Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
Derrière les murs bien gardés du White Rabbit Hole, les néons colorés traversent la grande pièce en éclairant les nombreux visages qui composent la foule déchaînée : pour cette soirée à thème, basée bien évidemment sur l’univers d’Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, le night-club interdit aux « simples humains » ne désemplit pas. Derrière le bar, les serveurs déguisés en Chapeliers-Fous ne cessent de s’agiter au rythme de la musique qui résonne en étouffant les éclats de voix des clients accoudés au comptoir, ces derniers jetant parfois des oeillades aux belles danseuses habillées de lingerie fine dansant sur des estrades surélevées. L’alcool coule à flots mais l’ambiance reste bonne enfants car, en ces lieux privés, beaucoup d’habitués qui se connaissent et sont venus se détendre ce samedi soir ; ici, personne ne craint de faire l'étalage de ses pouvoirs ou de se révéler sous sa véritable forme, puisqu’il n’y a aucun risque d’être jugé.
Mais, pour pouvoir accéder à cette ambiance festive, les clients qui ne sont pas des habitués ont dû passer sous l’oeil expert de Spiky, mutant ayant la faculté de détecter le gène X parmi ses semblables ; ce dernier garde férocement l’entrée du night-club en forme de serrure, entouré par deux colosses mutants solidement armés. Jusqu’ici, rares sont les fois où ils ont dû faire usage de la force pour repousser les fêtards ne remplissant pas les conditions mais, peut-être sont-ils trop fier de crier à qui veut l’entendre que l’établissement refuse les humains, comme ils disent… Pour l’heure, personne ne pressant le danger qui s’active déjà dans l’ombre, préparant son oeuvre. À l’intérieur, la fête bat son plein, les rires s’entrechoquent et la musique bourdonne jusqu’à l’extérieur ; les clients, eux, dansent ou sont accoudés au comptoir, ignorant la menace qui plane au-dessus d’eux… Mais pour combien de temps encore ?
Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
Le White Rabbit Hole. Un bar à hôtes et hôtesses sur le thème du roman "Alice au pays des Merveilles" de Lewis Carrol. Oui, elle l'avait lu! Et en regardant l'ambiance, Sif su une chose: le romancier se serait retourné dans sa tombe comme une crêpe!
Le propriétaire s'était tapé un pur délire avec ce thème. A droite et à gauche, Sif pouvait observer des gens habillés selon les personnages du célèbre roman... Mais pas n'importe lesquels bien évidemment! Ceux sujet à fantasme. A droite, on pouvait voir un type habillé comme le Chapelier Toqué - il n'était, d'ailleurs, pas le seul, à gauche, une Alice et, dans un autre coin, une Reine de Cœur. Le tout en version sexy. Sif n'était pas sure que lewis aurait accepté que le sujet de son œuvre soit détourné à ce point.
Il y avait beaucoup de monde. Jour de week-end oblige! Pourquoi était-elle venue déjà? Ha oui! Elle avait donné un jour de repos et avait appelé sa femme. Mais cette dernière l'avait rappelée pour lui dire qu'une urgence de dernière minute lui était tombé sur le coin de la figure. S'occuper d'une bande d'ados mutants, ce n'était pas facile...
Bref. Elle se voyait mal appeler ses hommes pour leur dire "pause annulée! Retour en mission dare-dare!" ! Ce n'était pas leur faute si sa sortie en amoureuses avait pris l'eau. Donc ben, elle avait décidé de s'occuper comme elle pouvait et a fini, en ce milieu de soirée de 28 septembre, dans le Bronx. C'est là qu'elle avait vu une bande de jeunes totalement éméchés - ou, au moins, pris dans le feu de la nuit - se diriger vers, semble-t-il, une rue déserte et sans intérêt. Enfin presque. Le genre de rue où des prostitués allaient pour vite remplir leur contrat. Mais, ça ne semblait pas être le cas de ceux-là.
Et, donc, sans vraiment savoir ni comment ni pourquoi, elle les avait suivis et elle avait atterri au comptoir de ce bar à thème devant un cocktail rouge pétant rappelant la robe sur des gravures d'époque illustrant "Alice au pays des Merveilles" et semblant faire un hommage à la Reine de Cœur. Le tout accompagné de canapés garnis au poulet épicé et décorés avec la célèbre réplique du personnage « Qu'on lui coupe la tête ! » écrite avec une sauce à la tomate. Enfin, Sif en avait l'impression...
En voyant des mutants faire étalage de leur pouvoir sans se cacher, Sif devina que White Rabbit Hole devait être un lieu réservé à ces derniers. Cela expliquait le videur taillé comme une armoire à glace qui l'avait regardée comme un morceau de viande... Il devait vérifier qu'elle en était une. Dans les faits, non. Elle était une déesse, pas une mutante! Mais il avait du sentir son gêne d'asgardienne plurimillénaire et le prendre pour un gêne mutant. D'un côté, elle allait pas se plaindre!
Sif sirota son cocktail quand un homme - un employé au vu de sa tenue - déguisée en Chapelier Toqué vint se mettre à ses côtés pour lui proposer un verre et plus si affinité. Salut ma jolie! T'es nouvelle? Je t'ai jamais vue ici... ça te dit un verre? ...Non? Dit-il quand elle souleva son verre encore à moitié rempli. Ce n'était pas son genre de commander à nouveau sans avoir fini ce qu'elle avait déjà. Le type sembla hésiter puis décida une autre manœuvre, plus directe. Dis, t'es vraiment belle... Tu fais quelque chose après minuit? C'est la fin d'mon service. Suuupeeer! Bon allons-y franc jeu: De 1. je suis mariée. Elle se sentait déjà assez mal d'aller dans ce genre d'endroit au nez et à la barbe de sa femme. Alors, la tromper? Non! Azael avait une durée de vie courte. Trop courte pour lui faire de la peine en la faisant cocue. Et Sif tenait assez à elle pour ne pas lui faire ça! De 2. Je suis homosexuelle.Bisexuelle en fait, mais il n'avait pas à la savoir et, en règle générale, ça faisait fuir les plus insistants. Mais: Donc pas intéressée! Et de 3. Mon premier silence était assez éloquent. Je suis seule, je reste seule: merci bien! Qu'est-ce que certains midgardiens pouvaient être pénibles par les dieux!
Azilys regardait autour d’elle, un peu perdue. Comment diable avait-elle pu atterrir dans un endroit aussi étrange. Une boite réservée aux mutants, elle ne savait même pas que ça existait. Même si depuis déjà plusieurs années, le regard de l’opinion publique c’était un peu détendu envers les « anormaux », elle n’oubliait pas les années sombres où elle tremblait à l’idée que quelqu’un put découvrir son secret.
Une des filles du groupe qu’elle avait suivit jusqu’ici, lui fit un signe depuis la piste de danse où elle s’éclataient comme une petite folle. Elle réalisa qu’elle ne connaissait même pas son prénom. Elle cligna des yeux, réalisant qu’elle ne savait même pas l’heure qu’il était, ni dans quelle partie de la ville elle se trouvait. Le début de la soirée, lui semblait lointain et relativement flou, pourtant il ne lui semblait pas avoir tant picolé que ça.
Elle se retourna vers le bar où plusieurs Chapeliers Fous s’agitaient pour servir à boire aux fêtards, d’un geste, elle attira l’attention de l’un d’eux, ne remarquant même pas ses œillades appuyées, répondant d’un sourire distrait à sa tentative pour engager la conversation avant de plonger son regard dans le breuvage, probablement très naturel, de la même couleur que ses yeux, comme si elle envisageait de s’y noyer. Elle se sentait soudait très fatiguée, et elle se rappela l’enchaînement d’évènement qui l’avait amenée là.
Fatiguée de passer ses soirée à se ronger les sangs en attendant un signe de vie d’Helmut dont elle était sans aucune nouvelle depuis presque une semaine, elle avait accepté d’aller boire un verre en ville avec ses collègues, de ce premier bar, certains étaient partis pour aller manger un bout dans Central Park, et puis, un nouveau bar, le groupe de départ s’était éclaircit au fur et à mesure des départs, mais étoffés de nouveaux membres, jusqu’à ce qu’elle se retrouve ici, avec des gens qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam.
Il y avait plusieurs mois que ce genre de péripétie ne lui était pas arrivé, plus depuis qu’elle avait rencontré Zemo. Elle réalisa qu’en fait, depuis qu’il était entré dans sa vie, elle n’avait même que très rarement accepté de sortir avec ses collègues ou ses amis. Sans même s’en rendre compte, elle était devenue sage, de force les premières semaines, elle ne voulait pas le laisser seul dans son état, et par manque de goût quand, une fois remis sur pied, il avait reprit ses activités, disparaissant parfois quelques heures, parfois quelques jours. Il ne lui disait pas toujours où il se rendait, elle ne posait pas de question, préférant ignorer les détails de ses « affaires », mais ils restait rarement plus d’un jour ou deux sans lui donner des nouvelles.
Ce soir, ça faisait une semaine qu’elle était sans nouvelles, et son imaginations plus que fertile pour pondre des scénarios catastrophe ne s’était pas privé de lui miner le moral. Elle imaginait parfois qu’il était tombé sur plus retord que lui, pour passer la seconde d’après à l’idée qu’il s’était juste servit de la bonne poire qu’elle était, avant de l’imaginer à nouveau derrière les barreau. Elle comprit mieux pourquoi elle avait éprouvé le besoin de souffler un peu.
Tout en sirotant son cocktail elle posait sur l’endroit un regard tout à la fois dubitatif et effaré. Elle était presque sure que Lewis Caroll n’aurait jamais imaginer un endroit tel que celui-ci, même si elle avait toujours pensé que pour écrire son Best Seller, il avait du forcer un peu sur les champignons hallucinogènes. Elle avait croisé une Alice, pas très fraîche, qui semblait beaucoup kiffer les flammes, un Lièvre de Mars bien trop flexible.
Ses compagnes d’un soir lui firent de grand signes, l’invitant à venir les rejoindre sur la piste. Elle finit son verre cul-sec, avant de les les rejoindre en ondulant et en roulant des hanches en riant.
Il serait à nouveau temps de se morfondre demain matin, ça ferait une bonne diversion à sa gueule de bois.
Event “Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain.”
"Rencontrer ses semblables", cette envie irrésistible, constante, perpétuelle et pourtant si naturelle avait mené la petite Licorne jusqu'à l'Institut Xavier où elle exerçait désormais en tant que professeur de méditation et maitrise de soi. Mais cette envie l'avait mené bien plus loin. Bien sûr, la jeune fille connaissait le terme, avait une vague idée de l'agencement d'un tel lieu, en avait déjà entendu parler mais, c'était bien la toute première fois qu'elle s'y trouvait. Assise sur un siège haut presque accolé au bar, un verre de soda à la main, Yukio scrutait la salle, à moitié éblouie par la multitude de néons et assourdie par la musique particulièrement forte. Le "Trou du Lapin Blanc", un nom bien étrange mais, parfaitement raccord avec l’œuvre dont-il était inspiré. La petite Licorne connaissait l'histoire de "Alice au pays des Merveilles", bien que ne l'ayant jamais lu. Les barmans en Chapelier-Fou, les danseurs et danseuses en Reine de Cœur, Lapin Blanc, Alice ou Chat du Cheshire, même si pour ces derniers, le déguisement était réduit au strict minimum. Cela n'était toutefois pas pour déplaire à la mutante. Mais si son regard avait été attiré, son cœur demeurait sauf. Une danseuse dans une bonne de nuit ne ferait jamais une bonne petite amie aux yeux de la Licorne, qui si elle ne l'avait jamais montré ou exprimé, était dotée de possessivité. Pour les danseurs, elle ne leur accordait qu'une attention de principe, pour ne pas paraitre trop voyeuse.
Outre les hôtes et les hôtesses à thème, le Club semblait avoir la particularité de n'accueillir qu'une certaine catégorie de la population. En effet, quelques fêtards affichaient clairement leur nature mutante, que cela soit au niveau capillaire, épidermique ou ophtalmique, alors que beaucoup de non-mutants avait été refoulés à l'entrée par un duo d'armoires à glaces. Une intolérance assumée pour permettre aux mutants de ne se retrouver qu'entre eux ? Telle était visiblement la voie choisie par le propriétaire des lieux. Toutefois, si Yukio s'était vue ouvrir l'entrée grâce à sa différence, elle n'avait pas l'intention d'user de ses pouvoirs pour l'affirmer. Tempérance naturelle et assumée.
Pour la soirée, la jeune mutante avait volontairement opté pour une tenue simple: un tee-shirt noir, une veste en faut cuir et un pantalon noir, complétée par un bracelet doré. Jusque-là, avec son air impassible, elle n'avait eu à repousser aucune avance masculine. Peut-être paraissait-elle un peu trop étrange à leurs yeux. Ce n'était pas le cas d'une jeune femme brune un peu plus loin qui, malgré son air revêche, se faisait aborder par un Chapelier. Ce dernier se fit visiblement rapidement éconduire. La demoiselle semblait avoir du caractère et surtout, de la volonté. Penchant la tête sur le côté en continuant à l'observer, la petite Licorne fit brusquement obliquer son regard pour ne pas croiser celui de la Brune. Il ne fallait pas créer un éventuel malentendu, car le pouvoir du coucou risquait de ne pas suffire avec elle. Son regard se porta donc sur une rousse sur la piste de dance qui semblait profiter pleinement de l'ambiance. Une attitude aussi débridée pouvait se comprendre, étant donné l'atmosphère. Se lâcher, pour extérioriser, aguicher ou tout simplement s'amuser. Pour la petite Licorne, demeurer assise là, siroter son soda et observer, suffisaient largement à son bonheur. Mutants ou non-mutants, la fête semblait se dérouler de la même façon. Excès, danse, alcools, dragueurs insistants. Quoi qu'il en soit, la jeune mutante appréciait l'instant.
Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
À l’intérieur du night-club, la fête bat son plein ; la piste de danse est envahie par des prodiges éméchés qui remuent leurs hanches avec entrain, au rythme d’une musique assourdissante qui rend toute conversation quasi-impossible. Les dragueurs — et ils sont nombreux ce soir, traversent la marée humaine depuis le comptoir en essayant d’accoster un groupe de filles sur la piste de danse, leur lançant des phrases peu avenantes et pleines de sous-entendus salaces mais, au vu de leur démarche plus que bancale, ils sont encore plus alcoolisés qu’elles ! Néanmoins, l’ambiance reste bonne enfant et chacun peut s’amuser à son gré, et les clients ne cessent de se prendre en photo avec ceux qui sont déguisés en illustres personnages venant d’Alice au Pays des Merveilles, immortalisant les souvenirs de cette soirée qui s’annonce mémorable.
Les rires se mêlent aux voix qui chantent pendant que, à l’extérieur, un fourgon noir s’immobilise à quelques mètres du club. Les deux mutants qui gardent l’entrée du White Rabbit Hole ne font pas particulièrement attention au véhicule aux vitres teintées garé un peu plus loin, et continuent de discuter de tout et de rien en attendant les prochains clients. Pendant ce temps, la menace grandissante ne cesse d’enfler ; ils sont enfin devant leur cible. Ce repaire pour mutants, indigestes et écoeurants. Dans leurs fourgons, les Héritiers sont très calmes et organisés, et ils accèdent aux caméras de surveillance pour avoir un oeil à l’intérieur, pendant que deux hommes cagoulés sortent discrètement du fourgon et se rapprochent des deux gardes qui, surpris de l’attaque virulente, se font rapidement neutraliser. Ils tombent au sol, inconscients, et se font traîner dans la ruelle juste derrière le club sans être repérés. Les deux hommes se séparent ensuite, l’un se rapprochant de l’entrée principale tandis que l’autre part vers la sortie de secours pour en bloquer les accès avec des barricades, des arrêts fixe-porte et des pièges qui détectent les mouvements : si les portes sont poussées d’une quelconque façon, une explosion se déclenchera. Les Héritiers s’assurent ainsi que presque personne ne sortira du club vivant.
Pendant ce temps, alors que la fête se poursuit avec euphorie dans une ambiance survoltée, le système anti-incendie libère un gaz toxique dans la boite de nuit… Inodore et invisible, il faut attendre presque dix minutes pour que les premières victimes commencent à présenter des symptômes : toux, vertiges, douleurs thoraciques et… évanouissements. Ils ne se relèveront jamais, mais ça, on ne le sait pas encore.
Dehors, les Héritiers se mettent en place, solidement armés : si quelqu’un parvient à sortir, il sera bien accueilli. Leur croisade contre les mutants est simple : ce temple qui leur est dédié, qui se revendique comme leur « empire » et qui exclue volontairement ceux qui ne sont pas mutants, doit cesser d’exister. Ce soir.
Le dernier cocktail qu’elle venait de boire, la gaieté de ses compagnes d’opportunité et l’ambiance fantasmagorique du club eurent raison de son soudain accès de mélancolie, les dernières brumes de l’inquiétude que lui causait le silence prolongé d’Helmut, et les papillons noirs de l’incertitude quelle ressentait pour leur avenir achevèrent de s’évaporer dans les rires et la musique qui l’enveloppaient.
Au bout d’un moment, elle commença à se sentir légèrement cotonneuse, pourtant, elle n’avait pas tant bu que ça, biens moins que lors de certaines soirées auxquelles elle avait participé par le passé. Il fallait croire que les quelques semaines qu’elle avait passé à prendre soin de son baron, ou a se morfondre d’inquiétude pour lui, lui avait fait perdre son entraînement de noctambule. La sensation était loin d’être désagréable. Envolés les scénario catastrophe qu’elle s’imaginait depuis des jours, envolée la fatigue de ses journées interminables après ses nuits de mauvais sommeil. Ce soir, elle retrouvait la femme gai et vaguement délurée qu’elle pensait ne jamais avoir cessé d’être.
Un coup dans son dos la fit trébucher. Elle se retourna vivement, bien décidé à rappeler à l’ordre celui ou celle qui l’avait bousculée. C’était bien de s’amuser, mais ça ne dispensait pas d’un minimum de politesse. Ses remarques acerbes moururent sur ses lèvres lorsqu’elle vit le visage de l’homme qui l’avait percutée. Il était pâle, hébété et l’infirmière prit le pas sur la clubbeuse. Que se soit à cause d’un excès de substances quelconques ou d’un problème médical, il était clair que le fêtard était au bord du malaise.
D’ailleurs, presque aussitôt, il bascula vers l’avant, tombant littéralement dans la bras de la rouquine qui s’efforça d’accompagner au mieux sa chute pour lui éviter de se fracasser le crâne sur le sol. Ses mains retrouvèrent ses réflexes de soignante, elle fronça les sourcils en sentant sous ses doigts son pouls faible et filant, et en entendant sa respiration laborieuse et sifflante.
Prenant les choses en mains, elle sortit son portable pour appeler les secours, tout en réquisitionnant d’office deux serveurs qui passaient par là pour aller servir les assoiffés assis dans les alcôves entourant la piste de danse.
« Portez-le à l’écart de la foule et fissa ! » ordonna-t-elle en composant le numéro d’urgence sur son portable, avant de le porter à son oreille et de ramener son attention sur les deux empotés qui s’entre-regardaient comme s’ils hésitaient à obéir. « Quoi ? Vous voulez qu’il se fasse piétiner ? Je suis sure que le propriétaire de ce charmant trou sera ravi de la publicité que ça pourrait lui faire !!! » Ils ne bougeait toujours pas, semblant hésiter entre faire attendre les consommateurs et porter secours à un danseur. Lys décida de les aider à prendre une décision, après tout, ici, elle pouvait se le permettre. Un petite impulsion de son pouvoir, et les plateaux quittèrent les mains des deux escogriffes pour rejoindre les tables vers lesquels ils se dirigeaient.
« Bon, maintenant, vous vous bougez ou les prochains plateaux, c’est dans vos tronches d’empotés que je les envoies ! »
La menace sembla porter ses fruits. Ils se décidèrent à prendre le malade en charge, bon, le style n’était pas vraiment académique, mais c’était mieux que rien. Elle les suivit en maugréant contre son téléphone qui semblait ne plus avoir de réseau. Relevant le nez, elle réalisa qu’elle n’était pas la seule à regarder son téléphone d’un air courroucé ou affolé, et surtout qu’elle n’était pas la seule à être au chevet d’un inconscient.
Plusieurs personnes s’étaient effondrées ici ou là, d’autres, encore debout, cherchaient leur souffle en s’étreignant la poitrine à deux mains. Un geste qu’elle avait souvent vu aux urgences, chez les victimes de problèmes cardiaques.
Aussitôt, tous les signaux d’alarmes se mirent au rouge dans son esprit. Évidement il n’était pas rare dans ce genre de fête qu’il y ait des malaises plus ou moins graves, mais pas autant en même temps. Il se passait quelque chose de grave, quelque chose qui était tout sauf naturel.
L’ambiance de conte joyeux et déjanté tournait au scénario de film d’horreur, les cris d’angoisse, les appels à l’aide avait remplacé les rires et les chants, les mouvements de paniques pris la place des chorégraphies plus ou moins heureuse.
Elle tourna un visage livide vers les deux serveurs qui étaient resté à l’écart, visiblement peu pressé de traverser la foule affolée pour rejoindre le bar.
« Vos téléphones fonctionnent ? Vous avez une ligne fixe quelque part ? Appelez les secours, dites leur qu’il s’agit d’un empoisonnement avec des dizaines de victimes, qu’ils envoient toutes les unités disponibles ! » ordonna-t-elle. « Et qu’est-ce qui se passe avec ses putains de portes ? Vous les avez bloqués pour éviter les resquilleurs ?! » rugit-elle avec colère. Ils sursautèrent comme si elle les avait giflé, d’ailleurs elle n’était pas sure de ne pas l’avoir fait, avant de filer
Déjà plusieurs personnes se massaient contre les portes et les issus de secours, visiblement sans succès. Un lieu clôt, des centaines de mutants aux pouvoirs divers et variés, plus ou moins maîtrisés, en proie à la panique. Toutes les conditions étaient réunies pour transformer la soirée festive en véritable carnage.
Un frisson glacé parcouru son échine. Elle qui voulait oublier ses tracas risquait bien d’en être bientôt débarrassé, de façon définitivement. Ce terrier risquait fort de devenir son tombeau. La panique commença à lui serrer le cœur, sa main était tellement crispée sur son téléphone inutile que ses phalanges en était devenue blanche.
Elle se retourna vers le malade étendu sur une des banquettes, mais réalisa rapidement qu’elle ne pouvait pas faire grand-chose pour lui. Même si son pouls battait encore faiblement, il montrait tous les signe d’un coma.
Ses yeux s’embuèrent, elle se laissa glisser contre les pieds de la banquette, désemparée et impuissante. Elle s’efforça de contrôler sa respiration, tentant de réprimer la bouffé de panique qui lui serrait le cœur et menaçait de lui faire perdre son sang froid. Son regard se porta sur le téléphone. Elle ouvrit l’application de messagerie instantanée qu’elle utilisait pour communiquer avec Helmut. Elle aurait aimé pouvoir relire certains de leurs échangent, mais tout s’effaçait automatiquement au bout de quelques seconde après lecture.
Elle finit par se reprendre. Il y avait des blessés qu’elle pouvait encore aider, les secours arriveraient probablement très vite dés qu’ils seraient informés. Elle se releva et vacilla en se redressant, au point d’être obligée de fermer un instant les yeux pour retrouver son équilibre. Elle se rassura en se disant qu’elle s’était relevée trop vite, mais elle savait ce qu’il en était. Elle avait vu les mêmes symptômes chez d’autres.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour retrouver le numéro jetable utilisé par Zemo la dernière fois qu’il l’avait appelé, quelques unes de plus pour composer un message, elle espérait qu’il l’utilisait encore et que lorsque le téléphone accrocherait un réseau, il serait automatiquement envoyé. Et même si ce n’était pas le cas, même si elle n’attendait rien de particulier de cette bouteille à la mer, elle avait éprouvé le besoin de lui faire ses adieux.
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unknow
J’ai été ravie de te connaître. Je t’aime .
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Message
Le téléphone retourna au fond de sa poche tandis qu’elle passait de groupe en groupe pour voir si elle pouvait se rendre utile. Elle était auprès d’un groupe dans une petite alcôve jouxtant la scène, lorsqu’elle entendit une explosion, suivit de hurlements de douleur et de terreur. Passant la tête à l’angle du podium, elle pensait qu’un des pyrokinésie avait fait usage de son pouvoir et que ça avait dégénéré, mais un détail lui glaça le cœur. Les portes avaient été soufflées vers l’intérieur, blessant plusieurs personnes.
Ce n’était pas un accident. Le « terrier du lapin » était en fait une véritable souricière.
Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
Par Odin, son soupirant fini par comprendre qu'il n'avait aucune chance et qu'elle n'était pas la pour pecho. La seule qu'elle avait envie de pecho, elle l'avait déjà fait et sur toutes les coutures!
L'ambiance était bon enfant. L'asgardienne entamait son troisième cocktail alcoolisé de la soirée - être une "divinité" avait un gros avantage: pouvoir se bourrer la gueule comme pas deux sans ressentir réellement l'effet de la boisson - et observait autour d'elle. Sif eu l'impression d'être observée. Une jeune femme d'origine asiatique avec une belle chevelure dans les tons mauves et rosés semblait avoir détourné la tête quand son propre regard l'eu en ligne de mire. La déesse guerrière ne fit pas vraiment attention. Quand on s'embrouille en public, on attirait - justement - un public!
Tout allait bien jusqu'à ce qu'elle remarque une scène récurrente. Certains clients et autres convives avaient des malaises. Bon deux trois personnes, c'était normal dans une soirée où alcool et nourriture coulaient à flot mais là...Ce n'était pas normal. Cela fut confirmé quand plusieurs personnes tombèrent littéralement dans les pommes. D'ailleurs, une Alice lui tomba littéralement dessus. Loin de s'offusquer, la danseuse n'avait clairement pas fait une maladresse, Sif eu le reflexe d'amortir sa chute. Hey! Dans le feu de l'action, son reste de cocktail alla s'éclater par terre - verre et liquide compris - mais cela lui fut égal. Elle voulu aider la demoiselle et la mis en position assise. Hey! Lady! Elle la secoua légèrement. Bordel! Il lui fallait un médecin! Elle tourna la tête vers les autres convives: J'ai besoin d'aide! Cette damoiselle vient de faire un malaise! hurla-t-elle à la cantonade. Sif ne savait pas du tout ce qu'elle pouvait avoir. Elle ne sentait pas du tout l'alcool... Non. On aurait dit qu'elle avait été empoisonnée...
C'est là qu'elle remarqua qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Sif se sentait nauséeuse. Bordel, ça ne pouvait pas être les cocktails! Elle avait bu bien pire à Asgard en guise de boissons alcoolisées!
Elle prit furieusement son téléphone portable - remerciant Marlowe de l'avoir forcée à le prendre quand elle sortait pour une longue durée de la Maison - et fit le numéro de portable de son épouse. Azael? Mais elle tomba sur un bruit reconnaissable entre milles.
BIIIP - BIIIIP
DE...?! Pas de réseau? Mais deux minutes! Sif avait envoyé un message à sa Azael avant de commander - elle était donc déjà sur place - pour lui dire où elle était au cas où cette dernière serait finalement libérée et pour la tenir au courant. Un brouilleur? Marlowe lui avait montré comment ces machins fonctionnaient... Si c'était cela, ça voulait dire que quelqu'un voulait mettre le White Rabbit Hole en zone blanche et l'isoler du monde.
Une déflagration lui donna raison. En effet, on aurait pu croire qu'un mutant aurait pu péter un câble avec le nombre de "malades" ou être soi-même contaminé mais Sif n'y croyait pas. Elle eu la confirmation quand, regardant vers les portes - en tout cas, ce qu'il en restait, Sif remarqua que ces dernières avaient été poussées de l'extérieur vers l'intérieur. Sif envoya un message vocal rapide à sa femme.
Citation :
Chérie, j'ai un problème. Quelqu'un attaque le bar où j'ai décidé de passer la soirée. Ecoute-moi attentivement: quoiqu'il arrive, je ne veux pas que tu penses quelque chose du genre "j'aurais du être avec elle!". C'était mon choix de venir ici et j'aurais du être plus prudente. Si jamais on ne se voit plus, je veux que tu saches que je t'aime plus que tout. Toi, Marlowe, les Tsillah et Emma êtes la meilleure chose qui me soit arrivée. J'ai remonté la pente grâce à toi! A vous! Vous m'avez donnée une famille et un but dans mon existence. Si jamais il m'arrive quelque chose, je voudrais que tu demandes au professeur d'accueillir mes hommes au sein de son institut. Ils sont un peu brut de décoffrage. Mais ils méritent de trouver un foyer.
Je t'aime plus que tout. Sif.
Appuyant sur "Envoi". Sif inspira-respira pour remettre de l'ordre dans ses idées avant de décider de prendre "Alice" dans ses bras et de se diriger vers une alcôve où se trouvait déjà un groupe dont une demoiselle aux cheveux roux. Excusez-moi! Elle se faufila avant de mettre la danseuse près d'un homme qui avait aussi fait un malaise. Elle voulu mettre sa main sur son épée avant de se rappeler qu'elle l'avait laissé à la Maison. Sif jura dans sa barbe... Il fallait le faire à l'ancienne et à la force des poings!
Event “Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain.”
La soirée se déroulait parfaitement bien. Hormis quelques petits malaises dus à l'alcool, rien ne semblait pouvoir troubler les danseurs et plus globalement les fêtards. Les dragueurs semblaient nombreux, très nombreux, mais davantage intéressés par les jeunes femmes ayant eu le courage où le relâchement pour s'aventurer sur la piste de danse. Aussi, la petite Licorne se retourna vers le bar, pour récupérer son verre, impassible. Néanmoins, la petite Licorne sentit quelques instants plus tard une présence s'asseoir juste à côté d'elle. Dégustant son soda en tirant sur sa paille, elle tourna finalement la tête pour se retrouver face à une jeune femme tout à fait remarquable: Deux yeux verts dénués de pupilles, mis en valeur par des marques violettes ; Une longue chevelure noire et mauve avec deux mèches entourant le visage ; Des oreilles légèrement pointues ; Une bouche souriante aux lèvres revêtues d'un mat Bordeaux. Pendant quelques instants, Yukio associa cette vision à une elfine, telle que les décrivaient les nombreux ouvrages fantasy qu'elle avait pu lire. Ses yeux s'écarquillèrent brièvement et ses lèvres relâchèrent la paille qui y était emprisonnée. Néanmoins, l'esprit aiguisé de la jeune mutante la ramena dans le monde réel, lui indiquant qu'elle se trouvait en face d'une sœur mutante. La surprise passée et, fait assez rare pour être signalé, exprimée physiquement, la petite Licorne afficha donc un large sourire et fit coucou à la jeune femme. " Coucou. Je m’appelle Yukio. "
La réaction de la mutante ne se fit pas attendre. Amusée par l'attitude de la petite Licorne, cette dernière pouffa avant de se présenter à son tour. " Enchantée Yukio, moi c'est Blink. " La petite Licorne pencha légèrement la tête sur le côté, manie involontaire lorsqu'elle recevait une information qu'elle souhaitait conserver en mémoire. Se tournant vers le bar pour récupérer un shoot, Blink lui sourit à nouveau. " Je venais simplement chercher un verre à la base. Je n'ai pas pu m'empêcher de t'observer. Tu n'as pas bougé de ce siège depuis que je suis arrivée et cela remonte à plusieurs heures maintenant. Ce n'est pas ton genre d'endroit ? " La supposition était parfaitement justifiée et la réponse tendait vers l'affirmative. Ce n'était que la première fois que Yukio se rendait dans ce genre d'établissement. Visiblement, son attitude ne correspondait pas vraiment à ce que l'on pouvait attendre d'une personne allant dans une boite de nuit. Boire des sodas, seule et se contenter d'observer. Il était vrai qu'à aucun moment il ne lui était venue à l'esprit de se lever pour rejoindre les danseurs. La seule danse qu'elle connaissait était martiale et ne collait à l'ambiance musicale proposée. " C'est ma première fois. " Blink sembla tout à coup comprendre. Sans doute la petite Licorne était un peu timide ou intimidée pour se lancer sur la piste. Vidant son shoot cul sec, Blink eut une idée. " Tu veux qu'on aille sur la piste ? A deux c'est plus facile. Il faut simplement se tenir loin des mecs lourds. " Proposition intéressante. Sans doute était-il temps d'observer d'un peu plus près ses turbulents semblables. Saisissant la main tendue de "l'Elfine", Yukio se laissa guider jusqu'à la piste. Ayant longuement observée la manière dont ses semblables bougeaient en rythme, la mutante se mit à danser en face de sa partenaire de circonstance. " Tu t'en sors bien pour une première fois. " Dit Blink pour l'encourager. C'était officiel, la petite Licorne dansait pour la première fois dans une boite de nuit.
Les minutes s'écoulèrent, les morceaux de musique s'enchainèrent. Parfaitement intégrée au milieu de ses semblables, en charmante compagnie, la petite Licorne commença progressivement à fatiguer. Se fut néanmoins Blink qui montra les plus grands signes de fatigue, ses mouvements étant de plus en plus désordonnés. Était-ce l'heure tardive ? L'activité physique ? L'excès de boisson ? Après la fatigue, Blink et Yukio se mirent à tousser. Aussitôt, l'instinct de survie de la petite Licorne s'activa, son corps lui envoyant une décharge, comme pour la réveiller. Regardant autour d'elle, la mutante remarqua que son cas et celui de "l'Elfine" n'était pas isolé. Quelques-uns de ses semblables s'écroulaient sur la piste et dans les alcôves. Soutenant sa partenaire de danse en faisant passer son bras par dessus ses épaules, elle tenta de la guider vers une des sorties, l'air frais de la nuit pouvant probablement s'avérer salutaire. Croisant près d'une banquette la jeune femme Rousse aperçut précédemment sur la piste de danse et voyant son air désemparé, Yukio se promit de revenir plus tard pour l'aider à sortir. Beaucoup de ses semblables avaient eu la même idée et se pressaient contre les sorties de secours. Un tel mouvement de panique pouvait très mal finir. Tous les mutants n'avaient pas la chance de maitriser leurs pouvoirs.
Une détonation. Un souffle qui la projeta violemment au sol avec Blink. Les oreilles sifflantes, désorientée, la petite Licorne cru tout d'abord à un de ses semblables ayant justement perdu le contrôle, mais remettant progressivement de l'ordre dans son esprit: les débris de portes ; Les hurlements de panique et les gouttes de sang reçues sur son visage. La sortie de secours avait explosée.
Se redressant en soutenant Blink qui tenait à peine sur ses jambes, Yukio avança vers la sortie désormais ouverte, nonobstant les corps tantôt gesticulant de douleur, tantôt inertes de ses semblables. Il fallait sauver "l'Elfine" et respirer un peu d'air frais avant de retourner aider. La lueur de la ruelle lui parvint, entrecoupée des ombres de ses frères et sœurs rescapés cherchant à fuir. La petite Licorne cru toucher au but. Cependant, d'autres lueurs vives firent leur apparition. Le temps sembla alors ralentir pour l'esprit de la jeune mutante qui vit des corps s'écrouler devant elle. S'écartant en basculant sur le côté, Yukio se retrouva à nouveau au sol avec Blink, les balles des armes automatiques sifflant au-dessus d'elles. Tirant sa partenaire en rampant, la Licorne se positionna contre le mur jouxtant l'ouverture de la porte et s'y adossa, haletante. La tête de Blink reposant sur ses genoux, elle grimaça légèrement, posant sa main sur son bras gauche. Ce dernier était ensanglanté, visiblement transpercé par une balle. Bloquant l’afflux nerveux pour s'anesthésier localement, Yukio tenta de se calmer. Les évènements s'enchainaient bien trop rapidement pour le moment. Il lui fallait retrouver le calme et la sérénité nécessaire pour agir. Car il fallait agir. Le danger était là et l'issue de cette première en boite de nuit pourrait bien s'avérer être funeste.
Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
D’une manière tout à fait insidieuse, l’endroit clos se fait envahir par le gaz toxique qui se répand à l’intérieur en empoisonnant les corps qu’ils rencontrent ; certaines personnes mettent plus de temps que d’autres à en ressentir les effets mais, à une vitesse alarmante, tous les individus présents dans le night-club peuvent à présent éprouver les mêmes symptômes : un état nauséeux, des difficultés à respirer engendrant une toux incontrôlable et des vertiges leur faisant perdre l’équilibre, si bien que la grande majorité des fêtards sont à présent au sol, dans un état grandement préoccupant. Même l’infirmière rousse, qui s’emploie à aider les victimes, ne peut que se rendre compte qu’elle est elle-même sujette aux symptômes de ses patients infortunés ; aussi, la panique gagne rapidement l’intérieur du club… Trop rapidement, peut-être.
Après que les portes aient été soufflées vers l’intérieur par un dispositif d’explosifs, une pyrokinésiste se trouvant à proximité de l’impact libère des flammes gigantesques qui s’échappent de l’intérieur de ses mains pour se répandre au sol, après avoir lancé un regard complice à un homme non loin d’elle. Ils avaient suivi des yeux, tous deux, une jeune femme aux cheveux roses qui était passée près d’eux en aidant une autre fille à marcher vers la sortie ; mais les ordres qu’ils ont reçu ne peuvent admettre la moindre fuite. Les infiltrés, des sacrifiés pour leur « juste cause » le savent : personne ne doit sortir vivant. Ainsi, les flammes dorées et orangées viennent lécher les murs et le mobilier comme une mer en furie avançant par vagues, ne faisant qu’aggraver la panique de ceux qui sont encore conscients, et qui tentent donc d’échapper aux flammes… En vain. Quelques personnes commencent à s’embraser, traversent la pièce en hurlant de douleur telles des torches au milieu du chaos, brûlés vifs et trébuchants sur les corps inconscients qui se font, à leur tour, dévorer par les flammes.
Dehors, après la première explosion de l’entrée principale, les Héritiers, qui portent tous ce masque, se rapprochent en se cachant derrière les murs pour cibler toutes les personnes essayant de forcer la sortie, par des armes à feu équipées de silencieux, n’alertant ni les voisins ni les personnes présentes dans le club ; d’autres Héritiers ont envahi les bâtiments voisins pour se positionner sur les toits, dans une posture de tireur longue distance. Le Gaz continue de se répandre, sans bruit, sans odeur, sans couleur.
Les Héritiers, encore invisibles, sont partout. À l’intérieur, comme à l’extérieur.
Lys luttait contre un malaise physique grandissant tout en s’efforçant d’aider les victimes. L’explosion des portes ne l’aidait pas à garde son sang froid. Sans se vanter d’une intelligence hors du commun, elle était quand même encore capable, malgré quelques verres, d’additionner deux et deux… Des malaises trop nombreux pour être dus à un simple abus de substances, l’explosion des portes de l’extérieur… ça sentait le traquenard. Si elle prenait en compte le lieu, réservé aux mutants, ça lui rappelait de bien mauvais souvenirs. Visiblement, certains n’avait pas accepté l’abrogation des lois anti-mutant et voulait le faire savoir.
Elle fut tirée de ses pensées par une voix féminine assurée s’excusant pour le principe, avant de déposer une jeune femme évanoui à coté de l’homme qu’elle examinait. Elle cligna des yeux, revenant au réel et s’intéressant aux nouvelles venues. Tout en observant celle qui était encore consciente, ses réflexes d’infirmière enregistrèrent un étant préoccupant de la victime. Difficulté respiratoires, pouls faible et filant, inconscience profonde, exactement les mêmes symptômes que les autres victimes qu’elle avait examinées jusque là.
Elles avaient probablement ressentit un sentiment de désorientation avant de perdre connaissance, probablement vu danser devant leurs yeux quelques papillons noirs, comme elle. Lys n’était qu’infirmière, elle ne pouvait pas deviner en fonction des symptômes quel était le poison utilisé, mais elle savait qu’il agissait rapidement. Rajouté à l’explosion des portes, elle comprenait dans quelle souricière ils étaient tous tombés, et devinait que les secours ne pourrait pas arriver à temps pour sauver ceux qui étaient déjà tombé dans l’inconscience.
Peut être avait-elle passé trop de temps avec Zemo, mais elle devinait une organisation millimétrée derrière cette action. Personne n’était sensé sortir vivant du club. Elle s’efforça de chasser de son esprit l’idée que l’homme qu’elle aimait peut être à l’origine de cette horreur, s’intéressant à la femme qui s’était excusé avant de poser la victime sur le canapé. Une jolie brune à l’ai déterminé qui eu un geste qui lui fit penser qu’elle n’était pas désarmée. Et surtout, une des rares personnes qui ne semblait pas totalement submergée par la panique.
« Une amie à vous ? » demanda-t-elle
De nouveaux cris interrompues brutalement apportèrent une nouvelle couche de terreur sur ses sentiments. A cet instant, elle sentit une vibration dans la poche où elle avait remisé son téléphone inutile. Elle le ressortit, pleine d’espoir.
Le message d’Helmut lui regonfla le cœur d’un espoir qu’elle ne pensait plus pouvoir ressentir, mais qui retomba bien vite. Il était probablement à l’autre bout du monde, et même s’il avait été présent, elle ne voyait pas ce qu’il aurait pu faire pour la sortir de cet enfer.
Curieusement vu les circonstances, elle ressentit aussi de la rancœur. Si elle était sorti ce soir c’était à cause de lui. Si elle était dans cette boite cible de terroristes anti-mutant, c’était à cause de son silence. Et puis, elle se rappela l’entrevu avec Loki et la réponses qu’il avait donné au dieu maudit quand il l’avait interrogé sur les mutants. Son cœur se brisa. Il serait probablement soulagé d’être débarrassé de cet amour improbable et invivable.
Elle avait du mal à coordonner ses mouvements, ses doigts lui semblèrent maladroit et bien trop gros pour l’écran tactile de son téléphone alors qu’elle s’échinait à composer une réponse. Si, comme elle le pensait, il s’agissait d’un traquenard soigneusement élaboré, elle doutait d’en sortir vivante, et elle se refusait l’idée de laisser celui qu’elle aimait, malgré tout, dans l’ignorance.
« En enfer. Au fond du terrier. Ça devrait aller vite, je ne souffrirai pas. Je t’aime. »
Une qu’elle eut appuyé sur la touche « envoie », sans même avoir la présence d’esprit de tenter de contacter le 911, elle fit un gros effort de concentration. Ils servaient des Mojito, avec des quartiers de citrons, donc, il devait y avoir des couteaux derrière le bar. Un couteau contre des gens capables de prévoir un attentat aussi élaboré était bien ridicule, mais elle se sentirait plus forte si elle pouvait avoir en main quelque chose de tangible.
Elle sursauta quand un couteau sauta littéralement dans sa main, sous le regard de tout le monde, et surtout celui de la nouvelle venue. D’ailleurs, cette dernière sembla être la seule encore assez consciente pour le remarquer. Elle lui offrit un sourire en haussant les épaules en guise de réponse. Elle allait probablement mourir ce soir, mais elle refusait que ce soit sans tenter le tout pour le tout.
Le souvenir du rêve dans lequel elle avait rencontré le « fameux » roi des ombres lui revint en mémoire. Elle ne put retenir un ricanement dépité.
« Tous les mêmes ! Jamais là quand on a besoin d'eux. » cracha-t-elle d’un air méprisant sous le regard de la brune.
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![[Terminé] [Event] Burn Rabbit, Burn ! Sg2c](https://zupimages.net/up/23/34/sg2c.png)
