Si mon sarcasme n’a pas le don de faire sourire Rocket, le haussement d’épaule de Red est un peu plus encourageant : c’est vrai que lorsqu’on n’a aucun élément de comparaison, l’extérieur du vaisseau d’infiltration est peut-être moins terrible ? Quant à sa courbette de salutation pour Greasy, c’est approuvé. C’est un petit moment de gloire mais il est accepté avec théâtralité et la connaissance des difficultés à ainsi se mettre en avant qu’a Sophia me contente puisque son alter-égo Red l’y aide un peu. Juste un peu. Il vaut mieux un petit quelque chose qu’un grand rien.
Et il vaut donc mieux un grand Nathan pour monter une ruche d’@robeez ! Je prends note : pousser oui mais il ne faut pas pousser pour autant. Chose que Red ne tarde pas à faire…
« Reste avec eux. Moi je redescends préparer le PC.
- Pourquoi rester dans le cockpit quand l'étoile la plus brillante est devant moi ?
- Parce que je t’ai vendu du tourisme spatial et non du tourisme spécial, hasarde-je avec amicalité même s’il semble que le fait que le vaisseau préfigure les deux ne signifie pas que Sophia désire autre chose qu’être là pour moi ; chose qui m’amène à énoncer une autre chose qui saute aux yeux et qu’elle a l’intention de faire : Fais comme tu veux.
- Ah au fait Minette, intervient Greasy qui m’appelle toujours comme si on sortait ensemble, tu t'étonn'ra pas, j'ai r'programmé que'ques sous-réseaux pour tes robz. »
C’est raté : je suis étonnée. Suffisamment pour m’interrompre et regarder la Belette d’ailleurs, alors même que je réfléchis à comment mettre en pratique cette possibilité de répartition alors que les @robeez synaptiques se chargent de retransmettre les instructions de Queenie aux @robeez ouvrières et donc de faire varier quel groupe d’ouvrière suit quelle synapse.
« Ça change pas vraiment c'qu'on a d'jà vu, continue-t-il sans réellement me convaincre, mais si tu t'fais pirater tu pourras couper l'sous-réseau infecté pour être tranquille. J'te laisse la répartition comme tu veux.
- Merci ma belle, conclus-je avec un acquiescement de gratitude pour l’intention de m’aider à limiter la casse, si casse il doit y avoir, avant de redescendre à l’échelle pour aller suivre mon objectif comme Red me suit moi et squatter un Clint qui semble avoir voulu s’isoler ; chose qui me motive à simplement lui adresser un regard avant d’entreprendre de travailler.
« Besoin d'un coup de main ?
- Nan, t’inquiète, dis-je sans un regard puisqu’il me faut tout à la fois installer mon matériel, apprendre à Queenie à répartir les synapses à travers les sous-réseaux et voire si c’est adaptable aussi à nos communications ainsi qu’apprendre à utiliser Aile Rouge ; heureusement que les voyages spatiaux ne sont pas l’affaire de quelques minutes sinon je risquerais de ne pas arriver à tout faire.
« If you only knew the power of the dark side, me murmure Red à mon côté pour me faire sourire, ce qui fonctionne avant qu’une tristesse ne vienne rejoindre la joie puisque mon amie touche à quelque chose de bien plus profond et adéquat à la situation que ce qu’elle doit anticiper avec son imitation.
- "Quicker, easier, more seductive", lui cite-je sans la regarder mais avec une certaine distance émotionnelle. "Fear leads to anger. Anger leads to hate. Hate leads to suffering". I know fear… but anger doesn’t succeed to corrupt me. »
J’ignore ce qu’il en est pour les autres. Nous sommes dans un lieu de peur. Peut-être en émergera-t-il de la colère également. Peut-être y aura-t-il de la haine. Assurément, la souffrance est là. Une souffrance que je crains voir certains d’entre nous partager. Volontairement.
« I'm in another dark path with those properties, continue-je avec détachement tout en paramétrant les connexions de Queenie aux "réseaux publics" de Greasy et en me demandant comment faire les choses autrement qu’en répartissant des synapses et donc des groupes d’@robeez limités selon chaque réseau puisque jamais je n’aurais le temps de coder l’appropriation du concept permis par Greasy, dont l’exceptionnalité laisse envisager l’inutilité du code d’ailleurs, et que je ne suis pas certaine que Queenie puisse comprendre par elle-même l’utilité du changement de réseau. Quicker, easier, more seductive… A path where I rationalize ways to bend the moral code and cut ethical corners. I'm not even sure I can call it "necessary evil". But I'm sure that it’ll be harder and harder to stop. »
Je renifle puis me rengorge. Je tâche de répartir les @robeez équitablement dans les sous-réseaux tout en me disant que le piratage et la reprogrammation m’ont conduite à m’abstenir de finaliser les @robeez pendant des années. Même s’il me manque cinq ans, peut-être une décennie ou une douzaine. Ma rencontre avec Rocket a changé cela : ce n’est pas une question de blesser ou d’être blessé, ce n’est pas une question de morale, c’est une question de survie. "L’univers n’est pas prêt pour le pacifisme, rien que sur Terre, cette notion est déjà utopique". J’étais une enfant du rêve, voulant en partager. J’ai appris à y renoncer par crainte du cauchemar. Les autres peuvent devenir mes cauchemars.
"That is not dead which can eternal lie", voilà la première moitié de la citation la plus célèbre d’HP Lovecraft dans l’Appel de Cthulhu. Je n’ai jamais compris pourquoi toutes les traductions n’exploitent que le sens "N’est pas mort ce qui à jamais dort", utilisant "lie" dans le sens "reposer", "être étendu". La phrase pourrait toute aussi bien vouloir dire "N’est pas mort ce qui à jamais ment". On perd la rime mais on garde le double-sens et il devient plus sinistre que celui qu’on lui connait.
J’étais une rêveuse. J’étais une menteuse.
Je partageais mes rêves. Je m’enfermais dans mes mensonges.
Rocket m’a aidée à entreprendre le chemin de la libération des uns et des autres. Je ne souhaite cependant pas l’arpenter, ce chemin. Sauf qu’il est une évidence dans le fait qu’une fois sur le chemin du Côté Obscur, celui-ci domine le destin.
« Rocket and my misadventures on New York City have convinced me where Jo never succeed, expose-je en relevant les yeux et le visage vers Sophia puis Clint, dont j’ignore la compréhension de notre premier échange en une langue qui lui est surement étrangère et que j’espère ne pas saouler avec ça même si je suis légèrement satisfaite qu’il puisse l’entendre ; malgré un passif me laissant pleinement anticiper ses considérations et positions sur ce que je dis. J’ai fait les @robeez. J’ai fait des armes. Quand j’ai anticipé que l’on fasse face à des extraterrestres, et que le sédatif habituel des @robeez puisse produire des effets impossibles à prévoir sur leurs physiologies… j’ai commencé à travailler sur des drones soniques. »
Je me passe une main dans mes cheveux en une caresse d’auto-soutien alors que j’arrête de travailler avec l’autre, ayant fini avec le paramétrage des différents réseaux simultanés comme la possibilité qu’un seconde prenne le relais si un premier est désactivé comme besoin d’une pause.
« Je me suis fait tout un laïus sur le bienfondé de cela, souris-je faiblement en m’adossant à mon siège, expression toujours absente. Sur le fait que ça serait même moins dangereux que les @robeez sur des physiologies différentes des mammifères. Sur le fait que ça pourrait être complémentaire aux @robeez sur les individus dotés de super-résistance ou guérison. »
Je croise les bras contre mon ventre.
« Puis j’ai réalisé que je faisais un nouveau pas m’éloignant de qui je veux être. Alors j’ai arrêté le projet. »
A part peut être Clint via le SHIELD, personne ici ne sait pour les Drones Soniques. Ou pour le Simulacre. C’est surement mieux ainsi d’ailleurs considérant les bellicismes et les tendances à la criminalité de certains. Ils me déclenchent l’anathème.
Je travaille beaucoup trop mais j’ai besoin de le faire. J’ai besoin de me dire que je vais apporter de la joie aux gens avec l’Avengers Con. J’ai besoin de me construire une organisation de super-héros qui partagera les mêmes standards moraux et éthiques que moi. J’ai besoin de cela pour aborder le futur avec la sérénité de ne pas m’éloigner du genre de personne que je veux être ; un genre de personne qui n’a pas sa place dans les Gardiens de la Galaxie ou les Avengers, je pense. Je suis trop soft. Sauf que je ne sais pas quel monstre je deviendrais le jour où j’arrêterais de donner de la valeur à l’éthique et la morale comme je le fais aujourd’hui. J’ai le nihilisme optimiste : rien n’a de valeur alors c’est à chacun de choisir quelle valeur il donne aux choses. Quid de si je deviens simplement nihiliste ? J’aurais alors été contre cette mission. Rocket et Greasy n’auraient jamais fait suffisamment confiance aux autres Gardiens de la Galaxie ou Avengers pour leur parler du dispositif de mise à mort si Clint et moi ne l’avions pas découvert accidentellement. S’abstenir de cette mission était donc simplement poursuivre le statu quo qu’ils avaient instauré eux-mêmes. C’était même, d’une certaine façon, respecter leur vœu de secret. Sauf qu’il a fallu que je veuille encourager Rocket à dépasser ses traumas. Et que je n’ai pas été capables de faire cela sans qu’il ne retombe dans une approche destructive. C’est l’absurdité de vouloir améliorer les choses : on les empire souvent. Alors pourquoi essayer ? Pourquoi ne pas simplement laisser les choses se faire ?
Parce qu’on a le choix.
Je fais le choix d’aider Rocket et Greasy dans cette quête de libération. J’ai essayé que cela se fasse d’une bonne façon mais je ne pense pas que ça le sera : un casse. Un vol. De la criminalité. Je sacrifie des éléments moraux et éthiques sur l’autel d’une amitié qui a été fondée sur des éléments moraux et éthiques puisque j’ai voulu aider Rocket à se remettre avant même qu’on soit amis. Ironie ou ouroboros, je l’ignore. Je sais juste que les cinq à dix minutes avant le saut ne vont pas tarder à être écoulées.
« Je fais de mon mieux pour ne pas me perdre, promets-je avec douceur, tant à Sophia et à Clint qu’à moi-même. Et je vais faire de mon mieux pour aider les autres. Amis comme adversaires. Ou pour leur nuire le moins possible. Comme ça je serais l’étoile la plus brillante même si j’ai pas la lumière à tous les étages ! »
La prochaine fois, parmi mes cadeaux, j’amène beaucoup de chocolat.
The Lucky One
Dernière édition par Lucy Orchent le Dim 5 Mai - 10:52, édité 1 fois
Évidemment, dès qu't'as trop d'monde dans un vaisseau, tu peux pas fermer une putain d'porte plus d'cinq minutes sans qu'un casse-couilles l'ouvre en mode "ba y s'passe quoi ?". Et l'casse-couille du jour avant d'la mousse dans l'cerveau, c'est dire ! J'avoue qu'j'avais très envie d'l'envoyer chier aussi, mais j'avais encore plus envie de s'couer Rocket un bon coup !
Bon déjà, y réagissait, j'avais peur qu'y soit d'venu tell'ment mou qu'y s'srait laissé faire. Bon point. Mais putain l'discours de vierge effarouchée, j'en avais par d'ssus l'museau ! Et v'là, bien sûr, que d'aut's s'mêlaient de c'qui les r'gardait pas. Et vas-y qu'ça parlait amitié, confiance et tout le train-train alors que l'aut' con venait clair'ment d'm'avouer qu'il avait pas plus confiance en eux qu'moi, tout ça parce que ce débile leur avait fait croire qu'y risquaient une guerre galactique. Mais merde à la fin, c'est pas compliqué d'faire comprendre au gens qu'y risquent rien bordel. C'est même pas un mensonge en plus, même un héros peut l'faire !
"C'que j'ai peur", balançais-je au bras d'fer en pointant Rocket d'une griffe bien sortie, "c'est qu'c't'abruti parvienne à tellement pourrir l'moral des troupes qu'y nous fasse passer d'76.12% d'réussite à tout juste quarante ! Qu'y foute la trouille à des types censé protéger la Terre alors qu'ELLE CRAINT QUE DALLE !
OUI POUR CEUX QU'ON PAS ENTENDU, ON FAIT UN CASSE QUI AU PIRE F'RA V'NIR QUE'QUES ASSASSINS OU MERCENAIRES PRIVÉS SI ÇA FOIRE DANS LES GRANDES LARGEURS !! ÇA VA, ILS CHIENT PAS TROP DANS LEUR FROC LES BUTEURS DE THANOS ?!"
"Et toi la souris avortée", lançais-je avec agressivité à Rocket histoire de l'secouer un peu plus, "J'veux bien qu'le temps fait changer les gens, mais t'aurais pu éviter les extrêmes ! C'est quoi ton putain d'délire ? T'es passé d'un con suicidaire à suicidairement con ?! Ça t'amuse de flinguer le taux d'réussite d'un coup d'urgence dans l'quel TU nous as foutu juste pour bourrer l'cul d'ta pouffiasse sans r'mords ?!"
J'voulais qu'y réagisse. J'voulais qu'y s'rebiffe, qu'y m'cogne pour retrouver l'énergie dont il avait b'soin. J'dois dire, j'suis pas l'genre sentimental ni à m'laisser aller dans les p'tites mièvreries d'l'amour et d'ces trucs de camés. Mais j'étais pas pour autant fier de c'que j'venais d'sortir. J'suis un bon menteur, vous vous rapp'lez. Et quand on a ma façon d'être, c'est pas dur de faire croire qu'on pense les pires salop'ries. Ouais, j'espérais vraiment pour lui qu'elle valait l'coup. Mais si c'con là voulais rentrer en vie, j'avais pas trop l'choix. J'allais morfler, j'allais l'griffer, j'allais pas avoir l'dessus. Mais il aurait la niaque qui lui manque. Et pour lui, j'étais prêt à c'sacrifice.
T'embête pas à lire tout ça, c'est juste les trucs administratifs de base. Allez, signe en bas !
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
Concentré sur les flèches, je m'étais mis dans ma bulle. Tant pis si je passai le voyage dans une salle qui n'offrait aucune vue sur l'espace à l'extérieur, je profiterais mieux du paysage lors du voyage retour, quand on aurait récupéré ces fichus codes et que la pression serait retombée. Pour l'heure, je m'occupais les mains et l'esprit à faire quelque chose pour lequel j'étais doué. Les deux filles en face s'occupaient aussi, au moins comme ça on n'avait pas à faire la causette.
Sauf que Lucy commença à causer. En français - enfin, en suisse, mais clairement pour moi c'était la même chose. Elle cita d'abord une des répliques iconiques de Star Wars, même si c'était étrange de l'entendre ainsi traduite, puis elle entra dans des considérations bien plus personnelles. Certes, elle ne me parlait pas directement mais plutôt à sa comparse, n'empêche que je me trouvais littéralement à deux mètres d'elles, donc je ne pouvais pas prétendre ne rien entendre, ni ne rien comprendre : je lui avais déjà causé en français, donc elle savait que je maîtrisais cette langue.
Elle parlait de son propre "côté obscur". Des craintes qu'elle avait de s'y engager. Ah, bah finalement elle était moins naïve qu'elle ne le montrait. Elle avait créé des armes, puis avait abandonné le projet - en partie - car cela s'éloignait trop de ses intentions pour la protection du monde. Elle luttait pour faire coller son éthique et sa moralité avec les missions auxquelles elle prenait part. Je comprenais bien ça. Elle "faisait de son mieux pour ne pas se perdre". J'y percevais comme un appel à l'aide, même s'il n'était pas pleinement énoncé comme tel. Alors je me permis de prendre la parole, dans sa langue natale.
« Bienvenue chez les "héros". On passe notre temps à tordre un peu les notions de bien et de mal. On est tous confrontés à de sacrés dilemmes moraux. Et rien n'est jamais évident. »
Je posai délicatement sur la table la flèche sur laquelle j'étais en train de travailler, puis je retirai mes belles lunettes de soleil pour regarder Lucy dans les yeux, avec un regard sérieux où se mêlaient de la compréhension, de la compassion et un peu de tristesse.
« Je me suis perdu, il y a quelques temps. Tu comprendras que je ne peux pas te donner de détails. »
Le tutoiement, qui était une notion inconnue en anglais mais importante en français, m'était venu naturellement. Après tout, c'était pas notre première mission ensemble, et même si on n'était pas vraiment proches, on n'était plus vraiment des inconnus l'un pour l'autre. Surtout avec ce que je m'apprêtais à lui dire.
« J'ai succombé à la peur, à la colère, à la haine... à la souffrance... Mais j'ai fini par m'en sortir. On m'a aidé à m'en sortir. Je connais peu de "héros" qui n'ont pas eu de période de doute, qui n'ont pas sombré à un moment ou à un autre. Mais on peut sortir du "chemin obscur". Si un jour tu sens que tu dérailles, si tes dilemmes moraux pèsent trop sur ta conscience, n'hésite pas à venir m'en parler. »
Je ne voulais pas tellement lui faire un cours d'éthique ou m'engager dans un débat moral. Par contre, je tenais à ce qu'elle sache que même si elle ne faisait pas partie des Avengers, elle pouvait compter sur moi et venir me demander conseil ou aide, si elle estimait en avoir besoin, bien sûr.
Des éclats de voix venant d'un peu plus loin me firent brièvement tourner la tête. Je reconnus la douce et agréable voix de Greasy, mais ne perçus que quelques mots : "que dalle - casse - largeurs - ça va - froc - Thanos". Autant j'avais une acuité visuelle largement au-dessus de la moyenne, autant niveau audition j'étais pas au top, rapport aux nombreuses explosions et batailles que j'avais subies. Aucune idée de ce qu'il racontait, mais ça avait l'air de chauffer dans la soute. Mais comme ça ne me concernait pas, je me tournai de nouveau vers Lucy et vers sa compagne, attendant leurs réactions.
Codage par Never Utopia
HRP:
Précisions pour ceux qui liraient en diagonale : les dialogues sont en français IRP
La tête surprise de Lucy quand Greasy lui informe qu'il a fait des modifications à ses robots vaut de l'or et un large sourire invisible se dessine derrière mon masque. Il sait mettre de l'ambiance et a l'air plutôt compétent dans ses domaines de prédilection - je suis team belette du coup.
Son explication sur les flèches qu'il remet à Hawkeye manque de me distraire, mais mon objectif principal est trop important pour que des gadgets puissent me le faire oublier.
Lucky refuse mon aide - ce qui est compréhensible, vu que mes compétences ne sont pas exactement dans le domaine de l'informatique - pour ensuite rebondir sur ma citation. Et ce qui m'étonne, c'est que c'est pour partager son ressenti sur son parcours d'héroïne. Le français ne m'étonne pas. C'est un cryptage efficace, puisque la difficulté du langage en repousse plus d'un.
La peur, la colère, la haine. En ce moment-même, je ne ressens aucune de ces trois émotions et l'absence de la première devrait être inquiétante. Pourtant, elle ne m'affecte pas - peut-être parce que je suis concentrée sur celle qui me fait face, ou que je ne réalise pas l'ampleur de mes actions. C'est possible aussi.
La suite de son discours me rappelle à quel point Lucy est l'héroïne parfaite. Elle en est déjà aux dilemmes éthiques de son statut, alors que je n'en suis qu'à me demander dans quel état je serais au prochain entrainement, à la prochaine chirurgie. Ne désirant pas l'interrompre dans sa lancée, je mets ma main dans son dos.
Cette fois-ci, elle reprend la parole en fixant aussi Hawkeye. Donc celui-ci parle aussi français. Je ne sais pas à quoi je m'attendais d'autre de la part d'un Avenger de son calibre. La question de la raison du passage au français m'effleure l'esprit, avant d'être repoussée par la révélation des drones soniques. Ainsi, Lucky commençait déjà la course à l'armement. Je ne sais qu'en penser. D'un côté cela me semble nécessaire, surtout face à des menaces bien au-delà du simple humain, mais cela va également à l'encontre de la réputation qu'elle s'est forgée - et de l'image que j'ai d'elle.
C'est également la réflexion qu'elle semble s'être faite, en tendant d'abord de justifier ses actes en les rationalisant, avant de se rendre à l'évidence - cela ne lui correspondait pas. Bien joué Lucky.
Sa conclusion me redonne le sourire et, par impulsion, je lui offre un câlin rapide. Notre complicité n'a pas dû échapper à Clint de toute façon. Je m'apprête d'ailleurs à commenter sur ce qu'elle vient de dire, mais ce dernier est plus rapide que moi et c'est avec un vif intérêt que je l'écoute.
J'acquiesce de la tête quand Hawkeye lui présente sa vision des héros, puisque cela correspond non pas à l'idée que je me fais de ma personne mais celle d'un "héros idéal".
Dès qu'il commence à la tutoyer et à la regarder droit dans les yeux, je me sens rapidement remise à ma place - c'est une réunion entre héros et je n'en fait pas partie. Non pas que ce soit l'intention de Clint, je pense, mais son discours personnel me fait me sentir voyeuriste. Le tout amplifié par la curiosité qui me pousse à me demander à quoi il peut bien faire référence.
Ses dernières paroles me semble extrêmement importantes pour le devenir de Lucy et je ne peux pas m'empêcher de le signifier à l'Avenger, toujours dans ma même voix déformée.
- Merci. Pour elle.
Ce que je dis bien évidemment après la réponse de Lucky, ne désirant pas parler pour elle. C'est d'ailleurs vers sa personne que je me tourne avant de continuer en français :
- Je ne suis pas une héroïne. Mais si tu sais que tu peux toujours me parler de ce qui te pèse sur le cœur.
J'aimerais vraiment ne pas avoir cette voix et ce masque en ce moment précis mais rien à faire - je réitérerais ces mots et bien plus quand on sera seules ou presque.
Pendant mes réponses deux éléments ont tenté de me perturber, sans grand succès : l'annonce que nous arrivons bientôt et les éclats de voix symptomatiques d'une dispute.
La première me fait réajuster ma bague, tandis que la deuxième me fait me tourner vers Clint en demandant, en anglais :
- Vous pensez qu'on devrait intervenir ? On est presque arrivés.
Le Réseau Universel de Téléportation Neuronale est un réseau de trous de ver artificiels, les Points de Saut, reliant un grand nombre de systèmes planétaires. En sautant d’une planète à l’autre, il est ainsi possible de voyager à travers l’univers très rapidement. Personne ne sait réellement qui l’a créé mais la principale hypothèse implique les Célestes. Après tout, ceux-ci seraient tout à la fois responsables du Big Bang et de la création de la vie sur la plupart des planètes habitées ; ils devaient bien avoir les moyens de stabiliser une trame aussi complexe que le RUTN.
Si un saut en lui-même ne donne guère de sensations aux passagers d’un vaisseau, ressemblant à une accélération rapide, il peut être dangereux pour la santé de faire plus de cinquante sauts d’affilées. La déformation de l’espace dû aux trous de ver commence alors à se faire sentir sur le vaisseau et son intérieur, occupants inclus. Les corps se déforment alors en un processus qui s’interrompra soit à la fin des sauts, les défigurations disparaissant alors même si elles laissent encore un fort inconfort, soit si les corps se déchiquettent avant. Le record universel du nombre de sauts sans décès est à l’heure actuelle détenu par Rocket Raccoon, Groot, Kraglin Obonteri et feu Yondu Udonta avec pas moins de 700 sauts pour un unique vomi végétal.
Vous n’avez heureusement pas autant de planètes à franchir pour arriver à destination. Est-elle une planète, cette destination ?
En son cœur se trouve une naine blanche, une étoile d’un volume similaire à celui de la Terre pour une masse comparable à celle du Soleil. Vous pouvez la voir à travers la structure d'astro-ingénierie artificielle et creuse située autour et probablement conçue pour en capturer l’énergie émise. Autour et à l’intérieur de ce cylindre aux proportions stellaires, tout est organique. La "planète vivante" est elle-même accrochée à l’étoile qu’elle tient dans sa gueule et est des dizaines de fois plus grande que celle que vous appelez votre maison. Autour d’elle se tiennent des anneaux de diverses tailles titanesques dont la plupart s’entrecroise ou se connecte avec au moins un autre anneau via un réseau sanguin aux artères et veines colossales. Le sang de cette créature stellaire semble fait de magma, illuminant les alentours même lorsque la crue lumière blanche ne révèle pas l’horreur de ce qui est probablement l’une des plus grosses formes de vie de la Galaxie ; plus grosse même que ne l’était Ego. Parmi les anneaux se trouvent des poinçons de matériaux métalliques servant à évacuer des jets de vapeurs dans l’espace.
Considérant la taille de l’organisme planétaire, la reconnaissance à l’aide d’Aile Rouge ne peut se faire que sur une infime partie de la structure. Il est également probable que vous deviez vous approcher beaucoup de celle-ci avec votre vaisseau pour éviter que le petit robot ne passe des heures voir des jours à s’en approcher. Aucun capteur sensoriel n’est visible depuis l’orbite ainsi il est peut-être possible de s’approcher à quelques kilomètres sans être détecté.
Lorsque vous serez suffisamment proches pour le voir, vous retrouvez des similarités entre cette planète et vous. Sa peau est d’une couleur plutôt humaine et s’en échappe à certains endroits des poils. Des différences, également. A l’instar des parties métalliques au cœur de la biosphère et des évacuations précédentes, il existe régulièrement de petites trappes (invisibles à distance puisqu’elles sont à taille humaine) afin de pouvoir excrémenter les déchets dans l’espace. Outre les points d’entrée officiels et la possibilité de taillader dans les chairs pour vous faire votre entrée, ils semblent les seuls moyens de pénétrer la structure. Attention, ils sont contrôlés exclusivement de l’intérieur.
Pour poursuivre votre plan d’infiltration, la course la plus probable est de vous rendre dans la biosphère autour de l’étoile pour y atterrir comme le ferait n’importe quel client.
« Bienvenue chez les "héros", conclut Hawkeye à mon discourt, m’amenant à quitter les yeux d’une Sophia avec qui je partage un câlin d’encouragement muet des plus apprécié, même s’il manque un peu de gratouilles ; chose qui est, je ne le réalise que maintenant, une manière de me donner un coup de mains ! On passe notre temps à tordre un peu les notions de bien et de mal. »
Je pince les lèvres sans parvenir à feindre un sourire, contente de sa compréhension mais me souvenant qu’il n’y a pas dix ans il était l’un des criminels les plus recherchés de la Terre pour avoir trahis les Accords de Sokovie qu’il avait signé. Était-ce un sacré dilemme moral que de trahir la société et la moitié de ses amis Avengers pour aider l’autre moitié à affronter la première afin de permettre la fuite d’un criminel recherché ? Je suppose bien. J’ignore les dessous de l’affaire, même si je me souviens que le Baron Helmut Zemo avait tout orchestré dans l’ombre.
"Rien n’est jamais évident" pourrait être le résumé de la vie.
Je baisse les yeux, visage toujours contrit, alors que Clint pose la flèche sur ce qui est désormais ma table parce que Chat et bazar à installer. Je tolère néanmoins cette accaparation de mon accaparation : j’ai plein de flèches piégées chez mes parents et la plupart sont drôles. J’aime bien, donc.
« Je me suis perdu, il y a quelques temps, confirme l’Avenger après avoir retiré les lunettes que je lui ai offert pour me faire voir les fenêtres de son âme et sa sincérité, choses auxquelles je réagis avec un acquiescement puisque je suis en accord sur le fait qu’avoir aidé Captain America durant la Civil War c’était se perdre, et en me parlant en un français accentué mais parfaitement compréhensible qui me fait donc savoir qu’il a parfaitement suivit toute la discussion ; ne serait-ce pas la première fois qu’il me parle ainsi ? Tu comprendras que je ne peux pas te donner de détails. »
Après mon acquiescement à la première phrase, je secoue la tête de manière moins convaincue. Je comprendrais, je comprendrais. Oui. Ai-je envie de comprendre ? Aussi mais pas que tu ne puisses me donner de détails : je veux comprendre pourquoi tu as fait cela. A quel moment Captain America et le Soldat de l’Hiver passaient avant ta famille, ta parole, ton honneur et la société que tu étais sensé protéger. Qu’est-ce qui peut être si secret que tu deviennes quelqu’un que tu pourrais toi-même combattre ?
Succomber à la peur, à la colère, à la haine… à la souffrance… et rejoindre Captain America ? Okay, l’image de boyscout de Steve Rogers est morte avec la Civil War mais quand même, on n’en était pas à ce point-là si ? Les Accords de Sokovie étaient motivés par la peur plus que par les autres étapes, non ? Je peux comprendre qu’ils engendrent la colère face à un sentiment d’ingratitude mais de là à haïr les Nations Unies au point de préférer devenir leur ennemi plutôt que d’essayer d’amender les Accords… ouah, ça va loin. Ou alors c’est moi qui vais loin en hors-piste. Je suis donc pas sûre de comprendre ce que je voulais comprendre alors même que j’étais pas sure de vouloir comprendre ce que tu voulais que je comprenne, tu comprends ?
Je comprends le message est acquiesce à nouveau, lentement et doucement, clignant des yeux pour marquer ma confiance. On peut se perdre. On peut se retrouver. S’en sortir. On peut nous aider à nous en sortir. Comme Luke avec Vador, accomplissant ce qu’aucun autre ne croyait possible. Démontrant que la domination du côté obscur n’est pas définitive, même si on ne sait pas avec quelle difficulté Anakin serait resté du côté lumineux par la suite puisqu’il est mort très vite. Clint vit, lui. Clint fait une promesse. Clint me fait une promesse.
« Si un jour tu sens que tu dérailles, si tes dilemmes moraux pèsent trop sur ta conscience, n'hésite pas à venir m'en parler. »
Ça y est, je souris.
« Merci, réponds-je après un instant, n’ayant pas besoin d’en dire plus je pense.
- Merci, intervient de nouveau Red, m’amenant à lui retourner un regard complice. Pour elle. »
On se fait face bien que je ne puisse pas voir celle de mon amie, de face, et celle-ci, d’amie, me surprend avec son discourt. Pas une héroïne ? T’es sérieuse là So ?
« Je sais, réponds-je avec douceur au fait que je puisse toujours parle de ce qui me pèse sur le cœur à Sophia ; même si le fait de vivre avec Nathan et Enzo leur donne la priorité et que le second soit de meilleur conseil que le premier donc en pole position. Du coup, ça me pèse que tu te dévalorises ainsi. Mais si t’as besoin d’officialiser ton statu d’héroïne, je suis toujours en recrutement hein ?
- ELLE CRAINT QUE DALLE, participe Greasy depuis la pièce d’à côté. OUI POUR CEUX QU'ON PAS ENTENDU, ON FAIT UN CASSE QUI AU PIRE F'RA V'NIR QUE'QUES ASSASSINS OU MERCENAIRES PRIVÉS SI ÇA FOIRE DANS LES GRANDES LARGEURS !! ÇA VA, ILS CHIENT PAS TROP DANS LEUR FROC LES BUTEURS DE THANOS ?!" »
Ne. Pas. Eclater. De. Rire.
« Vous pensez qu'on devrait intervenir ? »
Dommage.
Entre la tête de Clint et la question de Sophia, je rigole nerveusement. On est presque arrivés mais on n’est pas finis. Surtout moi : n’ayant pas à répondre à l’interrogation, puisqu’elle n’est pas pour moi, je m’en vais à la mallette d’Aile Rouge que j’ouvre pour le regarder lui. Aile Rouge, un masque ATH et un protège-poignet de contrôle. Je détache mon bracelet droit, puisque le détecteur Trask ne va pas être des plus utiles prochainement, et je me blase avant de prendre une grande inspiration nasale agacée : j’ai oublié mon sac. Blonde camouflée à tour de contrôle, je reprends des couleurs ! Je répète, je reprends des couleurs ! Après avoir attaché le bracelet de protection à ma ceinture, j’enfile donc puis règle le module de contrôle prêté par Sam Wilson pour qu’il s’adapte à mon avant-bras ; qui doit, au bas mot, fait la moitié de la circonférence du sien.
N'ayant pas l’intention d’aller interrompre le moment d’amitié virile de Greasy avec Rocket, je me lève simplement en espérant que le premier a fait les mêmes modifications réseaux pour le drone de Sam que pour les miens avant d’aller grimper à l’échelle toute proche.
Une fois dans la salle de pilotage, mon intention d’aller demander un truc à Peter est interrompue par ce que je vois de l’autre côté du cockpit.
« C’est sublime… »
Mon corps commence à trembler d’excitation alors que je regarde la chose la plus belle et la plus dégoutante que j’ai jamais vu emplir peu à peu l’horizon et le champ de vision du vaisseau. Accrochée à un siège vide, je reste là à contempler un rêve que je n’aurais jamais pu faire par moi-même. Le niveau de biotechnologie qui me fait face, si mon esprit appréhende correctement l’objet céleste, est tout simplement à des années lumières de tout ce qui peut se faire en bio-ingénierie ; y compris Rocket. Sauf si je suis dans l’erreur, nous nous trouvons devant une sphère de Dyson, exploit technologique s’il en est, partiellement formée par un organisme ! C’est complètement dingue ! Sachant que l’organisme doit probablement être 100% artificiel, impliquant donc des connaissances encore plus dingues qu’auparavant, et générer un environnement habitable pour d’autres organismes ; les employés d’OrgoCorp.
J’ai besoin de m’assoir.
Une fois dans le siège libre, puisqu’il ne reste plus que Peter et Carol pour piloter le vaisseau, je pose mes deux mains sur mon corps avant d’inspirer par le nez et d’expirer par la bouche. Il ne s’agirait pas de vomir une fois encore. D’ailleurs, je crois que j’étais à cette exacte position dans le vaisseau lorsque je l’ai fait la première fois. Apprenons de nos expériences. Un… deux… Un… deux… ça va aller.
Mais ça ferait quand même bien déféquer si OrgoCorps est effectivement une entreprise malfaisante, et non seulement le fournisseur de matériel à un malfaisant, parce que j’ai extrêmement envie de faire un stage là-bas. Comment ça, ça risque de faire redite avec mon accréditation d’observation chez Joseph Rowles ? Oui mais meou quoi ! On est encore sur une technologie extraterrestre qui pourrait changer la face de la Terre et en plus là c’est mon domaine favori : la bio-ingénierie ! Mais pourquoi ai-je dit que je voulais rester au vaisseau moi ?! L’instinct de survie ? Oui, c’est pas faux.
Un… deux… un très long deux. Puis je me relève pour avancer vers les sièges du pilote et de la copilote tout en essayant de détailler au mieux la merveille qui est devant nous.
« C’est ça, OrgoCorp, demande-je alors que j’essaie de quitter mon hypnose pour faire ce que je suis venue faire ici à la base. Dites Peter, j’allais vous demander s’il y a un moyen d’expédier Aile Rouge dans l’espace sans avoir à décompresser l’étage au-dessous pour passer par la rampe… »
Ce qui me semble à la fois logique, pour le système d’éjection alternative, et préférable, puisque l’on est quand même plusieurs dans la pièce à vivre où se trouve la rampe ET que j’y ai mis une bonne partie de mon bazar que j’aimerais garder plutôt que voir flotter dans l’espace. Donc je pose la question. Même si une inquiétude me prendre. Ça faisant longtemps.
« Vous pensez qu’il va être vraiment utile, reprends-je donc, une fois la réponse obtenue. Aile Rouge, je veux dire. Il y en a peut-être pour des jours à parcourir tous les anneaux. Sans compter que la structure biologique doit s’accompagner d’un système sensoriel également. Je vois pas d’yeux mais il doit y avoir un sens du toucher au minimum. Peut-être un odorat, puisque si le vide n’a pas d’odeur ben notre vaisseau doit amener celles d’où l’on vient. Et je ne parle pas d’éventuels organes électriques pour générer un champ de proximité. Ça ne fonctionnerait pas dans le vide spatial mais si l’organisme sue et se génère ainsi une petite atmosphère aqueuse, ça peut passer. Okay, un siège… »
Etant trop éloignée du siège précédent pour m’y assoir alors que je recommence à trop m’exciter, c’est sur les genoux de Peter que je tente de m’installer.
« Excusez-moi. Oui. Encore. Merci. Voilà. Or donc, l’utilité d’Aile Rouge… reconnaissance extérieure complète c’est foutu. Est-ce que l’on cherche quelque chose en particulier ? Ou est-ce qu’on s’approche du spatioport et qu’on joue directement les touristes ? »
C’est con que Greasy soit pas là, sauf s’il est revenu et que je ne l’ai pas vu, mais il ne peut pas tout faire en même temps non plus. De plus, Star Lord est coleader des Gardiens de la Galaxie avec Rocket il me semble ; même si Greasy est le stratège, et peut-être le cœur, il doit bien avoir des idées sur la marche à suivre.
Résumé:
Lucky écoute le discourt de Clint tout en profitant au mieux du câlin de Sophia. Elle comprends pleinement que Hawkeye ne puisse pas tout lui dire et comprends tout aussi pleinement à côté de la plaque ce qu’il lui dit : elle pense que la période de perte de Clint, c’est la Guerre Civile des Avengers.
Après avoir remercié Clint, Lucky enchaine Sophia en lui disant qu’elle se dévalorise trop. Puis rigole avec nervosité au cri de Greasy ! Elle ne se mêle pas plus de l’histoire et s’équipe du bracelet de contrôle d’Aile Rouge.
Lucky se rend ensuite dans le cockpit pour demander à Peter comment envoyer Aile Rouge dans l’espace sans ouvrir la rampe, qui décompresserait toute la partie à vivre du vaisseau et donc foutrait en l’air tout son matos (en plus, potentiellement, des gens qui s’y trouvent). Elle a un peu de mal à faire cela cependant car elle est sublimée par la vision de la sphère de Dyson organique. S’en est au point qu’elle tremble et ai envie de vomir ; comme lors de son premier voyage spatial.
Elle arrive finalement à demander ce qu’elle voulait demander avant d’immédiatement, ou presque, questionner sur l’utilisation pratique d’Aile Rouge puisqu’il y a beaucoup trop d’espace à couvrir et plusieurs moyens éventuels de le repérer. Elle s’excite à nouveau sur les moyens et s’installe sur les genoux de Peter afin d’être assise. Elle lui demande également, puisque la reconnaissance complète est impossible, s’il veut chercher un truc en particulier ou s’ils oublient l’utilisation d’Aile Rouge pour aller directement jouer les touristes là-bas.
The Lucky One
Dernière édition par Lucy Orchent le Mar 7 Mai - 8:18, édité 1 fois
Mission galactique 17 Fevrier 2025 Ft. Avengers, gardien de la galaxie & amis Alors qu'il réglait ses comptes avec Greasy, c'était sans compter sur l'intervention de Groot, qui se fit royalement envoyer balader, mais ce dernier fut suivit de Bucky, dont le discours ressemblait en tout point a ce a quoi s'attendait Rocket. Lui ne l'abandonnerai pas aux griffes d’OrgoCorp, tout comme Peter. Rocket y croyait, il était même sur le point de reprendre confiance dans la mission, en particulier en ses amis, mais Greasy n'en avait malheureusement pas finit. Il vociférait tout ce que Lucy, en particulier, n'aurait pas voulut entendre. Pour lui, c'était une tout autre histoire... "Et toi la souris avortée, J'veux bien qu'le temps fait changer les gens, mais t'aurais pu éviter les extrêmes ! C'est quoi ton putain d'délire ? T'es passé d'un con suicidaire à suicidairement con ?! Ça t'amuse de flinguer le taux d'réussite d'un coup d'urgence dans l'quel TU nous as foutu juste pour bourrer l'cul d'ta pouffiasse sans r'mords ?!" Les insultes, de la part de Greasy, c'était classique, habituel et presque rassurant d'une certaine manière, d'autant plus qu'il se montrait toujours particulièrement créatif dans le domaine. Quand ca le concernait lui. Mais June... La, non!
Démarrant au quart de tour, Rocket se jeta littéralement sur Greasy pour l'entrainer dans un roulé-boulé qui les mena tout les deux a l'autre bout de la soute, malgré les éventuels coup de griffe ou de crocs de la belette. Si entre les deux c'est Greasy qui avait la plus grande gueule, Rocket l'emportait sur ce qui était de la force brute. Maintenant fermement son ami au sol en le tenant par le colbac, Rocket répliqua d'un ton colérique, le regard furieux:
"MOI TU PEUX M'INSULTER A VOLONTE DE TOUT CE QUE TU VEUX, MAIS JUNE, HORS DE QUESTION! JE T'INTERDIT DE LA TRAITER DE POUFFIASSE, C'EST CLAIRE ?! LAISSE LA EN DEHORS DE CA!!!"
L'annonce de l'arrivée prochaine sembla mettre fin a l'échange musclé. Rocket finit par relâcher son ami et se redressa dans un grognement, mais sans un mot de plus. Il se dirigea simplement a nouveau vers le cockpit, en ramassant un objet tombé de sa poche pendant la bagarre: une plaque de métal sur laquelle étaient fixés plusieurs composants électroniques dans un montage rudimentaire mais fonctionnelle: la clé permettant d'ouvrir les cages dans lesquelles ils étaient enfermés a l'époque. Regardant celle ci pendant un instant, Rocket finit par la remettre a sa place dans sa poche, avant de se faire assaillir par les souvenirs qui y étaient associés. Il n'avait pas besoin de ca maintenant.
Passant alors devant Bucky et Groot avec un regard qui se voulait rassurant sur le fait qu'il maitrisait la situation, Rocket arriva dans la pièce ou se trouvaient Lucy, Red et Clint. Ces derniers auraient le loisir de le voir débraillé, couvert d'éventuels marques de coup et de traces de griffes, sans que cela ne semble l'affecter. Il s'adressa alors au trio:
"On va éviter que ca devienne un casse, ok? Au pire, c'est une mission diplomatique avec fuite de données a la clef. C'est un business bien rodé, mais ils se risqueront pas a prévenir les autorités galactique vu leurs activités, alors, on se détends. Il y aura pas de meurtre, ok ? Au pire, un peu de grabuge, mais rien d'irréparable."
Montant alors vers le cockpit, Rocket pu observer l'organisme planétaire qui leurs faisait face et ressentit un pincement au creux de son estomac. C'est de la qu'ils venaient. Pourtant, il n'y avait jamais mis les pieds. Aucune ressemblance avec Halfworld. En voyant Lucy arriver pour s'installer, sans gêne a première vue, sur les genoux de peter, Rocket soupira en secouant légèrement la tête, a la fois amusé et blasé. Heureusement, pas de quiche au menu cette fois ci."
"On s'approche suffisamment pour que vous puissiez nous larguer en premier moi, Clint, Greasy et Aile rouge en guise d'éclaireur. On va faire une entrée discrète en mode chirurgie. Quand a l'équipe diplomatique, pour jouer les touristes, c'est l'entrée du publique par le spatioport. Lucy, Tu fais le lien et Red, l'issue de secours. Greasy, on prends les bottes a gravités. Elle pourrons nous êtres utiles."
Dit-il, semblant reprendre un peu de contrôle sur la situation, ainsi que sur ses démons intérieurs. La bagarre avec Greasy avait au moins eu le mérite de lui remettre les idées en place visiblement ️ 2981 12289 0
Résumé :
l'altercation avec Greasy va bon train, interrompu par l'annonce de l'arrivée. Rocket tente alors de rassurer chacun et propose un plan d'action pour arriver a leur objectif commun, organisant les deux équipes
Enfin une réaction, enfin il rendait les coups bordel de merde ! Il avait pas fallu plus d'une millis'conde pour qu'on s'retrouve à rouler dans toute la soute à s'échanger bourre-pifs et coups d'griffe. Y s'réveillait enfin !
"La v'là l'énergie ! C'était pas compliqué putain ! Tu vas m'faire l'plaisir d'la montrer et d'l'ut-"
Mais évidemment Quill avait fait vite. Déjà sur l'écran d'surveillance d'la coque on pouvait voir s'dessiner la p'tite horreur qui trônait au milieu de l'obscurité d'l'espace : un étoile à l'agonie d'vant laquelle passait les bras monstrueux d'une abomination spatiale. Pas d'doute, y avait qu'l'aut' taré pour décider d's'installer dans un coin pareil et fabriquer c'te chose immonde. On était arrivés.
J'étais encore sous l'coup d'la colère et tout l'bordel mais notre arrivée mit fin, temporairement, à not' p'tite bagarre. Au moins ça avait r'mis les idées en place et on avait d'quoi s'booster un peu. Pour l'moment. 'fallait juste espérer qu'il allait pas nous faire une rechute pendant l'trajet.
J'quittai aussi la soute, en j'tant un dernier regard à l'immondice à l'écran. Quel taré viendrait s'installer autour d'une naine blanche ? C'est un enfer, y a pas l'millième de l'énergie d'une vraie étoile. Pour l'carbone ? Histoire d'en avoir masse pour continuer d'faire grandir cette abomination ? Et dire qu'on allait rentrer là-d'dans, j'dois dire que j'étais moins sûr d'moi qu'au départ.
'fin bon, j'remontai quand même, sans chercher à savoir si d'aut's avaient entendu not' merdier, mais j'voyais déjà l'dos d'un Rocket un peu plus droit, pas l'espèce d'épave qui irradiait sa trouille à tout l'voisinage. C't'ait d'jà ça d'pris. Quant à la suite, ba l'patron avait d'jà donné les ordres : bottes à gravité et combi, j'me préparai.
Dans l'même temps j'commençais à scanner la structure avec les senseurs du vaisseau. C'truc était énorme, mais si un truc fait d'métal ça avait d'jà pas mal d'ouvertures à cause d'la maint'nance, pour un truc organique ça d'vait êt' encore pire. J'm'attendais pas à trouver des pores qui f'saient deux fois mes chiottes, mais j'étais sûr qu'y d'vait y avoir des orifices divers un peu partout.
T'embête pas à lire tout ça, c'est juste les trucs administratifs de base. Allez, signe en bas !
On entend bien les cris d'en haut. Je me dis de mettre la belette et Rocket dans la même pièce est risqué. Greasy veut absolument le mettre dans le rang, retrouver la rage et la hargne de Rocket dans ces jeunes années. Mais il avait oublié qu'il avait découvert la vie de couple, il avait aussi, accessoirement, découvert qu'il avait une bombe à retardement dans la poitrine. Alors comment voulait-il qu'il prenne les choses ? Et il faut qu'il joue les chefs ? Ben même moi j'aurais pété un câble. Mais à quoi bon essayer de les stopper. L'un provoque l'autre pour avoir une réaction - en envoyant des gentils balles perdues au passage. Mais est-ce vraiment des balles perdues ? Je dirais qu'il pense ses mots, même s'il ne fait que provoquer son frère de toujours.
Et forcément Rocket réagit quand on parle de sa dulcinée. J'aurais du m'en douter. Et un sourire en coin, j'écoute le frangin crier à qui veut l'entendre qu'on touche pas à sa copine. Je peux pas lui en vouloir. J'aurais évidemment pas eu besoin de dire ce genre de chose de Gamora, elle aurait démoli elle-même le crétin qui aurait pu dire un truc pareil. Mais c'était comique à voir venant de Rocket. Enfin comique... Je crois que je devais être le seul à trouver ça amusant. Enfin pendant un temps. Mais voilà, les choses redeviennent normal - dans une commune mesure - et Rocket remet les choses en place avant d'enfin prendre son rôle comme il se doit.
A l'approche d'Orgocorp, On sent que le trac est encore plus présent. Mais en soit, c'est la remarque de Lucy qui m'interpelle.
- C'est sublime...
Les sourcils levé, je trouvais la remarque un peu étrange. Y avait sûrement qu'elle qui trouvait cette chose sublime. C'était affreux et gigantesque ! C'était ce qui me sautait aux yeux à moi. C'était vraiment immense et on avait une surface énorme à couvrir.
- On va éviter que ca devienne un casse, ok? Au pire, c'est une mission diplomatique avec fuite de données a la clef. C'est un business bien rodé, mais ils se risqueront pas a prévenir les autorités galactique vu leurs activités, alors, on se détends. Il y aura pas de meurtre, ok ? Au pire, un peu de grabuge, mais rien d'irréparable.
Mais là, en face de ce truc immonde qui ne ressemble à rien, on doit parler de choses sérieuses. Et c'est vrai que l'éclaireur en métal du Falcon Sam Wilson, il se peut que ce soit un peu trop à couvrir pour lui. Mais faut quand même entrer. Un coup de poker qui pourrait bien se passer. Je jette un coup d'œil rapide à Rocket. Il doit bouillir, se demander si on y arrivera. Mais on a travaillé et parlé pendant des jours pour préparer ça. Je ne me faisais pas spécialement de soucis sur les personnes choisies, mais sur le mental des certaines personnes : Rocket, Groot, Greasy et moi. Mais au final, tout le monde flippait un peu, le trac se reniflait dans l'air.
Ouais enfin, en théorie. Si les choses se passent au mieux. Mais depuis quand on avait pas à improviser ? Peut-être qu'avec un peu de chance, avec les "buteurs de Thanos" comme les appelaient amicalement Greasy et les autres, on aurait peut-être un peu plus de chance de notre côté. Mais là Rocket ne fait qu'essayer de rassurer la copine Lucy. D'ailleurs, je suis pas contre le fait d'avoir une fille sur mes genoux, mais le contexte n'était pas celui auquel je m'attendait. Elle cherchait visiblement un endroit mais, elle ne trouvait pas aussi près sans doute. Alors au diable la bienséance et hop, la voilà assise sur mes genoux !
- Excusez-moi. Oui. Encore. Merci. Voilà. Or donc, l’utilité d’Aile Rouge… reconnaissance extérieure complète c’est foutu. Est-ce que l’on cherche quelque chose en particulier ? Ou est-ce qu’on s’approche du spatioport et qu’on joue directement les touristes ?
- Mais je t'en pris.
Le mal était déjà fait et j'avais pas grand chose à craindre. Dans d'autres circonstances, on aurait pu se poser des questions, mais pas aujourd'hui. On sent bien des regards, mais bon, rien de bien méchant puisqu'on attaque le vif du sujet et on laisse Rocket exposé les choses clairement après certaines inquiétudes à demi dissimulées.
- On s'approche suffisamment pour que vous puissiez nous larguer en premier moi, Clint, Greasy et Aile rouge en guise d'éclaireur. On va faire une entrée discrète en mode chirurgie. Quand a l'équipe diplomatique, pour jouer les touristes, c'est l'entrée du publique par le spatioport. Lucy, Tu fais le lien et Red, l'issue de secours. Greasy, on prends les bottes a gravités. Elle pourrons nous êtres utiles.
- Groot, tu seras en charge des commandes. Si y a quoi ce soit, tu nous le fais savoir dès que tu peux.
- Je s'appelle Groot.
Son approbation est signe qu'il comprend qu'il saura nous récupérer si besoin. Carol, Bucky et moi allions jouer les touristes pendant que les autres allait s'infiltrer en douce avec un drone qui les aiderait à s'orienter et scanner dans le coin. On croisait les doigts. On avait normalement pensé à toutes les éventualités. Il n'y avait pas de raison de foirer. On avait les bonnes personnes et je parlais pas du matos.
- Lucy, aurais-tu la gentillesse de me rendre mes jambes pour que j'aille me déguiser ? Le siège est le tien, la place est chaude.
Il était temps d'aller s'habiller. Et retrouver mon compagnons d'infortune. On allait jouer les touristes intergalactiques. Les lunettes nous donnaient un petit genre qui collait avec le rôle. Cela permettrait aux autres de pouvoir se faufiler en douce par une voix de traverse façon perceurs de coffre. On aurait le rôle facile au final. Mais je ne serais pas tranquille tant qu'on aurait pas récupéré ces satanés codes. On resterait malgré tout en contact. Et au moindre problème, je crois qu'on allait tout casser et filer aider les autres à piquer les codes et se barrer en vitesse, et ça, en évitant les morts.
MALICE
Résumé:
On y est. Ca stresse un peu mais on a plus le choix, faut y aller. Alors on revoit vite fait le plan et y a plus qu'à s'équiper et c'est parti, mais c'est pas gagné. Faut rester concentré sur la mission.
PETER QUILL Starlord, le rebel, le hors-la-loi légendaire, Starlord !
C'est animé, c'est le moins qu'on puisse dire. Les deux peluches semblent se prendre le museau. Mais ça sent la provocation. D'ailleurs, la belette semble avoir la verbe aussi haute. Ca provoque pas que le petit Rocket. Mais alors quand on touche à la copine, c'est plus la même histoire... Ils ressemblent à un vieux couple qui se dispute, se moquant bien de ce qui les entoure. Alors laissons les, si ça peut aider. Je pense que c'est Rocket la cible. Je le pense assez grand pour se défendre.
Je remonte m'installer dans la salle commune. On semble enfin ralentir et le vieux coupe, après une dernière crise de cris, se sépare et on retrouve le capitaine de la mission qu'on connait plus ou moins tous. Mais voilà, on arrive sur les lieux. La tension va immanquablement remonter. Et les réactions, à l'approche d'Orgocorp sont différente. Il existe déjà Knowhere, cité installée dans une tête d'un céleste. Là, ça ressemble à un œil géant. Mais les cités organiques semblent courantes dans ce coin de la galaxie. Mais ce n'est guère surprenant. Enfin pour ce qui me concerne et je ne suis pas blasée, mais pas surprise non plus.
- Ca va aller ?
Je regarde vite le petit Gardien et je lui demande par courtoisie. Je sais qu'il ne me répondra peut-être pas, mais au moins, on montre de façon moins violente qu'on se soucie de lui. Je ne pense pas être la seule dans ce cas. Mais le plus urgent est de parler et de rappeler les points forts de la mission. Je me place au pied des marches qui mènent au cockpit. J'écoute passivement les recommandations. Je ne me fais pas plus de soucis. Les gens ne sont pas habitués à ce genre de mission, c'est compréhensible, mais le plan est intelligent et peut vraiment fonctionner. Je ne doute pas qu'on ne passera pas inaperçus en touriste. Mais voilà, la station est grande, très grande et elle doit être bien protégée. Mais nous avons des experts dans pas mal de domaines et je ne pense pas qu'on soit obligés d'en venir à prendre ces codes de forces.
Quelques personnes semblent plus détendues que d'autres. C'est mon cas, mais c'est parce que je sais, qu'en dernier, mais tout dernier ressort, je peux foncer et récupérer les codes. J'ai tout de même confiance en nos chances.
Il est temps de se préparer. Les deux équipes vont se former et nous nous préparons à l'attaques. Juste le temps d'enfiler nos "déguisements" et de souffler un moment. On va se regarder et sans un mot, on va se mettre en place.
- Ca va le faire ! On est tous préparé, j'ai un bon pressentiment.
Je m'adresse à Rocket encore une fois. Des encouragements ne sont pas de trop. Et je pense que même si cela n'est pas forcément efficace, c'est déjà ça. Je peux ensuite me préparer et revenir en tenue et équipée. J'attend les autres pour le départ.
MALICE
Résumé:
On tente de rassurer tout le monde, mais la tension est là. On arrive et on se prépare, revoyant les derniers points. Il est temps de voir ce qui nous attend.
C. DANVERS Stories always begins by freindships...