[Terminé] Speed dating improbable et légendaire

"C’est quoi dont vous êtes la plus fière", répète Phoebe. C’est dangereux comme question, énonce Céleste. Je fais ce que je peux, rappelle Mindee.

Ce qu’elle peut, ou ce qu’elle fait, semble beaucoup plaire à la "petite Raven". Ce qu’elle est aussi, puisque cette dernière commence à la détailler d’une manière à la fois flatteuse, indiscrète et gênante… quoi que tout soit actuellement gênant et possiblement indiscret. En tout cas, Mindee tourne légèrement la tête sur le côté en continuant à se masser la nuque.

Qui est-ce qui avait dit que la mousseline c’était osé ? Phoebe, tu avais dit qu’y aller c’était osé ! Je suis perdue et je coule, appelez-moi Atlantis ; Atlantide ? Mindee, ton cœur bat trop vite. Est-ce que ça va faire monter l’alcool au cerveau plus vite ? Mademoiselle Raven est très fière d’être une "femme forte, indépendante et légèrement rebelle" ; vous voyez, c’était pas si piège !

Si Mindee suit des yeux la main qui montre tant de chose, elle ne peut s’empêcher de lâcher un petit rire nerveux non-pas lorsqu’il est question de la taille du rebelle mais bien du matage… des cheveux rebelles, évidemment !

« Une femme qui sait ce qu’elle veut…

- Evidemment. »

Comment ça, "évidemment" ?! "Evidemment", pardon ? Ben c’est évident, non ? Irma. Mindee. Atlantis !

Qu’importe ses efforts pour "gérer", Mindee fait face aux provocations de Raven avec plusieurs tentatives de déglutitions. Inabouties. Ses yeux suivent d’ailleurs le mouvement de sa glotte. Le problème étant que, à les descendre pour éviter le regard bleuté envoutant, ils descendent le long du visage et de la gorge… d’où la remontée.

« Quand elle veut. Et avec qui elle le veut. Et vous ? Que voulez-vous ? »

Allo Irma, ici l’au-delà ! Allo Mindee, ici Céleste. Arrêtez de mettre le bazar dans ma tête, elle le fait déjà trop bien ! Il faut qu’on vienne te chercher ? Il faut qu’on vienne te chercher ? Non-non. Des baffes. Des gifles. Des fessées ?

Le petit couinement de Mindee ressemble à un "iii" d’une seconde, durant laquelle elle se crispe comme si elle venait de recevoir un coup d’électricité statique. Main immobile sur sa nuque, regard immobile dans celui de Raven, elle doit prendre une grande inspiration nasale pour essayer de répondre.

« Je voudrais… »

Que ça aille à mon rythme. Que ça soit romantique.

« Que ça aille à mon rythme… Que ça soit romantique… »

Bien. Bravo.

« Qu’on couche ensemble… »

Non ! Irma !

« Mais je sais pas ce que je veux… Enfin sur le moyen terme. C’est tout nouveau. C’est le bordel. »

Avec un frisson de nervosité, Mindee amène ses dix doigts sur son front et sur ses tempes puis y presse pulpes et ongles. Ses paupières se ferment.

Dans le noir de son esprit, notre présence la soutient et la retient. On le sent. On le sait. C’est normal. Pour nous.

« Voudrez-vous notre numéro ? »

Tout seul à la table, sa fourchette et son couteau en mains, Ezekiel avait commencé un véritable concert : tapant un coup l’assiette vide, puis le verre à vin, puis le verre normal (il a un nom ?) et le rebord de la table en bois surmontée d’une nappe blanche, il se prenait pour une rockstar. Lancé à l’assaut de son public imaginaire (mais qu’il imagine trop bien), il frappait même du pied sous la table tout en mordant dans le coeur de sa lèvre inférieure, véritable gamin passant le temps comme il pouvait ; fort heureusement, lorsque le serveur apportant son précieux cocktail trébuche, il cesse son vacarme sonore. Il ouvre plutôt grand les yeux face à cette scène digne des plus émouvantes tragédies grecques, se retient même de respirer et… Ouf ! Son verre est sauvé. Le contenu du verre aussi. Tout va pour le mieux.
Il repose sa fourchette et son couteau en arborant un sourire soulagé, tandis qu’il se lève pour accueillir son fameux premier rendez-vous, qui est en retard d’ailleurs. D’habitude, c’est lui qui manque de ponctualité.

« Enchanté Kath ! Moi on m’appelle Eze. »

Récupérant délicatement son précieux cocktail coloré de rouge, Ezekiel lui accorde un sourire aimable tout en désignant l’autre chaise de sa main libre, l’invitant ainsi silencieusement à prendre place à la table. Il fait la même chose, reprend position sur son fauteuil tout en avalant un peu de sa boisson alcoolisée et sucrée avant de reprendre la parole, toujours aussi souriant :

« J’ai commandé pour moi en attendant, tu prends quoi toi ? »

Il ne s’embarrasse pas vraiment du vouvoiement, mais il attend qu’elle lui réponde avant de faire signe au serveur de s’approcher. Ce dernier arrive, avec élégance, calme et volupté, donnant l’impression d’irradier de bonheur en portant son tableau rond en boi ; les sourcils légèrement froncés, il l’observe longuement jusqu’à ce qu’il s’éloigne pour rapporter la commande au comptoir, laissant tout le loisir au mutant d’observer les liens avec plus d’attention… L’endroit est tamisé, chic, pas le genre d’endroits qu’il fréquente d’habitude, et un gringalet joue même du piano plus loin. Sa main glissé contre sa mâchoire, il se retourne vers Kath pour lui souffler une question très sérieuse :

« C’est un peu chiant ici, non ? »

⌂ Speed dating improbable et légendaire ⌂

۵ ROCKET - CLINT ۵

En voyant l'homme en face de lui bouche bée, Rocket le fixait avec des yeux blasés. Pourquoi, pour lui, les choses ne pouvaient pas se passer normalement ? Une rencontre, quelques échanges sympathique, avant de se rendre compte que le courent passe bien ? La raison était des plus simples...

"Ca va! me regardez pas comme ça, on choisit pas la tête qu'on  a!"

Dit-il, avec une certaine impatience, avant que son interlocuteur ne se décide à lire la liste de question... et vu son expression, Rocket comprit qu'ils étaient au moins d'accord sur un point: les questions ne rimaient à rien. Rocket préféra donc répondre directement, espérant que cela brise un peu la glace:

"Halworlde. C'est le nom de la planète d'où je viens. Vous pensiez vraiment que je venait de la terre avec une trogne pareille? Parfois on me prends pour un mutant, et c'est ce que j'entends de moins insultant"

Afin d'éviter tout débordement ou suite défavorable pour lui, Rocket se sentit obligé d'ajouter, afin de clarifier la situation:

"Je viens en paix si c'est ce qui vous tracasse. On ne prépare pas une invasion. Partez du principe que je suis un touriste"

️Miss Pie

Last Call Bar

Déjà que je n’ai pas envie d’être là mais en plus, il faut que je détonne niveau tenue, et qu’en plus je sois en retard… Faith et Dolores allaient me le payer…
Si je rattrape le cocktail, celui-ci laisse une magnifique trace rouge sombre sur la robe blanche, à côté du H solitaire de mon étiquette déchirée.
Au moins l’homme face à moi, un peu plus âgé mais à peine je pense, m’accueille avec le sourire. Parce que j’ai sauvé son verre ? Maybe. En tout cas, il se lève pour reprendre le cocktail et m’invite à m’asseoir, ce que je fais, le regard passant d’une personne à l’autre de la pièce. Il y a l’air d’y avoir vraiment …. de tout. Je me demande si je vais tous les voir.

« J’ai commandé pour moi en attendant, tu prends quoi toi ? »

-Ah oui tu as bien fais et … euh …

Je regarde en diagonale le menu avant de juste dire :

-Et bah écoute comme commencer, il me semble qu’il y a un cocktail offert, alors pourquoi pas ça, enfin sauf si tu trouves qu’il est horrible.

La commande est passée et … je me sens terriblement et indiscutablement mal à l’aise. Je suis une étrangère autant dans ce pays que dans ce lieu. La petite punk rock au milieu de ce bel endroit …
Lui aussi est bien silencieux, je le vois observateur. Est-ce qu’il observe comme moi les détails du lieu, des personnes présentes ? Bon tente quelque chose au lieu de ressembler à une potiche :

-Est-ce …

« C’est un peu chiant ici, non ? »

Hein ?

Ma tête reflète exactement ma pensée, un instant surprise, choquée, et ne comprenant pas totalement ce qu’il venait de dire.

-Euh bah … c’est assez …

Mais pourquoi je me prends la tête ?

-Pas du tout mon genre, je finis par soupirer avec un sourire un peu plus détendu. Je t’avoue que mon programme initial était d’aller faire le tour des pubs du Bronx, voir de Harlem et de Hell’s Kitchen avant que je me retrouve déguisée et balancée dans un taxi pour ce lieu.

J’observe les gens autour de moi, alors que je laisse mon dos aller contre le dossier, croisant les jambes puis les bras. Je l’observe, un sourire intrigué sur les lèvres. Lui aussi dans un sens dénote un peu ici :

-Tu ne savais pas où tu mettais les pieds avant de t’inscrire ou toi aussi, on t’a tendu un piège ?

J’ai déjà une petite idée de la réponse mais … j’avoue être curieuse de sa réponse.



@PNJ & @Ezekiel Ranevskaia

Après une première rencontre dès plus rocambolesque, Ezekiel et celle qui se présente comme se nommant Kath prennent tous deux places à la table réservée pour eux, non sans avoir l’air de ne pas trop savoir ce qu’ils font ici. Qu’importe ! Le cocktail est bon alors il lui propose de commander le sien, non sans boire une nouvelle gorgée.

« Un cocktail offert ? »

Demande-t-il en baissant les yeux sur sa carte, plissant ses paupières comme pour dénicher plus rapidement l’information qu’elle vient d’énoncer. Il n’avait même pas fait attention ! Un léger rire emportant ses lèvres, il hausse ses sourcils en même temps que ses épaules avant de rétorquer, d’une voix amusée :

« Je n’avais pas vu ! Tu me diras s’il est bon, du coup. »

Si cette information capitale lui a échappé, l’ambiance feutrée, tamisée et barbant du lieu ne lui échappe pas. Après une brève observation des murs et du piano chantant un peu plus loin, il se penche vers la demoiselle pour savoir si elle partage son ennui : ce qui est bel et bien le cas. Un nouveau sourire naissant sur ses lèvres, il s’enfonce dans son siège sans quitter son verre d’une main, ses yeux posés sur la rousse. Enfin elle a beaucoup de couleurs dans les cheveux mais pour lui, elle est plus ou moins rousse.

« C’était un beau programme. Meilleur que celui-là en tous cas. »

Elle croise ses bras et ses jambes, mais le sourire qu’elle arbore ne semble pas vouloir dire qu’elle est fermée à la discussion alors il ne perd pas le sien, et écoute attentivement la question qu’elle lui pose. Son sourire s’agrandit quelque peu sur ses lèvres tandis qu’il soulève brièvement sa main libre, avant de lui répondre de vive voix :

« J’ai perdu un pari, et c’est mon gage de me retrouver ici. Donc un piège… Non, pas vraiment. Je savais où je mettais les pieds. Pas toi ? »

Curieux, il attend sa réponse en apportant de nouveau son verre à ses lèvres, sans que son sourire ne faiblisse de trop. Après tout, même s'il n'était pas venu de son plein gré, cette première rencontre n'était pas décevante ; Kath donnait l'impression d'être plutôt cool.

Last Call Bar

Il est plutôt fun, je ne peux pas le nier mais pour le coup, je suis sûre que j’aurais pu le croiser dans un million d’autres endroits et probablement dans un de ceux que j’avais prévu initialement pour mon programme. Il se démarque à sa manière, malgré le soin qu’il a mis dans sa tenue. Mais tout est dans les détails. Ses ongles sur lesquels, bien qu’il l’ai voulu enlevé, se trouve encore des légères traces de vernis noir, la manière dont ses cheveux sont ramenés derrière son crâne montre que ce n’est pas une coiffure ordinaire pour lui, plutôt circonstancielle. Il n’est pas plus dans son élément, peut être pour cela que le dialogue me semble plus simple avec lui, que les attitudes sont plus détendues. J’ai l’impression que ce ne sera pas la même avec les autres, alors autant profiter de ce premier échange.  
D’ailleurs, le verre, le mien, arrive vite et sans souci, empli d'une liqueur écarlate. Je l’observe avant de le goûter. Ce n’est pas ce que je préfère comme boisson mais …

-Très sympa, leur mixo n’est pas un débutant.

La conversation dévie légèrement et je lui avoue que je n’avais pas du tout prévu cela pour cela, assez … facilement.

« C’était un beau programme. Meilleur que celui-là en tous cas. »

-Probablement, en tout cas, j’aurais passé une soirée dans un milieu dont je connais bien plus les codes. Mais quitte à être ici, autant passer le meilleur moment possible et sinon … La nuit ne s’arrête qu’au lever du monde donc cela laisse un peu de temps.

J’aurais presque envie de lui demander ce qu’il fera après … cette partie de la soirée mais attendons de le connaître un peu plus. Ce qui serait drôle, ce serait de le retrouver directement là-bas.

« J’ai perdu un pari, et c’est mon gage de me retrouver ici. Donc un piège… Non, pas vraiment. Je savais où je mettais les pieds. Pas toi ? »

Mon verre à la main, j’ai une certaine fascination pour les nuances de ses yeux et le petit air que j’y vois. Cela, et sa réponse relève du coin de mes lèvres.

-J’ai aussi reçu un gage et il y a une heure en sortant de la douche, je savais pas ce qu’elles allaient me faire subir. J’ai appris ce qui m’attendait alors que j’étais juste en serviette… donc je savais juste que c’était un speed dating et que j’avais pas le droit de choisir ma tenue, je soupire, avec un léger éclat de rire avant de reprendre une gorgée du cocktail.

Y a un petit sourire taquin qui ne quitte pas mes lèvres. Mais je lui demande, d’un air de défi :

-C’était quoi ton pari ? J’suis curieuse de savoir comment toi tu t’es retrouvé dans cette galèr…

Mais je tourne la tête vers une blonde qui vient de presque balancer sa chaise par terre pour s’occuper d’une autre blonde …

-Damned, tu crois qu’elles ont besoin d’aide ?



@PNJ  & @Ezekiel Ranevskaia

La réponse de Raven fait sursauter Mindee, qui rouvre les yeux et se rend compte du rapprochement comme de l’inquiétude de sa première Speed date. Toujours la tête dans les doigts, elle regarde à travers l’espace que laissent ceux-ci et ne sait pas quoi dire pour la troisième fois de la soirée ; une troisième fois différente, en plus !

C’est une question de temps avant qu’on gère tes émotions, pas besoin de toilettes, dit Phoebe. C’est mignon qu’elle veuille t’aider à te sentir mieux, c’est une bonne idée l’eau fraiche, dit Céleste. C’est dommage qu’elle ne puisse pas comprendre ce qui se passe en coulisses, dit Mindee. Personne ne peut comprendre. C’est pour cela qu’on sera toujours seules. Seules ensembles.

« Venez je vais vous aider, déclare Raven en passant un bras sous les aisselles de Mindee et en cassant les dix appuis que celle-ci a contre son crâne.

- Hum, répond approximativement notre impliquée qui se laisse faire. Merci ? »

C’est une émotion étrange lorsqu’une quasi-inconnue s’immisce dans un cocon fait par les affections des personnes à qui on tient le plus au monde. Mindee ne sait pas comment y réagir. Céleste et Phoebe, elles, ressentent cette insécurité, cette peur et cette anxiété que l’on nomme jalousie. Toutes, on sait que ce n’est rien mais la peur de perdre notre sœur ou l'exclusivité de l’amour de celle-ci au profit d'une autre personne agite colère et tristesse, frustration et dégoût. Mindee se tend, s’en veut, ce qui ne rend l’action de Raven que plus appréciée et alimente le cycle émotionnel.

On fait chier, Irma, répète en boucle une Phoebe qui ne veut pas céder à un sentiment qui éloignerait encore plus sa sœur tout en sachant que le contenir ne fait que l’augmenter en plus d’être parfaitement illusion puisque ladite sœur sait. On fait chier, Irma.
On est égoïstes, Mindee, répète en boucle une Céleste qui laisse sortir son sentiment en sachant qu’il éloignera encore plus sa sœur tout en ne voulant pas augmenter le malaise qu’elle est parfaitement conscience que ladite sœur ressent. On est égoïstes, Mindee.
Ce qui arrive ce soir ne changera rien, répète en boucle une Irma qui en veut peut-être à ses sœurs comme elles lui en veulent à elle mais s’en veut à elle aussi, tout comme ses sœurs s’en veulent. Ce qui arrive ce soir ne changera rien.

Lorsqu’elle voit son reflet dans les miroirs au-dessus des lavabos des toilettes, Mindee a l’impression de voir double. Ce n’est pas l’alcool, cependant. Le sourire qu’elle adresse à Raven, qui la tient et la soutient, est tout aussi plein de tristesse que de gratitude.

« C’est bien que le premier date de ma vie soit une catastrophe, dit-elle avec un amusement mélancolique. Ça sera plus facile de faire mieux la prochaine fois. »

Ce n’est pas terminé. Pas encore. Elle manque de temps, cependant.

« Je suis désolée mais je suis pas désolée de vous faire participer. »

Elle se permet de faire durer le moment un peu plus que prévu, regardant les yeux de Raven.

Puis elle appose son front contre le miroir, le collant à ses reflets.

« Je sais, je sais, c’est moins efficace que l’eau pour se raffraichir, dit-elle sans perdre son sourire. Mais le maquillage y survit mieux. »