Phoebe ne sait plus où se mettre. Le grand châtain qui a récupéré la propriété de l’ex-danseur de Mindee est le premier arrivé mais, heureusement, il attend le partenaire suscité. Elle ne sait pas pourquoi mais elle se dit que l’homme aime recevoir des ordres. Plus perturbant encore, le raton-dragueur quitte la compagnie de l’ex-danseur pour faire une Mindee, quoi que plus aggravée que celle de la consternée. Si le premier instinct est d’aller l’aider, c’est mademoiselle Emy qui s’en charge. On s’échange un regard à l’état de l’hybride, laissé là et lassé au point de s’en aller. Ce faisant, il croise monsieur Clint, que la précédente rejoint au bar et qui motive quelques pas de côté pour Phoebe. Les deux gros dates de la soirée se forment et, à fuir la zone, elle-même tombe sur le premier de sa sœur.
Ah, se dit Phoebe. La minaudière, lui dit Céleste. Raven, lui dit Mindee.
Ayant pris le temps de finir son verre de jus de fruit en se demandant si elle devait s’emparer du saladier pour aller le donner au raton-laveur, Mindee n’a pas encore bougé de sa table. Cependant, là, elle se redresse pleinement et ne sait plus ce qu’elle doit faire. D’un côté, il y a un danger : Phoebe. De l’autre, il y a un problème : elle-même. Que va-t-il se passer si elle fait face à Raven à nouveau ?
Phoebe se racle la gorge, fixant la blonde responsable de la dispute et de l’attirance sexuelle imprévue de sa cadette. Si sa tenue la différentie de Mindee – sous-pull à col roulé et legging noirs accompagnés de baskets, elle sait pouvoir être confondue avec elle aisément. Surtout si elle le veut. Néanmoins, comme le répète l’alarme de proximité dans nos têtes, il faut récupérer la minaudière.
Oui, on va le faire ! Oui, concentrez-vous sur ça. Travaille d’équipe, Phoebe récupère la minaudière et je… Et tu ? Et tu ? Je sais pas.
« Bonsoir, finit par demander Phoebe, oui demander, en s’approchant de mademoiselle Raven en tenant la sous-tasse de son chocolat chaud dans une main et désignant notre possession de l’autre. Pourrais-je récupérer ceci, s’il vous plait. »
Le sourire qui ponctue sa demande est celui de Mindee, petit règlement de compte qui fait avaler de travers le jus de fruit de celle-ci.
Vos gueules ! Ma minaudière ! Ma Raven !
Alors qu’elle attend l’objet de tant d’affection, la minaudière, elle remercie celui de tant d’attention, mademoiselle Raven.
« Merci. Vous avez l’air déçue. C’est… spécial, ce genre de soirée. »
Après une hésitation à faire du lancer de verre, Mindee s’élance elle-même pour rejoindre le bar d’un pas pressé.
« Je suis Phoebe, dis la concernée avec un sourire cordiale et légèrement amusé. Je suis là pour limiter la catastrophe. »
La marche rapide de Mindee est interrompue lorsque Phoebe la désigne du doigt et elle ne peut s’empêcher un rire nerveux. Elle ne savait pas quoi dire et ça n’a pas changé.
The Stepford Cuckoos
Ezekiel Ranevskaia The Master Of Chess Leader du Devil's Club
« Pour un flirt avec toi, je ferais n'importe quoi, pour un flirt, avec toi ! Je serais prêt à tout pour un simple rendez-vous, pour un flirt, avec toi ! Pour un petit tour, un petit jour entre tes bras ! Pour un petit tour, au petit jour entre tes draps ! » Michel Delpech
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Un dernier regard lancé à Rocket, lui souhaitant silencieusement de retrouver la présence de sa mystérieuse dulcinée disparue, Ezekiel s’approche de Zemo avec des pas de félins, ou des pas de voleur ; qu’importe, il peut aisément prétendre aux deux. Il est mutin, avec son sourire malicieux, ses traits qui rappellent encore l’enfance et qui semblent être animés d’une impétuosité sans nom mais, au fond, derrière la façade espiègle, apparaît déjà une tendresse sans équivoque pour l’homme qu’il est venu rejoindre. Il questionne le manque, celui produit par leur séparation de quelques minutes à peine et, même s’il prononce ces quelques mots sur un ton plaisantin, il espère bien recevoir une réponse positive. Il l’obtient, non sans la caresse délicieuse de sa voix grave susurrée au creux de son oreille, une voix qui lui arrache un sourire plus franc, des frissons plus frêles. « J’espère bien. » Il ne ment pas et sa voix ne cherche même pas à le dissimuler ; et pourquoi donc ? Zemo parle alors de Clint… C’est lequel, celui-là ? Il ne l’a pas croisé. Curieux de cet homme dit désespéré, il balade brièvement ses yeux aux longs cils sur les personnes rassemblées non loin du bar, finit par joindre un visage masculin mais étranger et questionne alors, en l’observant d’une oeillade désintéressée : « Désespéré, carrément ? Il n’a pas eu de bonnes rencontres ? » Enjoignant le mouvement du Baron, Ezekiel apporte son verre à ses lèvres pour en boire quelques gorgées avant de lui sourire, longuement, sans lui répondre. Il semble hésiter. Son sourire, cette fois, ne transmet aucune information sur le dilemme intérieur qu’il s’impose. Il réfléchit quelques secondes, le temps de formuler une pensée suffisamment élaborée pour résister à l’appréhension puis se lance, dans un murmure de confidence qui l’avait obligé à se rapprocher du Sokovien : « Tu as été honnête avec moi, tout à l’heure… Tu m’as fait confiance, alors… » Il ne lui laisse pas le temps de réagir ni de parler, dépose sa main sur la sienne et attrape de justesse son verre de l’autre pour se téléporter, en compagnie de Zemo et du verre entamé, de l’autre côté du comptoir. Le voyage n’a duré que le temps d’une courte respiration, mais la vérité est là, à la fois criante et silencieuse. Le mutant, dévoilé, muet, l’observe à présent sans parler, attendant simplement sa réaction…
TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
La soirée aurait pu bien se terminer. J'aurais aimé pouvoir discuter simplement avec Emy, une conversation banale et agréable entre un homme et une femme. L'espace d'un instant, lorsqu'elle m'avait souri, j'y avais cru. Puis j'avais aperçu Rocket poser de l'argent sur le comptoir et venir vers nous, la démarche chancelante et la mine renfrognée, pour nous interrompre afin de nous annoncer son départ. Et merde. Je profitai qu'Emy se soit tournée vers lui pour pousser un soupir discret, avant de m'avancer à mon tour vers le petit alien et de lui dire, mimant un air inquiet :
« Vous avez l'air d'avoir un peu trop bu, vous devriez pas rentrer seul… »
J'avais pas le choix. Mes supérieurs m'avaient pas répondu, et à défaut d'ordres clairs, il fallait au moins que je sache où Rocket vivait. Je ne pouvais décemment pas le laisser filer sans info, si Fury apprenait que j'avais laissé partir un alien pour aller roucouler avec une jolie fille, j'allais me faire allumer. Le devoir avant tout. Après avoir adressé un regard désolé à Emy, je me penchai vers Rocket, m'accroupissant à demi pour me mettre à sa hauteur, avant d'ajouter :
« J'vous raccompagne si vous voulez. J'suis garé pas loin. »
Un nouveau phénomène étrange se produisit dans mon champ de vision périphérique, lorsque la conquête d'Helmut lui prit la main et se téléporta avec lui deux mètres plus loin. Mes sourcils se haussèrent d'étonnement quelques instants, tandis que plusieurs personnes poussaient des exclamations de surprise. Encore un mutant ! Décidément… Etais-je la seule personne normale de cette soirée ? Dixit le tueur traqueur d'aliens…
D'un autre côté, avec l'espèce de raton laveur, il y avait peu de chances qu'il m'oublie... Je songe alors, avec une certaine culpabilité, que j'ai laissé tomber Raven comme une vieille chaussette. Je tourne la tête vers elle et croise son regard noir qui, l'espace d'un instant, semble me fusiller. Je détourne les yeux, revenant vers Ezekiel. Je ne sais pas si je dois m'en vouloir pour l'avoir laissée, car je ne lui ai rien promis, mais je sais qu'elle devait s'attendre à me retrouver ce soir, à apprendre à me connaitre et, qui sait, passer une soirée torride en ma compagnie. J'espère qu'elle n'est pas rancunière au point d'avertir les forces de l'ordre de ma présence... Elle est l'une des seules, avec Ezekiel, à connaitre mon identité. Je laisse cependant échapper un soupir. Je dois être un pur salaud à ses yeux, mais que pouvait on attendre de la part du Baron Zemo à part chaos et destruction ?
Ezekiel et moi parlâmes un moment, évoquant Clint et le fait qu'il est désespéré. Le jeune homme me questionna sur le sujet. Je lui réponds : Il m'a dit n'avoir rencontré un animal, deux jeunes filles qui auraient pu avoir l'âge d'être son enfant et un homme... Il paraissait déçu de sa soirée. Ezekiel redevint plus sérieux. Je lève un sourcil interrogateur lorsqu'il me dit qu'il allait être honnête avec moi. Il posa sa main sur la mienne et, d'un seul coup, nous nous retrouvâmes de l'autre côté du comptoir. Je n'ai quasiment rien ressenti, si ce n'est une sensation de vide absolu. Je laisse échapper un hoquet de surprise, avant de tourner la tête vers le jeune homme. Un mutant ! Il est un mutant, un homme doué de pouvoirs, comme ceux que je cherche à combattre et à anéantir ! Je baisse les yeux sur ses mains. Qui sait de quoi il est capable ? Je relève les yeux vers lui, encore sous le choc. Que faire ? Partir ? L'attaquer ? Que faire ? Je sens mon cœur s'accélérer.
Je croise alors son regard quelque peu craintif. Il guette ma réaction, tout en ayant conscience de ce que je suis, de ce que j'ai fais. Je referme la bouche, et c'est alors que j'ai une idée. J'apprécie ce jeune homme, et il a été honnête avec moi. Je ne devrais pas le repousser pour ça, malgré ce qu'il est... Sans plus attendre, je prends sa tête entre mes mains et plaque mes lèvres sur les siennes.
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Summum du dépressif. Je ne buvais même pas d’alcool mais seulement un fichu verre d’eau. J’avais bien perdu ma soirée. C’était sur et certains. Mon expérience scientifique ne m’avait malheureusement pas apporté beaucoup de données à part me renvoyer une fois de plus mon cynisme et mon sentiment d’infériorité. C’était terrible mais plus fort que moi. Je n’arrivais pas à voir le positif mais seulement le négatif. Je n’arrivais pas à voir le côté amusant avec Mindee, le côté animal de Rocket ou tout simplement la plaisante conversation avec Kath. Tout cela pourquoi ? Parce que l’on m’avait rejeté ? Parce qu’une seule personne n’avait pas voulu de moi. J’acceptais bien mal l’abandon et cette sensation de n’être qu’un échec.
Alors que je m’apprêtais à donner la minaudière au serveur pour lui dire de la rendre la jeune Mindee, une blonde fit son entrée dans mon champ de vision. Mes sourcils se froncèrent automatiquement en observant la jeune femme de long en large. Elle se présenta, mais mon visage ne s’adoucit pas vraiment l’espace d’un instant.
Oh … La jeune Mindee avait donc une sœur jumelle. Que c’était interessant. Elle avait l’air en tout cas beaucoup plus coincée qu’elle avec sa tasse de chocolat chaud dans une petite soucoupe comme pouvait le faire les personnes du troisième âge.
- Bonsoir …
Dis-je d’une voix un peu intriguée, me disant que je devais aussi laisser ma chance et ne pas partir froidement avec cette nouvelle venue alors qu’elle m’expliquait qui elle était et la raison de sa venue vers moi.
- Oh je vais la rendre en main propre à votre …
Mon regard se tourna vers le doigt de la deuxième blonde qui pointait la première qui paraissait bien mal en point.
- Sœur qui a clairement abusé de la boisson ?
Au moins cette vision à le don de me redonner le sourire et je me dirige, minaudière sous le bras vers la jeune blonde qui semble s’être arrêtée en si bon chemin.
- Alors jeune Mindee … Trop de première fois ce soir ?
Ajoutais-je en me penchant un peu pour passer son bras au dessus de mes épaules et la conduire tranquillement rejoindre sa sœur pour qu’elle se pose sur un tabouret sans accorder le moindre regard à ce qui se passer autour de moi loupant la téléportation et l’énième baiser du couple Ezemo.
- Je peux vous aider à la ramener si vous voulez.
Ajoutais-je en direction de Phoebe avec un petit sourire, tout en tendant la minaudière de la jeune Mindivre à sa propriétaire.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Mademoiselle Raven a besoin d’un temps d’adaptation et Phoebe la lui laisse, ayant déjà été maladroite dans son intervention précédente et n’ayant pas envie d’analogue situation. Néanmoins, elle ne peut cacher son amusement lorsque son interlocutrice suit son doigt vers sa sœur et s’interroge sur son état. Sa sœur a-t-elle abusé de la boisson ?
« Faux, assure une Mindee non-assurée, toujours interrompue dans sa marche avec son jus de fruit, le saladier est toujours vide. »
Saladier qu’elle n’a pas pris, contrairement à mademoiselle Raven qui va la prendre elle.
« Alors jeune Mindee… Trop de premières fois ce soir ?
- Vrai… »
La suite de la réponse se meurt sur ses lèvres alors que son bras est pris et passé au-dessus des épaules de mademoiselle Raven.
Oh la honte… Oh la méprise… Oh, je trouve que je suis plutôt bien prise… Oh putain… Oh crotte… Hum…
Phoebe prend une grande gorgée de son chocolat chaud, un peu trop d’ailleurs, puis ferme les yeux tant face à la chaleur que la gestion d’une situation déjà vue. Mindee ne sait plus vraiment où se mettre mais, comme précédemment, on la conduit là où elle doit être et elle se laisse faire avec un petit sourire content.
Et du rose aux joues. Rose qui monte à celles de Phoebe également.
« Je peux vous aider à la ramener si vous voulez. »
Phoebe rouvre les yeux sans plus savoir quoi dire, une expression partagée avec Mindee. On se regarde. On échange en silence, les réactions émotionnelles à la conversation mentale étant tout de mêmes présentes dans nos mouvements de tête et nos expressions faciales. Discussion pleine d’appréhension, de regrets et de tristesse.
Puis on lève simultanément les yeux au ciel et Mindee récupère cette satané minaudière.
Voilà, t’es contente, soupire Phoebe. Oui, soupire Céleste. On peut recommencer à se redisputer, soupire Mindee.
« On vous remercie, mademoiselle Raven, dit-on à deux d’une même voix. Cependant, on doit vous expliquer quelque chose avant. »
Mindee, si tu lui dis que "t’es pas bourrée mais tu veux bien l’être", je te frappe. Heureusement qu’elle a plus le droit de toucher à l’alcool. J’aimerai bien mais le joker suffira pas niveau courage.
« Alors, poursuit Mindee, hésitante. On est mutantes. Interconnexion mentale.
- Je sais ce qui s’est passé dans les toilettes et je ressens son attirance pour vous, enchaine Phoebe, toujours rosée.
- Céleste et elle sont jalouses, déclare Mindee, désolée. Et, comment dire ça…
- On appréhende un peu le fait d’avoir sa première fois dans nos têtes. »
Oui, je sais que c’est pas ce que tu voulais dire mais c’est important d’en parler. Phoebe c’est le dragon en fait, faut te pourfendre pour arriver à Mindee. Si notre mutation la fait pas fuir, c’est toi qui va s’en charger !
« T’as qu’à te mettre en diamant. »
Et c’est moi qui vais la faire fuir… Mindee… Oh la conne…
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Ezekiel Ranevskaia The Master Of Chess Leader du Devil's Club
« Pour un flirt avec toi, je ferais n'importe quoi, pour un flirt, avec toi ! Je serais prêt à tout pour un simple rendez-vous, pour un flirt, avec toi ! Pour un petit tour, un petit jour entre tes bras ! Pour un petit tour, au petit jour entre tes draps ! » Michel Delpech
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La compassion n’étant généralement que trop peu présente en son esprit, sous le récit relatant les mésaventures du fameux Clint, le joueur d’Échecs se contente d’hausser épaules et sourcils dans un mouvement joint ; le bougre était déçu, certes, c’était malheureux mais il allait s’en remettre, tout comme ce brave Rocket d’ailleurs. Où est-il passé, d’ailleurs ? Félindra est-elle revenue ? Un instant perturbé par cette interrogation, Ezekiel lance un regard circulaire sur l’assemblée avant de reporter toute son attention sur le beau brun qui lui fait face, sans réellement se défaire de la pensée hésitante et grossissant dans son esprit, gâchant un peu leurs retrouvailles. L’honnêteté de Zemo mérite les mêmes égards mais, maintenant qu’il connaît son identité et se souvient de son passif peu glorieux, Ezekiel redoute ardemment de lui révéler qu’il est un mutant. Un instant, un instant secret et silencieux, il l’observe du coin de l’oeil en articulant mille pensées par seconde, imaginant des scénarios rocambolesques et peu enviables, pour aucun des deux, essayant de se formuler sa possible réaction. Sous la réflexion, la pointe de sa langue passe alors sur sa lèvre supérieure, aiguille décisionnaire affichant le cadran d’un choix impulsif et… Sans réfléchir, sa main se pose sur celle de Zemo et l’embarque avec lui dans une téléportation imprévue de l’autre côté du bar, sous la stupéfaction des autres convives. Habitué à ce voyage peu commun, le bouclé apporte son verre (gardé avec lui) jusqu’à ses lèvres pour le finir d’une seule traite, rivant ses yeux auprès du Sokovien avant d’appuyer ses avants-bras sur le comptoir, sans ciller.
Il attend. Il observe sans broncher les micro-expressions qui traversent le paysage de son visage, essayant de deviner celle qui va perdurer… La colère ? La déception ? L’hésitation semble primer, et le mutant se contente de patienter jusqu’à ce que, sans réellement comprendre, les mains du Baron viennent enlacer son visage pour qu’il puisse l’embrasser ; de prime, le baiser inattendu le laisse figé dans une posture de surprise bien légitime, avant qu’il ne réponde enfin, avec douceur. Ses mains fines grimpent d’abord jusqu’à ses poignets avant de finalement échouer auprès de ses hanches afin de le rapprocher de lui, avant de reculer son visage de quelques degrés pour pouvoir lui murmurer, taquin : « Tu as hésité… » Joueur, il arque l’un de ses sourcils tout en flirtant avec ses lèvres quelques secondes, effleurant sa bouche de ses lippes mutines avant de déposer un nouveau baiser sur celles-ci, sans perdre son sourire suave. « Qu’est-ce que le Baron a prévu de faire, une fois cette soirée terminée ? » Lui, avait déjà quelques belles idées…
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Quel réaction avoir, quel comportement adopter face à ça ?
Mes lèvres sur celles du jeune mutant, je me demande si j'ai eu la bonne réaction. Mon instinct me souffle que non, car ce sont des gens comme lui qui ont provoqué la chute de mon pays et la mort de ma famille. Mon cerveau m'hurle de m'en aller, de le laisser en plan et de rentrer chez moi préparer une nouvelle et douce vengeance. Mon cœur, lui, est bien décidé à ne pas les écouter. Il me pousse à le prendre dans mes bras, à toucher sa peau et à vouloir en savoir plus, à en découvrir plus sur ce jeune homme extraordinaire. Je le laisse me guider, ignorant les cris consternés de mon esprit et de mon instinct qui, relégués au second plan, n'avaient plus leur mot à dire. Ezekiel, surpris, ne répondit pas tout de suite à mon baiser. Il devait s'attendre à une toute autre réaction. Ses mains passèrent de mes poignets à mes hanches, qu'il rapprocha doucement de son propre corps tout en prolongeant le contact de nos lèvres.
Il recula la tête et me dit que j'avais hésité. Je souris doucement et lui réponds : Je plaide coupable... Mais tu t'en doutais n'est ce pas ?. Ses lèvres revinrent se poser sur les miennes dans un doux baiser. C'était allé très vite. Nous nous connaissons que depuis quelques minutes, mais voilà la magie du Speed Dating. Tout peut s'enchainer à une vitesse folle. J'ignore encore comment va se finir la soirée. Est ce que je vais repartir seul, ou dans les bras de ce jeune homme séduisant au regard de braise ? Dieu seul le sait. Je penche plus pour la deuxième possibilité. La solitude me convient, mais ça a ses limites. Parler à soi même n'a rien de très excitant. Le jeune homme me demanda alors ce que j'avais prévu de faire pour terminer cette soirée, ce à quoi je lui réponds, un sourire coquin aux lèvres, en faisant marcher mes doigts sur son torse : Hum... J'avoue que je suis indécis... Jusqu'où crois tu pouvoir m'emmener ?
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Le premier baiser qu’ils partagent à des airs de promesses éphémères, d’impulsion curieuse formée par une attirance jamais exploitée, et un frêle accent de culpabilité, d’hésitation condamnable, flotte entre leurs lèvres nouées ; le geste était audacieux, mûrement réfléchi mais ô combien risqué, pour tous les deux. L’aveu, le baiser, les mains qui s’enlacent, les sourires qui s’entrechoquent, les regards qui se fondent : quand bien même l’euphorie ne dure qu’une nuit, Ezekiel se dit que cette rencontre, formulée par cette grande horloge du temps que l’on nomme destin, n’est pas le fruit du hasard. Toi. Moi. Nous. L’hésitation ne conduit point à un chemin rancunier, si bien que le mutant se contente d’hausser finement ses épaules tout en tirant davantage sur les hanches du bellâtre pour le rapprocher de lui, parce qu’il est encore trop loin, parce qu’il ne sera jamais assez près, parce qu’il adore l’effleurer mais qu’il souhaite davantage, sentir sa peau contre la sienne, son odeur sous sa respiration et son visage comme paysage. Un sourire mutin et tendre aux lèvres, il baisse un instant le menton sans jamais accorder un seul regard aux personnes autour d’eux, bien trop préoccupé par celui qui est maintenu dans son étreinte, lui soufflant alors d’une voix câline : « J’y ai pensé… Mais je savais que tu prendrais la bonne décision. » Présomptueux, il penche son menton sur le côté tout en renvoyant légèrement ses yeux vers le plafond durant quelques secondes, avant de revenir auprès de lui, les yeux aimantés, le coeur aveuglé. Lentement, ses premières phalanges remontent le long de son torse qu’on devine musclé pour grimper jusqu’à sa nuque, l’enlaçant sous la curieuse reflexion du voyage de cette nuit ; la question le fait d’abord soupirer, non pas d’hésitation mais d’incertitude, et il se surprend à rester silencieux les premiers instants, ne sachant que répondre. Il l’observe, le parcourt du regard comme on admire un tableau de grand maître, sans faire mouvoir ses lèvres statiques. Les mots, eux, chevauchent sa pensée tandis qu’il tend à formuler une réponse d’abord interne, puis murmurer sans fioriture, sans taquinerie ni malice, avec une simplicité presque douce : « Au bout du monde. » Il manque de préciser si tu le souhaites mais se ravise au dernier moment, préférant arquer l’un de ses sourcils d’un air interrogateur avec un sourire qui l’est tout autant.
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Un petit moment d’incompréhension pu se lire sur mon visage à l’évocation d’un saladier, dont j’avais décidément bien du mal à comprendre le sens. Vu l’état de Mindee, elle avait du ingurgiter une grande quantité d’alcool en peu de temps, car elle n’avait bu qu’un seul verre ou presque le temps de nos dix minutes passées ensemble.
Puis, chose étrange. Une fois au bar, les deux sœurs parlèrent en même temps, avec la même voix et exactement les mêmes mots. M’expliquer quelque chose ? Qu’y avait-il de si grave pour que les deux jumelles me regardent et me parlent de la sorte ?
Mes bras se croisèrent par instinct, attendant le verdict puis un petit éclair de malice passa dans mon regard lorsque Mindee avoua sa véritable nature et la nature de sa mutation. Télépathe ! Bon ce n’était pas comme si je n’avais pas eu l’habitude.
Un fin sourire étira mes lèvres quand Phoebe visiblement aussi mal à l’aise que sa sœur au sijet de ce qui c’était passé dans les toilettes devint rose en évoquant notre petite … Comment dire ? Notre petite discussion dans les toilettes.
Je les laissais tout de même continuer parler car je voyais bien que je ne pourrais les couper. Elles semblaient déjà avoir pris leur courage à deux mains pour m’avouer, et leur génotype particulier, et, l’attirance visible de Mindee pour moi.
Cependant, la suite du discours me surpris grandement. Mais je me retins de laisser échapper le rire qui me brulait les lèvres … Mes pauvres petites blondinettes ….
- J’en déduis qu’une autre d’entre vous se cache quelque part …
Répondis-je simplement en levant les yeux vers le plafond en raison du prénom de la troisième sœur qui semblait être encore à couvert pour la soirée.
- Quant à vos … particularités. Faites attention à qui vous révélez votre véritable nature. Les temps peuvent être sombres pour les mutants.
Ajoutais-je alors que mon regard passa du bleu au jaune au bleu à nouveau en quelques secondes à peine, juste suffisamment pour leur laisser le temps d’apercevoir ce subtil changement. Par contre l’avant dernière révélation, me fit hausser grandement les sourcils.
- Je ne compte absolument abuser de Mindee rassurez vous toutes les … deux ou trois … !
Précisais-je alors que ma tête se penchait vers le côté pour rebondir quant à la partie diamant.
- En diamant ? Vous êtes métamorphe et télépathe ?
Demandais-je d’une voix un peu plus basse que la normale pour que leur identité ne soit pas revélé aux yeux de tous, on ne savait jamais qui pouvait trainer dans ce bar, des criminels, des forces de l’ordre, des anti-mutants ou autres.
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