Dimanche 6 octobre 2024, 10h27 Dix minutes avant le drame
Le zoo de Central Park avait ceci d'agréable qu'il était facile de le visiter à l'improviste, car les entrées étaient peu coûteuse et la visite relativement courte, suffisamment pour occuper une heure ou deux selon les visiteurs. Le parc organisait aussi régulièrement des petits événements comme des expositions, des vernissages et quelques spectacles.
Ce dimanche, cependant, rien de tout cela n'était prévu. Le parc était simplement ouvert au public, et ce malgré quelques écologistes et protecteurs d'animaux qui faisaient le pied-de-grue devant l'entrée, menant une discussion animée avec le vigile dont la patience était mise à rude épreuve.
À l'intérieur du parc, les visiteurs étaient relativement nombreux en raison du beau temps qui, en cette saison, ne durait guère longtemps. Les employés du zoo aussi étaient présents, mais tous présentaient des symptômes assez semblables de fatigue et de stress, même si la plupart tâchaient de faire bonne figure face aux visiteurs.
Et en termes de stress, les animaux du parc ne semblaient pas non plus au meilleur de leur forme. Les otaries qui occupaient le bassin central du parc étaient la plupart du temps dans l'eau, ne réagissant même pas aux enfants qui tapotaient contre leur bassin, semblant guetter quelque chose sans qu'on puisse deviner quoi.
Dans la serre tropicale, même les serpents semblaient s'agiter dans leur vivarium, allant et venant en se figeant parfois, les yeux grands ouverts et la gueule prête à mordre. Même le féroce Grizzly au bout du parc allait et venait nerveusement, se relevant parfois de toute sa hauteur pour scruter l'horizon.
La constatation la plus flagrante de ce mal-être étrange restait le zoo des enfants : plusieurs bambins pleuraient dans les jambes de parents furieux qui cherchaient à qui se plaindre d'avoir vu leur enfant se faire mordre par une chèvre ou pincer par un canard. Les employés aux environs tâchaient désespérément d'éviter ces rencontres, même si certains se montrèrent bien plus efficaces que d'autres.
En résumé, quelque chose n'allait pas dans le parc, et les employés semblaient en avoir conscience même s'ils tâchaient de faire comme si de rien n'était...
HRP:
Voici le post d'introduction, je vous laisse un tour pour décrire un peu ce que votre perso fait là et tout ce que vous voulez mettre, l'événement démarre à mon prochain passage
Voici aussi le plan du parc pour que vous ayez une idée de sa configuration et de ce que vous pouvez y trouver
Hier a déjà été surprenant, depuis l’interview surprise qui n’aurait pas dû me surprendre à la rencontre surprise avec l’Elsa qui n’aurait pas dû me surprendre non plus mais m’a surprise deux fois : car je n’avais pas réalisé que j’aurai dû m’y attendre puis car la raison pour laquelle j’aurai dû m’y attendre n’était pas la réelle raison de sa présence. Heureusement, le diner chez Mike s’est à peu près passé comme prévu. S’il y a trois choses à en retenir, c’est que son duplex avec vue sur Central Park était magnifique, qu’il ne sera pas aussi disponible que j’en ai besoin pour mon spectacle d’Halloween et que ma paire de deux et moi avions trop bu pour reprendre la route. Juste le volant, c’était déjà pas conseillé. L’avantage d’un bus de tournée c’est qu’on peut aussi faire du surplace avec ! Après, le matin venu, j’ai préféré aller balader. J’ai encore une soirée ce soir mais je dois avouer que l’air de la Maison des Jardins me manque. Tout en préférant Flushing Meadow Park à Central Park, j’étais littéralement aux pieds de ce dernier alors je suis allée y avoir la réciproque.
C’est d’ailleurs ce qui m’a fait me détourner de l’idée d’une balade en calèche, le service étant proposé à côté du monument Simon Bolivar. Figure emblématique de l’Amérique latine, je me suis dit qu’ils auraient au moins pu lui faire une statue. Pas comme si la CIA avait mis le bazar dans son héritage, quoi. Surtout qu’un peu plus loin, genre une douzaine de mètres, il y a effectivement la statue de José Julián Martí ; lui, je le connaissais pas. J’ai cru qu’il s’agissait de José de San Martin, compatriote de Bolivar, mais la plaque m’a appris qu’il s’agissait d’un héros national cubain. Le thème de la liberté était là et, après un passage au Cop Cot pour en admirer l’architecture boisée, j’ai fait suffisamment d’association d’idées pour avoir envie de faire un tour au zoo. Comment ça, c’est du sarcasme ?
On a traversé Hallett Nature Sanctuary puis le Gapstow Bridge et enfin l’Inscope Arch. J’ai beaucoup aimé le concept du pont et de l’arche : on passe dessus puis dessous les caillots ! Non, je n’ai pas de gueule de bois. Les lunettes de soleil ne sont pas là pour ça, c’est que le temps n’arrive pas à se décider entre semi-beau et entièrement beau. Quand aux cheveux qui tirent, c’est juste que j’arrive pas à mettre ma queue de cheval correctement. Celle-ci tombe sur un trench-coat bleu royal, autant que moi tant dans la royauté que dans la préparation aux aléas climatiques. Il s’ouvre sur un t-shirt noir à col en V faisant décolleté et sur un jeans couleurs jeans et matériau jeans ; un jeans, quoi. Celui-ci re-disparait sous la surprise de la cheffe : des bottes montantes sans talons ! Mes bottes de marche, les noires pour aller avec le haut. Noires comme mon sac à main, d’ailleurs, large et de cuir. Il m’en a fallu un gros pour la bouteille d’eau. Et les carnets.
Nathan est beaucoup plus frai que moi, il faut dire qu’il a fait l’armée. Comme il l’a dit lui-même : "l’avantage d’avoir des Travaux d’Intérêt Généraux trois fois par jour, c’est que tu peux dormir dans les toilettes une fois de retour de quartier libre. La pièce sera toujours plus propre que toi. En plus, quand tu dors dans les chiottes, le gradé qui vient te réveiller à 6h du matin ne peut pas renverser ton lit avec toi dessus !" A la place, ils mettent des coups de pied. C’est pour ça qu’il faut aller mourir dans le WC le plus éloigné de la porte, de préférence à plusieurs : ça donne une chance d’être réveillé à temps pour être au garde-à-vous quand le mec arrive à soi. On peut dire ce qu’on veut des militaires, généralement ils ont l’esprit pratique.
Enzo aussi a fait l’armée mais pas aussi longtemps. Ça se voit. Comme Nathan et moi, il a la tenue décontractée d’une veste longue, d’un t-shirt et d’un jeans. Contrairement à Nathan et moi, il a des lunettes de soleil. Comment ça, j’en ai aussi ? Chut. On n’est pas dans le même état. Lui, je suis sur qu’il réfléchit à la négociation de demain, vis-à-vis de mon futur post à OBIF. Moi… disons que 3 des 4 voix dans ma tête veulent dormir tandis que la dernière se demande si les pingouins ont des genoux. Déjà, il faut établir ce qu’on entendu par "pingouins". S’agit-il des "pingouins" en langue anglaise, soit l’ordre des Sphénisciformes aussi appelé les manchots, ou bien des vrais pingouins, dont la seule espèce encore vivante est l’Alca torda ? Voilà la raison pour laquelle, après avoir regardé les lions de mer pour vérifier qu’ils étaient bien cachés, mes deux deux et moi-même sommes allés jusqu’à Harbor Seals afin de regarder les pingouins et les oiseaux de mer.
A l’intérieur de la galerie vitrée, je remercie ma Chance d’avoir un banc libre et m’y installe. Mon duo de part et d’autre puis mes lunettes sur le front, je sors mon carnet à spirales de mon sac puis mon critérium des spirales. Enzo s’en va sur son téléphone tandis que Nathan fait des allers-retours, du regard, entre les oiseaux agités, les touristes agités et moi.
« Ils ont pas l’air chaud à ce que tu les dessines, finit-il par me dire après plusieurs minutes.
- Non, en effet, lui confirme-je avec un dessin anatomiste peu avancé.
- Tu fais quoi ?
- J’essais de savoir s’ils ont des genoux. Et toi ?
- Je m’ennuie.
- Fais comme Zo, va sur ton téléphone.
- Bonne idée, confirme-t-il avec un sourire avant d’extirper son smartphone et de l’approche de ses lèvres. Okay Google, est-ce que les pingouins ont des genoux ? »
Levant le nez de mon dessin, je suis outrée. Le pire étant que le téléphone lui répond ! Les pingouins et les manchots ont des genoux, bien cachés derrière leur épaisse fourrure. Ils sont fins, relevés et dissimulés de sorte que lorsqu'on les voit marcher, nous avons l'impression que leurs pattes sont raides comme des piquets. Néanmoins, leurs squelettes ne laissent place à aucun doute.
« Ça y est, je m’ennuis plus, me dit-il, fier de son esprit pratique de militaire…
- Non, en effet, lui confirme-je avec un dessin anatomiste peu avancé et un blasement exagéré. Tu m’ennuis à la place.
- Causalité ?
- Cause alité. »
Le laissant réfléchir à mon mélange de "cause toujours" et "va te coucher" qui n’est pas forcément simple à comprendre, je range mon critérium dans les spirales puis le carnet à spirales dans mon sac à main. Avec les mains, évidemment.
« On repart, demande Enzo, levant les yeux de son téléphone.
- Oui, Jo m’ennuis et je fais partager, confirme-je en récupérant les poignées de cuir.
- Ne me remerciez pas, c’est un plaisir.
- Partagé ?
- Allez les compères, ça serait bête que je vous perde et qu’il ne reste que la première partie pour vous désigner. »
On ricane à trois alors que je me lève puis remet mes lunettes de soleil sur mon nez. S’ils veulent jouer aux gamins, on va aller dans l’espace dédié. Peut-être que les animaux y seront plus faciles d’approche, même si le festival familial risque de m’apporter quelques appréhensions vis-à-vis de mes enjeux à venir. Symbolique, quand tu nous tiens.
En théorie, mes dimanches matins étaient principalement consacrés à une seule et unique chose : DORMIR. Et Dieu sait que j’en aurai bien eu besoin. Mais j’avais tout autre chose à faire. Après avoir passé la nuit dans une chambre d’hôtel de, peut-être mon futur quartier, j’avais proposé au jeune Kurt de venir faire un tour au zoo avec moi. Cela faisait un petit moment que nous n’avions rien fait tout les deux, et … Je m’étais dis qu’une petite balade au zoo pouvait être sympa et nous occuper toute la matinée. J’essayais de consacrer un peu de temps à chacun de mes élèves mais … Ce n’était toujours évident, et je … favorisais sans absolument aucune honte ceux avec qui je m’entendais bien.
La veille au soir j’avais donc proposé à Kurt de me rejoindre là-bas sur les coups de 10h00. Une photo de l’entrée envoyée sur son téléphone, un buisson où il pourrait surement apparaitre tranquillement, et nous voilà parti à parcourir les allées du zoo en commençant par la volière. Le temps de prendre les billets, d’acheter de quoi boire et grignoter potentiellement, mais à l’abri du regard des animaux, nous rentrions dans la volière, mes sourcils se fronçant en observant l’étrange comportement des oiseaux. Pour avoir de très nombreuses fois pris leur apparence et en avoir appris un peu plus sur eux, je pinçais mes lèvres.
Certains hurlaient à la mort, à chaque fois qu’un visiteur entrait dans la serre, et d’autres c’était tous agglutinés sur le même arbre. Comme s’ils faisaient front contre quelque chose d’invisible que nous ne pouvions voir avec nos yeux.
- Etrange….
Dis-je alors que je montrais à Kurt, à l’aide de mon bras tous les oiseaux regroupés. Alors qu’un ara blanc vint se poser sur ma main pour ma plus grande surprise. Glissant une main dans mes cheveux, coupe courte aujourd’hui, mes lèvres peintes de rouges vinrent se rejoindre sous la surprise, légèrement plissées. L’oiseau resta là à me fixer longuement sans bouger, alors que de mon côté je restais immobile également. Il me regarda avec de grands yeux avant de venir me pincer un doigt avec son bec.
Raven & Co ; N-Y City.
(c) ANAPHORE
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Les derniers évenement et attentas d'un groupe mutophobe de la fin septembre avaient beaucoup ébranlé Kurt, d'autant plus que des membres de l'institut en étaient revenus bléssés, notement Kali qu'il connaissait de vue et Professeur d'Ancanto. Il ne parvenait pas encore a s'exprimer sur le sujet, c'est pourquoi, pour éviter les question, le jeune mutant s'isolait autant qu'il pouvait, se contentant de suivre ses cours et de prendre ses repas. Le reste du temps, il le passait soit a la bibliothèque, soit dans sa chambre. C'est sans doute dans le but de lui changer les idées et de lui remonter le morale que Raven lui avait proposer une balade en ce dimanche matin, pas en tant que prof-elève, mais tout simplement entre amis.
Après un temps d'hésitation, Kurt avait accepté la proposition, non sans revêtir son apparence humaine illusoire, vérifiant si sa montre aurait une autonomie suffisante pour tenir quelques heures a l'extérieur.
"Me voila !"
Dit-il, en se téléportant a l'abris des regard a l'endroit que lui avait indiqué Raven avec une photo. Une fois sur place, le jeune homme était parvenu a se détendre un peu, bien qu'il deumeurait dans un certain mutisme, loin de son tempérament blagueur habituel, même si le fait de voire du monde lui faisait du bien. Mais que se passait-il ? L'ambiance ne semblait pas aussi légère qu'il ne s'y attendait. Pourquoi les oiseaux de la volière semblaient-il être sur le qui-vive? Etaient-il maltraités ou effrayés par quelque chose ?... Ou par lui en particulier ? Si il était certain que l'illusion était parfaite aux yeux d'un humain, mutant ou non, qu'en était-il pour les animaux qui, selon les croyances, pouvaient percevoir des choses invisible aux sens humains?
"Ca vient peut être de moi..."
Avait-il dit a l'adresse de Raven, suite au commentaire de celle ci sur le comportement étrange des oiseaux. Quand l'un d'eux vint se poser gracieusement sur la main de la jeune femme, pour pincer celle ci quelques instant après, Kurt eu le reflexe de chasser celui ci par un brusque geste de la main.
"Ou alors, c'est nous deux... ca va ta main ?"
Il remarqua avec un soulagement relatif que les résidents de la volières semblaient avoir ce comportement sauvage avec l'ensemble des visiteurs. Cela n'était pas rassurant pour autant.
"On devrais peut être les laisser tranquille et aller voire autre chose, non ?"
Proposa-il, en espérant que les autres animaux soient plus enclins a avoir de la visite
Soudainement, on commença à entendre des cris provenant de la partie ouest du zoo. D'abord, ce fut les cris des singes qui étaient de plus en plus forts et de plus en plus rauques, au point qu'on pouvait les entendre dans tout le zoo tant ils faisaient d'efforts pour se faire entendre. Ensuite, sous le brouhaha des singes, on pouvait entendre d'autres cris, humains eux. Cris qui se changèrent soudainement en hurlements.
La raison de ces cris et de la panique qui s'ensuivit étaient les léopards des neiges. Ils étaient soudainement sortis de leurs cachettes, à tout vitesse, et s'étaient jetés contre les barrières de leur enclos, semblant fuir quelque chose. Les singes avaient alors commencé leur boucan et les visiteurs avaient commencé à regarder, mal à l'aise, le spectacle dérangeant de plusieurs léopards qui se jetaient de toutes leurs forces contre les grilles, au point de se blesser volontairement pour tenter de s'échapper.
La situation devint ingérable lorsque l'un des léopards, peut-être celui qui avaient le plus de sang-froid, prit le plus d'élan possible pour grimper sur un des arbres de l'enclos et s'en servir de tremplin pour passer par dessus les barrières et retomber dans le public. Les cris poussés par les visiteurs qui réalisaient à peine la situation suffirent à provoquer l'animal qui, dans sa propre panique, se jeta sur un couple et les écartas de deux coups de griffes qui les blessèrent cruellement.
La suite fut une suite de hurlement tandis que les visiteurs présents fuyaient la scène et que le léopard continuait sa course dans les allées du zoo pour passer devant l'enclos du grizzly et des pingouins, attaquant tout ce qui pouvait se trouver sur sa route.
La présence du léopard provoquait non seulement la panique des gens, mais aussi des autres animaux qui, comme si le simple fait qu'il soit là constituait un signal, se mirent à leur tour à paniquer. Les oiseaux volaient dans tous les sens en se jetaient contre les plafonds de leurs volières, les manchots se jetaient à l'eau et tentaient d'escalader les barrières, les serpents se jetaient la tête contre la vitre de leurs vivariums en montrant leurs crocs acérés, et même le fier Grizzly commença à se jeter de toutes ses forces contre les portes de sa cage, qui supportait difficilement les assauts répétés de cette masse de muscles.
Courage, fuyons ! Petit caméo pour la loterie des 3 ans
Le Prince des Voleurs était au repos forcé depuis dix jours. A cause d'une vilaine blessure au flanc, il ne pouvait pas faire d'effort physique conséquent, et se retrouvait donc privé de ses deux activités favorites : le sexe et le cambriolage de haut vol. Il ne supportait néanmoins pas d'être inactif, et après avoir pris soin de ses hommes comme il le pouvait, les envoyant sur diverses missions en ravalant son envie d'aller avec eux, il se décida à aller se distraire.
Le zoo de Central Park avait un triple avantage : il était facilement accessible (Remy ne vivait pas très loin), il était relativement petit (il ne fallait pas plus d'une heure ou deux pour en faire le tour) et il était toujours blindé de touristes. A défaut de pouvoir participer à de grands cambriolages, Remy pouvait revenir à la base de sa profession : le vol à la tire. Il s'était donc muni d'une grande sacoche souple, qui ne tarderait pas à être remplie des portefeuilles des visiteurs inattentifs.
Il constata rapidement, pour sa plus grande joie, qu'il n'avait pas perdu la main. La chance semblait de plus être de son côté, puisque les touristes présents au zoo étaient particulièrement subjugués par les animaux. Il fallait dire que ceux-ci avaient un comportement assez inhabituel. Ils étaient pour le moins agités, ce qui permettait d'offrir du spectacle et de détourner l'attention de la main preste du voleur.
Néanmoins, quand des cris de panique commencèrent à se faire nettement entendre au niveau du pavillon des singes, Remy s'interrompit dans sa chasse aux bourses et les observa d'un air intrigué. Sa perplexité se transforma en inquiétude lorsqu'il vit les léopards des neiges se jeter avec fureur sur les grilles, comme s'ils cherchaient à s'échapper. Le Cadien n'était pas un spécialiste en bestioles, mais si des prédateurs avaient peur à ce point, c'était mauvais signe… et il ne valait probablement mieux pas rester pour découvrir ce qu'ils cherchaient à fuir.
Quand un des gros félins parvint à bondir par-dessus son enclos pour se retrouver au milieu de la foule, ce fut le signal du départ. Remy n'avait aucune compétence particulière pour gérer des animaux enragés. Il n'était pas en état de combattre, et ce n'était pas vraiment son genre de jouer les héros. D'autres le feraient à sa place, n'est-ce pas ? Avec une sacoche à moitié remplie, ce qui était déjà correct, le Prince des Voleurs suivit le flot des touristes paniqués pour prendre la sortie la plus proche.
Il y a plusieurs interprétations à ce qui suit. Peut-être suis-je au bon endroit au bon moment. Peut-être suis-je au bon endroit au mauvais moment. Peut-être suis-je au mauvais endroit au bon moment. Dans tous les cas, je suis là lorsque ça commence à crier.
J’ai à peine le temps de commencer à me retourner dans la direction du bruit que je vois l’épaule de Nathan me barrer le champ de vision et sens sa main m’amener à baisser la tête. L’autre, je le sais, est partie à sa ceinture pour chercher son Glock. Après une seconde d’hésitation, les cris s’humanisent et s’intensifient ; tout comme la pression de mon garde du corps sur moi. Il pourrait me guider à l’aveuglette, enfin sans que moi j’y vois rien. Il l’a déjà fait.
Mon sens de l’orientation m’avait fait me tourner à droite pour me diriger directement vers la ferme pédagogique. Le sens de l’orientation de Nathan, et peut-être ses opinions politiques, le fait me pousser sur cette voie. Pour sortir du bâtiment climatisé des oiseaux marins, cependant, il faut encore tourner à droite : ça, nos sens de l’orientation ne l’avaient pas prévu, puisque ça nous éloigne de notre objectif périmé. Pour le nouveau, c’est kiffe-kiffe même si on ne kiffe pas plus que le reste des gens.
Cela nous éloigne également du gros du mouvement de foule, qui se presse vers la sortie la plus directe. Tout du moins jusqu’à ce qu’on reprenne le chemin du jardin central et des lions de mer. Là, le mélange des flux paniqués et curieux va créer une nouvelle zone de danger. C’est sans doute en conscience de cela, et qu’en cas d’attaque il vaut mieux se cacher et avoir conscience de son environnement plutôt que de suivre le troupeau qui ne le fait pas, que Nathan me plaque contre le mur intérieur dès que l’angle du bâtiment est passé.
« Jafar, Jafar, j’suis coincée… »
D’après les bruits, les animaux sont pleinement d’accord avec moi mais c’est bien à eux, tête portée vers le couloir, que Nathan accorde son attention.
« 911, nous énonce Enzo, pianotant sur son téléphone à partir du moment où il est à notre côté contre le mur.
- Situation, répond Nathan, continuant d’observer en restant à couvert et ayant son arme dégainée. Je savais qu’on aurait dû demander les las’ à Rocket. »
C’est à l’idée des armes extratterrestres que je commence à réaliser qu’on est dans une situation de danger. Aucune idée de laquelle mais j’ai l’avocat aux communications et le garde du corps à la situation ainsi que les souvenirs de nos conclusions suite à mon comportement catastrophique lors de l’arrestation de Luke Hunt. Je n’étais pas assez habituée à agir sous la pression, vraisemblablement. Sans me pourrir autant qu’ils l’avaient été eux-mêmes, mes deux amis m’ont bien rappelé le principe de "entrainement difficile, action facile". L’action n’était pas le problème… enfin, je crains qu’il ne soit venu le temps de le prouver.
« 9.1.1., quelle est votre situation ?
- Gros chat berserk, répond Nathan sans regarder Enzo qui, lui part contre, le regarde un instant.
- Nous sommes au zoo de central Park, un mouvement de foule a été créé par un animal évadé et agressif. »
Dit comme ça, c’est terrible.
« Ils nous font la révolution.
- Ça va s’empirer. »
J’inspire par la bouche et expire par le nez afin de garder mon calme tout en essayant de me dégager d’un Nathan qui me protège et m’écrase de tout son corps.
« J’ai pas d’angle de tir correct et je crois que l’ours va nous la jouer mini-boss…
- Euh… »
Merci ma chance, on est à l’autre bout du couloir. J’appuis ma tête, amortie par ma queue de cheval, contre le mur en prenant une seconde d’apnée. La confiance absolue que j’ai en Nathan m’évite de paniquer alors même que je suis coincée. Néanmoins, je ne le reste pas longtemps.
Sa main droite est baissée, Glock contre la jambe, mais sa gauche s’en vient s’appuyer contre le mur. Nathan se dégage ainsi de moi pour me laisser à peu près libre de mes mouvements.
« Lu, déclare-t-il froidement sans me regarder, appelle-les. »
Ma première pensée est qu’elles ne passeront pas au travers du pelage de l’ours, qui est un grizzly d’ailleurs si ma mémoire des animaux présents est bonne. La différence ? Merci ma Chance, il monte qu’à 350kg ; soit moitié moins qu’un ours brun, qui est en troisième position des plus gros…
« Maintenant. »
Mon cœur s’accélère mais je n’ai pas réellement le temps de penser aux conséquences. Même si mes mains trembles, j’envoie la droite dans la poche intérieure de mon trench-coat et en sors mon téléphone. Un doigt me suffit à le déverrouiller et à ouvrir l’application. Puis j’hésite. J’ai une décision à prendre.
Je grimaçais légèrement ma bouche s’ouvrant en forme de « o » sous la surprise lorsque le bec du perroquet se referma sur mon doigt. Je secouais la main vivement et heureusement Kurt d’un geste vif de la main, réussi à chasser l’oiseau. Mes sourcils se froncèrent alors que je regardais le mutant bleu, enfin d’origine bleue en secouant la tête.
- Je ne pense pas que cela vienne de toi ou de moi. Habituellement les animaux ne réagissent pas de la sorte en nous voyant.
Le comportement des animaux était vraiment très très étrange, et alors que nous quittions la volière pour nous diriger vers les otaries, des cris résonnèrent. En plus des cris des différents animaux celui du l’animal le plus dangereux du monde se fit entendre : l’homme.
Des dizaines d’humains arrivèrent en courant dans notre direction, et non pas parce qu’ils semblaient contents. Ils avaient l’air terrifiés, certains poussaient des cris de terreur et bousculaient tout sur leur passage, y compris nous.
Plusieurs personnes passèrent entre nous nous poussant presque. Si je n’avais d’ailleurs pas un sens de l’équilibre défiant toute concurrence, je serais surement tombée par terre. Plus loin, une femme arriva avec des traces de sang sur son tee-shirt blanc autrefois immaculé. Visiblement ce n’était pas le sien. C’était déjà. Mais il se passait quelque chose qui n’était pas normal.
Je n’arrivais pas à comprendre quel était le problème mais je tournais la tête à la recherche du mutant téléporteur et d’un coup de tête, je lui indiquais la direction d’où tout le monde semblait vouloir fuir.
- Allons ’y !
Exactement celle dans laquelle je me rendais en courant. Peut-être que cette fois ci, je pourrais faire quelque chose. Enceinte ou pas. J’étais moi aussi un animal dangereux, et surtout prête à sortir les griffes.
Raven & Co ; N-Y City.
(c) ANAPHORE
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Les parole de Raven se voulaient rassurantes et elles l'étaient sur un point personnel propre au jeune mutant, mais elle avaient malgré tout quelque chose d'inquiétant, confirmant que les animaux avaient un comportement anormale.
"Quelque chose d'autre doit les perturber alors..."
Il n'eu pas le temps de réfléchir d'avantage qu'une certaine agitation se fit entendre. Après quelques instants d'observation, Kurt compris que c'était en fait un réel mouvement de panique qui s'était emparé d'une bonne partie du zoo, et allait bientôt s'étendre à la totalité de l'établissement. Il ne tarda pas à en comprendre la raison en voyant que la foule fuyait un léopard qui avait échappé à son enclos...
"Raven, regarde!"
Ne suivant que ses réflexes fulgurants, le jeune homme alla dans le sens contraire de la foule, puis se téléporta derrière le léopard, plaquant celui ci au sol avant de le téléporter à l'écart de la foule, une fois, deux fois, trois fois... jusqu'à désorienter l'animal qui pu finalement être maîtrisé à l'aide de fléchette anesthésiantes et ramené sans son enclos
A ce moment la, lors d'une téléportation hasardeuse, Lucy, Nathan et Enzo avaient pu voire un jeune homme brun et filiforme a peau claire luter quelques instants avec le léopard et devenir tout bleu suite à un choc de son bras contre le sol, mais lui et l'animal avaient disparut l'instant d'après dans un petit nuage de fumée bleutée. Au moment ou tout semblait rentré dans l'ordre, un regard en direction d'un Grizzly lui fit comprendre que non, alors qu'il se tournait vers Raven:
Peu de gens dans la foule en panique avaient eu le sang-froid nécessaire pour appeler le 911 et décrire ne serait-ce que succinctement la situation. Et les cris cumulés des singes et des gens appuyaient son propos sans qu'il n'ait besoin d'insister : il y avait urgence.
"Nous vous envoyons des secours." commença la standardiste qui commença ensuite à donner des instructions, "limitez autant que possible les gestes brusques et les cris, si possible, réfugiez-vous dans un des bâtiments et fermez la porte. Les secours seront là dès que possible."
La standardiste aurait voulu rester en ligne, mais désormais les coups de téléphone se multipliaient et elle fut contrainte de raccrocher, non sans un dernier conseil concernant le fait d'éviter de tourner le dos à un prédateur sauvage.
Le léopard évadé, de son côté, fut totalement désorienté par les téléportations successives de Kurt, bien assez pour qu'il se retrouve complètement groggy une fois dans son enclos. Pourtant, cela n'arrêta pas ses compagnons qui, après avoir vu celui-là grimper, avaient saisi l'astuce et commençaient à leur tour à sauter par dessus leur barrière à l'aide de l'arbre !
Les singes hurlaient désormais si fort qu'ils couvraient les cris de la foule qui s'éparpillait désormais assez pour laisser du passage. Un œil attentif put remarquer que l'eau de leur bassin avait diminué de moitié, et que les singes s'agglutinaient le plus haut possible tout en hurlant de toutes leurs forces. Certains, plus courageux que d'autres, avaient même saisi des branches ou osaient descendre ramasser des cailloux pour les lancer sauvagement dans l'eau, avant de remonter se blottir contre les autres.
Du côté des terrariums tropicaux, on entendit un bruit de verre brisé : un python royal venait de s'échapper grâce à la chute malencontreuse d'un des visiteurs qui avait brisé la vitre avant de son terrarium. Le grand serpent d'un bon mètre vingt était blessé par les éclats de verre mais ne s'en préoccupait pas, occupé qu'il était à fuir l'endroit et à mordre quiconque lui barrait la route. Heureusement, les pythons n'étaient pas venimeux, ce qui n'était pas le cas des sept cobras qui observaient l'évadés avec envie par le vitre voisine qui, elle, avait échappé à la casse.
Les otaries qui occupaient l'enclos central du parc s'étaient à leur tour agitées, fuyant leur eau naturelle pour tenter elles aussi d'enfoncer les barreaux des barrières. Elles s'y mettaient en tel nombre et avec une telle force que leur poids seul suffisait à faire doucement mais sûrement ployer la barrière, les rapprochant petit à petit de la liberté.
Les employés du parc, du moins ceux qui n'avaient pas rejoint la foule pour fuir le parc, étaient désemparés face à cette situation sans précédent, à l'exception de quelques soigneurs expérimentés qui tentaient tant bien que mal de calmer les animaux qui cherchaient à fuir, en particulier le grizzly qui n'était pas décidé à céder malgré le sang qui coulait désormais abondamment sur sa tête et ses griffes, tant il se lançait puissamment contre la barrière qui ne tarderait sans doute pas à céder sous ses assauts.
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