Dimanche 29 Septembre - Entrepôt Ridgewalk, Hankins, État de New York, minuit passée

Depuis son activation sur l’Héliporteur, 194 a exécuté les protocoles de suivi. Les données liées à la mission lui ont été transmises informatiquement avant son allumage et le reste de sa programmation couvre les comportements à avoir. S’équiper pour se faire passer pour l’un des agents à protéger, obéir au plus gradé desdits agents, sauver leurs vies.

Dans le Quinjet, il a vérifié son équipement à la demande de l’agente Baskerville, bien que ce soit inutile pour lui. Son pistolet n’est pas chargé, sa programmation ne lui permettant pas de viser quelqu’être humain que ce soit. Son bouclier aussi a été visuellement vérifié, même si la pertinence d’une telle action est probablement assez faible. 194 ne connait pas le doute : on lui demande de faire, il fait.

Durant la course jusqu’aux entrepôts, il a suivi l’agente Baskerville par absence d’autres ordres. Garde du corps silencieux, il a failli à sa tâche dès l’entrée dans la base souterraine supposée par le briefing : la cheffe d’escouade a dû se replier et l’a fait accompagné d’un autre agent. D’après ses données, le plus haut gradé suivant est l’agent Baskerville. Niveau d’Accréditation 6, il n’est pas encore habilité à commander une escouade. Contrairement à sa femme, il n’a aucune formation dans le domaine. Il donne des ordres rapidement, cependant.

"Argos… Nous avons un autre problème… Une porte blindée. Je n’ai personne qui à l’équipement nécessaire," intervient l’agent Carthew, obtenant rapidement une réponse de l’agent Clark : "Clark pour Carthew, Fusil Destroyer opérationnel." Tout comme elle a incinéré le mur d’enceinte, l’arme dérivée des Asgardiens sera capable de détruire la porte blindée. Il faudra juste faire attention où l’on met les pieds pour ne pas se brûler. L’agent Clark s’apprête à poser une nouvelle question mais n’a pas le temps face à la dispute qui s’en suit.

Chaque son et image que 194 perçoit est enregistré dans sa boîte noire, l’un des éléments les mieux protégés de son endostructure. Cela permettra le prélèvement des données une fois de retour à la base, qu’importe son état. C’est ce qui se rapproche le plus d’une mémoire, pour lui, même s’il n’en a pas besoin. Les hors-sujets des agents Baskerville seront néanmoins rapportés, comme les retards de l’agent Paul et les rébellions des super-héros Raccoon et Wave. "Ordre refusé, Agent Baskerville. Jade Wave n'ira pas se faire canarder à la place de qui que ce soit ! J'ai décidé que c'est le robot qui doit aller faire le ménage en premier !" Accès à la commande d’ordre refusée. En attente des ordres de l’agent Baskerville. A défaut de répondre oralement, 194 se positionne derrière son supérieur pour signifier l’attente.

Employer les capacités spéciales des super-héros pour faire ce que les agents du S.H.I.E.L.D. ne sont pas capables de faire est une procédure standard, tout comme devoir gérer les caractères desdits individus. La manipulation s’est montrée efficace, c’est ainsi que les Avengers ont été dirigés contre Loki, mais l’agent Baskerville n’est pas formé. Il prend néanmoins le temps de régler le problème. Cela inclut la confirmation de la commande d’ordre, 194 prenant donc une position de protection avec bouclier balistique devant lui et pistolet dégainé.

Le rappel de l’expérience du super-héros Raccoon réactualise des informations données au briefing : "lance-flammes, fusils d’assaut et autres joyeusetés du même genre, dont des bombes". Joyeuseté… arme non identifiée. Correspondence hors sujet. Ignorer. "Clark pour tous, vous savez comment on teste l’inflammabilité du gaz ? Entre la Revanche de Coulson et leurs lance-flammes…"

Passant le premier, 194 vient se placer derrière la porte avec les deux super-héros derrière lui. Un trinôme comme demandé par l’agent Baserkville, même si Jade Wave n’en est pas à sa tête.

Sans hublot ni fenêtre, la porte n’a qu’un battant suffisamment large pour laisser passer deux personnes de front. Les joints qui l’entourent laissent comprendre qu’elle est hermétique, lorsqu’elle est close. L’absence de poignée côté des escaliers signifie qu’elle doit être poussée vers l’inconnu qui se trouve derrière.

A peine le trinôme arrive-t-il derrière elle que celle-ci s’ouvre de l’intérieur, dévoilant un instant un couloir rond illuminé au plafond et disposant de meurtrières sur les murs comme d’emplacement de couverts aux croisements. Partiellement abrités par ledit couvert, deux porteurs de lance-flammes dotés de masques de Guy Fawkes ouvrent le feu à destination du palier ; si le gaz ne s’enflamme pas, la propulsion d’air amère une remontée de flammes sur une vingtaine de centimètres et l’alimente vivement. Au même instant, un tir de suppression provient des meurtrières et vise le haut de la porte comme les escaliers qui se trouvent derrière, chose amenant les balles à passer très proches des têtes de Jade Wave et 194. Tout le palier de la cage d’escalier prend rapidement feu tandis que les marches, au niveau du demi-étage, sont arrosées de rafales continues.

Tenant son bouclier balistique pour protéger au mieux les deux super-héros derrière lui alors qu’il commence à brûler, 194 élabore une projection des prochains instants. Il laisse ainsi son pistolet tomber au sol, dans l’huile enflammée, et attrape la grenade fumigène qui se trouve à sa ceinture pour la tendre à Jade Wave. Les dommages infligés à ses jambes par le kevlar enflammé de sa combinaison de protection l’amène à s’affaisser dans les secondes suivantes. Constatant la progression rapide du pourcentage d’endommagement de son exostructure, 194 se penche en arrière pour essayer de faire suivre le bouclier enflammé au super-héros. L’incendie qui se répand sur le L.M.D. va amener la coupure de son réacteur interne pour éviter l’explosion des composantes ainsi disparait-il en faisant ce pour quoi il a été créé.

@Aemon Baskerville @Anthony Master @Emy R. Carthew @Oscar Ögan @Rocket Raccoon

Dimanche 29 Septembre - Entrepôt Ridgewalk, Hankins, État de New York, minuit passée

Emil n’a pas oublié son masque, cette fois. A sa décharge, tenir un rôle de sniper avec un Masque de Guy Fawkes n’est guère pratique. En l’absence de témoin, de plus, revendiquer son engagement envers l’Héritage n’est pas le plus pertinent. Certes, cet après-midi il y avait quelques témoins, la famille de qui ils avaient réquisitionné la maison notamment, mais une fois neutralisés ils attendaient simplement avec les pièges. Pièges malheureusement déclenchés lors de l’attaque de l’hybride loup, monstruosité lui rappelant pourquoi il est important d’embrasser l’Héritage. Emil déteste cela. Il a toujours détesté cela. Et on l’a toujours encouragé à avoir la fortitude, la force d’âme, de faire ce qui devait être fait. Cela doit être fait. Protéger le monde des mutants.

Combien de morts, aujourd’hui ? Après Juniper Valley Park, Emil et sa compagnie ont été redéployés sur d’autres sites. Elian étant avec eux, tout n’était question que de franchir un portail de téléportation. Malgré sa malédiction, Elian est un ami. Sans lui, sans doute que les quarante hommes déployés pour l’embuscade contre la fête de Mutant Care auraient connu un sort similaire à ceux s’étant rendus contre le White Rabbit Hole ; où Elian n’était pas. Tout endeuillé qu’il puisse être, Emil n’en veut pas aux mutants qui ont tué les siens. Ils défendaient leurs vies. Contrairement à beaucoup, il ne les hait pas. Il n’a jamais réussi à les haïr. Ils n’ont pas choisi d’être mutant, après tout. D’être maudits. Il est cependant suffisamment intelligent pour comprendre que le monde se portera mieux sans eux.

Au retour à la base d’Hankins, il a constaté les pertes. Peter, son observateur, et lui-même ont retrouvé un dortoir de douze à moitié vide. Ils ont encaissé, étant préparés psychologiquement à ce genre de pertes, et passé la soirée à faire leur deuil. Pas de déni mais beaucoup de colère, pour la plupart. Pas de marchandage mais quelques dépressions. l’acceptation, enfin. Ils ont voulu allumer une bougie pour chaque défunt mais se sont fait expliquer par leur superviseur, Regan, que cela aurait enfumé le bunker ; trop de morts, pas assez d’aération. Elles se trouvent au plafond des pièces et cela crée toujours un petit courant d’air à cause des meurtrières donnant sur les couloirs. Une précaution pour quand ils seront découverts. Quand.

Après avoir noté les noms de ses amis de dortoir sur les murs et avoir apposé à la cire le sceau des Héritiers sur leurs martyrs, Emil a nettoyé son fusil. Il a toujours préféré être un sniper. Cela lui donne la chance d’épargner à sa victime la douleur, s’il réussit son tir. Il n’aime pas les fusils d’assaut et leurs rafales déchirantes qui, généralement, tuent pas hémorragies si le tireur n’a pas l’occasion d’achever sa victime. Quant aux lance-flammes… aussi efficaces que inhumains.

L’heure du repas a été faussement joyeuse, leur victoire sur les mutants ayant un goût amer. Il est vrai qu’il n’y a pas de civils dans le combat pour la survie, cependant il y a eu beaucoup d’humains à sacrifier aujourd’hui afin d’éliminer un maximum de mutants. L’Histoire prouve que l’Héritage de l’Humanité se construit sur le sang des martyrs, le seul moyen de l’ignorer est de choisir de ne pas le voir.

Aujourd’hui, ils ont rejoint l’Histoire.

La coupure de courant n’a pas réveillé Emil. L’alarme ensuite, en revanche… Comme les huit autres personnes de son dortoir, situé proche de l’entrée du bunker afin de pouvoir défendre celui-ci en cas d’attaque, se sont levées et parées de leurs masques. Tous sont allés aux râteliers d’armes et six d’entre eux se sont emparés de fusils d’assaut, deux autres s’en allant pour les deux lance-flammes présents. De l’autre côté du couloir, l'effervescence était la même. Trois fusiliers aux meurtrières, de part et d’autres, tandis que trois autres s’en allaient se positionner plus loin dans le bunker pour une nouvelle embuscade. Emil est content que Peter reste à son côté ; ils ont tout traversé ensemble et il ne voudrait personne d’autre à son côté pour faire face aux défenseurs de l’inhumanité. Il n’a pas autant à dire de Benjamin, qui lui est toujours resté antipathique. Ce qui, à la réflexion, reste mieux qu’Ali ; "Ali l’Allumeur, pyromane à ses heures". Tout est dit sur lui. Avec son lance-flammes, il s’en va se positionner dans le couvert vertical du couloir. Tirer depuis les meurtrières était trop dangereux alors ils affrontent le danger avec un couvert moins lourd.

L’escalier pour venir est un double piège : à la fois bruyant, au point que les assaillants ne tentent même plus d’être discrets et discutent entre eux, et mortel, grâce au gaz qui s’élève vers la porte ouverte comme les aérations situées, là encore, au plafond de la cage d’escalier.

La porte du bunker est hermétique, tout du moins jusqu’à ce que Regan l’ouvre. Un passage se trouve derrière pour lui permettre de venir reprendre sa position dans le dortoir, passage que ladite porte bloque, heureusement pour eux. L’ouverture est le signal : les fusils d’assaut font un tir de suppression pour forcer les assaillants à descendre l’escalier tandis que les lance-flammes incendient le pas de la porte du bunker et continuent sur tout le pallier. Le feu ou les balles, les pions de la Mutanité ont leur choix à faire.

Combien sont-ils ?

Le premier d’entre eux meurt en essayant de passer son bouclier balistique à un de ses collègues… ou consultant, considérant l’absence de tenue paramilitaire de celui-ci. Consultant qui se fait immédiatement pousser sur le côté par l’un des énergumènes les plus célèbres de la Terre. Pas un mutant, certes, mais un immigrant illégal venu d’une autre planète. Emil n’a rien contre les extraterrestres, tant qu’ils restent chez eux. Après, étant l’équivalent d’un hybride, le Raton Roquette n’a aucune chance de corrompre le cœur et le corps de l’Humanité… quoi que, Emil a déjà vu des peluches de lui. Puis il n’y voit plus grand-chose alors qu’une grenade, accompagnatrice du bouclier, s’en vient les enfumer. Les yeux larmoyant et toussant alors que le fumigène se répand par la meurtrière, Emil continue son tir au hasard. Tout comme ses collègues et les lance-flammes, dont la tâche est simple : brûler tout ce qu’ils peuvent à travers la porte. Les jets de gaz, situés sous le pallier de la cage d’escalier, vont répandre l’huile enflammée sur tout le plancher de fer et ce n’est donc qu’une question de temps avant que les pions de la Mutanité ne brûlent ; une mort atroce mais méritée.

Emil, lui, doit continuer de pilonner à l’aveugle le groupe de soutien situé sur les escaliers. Un autre bouclier et deux agents au fusil d’assaut, s’il a bien vu. Dans la fumée grandissante, il voit Benjamin s’effondrer non loin de Peter, aloaprèsrs qu’un tir extraterrestre ait traversé la meurtrière.

Ce n’est pas la seule rafale qui cherche à les atteindre mais, depuis le pallier, les probabilités de toucher les meurtrières sont déjà faibles ; sans parler d’y ajouter la fumigène. Certes, le "super-héros" animal a réussi cet exploit une fois mais le reste des rafales doit se perdre… quoique offrant de précieuse seconde de couvert à des lance-flammes qui ne peuvent plus viser correctement. Est-ce qu’on peut viser correctement avec une telle arme, de toute façon ? Emil n’en est pas certain.

Sur ordre de Regan, les fusiliers commencent à descendre leurs tirs pour essayer de toucher également ceux qui s’avanceraient dans le couloir. Les jets de flamme s’en vont par vague, à présent, afin de s’assurer que quiconque essayant de pénétrer dans le couloir soit arrosé d’huile enflammée. Les cris ne vont pas tarder à venir, Emil le craint. Néanmoins, il le sait : il n’y a pas de civil dans le combat pour la survie.

@Aemon Baskerville @Anthony Master @Emy R. Carthew @Oscar Ögan @Rocket Raccoon