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OU'RE HEAVEN TO ME
ANNÉES 70 AVEC Raven Darkhölme
Devant l’affirmation curieuse qu’elle venait d’énoncer, le bougre avait légèrement froncé ses sourcils tout en décalant son menton sur le côté, ne voulant pas lui répondre par la négative au risque de passer pour un parfait sot. Mais tout de même ! Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Il avait compris sa technique pour faire apparaître des vêtements masculins à sa taille ? Il n’était pas sûr qu’avoir compris ce qu’il fallait comprendre mais, par fierté sans nu doute placée, il s’était contenté de finalement acquiescer en hochant son visage de haut en bas, sans rétorquer le moindre mot. Au moins, ce mystérieux échange avait eu le mérite de faire rire Raven à nouveau… Même s’il ne pouvait pas se targuer de connaître la couleur de ses humeurs sur le bout des doigts, Bucky préférait quand elle souriait et s’amusait, plutôt que quand la tristesse ornait ses traits.
Mais le visage du Soldat de l’Hiver, lui, n’était nullement décoré par une expression doucereuse, car l’inquiétude était comme un voile maudissant l’apaisement que la belle blonde pouvait lui offrir. Quand bien même il était en charmante compagnie, auprès de cette femme qui ne connaissait rien de lui mais lui donnait tout sans compromis, cet esprit torturé ne pouvait se défaire des démons courant à ses trousses, comme le vent pourchassant la brume dans la nuit. Mais que pouvait-il lui dire ? Comment formuler ce que lui-même n’était pas sûr de comprendre ? Comment dévoiler ce que son esprit, et sa mémoire, taisaient encore ? Froissant les traits de sa figure avec sa main robotique, il fut gravement surpris d’entendre que la sulfureuse blonde affirmait maîtriser l’art du combat… Avait-elle fait l’armée ? Décidément, cette femme au charme indéniable ne cessait de l’étonner, ce qui n’était pas pour lui déplaire.
« Et où avez-vous appris toutes ces techniques de combat, mademoiselle ? »
Si la curiosité avait été de mise, ce fut bien rapidement l’inquiétude que Raven put lire sur ses traits masculins. Bien que d’une intention louable, la jeune femme ne semblait pas avoir conscience des risques encourus par ses élans courageux… Et lui-même n’était pas tout à fait sûr de les connaître. Alors savoir qu’elle était prête à revêtir son apparence pour lui donner une chance de survivre… Non. Impossible. Étant resté quelques instants silencieux, Bucky était retombé dans son sofa tout en soupirant de lassitude, son visage finissant d’achever sa pensée par un « non » mimé avec sa bouche encore muette.
« Je ne veux pas prendre le risque de te sacrifier derrière moi, Raven. Tu ne sais pas ce qu’ils seraient capable de te faire… Encore plus quand ils découvriront que tu n’es pas moi. Non. Impossible. »
Le ton de sa voix ne prêtait pas au débat, et il avait physiquement signé la fin des négociations en se levant de son fauteuil pour rejoindre la table ronde près de la fenêtre, se servant un grand verre d’eau en espérant ainsi apaiser le feu de ses pensées torturés. Soucieux de ne pas mettre Raven en danger, il avait cependant trop dit pour qu’elle accepte d’en savoir aussi peu sur sa situation prétendue catastrophique : après tout ce qu’elle avait fait pour lui, elle méritait bien quelques explications. Du moins, ce qu’il était capable de lui révéler.
Soupirant à nouveau, Bucky s’était retourné vers la blonde tout en essuyant sa bouche du revers de la main, essayant de trouver les mots adéquats pour lui répondre. C’était tellement confus… Après un court moment de silence, Bucky avait enfin repris la parole d’une voix hésitante, essayant autant que possible de ne pas s’éparpiller dans ses explications :
« Oui, je sais. Je crois, du moins. Ma mémoire est en vrac à cause d’eux, et je n’ai pas assez de certitudes mais… Je sais qu’ils sont dangereux. Très dangereux. C’est eux qui m’ont fait ça… » Fit-il en désignant son bras métallique d’un léger coup de menton, avant de reprendre : « Mais je ne sais pas qui précisément. Je sais juste… Pas grand chose. »
Finalement, c’était bien plus décousu qu’il ne l’aurait voulu, mais il avait fait de son mieux pour être honnête envers Raven, bien qu’elle aurait mérité bien plus. Rassuré de savoir qu’il ne risquait rien dans ce wagon, du moins d’après Raven, Bucky s’était allongé à même le sol à côté du lit de la jolie blonde ayant le coeur sur la main, croisant ses bras sous sa nuque et inclinant son menton vers elle pour lui dire, avec un léger sourire aux lèvres :
« Hors de question que je te prenne ton lit ! Tu m’as fait trop de peine, ce matin, recroquevillée sur ton fauteuil… Je vais dormir là, c’est très bien. J’ai connu bien pire. » .
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You're heaven to me.Ma maitrise des arts martiaux soulevait évidemment bien des questions et à vrai dire je n’avais moi-même pas les réponses. C’était venu assez naturellement. Je ne savais pas comment j’avais acquis ces compétences. Peut-être à force de lecture cachée, le soir, sous un drap, à la lampe torche, d’un livre emprunté subtilement dans la bibliothèque des parents de Charles… Ou tout simplement un reflexe pour survivre, survivre à ma nature, ma véritable nature, la Raven bleue. Je le savais pertinemment elle pouvait effrayer et faire grandement peur. Voir, pour certains, il fallait absolument éliminer cette menace. Cette chose difforme. Comme une erreur de la nature qu’il fallait supprimer. Mais … je n’étais pas si facilement effaçable de la surface de la terre. Un peu malicieuse, je laissais le bout de ma langue sortir d’entre mes lèvres répondant.
-C’est un talent ! On va dire que je suis née pour cela.
Ce petit moment de taquinerie entre nous était le bienvenue. La suite du programme était effectivement moins réjouissante. Il était clair que tu tentais de t’ouvrir tout en me préservant. Mais cette mémoire défaillante semblait te jouer des tours. Ou du moins peut-être en abusais-tu un peu pour taire des éléments que tu ne souhaitais pas me révéler. En tout cas, comme prévu ma proposition d’emprunter temporairement ton apparence souffrit d'une objection. Voyant que le sujet était clos, même si j’avais quelques questions sur ton bras, j’hochais la tête positivement. Mes yeux parcoururent ton membre que j’imaginais sous les vêtements que j’avais fait pour toi. Lorsque tu avais dormi j’avais pris quand même quelques minutes pour l’observer et le regarder sous tous les angles. C’était lourd, puissant et très surement redoutable.
-Bien, je comprends.
Furent les seuls mots que je prononçais. Après tout il n’y avait rien de plus à dire, tu avais été clair il ne valait mieux pas aborder le sujet et je ne souhaitais pas te vexer. J’ignorai pourquoi mais j’avais ce besoin que tu te sentes bien alors que sous mes yeux ébahis, tu t’allongeais sur le sol.
-Mais qu’est ce que t…
Ma phrase était à peine finie d'être prononcée que tu expliquas vouloir dormir par terre. Me mettant à quatre pattes sur le lit pour venir juste au dessus de toi, par terre, je m’adressais à toi.
-Il est absolument hors de question que tu dormes par terre James. Viens dans le lit c’est bon on est des adultes on peut partager le même lit. « Non. Impossible. » de te laisser au sol.
La main posée sur la couette, je tapotais la place à mes côtés pour te faire comprendre que tu avais plutôt intérêt à venir sur ce fichu matelas. Et d’ailleurs pour accentuer encore plus le fait que je ne te laissais pas le choix, j’avais utilisé en fin de phrase deux mots que tu venais juste de prononcer. Et, j’avais reproduis ta voix à la perfection. Tu souhaitais me montrer que tu pouvais prendre des décisions et bien moi aussi.
Attendant patiemment que tu viennes te mettre à mes côtés j’en profitais pour me glisser sous les draps, reposant la cuillère qui trainait toujours sur le lit sur la table de nuit de mon côté. Histoire de bien te faire comprendre que je ne te laissais pas le choix, j’ouvrais les draps de ton côté pour que tu viennes. Je tapais également ton oreiller pour le regonfler. Une fois chose faite ma tête se posa finalement sur mon propre oreiller. Mais je ne restais pas longtemps dans cette position. Quelques minutes après que tu aies enfin daigné te mettre dans mon lit, je vins me tourner vers toi, sur le côté, observant ton visage. Aucune partie de mon corps ne te touchais. Un doux sourire aux lèvres, mon regard caressant le contour de ton visage, je murmurais alors un simple et délicat petit :
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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ANNÉES 70 AVEC Raven Darkhölme
Le sujet délicat était clos mais, dans l’esprit de Bucky, une inquiétude persistait : allait-elle réellement suivre sa demande lorsque les soldats d’HYDRA viendraient le chercher ? Car ils allaient venir, c’était une certitude inébranlable que son cerveau ne formulait pas en ces mots exacts, mais qui retranscrivait plutôt une angoisse qui ne faiblissait pas, une sorte d’instinct presque animal qui le rongeait de l’intérieur. Il était en sursis et il le savait, mais c’était un combat qui lui appartenait et qui ne devait surtout pas causer d’autres victimes. Quand bien même l’idée d’avoir un double lui permettant de fuir la Mort à ses trousses, s’il venait à capturer Raven, que ferait-il d’elle ? Que ferait-il de son talent de métamorphe ? Des tortures barbare, des expériences sadiques, une mort atroce… Non. Définitivement, Raven méritait mieux que ça. Tout le monde méritait mieux que ça mais, certains, comme lui, étaient piégés dans les griffes de l’Hydre qui ne laisse que trop rarement filer ses proies.
Mordillant le coin de sa lèvre, le Soldat de l’Hiver lui avait lancé un ultime regard avant de chasser ces idées moroses de son esprit. S’allongeant à même le sol pour ne pas voler une nouvelle fois la couchette moelleuse et agréable de la blonde, qui avait eu la gentillesse de lui céder son lit pour une nuit, Bucky avait croisé ses bras sous sa nuque en fixant le plafond durant quelques secondes, avant que les remontrances de Raven ne parviennent à ses oreilles. Faisant preuve —une nouvelle fois, d’une générosité qui n’égalait que sa beauté, elle le sommait de la rejoindre dans le lit qui était assez grand pour deux. Elle lui faisait donc suffisamment confiance pour dormir à côté de lui sans avoir peur… C’était un gage d’amitié qui l’avait sincèrement touché, bien qu’il n’en avait rien montré. Et quand bien même il avait voulu contester cette invitation, car la moquette n’était point inconfortable pour son dos aguerri, Raven lui avait rapidement fait comprendre que ce n’était en réalité ni une invitation, ni une demande : elle ne lui laissait pas le choix.
« Ce n’est pourtant pas la mort de dormir par terre… Les enfants le font, non ? »
Un léger sourire aux lèvres, James s’était finalement levé pour se hisser sur le lit, faisant de son mieux pour n’occuper qu’une petite place sur le matelas. Il n’y avait que quelques centimètres entre son bras et le vide, et il avait pris soin de joindre ses deux mains sur son ventre pour occuper le moins d’espace possible, laissant la plus grande place à Raven.
Après quelques secondes de silence, et sentant un regard insistant sur ses traits, il avait ouvert de nouveau les yeux tout en tournant son menton vers elle, pour la découvrir en train de l’observer. Et bien ? Avait-il quelque chose au visage pour qu’elle le regarde ainsi ? Haussant l’un de ses sourcils avec amusement, il n’avait pas eu le temps de lui poser la question qu’elle lui avait souhaité bonne nuit, lui arrachant un sourire bien plus tendre.
Quelle chance il avait eu de la rencontrer…
« Bonne nuit, Raven. »
Le sommeil ne fut point aisé à trouver pour le soldat, car le moindre bruit, même infime, le faisait tressaillir et ouvrir les yeux dans la pénombre pour s’assurer qu’aucune silhouette menaçante ne se trouvait dans la cabine. Mais non, il n’y avait que la belle Raven qui dormait paisiblement à ses côtés, comme un ange couché près du démon qu’il était. Après avoir remonté délicatement la couverture sur son corps féminin, de peur qu’elle ne souffre du froid, James s’était rendormi à son tour, l’esprit affaibli par les réveils successifs. Enfin, son cerveau avait été muet… Silencieux. Il s’était endormi. Mais pour combien de temps ?
Des cris. Du sang. Des larmes. Il faisait froid, si froid qu’il tremblait comme une feuille morte ballottée par le vent de l’hiver. Il se sentait froid, mais il faisait chaud au-dehors. Le soleil était luisant, aveuglant presque, mais il discernait parfaitement une voix au loin, une voix qui pleurait… Qui suppliait… Qui implorait. Il la cherche, il veut l’aider, il doit l’aider ! Il court dans l’obscurité, il court si vite qu’il s’essouffle et ne peut hurler à son tour, mais il doit continuer, il doit la trouver, elle a besoin d’aide ! Elle est là, elle pleure, agenouillée sous un arbre dont les branches immenses cachent le soleil… Il ne voit plus le soleil. La jeune fille est devant lui. Ses paupières sont plissées et ses joues envahies de larmes. Le soleil pleure aussi. Il est là, devant elle, ses doigts se pressent autour de la détente et… Oh. Le soleil est mort.
« NON ! JE NE VEUX PAS JE NE VEUX PAS ! »
Crie-t-il en se redressant sur le lit dans un soubresaut, sa main robotique enserrant instinctivement la gorge blanche qui s’était penchée au-dessus de lui… Dans la pénombre, il discerne rapidement les beaux yeux bleus de Raven et recule sur le lit en la relâchant dans un bond d’effroi, les yeux hagards et le front perlé de sueur. Qu’est-ce qu’il a fait ?! Comment il a pu ? Repoussant ses cheveux noirs en arrière, il tend ses deux mains vers Raven en la suppliant du regard, quémandant un pardon qu’il n’est pas sûr de mériter. Elle va le détester, c’est certain… Et il la comprend très bien.
« Raven, je… Je suis désolé, je… Je ne voulais pas… » .
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You're heaven to me.Les yeux levés au ciel quand je vis que tu faisais clairement tout pour ne pas prendre de place je ne pus m’empêcher de laisser un petit rire s’échapper d’entre mes lèvres. Tu étais absolument adorable. Et heureusement que tu avais tout de même fini par grimper sur le matelas sinon je me serais vraiment fâchée. Des enfants qui dorment par terre ? Mais qu’avais-tu vécu pour avoir de telle représentation de l’enfance ? Soudainement je me sentis chanceuse d’avoir été ce soir-là dans la cuisine de Charles et non pas de quelqu’un d’autres. Comme s’il y a de cela 30 ans nous étions fait pour nous rencontrer lui et moi.
Le sommeil ne tarda pas à m’envelopper de sa douce caresse. La nuit précédente avait été courte et mouvementée et il me manquait quelques heures de sommeil. Paisiblement endormie lovée sur la couette mais pas contre toi tout de même je ne te sentais pas bouger à mes côtés jusqu’à ce qu’un cri me sorte des bras de Morphée. Me réveillant en sursaut, je m’approchais de toi, posant les mains sur ton buste pour essayer de te calmer.
-Réveille-toi James, ce n’est qu’un cauchemar. Tout va b…
Une main, froide comme le métal vint se placer sur ma gorge alors que je n’avais pas encore terminé ma phrase. Tes doigts serrèrent mon cou un certain nombre de secondes qui me parurent durer une éternité, alors que j’avais posé mes deux mains sur ton bras pour essayer de te faire me lâcher.
-Jam…
Je n’arrivais pas à prononcer ton nom, ma voix n’arrivant plus à sortir de ma gorge. Seul s’échappait un petit souffle. Mes yeux plantés dans les tiens, je te suppliais, sans un mot de me relâcher, espérant que tu sortes enfin de la torpeur dans laquelle tu pensais toujours être.
Enfin, un éclair de lucidité passa dans tes yeux et d’un petit bond tu retiras ta main d’autour de ma gorge, permettant à nouveau à l’air de remplir mes poumons. Déglutissant péniblement, je passais une main sur ma gorge, juste là où se trouvait la tienne quelques secondes à peine. Tu avais une force impressionnante dans ce bras robotique. Et je venais d’en avoir la preuve. Toussant un peu comme pour faire en sorte que l’air rentre à nouveau correctement. Je secouais la tête négativement, finissant par parler d’une voix étouffée sur le début de ma phrase.
-Ca va aller … Je … Ca va.
Si tu avais continué à serrer encore j’aurais dû abandonner ma forme humaine pour devenir bleu et te mettre hors d’état de nuire temporairement parlant. J’aurai pu m’extirper de ton emprise enfin, je le pensais, si tu avais été un humain normal, mais avec ton excroissance métallique … Rien n’était moins sûr. Les yeux à nouveau posés sur toi, je vis clairement que tu étais vraiment repentant et que tu n’allais pas bien. Des petites perles de sueurs sur le front, le regard complétement désorienté et coupable tu tendis les deux bras vers moi. Assise dans une position peu confortable, je me redressais pour venir prendre sans l’ombre d’une hésitation tes deux mains. Serrant même un peu plus fort que l’autre celle qui avait voulu me faire du mal afin de te faire comprendre que je ne t’en voulais pas.
Désormais à genoux sur le lit, séparée de seulement une petite vingtaine de centimètres de toi, je nouais mes doigts aux tiens, un petit sourire au visage me doutant que si je devais avoir une trace dans le cou elle ne tarderait pas à disparaitre. Encore un des magnifiques facteurs de ma mutation, je guérissais beaucoup plus vite que le commun des mortels.
-Je vais bien ne t’en fait pas.
Penchant ma tête vers l’avant me redressant encore un petit peu, je vins poser mon front contre le tien, fermant les yeux. Par ce contact, proche, je voulais te faire comprendre que je ne t’en voulais pas et que tu ne devais pas non plus te faire du mauvais sang à cause d’une simple petite erreur. Tu rêvais, tu étais encore ailleurs. Ce n’était pas moi que tu avais voulu étrangler, mais les personnes qui te traquaient surement.
-Je ne t’en veux pas.
Murmurais-je espérant que le ton calme et posé de ma voix soit suffisamment apaisante pour toi. Lâchant une de tes mains, celle que je qualifierais d’humaine, pour venir la poser sur ta joue que je caressais avec une infinie douceur bien que mes doigts accrochent un peu dans ta barbe.
-Tout va bien. Tout va bien…
La main maintenant posée sur ta joue immobile, mon pouce la caressait avec douceur comme j’aurai pu le faire avec un enfant que je souhaitais rassurer après une grosse frayeur. La fibre maternelle n’était clairement pas une de mes capacités mais je faisais tout pour que tu sentes bien, et cela depuis que tu avais pénétré dans ma cabine. @Bucky Barnes️ 2981 12289 0
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Le brouillard opaque se dissipait lentement, laissant entrevoir les éclats d’une réalité à la fois rassurante et honteuse : les images horrifiantes de ce meurtre abject n’était qu’un mirage du passé, qui ne surpassait point le trouble que la situation présente démontrait. Dans son rêve, il avait été un monstre. Une main armée sans foi ni loi, sans pitié ni compassion. À la surface, guidé par l’identité du tueur sanguinaire qui sommeillait non loin, il avait essayé d’étrangler Raven… Comment avait-il pu faire une chose pareille…
Déjà grandement secoué par son rêve qui était à mi-chemin entre le cauchemar et le souvenir oublié, le Soldat de l’Hiver s’était accablé de culpabilité en découvrant l’odieux geste porté par sa main robotique, et qui avait déjà laissé une marque rouge vif autour du cou de son hôte : la malheureuse reprenait péniblement son souffle tandis que le brun se confondait en excuses interminables, ne cessant de supplier pour qu’elle lui pardonne cette agression pourtant irrémissible :
« Comment, je… Je voulais pas… J’ai vu…Il y avait… Et… Je suis désolé… C’était pas toi, c’était eux et… Ils étaient là… Je suis désolé, tellement désolé… »
Balbutiant des débuts de phrase n’ayant pas de fin, James s’était interrompu lorsque la blonde avait capturé ses mains dans les siennes, et il avait alors haussé ses sourcils en donnant l’impression d’être pris au piège par les phares d’une voiture. Est-ce qu’elle allait le frapper en représailles ? Hurler pour lui sommer de sortir de sa cabine et de ne plus jamais y revenir ? Qu’elle n’aurait jamais dû l’accueillir si généreusement ? Qu’il était un monstre ? Alors qu’il se préparait mentalement à toutes les éventualités, il avait eu la surprise d’entendre des mots doucereux, accompagnés par des gestes de tendresse. Elle le berçait de caresses pour l’apaiser, et lui murmurait des paroles suaves pour chasser les nuages noirs qui l’enserraient… Qu’avait-il fait pour mériter cette femme ? Il ne la méritait pas, assurément. Mais elle était là, soucieuse de son bien-être et de son état, prenant soin de lui comme personne ne l’avait fait auparavant…
« Raven… »
Soufflant son prénom dans un murmure discret, Bucky avait lentement glissé l’une de ses mains dans le bas de son dos tout en plongeant ses iris azurés dans les siens, ne la quittant pas des yeux tout en se rapprochant d’elle de quelques degrés, jusqu’à ce que leurs ventres se frôlent. Ils étaient à présent si près l’un de l’autre qu’il entendait presque son coeur qui tambourinait sous sa chair, leurs palpitants s’harmonisant dans une danse furieuse tandis qu’il déposait ses lèvres contre sa mâchoire, embrassant son menton tout en laissant son souffle chaud s’éparpiller sur sa peau blanche. Lui lançant premièrement un regard hésitant, comme pour s’assurer que ses gestes ne l’importunaient pas, il avait ensuite glisser ses deux mains de chaque côté de son visage, encadrant ainsi sa figure de ses pouces, qui s’avancèrent pour caresser ses joues lisses, avant qu’il ne joigne leurs lèvres dans un baiser d’abord chaste, qui s’était dévergondé au fil des secondes…
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You're heaven to me.Mon prénom, tel un souffle dans ta bouche était comme du miel à mes oreilles. Un délicat sourire aux lèvres, je ne pensais pas une seule seconde que tu allais m’embrasser. Moi qui pensais t’avoir effrayé ou même dégouté en voyant ma mutation je fus surprise de sentir tes lèvres venir se poser avec délicatesse sur ma peau, remontant lentement vers mes lèvres. Je ressentis ton hésitation, mais n’ayant pas bougé d’un pouce, profitant juste de l’instant, j’accueillis tes mains puis tes lèvres pour le plus grand plaisir.
Rapidement, ce qui au départ était un geste de tendresse se transforma en un désir plus sauvage, brut, presque bestial. Nos vêtements furent de trop, et la caresse mutuelle de nos lèvres sur la peau de l’autre me fit perdre la tête. Nous nous sommes alors aimés cette nuit-là. Sous une étoile, sur un oreiller, au fond d’un train, dans un vieux (grenier) wagon. ♫
« Torride » était le mot approprié pour décrire nos ébats qui nous menèrent au bout de la nuit, à s’envoler toujours toujours plus haut. ♫ A chaque fois que nous avions fini après une courte pause, nous nous sautions à nouveau dessus, comme si notre soif l’un de l’autre n’était pas encore étanche. On s’est aimé à se bruler la peau…♫ Après plusieurs rounds, intenses, brulants, et particulièrement enivrants, je finis par m’endormir, totalement nue dans tes bras. Collée contre toi, mes jambes coincées entre les tiennes, la tête sur ton torse, ma chevelure blonde comme les blés en cascade dans mon dos, je m’étais endormie, heureuse alors qu’au loin, le soleil semblait poindre à l’horizon.
Me réveillant à peine quelques heures plus tard, les yeux encore un peu embués de sommeil, j’avais redressé la tête vers toi, t’observant un instant, tu semblais encore dormir. Je t’aurai bien réveillé d’une manière bien particulière qui impliquait que je descende d’un ou deux étages sous la couette, mais je préférais te laisser profiter encore du sommeil qui semblait tant te manquer. Ce dernier me rattrapa également, et à nouveau je m’endormis enfouissant mon visage vers ton aisselle pour ne pas être dérangée par le soleil, tirant un peu plus la chaude couette sur nous.
Dehors à l’extérieur, tout était blanc. Immaculé. Nous avions dû avancer sur notre chemin et nous trouver en haut des Carpates. Cela voulait dire que nous avions fait la moitié de notre route, et que j’allais devoir te dire adieu. Je n’étais pas amoureuse de toi, mais je sentais que nous avions une profonde connexion et je ne voulais pas qu’elle se brise si vite. Peut-être … Peut-être accepterais-tu de m’accompagner encore un peu dans mon voyage, brouillant ainsi, je l’espérais, les pistes de ceux qui te voulaient du mal.
Après une heure ou deux de sommeil de volées en plus, j’ouvris à nouveau un œil, gênée par le soleil qui inondait maintenant la petite cabine. Visiblement, cela ne semblait pas te déranger car tu respirais assez fort, signe que tu dormais encore profondément selon ma modeste analyse des deux nuits dernières. Déposant de toux baiser contre ton torse, je m’extrais de tes bras en douceur préférant te laisser dormir. Encore totalement nue je mutais pour couvrir mon corps d’une tenue correcte pour sortir l’espace de cinq minutes pour aller commander un très copieux déjeuner au wagon restaurant. Il nous serait livré dans trois petits-quarts d’heures selon mes désirs. Retournant à petit trot presque dans la cabine, je quittais mes vêtements, pour venir me recoucher, nue, sous les draps et après une petite dizaine de minutes tu commenças à bouger signe que ton réveil était imminent. Depuis quelques minutes je faisais courir mes doigts contre ton bras, humain, aussi légèrement que la caresse d’un papillon, profitant de ce moment de tendresse alors, qu’instinctivement nos deux corps s’étaient retrouvés à nouveau collés l’un à l’autre. Redressant la tête avec un petit sourire vers toi, je murmurais un doux :
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Leurs souffles se mêlèrent d’abord dans un nid brûlant de respirations entremêlées, illustrant les élans déraisonnés de leurs corps qui ne firent qu’un sous l’œil alangui des étoiles luisant dans le ciel noir, seuls témoins privilégiés de leurs ébats torrides. Toute la nuit durant, sous les caresses suaves de la belle blonde, le Soldat de l’Hiver avait oublié les raisons de sa fuite mystérieuse, et même les souvenirs tortueux qui encombraient son esprit : pour la première fois depuis bien longtemps, son errance était délicieuse.
Au petit matin, essoufflés, mais comblés, les deux amis échangèrent un dernier baiser avant de s’endormir enfin, tendrement enlacés l’un contre l’autre, sous les premières caresses d’un soleil encore timide. Sans rompre le cercle béni du sommeil, qu’il connaissait enfin sans cauchemar ni angoisse, James avait dormi durant de longues heures, n’éprouvant même pas l’absence de Raven lorsque celle-ci s’échappât de la cabine pour commander un copieux déjeuner, et quand bien même il l’ignorait bien évidemment, le fugitif s’était réveillé peu de temps après, une expression béate au visage.
« Hmm… »
Étirant son bras vers le haut dans un râle sourd, Bucky avait posé un regard quelque peu brumeux sur Raven lorsque celle-ci avait murmuré quelques mots à son oreille, un sourire se présentant aussitôt à ses lèvres. Apportant sa main libre contre son visage pour tenter de défroisser ses traits, sa voix grave avait fini par se faire entendre à son tour :
« Salut, toi… »
Effleurant le dos de la jeune femme d’une caresse aérienne, le brun avait levé un regard désintéressé vers le plafond de la cabine, laissant tout juste le temps à son esprit de remettre ses idées en place : comme une gifle ayant un goût particulièrement amer, la réalité l’avait déjà bien rattrapé. Qu’avait-il fait ? Comment avait-il pu être aussi inconscient ? Il n’aurait jamais dû se laisser aller de la sorte… Passant une nouvelle fois sa main sur son front, il avait lancé un faible sourire à Raven avant de se redresser pour s’asseoir au bord du lit, dans un soupir qui se voulait aussi discret que possible ; il ne voulait pas vexer la belle blonde derrière lui, car elle n’était point la raison de son désappointement. Son passé le poursuivait comme une véritable furie, il n’y avait nullement la place pour une quelconque aventure, aussi dépourvu d’amour pouvait-elle être.
Se levant finalement du lit pour attraper ses affaires et se rhabiller, l’étranger au bras métallique avait jeté une oeillade par la fenêtre du wagon pour apercevoir le décor enneigé… Peut-être arriveraient-ils bientôt à destination ? Il lui faudrait partir, quitter cette femme charmante qui lui avait permis de vivre une parenthèse enchantée durant quelques jours. Mais la parenthèse était terminée. Il lui fallait quitter sa belle blonde, pour ne plus jamais la revoir, peut-être.
« Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi… Je ne méritais aucunement ta gentillesse mais tu me l’as offerte les yeux fermés. Je ne t’oublierai jamais, Raven. »
Il ne le savait pas encore, mais il ne serait nullement en état de tenir cette belle promesse. Du moins, il ne l’oublierait pas de son plein gré. Mais il n’avait pas le choix, et ne reviendrait pas sur sa décision. Dès que le train s’immobilisera sur le quai, le fugitif reprendra la place qui est la sienne : il essayera de survivre, pourchassé par des monstres sanguinaires.
(c) DΛNDELION
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Dernière édition par Bucky Barnes le Mar 21 Sep 2021 - 18:15, édité 2 fois
You're heaven to me.Cette voix grave sexy à souhait déclencha aussitôt un immense sourire sur mon visage qui malheureusement s’effaça bien vite. Ton attitude changea du tout au tout en une fraction de seconde à peine. Passant des petites caresses agréables dans le creux de mes reins à une fuite désespérée. Sans me laisser le temps de réagir tu séparas notre étreinte, et t’assis sur le lit en poussant un petit soupire qui même si tu le souhaitais discret ne l’était absolument pas.
Ne comprenant absolument pas ce qui venait de se passer n’ayant rien fait ou dit qui pouvait, à mes yeux, être blessant, je restais là, sans bouger, me prenant une bonne grosse claque mentale. Qu’avais-je fait ? Avais-je trop demandé cette nuit ? Pourtant il m’avait semblait que tu étais en osmose pour tout. Où étais-je si mauvaise que cela au lit ? Personne ne s’en était jamais plein au contraire mais.. Pourquoi ?
Regroupant les draps autour de moi, blessée dans mon orgueil, je couvrais ma nudité comme je le pouvais mutant finalement pour un petit kimono coloré alors que je cherchais encore ce que j’avais pu faire alors que tu te rhabillais si rapidement qu’on aurait dit que tu avais un chien enragé qui te courrait après. Était-ce moi la chienne enragée que tu souhaitais absolument fuir ? Et où allais tu aller comme cela ? Nous étions encore à deux jours de voyage. A part dans ma cabine je ne voyais pas bien où tu pouvais te cacher.
Autant dire que je n’avais absolument pas imaginé notre réveil de la sorte. Pour moi nous allions nous réveiller en douceur, puis manger tranquillement, nus, dans mon lit et pour finir nous aimer à nouveau tout au long de la journée entre deux trois activités dans la cabine. J’étais bien loin d’imaginer que j’allais me faire jeter de la sorte. Et il fallait dire que je n’avais pas vraiment l’habitude. C’était plutôt moi qui fuyais et je comprenais enfin ce que mes amants d’un soir pouvaient ressentir. Mais avec toi j’avais l’impression qu’il y avait plus. Nous n’avions pas seulement passé de très agréables moments sous la couette nous avions discuté, partagé, échangé.
Le visage peiné, je me levais du lit sans un mot pour venir me placer devant la porte de la cabine pour te regarder de haut en bas enfiler tes vêtements. Je n’allais pas pleurer pour cela mais je devais bien avouer que cela faisait mal. Ma voix se fit enfin entendre alors que tu promettais de ne pas m’oublier. Croisant mes bras sur ma poitrine adossée ou presque à l’unique porte de sortie de la cabine, je dis finalement d’une voix légèrement teintée de peine :
-Effectivement. Tu as le don de savoir parler aux femmes.
Je marquais une pause, réfléchissant soigneusement à ce que j’allais dire par la suite.
-Pourquoi fuir comme cela ? Regarde autour de nous, nous sommes coincés au milieu des montagnes. Tu ne peux pas survivre avec un temps pareil, et tes traces seraient beaucoup trop faciles à repérer. Reste. Si j’ai fait quelque chose cette nuit qui … qui … t’a fait peur je m’en excuse.
Un court instant mes yeux bleus avaient quitté l’intensité des tiens pour se baisser vers le sol culpabilisant sans que je ne sache trop vraiment quels étaient mes tords. La tête un peu baissée, ce fut à mon tour de lâcher un petit soupire tripottant une lanière de mon kimono un peu compulsivement. @Bucky Barnes️ 2981 12289 0
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
« Effectivement. Tu as le don de savoir parler aux femmes. »
Perplexe quant à cette phrase lourde de sous-entendus réprobateurs, Bucky avait légèrement froncé ses sourcils tout en tournant son menton sur le côté, ne comprenant visiblement pas le caractère soudainement irrité de Raven. Ben quoi ? Qu’est-ce qu’il avait dit de mal ? Il avait beau se triturer les méninges, rien de véritablement tangible ne sortait : il venait de la remercier en soulignant toute la générosité et la bienveillance dont elle avait fait preuve à son égard, et venait même de lui promettre qu’il ne l’oublierait jamais ! Il n’y avait donc pas de quoi s’énerver ainsi… Et ce pauvre kimono qu’elle torturait de ses mains nerveuses… Il l’avait vraiment agacée et ne comprenait même pas pourquoi ! Après tout, entre eux, il n’avait point été question de romance ou d’amour éternel. Certes, ils avaient une complicité évidente et il lui devait beaucoup, mais ce n’était ni le lieu ni le moment : Bucky n’avait pas le loisir de se laisser enivrer par une femme en ayant déjà la mort à ses trousses. Peut-être que les agents qui le poursuivaient étaient déjà, quelque part, attendant le moment opportun pour agir et… Et quoi ? Lui même n’en savait trop rien mais n’était pas prêt à prendre le risque. Il savait qu’il devait fuir. Fuir vite et loin.
Mais pour aller où ? Raven n’avait pas tout à fait tort, il devait bien lui reconnaître cela. Un soupir passant la barrière de ses lèvres, Bucky avait glissé sa main dans ses cheveux sombres avant de se rassoir sur une chaise, les épaules lasses et le nez plongé vers le bas, l’air pensif. Après quelques secondes de silence, il reprit sans bouger d’un millimètre :
« Tu n’as rien fait, Raven… Ce n’est pas toi. C’est la situation, tout ça. Je ne peux pas, je suis désolé si ça te blesse… Ce n’était pas le but. Je ne voulais pas te blesser ou te faire sentir mal, excuse-moi. »
Peut-être ne comprendrait-elle pas… Et il ne lui en voudrait pas. Mais il n’avait pas d’autres choix. Il fallait qu’il reprenne la route et qu’il s’en aille, qu’il essaye de leur échapper, qu’il essaye de fuir… Qu’il essaye de survivre. Rester en vie, voilà son unique priorité. Il n’avait pas le temps, ni l’énergie d’ailleurs, pour autre chose.
Redressant son menton vers Raven, il lui avait adressé un léger sourire tout en annonçant, aussi déterminé que possible :
« Ne t’en fais pas pour moi, tout ira bien. Je sais que nous nous reverrons, un jour… Je l’espère en tous cas. Mais je ne peux pas rester, c’est trop dangereux… Je me suis déjà attardé trop longtemps. Dès que le train s’immobilisera, je partirai. »
(c) DΛNDELION
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
You're heaven to me.Heureusement le grand cœur du soldat de l’hiver avait parlé et m’avait un peu rassurée. Tu avais enfin fini par entendre raison et comprendre que ta fuite à l’instant T n’était pas la meilleure idée du monde et de loin. Hochant la tête positivement à tes dires alors qu’à nouveau un sourire venait fleurir sur mes lèvres charnues, je m’avançais vers toi, m’asseyant sur tes genoux comme si cela avait toujours été ma place, bien que je ne te connaisse pas depuis 48h.
Nouant les deux bras autour de ton cou, j’en détachais finalement un pour venir poser mon index sous ton menton pour redresser un peu plus ta propre tête vers moi. Nos yeux se perdant dans leur bleuté respective un long moment je finis tout de même par dire.
-Pour le moment le train avance encore, alors profitons de ces derniers instants que la vie nous offre pour passer du temps ensemble.
L’acceptation de ton départ était faite, et j’avais bien compris que tu ne reviendrais pas sur ma proposition de t’aider en prenant ton identité de temps à autre. Avançant mon visage vers le tien je vins y déposer un doux baiser à nouveau comme si je scellais notre pacte de la sorte.
« Nous nous reverrons » avais-tu dit … Je n’y croyais que peu, car même si j’ignorai tout de ta situation tu n’avais pas l’air de plaisanter sur le sujet. Les lèvres pressées contre les tiennes mon corps se rapprochant à nouveau du tien, bien que je sois déjà assise sur tes genoux, à nouveau nos corps commencèrent leur fameuse danse.
Durant les deux jours et deux nuits qui suivirent nous avions tout simplement profité du bonheur d’être ensemble entre moments charnels, de complicité, discussions, ou bien juste observer la nature et le paysage blanc qui défilait sous nos yeux à une trop grande allure à mes yeux … Bien qu'n réalité le train avance assez lentement en raison des conditions météorologiques.
Arrivés en gare de Constantinople, nous nous étions quittés, après avoir vécus tous les deux une magnifique parenthèse le temps d’un voyage en train. Que nous réservait l’avenir ? Allions-nous nous revoir ? Les hommes qui étaient à tes trousses allaient-ils arriver à leurs fins ? Parviendrais-tu à t’échapper ? En mourrais-tu ? Tant de questions sans réponses, mais, sur le quai de cette gare, nous nous étions séparés, après une longue étreinte dans la cabine, comme si nous n’étions que deux inconnus.
Nous ne nous connaissions pas depuis longtemps, mais en ces quelques jours nous avions noués un lien fort et si le destin nous permettait de nous revoir dans les années qui venaient peut-être pourrions nous à nouveau échanger, partager, nous aimer dans un avion, sur le pont d’un bateau.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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« Raven… »
Se levant finalement du lit pour attraper ses affaires et se rhabiller, l’étranger au bras métallique avait jeté une oeillade par la fenêtre du wagon pour apercevoir le décor enneigé… Peut-être arriveraient-ils bientôt à destination ? Il lui faudrait partir, quitter cette femme charmante qui lui avait permis de vivre une parenthèse enchantée durant quelques jours. Mais la parenthèse était terminée. Il lui fallait quitter sa belle blonde, pour ne plus jamais la revoir, peut-être.