Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
Ils étaient dans la m*rde! D'accord, on conviendra, volontiers, que ce n'était point très élégant mais ça résumait parfaitement la situation. Sif se mit à se maudire d'avoir suivi les jeunes fêtards... Tout ce qu'elle voulait, c'était oublié qu'elle n'allait pas passer la soirée, et le reste de sa nuit, avec l'amour de sa vie!
C'était trop demandé? Apparemment!
Enfin, l'asgardienne tâcha de garder son sang-froid. Ainsi, elle procéda par étape. Que se passait-il? Tout le monde commençait à avoir les symptômes d'un malaise. Cela pouvait être un hasard... Après tout, dans ce genre d'endroit, personne n'était à l'abris d'un aliment avarié... Mais voilà! Elle aussi ressentait les effets - avec un effet un peu plus minime! Et elle était une divinité! Donc insensible aux maux des midgardiens. Donc cela devait être une drogue particulièrement puissante. Prochaine étape. Bien qu'elle ne prévoyait pas de mourir ce soir - et, surtout, sans avoir revu Azael une dernière fois - elle lui envoya un message vocal rapide pour expliquer sa situation et, le cas échéant, lui faire ses adieux. Prochaine étape. Aider la demoiselle "Alice" et elle-même à se mettre à l'abris. « Une amie à vous ? » Sif se tourna vers une demoiselle à la chevelure rousse plutôt mignonne à l'air rusé. Elle l'avait vu tenter de faire les gestes de premiers soins avec professionnalisme, lui faisant supposer qu'elle devait être une guérisseuse. Ainsi, elle préféra répondre: Non. C'est une serveuse. Elle m'est tombée dessus devant le comptoir. Dit-elle d'un ton laissant supposer qu'elle regrettait de ne pas l'aider plus. Elle la vit sortir son portable, lui laissant supposer que le réseau revenait par à coup. Sif espérait que son message vocal soit arrivé jusqu'au portable de sa femme. Par la suite, elle ne fut guère surprise de voir un couteau atterrir entre les mains de la jeune femme. C'était donc une télékinésiste? Sans vouloir vous commander, je pourrais en avoir un? Décidemment, elle se sentait comme nue sans arme. « Tous les mêmes ! Jamais là quand on a besoin d'eux. » L'asgardienne lui jeta un regard surpris l'air de dire "de quoi elle parle ?" avant de demander: Dites, ce soir est peut-être le jour de notre mort... J'aime savoir à côté de qui je risque de mourir. Je m'appelle Sif et vous?. Pour la première fois depuis des mois, la déesse disait son vrai nom et pas un des pseudonymes qu'elle avait adopté en tant que cheffe des Tsillah. Mais qu'importe si on apprend qui elle est réellement. De toute façon, voyons les choses avec réalisme... Il faudra bien que le monde apprenne qu'elle était sur Terre.
La jeune Blaire était fatiguée, plus mentalement que physiquement. Éduquer des enfants aux arts martiaux... était drainant. Leur apprendre le respect de son prochain, comment se positionner correctement, ne pas se bousculer... Les enfants c'est de la merde. Forte de cette expérience, elle en parlerait évidement à son patron, monsieur Akira et lui demanderait des conseils. Toute à sa méditation, la jeune femme, revêtue d'un simple débardeur, d'une veste et d'un pantacourt (il fait tellement chaud !) errait dans les rues, absorbée par ses pensées avant que son oeil-et son nez- ne soit attirés par un détail curieux.
Deux ou trois vans blancs garés devant une boite de nuit : le "White Rabbit Hole". Une boite réputée pour être "réservée" aux mutants et qui avait une réputation certaine quand on cherche les endroits "risqués" à New York. Son œil avait repéré les vans et son nez une odeur de brulé. Elle regarde à droite... à gauche et traverse pour s'approcher et jauger la scène avec... curiosité et surtout prudence avant de se figer en notant un détail qui la met en alerte. La porte de la boite est grande ouverte et de la fumée commence à s'en échapper. Pas de videurs. Des vans suspects. Sans doute est ce l'ambiance New New-yorkaise et les comics et nouvelles qu'elle lit mais elle prend son téléphone pour.. Jurer.
Pas de réseau. ça fait beaucoup de coïncidences. Et elle commence à s'éloigner d'une marche rapide fourrant son téléphone dans sa poche avec sa main, le pouce pressé sur le numéro d'urgence : 911. Elle devait trouver du réseau. Et vite. Puis... Peut être revenir masquée en tant que Booster ? Si il y a des problèmes avec des mutants elle pourrait peut être aider... Un camp ou l'autre.
Event “Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain.”
Le calme, la sérénité. Ces états de l'esprit et du corps étaient possibles à atteindre grâce aux arts martiaux. Ils étaient d'ailleurs à la base du Tai-Chi pratiqué par la Licorne. Néanmoins, il ne fallait pas commettre l'erreur de confondre calme et apathie.
Adossée, assise contre ce mur encore épargné par les flammes, en compagnie de son "Elfine", Yukio avait retrouvé son calme et par la même occasion, sa capacité de réflexion. Ses petites cellules grises fonctionnaient à leur maximum pour lui permettre de traiter le flot d'informations qui, quelques instants auparavant, était absolument illisible. Quelque chose dans l'atmosphère était toxique, étant probablement à l'origine des différents évanouissements survenus et de la toux de sa personne et de "l'Elfine". L'explosion de la porte, le sifflement des balles, les cadavres criblés et maintenant cette pyrokinésiste qui déversait des torrents de flammes. La boite de nuit était attaquée, de l'extérieur et de l'intérieur. Le "pourquoi" n'avait pas d'importance à cet instant, tout comme le "qui". Une seule chose importait : survivre, avec tous les moyens à disposition.
Déchirant le bas de son top noir, la Licorne se fit un bandage rapide pour tarir l’écoulement rougeâtre de son bras. Déposant avec délicatesse la tête de Blink sur le sol, elle posa ensuite une de ses mains contre une prise électrique et commença à absorber, perturbant l'intensité des éclairages de la boite de nuit. Se sentant envahi de cette énergie qu'elle ne connaissait que trop bien, Yukio commença à se recouvrir de petits arcs électriques, ses cheveux perdant leur coloration rose pour retrouver leur noirceur habituelle. Se relevant après de longues minutes, la peau légèrement bleutée, elle fit quelques pas à l'intérieur de la boite nuit, veillant à ne pas se retrouver dans l'angle de la porte. Cette dernière était prise d'assaut par certains de ses semblables, transformés en torches humaines, courant vainement à un espoir à l'extérieur, avant d'être fauchés impitoyablement. Sur son passage, un des fragments métalliques de la porte se mit à bouger avant de s'écarter. Il fallait que cela cesse. Sans hésiter un seul instant et d'un geste vif, la pyrokinésiste en ligne de mire, la petite Licorne fit jaillir un de ses éclairs qui la frappa de plein fouet. L'intensité avait été parfaitement dosée, pour que sa semblable ne se relève pas. Promenant son regard dans le reste de la boite de nuit, Yukio tourna ensuite légèrement la tête et projeta un éclair massif à travers l'ouverture de la porte, comme un avertissement. Rien ne devait visiblement sortir, mais personne ne rentrerait pour le moment. Toussant à nouveau, tant à cause du gaz que de la fumée, suant un peu, la petite Licorne jeta un coup d’œil à Blink. "L'Elfine" survivrait, elle aussi.
Le White Rabbit Hole était un nid à mutations extraordinaires, capable de tout. Il fallait tenter d'organiser cette force de frappe. Certains de ses semblables ne craignaient peut-être pas les balles et pourraient ouvrir la voie. D'autres pourraient peut être créer une nouvelle sortie, d'une façon ou d'une autre. Il y avait tant de possibilités et si peu de temps, l'incendie gagnant en intensité. Se mettant en quête d'un moyen d'atteindre les enceintes de la boite de nuit ou simplement un micro, la Licorne tenta de se frayer un chemin plus profondément dans la boite de nuit, prête à réagir au moindre danger. La pyrokinésiste n'était peut-être pas la seule traitresse présente ces lieux.
Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
À une vitesse prodigieuse, le feu gagne du terrain à l’intérieur de l’établissement de nuit ; les flammes, de plus en hautes et de plus en plus gourmandes, lèchent les murs en les noircissant, soulevant une fumée toxique qui pousse les fêtards encore debout à tousser de plus en plus fort, avant de s’évanouir sur un sol qui les condamne à une mort certaine, car ils se font piétiner ou alors dévorer par le feu. Ceux qui ont préparé cette attaque contre les mutants présents ce soir l’ont fait avec une attention particulièrement cruelle : ils ne leur ont laissé presque aucune chance de survivre. Le gaz, qui s’échappe du système anti-incendie, se lie aux vapeurs meurtrières du brasier pour encercler les mutants tandis que certains d’entre eux traversent la pièce en hurlant, recouverts par les flammes qui leur mordent la peau, jusqu’à tomber aux pieds de l’infirmière rousse et de la brune qui se tient à ses côtés ; le gamin qui vient de tomber à leurs pieds, qui doit avoir à peine la vingtaine, n’a plus que la peau en lambeaux, les yeux révulsés de terreur et de douleur, la bouche crispée, tordue dans une grimace sanguinolente qui lui donne un air terriblement misérable. Ses bras n’ont plus de couleur sinon celle de la chair brûlée, un mélange bruni et rougeâtre qui se contracte une dernière fois, dans un ultime effort, avant qu’il ne s’éteigne dans un soupir rauque, les yeux rivés sur les deux femmes qui lui font face. Avant de mourir, il semble avoir voulu formuler un appel à l’aide, dans une supplication qui s’est éteinte au fond de sa gorge. Il ne parlera plus jamais.
« Au secours ! Venez nous aider ! » Depuis l’autre côté de la pièce, une demoiselle en larmes hurle à qui veut l’entendre qu’ils ont besoin d’aide, mais personne ne lui répond ; elle regarde le plafond qui commence à s’effondrer en soulevant ses mains refermées en poing puis parcourt la salle d’un regard terrorisé, avant de tomber aussitôt, sans même avoir été touchée. Les mutants infiltrés à l’intérieur, sacrifiés pour la « juste cause », n’hésitent pas à faire taire ceux qui sont trop bruyants.
Ainsi, lorsqu’une mutante aux cheveux roses — puis noirs, fait étalage de ses pouvoirs en envoyant un avertissement à ceux qui sont dehors, les Héritiers mêlés à la foule de fêtards échangent un long regard entendu avant que le telekinesiste tourne discrètement sa main vers le bas pour la pousser violemment contre le mur, en espérant la mettre hors d’état de nuire, mais il est détourné de sa tâche par un hurlement strident derrière lui… et il perd la mutante asiatique des yeux. A l’intérieur, l’horreur, le chaos, la destruction, les flammes, les larmes. La mort.
Le carrelage du night-club se retrouve rapidement jonché de cadavres, si bien qu’il faut désormais enjamber les défunts pour se déplacer : entre les flammes qui attaquent la structure du bar, le gaz toxique et les mutants ennemis mêlés à la foule, les occupants encore vivants du White Rabbit Hole doivent désormais se rendre à l’évidence : il leur faut sortir de là avant de périr, comme les autres. Et vite.
À l’extérieur, la cohorte d’agents solidement armés tient toujours ses positions : devant les entrées du club ou sur les toits voisins, ils ne bougent pas, veillant à ce que toutes les personnes se présentant devant l’objectif de leurs fusils reçoivent une balle assassine. Ceux sur la terre ferme, d’ailleurs, ne remarquent même pas la jeune fille qui s’est arrêtée un instant derrière eux, avant de poursuivre son chemin ; ce sont les agents sur les toits qui la remarquent en premier et qui communiquent rapidement à son sujet : « Témoin remarqué : jeune fille brune avec un téléphone portable dans la poche. Elle s’éloigne vers le Nord. » Il ne faut que quelques secondes pour qu’un autre agent, devant le club, lui réponde via leurs oreillettes discrètes : « Cible en vue. » Il sort de la colonne et se dirige discrètement vers la jeune femme désignée, qu’il prend en chasse sans attendre. Au moindre faux pas, il est prêt à tirer.
Lorsqu’ils ont pris contact avec Helmut, les Héritiers ont attiré mon attention. J’ai mené mon enquête sur eux et à travers eux, retrouvant les individus et consultant leurs mémoires pour percer les secrets de leurs réseaux et de leur secte. Je savais que ces attaques allaient arriver et elles ne me dérangent pas vraiment. Les Héritiers, qu’ils le veulent ou non, agissent pour la cause mutante. Outre leur hypocrisie, leur utilisation des mutants laisse à désirer. En s’attaquant à la communauté mutante, ils deviennent les méchants et amélioreront l’opinion publique générale envers leurs victimes. Quitte à être hypocrites, ils auraient pu utiliser leurs mutants afin de faire croire à des attaques de mutants sur des humains et ainsi diaboliser leurs ennemis. Je n’ai pas murmuré cette idée à leurs esprits, cependant, car ils me sont plus utiles comme marionnettes traquées que comme marionnettistes en sécurité. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que SHIELD et héros ne les détruisent, à présent. Un épouvantail utile. Sans ennemi commun, pas d’unité. Les Héritiers seront désormais l’ennemi commun et l’unité sert mes intérêts. Plus que la prévention d’un tel événement. Pur calcul pragmatique, tout amoral qu’il puisse être.
Néanmoins, il y a toujours des imprévus. Cela ne me surprend pas. Je m’attendais à ce que ce soit la mission d’un Helmut distant depuis quelques temps envers Azilys qui nécessite mon intervention, afin de capturer sa cible dont les possibilités de m’échapper sont nulles. Son utilisation des Héritiers comme de la Guilde des Assassins rappellera à tous qu’il est un stratège et un tacticien, pas un simple pion, mais je m’attends à ce que son hétéroclite bande tourne au vinaigre. Nonobstant cela, l’imprévu est venu d’Azilys.
« Tous les mêmes ! Jamais là quand on a besoin d'eux. »
Si j’avais des oreilles, elles siffleraient. A défaut, l’ancre mentale laissée dans son esprit m’apprend qu’elle m’appelle, à sa façon. Je lui reviens en mémoire et c’est réciproque, même si je ne l’ai pas oubliée. Les Héritiers m’ont cependant occupé, sur ce mois. Devrais-je m’occuper d’eux ?
Quel bazar.
Les flammes courent sur ce qui devait être un club de danse et plusieurs personnes. Les personnes qui survivent semblent aux prises avec une faiblesse commune. M’ouvrir à leurs esprits m’apprend la présence d’un poison dans l’air, me faisant me satisfaire de ne plus exister physiquement. Remontant les mémoires, je découvre également des faits qui me consternent. Les temps difficiles produisent des individus forts. Les individus forts produisent des temps faciles. Les temps faciles produisent des individus faibles et les individus faibles produisent des temps difficiles. Nous en sommes arrivés à une faiblesse d’individus telle que, face à un danger et en l’absence de consignes, la majorité d’entre eux se contente de s’accrocher à un téléphone inutile et d’accepter son sort. Oh, je n’ai rien contre l’acceptation ; au contraire, c’est une grande force. Néanmoins, cela me donne l’envie de laisser les faibles à leur mort. Sélection naturelle, tout simplement.
Néanmoins, j’ai besoin de certains d’entre eux pour assurer la survie d’Azilys. Même s’ils ne sont plus beaucoup à être utilisables.
Quel bazar.
(Tu as fait ce qui te tient à cœur, essayer d’aider, mais tu en es à la croisée des mondes et des chemins, ma chère. C’est cela qui t’as fait penser à moi, n’est-ce pas ? Abandonner l’espoir que je t’avais donner m’a appelé. Désormais, je suis là.)
Ma voix intérieure raisonne dans votre tête, Azilys, mais je ne suis pas encore en mesure de venir vous soigner. Vous tentez de vous rassurer avec votre couteau, avec votre pouvoir, mais vous savez quelles sont vos limites. La poussée de croc est inutile contre l’incendie. C’est de lui dont il faut s’occuper.
La pyrokinésiste aurait été utile à l’arrêter mais la pluie d’éclairs d’une électrokinésiste neutralise cette possibilité. Yukio, je ne blâme pas votre acte. Au contraire, vous êtes la première à agir ici ; même si la tentative me complique la tâche et vous complique la vôtre. L’attaque du télékinésiste à votre encontre risque de vous avoir sonné. Il me faut une minute de canalisation magique à travers votre corps pour guérir des hématomes et des coupures qui vous prendraient naturellement une semaine… cependant, outrepasser un choc et une éventuelle inconscience n’est que l’affaire de quelques secondes. Réveillez-vous et sachez d’instinct qui sont vos ennemis : j’ai leurs pensées, leurs localisations, leurs pouvoirs. Je vous le partage. Vous avez pu repérer le télékinésiste à son geste de main pour vous projetez, maintenant exploiter l’avantage qu’il vous croit hors d’état de nuire pour lui prouver l’inverse.
Quand aux tireurs, voilà qui me réclame un peu plus de réflexion. Je n’ai pas l’intention d’user du contrôle mental ou d’attaques mentales pour neutraliser tous les Héritiers, cela serait gaspiller mon énergie, mais je pense avoir l’outil à portée de main pour les affronter.
Sif. Dans votre réalité, vous êtes une divinité guerrière. Dans la mienne, vous n’êtes ni l’un ni l’autre. Une divinité guide et inspire, elle amène les gens à vivre leurs vies et à aspirer à plus, à mieux, selon le système de valeurs et les axes philosophiques privilégiés par son culte. Vous n’avez rien de tout cela. Une guerrière fait la guerre, elle se bat pour protéger les siens ou étendre leurs intérêts, elle tue ses ennemis. Vous n’avez rien fait de cela pour l’instant. Tout au mieux, vous avez cherché une alternative à l’humaine de compagnie avec qui vous vous êtes mariée pour les quelques décennies à venir alors que votre espérance de vie est de cinq millénaires. Copuler avec votre hamster si vous le voulez mais, pour ma part, vous êtes plus utile à faire ce que vous faisiez du temps d’Asgard : éliminer les cibles que l’on vous donne. Nul Odin ou Thor pour vous commander, pas plus qu’Azael, présentement. Mais désormais que vous savez qu’il y a des ennemis, cherchez à les tuer. Les flammes et le gaz peuvent-ils réellement ralentir un Asgardien ? Si oui, usez de votre force pour abattre les murs et créer de nouvelles sorties. Faites quelque chose de plus productif qu’attendre la mort des autres autour de vous en essayant de leur faire la conversation !
(Azilys, te souviens-tu lorsque tu as opéré Helmut ? Tu étais parvenue à percevoir à l’intérieur de lui pour utiliser tes dons. Sens télékinétique. Sens de la matière. Trouve un moyen d’affecter le gaz ; peut-être obstruer ses points d’arrivée ou réactiver le système de ventilation qui doit éviter à cet endroit de trop sentir la transpiration.)
Oui, je suis probablement empli de préjugé à l’encontre d’une boite de nuit mais ceux-ci me viennent de constatations causales : tant de mouvements dans un espace majoritairement clos implique un système artificiel de renouvellement de l’air, système surement désactivé par les Héritiers pour éviter que leur gaz ne s’échappe lui aussi. De quoi gagner du temps.
Constatant mentalement qu’il n’y a guère plus de personnes en état d’être mises en branle dans l’enceinte de l’établissement, je tourne mes pensées vers celle qui se trouve à l’extérieur. Alice, pensez-vous réellement avoir le temps d’un aller-retour chez vous pour mettre un masque ? Ou que vous n’avez pas été repérée et qu’ils vous laisseront vous éloigner suffisamment de leur brouilleur ? Laissez-moi vous aider à comprendre la situation ainsi : anti-mutants avec armes à feu piégeant les mutants à l’intérieur d’une boite de nuit pro-mutante. Anti-mutants probablement postés sur les toits et vous ayant repérée. Si vous tentez de fuir, vous êtes morte. Il va falloir trouver de quoi vous cacher de leurs regards pour survivre et agir.
Si elles sont plus coûteuses que la communication directe, mes influences m’assurent de ne pas trahir le secret de mon existence. Le Roi d’Ombre. Tapie dans vos Ombres, dans vos inconscients, pour vous donner des suggestions et quelques savoirs. Je n’ai nulle forme physique et pas l’intention d’en adopter une présentement, même si cela me coûte aussi. N’attendez pas trop de mes interventions et ne vous choquez pas trop des horreurs de cette soirée : vivez-là et survivez-lui, cela sera déjà suffisant.
Azilys avait distraitement répondu d’un mouvement de tête à la nouvelle venue concernant la victime, trop occupée à lire le message d’Helmut. Sa demande de lui fournir un couteau la fit légèrement sursauter, elle avait pensé, visiblement à tord, que la jeune femme était déjà armée. Ce qui était ridicule, jamais les videurs ne l’aurait laisser entrer sinon. Elle eut un rictus amer en se disant qu’ils avaient du faire preuve de laxismes avec certaines personnes.
Quoi qu’il en soit, la demande de la jeune femme ramena un peu de bon sens dans son esprit embrumé. Pourquoi se contenter d’un seul ? Elle se concentra et fit venir à elles tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un couteau se trouvant derrière le bar. Si elle ne savait pas s’en servir dans un combat à la loyale, le souvenir de la visite du Dr Strange lui rappela qu’elle savait très bien les faire voler… A condition de ne pas s’évanouir avant, et dans l’état de confusion où elle commençait à se trouver, elle ne garantissait pas quelques accidents et dommages collatéraux.
Elle laissa à sa compagne de galère le soin de choisir la lame qui lui convenait le mieux parmi celles qui s’étalaient à présent devant elles, en se présentant à son tour.
« Azilys, mais tu peux m’appeler Lys. » répondit-elle. Après tout, elle n’avait pas tord, si elles devaient mourir côtes à côtes ce soir, autant se débarrasser de l’étiquette.
La rouquine devait bien admettre que les mots prononcés par Sif lui avait fait l’effet d’un électrochoc, et n’avait pas arrangé les choses du coté de la panique qu’elle avait de plus en plus de mal à contrôler. C’était une chose de se dire qu’on pourrait ne pas survivre, s’en était une autre de l’entendre dans la bouche d’une autre. Elle eut l’impression de prendre un coup de poing dans le cœur en réalisant qu’effectivement, son dernier échange avec Helmut se réduirait à ses quelques lignes de SMS tapés à la va vite.
D’ailleurs, en parlant d’Helmut, à peine le temps de se prendre en pleine figure inéluctabilité de la conclusion de cette soirée au travers des mots de sa compagne de galère, il lui répondit.
La peur, le stress des dernier jours et l’effet du poisons eurent raison d’elle. Elle se sentit perdre le contrôle de ses émotions. A la lecture de son message, elle éclata de rire avant de fondre en larmes, enfin la colère prit le dessus, dissipant quelques instant les brumes délétères qui ralentissait ses pensées. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’elle n’aurait pas pris la fuite si elle l’avait pu ? Qu’il suffisait de lui envoyer une voiture avec chauffer pour la sortir de l’enfer ? Même si elle ne doutait pas que le vieil homme eut de la ressource, que pourrait-il faire dans cette situation qui laissait entendre, même à son esprit pas très clair, une préparation millimétré et une organisation dotée de beaucoup de moyens ?
Elle imagina Oeznik se pointer, sans savoir à quoi s’attendre et se reprit rapidement, essuyant rageusement les larmes qui avait inondé ses joues. Elle tenta de composer le numéro des urgences, mais seul la tonalité d’une ligne surchargée d’appel lui répondit. Elle poussa un soupir agacé, avant de se résigner à répondre à Helmut. Après tout, s’il le voulait, lui il pouvait avoir les ressources nécessaires pour la sortir de là… A condition qu’il ne soit pas à l’origine de cette situation. Cette idée lui vrilla le cœur, mais elle ne pouvait pas l’ignorer non plus, elle connaissait son sentiment concernant les mutants. Tout comme son esprit était de plus en plus embrumé, ses doigts étaient de plus en plus maladroits sur le clavier, mais elle ne prit pas le temps de ce corriger. De toute façon, elle n’en aurait pas eu les capacités.
Le message à peine envoyé, une vision d’horreur sans non la fit sursauter et lui déchira le cœur. Devant elles venait de s’échouer un tout jeune homme, à peine un enfant, tellement gravement brûlé qu’elle se demandait comment il pouvait encore être conscient. Elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit, d’ailleurs qu’aurait-elle bien pu faire dans de telles circonstances, même à l’hôpital elle n’était pas sure qu’il aurait pu être sauver. Son cœur se mit à battre comme un oiseau affolé se jetant contre les barreaux de sa cage, en voulant s’approcher du jeune homme, elle avait penché la tête à l’angle du podium et ce qu’elle vit la terrifia encore plus.
Le feu faisait rage, visiblement amplifié et alimenté par une pyrokinésie, des mutants s’en prenaient à d’autres mutants quand ils tentaient de faire quelque chose, elle plaqua sa main sur sa bouche pour retenir un hurlement et se replia rapidement derrière le podium auquel elle s’appuya quand elle vit un homme abattre d’une balle en pleine tête une jeune femme qui tentais de sortir par la porte explosée.
Elle en était là, terrifiée, tremblante, la tête curieusement tout à la fois vide de toute pensée et extrêmement lourde, le cœur cognant douloureusement dans sa poitrine, lui donnant l’impression qu’il allait finir par lui casser les cotes et lui déchirer le torse pour sauter sur le sol qui semblait se prendre pour une mer démontée. Elle n’avait qu’une envie à présent, se rouler en boule, là, et laisser le poison faire son effet, s’endormir pour ne plus jamais se réveiller plutôt que de mourir dans les affreuses douleurs des flammes rongeant la peau. Déjà, ses paupières se fermaient, laissant glisser de nouveaux ruisseaux sur ses joues lorsqu’une voix raisonna dans son esprit déserté, la faisant sursauter et écarquiller les yeux.
(Tu as fait ce qui te tient à cœur, essayer d’aider, mais tu en es à la croisée des mondes et des chemins, ma chère. C’est cela qui t’as fait penser à moi, n’est-ce pas ? Abandonner l’espoir que je t’avais donner m’a appelé. Désormais, je suis là.)
Tiens, l'homme de son rêve était de retour. Elle devait bien admettre qu’elle n’avait pas espéré son intervention, insignifiante qu’elle se considérait.
(Azilys, te souviens-tu lorsque tu as opéré Helmut ? Tu étais parvenue à percevoir à l’intérieur de lui pour utiliser tes dons. Sens télékinétique. Sens de la matière. Trouve un moyen d’affecter le gaz ; peut-être obstruer ses points d’arrivée ou réactiver le système de ventilation qui doit éviter à cet endroit de trop sentir la transpiration.)
Elle ricana quand il lui suggéra d’utiliser son don pour agir sur le gaz, de trouver un moyen de réactivé le système de ventilation. Pour rafistoler Helmut, c’était facile, en temps qu’infirmière elle avait des connaissance en anatomie, mais elle n’en avait aucune en ce qui concernait la plomberie ou les système de ventilation. Même en pleine possession de ses moyens elle aurait eu du mal à déterminer où passaient les canalisations, et elle imaginait trop bien ce qu’il pourrait se passer si au lieu de faire péter une canalisation d’eau, elle en endommageait une de gaz.
« Parce que tu crois que c’est facile ? » répliqua-t-elle d’un ton acide, « J’ai déjà du mal à me concentrer assez pour garder les yeux ouverts ! Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, contrairement à toi, je suis sensible à ce foutu gaz. Il est en train de me tuer ! » rajouta-t-elle d’un ton rageur, sans se préoccuper le moins du monde du regard que Sif posa sur elle.
Curieusement, cette expression de sa colère face à son impuissance sembla la galvaniser. Certes, elle n’avait pas la capacité de concentration nécessaire pour faire dans le « chirurgical », mais au point où en était la boite, ils n’étaient plus à un dégât près. La porte grande ouverte après l’explosion laissait déjà entrer de l’air, il lui suffirait de faire un « courant d’air » pour dissiper le gaz qui devait stagner dans la boites.
Elle remarqua une série de petits renfoncements en haut des murs et devina qu’il s’agissait probablement de lucarnes occultées, il ne devrait pas être difficile de les faire exploser. Elle s’en voulu de ne pas y avoir pensé avant. Avant d’être aussi affaiblie. Rien que d’avoir attiré les couteaux à elles lui avait demandé un effort, alors, là, elle ne savait pas si elle arriverait à quelque chose d’efficace avant de tourner de l’œil, et encore moins s’il lui resterait assez d’énergie pour s’occuper de l’eau après.
Dans le doute, elle décida de tenter le tout pour le tout. Dans un effort de concentration extrême, elle libéra tout ce qu’elle avait de pouvoir en se focalisant sur deux idées simples « briser les vitres » et « ouvrir à l’eau ». Elle sentit la vague d’énergie se dégager de son corps, la vidant de ses dernières forces.
La dernière sensation qu’elle ressentit avant qu’un rideau noir enveloppe son esprit fut celle d’un courant d’air froid sur sa peau humide.
Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?
Plus ça allait et plus Sif se demandait si elle n'aurait pas mieux fait d'aller s'acheter une des immondes bières entourée de cette ferraille surnommée "cannette" et de passer la soirée à regarder la vue du haut d'un des immeubles de New York au lieu de passer par ici. La curiosité avait de mauvais côté. Au moins les cocktails étaient bons.
Dans la confusion, Sif se retrouva au côté d'une rouquine télékinésiste à qui elle demanda un couteau. Aussitôt, le regard de l'asgardienne se stoppa sur une lame large. Chez les Tsillah, les membres avaient des origines diverses... Aussi bien d'un point de vue extra-terrestre que terrestre. Un d'eux était un mutant d'origine japonaise. Il avait été chef de cuisine dans un restaurant et, après son arrivée, avait naturellement pris ce rôle. Par jeu, ils s'étaient amusés à faire un blind test avec des couteaux de cuisine. C'est ainsi qu'elle avait appris les différentes sortes... Ici présent, Sif reconnu un Santoku. Une lame avec des alvéoles à bout incurvée d'environ vingt centimètres de long dont le tranchant est droit. Un couteau connu comme étant multi-usages. Le barman devait l'utiliser pour couper les fruits des cocktails et autres apéros. Ce soir, il aurait un autre usage. Bon, personne n'imagine qu'un tel objet deviendrait une arme dans le sens strict mais c'était toujours mieux que rien. Sif prit donc l'arme en main avant de fourrer à sa ceinture une lame plus fine au cas où. Merci! Dit-elle à la jeune femme avant de se présenter et de lui proposer à faire de même.
« Azilys, mais tu peux m’appeler Lys. » C'est joli. Rétorqua-t-elle, dans l'espoir de détendre l'atmosphère réalisant que sa réplique plus tôt ne fut pas la plus judicieuse qui soit. S'auto-insultant, elle continua: Enfin, je dis ça... Mais, en ce qui me concerne, je compte pas mourir ce soir. Il y en a qui attende à ce que je revienne à la maison ce soir. Marlowe, le reste de la bande, Emma, Azael... Prête à vous battre pour en faire pareil? Sourit-elle en faisant tournoyer le couteau en main.
Apparemment, le réseau fut rétabli puisque Lys reçut un message. Cela voulait dire que Azael aussi... Tant mieux! Mais elle espérait de tout cœur que les derniers mots qu'elle aurait adresser à sa femme ne sentiraient pas les adieux. Un jeune mutant fut projeté vers elle, horriblement brûlé.
Passant la tête, Sif réalisa avec horreur qu'une pyrokinésite avait décidé de faire un feu de joie version hardcore. Elle retourna vers Lys en pleine crise de panique... Se mettant à sa hauteur, elle tenta de la rassurer: Respire! Ce n'est pas le moment de perdre son sang froid! C'est tout ce qu'ils cherchent à faire! « Parce que tu crois que c’est facile ? » J’ai déjà du mal à me concentrer assez pour garder les yeux ouverts ! Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, contrairement à toi, je suis sensible à ce foutu gaz. Il est en train de me tuer ! » Heu...Quoi?! En tout cas, c'était bien du gaz qui les mettait dans cet état.
Ne la quittant pas d'une semelle, Sif continua à tenter de l'encourager quand une déflagration, différente de la précédente, se fit entendre. Les vitres venaient de sauter et de s'éclater en million de petits morceaux. Son attention se reporta sur Lys qui venait de tomber dans les vapes! Wow!Dit-elle en la rattrapant. Azilys?! C'était d'elle ça? Des vitres explosées, l'air frais de la nuit entra dans les lieux. Le purgeant du gaz qui avait intoxiqué tout les convives de la soirée.
Super! Elle irait vite mieux. Mais elle se voyait mal laisser la rouquine en plan.
Clairement la situation était tendue. S'il y avait une attaque contre un club de mutant à l'arme de guerre, ça devait être préparé. Et il y avait probablement des vigiles qui surveillaient. Et s'il y avait des surveillants, elle était surement repérée et suivie. Elle confirma ses soupçons en jaugeant les reflets... Une personne la suivait à bonne distance, le regard sur elle avec... Des vêtements larges. Du genre ou on peut cacher une arme à feu.
Réfléchir en inspirant.
Réfléchir en expirant.
Il fallait agir, elle pris un tournant dans une ruelle isolée.
Boost
Maintenant on établis le plan. Il va falloir une distraction. De quoi le surprendre. S'accroupir et mimer de refaire ses lacets. Et puis agir quand ses pas sont juste derrière. Surtout. Rester. Calme. Des objectifs clairs. Il s'agit d'essayer d'aider un night club remplis de mutants. Les booster tous serait une mauvaise idée. Après avoir assommer l'assaillant, contacter la police pour les alerter. Et y retourner le plus vite et discrètement possible.
End Boost
Le plan est en place en deux secondes et la jeune femme s'accroupit pour entendre son ombre arriver au tournant et s'approcher... avant qu'une explosion résonne dans la rue d’où elle venait, probablement du lapin blanc. La diversion est présente et la Karatéka se redresse instantanément pour frapper.
"Rappelle toi Alice, l'essence d'un kumite est de partir du principe de pourrir ton adversaire au point que même sa mère ne le reconnaitra plus pour retenir ton coup juste avant de toucher car il s'agit d'un entrainement."
Three time Boost
Exactement, maman. Mais ce n'est pas un kumite. Et Alice frappe en se redressant, se présentant de profil pour limiter la zone de visée éventuelle et en envoyant un poing au visage de son adversaire comme diversion tandis que le second poing vise le plexus avec le triple de sa force naturelle. Clairement insuffisant pour tuer un homme, mais suffisamment pour l'incapaciter si elle touche.
end Boost
Elle enchaine ensuite avec un balayage des appuis pour laisser l'adversaire tomber et le placer en position lattérale de sécurité avant de décrocher son cellulaire et envoyer un SMS au 911
"Bonsoir, j'ai entendu des coups de feu dans le White rabbit hole, au Bronx et une explosion aussi. En plus il y a des vans avec des armes de guerre garé devant et aucun réseau autour. Envoyez de l'aide"
Avant de repartir, fouiller sommairement l'inconscient et... récupérer une oreillette qu'elle enfile, sans le micro cela dit. Il vaut mieux écouter ce qui se dit et repartir vers l'antre du lapin prudemment... Et se préparer à courir si ça tire.
Event “Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain.”
L'intuition. Une extraordinaire faculté de l'esprit. La Petite Licorne avait anticipé la présence d'éventuelles autre traitres dans la boite nuit, après avoir justement châtié la pyrokinésiste qui n'avait pas hésité un seul instant à assassiner ses semblables en utilisant sa mutation. Néanmoins, il était difficile d'anticiper ce que l'on ne pouvait pas voir. Se retrouvant violemment projetée en arrière par une force invisible, Yukio se fracassa contre un mur, avant de s'effondrer, le souffle coupé, à demi-consciente. Le choc avait été rude. La théorie était vérifiée. A moins que cela ne fut l’œuvre d'un frère ou d'une sœur mutante l'ayant vu agir et s'étant trompé sur ses intentions. Une nouvelle théorie intéressante, mais qui ne saurait être vérifiée, étant donné l'urgence de la situation. Se sentant sur le point de sombrer, la jeune mutante recouvrit progressivement ses esprits et retrouva ses forces. Ses douleurs, envolées. Son bras... en voie de guérison. Que se passait-il ? Qui ? Quoi ? Comment ? Des questions judicieuses, mais prématurées. Elles venaient d'être balayées par, au delà d'une intuition, un savoir, de la connaissance. Les traitres. La Petite Licorne savait qui ils étaient, les pouvoirs dont-ils disposaient et même... leurs sombres pensées. Ils étaient prêts à mourir pour qu'aucun n'en réchappe. Ils mourraient pour que quelque-uns survivent. D'ailleurs, la résistance avait déjà commencé, à l'image des vitres qui explosèrent et du système incendie qui se remit miraculeusement à fonctionner. L'air se purifiait, les flammes vacillaient. L'espoir renaissait.
Se relevant, le visage impassible, l'air absente, comme si cerveau s'était mis en mode automatique, Yukio saisit le corps d'un de ses défunts frères et lui ôta son vêtement à capuche avant de s'en vêtir. L'eau allait être un obstacle, mais pas insurmontable. Il fallait profiter de l'occasion, profiter d'une éventuelle surprise des traitres pour les neutraliser. S'essuyant le visage, la Licorne s'élança à une vitesse anormalement élevée en direction du télékinésiste, profitant de l'usage qui lui était permis de sa mutation, s'arrangeant pour se trouver hors de sa vue. Arrivée à son niveau, Yukio lui saisit le poignet, déchargeant assez d’électricité pour arrêter son cœur. Aucun remords, aucune hésitation. L'esprit de la jeune fille ne pouvait le permettre, pour la protéger. Aussi, continua-t-elle son œuvre, évoluant furtivement telle une ninja, frappa vite et fort. Un traitre, une traitresse, aucun d'entre eux n'était pour le moment en mesure de contrer sa mutation. Néanmoins, deux d'entre eux allaient poser problème. Le premier, de part la nature de sa peau, serait insensible à son électrokinésie. La seconde, la pressentirait venir. Il faudrait de l'aide. La panique était encore présente auprès des survivants, même si ces derniers retrouvaient quelques couleurs, le gaz s'étant dissipé.
L'aide se découvrit sous la forme d'une Brune aperçut auparavant. Cette dernière semblait s'être armée, mais ne semblait pas prête à se servir de ses armes, occupée à soutenir une rousse inconsciente, elle aussi croisé un peu plus tôt. Si elle s'en était dotée, elle devait pourtant savoir quoi en faire. Lui fallait-il la motivation ? Se portant à sa hauteur, le regard presque vide, la Petite Licorne s'adressa à elle. " Il reste des traitres. Je ne pourrais pas les neutraliser. Il s'agit de l'homme là-bas et de la femme. Lui Votre amie vivra. Il n'est pas l'heure de s'inquiéter ou s’apitoyer, il est l'heure de combattre pour survivre. M'aiderez-vous ? " La demande comme le reste du discours avait été prononcé d'une voix monocorde, presque robotique. Ceci fait, elle se prépara à affronter les deux derniers traitres. Comment allait-elle bien pouvoir faire pour les neutraliser eux aussi ?
Samedi 28 septembre - White Rabbit Hole, Quartier du Bronx, milieu de soirée
À ce stade de l’attaque, presque tout le night-club est envahi par les flammes, et les bouteilles d’alcool tombées au sol ne font qu’encourager la propagation ; les cris d’horreur se mêlent aux toux rauques qui faiblissent seulement lorsque la victime s’effondre, inconsciente, offerte au feu qui vient grignoter sa peau, comme en témoigne le jeune mutant venu s’effondrer aux pieds des deux nouvelles amies, qui font connaissance au milieu du chaos.
Dehors, presque rien ne révèle l’enfer que vivent les fêtards pris au piège. Les Héritiers masqués, eux, ne bougent toujours pas ; ils attendent patiemment que les premiers survivants du feu rejoignent l’extérieur pour y être abattus sommairement : mais lorsque les deux étroites vitres teintées du night-club explosent sous la volonté d’Azilys, les Héritiers qui se trouvent aux alentours s’éloignent mais reçoivent des éclats de verre qui les forcent à se replier quelques instants, aussi surpris que frustrés. D’autres, profitant de cette prise de vue, se rapprochent des abords des deux fenêtres pour tirer à l’intérieur à l’aide de leurs fusils d’assaut, visant méthodiquement le plus de mutants possibles qui s’effondrent, criblés de balles, la bouche entrouverte, les yeux exorbités, les traits crispés, la peau brûlée. Très vite, le sang se répand au sol, liquide noirci, preuve d’une cruauté sans nom. Les Héritiers savent que cet assaut agressif ne leur offrira qu’un court avantage mais ils sont prêts à tout pour nettoyer le monde de ce qu’ils jugent être de la vermine : les mutants. Alors, visant depuis l’intérieur des deux fenêtres, les agents masqués ne cesseront de tirer que lorsqu’on les forcera à reculer.
Mais ne se doutant pas qu’un esprit puissant œuvre dans l’ombre pour secouer les mutants assommés par le gaz toxique, qui est toujours libéré par le système anti-incendie réactivé, les Héritiers voient peu à peu un brouillard épais et sombre s’élever… Le gaz, sous le changement de pression effectué par l’éclair de pouvoir d’Azilys, ou de Yukio, qu’importe la source, se liquéfie et se jette sur les flammes pour devenir volatile, formant ainsi le fameux brouillard toxique qui recouvre rapidement les lieux, ne permettant plus aux mutants de discerner leurs semblables à l’intérieur du club.
Du côté des Héritiers, il leur faut réagir vite pour faire le plus de dégâts possibles, et ils profitent donc de leur état affaibli et paniqué pour cibler la foule avec leurs fusils, tirant sans véritablement voir qui ils touchent. Que leurs mutants infiltrés à l’intérieur soient devenus des cibles, ils s’en moquent ; ils ne sont rien de plus que de la chair à canons.
Pendant ce temps, à l’extérieur, l’agent qui s’est éloigné pour suivre Alice tombe dans le piège qu’elle lui tend ; elle avait l’air inoffensive cette gamine alors il n’a pas vu les coups venir et se retrouve misérablement inconscient, mis hors d’état de nuire par la robustesse et la rapidité de ses coups. Inconscient, il est dépouillé au sol sans que ses collègues ne s’en rendent compte, bien trop obnubilés par ce qui se passe à l’intérieur du club…
La révolte s’organise mais elle est entrecoupée par les balles sifflantes qui traversent la pièce pour se loger dans le corps des mutants se trouvant sur leurs trajectoires, et le brouillard épais et toxique qui les enveloppe comme un océan mortuaire. « Au secours ! Aidez-moi ! » hurle une jeune femme blonde qui peine à tenir les yeux ouverts, et dont la pointe des cheveux est tachée par le sang de son petit-ami décédé ; Lily, puisque c’est ainsi qu’elle se nomme, tient le visage de celui qu’elle aime en hurlant comme une possédée, cherchant du regard quelqu’un qui pourra l’aider mais, à travers le brouillard, elle ne voit rien. Ses cris de peur et de détresse se mêlent aux autres, car ils sont nombreux à être possédés par le désarroi, la douleur et la peur. Pour ceux qui sont encore debout, il est l’heure d’agir avant qu’il ne soit trop tard…
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