Une fois à l'intérieur, Alice se figea. Elle assistait à une scène nouvelle pour elle. Une scène ou la mort avait frapper. Des cadavres à l'intérieur, visiblement il n'y avait plus personne à l'intérieur. La jeune mutante se hâta de ressortir, son ventre faisant des nœuds tandis qu'elle faisait un effort clair pour ne pas rendre son diner.
Inspirer.
Expirer. Et réfléchir.
Les coups de feu résonnaient encore dehors, sans doute les tireurs sur les toits qui tiraient désormais à vue. Quand soudain, une sirène résonne avant qu'un bruit sourd ne s'ensuive et le son rassurant de la voiture officielle ne prenne une sale tournure. Un accident. Surement pas involontaire. La jeune Booster accéllère pour sortir, se plaçant à couvert avant de se figer. Ressentant un contact qu'elle aurait souhaiter ne plus ressentir.
Un télépathe. Dans sa tête. Sa première pensée, terrorisée fut qu'Ethan soit revenu dans sa vue pour se venger ou la manipuler à nouveau. Puis elle se fige. Yukio ? Yukio était ici ? Elle faisait diversion ?
...HE ! TELEPATHE ! TU PEUT PREVENIR YUKIO QUE JE VAIS UTILISER MON BOOST SUR ELLE ?! CA VA RENFORCER SES POUVOIRS PAR TROIS !
La jeune femme, forte d'un nouvel objectif jette un regard vers la rue, cherchant des couverts pour se rapprocher de Yukio qui faisait... Un spectacle son et lumière. Visiblement sa mutation se basait sur l'électricité. Elle commença à courir, tête basse pour se rapprocher de la petite Licorne, trouvant un couvert avant de la fixer.
Boost. Triple.
Elle fixe Yukio, étendant sa mutation vers elle pour accroitre la puissance de la Licorne, bien sur elle se fatiguera plus vite, mais Alice reste prête à intervenir pour la saisir et la placer à couvert si elle la vois faiblir ou s'effondrer...
Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
Une fois que la blonde nommée Lily, et les secouristes arrivés les premiers sur les lieux sont abattus sommairement d’une balle ou plusieurs pour certains, les deux héritiers se séparent pour prendre chacun une aile de l’ambulance, avançant les genoux fléchis et l’arme braquée vers l’avant, ouvrant les portières en un même mouvement pour surprendre de potentiels secouristes restés à l’intérieur : personne. Ils échangent alors un regard entendu et complice avant de revenir sur leurs pas, cherchant la fameuse brune ayant grimpé sur les toits pour leur échapper… Où est-elle ? Les héritiers masqués continuent de la chercher, essayant de la surprendre au détour d’une ruelle mais, c’est elle qui leur tombe dessus comme la misère sur le monde, les abattant à l’aide d’une lame tranchante ne leur laissant aucune chance de survie. Misérablement, perdant leur sang, ils s’effondrent sur le bitume dans un dernier râle de douleur, un dernier souffle de vie avant de s’éteindre. Ils ont mené le combat acharné jusqu’au bout, ils sont morts en guerriers, en héros pour leur cause : ils ont certes perdu la vie mais ils ont accompli leur mission. Ils ont fait le plus de morts possibles parmi les mutants.
Mais de l’autre côté de la ruelle, devant le night-club, la guerre n’est pas tout à fait fini : si les agents présents sur le sol ont été abattus par Azilys, s’entretuant sous la volonté de la mutante désormais blessée à la cuisse, les balles fusent depuis les toits, sans qu’on ne puisse en discerner la source. Cachés, les tireurs longue-distance s’affairent à viser avec précision et acharnement les mutants à leur portée ; ils sont à l’aise dans ce combat inégal, à distance avec leurs victimes, dissimulés sur les toits. Ils ne communiquent pas entre eux, ils pourraient mais ils ne le font pas puisqu’ils connaissent leur mission sur le bout des doigts, ils savent ce qu’ils ont à faire et comment le faire alors ils n’hésitent pas une seule seconde à presser la détente lorsqu’ils ont un mutant ou une mutante dans leur viseur, même si parfois la balle semble être déviée de sa trajectoire par une volonté mystique : et la scène terrible se poursuit jusqu’à ce que l’une d’entre eux démontre un potentiel d’énergie étonnant et terrifiant, si bien que, durant quelques secondes, ils arrêtent de tirer sur la foule de rescapés. « Qu’est-ce qu’elle fout ?! » Demande un sniper, sa voix colérique se répercutant dans les oreillettes de ses compères qui ne savent plus tellement quoi faire : tirer sur la mutante ou sur la foule ? « Explosez-lui la cervelle ! » D’un même mouvement, ils dirigent alors leur viseur vers Yukio, contre laquelle ils tirent à présent, dans l’espoir de la mettre hors d’état de nuire une bonne fois pour toutes.
Mais en faisant cela, ne permettaient-ils indirectement aux autres mutants de prendre la fuite ?
Lorsque les premiers arrivent aux abords des voitures de police, comme Azilys, ils sont immédiatement pris en charge par les équipes de secouristes, atterrés d’assister à une scène qui ressemble à une attaque terroriste. « Mademoiselle ? Vous m’entendez ? » Un policier s’agenouille devant Azilys pour l’aider à s’allonger à l’arrière de leur voiture, voulant à tout prix la mettre à l’abris d’une potentielle nouvelle attaque. « Il nous faut des renforts ! » Crie-t-il à ses collègues tandis qu’il parcourt les toits du regard, fronçant ses sourcils mais se tenant toujours devant la portière d’Azilys pour la protéger. Puis il se retourne vers les ambulances plus en arrière pour leur crier, en faisant de grands gestes alarmistes : « Il y a plusieurs blessés ! Venez vite ! » Il est prêt à porter la rousse blessée jusqu’aux secours s’il le faut mais… Pour les autres ? Thomas a choisi ce métier pour sauver des vies, être utile, et il n’a pas assez d’années de service pour être habitué à l’horreur qui se joue devant lui ; trop jeune, il attend les ordres en essayant de maintenir le danger à l’écart de sa protégée.
La riposte est violente de la part des mutants attaqués ; les héritiers ne sont plus que quelques uns à oeuvrer sur les toits. La défaite est proche mais ils continuent de lutter, ils le feront jusqu'au bout, rien ne les arrêtera. Sauf la mort.
La culpabilité de Sif. La perte d’Asgard. J’en apprends beaucoup sur les faux dieux vénérés par les païens d’Europe du Nord. La guérison par l’amour, tout éphémère soit-il. Je respecte cela. Malgré la douleur, je ne peux retenir un sourire à l’idée que les Asgardiens soient incapables d’expérimenter les émotions avec autant d’intensité que les humains ; idées provenant de Sif, non de moi, et signifiant qu’elle-même n’est pas capable d’aimer Azael comme celle-ci l’aime. Un effet du temps, de l’expérience que tout vient à passer. Sauf soi. Néanmoins, Sif est dépendante : dépendante d’une femme qui travaille à l’Institut et ne doit donc pas la voir régulièrement. Cette situation me rend curieux, il faudra que je m’y intéresse de plus près. Plus tard.
(Sif vous remercie pour le poignard.)
La pensée devrait perturber Azilys mais la faire sourire également. C’est important de sourire, surtout dans ces situations. Situation qui empire pour les héritiers, leur faiblesse humaine les laissant aisément se faire massacrer, et s’améliorer pour nous. Surtout avec le renfort téléporteur de Sif. Ah, les vidéos. Les gens sont désormais plus intéressés par filmer les choses que se mettre à l’abri ou apporter leur aide. Cette époque crée réellement des dégénérés qui n’auraient survécus à aucune autre.
Néanmoins, d’avoir une Sif mobile permettra de l’exploiter comme le cavalier, plus comme le pion. Contrôle du terrain.
Restez en sureté, Sif. Je me charge du plan pour vous ; en espérant que vous le suiviez.
Yukio. Le contact est pris avec des forces de l’ordre qui n’auront qu’un impact mineur sur la fin de cette confrontation. L’obsolescence de leurs capacités, tout simplement. Le fait d’une nouvelle diversion tout en son et lumière maintient mon sourire sur nos lèvres, Azilys, malgré la difficulté. Va-t-elle y survivre ? Plus important encore : comment utiliser au mieux cette diversion ?
Nous ne sommes plus en état. Malgré vos pensées dont l’impertinence amuse les miennes, depuis la réalisation que nous sommes en une irrattrapable robe jusqu’à la transmission destinée à votre victime, force est de constater que votre coup d’éclat est fait. Aux autres à présent.
Perdant le sourire alors que vous m’infligez les douleurs demandées et nécessaires à ce que vous ne gardiez de séquelles, je me concentre néanmoins à continuer notre tâche de coordination d’une équipe qui ressemble enfin à quelque chose. Dernière arrivée mais première à soutenir, Alice me fera sourire par sa demande s’il n’y avait pas les souvenirs de l’abus de sa précédente rencontre avec un télépathe et la douleur de l’opération pour m’en empêcher.
(Yukio, vos pouvoirs vont être temporairement triplés. Continuez à faire diversion le plus longtemps possible.)
(Sif, profitez de la diversion pour utiliser votre téléportation afin de rejoindre les différentes positions des tireurs embusqués et neutralisez-les.)
(Alice, continuez de soutenir Yukio jusqu’à mon signal.)
Azilys, vous me pardonnerez de me faire encore une fois passer pour vous. Une rousse télépathe et télékinésiste, quelque chose me dit que c’est un classique. Bon, lorsqu’elle rit face à la douleur qu’elle s’inflige dans une opération faite sur elle-même, c’est surtout inquiétant. Nos esprits battent la campagne, comme vous le pensez, mais tant qu’ils n’y trouvent pas des fraises ou des pommes, cela me va.
(Tu restes avec moi jusqu’à ce que j’arrive à la voiture ?)
(Et même après. Je vais avoir besoin de garder le contrôle de ton corps entre quinze et vingt minutes le temps de te soigner complètement. Si tu préfères les passer dans l’inconscience, c’est possible. Je te promets que tu te réveilleras.)
Oui, j’ai tutoyé cette fois. Ça ne m’est pas naturel mais la douleur a ces petits effets de mimétisme social afin de survivre. Et en parlant de cela, je tourne nos yeux vers le policier qui vient vous parler, Azilys, tout en vous laissez me dicter ce que je dois lui répondre. Nous ne devons pas nous éloigner trop de la scène, sans quoi j’aurai plus d’efforts à fournir pour maintenir le contact, mais les choses devraient bientôt se terminer ; si Sif en termine avec les Héritiers.
La réponse de son colocataire mental lui mit du baume au cœur en ces temps plus que difficile pour elle. Même si, contrairement à bien d’autres victimes de cette boucherie, elle était accoutumée à voir les conséquences des actes de violences, les blessés qui parfois ne survivait pas, la terreur dans leurs yeux, la douleur incommensurables de leurs proches, c’était la première fois qu’elle se trouvait au centre de l’action, et surtout la première fois qu’elle avait du sang sur les mains, fusse le sang des terroristes ou de leurs alliés dans le rang des mutants. Pour quelqu’un comme elle, qui n’avait même jamais pris part à une altercation, c’était un traumatisme. Un traumatisme, qui elle le savait, allait la changer profondément. Une culpabilité aussi, celle d’avoir échouée à sauver, celle d’avoir pris des vies, et de l’avoir fait de façon aussi brutale.
Au moment où elle se laissa tomber derrière le véhicule de police, son regard accrocha la silhouette du sniper toujours suspendu à son antenne, le crâne traversé de part en part par une épaisse tige de métal. Et elle savait que c’était elle qui avait fait ça. Elle ne pouvait pas se défausser sur son ami intérieur. Il lui avait permis de supporter la douleur physique, il lui avait donné la confiance qui lui manquait pour exploiter tout le potentiel de son don, qu’il avait agrémenté d’un nouveau, mais il ne l’avait pas contrainte à quoi que ce soit. Ces morts étaient les siens. Et même si les circonstances étaient plus que particulières, que c’était eux ou elle, réaliser qu’elle avait en elle une telle violence, la capacité à tuer sans états d’âme, et même, encore pire, à en retirer un sentiment de satisfaction, la perturbait profondément.
Là, tout de suite, elle aurait voulu pouvoir se blottir dans les bras de quelqu’un, trouver un peu de réconfort et de sécurité. Entendre une voix douce et rassurante lui souffler à l’oreille que tout irai bien, mais le moment pour ça n’était pas encore venu, et peut-être ne viendrait-il jamais. Elle réalisa qu’elle en voulait à Zemo de ne pas avoir été à ses cotés lors de cette soirée funestes, lui reprochant presque les évènements qui venait de se produire, comme s’il en était responsable.
A cet instant, elle le haïssait autant qu’elle l’aimait, et autant qu’elle haïssait celle qu’elle était devenue par la forces des choses. Elle qui avait toujours était plutôt discrète sur sa mutation, qui avait toujours essayer de rester sous les radars allait se retrouver sous les feux des projecteurs. Elle ne doutait pas que, déjà, des vidéos des évènements avaient du commencer à circuler sur les réseaux sociaux. Elle espérant sans vraiment y croire qu’elle n’apparaissait pas dessus. Une rouquine utilisant ses pouvoirs pour tuer des gens, même en légitime défense, ça allait forcément rappeler quelques mauvais souvenirs à certains.
Cette fois, le SHIELD allait mettre son dossier, celui là même qu’Aemond lui avait assuré avoir fait détruire, sur le haut de la pile, avec la mention « dangereuse » en majuscule, en gras et en rouge. Elle ne pourrait plus faire un pas sans que cette organisation en soit informée, tout ça parce que ce soir elle n’avait pas eu d’autre choix que de s’exposer pour tenter de sauver ceux qui pouvaient l’être.
Elle suivit distraitement les instructions que son invité donnait à leurs alliés avec sa voix, et cligna des yeux, hagarde, comme si elle se réveillait d’un sommeil agité, lorsqu’une voix douce et soucieuse l’interpella.
Mon dieu, ce flic ne devait même pas avoir l’âge légal pour acheter de l’alcool. Un gamin, à peine sorti de l’adolescence, qui regardait autour de lui effaré, affolé, tout en tentant de faire ce pourquoi il s’était engagé. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, et de la colère aussi, contre une nouvelle cible. Le SHIELD. Avec leur moyens de surveillances, leur technologie, leurs agents, ils avaient des yeux et des oreilles partout. Elle ne pouvait pas croire qu’ils aient pu ignorer qu’un tel attentat fut en préparation.
Elle prit conscience que le SHIELD n’aurait peut être pas forcément tort de se méfier d’elle. Même si ce n’était encore qu’une impression vague, brouillée par l’état de choc dans lequel elle se trouvait, elle sut qu’elle était morte elle aussi ce soir. L’Azilys qui était entrée dans le club, perdue, malheureuse se languissant d’inquiétude pour l’homme qu’elle aimait n’avait pas survécu à cette tragédie. Celle qui en était sortie quelques heures plus tard, par la fenêtre explosée, utilisant ouvertement son pouvoir, était toute autre. Et la présence au creux de son esprit de l’Ombre n’y était pour rien.
Elle serra un instant les paupières, écoutant les instructions de la voix dans sa tête. Ne pas trop s’éloigner du théâtre des évènements pour lui permettre de continuer à coordonner la riposte. Elle, elle était physiquement hors service, mais elle pouvait encore servir de relais. Elle ne pouvait pas accepter d’être emportée par les secours, pas encore.
Elle attrapa le poignet du jeune flic avec une force qu’elle n’aurait pas cru avoir, et l’obligea à s’agenouiller à sa hauteur.
« ça va. » Lui répondit-elle d’un ton qu’elle espérait plus convainquant que ce qu’il lui paraissait « J’ai juste besoin de souffler un peu. Restez avec moi encore quelques minutes. » demanda-t-elle.
« Fais ce que tu as à faire. Je m'occupe de ce gamin-là" dit-elle à son invisible compagnon. "Je vais gagner du temps pour qu'on ne m'emmène pas tant que tu as besoin de moi comme relais vers les autres." précisa-t-elle
Elle espérait que les derniers assaillants seraient rapidement mis hors d’état de nuire par Yokio et Sif. En attendant, elle s’efforça de créer un bouclier autour d’elle et du jeune flic. L’Azilys qui était venue au monde ce soir, au milieu de la douleur, du sang et de la mort, avait besoin de célébrer l’évènement en sauvant une vie.
Event “Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain.”
La diversion semblait fonctionner. Le sacrifice ne serait pas vain. Étant donné le nombre de balles qui pleuvaient sur elle, la petite Licorne était bien devenue la cible principale des tireurs. Il fallait que cela continue. Plus longtemps elle tiendrait, plus longtemps ses frères et ses sœurs pourraient s'échapper. La Guide avait de-nouveau fait irruption dans sa tête, pour lui indiquer la position des derniers tireurs. Ces derniers étaient loin, très loin, trop loin pour ses éclairs. Tomberaient-ils à court de munitions ? Improbable. Aurait-elle suffisamment de forces pour sauver sa vie une fois que ses semblables seraient en sécurité. Encore plus improbable. Le sacrifice serait nécessaire. Pour que le maximum survive, il était parfois inéluctable d'aller jusqu'au bout de certaines choses. De la tristesse ? La Licorne était si jeune. Comme beaucoup qui avaient trépassé cette nuit. Comme beaucoup lors de précédentes guerres. La jeunesse n'était pas une excuse. Elle avait le pouvoir de sauver les siens, elle en userait. C'était la seule chose qui importait.
Tout semblait déjà réglé. La diversion, le trépas. C'était sans compter la voix qui fit encore une fois irruption dans sa tête. Ses pouvoirs allaient tripler ? Tripler ? Comment ça ? Elle était à pleine charge. Cela allait être dangereux, très dangereux, trop dangereux. Qu'est ce que cela allait donner ? La réponse vint en même temps qu'un boost effectif d'origine inconnue. Yukio se sentit brusquement envahie d'une force qui lui était étrangère. Une force phénoménale. Tout son corps se tendit, irradiant d'une lueur bleue aveuglante. Les petits arcs électriques parcourant sa peau se muèrent en arcs massifs indépendants pilonnant le sol jusqu'à le faire exploser par endroits. Une déesse de foudre. La petite Licorne était devenue une Fulgora. Étendant ses bras, les yeux devenus entièrement blancs, la Licorne Divine se mit à léviter au dessus du sol. Les voitures adjacentes se mirent en mouvement, s'éloignant lentement de cette bobine surnaturelle. Des deux mains de la Déesse, jaillirent des éclairs qui frappèrent deux lampadaires opposés. Ces derniers longèrent les câbles souterrain, au risque de les faire fondre, suivant une route parfaitement définie. A cet instant, la mutante ne faisait plus qu'un avec tout le réseau électrique de la Mégapole. Aussi, de disjoncteurs ou condensateurs perchés sur des toits, jaillirent les deux éclairs, comme des serpents jaillissant de leur trou. Des tireurs furent grillés sur place, noircis par la décharge phénoménale qui parcouru leur corps. Combien en avait-elle eu ? Combien en restait-il ? Ces deux questions étaient inutiles. Trois fois plus de puissance, épuisement multiplié par trois. La charge de la mutante fondit comme neige au soleil. Malgré tout, le boost demeurait en place. Fronçant les yeux, le corps tendu à l'extrême, la petite Licorne se retrouva donc submergée par son propre pouvoir. Sa mutation qu'elle avait apprit à contrôler se retourna contre elle. Aussi, Yukio, si avare en expression, si neutre même face à la douleur, se mit à pousser un hurlement déchirant, s'abimant les cordes vocales. Il fallait que cela cesse, maintenant. La douleur était terrible, presque insurmontable. Son corps, son esprit, son cœur, ne tiendraient pas. Les éclairs jaillissant d'elle frappaient au hasard. La fin était proche.
Elle retenait son souffle en observant Yukio, devenue une créature de foudre incontrolable tandis qu'elle balayait les derniers opposants et même les véhicules alentours. Alice faisait de son mieux pour rester à couvert, quitte à essayer de pousser de l'épaule son couvert pour garder sa proximité. Tout son corps hurlait à la française de s'enfuir, de plonger sous une voiture et prier un dieu en qui elle ne crois pas pour que tout s'arrête.
Mais non. Elle avait une tache, qu'elle s'était donner : aider son amie et sauver le plus de vies possible. C'est pour cela que la jeune Blaire ota son manteau pour s'en recouvrir les mains et l'avant du corps. Et, dès qu'elle vit que son amie commençait à être surchargée par son boost, elle rompit son amélioration, lui ôtant son surplus de puissance aussi vite qu'il était arrivé tandis qu'elle se jette en avant pour enlacer Yukio avant de piler net et bondir en arrière pour retourner à couvert, enroulant la Licorne dans le manteau.
Du calme Yukio, c'est moi, c'est Alice, je suis désolée de ne pas vous avoir prévenu plus tôt. Respirez profondément, c'est fini, vous allez retrouver votre contrôle naturel. Tout va bien se passer. Du calme.
Est elle sincère ? Sans aucun doute. Est ce qu'elle essaie de se rassurer elle même ? Très probablement. Et, comme pour montrer l'exemple.
Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
Thomas ne le sait pas encore, mais il tient la main de celle qui est peut-être la clef de cette boucherie ; la rousse blessée à la cuisse attrape son poignet avec une force irréaliste de survivante, de celle qui veut s’en sortir et qui est prête à lutter pour y parvenir, mais qui n’est pas encore prête à quitter les lieux pour autant. En s’agenouillant devant elle pour être à sa hauteur, et sans encore chercher à se dégager de son étreinte, Thomas pense qu’il y a une personne de son entourage qui est restée sur la ligne d’attaque, et que la rousse se refuse à partir sans elle. « Est-ce que vous avez pu voir vos assaillants ? » demande-t-il en la quittant des yeux pour observer les alentours, sa main libre tenant son arme tandis que son coéquipier appelle des renforts, car il est encore trop dangereux de s’avancer ; les balles continuent de pleuvoir et, même éloigné du combat, Thomas peut les entendre. Les balles qui se logent dans les corps recroquevillés. Les cris de douleur des victimes. Le bruit des corps qui s’effondre. « Si on attend, il ne restera personne à sauver ! » crie-t-il en s’injuriant de l’immobilité des forces de l’ordre, car l’envie d’intervenir le démange. Face à Azilys, pourtant, il reste calme et serein, se disant que la jeune femme a suffisamment subi pour ce soir ; sans même savoir qu’elle s’efforce de le protéger, en secret.
Les tireurs perchés sur les toits, dernier vestige de la quête meurtrière des Héritiers, n’ont plus qu’une cible en tête : la mutante déployant des pouvoirs électriques, semblable à une torche argentée au milieu du chaos. Ils la mitraillent d’un même mouvement, perdant parfois de la rapidité lorsqu’ils ont besoin de recharger leurs armes, mais ce geste mécanique, trop souvent répété par leurs mains, ne prend qu’une envolée de secondes. « Tirez ! » Hurle une voix dans leurs oreillettes, juste avant que des éclairs ne jaillissent des toits, surprenant certains tireurs qui s’en trouvent trop près ; ceux-là ont à peine le temps de voir apparaître les missiles blancs qu’ils sont déjà au sol, soulevés par quelques convulsions avant de s’immobiliser. Seuls deux des tireurs longue distance ont réussi à en réchapper, mais ils battent en retraite, forcés par la menace grandissante et les disjoncteurs qui chantent un grésillement particulièrement inquiétant. « On se replie ! » Lance l’un des deux, ne sachant point combien de ses frères ont survécu à l’attaque. Les deux restant s’éloignent donc de la bordure du toit, se mettant à l’abri pour l’instant.
Et tandis que la pluie de balles cesse, les secours se retrouvent une fois de plus bloqués : cette fois, le danger ne vient pas des Héritiers mais de Yukio, dont les éclairs s’abattent au hasard, jusqu’à ce que celle-ci s’effondre, couverte avec bienveillance et douceur par Alice. Alors, et seulement alors, les secours forcent le passage pour rejoindre les blessés, qu’ils prennent aussitôt en charge en se déployant de manière méthodique : Thomas soulève alors Azilys pour l'entraîner vers une ambulance, et des infirmiers se dirigent vers Yukio, demandant à Alice ce qu'il s'es passé.
Oui, Azilys. Vous serez traumatisée par cette soirée. Tous ceux qui y ont participé, même parmi les Héritiers, seront soit traumatisés soit morts. Le traumatisme, c’est l’esprit qui élargit brutalement sa réalité ; ou peine à le faire. Pour vous, c’est fait. Vous pouvez ne pas sauver. Vous pouvez tuer. Vous pouvez survivre. L’auriez-vous pu sans moi ? Sur certaines parties, oui. Sur la plus importante, je n’en suis pas certain. Vous pouvez tuer, oui. Vous le savez. J’aurais pris le blâme de ces meurtres sans peine, si vous me l’aviez donné, mais vous avez plus de sagesse, plus de lucidité, que cela. Qu’est-ce qui vous traumatisera le plus, Azilys ? D’avoir failli mourir ou d’avoir réussi à tuer ?
Je ne peux vous faire illusionner, nous faire illusionner d’ailleurs puisque je partage vos sens, la sensation de sécurité et de réconfort. Quant à vous souffler à l’oreille que tout ira bien… j’hésite. D’abord car je reste occupé. Vos pensées raisonnent néanmoins dans mon esprit. Tout comme vos émotions et vos sentiments. L’amour et la haine, à égale mesure. Les regrets. L’amertume. Vous craignez d’être la prochaine Wanda Maximoff, Azilys. Il est vrai qu’elle est télépathe et télékinésiste. Et Rousse.
Les conséquences. Les conséquences de ce soir vous obsèdent. Vous ignorez la corruption d’Aemon, tout comme j’ignore ce qu’elle lui amènera à faire. C’est un travail en cours, même après deux mois. Un travail qui me semble si distant, si paisible, face à celui de ce soir.
Je partage vos larmes. Je partage votre colère. Je partage votre incrédulité. Néanmoins, il faut reconnaitre à Aemon et à sa femme des accès moindres que ceux que je possède. Ils ont fait leur rôle dans la compréhension de ce qui allait se passer. Ils n’ont rien changé pour nous. Pour la majorité des gens. Cependant, ils amèneront cette histoire à une conclusion et c’est cette conclusion qui sera brandie afin qu’elle reste dans les mémoires, pas les morts de ce soir. Même pas la vôtre, dont je comprends et apprécie la symbolique, intellectuellement. Physiquement, la douleur m’empêche d’apprécier quoi que ce soit.
Bouger le bras est difficile mais je le fais. Enserrer le poignet du policier est difficile mais je le fais. Mentir pour le convaincre est difficile. Je ne le convaincs pas.
Et vous, Azilys, vous convainquez-vous ?
(Merci. Je fais au plus vite.)
« Est-ce que vous avez pu voir vos assaillants ? »
C’est votre partie, Azilys. Vous cherchez à l’aider comme il veut aider les autres.
Je ne sais plus quoi dire de Sif. En revanche, Yukio fait ce plus que ce qui lui était demandé. Plus que ce dont on l’aurait cru capable, elle incluse. Elle est prête à mourir mais son sacrifice n’est pas vain. Elle se voit elle-même comme une déesse, une preuve d’égo que je suis très bien placé pour apprécier, et déverse la colère divine sur les ennemis qui devaient subir celle de la fausse déesse païenne. Cependant, la divinité a un prix et Yukio ne peut le payer longtemps ; seulement le temps de tuer. Son cri… il fait tout autant frémir que cette puissance qui la consume. L’écho de sa douleur s’ajoute à la vôtre, Azilys, et me bloque au point que je n’ai pas la force de prévenir Alice qu’il faut cesser. Heureusement, elle le comprend d’elle-même.
Je quitte leurs esprits.
Restent les deux survivants des tireurs. Plus l’homme dans leurs oreillettes, probablement. Je vérifie dans leurs esprits qu’ils n’ont nulle dernière menace pour nous, le plus évident me semblant des explosifs placés afin de couvrir leur retraite et de faire encore quelques morts. Si c’est le cas, je liquéfierai leurs esprits et les boirai à la paille pour n’en laisser que coquilles vides incapables d’accomplir leur bouquet final. Si non, je les épargnerai. Ils me sont plus utiles vivants que morts.
Le policier nous soulève, Azilys, et cela arrache un cri de douleur alors que je m’inquiète du fait que vous ayez réussir à immobiliser votre jambe malgré ce mouvement. Intention louable trahie par la hardiesse de la jeunesse : celui que vous protégez pourrait vous couter votre jambe. L’immobilisation de celle-ci arrive une fois dans l’ambulance, entre les mains de personnes formées aux premiers secours.
L’inspiration est difficile, l’expiration encore plus.
Néanmoins, tant que vous parvenez à remettre votre cheville en place, je pourrais vous guérir sans séquelles.
(Tout ira bien, Azilys. Nous allons nous soigner et nous gérerons les conséquences de cette soirée lorsque vous serez reposée. D’accord ?)
Yukio et Alice sont ensemble et nous sommes ensemble. C’est sans doute ainsi que cela doit se terminer même si, les policiers comme nous, ne baissons pas notre garde tout de suite. Néanmoins, je suis optimiste sur l’évacuation et je serais pessimiste pour ceux qui tenteront de nous en empêcher. Pensez-vous qu’ils savent comment se nourrit une araignée ?
Les mots dans son esprits et les mots dans son oreille arrivèrent au même moment. Elle eut du mal à supporter cette dissonance, à comprendre le sens des deux interventions. Un éclat de douleur lui vrilla un instant les tympans, elle n’était pas sure de pouvoir offrir beaucoup de temps à l’Ombre pour finir sa tâche, même si elle était consciente que si elle était encore consciente, à défaut d’être debout, c’était à lui qu’elle le devait. Seule, il était fort probable qu’elle serait allongé sur le sol du Club, comme tant d’autres, le corps dévoré par les flammes au point qu’il faudrait une identification dentaire ou ADN pour lui rendre son identité. Elle lui en était reconnaissante, même si elle se demandait encore pourquoi un tel être se souciait de sa personne.
Certes, il semblait aimer la puissance, et il lui avait permis de découvrir au fond d’elle même l’ampleur de ses pouvoirs, la faisant même craindre qu’à trop leur lâcher la brides ils ne lui échappe, ou qu’elle n’y prenne un peu trop goût, mais elle ne doutait pas que par ce monde, il y avait des personnes bien plus puissante, bien plus intelligente, et bien plus brillante qu’elle. Comme Yokio, qui à cet instant brillait de mille feu, illuminant la ruelle comme une étoile qui s’y serait égarée, ravageant d’éclairs tout ce qui se trouvait à sa porté, et au-delà. Les agents du réseau électrique allait avoir du travail pour réparer les dégâts.
Elle savait qu’elle en demandait beaucoup à son squatter mental en maintenant autour d’elle et du jeune flic le bouclier qu’elle avait crée et qui repoussait tout ce qui tentait de les attendre, mais après tout, il avait dit que c’était donnant donnant. Il utilisait son corps et sa voix pour coordonner ses troupes, la moindre des choses était de lui permettre d’utiliser une miette de son pouvoir pour en sauver au moins un.
Elle tourna vers le visage juvénile de son « protecteur » un regard fade et éteint et ne réussit même pas à lui offrir un sourire de remerciement. Gagner du temps. La question qu’il venait de lui poser pouvait lui en donner l’occasion.
« Ils étaient nombreux. Il y en avait à l’intérieur, mais ils sont morts. Je pense que c’était leur but de toute façon. Des kamikazes. » commença-t-elle avant d’être interrompu par une quinte de toux qui lui déchira la poitrine, lui donnant l’impression qu’elle ne pourrait jamais recommencer à respirer… Instant de panique. Un mince filet d’air regonfla à nouveau les quelques alvéoles qui n’étaient pas trop endommagées par le gaz, la panique reflua un instant, jusqu’à ce que le goût ferreux, vaguement écœurant du sang frais stimule ses papilles. Elle posa les yeux sur ses mains déjà souillés pour découvrir des points d’un vermillon éclatant sur les traînées brunâtres plus sèches. Toux sanglante… Pas bon ça.
Encore quelques instants et elle pourrait se laisser emmener, même s’il était déjà probablement trop tard.
« Dans la ruelle, devant la fenêtre, il y avait deux tireurs. Ils y sont encore, mais il ne feront plus de mal à personne. Ils étaient lourdement armés, ils avaient des oreillettes, ils obéissaient à des ordres, ils étaient persuadés d’agir pour la bonne cause. » déclama-t-elle avant de s’obliger à respirer à nouveau lentement pour ne pas accentuer l’irritation de ses poumons. « Et plus loin, sur les toits, il y avait des snipers. Eux aussi équipées avec du matériel de pro. Ce n’était pas un acte improvisé, c’était quelque chose d’organisé, une véritable armée, obéissant aux ordres de quelqu'un. » Conclut-elle à bout de souffle, persuadé que plus aucun mot ne pourrait sortir de ses lèvres avant au moins quelques heures, si ce n’est plus jamais.
L’idée que les derniers mots qui soient sortis de sa bouche eurent été pour décrire les assaillants la chagrina un peu. Quelques mots d’amour, ou de reconnaissance lui aurait paru plus valorisant pour son agonie. Mais il n’y avait que dans les films que la mort pouvait être grandiose. Dans la vraie vie elle était juste vulgaire et grotesque, comme elle à cet instant, pauvre pantin ridiculement désarticulé, pauvre poupée de chiffon, sale et déchirée, aussi inutile que la voiture de premier secours contre la roue de laquelle elle était affalée.
Le hurlement assourdissant qu’elle poussa lorsque le bien intentionné Thomas la pris dans ses bras pour la porter vers une ambulance la surprit autant qu’il l’effraya tant elle était persuadée que ses poumons ne pouvaient plus recevoir assez d’air pour faire vibrer ses cordes vocales. Et elle du perdre connaissances pendant quelques secondes, puisque quand elle reprit pied dans la réalité, elle était allongée dans une ambulance, une équipe de secouristes aux petits soins s’affairant autour d’elle, et la voix de son ange-gardien, à moins que ce ne fut un démon-gardien, elle n’était toujours pas arrivé à se mettre d’accord sur le terme, murmurait à son esprit des mots de réconforts et des promesses. Elle ferma un instant les yeux, s’abandonnant au soulagement et au mains expertes de ses collègues, laissant une larme solitaire tracer un sillon clair sur sa joue sale.
Combien de fois avait-elle été celle qui murmurait ses mots ? « Tout ira bien », une formule fourre-tout, et pourtant étrangement rassurante. Mais à cet instant, elle y croyait. Après tout, il était bien placé pour le savoir, lui l’esprit désincarné qui voguait d’hôtes en hôtes, tissant sa toile, pour elle ne savait quel desseins. Et surtout, elle lui était reconnaissante d’être encore là, auprès d’elle, de prendre la peine de la rassurer, elle pouvait presque sentir l’ombre d’une douce caresse sur son front fiévreux. Après tout, rien ne l’y obligeait. La tâche qu’il s’était fixée était achevée, pour mettre fin à ses tourments, il lui aurait suffit de partir s’installer dans un autre esprit, celui de quelqu’un en bonne santé, quelque part dans un endroit calme, l’abandonnant à la douleur et à la mort. Pourtant, il était là, réconfortant et rassurant, bloquant toujours l’influx de douleurs entre son corps meurtrit et son esprit.
Elle eut un petit rire qui se transforma en quinte de toux dans le masque qui recouvrait son nez, et les secouristes échangèrent un regard inquiet quand elle répondit à haute voix :
« Quand nous aurons guéris, nous fêterons ça autour d’un repas de roi dans un restaurant étoilés. Il me semble que tu es gourmand, et je te dois bien ça. » Un léger sourire flotta sur ses lèvres, et elle ferma un instant les yeux, apaisée. « Pour ce qui est des conséquences de cette soirée, je ne suis pas sure que tu aimes autant la nouvelle « moi » que l’ancienne. »
Event “Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain.”
Divinité. Nul mortel ne pouvait s'abroger un tel titre sans devoir en payer le prix. La petite Licorne, l'apprenait à ses dépends et bien malgré elle. Une douleur profonde, intense, insoutenable. L'impression que son corps se rigidifiait définitivement. La fin allait être douloureuse, très douloureuse. Qu'avait-elle donc fait pour souffrir à ce point juste avant le trépas ? Une question qui ne trouverait pas de réponse, du moins pas venant de la petite Licorne. A quoi ressemblait l'autre côté ? Une réponse que pourrait bientôt avoir la petite Licorne, sans toutefois pouvoir la transmettre.
Puis soudain. Tout cessa. Les éclairs disparurent, les muscles se détendirent et le corps chuta, avant de se retrouver happé et emmitouflé dans un tissu. Des mots, imperceptibles, lointains. Une lumière vive, une sensation de bien-être, deux silhouettes floues se rapprochant. Mais tout s'éloigne. Une sensation de froid, une douleur lancinante s'intensifiant lentement. Le retour à la vie signifiant le retour de la souffrance. Mais celle-ci est brève. L'esprit est exténué, le corps à bout de force. L'inconscience ne tarderait pas à venir. Un sentiment toutefois avec ces différentes mains la saisissant. Elle allait peut-être vivre finalement. L'Au-delà attendrait. Une présence également, une étreinte, réconfortante. Avait-elle réussi ? Avait-elle sauvé ses frères et sœurs ? Aucun doute ne subsistait tant l'envie d'y croire était forte. L'esprit se protégeait à nouveau. Un sourire se dessina sur le visage détendu de la petite Licorne, puis les ténèbres l'enveloppèrent. Un repos temporaire bien mérité l'attendait.
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