? Comme petite amie ? Non. Tu avais surement dit cela pour que Stakar nous laisse tranquille et arrête avec ces sous entendus tout pourris qui dans d’autres cas auraient aussi pu sortir de ma bouche à certains moments. Je ne dis rien, me contentant de sourire un petit peu alors que tu discutais avec le chef. Je n’avais rien dit. Je préférais te laisser discuter avec ton … ami. Cela paraissait être un moment assez important. Tu m’avais effectivement parlé de ce Yondu. Tu le considérais comme ton père. Et je comprenais que tu avais besoin de ce moment pour dire merci et peut-être pour régler tes comptes avec ce Stakar. Je retenais néanmoins quelques informations importantes. Il te devait une faveur. Il avait été bon avec ton père adoptif lors de sa mort.
Alors que nous continuions notre route vers le Milano une fois les échanges de politesses nous avancions lentement vers le Milano. J’avais certaines paroles qui me restait tout de même en tête « Ravageur un jour Ravageur toujours ». Cela voulait-il dire qu’il allait te recruter à nouveau ? Que tu allais quitter les gardiens pour redevenir un Ravageur et écumer la Galaxie à la recherche de … de je ne sais quoi. Surement des choses à voler ou du genre. J’espérais en tout cas que cette mission ne t’avait pas donné ce genre d’envie.
Très lentement nous arrivions vers l'endroit où était le Milano, Aleta nous attendant devant. Je me contentais alors de ces simples mots, il n’y avait pas besoin de beaucoup plus pour exprimer la gratitude. Après tout elle m’avait aidé à te ramener sauf et presque sain à la navette de secours. Elle avait aussi conduit le Milano jusqu’ici, te permettant d’avoir accès à des soins de grande qualité qui t’avait permis de retrouver une jambe. Bon … J’avais très envie de voir ce qu’ils t’avaient fait mais je devais me retenir.
- Merci Aleta.
Ta réaction lorsqu’Aleta parla de nous comme un couple me fit sourire. La toux conjugué à ton manque de répartie, alors qu’elle était légendaire, montrait bien que tu étais gêné qu’elle nous considère comme un couple. Je devais bien avouer que moi aussi cela me gênait un peu. Nous ne nous connaissions pas depuis longtemps … Mais nous avions tant vécu ensemble, et avec les récents évènements encore plus. Je crois que je n’oublierai jamais ma première mission dans l’espace. Mais … Je devais bien reconnaitre que je ne dirais pas non à une autre. Malgré l’intense peine que j’avais pu ressentir, je savais que ce n’était pas toujours comme cela.
Enfin je l’espérais. Non c’était sur. Cela devait en être autrement sinon les gardiens ne seraient pas encore en vie depuis si longtemps. Certaines missions devaient être à tous les coups beaucoup moins éprouvantes émotionnellement parlant. Moi qui avais toujours eut du mal à gérer mes émotions … Tu n’étais pas à chaque fois blessé ou je ne sais quoi.
Nous avancions tranquillement vers le trou que j’avais quitté quelques heures plus tôt. J’avais utilisé une échelle pour monter ici mais cela risquait d’être plus compliqué pour toi au retour. Je pinçais mes lèvres en regardant le trou.
- Hum … Je vais passer avant et tu vas prendre appuis sur moi pour descendre. Ca sera plus simple.
Je ne comprenais toujours pas pourquoi tu arrivais à marcher. La technologie et la médecine extra-terrestre devait surement être à la pointe de la pointe. Même les petits cachets que j’avais mis à l’arrière de ma poche avaient semblé particuliers lorsque le médecin me l’avait expliqué.
Je fis en sorte de faire passer ton bras au dessus de moi afin de te lâcher espérant que tu ne vacilles pas par le fait de ne plus avoir de soutient. Je te regardais un instant avant de descendre alors que Martinex qui était tout près de nous pour nous dire au revoir s’approcha de toi pour t’aider à descendre. Je t’attendais environ au milieu de l’échelle afin d’assurer une certaine sécurité. Si jamais tu tombais, tu serais tombé sur moi et j’aurai en quelque sorte amorti ta chute.
Tu entamais alors lentement ta descente après avoir salué Martinex Aleta et quelques Ravageurs. Je ne voyais pas ton visage, de là où je me trouvais mais je doutais qu’il ne respirait pas vraiment la joie de vivre sous la douleur que tu devais ressentir. Alors que tu descendais peu à peu je te guidais lentement, pied après pied, posant même la main sur tes fesses pour te soutenir. Bon d’accord, j’en profitais un peu je devais bien le reconnaitre. Je t’aidais donc te guidant. Lentement tu arrivas finalement au sol en lâchant un petit soupire. Je ne savais pas si c’était du soulagement ou de la douleur.
Je relevais la tête vers le haut alors que Martinex nous faisait un dernier signe de la main, nous souhaitant de faire une bonne route. Je lui adressais un petit sourire alors qu’il appuyait sur un petit bouton pour refermer et isoler le Milano du reste du vaisseau.
Nous étions à nouveau seul. Enfin. Pour la première fois depuis ce qui me semblait être une éternité. A nouveau je m’approchais de toi et je passais ton bras au dessus de mes épaules. Je refusais de te laisser marcher seul. Et contrairement à ce que tu croyais je n’allais pas te diriger vers le cockpit. Il était hors de question que tu t’assois sur un siège pour piloter le Milano. Il était après tout en mode automatique. Et même si le médecin t’avait dit que tu devais être en position assise, j’avais opté pour la position allongée. Tu n’allais pas avoir le choix. Je ne te le laisserai pas. Même si tu protestais de tout ton être j’étais largement capable d’appuyer sur un petit bouton, ou un gros, pour enclencher notre vol, direction la Terre.
Contrairement à ce que tu pouvais pensé je n’étais pas très pressée d’y retourner. Je préférais rester à tes côtés, pour vérifier que tout allait bien. Que tu ne faisais pas de réaction ou je ne sais quoi. En vérité, je voulais juste être avec toi. Tu allais de toute façon avoir besoin d’un peu d’aide au début. Par la suite, Rocket, Mantis ou Groot pourrait t’aider. Mais ... Le premier jour était souvent le plus compliqué.
- Tu vas aller te coucher pour te reposer un peu. Et je vais te faire quelque chose à manger.
La je savais que je m’avançais un peu beaucoup car j’étais absolument nulle en cuisine. Le seul truc que je pouvais te faire c’était la pizza mais … Le médecin avait bien dit de faire attention à ton cholestérol. Peut-être … que … Pour te féliciter d’avoir survécu à l’explosion d’une bombe tu pouvais te permettre un petit écart dans ce régime dont tu ignorais encore tout ?
- Cela ne sert à rien de protester. Je ne te laisse pas le choix. Laisse-moi prendre soin de toi.
Je le murmurais presque comme si je n’osais pas admettre que c’était ce que je voulais faire. Nous marchions lentement jusqu’à ta chambre. Je poussais la porte de mon bras libre, l’autre étant dans ton dos pour te tenir. Elle m’avait manqué je devais bien l’admettre. Pour le moment la vue n’était pas idéale car nous avions une partie du vaisseau de Stakar en vision mais cela allait bientôt changer. Je te déposais alors sur ton lit, te laissant t’assoir tout en te tenant tout de même un peu. Je posais alors mon doigt sur tes lèvres :
- Ne bouge pas. Je démarre le vaisseau et je reviens pour te coucher.
Après tout. Nous n’avions pas à perdre ou prendre de l’altitude pour démarrer alors nous n’avions certainement pas besoin de nous attacher ou quoi que ce soit. Et … J’étais sure qu’il était possible de dormir pendant que le vaisseau avançait tranquillement vers sa destination.
- Sois sage.
Je te regardais avec malice alors que je t’abandonnais tout seul pour partir en direction du cockpit de pilotage. J’avais bien vu comment tu avais fait à l’aller pour enclencher le mode auto. Tu avais juste rentré un itinéraire et appuyé sur un bouton. Aleta s’étant chargé de la partie la plus technique pour nous le temps que nous nous rendions jusqu’au vaisseau il ne restait plus que la partie la plus facile de l’histoire. Evidemment je ne devais pas oublier la partie nous décrocher du vaisseau sinon cela risquerait de faire quand même mauvais genre. Aleta m’en avait parlé rapidement lors de notre petit entretient quand j’attendais impatiemment ton réveil. J’appuyais sur le bouton qu’elle m’avait indiqué, puis enfin sur le dernier attendant quelques secondes histoires d’être sûre. Le nouveau petit tremblement se fit sentir et peut après j’appuyais sur le fameux bouton « AUTO » le vaisseau partant en direction de la Terre. J’en profitais pour regarder l’itinéraire sur la carte. La date indiquant le 21/03/20. Nous avions donc passé toute la nuit sur cette mission ou sur le vaisseau des Ravageurs.
Je mordais ma lèvre. Je n’étais pas contre un peu de sommeil non plus. Je sentis d’ailleurs enfin presque toute la pression et la tension accumulée depuis ces nombreuses heures. Je poussais un soupire de soulagement alors que sentis le vaisseau démarrer. Je retournais alors en direction de la chambre pour te rejoindre. Tu étais toujours sagement assis là ou je t’avais laissé. Tu m’avais bien obéis. C’était bien. Je voyais par contre très clairement que ton visage était marqué par les traces de fatigues et de douleur à la fois.
- Tu vas pouvoir dormir un peu … D’accord ?
A nouveau ce n’était pas une question mais plutôt une affirmation, une obligation, un ordre camouflé si l’on pouvait dire.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
On continuait notre chemin malgré notre gêne à tous les deux à cause de la remarque de la femme de Stakar. Raven s'était contentée de sourire et de la remercier. Moi, je n'osais pas répondre. Est-ce qu'on était un couple ? Je ne le savais même pas ... Mais je pouvais comprendre pourquoi on pouvait penser qu'on l'était. On était effectivement proches, très proches. Ce n'était pas qu'une simple conquête comme j'avais pu en avoir plusieurs dans le passé. Raven était beaucoup plus que ça. Malgré ça, cela ne faisait pas beaucoup de temps qu'on se connaissait. Quoi, ça faisait tout au plus deux semaines qu'on se connaissait ? Il était vrai qu'on avait sauté des étapes d'une relation disons ... normale. Continuant d'avancer, on arrivait devant un trou, celui qu'on devait emprunter pour arriver au Milano. Génial ... Je n'avais pas du tout pensé à cette partie. Bon et bien, j'allais y aller lentement et en douceur. Baissant la tête pour observer ce trou, la jeune femme me fit savoir qu'elle allait passer en avant. Comme ça, s'il arrivait quelque chose ou que je devais tomber de l'échelle, la mutante pourrait me rattraper en bas pour pas que je me blesse davantage. Hochant positivement la tête, je me préparais mentalement à descendre cette échelle alors que la blonde passait son bras au dessus de ma tête pour me lâcher et commencer à descendre. Pour ma part, je me soutenais grâce au mur juste à côté et je commençais à me pencher tout doucement pour être prêt à descendre une fois que je devrais y aller.
Heureusement que Martinex arrivait à ce moment là pour me saluer et pris le temps de m'aider en me tenant alors que je m'installais tranquillement sur cette échelle pour descendre jusqu'à mon vaisseau. Descendant très tranquillement, je sentais que Raven était juste en bas de moi tandis que Martinex était en haut et me surveillait. Au moins, j'étais surveillé des deux côtés. Chaque pas que je faisais, était difficile et pénible. Je prenais tout mon temps disons et je grimaçais à quelques reprises me retenant de gémir. Bon, je n'avais pas pu m'empêcher de lâcher un soupire de découragement au vu de la situation ... J'avais de la difficulté à marcher et à descendre une échelle. Vraiment génial tout ça ... Heureusement que la jeune femme me guidait comme elle le pouvait, posant même ses mains sur mes fesses pour me soutenir et m'empêcher de tomber si jamais cela arrivait. Après quelques minutes, j'arrivais enfin en bas. Encore une fois, je laissais échapper un long soupire de soulagement. Enfin, il était plus que temps ... Faisant un signe de la main vers le haut pour dire au revoir à Martinex, celui-ci fermait la trappe. Comme au début de notre soirée, nous étions rien que tous les deux maintenant. La mutante se rapprochait vers moi et passait de nouveau mon bras au dessus de ses épaules pour qu'elle puisse m'aider à marcher en étant à côté d'elle.
Continuant d'avancer, mais cette fois-ci dans mon vaisseau, je remarquais bien assez tôt qu'on ne se dirigeait pas vers le cockpit. Quoi ? Comment ça ? Je lui avais pourtant dit tout à l'heure que je resterais assis là-bas. Qu'est-ce que la blonde avait en tête ? Sans doute qu'elle se doutait que je me posais des questions parce que la mutante se mettait à me dire que je devais aller me coucher un peu et qu'elle me ferait à manger. Non, mais elle en avait assez fait! Raven n'avait pas besoin de me faire à manger en plus ... Bon d'accord, dans mon état, ça serait assez difficile que je le fasse moi-même, mais je n'avais pas très faim de toute façon ...
« Tu es très gentille Raven, mais tu en as assez fait. Je n'ai pas vraiment faim de toute façon et je viens de dormir. Amène moi au cockpit .. »
Je remarquais bien dans son regard que je n'allais pas réussir à la convaincre. C'était même pour ça que la demoiselle me murmurait que cela ne servait à rien d'essayer de la persuader et qu'elle ne me laissait pas le choix. Je hochais tout simplement la tête légèrement pour lui faire comprendre que j'avais compris, mais je n'avais pas pu m'empêcher de lui sourire face à ces dernières paroles comme quoi elle allait prendre soin de moi. Bien évidemment pour une fois, je n'y voyais pas de sous-entendu avec toute cette situation, de mon état. J'étais simplement heureux qu'elle veuille aussi bien prendre soin de moi. Elle était vraiment adorable. C'était ... la femme parfaite quoi. Alors pourquoi on se parlait pas ? Pourquoi on ne disait pas nos sentiments ? Ou du moins, que je lui exprimais mes sentiments ? Parce qu'il y avait toujours un doute. Les sentiments et tout ça, ce n'était vraiment pas ma tasse de thé. J'avais l'impression qu'on n'arrêtait pas de tourner autour du pot alors qu'on arrêtait pas de se faire des petites attentions mutuellement.
Alors qu'elle ouvrait la porte de ma chambre, on marchait jusqu'au pied de mon lit et Raven m'aidait à m'y asseoir. Me penchant tout doucement, je posais mes fesses tout doucement sur le matelas. Avec un peu de chance, peut-être que demain j'irais déjà un peu mieux ou que du moins, je pourrais mieux marcher ... En espérant que cela soit le cas. Sinon, j'allais probablement rester dans mon lit toute la journée demain. C'était une éventualité à prévoir. La jeune femme vint poser son doigt sur mes lèvres alors que je levais mon regard vers celle-ci, ne bougeant plus d'un poil à cause de son geste. Me demandant de ne pas bouger, l'enseignante me disait qu'elle allait démarrer le vaisseau et qu'elle reviendrait pour me coucher. Pour me coucher ? Elle voulait me border ? Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire face à cette remarque et je haussais les épaules.
« De toute façon, ce n'était pas comme si je partirai bien loin. »
Riant légèrement, je faisais bien évidemment référence à la vitesse à laquelle je marchai. Non, mais j'étais pire qu'une tortue. Je devais mieux en rire que m'en plaindre. Il était évident que si je restais comme ça pendant longtemps, là j'allais me plaindre. Mais faire de l'humour comme ça, cela me détendait et cela faisait déjà bien longtemps que je n'avais pas sortie une plaisanterie. Trop longtemps pour moi même. Sortant de la chambre, j'observais les alentours un peu découragé par tout ça tout de même. Bon ... qu'est-ce que j'allais faire pour les prochains jours ? Pas grand chose ... À dire vrai, je n'avais pas fait grand chose depuis que j'étais sur Terre à l'exception de rencontrer Raven, de faire cette mission dans ce club et de faire également cette mission. Oh, j'avais également trouver Rocket, Groot et Mantis ... D'ailleurs, peut-être qu'ils se demandaient où j'étais ? Bon, ils devaient savoir que j'étais dans l'espace comme le vaisseau n'était pas là. Je ne crois pas leur avoir dit que je partais aussi longtemps. D'ailleurs, ça faisait combien de temps ? Enfin ... En étant assis, je pris le soin de retirer ma veste que je décidais de lancer dans un coin de la chambre. Je fis la même chose avec mon t-shirt pour me retrouver torse nue. La mutante voulait que je dorme, pas vrai ? Je n'allais pas rester habiller pour dormir ... Parlant de dormir, je lâchais un long bâillement (note: le joueur aussi en écrivant ce mot, je tenais à le préciser). Bon, enlever le pantalon que m'avait donné les médecins seraient un peu plus compliqué ... J'étais peut-être mieux d'attendre Raven. Elle pourrait m'aider. Me penchant légèrement, je levais tout de même la manche de la jambe où il y avait ma blessure pour voir. Je pouvais y voir un pansement tout neuf et propre qui couvrait l'endroit où j'avais eu cette fameuse tige de métal. C'était bon signe. Il n'y avait pas de saignement.
Je sentis à peine le vaisseau démarrer comme j'y étais habitué. J'étais heureux de voir que la blonde avait réussi toute seule. La prochaine fois ou demain, je lui apprendrais vraiment à piloter le vaisseau correctement. Elle connaissait déjà les bases. Je serai sans doute plutôt là pour la guider que pour lui apprendre en fait. Raven était une grande fille et très débrouillarde, je me doutais bien qu'elle s'en sortirait comme une pro. Perdu dans mes pensées, c'était à ce moment que je voyais la mutante à l'entrée de ma chambre. Comme celle-ci avait réussi à faire démarrer le vaisseau, je me doutais bien qu'elle arriverait bientôt. La jeune femme me fit savoir que je pouvais dormir un peu. De la façon que Raven me l'avait dit, je voyais bien que ce n'était pas une suggestion, mais plutôt un ordre même si elle avait toujours cette voix douce que j'adorais entendre. Me raclant légèrement la gorge, je hochais doucement la tête pour lui faire comprendre que j'étais d'accord. Mais, il y avait un mais ...
« C'est d'accord. Mais seulement si tu viens dans le lit toi aussi. »
Ce n'était pas un sous-entendu, bien que j'aurais bien aimé. Ce n'était pas une invitation pour continuer ce qu'on s'apprêtait à faire tout à l'heure avant que Kraglin me contacte pour me donner cette mission de sauvetage. Je voulais simplement être avec la blonde. Dormir dans ses bras. Ou dormir en l'ayant dans mes bras. Peu importe, c'était du pareil au même. Je voulais simplement être près d'elle. De toute façon, je voyais bien qu'elle semblait exténué également à cause du stress, de la journée, de la mission et tout ça. Encore à cause de moi, sans doute que Raven allait s'endormir tard. Je la faisais toujours dormir tard ma parole! En espérant qu'elle ne donnait pas de cours le lendemain matin. D'ailleurs, je ne savais même pas quel jour nous étions. J'avais complètement perdu la notion du temps.
« Si c'est possible, j'aimerais bien que tu m'aides à enlever mon pantalon. »
Ça sonnait encore une fois pervers, mais ça ne l'était pas. Est-ce que je faisais exprès ou quoi ? Peut-être un peu ... Non, c'était involontaire. La jeune femme savait très bien que je dormais en sous-vêtement. Appuyant mes deux sur le matelas, je me soulevais pour plus que mes fesses soient contre sur le lit et qu'ainsi, l'enseignante puisse m'aider à retirer ce pantalon. Bien évidemment, j'allais finir avec mon boxer bleu et ce pansement que j'avais sur la jambe. J'avais pris le soin de pas mettre mon caleçon de Star Wars cette fois avant son arrivée si jamais on devait aller jusqu'au bout ... Je ne voulais pas qu'elle rigole encore en voyant ça.
« Je suis désolé pour tout ça. Je ne m'attendais pas à avoir cet appel. J'aurais vraiment préféré passer du temps seulement avec toi. Désolé de t'avoir fait subir ça et de t'avoir fait ... »
Pleurer ? Je l'avais bien remarqué que Raven avait pleuré. Ses yeux et ses joues l'avaient trompés quand j'étais arrivé dans le Milano sur cette civière. Sans doute que les autres Ravageurs l'avaient vus également. Je ne croyais pas que l'enseignante était du genre à pleurer aussi facilement. Enfin, aussi facilement ... Elle pensait tout de même avoir perdu quelqu'un qu'elle aimait. Ah bon ? Elle m'aimait. C'était peut-être moi qui se faisait des idées ou je ne sais pas ... Quelqu'un à qui elle tenait alors, disons-le ainsi. Moi, qui l'imaginais comme une femme forte, indépendante, combattante et tout ça, je ne m'étais jamais imaginer la blonde en train de pleurer et je me sentais un peu mal par cette situation.
« De t'avoir rendu inquiète. Ça n'arrive pas tous les jours des trucs comme ça, crois moi ... Les bombes et ce genre de truc, c'est Rocket le spécialiste, pas moi. Quand j'ai été seul là-bas ... je n'arrêtais pas de penser à toi. Juste à toi. De te revoir ... Merci pour tout. Je ne mérite vraiment pas autant d'attention de la part d'une femme aussi gentille et incroyable que toi sincèrement. »
Ça sonnait presque comme une confession mes paroles. Un truc niais à l'eau de rose comme dans les soap opera à la con qu'on voyait à la télé. Disons simplement, que j'avais laissé parler mon coeur alors que la mutante avait pris le temps de plier le pantalon et de le ranger dans un coin avant de s'approcher vers moi sans doute pour m'aider à bien m'installer pour dormir ...
Comme prévu au début tu manifestas un désir d’aller piloter le Milano. Tient, comme c’était étonnant. En revanche ce qui l’était moins c’était que tu ne manifestes pas non plus plus de vigueur que ça. Tu devais finalement en avoir besoin. De sommeil je voulais dire. De temps en temps cela faisait aussi du bien de laisser tomber sa casquette de héro non ?
Arrivant tranquillement à ta chambre je ne pus m’empêcher de rire face à ta réflexion sur le fait que tu n’irais pas très loin. Effectivement avec ta patte folle tu ne risquais pas de courir et de t’échapper je ne sais où. C’était une des premières fois où tu faisais de l’humour depuis ce qui m’avait semblé une éternité. Si tu commençais à plaisanter c’était que tu allais mieux non ? Cela voulait dire que tu redevenais peu à peu toi-même laissant tomber l’homme fatigué et blessé. Mais je savais que le processus serait encore long.
De retour dans ta chambre après avoir démarré le vaisseau sans encombre je constatais qu’effectivement tu étais toujours à ta place mais que tu étais beaucoup plus dévêtis que quand j’étais partie. Sacré caractère ! Tu ne m’avais pas attendu pour commencer à te déshabiller. Pourtant tu savais que j’étais la reine quand il fallait te retirer tes vêtements non ?
Je m’arrêtais sur le pas de la porte en croisant les bras sur ma poitrine visiblement mécontente que tu aies bougé. Je lâchais un petit soupire alors que je me ravisais rapidement quand tu me dis que tu voulais dormir avec moi. Enfin, que je dorme avec toi. Je te regardais avec malice hochant la tête.
- Je crois que ça peut se faire.
A vrai dire je n’étais pas du tout contre dormir un peu. Ne serait-ce qu’une petite heure…. Et bien évidemment je voulais dire dormir. Pas autre chose qui pouvait accessoirement se dérouler dans un lit. Bien que … Nous étions assez peu coutumiers d’un lit au final. Lit, douche, et presque plan de travail dans la cuisine.
- Bien sur. Je vais t’aider.
J’hochais la tête positivement alors que je me mettais accroupie devant toi pour te retirer ton pantalon alors que tu te soulevais légèrement du lit afin de faciliter les choses. Si quelqu’un était arrivé à ce moment là il aurait pu croire que je m’apprêtais à faire tout autre chose accroupie de la sorte face à toi. Certes je te retirais ton pantalon mais pour une fois ce n’était pas à des fins sexuelles mais purement pratiques et médicales. Je prenais également soin de retirer tes chaussures que quelqu’un semblait t’avoir remises. Alors que j’avais fini de retirer ton pantalon je le pliais pour le poser dans un coin de ta chambre puis je revins vers toi pour examiner un peu le pansement que tu avais sur la jambe. Tient… Au passage tu avais mis un caleçon bleu. Où était-passé mes petits vaisseaux Star Wars et mes bébés Yodas ? Quelle déception ! Tu n’avais qu’un boxer bleu, tout simple. Je me mis alors à genoux face à toi pour entreprendre de retirer tes chaussettes.
J’allais faire une petite remarque sur ma petite déception quant tu pris la parole me coupant dans mon élan. Je secouais la tête négativement alors que je m’approchais de toi. La contemplation du pansement attendrait. Ce n’était clairement pas le moment. Tu t’en voulais ? Mais de quoi ? Je secouais à nouveau la tête comme pour insister clairement sur le fait que je n’étais pas d’accord avec ce que tu venais de dire. Je levais alors le regard vers toi, posant ma main sur ta cuisse qui n’était pas blessée.
- Tu ne m’as rien fait subir du tout Peter. C’est toi qui as été blessé. Je n’ai pas pu te protéger. Tu n’as pas a t’excuser pour ça.
Je me penchais alors légèrement pour déposer un petit baiser sur ton genoux, cette fois sur la cuisse ou tu avais été blessé. Tu continuais alors de parler, ma tête se redressant vers toi, toujours à genoux devant toi. C’était une très belle déclaration que tu me faisais là et je sentais mon cœur, si longtemps endormi recommencer à battre un peu plus. Bien que … Ces dernières heures il n’est pas été épargné. Je murmurais alors baissant les yeux, ne pouvant affronter ton regard cette fois.
- J’ai cru que tu étais mort … Et … Je … Je n’étais… Je ne suis pas prête à te perdre.
Timidement je posais mes yeux bleus dans les tiens, l’émotion pouvait encore se lire. Effectivement notre dialogue aurait pu avoir le prix d’interprétation du plus culcul. Mais en même temps c’était mignon de voir comment nous tenions l’un à l’autre. Si tu avais été en état je crois que suite à ta déclaration je t’aurai à nouveau sauté dessus… Un peu comme te remercier d’être si gentil et tendre avec moi. J’en profitais pour retirer avec délicatesse tes deux chaussettes que je posais au sol près du lit.
- Tu le mérites amplement. Tu es quelqu’un d’extraordinaire Peter. ..
Je me relevais enfin, posant mes mains sur tes épaules pour venir très près de ton visage. Mon souffle chaud venait caresser tes lèvres alors que je venais y déposer un tendre et long baiser, de nature très chaste car je savais qu’il ne fallait pas beaucoup pour nous enflammer tous les deux. Et en plus … Je n’étais pas sure de mériter tant de compliments de ta part. Gentille et incroyable ? Je n’aurai pas dis ça pour me décrire mais cela faisait toujours un bien fou à entendre, surtout, qu’il y a quelques heures à peine je pensais ne plus entendre ta voix.
- Tu me promets de rester encore en vie un petit moment ? Le temps que tu te lasses de moi ?
Je le murmurais, tout près de tes lèvres alors que je les faisais se caresser lentement. Comme si j’avais besoin d’être sure qu’elles étaient bien là elles aussi et que j’avais besoin de tes baisers pour me rassurer. Je finis tout de même par me défaire de toi. Une autre femme que moi attendait que tu la rejoignes : Morphée. Je reprenais ma position debout et soulevait la couette à côté de toi pour que tu viennes t’y glisser. Je tapotais même l’oreiller pour te faire comprendre que le moment était venu de dormir. Je jetais tout de même un petit coup d’œil au réveil. 6h00 du matin passé.
- Attends avant. Ton infirmière à un cachet à te donner.
Je l’avais prononcé avec malice alors que je sortais de ma poche arrière le petit flacon avec les fameux cachets visés à te guérir. J’en sortis un de la boite l’examinait quelques secondes puis le posait dans ta main que tu venais de me tendre. J’attrapais également la bouteille d’eau présente sur ta table de nuit. Je dévissais le bouchon pour te la donner, prête à boire.
- Un tous les matins jusqu’à épuisement des stocks. Ordre du médecin. Je compte sur toi pour bien les prendre.
Je refermais le flacon et j’ouvris un tiroir de ta table de nuit pour le mettre précieusement à l’intérieur. Mes sourcils se haussèrent quand je vis le contenu de ton tiroir de table de nuit. Je ne pus me retenir de lâcher un petit rire. Tu étais du genre prévoyant avec tes conquêtes. Le tiroir était plein de préservatifs encore dans leur emballage ainsi qu’une boite d’un tube que j’identifiais rapidement comme étant du lubrifiant.
- Et bien … Peter …. Tu as une sacré collection !
Je plongeais ma main dans le tiroir pour en ressortir une petite poignée de préservatifs, te tirant alors la langue pleine de malice. Je réfléchissais un instant … Tu en avais vraiment beaucoup et tu n’en mettais pas avec moi ? Je ne savais pas comment je devais le prendre.
- Avec un tel stock tu n’en utilises pas avec moi … ? Je me demande qui sont les petites chanceuses avec lesquelles tu écoules ton stock !
Je voyais bien que tes joues étaient devenues soudainement rouges face à ma trouvaille et mes petits commentaires. Mais tu allais surement détourner le sujet de la conversation avec une petite touche d’humour ou quelque chose du genre. Je reposais ma poignée dans le tiroir y ajoutant le flacon de médicaments. Je refermais le tout l’amusement se lisait sur mon visage.
Je fis alors le tour du lit pour venir m’y installer, en position semi assise attendant que tu t’allonges. Je voulais voir ton pansement. Il allait très certainement falloir que je le change avant de partir. Je tapotais alors à nouveau la place à mes côtés pour que toi et ton petit boxer bleu vous y installiez. Moi, pour ma part je ne préférais pas me mettre en pyjama, robe de chambre ((a)) ou kimono comme la première fois. Je gardais mon jean et mon pull noir. C’était de toute façon plus prudent et plus difficile à enlever. Et je ne savais pas pourquoi mais cette notion me paraissait importante.
Alors que tu venais t’installer près de moi je portais mon regard sur ta cuisse. Le pansement était quand même de grande taille et je me demandais bien comment tu avais pu te faire cela. Après tout je ne t’avais pas encore demandé. Je me laissais alors glisser sous la couette, espérant que tu fasses la même chose alors que je tentais ma question.
- Comment tu … Enfin … Comment tu t’es blessé ? Il s’est passé quoi après que tu m’… après que tu te sois envolé avec la bombe ?
Je me tournais sur le côté, pour te faire face, tranquillement allongée comme cela, sous une couette bien chaude aux côtés d’un homme que j’appréciais visiblement un peu trop. Et je crois que le mot « apprécier » n’était visiblement pas le bon.
- Tu n’es pas obligé de me raconter si c’est encore trop douloureux.
Je ne parlais plus avec ma voix habituelle, mais sur un ton un peu plus bas, comme si j’essayais d’instaurer un climat plus apaisé, propice au sommeil. A part ça je ne voyais pas ce que je pouvais faire. Je n’allais tout de même pas chanter une petite berceuse non ?
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
J'avais à peine bouger. Certes, j'avais retiré ma veste et mon t-shrit, mais j'étais resté assis au même endroit sur le lit. Je n'avais pas bougé de cet endroit à proprement parlé. Enfin, ce n'était pas pour autant que la jeune femme ne me regardait pas avec un air plutôt sévère en croisant les bras sous sa poitrine. Visiblement, elle n'était pas contente. Pourquoi donc ? Peut-être parce que la blonde aurait préféré retirer ses vêtements elle-même. Bon, je m'étais dit tant qu'à l'attendre là sans bouger, autant faire quelque chose de constructif ... C'était pour ça que je ne l'avais pas attendu. Et puis, c'était l'une de ses seules choses que j'étais capable de faire tout seul dans l'immédiat alors, autant en profiter. Bien que cela ne m'aurait pas déplus qu'elle me retire elle-même mon t-shirt ... J'étais déjà habitué que Raven le fasse. Un sourire s'affichait sur mes lèvres lorsque l'enseignante me disait que cela pouvait se faire, le fait qu'elle dorme avec moi. J'étais heureux de l'entendre, car tout ce que je voulais, c'était qu'elle reste à mes côtés. Je ne demandais pas grand chose, si ? Tout de même, je n'avais pas réussi à retirer mon pantalon seul à cause de ma jambe et j'osais lui demander son aide. La demoiselle semblait ravie de pouvoir m'aider de la façon dont elle me regardait, dont elle m'avait répond et de la façon dont elle s'était pressé à s'approcher vers moi.
Accroupie devant moi, je me soulevais légèrement pour l'aider à retirer mon vêtement. Sans faire de mouvement brusque, la jeune femme y allait en douceur pour être certain de ne pas accrocher ma jambe et de me faire mal. Une fois qu'elle avait retiré la pantalon, elle pliait celui-ci et s'occupait maintenant de retirer mes bottes. Bah ouais ... Je n'allais quand même pas dormir avec mes bottes. D'ailleurs, je me souvenais que mes bottes ne fonctionnaient plus ... Il faudrait que je demande à Rocket de regarder ça et de voir s'il pouvait les réparer. J'étais persuadé qu'il en était capable. C'était l'expert en la matière de réparer des trucs. Présentant des excuses pour l'avoir fait pleurer sans le dire comme ça, l'enseignante secouait la tête alors qu'elle était toujours à genoux devant moi, en train de s'occuper de mes chaussettes maintenant. Raven me fit savoir que je n'avais pas besoin de m'excuser et que c'était moi qui avais été blessé dans toute cette histoire. Me regardant en disant ces mots, elle terminait en venant déposer un léger baiser sur mon genoux, sur la jambe que j'avais ma blessure. Souriant, je ne savais pas trop quoi ajouter à ces paroles. Elle avait sans doute raison, mais je m'en voulais tout de même. Et puis, la mutante n'aurait rien pu faire pour me protéger dans cette situation sans qu'elle se mette en danger elle-même.
Maintenant, Raven murmurait et baissait le regard. Je ressentais la douleur et une certaine peine dans sa voix. C'était sans doute pour cela qu'elle n'osait pas me regarder. L'enseignante avait bien cru que j'étais mort et qu'elle n'allait jamais me revoir. Elle me confiait qu'elle n'était pas prête à me perdre. Ses mots venaient me toucher directement au coeur. Nos regards timides se croisaient face à toutes ces révélations l'un envers l'autre sans aller plus loin dans nos mots ou encore dans nos contacts physiques. Après tout, nous étions limités à cause de mon état. Parce que sinon, j'aurai collé mes lèvres sur les siennes passionnément et je m'imaginais bien la suite dans ma tête ... Haussant les sourcils face à son compliment comme quoi j'étais extaordinaire, la jeune femme se levait debout. Ouais bah ça, je n'en étais pas si sûr. Il ne fallait pas exagérer non plus. Qu'est-ce que j'avais d'extraordinaire ? À l'exception d'un vaisseau ? Pas grand chose ... Qu'est-ce que j'avais fait pour elle ? Bon d'accord, je lui avais probablement sauvé la vie tout à l'heure, mais sinon, rien. Je ne voyais pas en quoi j'étais extraordinaire. S'approchant de mon visage, la mutante posait ses mains sur mes épaules comme pour se rapprocher. Approchant ses lèvres contre les miennes, je fermais mes yeux au contact de sa peau humide et chaude, profitant de doux baiser. C'était très agréable même si je ressentais qu'on retenait. Pour être certain de pas aller plus loin. Plus je l'embrassais, plus j'adorais ça ... Décollant ses lèvres des miennes et arrêtant de caresser ma langue, elle me murmurait tout près de mon visage, tellement près que je pouvais sentir son souffle chaud contre mon visage, contre mes lèvres, que je devais lui promettre de rester en vie le plus longtemps possible. Hochant la tête, la jeune femme me donnait d'autres petits baiser chastes et court.
« Je te le promet, je compte pas partir. Et si je me lasse jamais de toi ? »
Soufflais-je à mon tour avec un ton plutôt amusé sur mes dernières paroles. Comment pourrais-je me lasser d'elle ? D'une femme qui me portait tant d'attention, qui était si gentille avec moi, qui prenait soin de moi, qui était tellement belle et qui avait pratiquement une appétit sexuelle plus grand que moi! Fallait le faire pour le dernier point ! Se détachant de moi, je levais les yeux pour la regarder. La jeune femme levait la couette et tapait sur l'oreiller comme pour me dire de venir m'y installer. Exécutant sa demande, je m'allongeais pour venir appuyer ma tête tout en douceur contre l'oreiller et me retrouver sous la couette. Enfin, ça c'était jusqu'à ce qu'elle me fasse remarquer que je devais prendre un cachet. Un cachet ? Ah oui ... Le médecin m'en avait brièvement parlé. Me redressant légèrement, je n'avais pas pu m'empêcher de rire à cause de sa remarque concernant que c'était mon infirmière. Disons que je n'avais pas pu m'empêcher d'imaginer Raven dans une tenue d'infirmière sexy ... Ça me plaisait bien cette image. Secouant légèrement la tête, je devais penser à autre chose. Me donnant un cachet et me passant une bouteille d'eau que j'avais laissé traîné sur ma table de nuit, je mis ce cachet dans ma bouche et je pris une gorgée d'eau pour m'aider à avaler le médicamenet. Une fois fait, je tendis la bouteille à Raven pour qu'elle puisse la remettre à sa place.
« D'accord. Je vais essayer d'y penser. »
Répondis-je concernant ma médication. Disons que je n'étais pas du genre à prendre des médicaments et j'en faisais qu'à ma tête. J'étais plutôt du genre à oublier ce genre de choses. Faire toujours un truc à tous les matins, ce n'était pas mon genre. Je n'avais pas de routine à proprement parler. Même, d'une certaine façon, je détestais la routine. Voyant que l'enseignante ouvait un de mes tiroirs, je fronçais les sourcils. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Ah non ... ne me dites pas qu'elle avait ... Ouvert ce tiroir précis ! D'un ton assez ironique, Raven me fit savoir que j'avais une bonne collection avant de mettre sa main à l'intérieur de ce tiroir. Gêné, je détournais le regard et je me sentais un peu mal à l'aise face à cette situation. Pourquoi avait-elle dû ouvrir CE tiroir ? Pourquoi est-ce que je n'avais pas tout rangé ça !? Au moins, Raven le prenait plutôt en riant comme elle me tirait la langue. Je l'avais bien vu faire du coin de l'oeil. La demoiselle semblait surprise du fait que je n'avais pas utilisé de préservatif avec elle et se demandait même avec qui j'utiliserai tout ça. Je ne lui avais pas déjà dit que je ne voyais pas d'autres femmes qu'elle ? Enfin, c'était sûr qu'en voyant cela, elle avait le droit de se poser des questions ... Était-elle jalouse ? Non, je ne crois pas. Elle avait un ton plutôt amusé et sans doute qu'elle appréciait me voir ainsi, complètement gêné avec mes joues qui avaient rougis face à tout ça. J'évitais toujours de la regarder alors que mes yeux allaient de droites à gauche pour observer n'importe quoi sauf elle.
« J'étais juste curieux d'essayer et de voir les préservatifs de la Terre ! C'est pas fait comme ça ailleurs. Et ... j'ai acheté tout ça sur un coup de tête. »
Je disais la vérité. Ma voix sonnait très timide, mais également semi amusé voir même ironique. Ça me faisait un peu bizarre de parler de préservatif pour être honnête même si, je ne voyais pas pourquoi ça me gênait. C'était plutôt le fait que la mutante les découvre qui me gênait.
« J'ai pas ressenti le besoin d'en prendre avec toi. Et puis ... ça ne doit pas être confortable et la sensation ne doit pas être pareil, non ? Non, mais il n'y a pas de petites chanceuses ... Je vais donner tout ça à Rocket ! »
Bien évidemment, je plaisantais et riais face à mes derniers mots. J'essayais de détourner le sujet de conversation comme je le pouvais, mais ce n'était pas évident. En effet, je n'avais jamais eu de relation sexuelle avec ce genre de préservatif comme je n'étais jamais revenu sur Terre jusqu'à récemment. Depuis que j'étais ici, depuis Gamora, la mutante était la seule femme que j'avais fréquenté. D'accord, je ne n'avais peut-être pas été prudent pour une question de mts voir même la possibilté qu'elle tombe enceinte en n'utilisant pas de préservatif, mais on était deux là-dedans. Raven non plus ne s'en était pas plaint alors ...
Finalement, la jeune femme s'installa sur le lit alors que je m'allongeais confortable tout en douceur à ses côtés, tout près d'elle pour ressentir sa chaleur contre moi. Tout de même, je trouvais ça très curieux qu'elle ne se déhabille pas. Allait-elle dormir tout habiller ? Peut-être que Raven ne voulait pas me tenter en dévoilant les parties de son corps. Il était vrai que cela serait difficile de ne pas vouloir l'embrasser ou la toucher. Elle se glissait sous la couette et je venais la rejoindre tout en essayant le plus possible de ne pas bouger ma jambe. Plutôt collé contre elle, je m'étais tourner sur le côté face à elle comme cette dernière l'avait fait pour qu'on puisse se regarder. Me demandant ce qui s'était passé, c'était une question à laquelle je m'attendais bien entendre tôt ou tard. La regardant droit dans les yeux, je pouvais toujours sentir son souffle chaud contre mo visage. C'était vraiment très agréable. Simplement être allongé là, sous la couette, tout près d'elle alors que ma peau touchait la sienne ou plutôt, ses vêtements, ça me suffisait. On n'avait pas besoin d'aller plus loin pour que je sois heureux même si c'était agréable d'aller plus loin, on n'allait pas se mentir.
« J'ai réussi à atteindre plus ou moins le cockpit. J'ai laissé la bombe sur le sol sans que les Krees me voient. Avec le peu de temps qui restait, j'ai essayé de me trouver un abri. J'ai eu l'idée de briser une vitre pour sortir du vaisseau et de m'éloigner le plus possible avant que ça explose. Un débris m'a foncé droit dessus. Sans doute une paroi du vaisseau. J'ai perdu conscience pendant quelques secondes et j'avais une tige de métal qui me transperçait la jambe. »
Ravalant ma salive après lui avoir raconté tout ça, la mutante savait tous les détails de ce qui s'était passé. Glissant ma main sur sa joue pour lui caresser tendrement, c'était comme si je voulais la rassurer que tout allait bien et qu'elle n'avait plus besoin de s'en faire avec tout ça. C'était chose faite. J'étais vivant. Bon d'accord, j'étais blessé, mais je ne risquais plus rien. C'était terminé toute cette histoire jusqu'à la prochaine fois. Enfin, la prochaine fois ne serait pas demain vu mon état ...
« Quand je suis partie avec la bombe, j'ai tout de suite regretté de ne pas t'avoir parlé. De ne pas t'avoir dit que je .... De ne pas t'avoir dit quelque chose. »
J'avais dit cela dans un murmure assez doux avec une certaine gêne ou mal à l'aise. Je ne le savais pas moi-même. J'avais baissé le regard, n'osant plus trop garder mes yeux rivés sur son regard bleu come le ciel. Me rapprochant davantage, je baissais la tête pour venir l'enfouir contre elle, juste au-dessus de sa poitrine pour y prendre appui. Comme si c'était maintenant elle mon oreiller. Je me sentais tellement bien malgré cette gêne, malgré ces frissons qui m'avaient parcouru le corps et le fait que mon coeur battait la chamade lorsque j'avais dit tout cela.
« Tu vas vraiment dormir toute habillée ? Si tu préfères, tu peux prendre ta forme ... Comment devrais-je dire ? Normal ? Naturel ? Tu peux toujours être toi-même avec moi, tu le sais pas vrai ? À moins que tu préfères rester comme ça ? C'est comme tu veux. Je veux juste que tu sois bien. »
Peut-être que j'essayais une nouvelle fois de détourner le sujet de la conversation, mais en même temps, je m'interrogeais tout de même sur son apparence. Pourquoi gardait-elle toujours son apparence humaine blonde ? Est-ce qu'elle prenait sa forme bleue uniquement en situation de combat, de mission ? Quelle était sa véritable forme en fait ? J'avais des petites doutes ... Est-ce que cela lui faisait mal de se transformer ? De changer son apparence ? De garder une apparence trop longtemps ? Tant de questions qui me donnaient un petit mal de tête et qui faisait en sorte que la fatigue commençait à arriver plus vite que je le craignais même si je ne voulais pas m'endormir tout de suite. En même temps, j'étais tellement bien collé contre elle.
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