mission galactique

17 février - Départ de la mission

L'heure approche. Les esprits sont en ébullition. On sent la nervosité dans l'air. Je suis peut-être la seule à ne pas vraiment stresser, mais je comprend l'importance de la mission et je comprend également, en voyant Rocket s'agiter et grommeler qu'il ne se sent pas au mieux. C'est une grosse tâche qui nous attend et le risque zéro n'existe pas. Mais on est tous préparé. On a revu tout ça des centaines de fois. Ce n'est pas la première fois qu'on part au "combat". Et les imprévu, on y est habitué. Mais lorsqu'il s'agit d'agir pour la vie d'un ami, c'est une autre chose. On sait qu'on ne peux pas faillir, l'échec n'est pas envisageable même si c'est une possibilité. La vie est la plus importante. Mais un peu de risque fait du bien au palpitant.

Les dernier arrivants sont presque tous là. La jolie rousse qui arrive et que j'ai déjà vu au briefing arrive avec une inconnue. "Interrrsant !" Et elle apporte des gadgets d'espions dernier cri et franchement tendance. Je ne peux qu'approuver Peter lorsqu'il dit : "J'avoue, c'est la classe." J'enfile les lunettes en le regardant et secouant la tête.

- Tant qu'à faire un casse, autant avoir du style ! Merci.

Une montre accompagne le pack complet de technologie connectée. Et bien ,on est plutôt pas mal sur ce coup là. La communication n'est pas en reste, mais il faut espérer qu'il n'ait pas de broyeur ou choses du genre qui mette hors circuit tous ces gadgets. Sinon, j'ai toujours mon pad Kree qui peut aider et on parle du petit bijou de technologie de Sam. Pauvre Sam, qui aurait voulu participer, mais qui avait fait en sorte qu'on puisse avoir l'un des outils important pour la mission. Il avait été boosté, évidemment. Mais il serait d'une aide précieuse.

Enfin, tout le monde est là. Il était temps de partir. Le vaisseau étrangement familier est là, avec Groot et l'ami poilu de Rocket dont j'ai déjà oublié le nom... mais Clint arrive le dernier, et va droit à l'essentiel : on y va ! Un sourire en coin, je me dis que le plus dur sera le voyage. Le fait de cogiter ne sera pas très bon pour tous, mais c'est inévitable dans une mission. On va pouvoir bavarder, mettre les derniers objectifs au point. Et envisager une dernière fois tous les éventuels imprévus qui pourrait arriver.

Rocket était le plus touché, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. D'ailleurs, pour qu'il confie les commandes à Peter, c'était un signe évident de mal être. Cela me faisait un peu mal au cœur de le voir comme ça. Et son discours en disait long sur le fait qu'il ne veuille pas de prendre de risque inconsidérés. Mais on sait bien que lors d'une mission de ce genre, le risque zéro n'existe pas. "on ramène tout le monde et c'est pas négociable." Oui, mais il y aura sans doute des blessés... "Pas de sacrifice." Il ne pouvait pas contrôler tout le monde. Et si on devait se sacrifier pour le bien de la mission, il ne pourrait pas aller contre une décision prise par une personne désireuse de voir cette mission réussir. Evidemment qu'on allait ramener si possible tout le monde. On avait une téléporteuse, l'amie Red de Lucy. je pouvais aussi intervenir rapidement... On avait tout de même mis toutes les chances de notre côté. Aile rouge, le petit drone de Sam allait être notre espion sur place... On avait de grandes chances avec nous, mais l'imprévu est un ennemi redoutable. Même en étant préparé, on aurait à prendre des décisions et rien ni personne ne pourrait aller vraiment contre ça.

Il faut prendre place. Certains devront s'installer dans la salle commune le temps du voyage. Peter monte dans le cockpit pour prendre place dans le siège de pilote. Je monte et prend place à ses côtés. Il vérifie le plan de vols et fait les dernières vérifications de routine avant le départ. Le Milano retrouve son aspect familier alors que son extérieur est complètement camouflé.

- Je sais que tu te fais du souci pour Rocket. Il est inquiet, tout le monde l'a vu. Mais on est tous là pour que tout se passe au mieux.

Un simple regard et je comprend qu'il n'aime pas le voir ainsi. C'est humain après tout. Ils ont traversés beaucoup de choses, pas que des bonnes d'ailleurs mais tous les ramènent l'un vers l'autre. Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent, et montrer ce qu'ils veulent, ils sont frères, à plus d'un titre et Peter fera tout pour sauver son frère. Un peu de soutien est peu de chose, mais si tout le monde à suivi, c'est que nous voulons tous offrir une vie normale à Rocket et son ami. L'amitié au même titre que la famille est un sentiment puissant. Il nous fait nous dépasser. Preuve en est cette mission.

- On ne repartira pas sans ces codes, je peux t'en faire la promesse.

J'ai un bon pressentiment. On peut se lever le matin d'une mission et se dire que tout se passera bien. Mais son sentiment plus profond peut vous dire que c'est pas si évident que ça. Le pressentiment est une chose étrange, comme un moteur qui aide votre motivation. Ses sensations sont intimement liées et ce matin, je me suis levée avec la conviction profonde qu'on serait victorieux. Est-ce la cas des autres. Le stresse doit fausser un peu la donne. Mais j'ai vraiment la conviction qu'on y arrivera. Un regard en contrebas et je souris, on a l'équipe de la situation, on ne peut que réussir.

Tout le monde va prendre sa place et le voyage va commencer. Le vaisseau va prendre son envol et on attendra la premier saut... "plus haut, plus loin, plus vite..." Cette formule empruntée aux jeux olympique était une manière de nous motiver avec Maria et elle est d'actualité encore maintenant. Elle m'apporte de la force et du courage dans les temps difficiles. Un moyen de me booster et j'y penses parce que cette mission ne sera pas la plus facile. Il faut donc se donner du courage. Un peu d'optimisme n'a jamais tué personne après tout et je suis confiante, vraiment confiante.

@Peter Quill @Bucky Barnes @Sophia van Saar @Lucy Orchent @Rocket Raccoon @Clint Barton  @Greasy Weasel

✩ MALICE ✩

Bon, ben c’est So qui joue les femmes fortes tandis que Jo se fait délester du diable sur lequel il a délesté la ruche de Queenie. Ça ne l’empêche pas de suivre au cas où il retrouve les parties génitales empruntées par notre amie sur le chemin, ou que celle-ci ait besoin d’un coup de main sur celui-ci ; le chemin toujours. Une magicienne avec suffisamment de force pour soulever son propre poids prouve bien que ce qu’on appelle "magicien" tient en réalité plus du "moine" si l’on nous compare aux classes de jeux de rôles. Quant à la voix modifiée… ben c’est mauvais. Mais soit. A défaut de Darth Vador, Sophia joue les Dark J’adore.

Ce que j’adore moins, c’est la réponse de Rocket : "bienvenue en enfer" ?! Okay, on en est déjà là ? Du coup, ça va être quoi si ça fini effectivement par tirer voire avec nous en criminels de guerre voire l’Humanité en guerre ? L’enfer n’est pas encore là pour moi, même si je ne peux m’empêcher de me dire qu’on y va effectivement selon le bon vieux dicton de "l’enfer est pavé de bonnes intentions". Sauf que je ne peux pas laisser percevoir mes difficultés pour le moment sinon je ne soutiendrais pas correctement les autres dans les leurs. Or, je tâche de faire cela.

« Merci, elles sont parfaites, me murmure le Gardien après avoir passé son cadeau sur le front, comme des lunettes de soudure inutilisées. Au moins si ça foire, je me ferais euthanasier avec style.

- Tu as raison, réponds-je en aparté. Comme disait ma sœur avant que ça m’arrive, on peut rater sa vie mais il vaut mieux réussir sa mort. »

J’ai un petit rire bien nerveux en conclusion mais je passe vite à autre chose. La suite des explications, nommément.

Peter est le second à passer et sa réaction reste dans la forme de la classe mais a bien meilleur fond. Il démontre rapidement être également habitué à compter sur ses équipements plus que sur des pouvoirs naturels en examinant ce que je viens de lui offrir. C’est de la technologie terrienne. Civile même. On peut déjà faire pas mal de choses avec suffisamment de financement, niveau des gadgets. La montre connectée permet de suivre le rythme cardiaque, la pression sanguine et quelques autres indicateurs de santé impliqués dans les statistiques "sportives". Elle les retransmet au téléphone et peut servir de télécommande pour celui-ci puisqu’il est le lien avec le serveur de communication vocale et le relai de données avec mon PC qui sert de PC même si c’est pas réellement un PC comme dans le premier sens puisqu’il bénéficie de la technologie de Greasy. Les lunettes lui sont également connectées mais n’affichent pour l’heure aucune donnée particulière : je n’ai pas encore commencé à mettre des informations dessus afin de les superposer à la vue des gens. Je sais que Tony Stark avait des IU puis des IA pour faire cela et tout analyser mais, malgré les comparaisons, je ne suis pas Tony Stark. J’ai encore besoin d’un opérateur humain et j’aime bien l’être. Comme la montre, elles affichent la connexion avec le téléphone et permettent aussi d’interagir avec celui-ci ; tout comme il peut leur permettre d’afficher son écran et les éventuels contenus numériques accessibles par celui-ci. Mieux encore, elles peuvent filmer et offrent la possibilité de faire des appels en visio ; choses que j’utilise pour voir ce que voient les gens. Les modèles militaires sont sans doute mieux et celui fait par Célestine dans son armure l’est clairement mais je fais avec ce que j’ai.

Madame Danvers est la suivante et me fait bien vite grincer des dents :

« Tant qu'à faire un casse, autant avoir du style ! Merci.

- Ainsi est-on des criminels assumés, demande-je rhétoriquement en faisant mon possible pour que cela passe pour un trait d’humour alors que ce n’en est pas un. Parlons plutôt de la récupération clandestine de dossiers médicaux, le tout dans le respect maximal de l’intégrité des personnes impliquées et du secret médical puisque Rocket et Greasy sont techniquement les patients privés de leurs droits. Voilà. »

Belle gymnastique mentale afin de limiter la dissonance cognitive que le fait d’être ainsi réduite à l’état de criminelle me cause. C’est terrifiant de voir à quel point Captain Marvel, qui fait partie des super-héros les plus puissants de la Terre, est à l’aise avec l’idée. Terrifiant mais pas surprenant : la majorité des Avengers restants n’a pas hésité à devenir des criminels internationaux lorsqu’il a fallu aller se sacrifier pour que le Soldat de l’Hiver et Captain America puissent échapper aux autorités. Spinoza et le fait que le pouvoir surpasse la loi, encore. C’est aussi facile d’occulter ce raisonnement que le fait que Steve Rogers soit capable d’abandonner ses amis sans prévenir, que ce soit pour sauver un autre ami ou pour reconstruire sa vie, mais cela témoigne d’une mentalité à l’égard de l’autorité et des lois qui me pose problème. Je dirais bien, pour éviter la dissonance cognitive toujours, que madame Danvers a fait un trait d’humour parce qu’elle est aussi mal à l’aise mais c’est la seule à ne pas l’être. Moi, je le suis de plus en plus.

Et je le cache au mieux. Sauf que je ne suis guère douée pour faire semblant, je le crains.

Je me change les idées du mieux que je peux avec Bucky, allant peut-être un peu loin avec l’histoire de boysband mais étant sincère sur l’envie, mais il passe d’une expression désagréable à l’ébauche d’un sourire donc merci ma Chance ! Aucun mot n’est échangé et c’est peut-être mieux. J’ai bien compris que l’américain adopté russe puis renationalisé américain n’est pas un grand bavard lors de notre rencontre renversante. Je me contente donc de l’acquiescement du menton puis fais la même mais avec tout le visage.

Visage qui se lève à l’entrée d’un vaisseau spatial, exprimant d’abord un plissement d’yeux pour bien y voir puis une surprise sacrément inquiète : okay, l’idée d’avoir un autre vaisseau vient de moi mais c’est vraiment un vaisseau ça ? Ça vole, oui, mais c’est plus une poubelle volante qu’un vaisseau spatial ! Ou alors, c’est la définition parfaite d’un OVNI : Objet Volant Non Identifié. Voire "Non Identifiable".

Alors que l’appareil se pose, je tourne mon regard vers Nathan et Sophia qui doivent bien voir que je suis aussi surprise, pour ne pas dire perturbée, qu’eux. Il y a une expression d’excuse muette pour la seconde : j’avais promis un voyage en vaisseau spatial, pas en ruine intergalactique. Sorry…

La rampe arrière finit par s’ouvrir sur un Greasy égal à lui-même. Tout le monde ramasse et Peter un peu plus puisqu’il est le visage de l’opération. Comme si cela ne suffisait pas, il remet à notre diplomate anti-diplomatie un je-ne-sais-quoi qui, je le crains, n’aidera pas à la diplomatie. Le fait que la Belette ait eu "ça" d’une connaissance au septième degré, si j’ai bien compté, n’est pas pour me rassurer. Et le vaisseau, il l’a eu de qui ? Parce que je veux savoir s’il y a vraiment des gens prêts à vendre quelque chose d’aussi… bon pour la casse. Enfin, prêt à les vendre autre part qu’à une casse, quoi. Juste que la réponse est évidente : OUI. Je me détends néanmoins un peu à la fin de l’explication : oui, cela va aider à la diplomatie puisque la machine va considérer le diplomate et son escorte comme bons. Après, je me pose la question de savoir comment on peut truquer un test de race, parce que les armes c’est facile à dire qu’il n’y en a aucune de détectée, mais cela signifie surement que la machine vérifie que les données données par la personne sont vraies ; donc un simple vrai-faux, comme pour les armes.

« En gros c'est journée portes ouvertes pour vous, retraduit-il pour tout le monde. Y faudra bien un ou deux jours avant qu'ils s'en aperçoivent, on s'ra d'jà loin. »

Ils ne font pas le ménage tous les jours ? Et est-ce mal d’espérer qu’ils s’en aperçoivent vite, mais pas trop non plus, pour éviter que les employés se fassent gronder ou virer pour faute professionnelle ? Gardons cela pour nous.

« C'est ton plan d'secours, me demande la Belette en désignant Sophia d’un doigt griffu avant de s’adresser à elle alors que j’acquiescer avec un doute : c’est mon plan pour les secours mais est-ce vraiment un plan de secours vu qu’il était là à la base ? Téléporteuse nan ? En tout cas bravo pour l'costard, c'est flippant comme j'aime, ça peut faire son effet. »

Vas-y So, c’est ton heure de gloire ! Enfin, sauf si tu dois sauver la vie de tout le monde et que tu en as encore plus grande mais en tout cas c’est le moment de te mettre en avant. Tu sais, le truc que tu galères un peu à faire malgré le fait que tu ais possiblement plus de diplômes que tout le monde ici cumulé !

Mon sourire vient définitivement alors que je me confronte avec un Greasy qui complète mon approche de Mère Noël avec ses propres cadeaux ! Je sais pas si ça marche pour les autres mais ça marche bien pour moi : j’aime les cadeaux, en faire et surtout en recevoir. Du coup, est-ce que j’ai le droit à mon petit paquet de je-ne-sais-quoi moi aussi ? Ben non, c’est l’identité factice… La déception, c’est une syllabe de plus que le décès. Je croise les bras en essayant de la cacher. Aller minette : si t’avais eu une identité factice c’est que tu serais allée sur le terrain or c’est bien d’être protégée au sein du vaisseau aussi, nan ? Ben quant on voit la tronche du vaisseau… je sais pas où je suis la plus en sécurité en fait. Est-ce qu’on aura le droit d’éternuer ou c’est prendre le risque de tout casser ?

Pas de fausse identité pour moi.

Pas de bille noire de fumigène "bien épais" qui bloque les logiciels de ciblages et les infrarouges.

Pas de bille rouge qui "décape" la peau, les yeux ou la bouche comme le "Crazy Read Hell" ; une chose qui m’est inconnue mais qui ne m’inspire pas confiance.

Pas de chewing-gum thermobarique.

Ce qui fait pas de deux trucs dont j’ai pas besoin et de deux trucs avec lesquels je serais dangereuse pour moi-même ! Nan, au final, je suis bien avec mon clavier moi. J’inspire avec contentement.

Pendant qu’il fait sa distribution, je remarque que Clint nous a rejoint avec une discrétion naturelle qui signifie qu’il me surprend quand il veut et comme il veut, quelque soit le sens que l’on donne au mot surprendre. De mon côté, après un salut souriant, je lui donne son matériel certes inférieur à Stark mais j’ai déjà énoncé mes pensées là-dessus alors je m’autobride pour ne pas refaire l’ouroboros. Puis, autant Greasy n’a rien pour moi, autant Clint a une mallette !

« Amusez-vous bien, me dit-il avec un léger sourire et un clin d’œil de confiance qui me fait changer mon poids d’une jambe à l’autre et inversement, comme un chat faisant des appels au jeu.

- Comptez sur moi, acquiesce-je avant d’entendre mon professionnalisme tousser au fond de la salle de mon esprit, sans doute à cause de la poussière qui s’y trouve. Enfin, euh, bref. Merci, j’en prendrais soin. »

Si je devais me choisir un mentor super-héroïque, je pense que ça serait Clint Barton. Bon, j’avais déjà recruté Sam Wilson et Sophia tandis que je comptais en faire de même avec Rocket histoire de m’aider à former, entrainer et apprendre à travailler avec les autres organisations au sein de la mienne, d’organisation, mais c’était lui qui avait réagit le premier lorsque je m’étais dévoilée super-héroïne et il avait ce calme et cette douceur qui permettraient qu’on échange bien. Ce qui ne signifierait pas que je sois une étudiante facile, loin de là. Peut-être n’aurait-il pas la patience pour me driver, d’ailleurs. Ou trop de précision pour comprendre que je pars dans tous les sens avec toute mon énergie plutôt que de la concentrer sur un unique vecteur. Mais ça ne peut se savoir sans essayer. Et on est dans de l’hypothèse, actuellement. De l’envie. Il n’a probablement pas plus le temps que moi, malheureusement.

Ses salutations à tout le monde me font sourire un peu plus puisqu’il est clairement venu vers moi d’abord. Je me brosse dans le sens du poil tous les matins mais j’aime bien quand d’autres le font aussi. Même si c’est pas fait exprès. Surtout quand c’est pas fait exprès !

« J’y suis presque, réponds-je au fait que "si tout le monde est prêt" avant de me tourner vers Greasy à mon tour pour lui présenter les lunettes rectangulaires fines qui tiennent grâce au cordon. Moi aussi j’ai quelque chose pour toi : lunettes ATH, montre médicale et téléphone pour connecter le tout à lui et à moi. »

Pas besoin de plus, il sait comment ça fonctionne puisqu’il semblait pleinement satisfait d’une technologie aussi primitive lorsqu’il a été question que je gère les communications qu’il sécurise de son côté. Tellement mauvais qu’on en devient bon, si c’est pas du talent ça !

Cela fait, le talent comme les distributions, je suis finalement prête et je me tourne vers Nathan. Qui se tourne vers Sophia après un regard aux marches de la rampe du vaisseau spécial.

« Tu veux que je la monte ou tu t’en charges ? »

Le diable s’arrête ici, il faut y aller à nouveau à la main. Comme je suis exclue de la compétition des déménageurs, même si je suis très curieuse de si Sophia arrive à soulever son propre poids sans se faire mal, je regarde juste les choses se faire. Nathan redescendra puisqu’il n’est pas de la mission, à son grand damne d’ailleurs. On se prend dans les bras.

« Fais gaffe à toi.

- Je sais, t’es pas là pour t’en charger. »

Le moment d’amitié passé, et un unique signe de tête à Sophia pour ne pas trop trahir celle qu’ils peuvent partager également même si elle est moindre qu’avec moi, Nathan s’en retourne auprès d’Enzo en croisant les bras. Je le regarde faire durant quelques secondes puis je me détourne pour grimper dans les marches…

Et redécouvrir un intérieur très semblable à ce dont je me souviens du Milano ! Rocket confirme même qu’il s’agit vraiment du Milano. Soit ils ont défoncé totalement leur vaisseau pour la mission soit je me suis faite totalement avoir par le camouflage. Je sais ce que je préfère entre ces deux possibilités : tellement mauvaise qu’on en devient bon !

Les escaliers de la rampe d’embarquement donnent immédiatement sur une pièce principale longue comme le vaisseau, avec deux couchettes pliables de part et d’autre puis un couloir avec du mobilier de vie donnant sur la table au cœur de l’appareil. Héhé, cette fois je vais pouvoir monter à l’échelle sans galérer : je n’ai pas de talons hauts ! Et comme Rocket nous invite à aller dans le cockpit à cinq places assises, de mémoire, je grimpe effectivement avec plus d’aisance que la dernière fois ; moyennant d’avoir laissé mes deux mallettes sur l’un des sièges autour de la table suscitée et la Ruche au côté de celles-ci.

Mitaines et mains sur les hanches, je reste à prendre mon espace vital dans un espace qui n’est pas prévu pour autant de monde et j’écoute Rocket d’abord céder son poste de pilote, pour des raisons aussi évidentes qu’énoncées, puis il fait un discourt qui me dessine un petit sourire et me fait avoir un doux acquiescement. Captain Marvel et Bucky confirment de la voix.

Une fois que tout le monde a réagi, je me tourne vers Red.

« Reste avec eux, l’encourage-je en lui jetant un regard pour désigner la vitre laissant voir le ciel et sous-entendre plus de beautés encore ; beautés que j’aimerais voir aussi mais n’en ai pas l’occasion. Moi je redescends préparer le PC. »

Aussitôt dit, presqu’aussitôt fait puisque j’attends une réponse. L’échelle est à nouveau utilisée puis je prends les mallettes sur les genoux afin de libérer la place pour les fesses et être assise durant le décollage. Lorsque les choses arrêtent de secouer, j’ouvre ma mallette afin d’en extraire les deux tablettes que son couvercle contient. Après les avoir déposées sur la table, je les interface avec les systèmes de Greasy tel qu’il me l’a montré. Cela fait, je fais pivoter le siège pour me retrouver contre la ruche d’@robeez. J’en tire le toit afin d’accéder au panneau de contrôle pour refaire la manipulation.

Je tente de me fixer sur la feuille de route. Le paysage froid de l'espace rend encore l'atmosphère plus morose. Je suis soucieux tout autant que Rocket. Les autres... je ne veux pas être méchant, mais ils ont peu d'importance en ce moment. Je ne peux que me réjouir qu'ils nous aient rejoint, mais ils n'ont pas le lien que je peux avoir avec lui, ils ne le comprendraient peut-être même pas. C'est vrai, un raton-laveur et un humain se considérant comme frères, ça peut paraître complètement dingue ! Mais pourtant...

J'entend des bribes de conversations, mais je suis concentrer sur ce qui me préoccupe. Je surveille les écrans. Les douces paroles réconfortantes de Carol sont sympathique, mais ce n'est pas assez pour me réconforter. Je sais que Rocket est nerveux, qu'il a peur, même s'il ne l'avouera jamais. Je le connais. Nos nombreuses aventures partagées m'a appris beaucoup sur lui. Ce n'est pas pour rien que je le considère comme mon frère. On se bouffe le nez tout le temps, mais on peut pas vivre trop loin l'un de l'autre. Et on donnerait tout ce qu'on a pour l'autre. J'ai toujours vu notre relation comme une fraternité plus qu'une amitié.

Une fois fois l'atmosphère quittée, les gens peuvent naviguer dans le vaisseau. La gravité artificielle permet une aise bien pratique, mais malgré tout, les gens peuvent être malade, comme en avion, donc on a prévenu tout le monde et des sacs on été prévu pour les accidents... Après tout, on est pas tous égaux face aux transports. Je préviens les autres. J'appuis alors sur la comm du vaisseau.

- Maintenant qu'on a quitté l'atmosphère, ça va pas trop bouger, vous pouvez vous détacher et naviguer dans le vaisseau sans trop de problème. Je vous préviendrais quand on fait le premier saut.

Je me demande où peut être Rocket. J'aurais voulu, qu'il soit assis comme à son habitude sur le siège à mes côtés. Mais c'est Carol qui se tient près de moi. La mine triste, je reste silencieux, muré dans mes propres inquiétudes. Malgré tout, je prépare le premier saut. C'est comme franchir une grille, mais rien de violent. Pas besoin de s'accrocher ni rien. C'est comme passer d'une scène à l'autre, c'est tout. Seuls les alentours changent, le décor change, rien de plus, mais pour ceux qui n'ont jamais vu le spectacle, cela peut être impressionnant. Je reste concentré sur mon cap. Je vérifie les instruments et je reste étrangement silencieux.

- On va sauter dans vingt clics, environs cinq à dix minutes pour ceux qui veulent se poser et s'attacher.

Cela veut dire que le voyage va bientôt touché à sa fin. Bientôt, il va falloir se mettre dans la peau de notre personnage. La mission va réellement commencer. Mais pour le moment, on profite du voyage et on se prépare mentalement. Mais j'avoue que je suis de plus en plus nerveux au fur et à mesure qu'on approche.

Les voyages dans l'espace, ça me connait. Et je ne suis pas mal à l'aise du tout. Donc m'attacher est limite une habitude. Mais je ne connais pas forcément tout le monde ici. Alors je tente de m'installer et de prendre une boisson mise à disposition. On sent une certaine tension dans l'air. Certaines personnes sont plus nerveuse que d'autres. On sent bien au fur et à mesure qu'on approche de la zone, que les esprits tournent et que la pression augmente.

Mais où est passé Rocket et son comparse ? Il semble que le jeune Gardien soit parti s'isoler. Même Groot semble avoir disparu. Mais il se trouve sûrement dans sa cabine à jouer. Je ne me questionne pas plus. Mais en avançant dans le vaisseau j'entend des éclats de voix venant de la soute. On dirait bien que le raton-laveur et son copain à la façon bien à lui de parler se disputent. Aie, on comprend que la tension commence à faire des ravages. On se doute que certains ne veulent pas voir le petit Gardien douter et surtout stresser. Mais c'est une certitude, on se pose des tas de questions quant au succès de la mission. Je laisse donc les deux amis se mettre d'accord, même de façon bruyante. Je vais simplement me replacer auprès de Peter. Je profite simplement du paysage et je pense à ce qui pourrait se passer.

Le voyage se passe au mieux. Le saut approche, Peter l'annonce pour ceux qui serait un peu désorientés pour prendre certaines précautions. Mais le spectacle doit leur paraître incroyable. Je me rappelle de ma première fois dans l'espace et de ce qu'on pouvait ressentir. Mais j'ai ce petit plus qui fait que je n'ai pas besoin de combinaison et je peux flotter à ma guise dans le vide spatial et me baigner dans l'immensité de l'espace et de son silence. Quelques uns aurait bien besoin de cette paix, cette plénitude en ce moment. Je suis probablement la seule à ne pas ressentir de pression particulière, mais est-ce parce que je ne craint personne ou presque ou parce que je me dis que cette mission va être un succès...

- Si tu as besoin d'aide...

Je me dit que si Peter a besoin d'un copilote avant le retour de Rocket dans le cockpit, s'il décide de nous rejoindre, je peux aider à la navigation. Je suis pilote après tout et connait assez bien la galaxie pour l'aider. Le saut approche et la destination avec lui. La tension va encore augmenter puisque cela veut dire que la mission va réellement commencer. Et là, il ne faudra pas se tromper. La vie des deux gars dans la soute est en jeu. Il ne faudra pas risquer de tout faire foirer. On se doute qu'on prendra des gants et qu'on fera de notre mieux pour obtenir ce qu'on est venu chercher.