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 Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ?

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Felicia Hardy
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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyJeu 1 Fév 2024 - 17:46

Robe cérémonie des oscars




DanceOh, let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

   Felicia a mal, mais elle se tait. Elle se tait car elle culpabilise de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir aider Matthew à s'épanouir à ses côtés. D'être un poids, à chaque fois, de trop se reposer sur lui, et de trop lui en demander alors qu'elle essaie à tout prix de le ménager. Et cela la ronge, la fait saigner sans que le monde ne s'en rende compte. Car le monde est impitoyable. Dans une concurrence monstre où chaque pas peut être étudié, scruté, un seul faux, un seul raté peut vous incomber des remontrances, des jugements. Et les gens de ce monde ne se gênent aucunement pour utiliser à leur gré cet outil de partage ayant explosé pour de bon les communications mondiales : internet. Deepfakes, fausses rumeurs, leaks de photos privées, commentaires condescendants voir haineux envers votre personne parce que vous avez joué ce rôle ... et même des vidéos de vous sur vos scènes de nu sur des plateformes pornographiques. Et puis s'en suit les commentaires sur votre corps, ou bien votre façon de jouer dans ces moments et cela ... cela avait tellement complexé Felicia dans sa vraie vie.
Elle ne sait plus ce qu'elle est, et savoir que Matthew souffre de cela en ayant ses propres rêves, ses propres aspirations ne fait qu'encore plus la faire culpabiliser. Pourtant, elle garde le sourire, et essaie de tout faire pour lui prouver que malgré les jugements, elle l'aime. Qu'il a sa place où qu'il aille, qu'il n'est pas un handicapé, ni peu présent, ni qu'un capital pitié. Mais chaque jour, quand elle se brosse les cheveux et se regarde dans ce miroir, Felicia souffre car elle ne se sent pas à la hauteur. Elle pleure quand tirée dans la solitude elle ne peut qu'être confrontée à soi-même. Car elle a l'impression de ne pas en faire assez, de ne pas assez le montrer. Et que même faire ne sont que des erreurs. Et pourtant ... elle continue. Elle continue de rester souriante, et emportée par ses rêves car ses rêves se trouvent dans ces films, dans cet homme à ses côtés et dans ces grands espaces qu'elle aime tant retrouver.
Malheureusement, son sourire vacille quand elle sent la soudaine détresse de Matthew. Elle a beau essayer de serrer doucement ses doigts pour lui dire qu'elle ne le lâchera pas, la pression est plus forte, voir parfois intenable tant cela presse ses doigts trop fins. Et elle sent. Elle sent de nouveau cette angoisse monter et l'évidence qui frappait son cœur jusqu'à ce qu'il se torde.

— Comment vont les amoureux ?

La voix de sa mère est comme une bouée bienvenue. Sa vision l'apaise alors qu'elle sentait une crise de panique poindre avec cette furieuse envie d'enfin céder et fuir pour de bon. De s'enfermer quelque part dans la villa et n'être confrontée qu'à elle seule et ses propres démons. Matthew parle, se détend et cela lui fait mal de savoir que c'est la voix de sa mère qui l'aide à se départir de cette angoisse montante.

— Rien apporté ? J'ai pourtant vu Felicia déposer un sac.

S'étonne Elise, sans se montrer intrusive voir inquisitrice. Elle voit cependant combien sa fille se sent mal, et complètement dépassée, voir hors d'elle alors qu'elle essaie encore de concilier devant tous ces gens. La mère avance donc à hauteur du couple pour ensuite s'insérer entre leurs mains et intimer doucement et discrètement à Matthew de la relâcher d'une simple prise amicale de son poignet.

— Vous savez que votre aide est toujours appréciée Matt. Quand à votre associé, Foggy, n'hésitez aucunement à l'amener. Je serai ravie de discuter avec vous deux de ces futurs projets. Surtout en sachant que je bataille contre le le musée du Quai Branly pour que certains objets soient restitués à juste cause aux descendants des Kalinagos. Feli', me permets tu d'emprunter ton adorable petit ami ?

Le regard de la mère et la fille se croise. Et c'est un bref mais puissant tourbillon de sentiment d'amour partagé, de reconnaissance, de bienveillance et de compréhension.

— Oui, bien sûr. Je vais saluer les Petterson. Je ne l'ai pas encore fait et je dois aussi revoir Mary. Je vous ... je vous laisse discuter. Je reviens vite.

Ses lèvres tremblent et elle a peur de voir son si rayonnant sourire se ternir par la montée des larmes. Mais elle les cache avec brio en baissant la tête et en se montrant enthousiasmée par ces seuls projets qui, sont si désuets au demeurant. Mais si commun dans une telle soirée.



   Elise regarde sa fille s'éclipser, non sans une pointe de tristesse. Elles ne peuvent décemment pas avoir en un tel endroit ce moment mère fille dont chacune aurait besoin. Alors ... la dame avait fait ce qu'elle pouvait pour que sa fille puisse maintenir les apparences et ne montre pas cette version vulnérable, pitoyable et désastreuse à Matthew. Son attention se reporte ensuite sur le jeune Murdock, qui semble être en proie à ses propres démons et batailles. Si seulement il pouvait voir qu'elle ne pense pas le moins du monde qu'il n'a pas sa place. Qu'il a des alliés, aussi infimes soient ils. Peut-être faut-il un peu secouer ce vieux cocotier avant que les noix jamais cueillie ne blesse l'un de ces idiots.

— C'est difficile de se savoir hors du temps dans ces moments.

Commence-t-elle, en le prenant au bras, pendant que Felicia et Mary se retrouvent en s'étreignant chaleureusement, plus loin.

— On se croit seul, même si l'on nous prouve quelle que soit l'action combien l'on compte pour l'autre. Et pourtant, lorsque l'autre se sacrifie et fait tout pour vous aider à rester debout, on oublie que l'autre se sacrifie aussi. Venez, allons loin de tous ces babillages.

Car il faut lui en parler. Qu'il sache combien cette famille paraissant si stable, si auréolée de réussite n'a pas eu des débuts faciles. Elise lève les yeux vers le ciel et ses étoiles en poussant un long et profond soupir.

— Edward avait dix huit ans. Moi, vingt trois. Il était le fils de la famille Hardy, une famille bien implantée dans l'import export. Moi ... j'étais la fille d'une mère célibataire faisant des ménages aux quatre coins de Paris. On ne le croirait pas en me voyant au premier abord. Et pourtant ... ma mère a tout sacrifié pour que je fasse mes études et puisse entre à HEC. C'est d'ailleurs là bas que j'ai rencontré Ed'. Fringuant, plein de rêve, ailier dans l'équipe de rugby universitaire.

Elle l'aide à s'installer sur une assise et va ensuite sur la sienne pour se mettre autant face à lui que proche de lui.

— C'est une histoire de croissant écrasé par nos soins qui a établi le premier contact. Mais ce qui nous a réellement rapproché, ce sont les tutorats que j'effectuais pour les premier année. Autant vous le dire, sans une once de mensonge. Edward était sacrément bête. Mais il avait une gnaque sans pareil et recommençait, recommençait jusqu'à ce que cela rentre dans sa caboche. Et j'étais là pour l'accompagner. Puis, six mois après, ma mère s'est retrouvée en incapacité de travailler. Malgré les tutorats et les cours particuliers que je donnais en mathématiques, je n'arrivais pas à concilier mes études et faire en sorte de garder notre appartement. Ed' l'a vu et vous savez ce qu'il a fait ? Il m'a dit droit dans les yeux qu'il m'aiderait. Coûte que coûte. Parce que j'étais une femme exceptionnelle.

Les yeux d'Elise brillent d'émotion en se souvenant de ce moment. De cette franchise et cette hargne espiègle dont Ed' savait faire preuve à l'époque. Dans ces moments là, elle se sentait effectivement comme la femme exceptionnelle.

— Il m'a aidé financièrement. J'étais d'accord. On savait le risque que cela impliquait. Et pourtant, même quand ses parents lui ont coupé les vivres, Ed' a continué à se cravacher inlassablement pour moi et pour celle qui allait devenir le fruit le plus précieux de nos deux vies.

Ses yeux se portent vers Felicia, qui s'élance avec cette légèreté et cette grâce auprès d'autres invités. Souriante, bienveillante, malgré tout ce poison et cette haine dont peut faire preuve tout un chacun. Parce que ses parents lui ont toujours donné cette capacité d'aimer la vie, malgré tout ce que les autres pouvaient imposer, détester.

— Matt. Matthew. Vous trouvez réellement que ces cinq ans ont été vains ? Felicia n'a jamais été là pour vous même en étant elle-même dans le mal ?

Ses mains s'apposent sur les genoux de Matt. Et elle le regarde, droit dans les yeux, comme si elle savait que sous ces lunettes, il cachait ce secret. Cette femme n'est pas dupe, mais elle sait. Elle sait qu'il voit bien plus qu'il ne veut le laisser apparaître.

— Vous ne savez pas à quel point elle tient à vous. Combien elle parle de vous. Combien vous avez pu l'aider à comprendre des choses qui n'auraient jamais pu titiller sa curiosité si elle avait été avec un de ces consanguins juste prêts à lui voler sa dignité. Combien elle se bat becs et ongles pour vous. Si aucun d'entre vous n'exprime ce sacrifice qui vous ronge, ne fait un pas pour dire à l'autre que l'équilibre d'hier ne peut pas toujours être celui d'aujourd'hui, vous n'y arriverez pas.

Il peut voir qu'Elise ne lui offre qu'un regard bienveillant. Le même genre de regard hérité par Felicia, où la chaleur se mêle à une sorte de tendre mélancolie et parfois de malice; une intelligence face au sentiment. Sauf qu'Elise a vécu, et sait combien les erreurs faites de son côté ont pu peser sur sa propre relation avec son mari. Elle ne veut juste pas que celui considéré à son sens comme le seul, l'unique dans une vie, ne se démonte et s'occulte pour ensuite s'enfermer dans une réalité autre que celle lui tendant désespérément les bras.

— Savez-vous que pour se réapprendre, il y a un secret. À votre sens, vous avez tout donné. Et pour vous guérir de ce vide comme l'a un jour forcé ce cher Musset. Puis, il faut savoir recevoir. Se laisser aimer,  oser laisser les autres nous gâter. Accepter la véritable amitié. Rejeter ceux qui nous rejettent. Fuir ceux qui nous aiment à moitié avec tiédeur ou cette once de condescendance. Et je ne souhaite que cela pour vous deux. si ce monde n'est pas pour vous, dites le, et créez le votre. Mais sachez que tout peut évoluer dans le bon sens, tant que vous savez ce qui est juste.

Elise détache ses mains, soudainement happée par la vision d'une scène se réalisant plus loin. Il y a son mari, Ed', qu'elle aurait voulu préserver. Il parle rit avec un cercle de partenaires. Puis, il y a Felicia s'insérant discrètement dans le dos de son père, ce paquet serré contre son dos. Il la sent, se tourne et la regarde avec le plus de neutralité possible en sachant le fossé creusé durant ces deux ans, et la culpabilité rongeant son être. Pourtant, quand il ouvre ce paquet et laisse la soie rouge se déplier, sa neutralité chute violemment autant que ses joues. Il comprend, se rappelle de cette soirée d'il y a cinq ans. Savoir que cet homme est encore capable de ce genre de choses le bute. Savoir que sa fille trouve ainsi son complément dans l'héritage d'un homme qu'il a toujours admiré le bute encore plus.



  Deux mois plus tard les premières nominations des ocscars tombaient. Pour Immolation de soi Felicia est nominée dans la catégorie meilleure actrice, aux côtés d'autres femmes dont les noms résonnent et restent si pérennes au fil des années. Mais même en regardant l'écran de son téléphone en ce début d'après midi, son cœur n'est pas en joie. Elle se sent vide, aussi vide que cet appartement dont presque tous les meubles ont été retirés et envoyés dans des œuvres de charité. Elle se dit à quoi bon, aura-t-elle le courage d'aller sur le tapis rouge ce soir.

— Tu es prête ?

Mary la regarde, perplexe. Adossée à ce mur, le regard dans le vide, Felicia semble hors du temps. Comme si tout son être était raccroché à une ombre, une myriade de souvenirs. Et c'est le cas, car elle se baigne dans des mémoires d'odeurs, de caresses et de rires. De mots et de danses. Et de ces cinq ans, il ne restait plus rien suite à cette dispute. Felicia ne se revoyait qu'en pleurs, blessée par cette atroce réalité dont elle a toujours essayé de protéger Matt, et qui pesait atrocement sur ses épaules. Il lui avait dit son ressenti, et elle ne voyait plus que cette impression de l'avoir forcé, de l'avoir laissé se sacrifier sans broncher quitte à ce qu'elle l'écrase.

— Encore une minute.
— Arrête ...
— Juste une ...

Mary soupire, et finit par se mettre à ses côtés. Felicia avait coupé tout contact avec Foggy et Marci, ne cherchant même pas à s'expliquer. Elle en avait fait de même avec Matt, en lui disant qu'ils arrivaient du coup au stade où ils avaient besoin "de faire une pause". D'hôtels en hôtels, puis s'installant de manière pérenne chez Mary, elle avait donc fui, en supprimant peu à peu styliste, équipe et même son agent. La plupart de ses économies étaient donc passé dans ces ruptures dont elle avait scrupuleusement calculé chaque coût avec l'aide de sa mère, sans que rien ne puisse fuiter. Et donc, depuis les annonces de nomination, Felicia Hardy avait complètement disparu de cette sphère publique l'ayant de toutes façons compressée.

— Tu sais que c'était pas très intelligent ?
— Je sais.
— Bah alors pourquoi tu l'as fait.
— Pour les protéger et préparer le fameux truc.
— Marci a quand même voulu prendre de tes nouvelles. On s'est vues à un vernissage.
— Mary, s'il te plaît.
— Je lui ai rien dit, promis ! J'ai juste dit, avec les formes, et une coupe de champagne en main, que tu n'étais pas encore en petits morceaux dans mon congélateur.
— Orf ...
— Lui aussi, n'est pas en petits morceaux.

Felicia inspire longuement, avant de tourner d'un mouvement mou sa tête vers Mary. Lui aussi va "bien". Les semaines ont passé, chacun essayant sûrement de panser ses propres blessures. Mais la distance ne fit que mettre en lumière le manque de l'autre. De lui. N'est-elle pas en train de s'accrocher à ces souvenirs ? Cette vie à deux qu'elle n'a ne serait-ce que touché du doigt ? Et en cela son absence était une présence persistante dans sa vie, et elle réalise à grand peine qu'elle ne peut simplement pas effacer le lien profond qui les avait unis.

— Tu sais, si tu dis ça pour que je me dégonfle ce soir ....
— Je dis simplement qu'il va bien.
— Cool.
— Bon bouge toi maintenant. Ça fait trois minutes.

(...)

Lorsqu'elle arrive enfin sur le tapis rouge, les appels comme les questions fusent. On lui demande le pourquoi de ce hiatus, allant des réseaux sociaux à toute communication. Que des rumeurs disent qu'elle s'est séparée de son agent, qu'elle aurait même renoncé à son futur contrat dans cette future saga Star Wars. Mais Felicia ne répond qu'à peu ou pas de questions, se contentant de simplement parler de ses différentes sorties au grand air, ou dire à quel point elle était heureuse que le rôle de Bastila ait pu trouvé une personne de confiance comme Coleman. Certains s'étonne qu'elle ne soit pas accompagnée alors qu'il s'agit de sa première grande nomination. Mais là aussi, elle ne répond pas. Certains journalistes conçoivent qu'elle a perdu du poids, et que son sourire n'y est pas, alors qu'il s'agit tout de même de son grand moment. Ce qui est vrai, en soi. Parce que ce monde l'ayant tant fait rêver, face à la réalité frappée par Matt, lui a fait lâcher cette seule larme d'existence, tout comme le fit Rachael. Sous les lentilles de ces machines la filmant en direct, elle n'était plus qu'une entité sans identité. Qu'une belle forme sur laquelle on se remettait à jauger, juger, sans connaître sa vérité.
Dance me to the children who are asking to be born
Dance me through the curtains that our kisses have outworn
Raise a tent of shelter now, though every thread is torn
Dance me to the end of love
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyJeu 1 Fév 2024 - 21:29




(WHAT IF...) WE WERE SOULMATES

five years later

It's gonna take a lot to drag me away from you. There's nothing that a hundred men or more could ever do. Hurry boy, she's waiting there for you--  feat. @Felicia Hardy



C’était mon moment. Je pouvais sentir chaque regard peser sur ma conscience, je pouvais percevoir cette centaine de paire d’yeux me fixer, me scruter, m’analyser…me juger. Je les entendais chuchoter, murmurer et dire des choses, dire d’horribles choses sur elle, sur moi. Sans m’en apercevoir, j’avais serré mes poings sur ce morceau de table et mes jambes s’étaient raidies, j’étais prêt à me lever, prêt à les faire taire. Je perçus plus que je ne vis la main de Foggy se poser sur mon poignet. Un geste de paix, un geste d’apaisement pour me faire comprendre que oui, il savait, oui il entendait mais non, je ne devais pas répondre. Je hochais mollement la tête en signe d’approbation, prenant silencieusement la main de Fog’ dans la mienne pour la serrer, y trouver le réconfort dont j’avais besoin.
Je n’osais cependant pas croiser son regard parce que s’il pensait me comprendre, il ne savait pas la tempête qui agitait mon esprit. Il ne se doutait pas que j’étais revenu bien des années en arrière, que le sombre début de vie de Matt Murdock faisait à nouveau surface. Il n’aurait jamais imaginé que j’étais à nouveau dans cette ruelle à secouer le corps inerte de mon père. Il ne savait pas à quel point j’étais brisé. Je relâchais finalement cette main que j’avais certainement serré trop fort et, déglutissant avec une peine peu commune, je me levais en déployant ma canne.

« Pardonnez cette attente votre honneur, j’étais…j’étais après chercher une manière courtoise, civilisée de réprimer une envie de vomir. Oui, de vomir face à ces accusations toutes plus bancales, plus cyniques les unes que les autres. Est-ce que je peux demander à l’assemblée en quel siècle nous sommes ? Je doute, j’hésite face à ce manichéisme brutal, extrême. Je comprends que chaque parti souhaite jouer son rôle, s’en imprégner, le… »

Rôle. Felicia. Mes lèvres se paralysèrent alors que cette pensée me faisait hésiter dans mon argumentaire. Je clignais machinalement des yeux, frappais le sol avec ma canne en cherchant un moyen, quelque chose, n’importe quoi pour revenir à l’instant présent. Et je les entendais reprendre leurs chuchotis, parler d’elle, de cette rupture. Foggy me regardait, inquiet.

« …pardonnez-moi, l’empathie, mon amour pour la Justice, je me suis laissé emporter…L’antithétique de ce que nous propose cette opposition, à peine masquée derrière un voile de pudeur mal placée. Ce n’est pas en exprimant un faux ressenti que l’on comprend les victimes parce que, ne vous y méprenez pas David Kline est une victime. Où peut-être devrions-nous simplement nous ranger du côté de l’opposition ? Acquitter ce procès ? Juger mon client sans procès ? Après tout, n’est-ce pas ce que nous faisons de mieux à notre époque ? Juger sans connaitre la vérité. Allons, soyons raisonnables, ne serait-ce qu’un instant, je vous en prie, soyons raisonnables et posons-nous, ensemble, une seule et unique question, réfléchissons ensemble même. Qu’aurais-je fait, si j’avais été David Kline ? »

Mon cœur sembla s’arrêter, mes jambes faillirent à me soutenir et je m’accrochais de toutes mes forces à cette canne alors que je manquais de m’écrouler. J’étais las, épuisé, je ne dormais presque plus et cette phrase, ce murmure qui me parvint depuis le fond du tribunal fini de m’achever. Cela la concernait directement, cela nous concernait -enfin, quand il y avait encore ce nous. Pourtant je m’efforçais de reprendre alors que mes lèvres n’avaient de cesse de tressaillir, alors que je tenais à peine debout et que même le regard apeuré, compatissant et bourré d’encouragements de Foggy pesait douloureusement sur ma conscience.

« P…personne ne peut y répondre. Personne n’est…personne n’est en mesure de…de s…de savoir, parce qu… »

Je posais un genou au sol, réprimant un haut le cœur alors que ma canne rebondissait à quelques centimètres de moi, dans un bruit qui heurta mes tympans. Je vis Foggy s’arracher à sa chaise, se précipiter dans ma direction. J’entendis un bruissement dans l’assemblée, comme un tonnerre lointain. Je perdis connaissance.



« Matt ?
- Il dort ? Enfin je veux dire, ça fait quand même pas loin de quinze heures qu’il est dans cet état. Tu…tu ne penses pas qu’on devrait appeler un médecin ? L’emmener aux urgences ?
- Je sais pas Marci…Au moins l’arcade a arrêter de saigner, c’est déjà ça. Merde…t’aurais dû voir comment il est tombé, le bruit…argh c’était horrible on…on aurait une dit une marionnette à qui on venait de couper les fils.
- Ce qui est plus au moins le cas, quelque part…
- Marci…
- Désolé Foggy-bear, ça me rend nerveuse et quand je suis nerveuse…
- Je sais. Viens, laissons-le se reposer.
- Le procès ?
- Ajourné, je m’en chargerai. Il n’est plus en état de faire ça.

Je ne dormais pas. Je n’avais juste pas envie. Pas envie d’ouvrir mes yeux vides, pas envie de laisser le moindre bruit me détailler cette pièce, ce monde qui avait perdu tout son intérêt. Je n’avais pas envie de parler, d’échanger et ressasser ce moment, cette douleur qui refusait de partir. C’était même pire, parce qu’en fait, je n’avais plus envie. J’avais entendu Foggy, j’avais senti cette main se poser sur mon front, puis sur mon épaule pour me secouer, tenter vainement de m’extirper à cette léthargie dans laquelle j’étais enfermé depuis…Même en ne faisant qu’y penser, même sans laisser les mots traverser ma gorge, c’était trop dur.
C’était comme si j’étais revenu presque dix ans en arrière, dans ce jardin de l’orphelinat. C’était comme si j’avais été assit sur ce banc et qu’elle n’avait été qu’une fille comme une autre que j’avais senti passer dans la rue. Comme si elle ne s’était jamais arrêtée. La porte de la chambre se referma et je laissais échapper un long soupire, alors que je roulais sur le côté pour me rendormir. Marci avait raison, cela faisait plus de quinze heures que j’étais dans ce lit et je ne voulais pas en sortir. Je désirais juste me murer dans le silence, retourner à cette solitude adolescente qui m’avait tant rongée mais dans laquelle aujourd’hui, je trouvais un certain réconfort.

Elle me manquait et c’était difficile de dire, de mettre des mots sur ce sentiment. Elle me manquait au point que…au point que mon cœur me faisait mal. J’avais vraiment cette impression de douleur au cœur, comme s’il s’était replié sur lui-même, resserré pour mieux combler le vide qu’elle avait laissé. Depuis ce jour, depuis la décision de cette pause mon estomac me faisait souffrir, j’avais sans cesse la sensation qu’il se tordait, que mes tripes s’entortillaient douloureusement. Et ma tête…c’était encore pire.
Mon esprit était un champ de ruines, un paysage lunaire, un désert infini dans lequel je m’accrochais aux oasis de ses souvenirs. Je chassais désespérément sa mémoire, j’étais toujours en quête de son sourire, de son rire. Je m’efforçais de visualiser son visage, d’imaginer ses grands et magnifiques yeux azurs pour y chercher la réminiscence de notre amour. Je pensais à ses mains, à ses doigts sur ma peau, à l’odeur de ses cheveux et je ne me nourrissais que de son absence, que de son souvenir.

Je ne mangeais presque plus, parce que l’appétit l’avait suivi lorsqu’elle était partie chez cette amie. Et jusqu’ici, jusqu’à ce procès j’avais réussi à faire semblant. Jusqu’à ce que je m’écroule dans ce tribunal, j’avais porté un masque qui n’était jamais tombé. J’avais réussi à garder la tête haute, à essuyer les critiques, à survivre à cette jungle médiatique qui s’était soudainement abattue sur le simple avocat que j’étais. J’avais montré une certaine force, une résilience certaine même parce que…parce que je ne voulais pas qu’on lui impute mon mal être. Je refusais qu’elle soit tenue pour responsable du fait que j’étais brisé, anéanti par cette séparation. Alors, j’avais enfoui mes émotions, je m’étais jeté à corps perdu dans le travail, dans cette affaire. J’avais passé un nombre incalculable de nuits blanches à travailler, juste pour ne pas fermer les yeux, juste pour ne pas m’endormir et souffrir de la voir dans mes rêves.



« Matt ? Ca va être sa catégorie, tu veux venir voir avec nous ?
- Non, sans façon.
- T’es sûr ? Tu sais Matt, elle…
- Stop. Juste, stop. Arrêtez, d’accord ? Il n’y a que moi pour comprendre que ce n’est pas juste une pause ? Arrêtez de m’en parler. J’apprécie énormément ce que vous faites Marci, mais stop s’il te plait. Stop.
- Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Que…qu’il est fatigué, il va pas tarder. »

Comme au tribunal et alors que Marci quittait le bureau, mes poings s’étaient serrés d’eux-mêmes, habités par leur propre volonté. Je pouvais sentir cette sourde colère mugir, monter lentement et alors que l’entièreté de mon corps se tendait, se crispait, mon visage se déforma. Mes lèvres s’espacèrent pour laisser échapper un hurlement silencieux. J’avais soudainement envie de casser ce bureau, de les frapper de mes poings jusqu’à en saigner, jusqu’à sentir les échardes pénétrer ma chair. J’avais envie de le renverser, d’envoyer valser tous ces dossiers et j’avais envie de hurler, vraiment.
Au lieu de cela, je posais les coudes sur le bureau et plongeais mon visage entre mes mains. Je soufflais, plusieurs fois, j’inspirais lentement, expirais fortement, je tentais par tous les moyens de rependre le contrôle sur mon corps, sur ce cœur qui battait mollement dans ma poitrine. Je me souvenais amèrement des mots de sa mère, lorsqu’elle m’avait demandé si ces cinq ans avaient été vains ? Je me souvenais de tout ce qu’elle m’avait dit, de la douceur de ses propos comme de ces gestes. Contrairement à ce qu’elle m’avait expliqué, j’avais fait fuir celle qui m’aimait vraiment.

J’avais été incapable de sauter ce pas, de lui dire ce que je ressentais réellement à l’intérieur quant à ce monde, quant à ce que je vivais parfois au tribunal. Comment j’avais parfois du mal à gérer cette pression, comment cet aveu de Foggy m’avait littéralement détruit alors que je ne devais le garder que pour moi, que je ne devais surtout pas en parler à Marci. Comment tout cela me rongeait. C’était un tout et je n’avais pas été capable de lui dire, parce que j’avais lamentablement cru que la bonne chose à faire était de me sacrifier pour elle. Quelle putain d’erreur. J’aurais aimé pleurer un peu, vider ces saletés d’émotions qui me faisaient un mal fou mais même ça, je n’y arrivais plus.
Au loin, dans l’autre pièce, la télévision grondait, rugissait et le bruit assourdissant me fit relever les yeux. Je crus entendre son nom, j’en eu la confirmation lorsque j’entendis Foggy et Marci hurler leur joie. Pour la première fois depuis bien longtemps, un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Elle le méritait, si quelqu’un le méritait c’était bien elle. Finalement, je trouvais une maigre consolation dans cette nomination, dans cette victoire qu’elle venait d’acquérir. À quel prix ? Mon sourire s’effaça bien trop vite et le masque de neutralité, de tristesse presque reprit sa place.

« Matt ? Tu devrais venir voir. Vraiment. Matt ? MATT ! »


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MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyJeu 1 Fév 2024 - 23:41

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Dance me to the end of love

   Immolation de soi était à ses yeux son dernier rôle. Le dernier qui lui permettait de faire une croix sur ces rêves qui l'avaient portés jusque là et qui n'étaient plus qu'une fugace odeur de mûres imprégnées de pesticide Monsanto. Car comme Rachael, Felicia accepte que son identité, cette chose à laquelle elle s'était tellement accrochée, ne soit plus une réalité. Pourtant, quelque chose essaie de la retenir, de lui dire en la tenant du bout des doigts que rien n'est vain, que l'espoir reste dans son coeur meurtri par la pestilence de ce monde. Il y avait même l'écho d'une voix de son père qui lui disait de ne pas lâcher et se battre, une phrase prononcée il y a de ça deux semaines et qu'elle avait depuis oublié dans cette mélancolique léthargie. L'on dit que face aux épreuves, un couple peut céder. Il lui faut cette pause nécessaire quand l'un sent qu'il se fait manger par l'autre, ou que l'autre prend conscience qu'il mange sa moitié. Et dans le cas de Matt et Felicia, c'est elle qui avait demandé cette pause. Pour le protéger, pour effacer tout ce qui faisait que cette vie ne pourrait plus convenir. Elle préférait passer pour la méchante et ainsi se faire consumer par cette flamme.
Et ce film, avait sans doute été le prémisse de cette volonté. Celle de cette jeune fille perdant tout sens à sa vie après ses études littéraires, pour au final n'être qu'une caissière de supermarché, laissant un vieux manuscrit poussiéreux renfermant ce premier livre jamais terminé. Cette quête de sens où Tanya découvre au détour d'un besoin de se trouver un second job, ce parc, où elle rencontre William, cinquante ans. De cette rencontre faite simplement dans une quête de sens d'une jeune fille, et d'un homme qui se croyait solitaire à jamais malgré sa capacité à magnétiser les gens en a découlé une recherche propre de chacun à ces étapes de leur vie. Jusqu'à ce que dans le respect réciproque, et l'aide salvatrice de William, Tanya retrouve goût à l'écriture. Malheureusement, en laissant sa vie en suspens, Tanya avait été rattrapée par sa réalité et ces secrets dont elle avait conscience. Et cette réalisation lui fait prendre conscience qu'elle a fuit ses problèmes et crut à l'impossible.

C'est là, au carrefour de sa voix résonnant encore en moi et en recollant toutes ces pages déchirées de cette vie jamais achevée que j'ai enfin compris. L'amour que je cherchais désespérément chez lui était simplement un reflet de ce que je pouvais trouver en moi.

Et c'est sur cette scène, cette seule scène où un plan rapproché vers le visage de Tanya réalisant sans étonnement, mais plutôt une acceptation complète de ce fait, ce qu'elle doit changer. Le film a fait polémique auprès des conservateurs, en raison de la différence d'âge des personnages et des sujets abordés sur une jeunesse en perte de sens ayant facilement accès aux opioïdes, sujet là aussi abordé en raison des douleurs physiques à jamais ancrées en William.
Tanya lui avait permis d'obtenir d'une certaine manière une guérison de par sa vision de la vie. Cela avait l'air si banal par rapport à certaines productions, et pourtant ... ce soir, elle est là, à sourire et saluer timidement face aux caméras passant au dessus des sièges. Entre des nominées comme Theron, Davis, ou même Demie qui avait pris la place de nouvelle coqueluche, Felicia ne se sentait pas à place, mais elle faisait front Front au point qu'elle en avait mal à la tête et au cœur, et ne riait que très peu à ces blagues préparées pour amuser cette galerie de gens en majorité privilégiés.



   Faisant fi du malaise apporté par l'acteur présentant la catégorie où elle était nominée, et déjà arrêtée sur le fait que ce serait Davis qui gagnerait haut la main, Felicia en profite pour se plonger dans cette mélancolie qui ne cesse de la ronger et l'emmener loin de toute chose.

— ... 'licia Hardy

Elle ne comprend pas sur le moment. Clignant des yeux, en voyant la caméra se braquer sur elle, et le réalisateur l'attraper à l'épaule pour lui soutenir chaleureusement qu'elle l'avait fait. Après cinq ans à travailler tout en continuant ses études, tout en se battant contre un monde la jugeant sur ce qu'elle est, ou ses choix de films, Felicia recevait du haut de ses vingt cinq ans la statuette. Son choc est apparent devant les caméras, elle en a même du mal à se lever de son assise. Mais finalement, la jeune femme monte les marches en se demandant si ils ne se sont pas trompés comme cette fois en nommant le meilleur film. Et non, pas de faute, c'est bien à elle qu'on tend la statuette, et que l'on met face à ce micro, sous une myriade d'applaudissements. Quand enfin cela se tait, et qu'elle se retrouve face à ce silence et ce nombre incroyable de gens. La nervosité comme l'angoisse la gagnent.

— Un jour ... un jour j'ai vu un de ces magasines écrivant qui serait le meilleur match pour Felicia Hardy. Sans se soucier de qui j'étais, ce que je voulais.

Ses yeux vont et viennent, ses mains se crispent contre le métal de la statuette.

— De vivre seulement avec l'homme qui a toujours été dans ma vie, même après six ans de creux et des jugements sur ce que je devrai faire. Parce qu'il faisait autant partie de ce rêve, que cette merveilleuse soirée à laquelle je peux participer et ... et recevoir ce prix de la part de l'académie, et du travail de toute l'équipe, et de Harmon, ayant joué William à mes côtés.

La statuette presque serrée contre sa poitrine, avec les larmes aux yeux et la voix tremblotante, elle continue.

— Sauf qu'à cause des jugements, le monde l'a laissé de côté. Je l'ai laissé de côté. Alors que c'est une personne formidable, dévouée. Et que personne. N'a. Fait battre. Mon coeur. Plus que quiconque. C'est aussi l'homme dont je suis toujours amoureuse. Donc non, je dis à toutes ces personnes à qui l'on impose un jugement de valeur, sans recul, sans communication et honnêteté, de ne pas écouter ces gens, et de s'accrocher à ce qu'ils savent vrais. Et dans mon cas, Matthew Murdock reste plus vrai que n'importe qui. Pour lui, je suis prête à sacrifier ces jugements venus au détriment d'un rêve.



  Cela a fait un taulé. Felicia Hardy dénonce la pression reposant sur les acteurs et leur vie privée. Felicia Hardy déposant au sol la statuette devant une assemblée décomposée. Tout cela défile en boucle sur les chaînes, on décortique le propos, on donne la parole à des jeunes personnes trouvant ce geste on ne peut plus fort, ou le trouvant complètement débile. Tout le monde juge, et par la présente au fil des heures, certains commencent à voir où Felicia Hardy voulait en venir. C'est ce jugement de qui détruit tout, qui l'a détruite. Elle, qui sous sa casquette et ses lunettes de soleil, essaie de se faire la plus discrète possible dans cet avion au retour de New York. Les écouteurs de son petit lecteur sur les oreilles, au milieu de monsieur et madame tout le monde, personne ne la remarque. Elle n'est qu'une passagère parmi d'autres, et cela la soulage complètement, bien plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer.
Un sentiment qui d'ailleurs se confirme, quand elle arrive à l'aéroport international. Sa petite valise se voyage roulant derrière elle, sans rien d'autre que cette tenue de sport et cette veste confortable sur elle, les photographes et journalistes s'attendant à son arrivée ne la remarquent pas dans la masse des passagers. Elle sourit, le coeur léger de duper ce monde qui essaie encore de la remettre sous les flashs , alors qu'elle ne voulait que cristalliser sa passion pour l'acting, et partager sa vision de différentes personnes au plus grand nombre, dans un vain et naïf espoir qu'ils sachent que sur ces écrans, l'on peut leur donner un reflet sur leur vie.

— Je suis arrivée. Tu peux venir me chercher ? (...) Non t'inquiète je suis passée entre les mailles. Techniquement, sans maquillage et sans tenue tapante, je suis moins reconnaissable, et tu ne peux pas savoir comment ça fait du bien. Du coup Terminal 4 ?

Et sans se rendre compte de ce qui se trouve derrière elle, Felicia continue son petit bonhomme de chemin, avec sa valise dans une main, et le téléphone dans l'autre, alors qu'elle se rend au premier café lui venant sous la main dans cet immense aéroport. Car elle est simplement en paix avec elle-même, à présent.
Dance me to the children who are asking to be born
Dance me through the curtains that our kisses have outworn
Raise a tent of shelter now, though every thread is torn
Dance me to the end of love
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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The Devil of Hell's Kitchen
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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyVen 2 Fév 2024 - 12:13




(WHAT IF...) WE WERE SOULMATES

five years later

It's gonna take a lot to drag me away from you. There's nothing that a hundred men or more could ever do. Hurry boy, she's waiting there for you--  feat. @Felicia Hardy



« Matt ? Tu devrais venir voir. Vraiment. Matt ? MATT ! »

Je m’affaissais dans le fauteuil en soupirant, l’arête du nez pincée entre le pouce et l’index. J’étais tellement fatigué, tellement épuisé que ma tête me donnait cette impression d’être sous une pression constante, que quelque chose à l’intérieur menaçait d’exploser. Je ne voulais plus entendre la voix de Foggy, ni celle de Marci. Je ne voulais plus entendre tous ces bruits incessants qui me permettaient de voir ce monde d’une manière unique. Je ne désirais que le silence, rien de plus que le silence. J’avais besoin d’être seul, j’exigeais d’être seul, de m’enfermer dans cet horrible sentiment qui avait autrefois été si agréable, si chaleureux.
Depuis qu’elle était partie, j’étais retourné à cette solitude parce que c’était certainement tout ce qu’il me restait de confortable. C’était un sentiment que je connaissais, que j’avais trop éprouvé pour ne pas le connaitre, pour ne pas l’apprécier. Et j’entendais encore la voix de Foggy, celle de Marci qui me pressaient de venir, qui me hurlaient de venir écouter son discours mais, je n’en avais pas la force. Je luttais de tout mon être pour ne pas entendre sa voix, pour ne pas me laisser imprégner par ses intonations, par ce timbre qui m’avait toujours fait vibrer. Finalement, je me levais pour aller fermer la porte du bureau et demandais à l’assistant vocal de mon téléphone d’augmenter le volume de la musique. Le son était tellement fort que j’en avais encore plus mal au crâne mais, c’était mieux que d’avoir mal au cœur non ?

Sans la moindre motivation, sans la moindre volonté de vraiment avancer dans ces dossiers, je replongeais pourtant dedans avec cette seule nécessité d’occuper mon esprit. Il fallait que je l’écarte de mes pensées, il fallait que j’arrive à l’isoler dans un coin de ma tête pour me concentrer, pour ne plus penser à elle. Je passais alors ce casque Bluetooth à réduction de bruit sur mes oreilles et m’isolait du reste du monde grâce à la voix suave de Bill Withers. Ain’t no sunshine when she’s gone disait-il. Je grimaçais, faisais la moue en réprimant ce qui se rapprochait le plus d’un sanglot, il avait raison.
Mes doigts retournèrent à ces feuilles de papiers en braille et je reprenais ma lecture sur ce dossier si particulier. J’avais éprouvé une certaine empathie pour cet homme, même si je ne l’avais pas encore rencontré. C’était sa compagne qui était venue nous voir au cabinet, Betsy Beatty. Elle nous avait parlé de cet homme, de son homme, avec tellement de verve, avec tant d’amour et de passion que j’avais eu du mal à tout encaisser. Ses propos, son attitude pour ce Melvin, m’avaient rappelé ceux de la mère de Felicia, lorsqu’elle m’avait avoué qu’elle s’était battue pour moi, qu’elle m’avait toujours défendu. J’avais eu beaucoup de mal à ne pas transposer l’amour de cette femme, à ne pas me positionner à la place de ce Melvin et j’avais craqué. J’avais été obligé de quitter le bureau, de sortir, de respirer parce que dans cette pièce, j’avais eu l’impression d’étouffer. Une part de moi était partie avec elle et je n’arrivais pas à m’en relever. Faiblement et malgré la musique qui m’isolait de ce monde, je compris par les vibrations dans le sol que Foggy et Marci allaient se coucher.

J’aurais pu en faire de même, j’aurais pu aller chercher ce sommeil qui me faisait défaut. J’aurais pu aller m’allonger dans ce lit froid, glacial même. Je n’avais pas été chez moi depuis bien longtemps, je ne voulais plus mettre les pieds dans mon propre appartement. Je n’avais pas le courage d’affronter d’y retourner, je n’avais pas la force d’y sentir son odeur, de voir les réminiscences de sa présence. Je n’étais pas assez solide pour la voir assise au bord de ce lit à m’observer pendant que je dormais, je ne pouvais la revoir dans cette cuisine entrain de danser sur cette musique qu’elle seule entendait, je ne pouvais pas supporter cette vision d’elle se préparant dans la salle de bain. C’était beaucoup trop dur.
Je n’avais pas été capable de faire ce pas vers elle, cette avancée nécessaire pour trouver notre équilibre. Je n’avais pas su lui dire combien j’étais mal à l’aise dans ce monde qu’était le sien. Je m’étais simplement muré dans le silence, j’avais tout fermé en pensant que la bonne chose à faire était de sacrifier mon bien être pour elle, me mettre en retrait pour elle. Quelle putain d’erreur. Parce que ce jour-là, lorsque les mots sont sortis, ce n’était pas les bons et je l’avais aussitôt regretté. J’avais littéralement explosé, tout ce que j’avais gardé en moi en pensant la protéger avait été expulsé de la pire des manières. Mon Dieu que je m’en voulais…



Je m’étais assoupi dans ce fauteuil, le visage encore posé sur ces feuilles de papiers, j’ouvrais lentement les yeux sans pour autant voir ce qui m’entourais. Combien de temps avais-je dormi ? Aucune idée, mais je ne me sentais pour autant pas mieux. J’étais toujours plongé dans cette espèce de léthargie profonde, le moindre mouvement que je faisais me paraissait difficile, mes muscles me semblaient lourds, pesant. Je soupirais longuement, cherchant un semblant d’énergie pour me redresser et demander à l’assistant vocal de me lire toutes ces notifications, tous ces messages en attente.
Évidemment, il y avait des articles de presse, des podcasts, des commentaires sur qui était ce banal avocat qui s’était évanoui en plein procès. Qui était cet homme qui avait vécu avec une star, comment avait-il vécu cette relation, que faisait-il aujourd’hui, pourquoi ça n’avait pas marché…Je demandais à passer ces horribles choses qui ne faisaient que me ramener à ce mal être profond face à ce monde. Puis vint cet extrait audio d’un discours à la cérémonie des Oscars, son discours, sa voix.

Je me laissais aller en arrière, appuyant mon dos contre le dossier du fauteuil alors que mes yeux vides allaient fixer le plafond. Mon cœur se serra bien malgré moi alors que sa voix me parvenait, résonnait dans mes entrailles et berçait mon âme de douces illusions, de chaleureux souvenirs. Je laissais échapper un soupire qui en disait long sur mon état d’esprit, un long souffle qui n’enleva aucunement cette pression que je ressentais à l’entente de cette voix que j’aimais tant, dont je n’arrivais pas à me séparer.
Les mots me parvinrent et s’immiscèrent au plus profond de mon être, secouèrent douloureusement mon cœur meurtri, m’arrachèrent totalement à ce fauteuil dans lequel je m’étais enfoncé. C’était comme vivre ces révélations Divines dont m’avait tant parlé le Père Lantom. Soudainement, tout semblait s’éclairer, se révéler comme si j’avais été capable de voir l’essence même des choses. Je comprenais brusquement –trop tard certes, pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça, pourquoi est-ce qu’elle m’avait écarté. Ma main se porta machinalement à mon visage, couvrit ma bouche entrouverte. Les médias indiquaient qu’après la cérémonie, elle n’était pas restée et avait disparu, certainement pour rentrer à New-York.

Comment avais-je pu être aussi bête ? J’avais entendu dans sa voix à quel point elle était affectée, affaiblie, dévastée par ce choix qu’elle nous avait imposé. C’était une manière qu’elle avait eu de me protéger, de m’écarter de ce monde dans lequel je n’avais jamais trouvé ma place et…Merde. En fait ma place dans ce monde n’avait pas la moindre importance. Ce n’était pas ça qui devait nous définir. Elle évoluait dans un milieu qui n’était pas le mien…et alors en fait ? Était-ce réellement important ? Non, non pas du tout. L’important avait toujours été à mes côtés, l’important c’était elle. Elle qui m’avait sauvé lorsque j’étais adolescent, elle que j’avais retrouvé lors de cette soirée, elle qui avait toujours été dans un coin de ma tête et que je n’avais jamais oublié. Ce que j’avais oublié par contre, c’était que ce nous était une priorité que j’avais lamentablement reléguée au second plan en croyant, à tort, que je devais absolument trouver ma place.
Ma place était dans un tribunal, à plaider devant une cour pénale. Ma place était à ses côtés, avec elle, toujours, tout le temps et peu importait dans quel monde je me trouvais. Bon sang, est-ce que cela aurait si dur de lui dire ? De simplement lui dire que je ne me sentais pas à ma place mais que, tant qu’elle était avec moi tout allait bien ? Idiot, abruti, con, je ne savais pas lequel choisir. C’était moi qui l’avais poussé à faire ce choix, moi qui l’avais forcé à endosser le rôle de la méchante pour un soi-disant bien commun. Mon poing heurta violement le bureau avant que je ne me précipite hors de la pièce.

« FOG’ ! FOG’ ! »

Dans mon dos, la porte du bureau claquait et les papiers volaient. Je me chaussais à la hâte, enfilais une veste en attendant une réponse qui émanerait de cette chambre, mais rien ne vint. Je grognais, pestais et entrais en trombes dans la pièce où Foggy et Marci dormaient.

« FOG’ !
- …mmh, quoi…bon sang, il est quelle heure ?
- Il est presque six heures et demi…et ton pote vient de rentrer d…
- Ferme-là Marci, j’ai pas le temps !
- Wow !
- Wow !
- Marci ? Tu es toujours en contact avec Mary ?
- Je ne devais pas la fermer ?
- Quelqu’un m’explique ?
- Demande-lui quel vol elle a pris. Fog’, debout tu m’emmènes.
- Matt, il est si…
- MAINTENANT !!! »



Mon portable bippa et je demandais aussitôt à l’assistant vocal de lire le message que je venais de recevoir : vol UAL2071, départ LAX dim. 23H02 PST, arrivée EWR lun. 07H11 EST. Foggy n’était pas le meilleur conducteur du monde, ni le plus rassurant d’ailleurs et pourtant, je lui demandais d’accélérer, d’aller plus vite et de doubler, de prendre des risques malgré la circulation naissante à l’approche de l’aéroport. Il manifesta son mécontentement, tenta vainement de remettre ses cheveux ébouriffés en place et appuya un peu plus sur la pédale d’accélérateur de son véhicule hybride qui était soudainement mis à rude épreuve. Aucun mot n’avait été échangé sur le trajet, j’étais beaucoup trop nerveux pour parler et Foggy était encore trop endormi, trop vaseux pour faire la conversation. Mais il avait tout compris et je savais que vu la manière qu’il avait de me jeter des coups d’œil en coin, il me soutenait, il comprenait. Et ce n’était pas la peine qu’il m’attende.
À peine avait-il arrêté son véhicule devant l’aéroport, pas encore stationné, à moitié sur la voie de circulation, j’ouvrais la portière et me précipitais à l’intérieur du premier bâtiment. Seule une paire de lunettes rondes aux verres rouges couvrait mes yeux, je n’avais pas pris ma canne. J’avais gardé mon jean et enfilé un sweat à capuche noire, rien de plus. J’entrais dans le bâtiment, usant de mes sens pour me repérer, me focalisant sur mon environnement pour trouver une personne faisant partie du personnel et lui demander le terminal d’arrivée de ce vol. Le type que j’arrêtais me l’indiqua, ajouta même que pour une fois l’avion avait été en avance et qu’il avait atterrit depuis un bon quart d’heure.  

J’arrêtais ma course non loin du terminal 4 et j’étendais mes sens, je profitais de chaque bruit, de chaque son qui émanait de cet endroit pour le voir se révéler sous mes yeux. Et je me concentrais comme jamais je ne l’avais fait auparavant, pour isoler chaque personne et rechercher la seule et unique pour laquelle j’étais là. J’étais planté en plein milieu et j’écoutais tout, absolument tout. Ma tête n’avait de cesse de bouger, comme agitée de spasmes alors que je cherchais sans relâche les battements de son cœur, sa respiration, quelque chose qui me permettrait de la reconnaitre dans cette foule. L’aéroport n’était pas bondé, mais pas mal de vols matinaux venaient de libérer ou attendaient des passagers. C’était difficile de la retrouver, une aiguille dans une meule de foin et pourtant, j’épuisais ce qu’il me restait d’énergie, de force pour y parvenir.
Et j’y parvins. Ne jamais douter de la volonté d’un homme amoureux. Je reprenais ma course en me focalisant sur ce martèlement, sur cette mélodie que j’avais toujours apprécié écouter. Obnubilé par ce son qui guidait mes pas effrénés, je percutais plusieurs personnes sur mon trajet mais je ne m’arrêtais pas pour autant parce que quelque chose s’était réveillé dans ma poitrine et plus j’approchais d’elle, plus j’avais l’impression de sortir la tête de l’eau.

Et finalement, elle apparut à travers mes sens, sa silhouette se dessina sous mes yeux aveugles alors que je me stoppais à quelques pas, derrière elle. Soudainement, cette confiance que j’avais gagné jusqu’ici semblait s’estomper pour laisser place à de la nervosité, à quelques tremblements. Autour de moi, j’étais revenu dans ce tribunal et j’entendais ces voix, ces murmures qui citaient mon nom, qui me reconnaissaient suite à ce discours, à cause de ce bandeau où mon visage s’était affiché. Sauf qu’elle était là et que je parvenais à occulter ces regards, ces chuchotements pour ne garder qu’elle. Mes yeux vident allèrent se poser sur cette casquette, à l’endroit exact où dépassaient ces quelques mèches blondes et je restais où j’étais immobile, je n’osais pas faire ces derniers pas.

« Moi aussi je suis toujours amoureux de toi, Felicia. Je t’aime encore, je t’aimerai toujours. Je suis désolé de t’avoir poussé à faire ça, tu n’as rien à sacrifier pour moi. J’aurais dû t’en parler plus tôt, je n’aurais jamais dû garder ça pour moi et…et c’est toi Feli’, ça a toujours été toi. Je n’ai même pas essayé…je n’ai même pas essayé parce que…parce que j’ai peur, j’ai peur et je sais que je n’y arriverai pas sans toi…Je…tu sais quoi ? Je n’ai pas peur de mourir, je n’ai pas peur de disparaitre du jour ou lendemain sans rien laisser derrière moi et je n’ai pas peur de ce monde qui est le tien, j’ai juste peur de te perdre Feli’…parce que tu es importante pour moi, tu es la personne la plus importante de ma vie et je ne peux pas imaginer ma vie sans toi. J’ai besoin de toi Felicia...Je refuse que ça s'arrête là, je refuse que tu aies ta vie de ton côté, je refuse toutes ces possibilités où l'on n'est pas ensemble...et je m'en fous de tous ces commentaires, de tous ces jugements parce que tout ce que je veux c'est être avec toi et peu importe le reste ! C'est ma faute si on en est là, si tu as dû prendre cette décision si...reviens Feli', s'il te plait reviens... »


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Felicia Hardy
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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyVen 2 Fév 2024 - 16:49




DanceOh, let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

   Elle s'était fait une raison. Si le monde ne veut pas de ce qu'elle aime, alors le monde n'aurait plus rien. Si le monde s'évertue à lui dicter sa conduite, elle ne l'écouterait pas et deviendrait comme ces chats sauvages qui choisissent où les pas la portent. Ces études de cinéma et d'arts dramatique vont de toutes manières lui servir, d'une manière ou d'une autre. Si elle ne peut plus être sur grand écran parce que tout cherche à la moduler, elle ira vers des horizons plus petits et niches. Tant qu'elle se sentira vraie, et en mesure de s'aimer dans un environnement l'acceptant comme telle, alors ce sera suffisant. C'est sans doute ce qu'aurait pu faire Rachael, si sa condition n'avait pas été celle d'une Réplicante. Elle aurait pu choisir ses propres souvenirs, ses propres motifs d'affection sans que l'on ne lui intime des ordres imposés par son programme.
Sauf que le programme n'est pas intégré dans ses chairs. Elle peut totalement choisir de ne pas s'y fier, quitte à se jeter dans l'inconnu et laisser tellement de choses de côté. Sortir de sa zone de confort est terrifiant. Mais elle se sent aussi bien, légère que quand elle avait fait toutes ces procédures pour enfin ne plus être régie par personne d'autre que ses propres envies. Rachael l'a inspirée, mais elle ne sera jamais comme elle.
Felicia se dit donc, alors que les chaines en continu, les matinales et les réseaux explosent cette histoire à grands coup de hashtags tels que #privatelife, #actorsarehumanstoo ou encore #FeliMatt, qu'elle a bien fait. Elle a semé le chaos chez ces gens pour se venger de tout ce chaos qu'elle avait subi. Parce que grâce à cette récompense ensuite déposée sur l'estrade des Oscars, elle avait eu le pouvoir. Et dieu que c'était délicieux.



   Un délice au goût de beignet à la pâte à tartiner, accompagné d'un grand café. Elle sort de cette petite boutique avec son sachet et ce gros contenant en carton, sans vraiment se soucier de ce qui l'entoure. Et de toutes manières, personne ne se soucie d'elle en sachant que personne ne la reconnait. C'est juste une banale fille blonde en survêtements de sport, avec ces cheveux ondulés et ébouriffés suite à ce long voyage en avion, qui prend tranquillement son café et mange cette nourriture de confort bien grasse et bien sucrée. Elle voudrait lui dire à quel point c'est bon, et spontanément, Felicia tourne la tête en englobant le reste de ce premier beignet dans sa bouche pour ne pas en perdre toute la saveur. Sauf qu'il n'est pas là, et ce soudain enthousiasme disparait d'un coup, dans un violent et glacial frisson.
Alors peut-être n'est-elle pas réellement en paix. Peut-être faut-il qu'elle fasse un pas, et lui dise qu'elle a fait ça pour eux. Qu'elle veut tout reprendre, même si la confiance à été en soi mise à rude épreuve, et que sans doute ils devront retrouver leurs repères. Est-ce le sentiment de soudain confort apporté par ce beignet qui lui permet de voir à quel point elle a oublié ce point crucial pour avancer ? Et même si ce n'est pas le cas, quand bien même, le fait de penser à cela n'est-ce pas là un aveu ? Un aveu faisant décliner sans le moindre mal l'épaisse masse brumeuse de solitude dans laquelle elle s'était enfermée. Car même si Matt est loin d'elle, même si il se doit de réaliser ses rêves, et d'avancer, Felicia ne peut s'empêcher de penser au passé, et de parler de lui sans pouvoir vraiment l'évoquer, tant elle ne veut pas dire à quel point il lui manque. Si facile à pardonner, mais pas si facile à oublier, Matt reste toujours là, à la hanter de sa présence. Alors que son coeur se tord, et que dans toutes ces turbulences de sons et de pas Felicia sent sa présence revenir au point qu'elle en a les larmes au yeux, elle ne se rend pas de suite compte de la réalité. Elle a l'impression de l'entendre, comme si il s'agissait d'un rêve. Le rêve de sa voix, de sa présence. Le fait qu'il la houspille et lui dise combien elle a été encore impulsive et têtue.
Puis, vient le temps où elle comprend qu'il ne s'agit pas d'un rêve. Les bruissements, les vibrations, les pertes de tons dans ce besoin d'établir cette vérité sont pertinents, si vifs, qu'elle en a le souffle coupé, et le ventre crispé par ce soudain vide où l'eau de sa mélancolie résidait. Pendant un temps, elle croit en la cache salvatrice de ces lunettes, avant de se rappeler de tout ces souvenirs, de tout ce qu'il est entièrement. Matt la voit entièrement, il a d'ailleurs su la repérer au milieu de ces gens qui n'ont même pas pu la remarquer. Et cette sensibilité sur le détail de ce qu'elle est ... il a été le seul à en discerner les pans.

— C'est trop tard Matt.

Trop tard ? Pas pour eux en tout cas. Pas avec ce sourire qui point, ces épaules et cette tête qui bougent bien plus que lors de cette cérémonie il y a de cela sept heures.

— Pour me dire que je n'aurai pas dû. Je ... je l'ai refusé. Je ... je l'ai dit devant tout ce monde qui ne veut pas comprendre ... et j'ai ... ah j'aurai voulu voir leur têtes, mais je n'ai pas voulu me retourner.

Parce que ce qui comptait ne se trouvait pas derrière elle, mais face à elle. Même si dans la situation actuelle, il fallait qu'elle se tourne pour l'avoir, cette fois.



  Et quand elle se tourne, c'est dans un confondu d'amour, de joie, de regret. Mais surtout d'amour. Pour cet homme si beau, même dans un simple sweat noir. La fermeté de ces verres rouges cache toute cette pureté, cette hardiesse et ce fiel qu'il imprime par ses mots et par sa persistante existence dans son corps. Et Felicia rit faiblement, nerveusement. Elle essaie de cacher cela de sa main tenant ce café, alors qu'elle se met de profil pour ne serait-ce qu'un peu l'apercevoir.

— Oh, je suis désolée. Je ris alors que ... c'est nerveux. Ce que je veux te dire Matt. L'oscar ne vaut pas une vie sans toi. Et puis ... et puis j'ai étudié, je peux totalement me concentrer sur le théâtre, des productions moins grandes. Je peux simplement choisir en t'ayant à mes côtés.

Et elle finit par enlever ces lunettes, pour laisser apparaître toute la beauté de son regard. Pour qu'enfin, le voile sombre s'efface et lui laisse l'opportunité entière de le voir, le contempler avec toujours ce flou émotif faisant onduler les formes. Deux mois. Deux de trop. Et sans pouvoir le contrôler, alors qu'elle lâche encore un petit hoquet nerveux, les larmes s'écoulent le long de ses joues. Et cette fameuse eau de mélancolie dans laquelle elle se noyait alors s'échappe dans ces petites nappes salées.

— Je veux te voir t'épanouir. Je veux que tu puisses leur montrer ce que tu vaux, toi aussi. Et ... Ça ne sera jamais mon monde si toi tu ne peux pas être dedans.

D'un engagé de pas de côté lui donnant l'élan tant espéré et ce malgré la fatigue de toute cette situation et de ce voyage, Felicia fond contre lui. Elle fond contre son torse et le serre de ses bras engourdis en soupirant d'aise, et en cachant instinctivement toute cette peine contenue par la pression de sa joue contre le tissu noir de ce sweat. Elle inspire son odeur fébrilement, au point que son corps est parcouru de secousses d'un manque évident.

— Alors ne me laisse pas. Même si tu ne penses pas tout ça, même si tu le fais parce que tu crois que j'ai juste voulu attirer ton attention, ou me diminuer pour vivre avec toi. C'est faux. Ça ne marche pas comme ça. Tu peux bien penser que j'ai été affreusement c***ne de refuser, c'était mon choix. Je veux te garder où je le souhaite, Matthew.

Même si il ne le pense pas, savoir qu'il veut qu'elle reste, ça lui suffira.
Dance me to the children who are asking to be born
Dance me through the curtains that our kisses have outworn
Raise a tent of shelter now, though every thread is torn
Dance me to the end of love
✿ Elli
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I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyVen 2 Fév 2024 - 20:17




(WHAT IF...) WE WERE SOULMATES

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It's gonna take a lot to drag me away from you. There's nothing that a hundred men or more could ever do. Hurry boy, she's waiting there for you--  feat. @Felicia Hardy



Je parlais. Je parlais et il n’y avait aucun retour. J’exprimais une infime partie de ce qui pesait sur mon cœur, mais elle n’écoutait pas. Tout du moins, elle ne se retournais pas. Mon regard absent était posé sur cette nuque, mes sens étaient braqués sur elle, sur cette femme qui contrastait dans ce décor, dans cette foule. J’avais remarqué la manière dont elle était habillée, j’avais perçu ces lunettes, cette casquette et tous ces efforts pour passer inaperçu. Peut-être que pour le commun des mortels elle était totalement invisible, parfaitement normale parmi eux mais pour, ce n’était pas le cas. De par mon ouïe, c’était une symphonie que j’entendais résonner dans les espaces vides de cet aéroport, la mélodie régulière, entraînante et si distincte de son cœur. Pour mon odorat, c’était une senteur enivrante qui avait été un fil d’Arianne pour la retrouver, pour déterminer quel chemin suivre dans ce dédale d’odeurs. Pour mon toucher, c’était une sensation de manque qui avait pulsé à la pulpe de mes doigts, un frisson d’absence qui m’avait électrisé et guidé. Et pour ce qui était du goût, c’était la senteur de sa peau sur mes lèvres, sur ma langue. C’était cette fraicheur, cette douce amertume qui était revenue à chaque pas dans sa direction.
Par cette manière que j’avais de la voir, de l’imaginer et de dessiner chacun de ses traits avec les échos du monde qui nous entourait, elle n’avait rien d’une aiguille dans une meule de foin. Elle était une lumière éblouissante, une nova flamboyante, un soleil éclatant qui apportait le jour, l’éclat nécessaire pour qu’elle soit révélée. Elle n’était rien de moins que mon étoile Polaire. Où qu’elle soit, j’aurais trouvé le chemin qui m’aurait mené à elle. Comme ce jour, il y a de ça presque six ans où cette odeur de printemps, ce parfum de pluie m’avait fait rester à ses côtés.

Même si elle semblait m’ignorer ou ne pas m’entendre, tout était soudainement différent. Si j’avais été au plus mal dans ce mal, si mes traits étaient tirés par la fatigue de cette nuit presque blanche, si j’avais été épuisé, fatigué et au bord du malaise tant j’avais perdu l’appétit là, tout était différent. Je sentais la vie regagner mon cœur, pulser dans mes veines et envahir mon corps. J’étais plus léger, moins soucieux et surtout, même si mes yeux ne fonctionnaient pas, ils n’en étaient pas moins remplis d’espoir, d’amour. Enfin, quelques mots me parvinrent et mon cœur manqua un battement.
Trop tard ? Je faillis reculer, perdre mes appuis comme si j’avais encaissé un direct du droit. Ma mâchoire tomba et mes sourcils se froncèrent. Trop tard ? J’allais reprendre la parole, lui dire que non, il n’était pas trop tard. Que dans tous les cas, je n’avais pas réveillé mes amis si tard pour…pour rien. Que je n’avais pas fait que survivre durant ces deux mois pour abandonner maintenant, pour m’entendre dire qu’il était trop tard surtout lorsqu’il s’agissait de la femme de…oh. Trop tard pour la statuette, pour sa carrière d’actrice. Le coin de mes lèvres se souleva subrepticement, quelque peu rassuré qu’elle ne parle pas de nous, même si ce qu’elle disait était faux.

« Je ne suis pas là pour ça, même si… »

Elle n’avait pas besoin de se retourner pour que je vois son visage, mais le geste avait une symbolique certaine. La fin de cette phrase resta donc bloquée au fond de ma gorge, au fond de mes yeux qui me piquaient et pourtant, aucune larme ne s’en échappa. J’étais là pour elle, pas pour ce qu’il y avait au fond de moi. Je n’étais pas là pour qu’elle s’attriste sur mon sort, pour qu’elle me plaigne. J’étais là pour elle, c’était tout. Et alors qu’elle reprenait la parole, qu’elle me parlait de cette statuette, à quel point elle était désuète à côté de ce nous, je les entendis à nouveau. La nouvelle s’était répandue dans l’aéroport et Felicia n’avait plus rien d’une personne lambda, elle était à nouveau cette star dont les moindres faits et gestes étaient traqués, étudiés. J’entendais toutes ces voix dire son nom, le murmurer et y joindre le mien. Je percevais le crépitement électrique des circuits des appareils photos des téléphones, je percevais même les ondes continues qui s’échappaient de ces mêmes appareils lorsque le mode vidéo était activé. Tous ces regards, tous ces appareils étaient braqués sur elle, sur moi, sur nous. Et alors ?
J’avais fait mon choix en venant ici, j’avais accepté que ce n’était pas place et que ce ne le serait jamais. Et alors ? Alors, j’avais simplement compris que depuis le début, je m’étais posé les mauvaises questions, je m’étais focalisé sur un problème qui n’était pas le bon. En fait, j’avais ma place dans ce monde, dans le monde de Felicia. Parce que cette place, c’était à côté d’elle. C’était cette place que j’aurais dû occuper la veille à cette cérémonie. C’était juste ça. Je n’avais pas à chercher à m’intégrer dans ce monde, parce que comme sa mère l’avait si bien dit, il suffisait de créer le nôtre. Et le mien résidait dans le cœur de cette femme, dans ses bras. Et tant que je serais au sien, je pouvais bien l’accompagner devant les caméras, devant les requins de son industrie ou je ne savais où car ça, j’en étais parfaitement capable. Elle retira ses lunettes, mes sourcils se haussèrent alors que je focalisais sur mes sens pour étouffer les bruits alentours et m’enfermer dans cette fameuse bulle. Le sourire revint sur mes lèvres.

« La dernière fois que je t’ai vu aussi moche, c’était il y a onze ans. »

Ses traits étaient émaciés, tirés et son regard me paraissait soudainement plus terne, las alors que le pourtour de ses yeux me semblait plus creusé. Et je pouvais sentir, je pouvais voir et entendre ces larmes glisser le long de ses joues. J’allais m’avancer et combler cet espace, combler ce terrible manque pour la prendre dans mes bras. Je n’en eu pas le temps car elle fondit sur moi. Mon Dieu que j’avais rêvé de ce moment. Mes bras se lovèrent autour d’elle avec la force de ce manque, de ce trou béant qu’elle avait laissé dans mon cœur en partant. Instinctivement, comme un réflexe, mon visage tomba contre cette casquette où il avait l’habitude de rencontrer sa chevelure dorée. Ce n’était pas grave, c’était suffisant pour l’instant car même à travers le textile, je pouvais sentir ce qu’elle dégageait réellement et j’inspirais, j’inspirais à en faire exploser mes poumons pour me nourrir de cette odeur.

« Je ne partirai pas. Pas sans toi tout du moins. Écoute, je sais que j’aurais dû t’en parler plus tôt, que si on avait discuté de ça, on en serait pas là mais…mais en fait je crois que ça n’aurait rien changé, parce que je me suis trompé. »

J’avais beau marquer une courte pause, nécessaire pour trouver mes mots et pour que cette fois, je sois beaucoup plus clair que la dernière, mes bras ne relâchèrent pas leur emprise. J’avais besoin de la garder près de moi, de sentir son cœur battre près du mien et de m’imprégner de ses frissons, de son souffle et de cette odeur qui m’avait tant manqué.

« Tu te rappelles cette soirée ? Quand tu m’as laissé avec ta mère ? Sur le moment, je n’ai pas tout compris mais en fait, avec du recul tout prend du sens. Tu n’as pas à sacrifier ta carrière pour moi Felicia, ce serait beaucoup trop facile et tu le sais. Tu sais aussi bien que moi qu’un choix aussi radical, c’est la solution de facilité. Si je dois m’épanouir, il faut que tu puisses le faire aussi et c’est face à une caméra que tu le fais le mieux. Même si, techniquement incapable de le voir, Foggy m’a tout raconté et même si cet Oscar ne vaut pas une vie ensemble, il vaut tous les sacrifices que tu as fait. Tu le mérites Feli’, tu le mérite parce que c’est l’accomplissement de ton rêve et ce seront de nouvelles portes qui vont s’ouvrir, ce n’est que le début de quelque chose d’encore plus grand pour toi et c’est là que j’interviens. Parce qu’en fait, je n’ai pas à chercher ma place dans ton monde. C’était ça mon erreur. J’ai cru que je devais…je ne sais pas, changer, faire un effort, être autre chose pour que ça passe, pour qu’ils m’acceptent…Mais en fait, je m’en fous complètement. En fait, on peut aller où tu veux, cérémonie, fête, vernissage, inauguration, médias, interviews, tout, on peut tout faire si tu veux parce que ma place, c’est d’être à tes côtés. Ma place, c’est de t’accompagner et de te soutenir. Ma place dans ton monde, c’est d’être dans notre monde ! »

Mes bras la relâchèrent, mais sans lui laisser le temps de s’écarter de moi. Non, mes mains vinrent rapidement se glisser dans son cou alors que mes pouces caressaient ses joues, lui intimaient de relever le menton et de me regarder. Et je n’avais de cesse de sourire, parce que tout ceci était extrêmement libérateur. Et quand bien même nous étions, filmés, photographiés et étudiés, ça n’avait plus aucune importance, je n’y accordais plus la moindre importance.

« Regarde-les, regarde-moi. Est-ce que ça m’impacte ? Non, pas le moins du monde. Et tu sais pourquoi ? Parce que la seule chose qui est importante ici, ce n’est pas ce qu’ils pensent, ce n’est pas ce qu’ils voient ou s’imaginent. La seule chose importante c’est toi. Ne gâche pas ta carrière pour moi Felicia, ne renonce pas à ton rêve pour moi. Je te promets que tu peux y retourner, récupérer cette statuette, que tu peux aller où tu le voudras, faire ce que tu veux, jouer le rôle qui te plaira, shooter pour n’importe quelle marque où je ne sais quel autre truc, je te promets que je serai toujours là. C’est toi Feli’, c’est juste toi qui comptes. Tu t’es battue pour moi, tu t’es battue pour que j’essaye de trouver ma place dans ce monde, tu m’as défendue et tu as toujours été là pour moi, si quelqu’un a été affreusement con ici, c’est moi ! Alors maintenant, bats-toi pour toi Feli’, bats-toi pour continuer à faire ce que tu aimes, moi, je resterai et je serai avec toi. Toujours. Le théâtre ? Tu verras ça quand tu seras vieille ! »            


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Felicia Hardy
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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyDim 4 Fév 2024 - 13:18




DanceOh, let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

   Onze ans. Plus que quatre mille jours, et tellement de minutes, de secondes où elle a pensé à lui, pansé pour lui toutes ces plaies en ne lâchant jamais sa main. Il a toujours eu une place, toujours été cette impulsion et cette brillance qui ne fait que la rendre plus vivante et plus belle. Jusqu'à ces deux mois et le terni comme le rêche de sa peau, la lenteur d'un coeur qui ne bat plus aussi vite pour vivre à fond chaque moment. Plus de hurlement bercé dans la lune si ce n'est les klaxons acerbes des voitures pour lui rappeler combien il est tard, combien elle est seule. Felicia soupire à en gémir dans ses bras quand il la frappe autant de cette boutade que de cette notion de temps, et du lien qui a continué malgré tout à tenir sans jamais s'émacier sous les pinces parfois violentes que leur ont imposé les événements. La réalisation de tout ce temps la ramène donc à lui, contre lui avec ce peu de force restante dans ses bras et l'envie de juste s'endormir contre lui sans se soucier de son planning, et donc de l'après de cette cérémonie.
Tant pis si cette casquette tombe quand elle bouge la tête, si ses lunettes se mettent de travers quand elle écrase un peu plus sa joue contre le torse de Matt. Elle la besoin de le sentir au plus près, que le contact rude et ferme de son torse ne soit pas qu'une fugace sensation, que les vibrations de sa voix courant dans ce même corps ne soient pas non plus qu'une lointaine symphonie. Felicia l'aime. Elle l'aime de tout son être, dans chaque once de son âme. Il la complète dans cet univers, comme dans un autre où elle se montre plus avenante, plus en demande de sa personne car oui, toutes ces impulsions et sa façon de la guider la soutirent à sa solitude et lui rappellent que quelqu'un d'autre peut la désirer en retour.

— Ne dis pas ça ...

Il s'est trompé ? Pourquoi se serait-il trompé en sachant que ce monde fait tout pour le repousser. Elle a fait son choix, et elle peut bien en révolutionner un autre du moment qu'il est avec elle. Pourtant il continue et la tait de sa voix, dans ce besoin d'exprimer ce qu'elle ne savait pas. Sa mère, Elise ... elle qui avait vécu si mal, qui avait été coupée en deux entre sa propre valeur et le monde d'Edward Hardy avait dit ces choses qui avaient finalement chamboulé Matt. Ses épaules se secouent et elle en lâcherait presque son pauvre café qui ne reste plus qu'en suspension par le grippé de ses doigts. Trop facile ? C'est vrai, mais elle était prête à le faire, à ce que ces concessions puissent permettre à Matt de respirer, ne pas se noyer face à ces jugements, ces regards envieux et tellement pitoyables. Et finalement, Matt est à son tour là à lui parler de concessions. Et elle soupire d'autant plus en se disant que c'est beau, mais qu'il est aussi têtu qu'elle. Et c'est bien pour ça qu'elle l'aime, parce que même en la complétant, il sait aussi s'opposer à sa personne et lui montrer à combien elle peut aussi avoir tort.



   Elle ne remarque même pas ce qui se passe autour d'eux car elle est absorbée. Elle ne voit que lui, parlant avec tellement de verve, de passion, et cette imposition de point de vue contre un monde voulant écarter certaines idées, certaines personnes dans le seul but que les conceptions restent telles qu'elles, alors que ce n'est qu'un moyen de les rendre ternes et mornes. La jeune femme est de nouveau cette gosse de quatorze ans regardant droit dans ces lunettes pour tenter de voir ces yeux cachés par leur teinte et leur épaisseur. Elle ne se soucie guère du moment, de l'instant, tout ce qui lui importe c'est de le voir complètement, l'entendre dans un sourire, dans une explication de musique, de film. Elle veut l'entendre remarquer et marquer tout ce qui peut soudain entrer dans cette bulle, et interagir avec lui de cette manière où ils trouvent un accord, et parfois même des désaccords.
Les flashs, les mots qui crient son nom dans cet immense aéroport. Les bandeaux, les annonces. Tout est si lointain, si flou, alors que lui est si net et vivant. Sa touche sur son cou pulsant si fort sous les battements de son coeur, ses pouces caressant ses joues qu'elle veut soudain plus proches de sa bouche avant qu'il ne l'embrasse, ne l'enserre et ne la soulève de ce sol ... tout peut déborder de romantisme comme dans un film en cet instant, elle s'en fiche. New York peut bien encore se faire frapper par des extraterrestres, voit un nouveau justicier nocturne apparaître pour sauver le peuple. Ce monde ne compte pas si elle ne le voit pas.

— Tu trouves que c'est gâcher ma carrière que de dire combien j'ai besoin de toi dans celle-ci ? Tu crois ... tu crois que quand j'ai fait cette comédie où ... où je devais jouer cette femme amoureuse alors que jusque là je n'avais fait que des drames, je n'ai pas pensé à toi pour que ce soit plus vrai ? J'ai ... j'ai balancé mon agent, cette styliste qui de toutes manières s'amusait plus à me mettre à poil pour ces abrutis avec ces tenues qu'à se soucier de mon capital poitrine. Je fais mes choix Matt. Mes propres choix et ... c'est tellement grisant.

Son sourire relèvent ses pommettes et ses joues. Et enfin ce qui avait été terni par les pleurs et le secoué de tous ces sentiments noyés, reprend une teinte, une brillance qu'elle n'offre qu'à lui, qu'en pensant à lui.

— Je vais pouvoir établir mon propre planning et dire que j'ai besoin de mes temps de pause avec toi. Tant pis si les interviews et les propositions sont moins nombreuses, moins grandes. Tant pis pour Bastila. Tant que je peux toujours t'avoir près de moi.

Elle se détache de lui le temps de déposer son café et son sachet en papier sur sa valise. Piètre support, mais suffisant pour la libérer et qu'elle puisse enfin le toucher aux mains. Qu'il enserre ses pouces car le reste englobe comme il peut le revers de cette largeur pouvant porter le poids d'un monde, un oasis dans lequel elle aime tant se poser et ressentir l'animation totale de son être autant dans ces effusions affectives et chastes que lors de moments plus intimes et puissants. Pour lui, sa confiance est infinie, éternelle.

— Ecoute moi bien parce que je vais être incroyablement cheesy. Je te veux bien plus que n'importe quel film Matt. Tu es mon drame, ma comédie. Ma romance et mon thriller. Tu es la scène éternelle où je peux me poser sur le sable, et caresser sagement ma joue de la tienne. Glisser à mon corps défendant de toute ma tendresse pour être douceur et paresse. La fatigue, je veux que ce soit toi qui me l'impose. Soulève moi, prends moi, emmène moi Matt. Je suis à toi. Et pour le théâtre ...

Oui, quand au théâtre, sa remarque la fait éclater d'un rire. Un rire un peu tordu par la fatigue, mais éclatant, brûlant tant cela est gonflé de sa part. Aurait-il oublié que tout a commencé ainsi ? En jouant Bérénice durant le lycée ? Mais ce n'est pas grave. Il dit juste cela pour l'encourager à ne pas complètement tourner le dos aux films, et continuer à rêver et faire rêver. Elle se jette à son cou, bondit et étreint cette douce chevelure qui lui a autant manqué que la proximité de son si beau visage, aux charmes incomparables qui la rendent si sensible et en capacité d'être simplement Feli'. Amoureuse, joyeuse, vivante.

— Tu sais que techniquement on peut aussi filmer les pièces de théâtre ?

Et alors qu'elle l'étreint, qu'elle se laisse emporter par ce tourbillon de folie dans ses bras, Felicia regarde enfin les gens qui sont en train de filmer et les prendre en photo. C'est ainsi que restera cette fameuse image où, serrée contre Matt, la jeune Hardy défie de son regard bleu et assassin ces gens en leur faisant un bon vieux mais efficace doigt d'honneur signifiant concrètement qu'elle les emmerde tous.



  Bien sûr qu'après coup, elle avait pris le temps de revoir tout le monde. De s'excuser auprès de Foggy, encore plus auprès de Marci où les deux se sont piquées de remarques acerbes concernant cette absence avant de tout bonnement pleurer et rire en se prenant dans leurs bras. Mary avait aussi participé à ces retrouvailles, car elle faisait partie de ce cercle restreint, mais fort d'amitiés qui ne se trouvent qu'une fois dans une vie. Son père comme sa mère ont enfin accordé leurs violons pour affirmer à quel point ils étaient heureux pour eux. Ce qui d'ailleurs a valu une gêne immense pour la jeune femme car son père lui avait envoyé en "exclusivité" une photo de lui habillé du peignoir de Jack Murdock, avec cette fichue tasse ayant un mauvais et regrettable montage de lui en père noel super héros avec la mention "Best Dad".
Et bien sûr qu'à présent elle était chez lui. Pour de bon. Pas chez elle, chez lui. Et ce chez lui est devenu leur chez eux, avec les babioles, les affaires de Felicia se mêlant aux siennes dans des paquets colorés de tissus fins, de velours d'un pilou ou même d'un simple sweat de sport. Tout, tout avait été réaménagé pour qu'elle puisse avoir son espace et puisse se coordonner dans ce début de vie à deux. Elle avait même rouvert son compte social pour poste cette photo d'eux où elle l'étreint durant l'un de leurs petits déjeuner devenus leur routine quotidienne, joue contre joue, sourire répondant à cet autre sourire avec ce ce fameux hashtag #meandyou.

Tu viens de finir ta plaidoirie ? (...) Super, je suis contente de voir que ça s'est bien passé (...) Tu vas fêter ça avec eux je suppose (...) D'ailleurs là (...) Personne ne peut voir ton écran ? (...) Même Foggy ? (...) Je suis sérieuse (...)

Elle tape nerveusement sur l'écran de son portable, et sautille des pieds et jambes alors qu'elle est assise. Felicia a vraiment l'air d'être parano en cet instant, anxieuse, alors qu'elle enfonce le haut de son corps dans cette veste polaire. Et quand il lui répond à l'affirmative, en la rassurant sur le fait que Foggy est plus loin ... elle envoie stupidement cette fameuse photo. Stupidement car elle oublie que Matt ne peut pas voir ce qui est à l'écran. Et que donc, il va être obligé de demander à Foggy de lui expliquer pourquoi il n'y a pas de réponse vocale sur ce nouveau message. Et là ... Fog' va ouvrir grand ses yeux en mode soucoupe, la bouche grande ouverte avant de voir que le message à été supprimé juste après cette révélation imagée.

— Je crois, Maître Murdock que c'est ... euh ... oui, un cas de force majeur. Wow. Je crois aussi que je vais devoir demander insidieusement à Marci de faire la même à notre prochain procès.

Il va ensuite lui rendre son téléphone en étant visiblement assommé, choqué, mais envieux de ce que son ami n'a pas pu voir, visiblement. Mais lui l'a vu, et autant dire qu'il ne sait pas si il aurait voulu voir Felicia ainsi en sous vêtements, ou juste rester dans l'ignorance la plus totale de cette tentative de séduction ratée de ce couple.
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MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyLun 5 Fév 2024 - 12:50




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Pour la première fois, je n’étais plus seul à vivre un moment hors du temps. J’avais pourtant l’habitude que cela me soit réservé, j’avais l’habitude de me mettre en retrait, lors de ces fameuses soirées par exemple. Quand je les vivais seul, le feeling n’était pas le même. J’avais alors la sensation, à un moment ou un autre, que quelque chose piquait mon cœur. C’était comme si une main invisible venait le serrer, le compresser pour l’essorer de toute cette nostalgie, cette mélancolie et cette tristesse qui m’habitait. Dans ces moments, mon regard vide se perdait, mon corps semblait flotter et je prenais du recul sur tout ce qui m’entourait. Dans ces moments, mes sens –principalement mon ouïe, se brouillaient et m’éloignaient de l’instant présent, comme si une bulle se créait autour de moi. Alors, je devenais une sorte de témoin silencieux de ces conversations, de ces sourires partagés, de ces rires mélangés. Depuis que Felicia était partie, ma vie était hors du temps. Je vivotais à contre-courant, je bataillais faiblement pour me maintenir à flot, pour garder la tête hors de l’eau et simplement continuer à prendre une bouffée d’air, juste le nécessaire, de temps en temps.
Sauf que dans cet aéroport, je vivais encore un de ces moments hors du temps. Le monde autour de moi, les bruits incessants, les discussions, plus rien ne semblait exister. Tout cet environnement s’était tu, tout cet environnement s’était assombri pour doucement disparaitre, se refermer et cesser d’exister. Il n’y avait plus qu’elle et moi. Les gens n’étaient plus là, je ne les entendais plus parler de nous, filmer ou prendre des photos. Je ne les entendais plus l’appeler, crier son nom et lui demander son autographe. Il n’y avait plus qu’elle et moi. J’étais aveuglé par cette lumière qu’elle dégageait dans ce monde d’échos que j’étais le seul à pouvoir voir. J’étais étourdi par le son de sa voix, je me lovais dans ses intonations, dans ses aveux.

« Foggy t’en voudras toute sa vie pour Bastila…Mais ok. Sois juste heureuse d’accord ? Fais ce que tu veux, fais ce que tu as envie de faire. Quoi que tu choisisses, je serai avec toi. »

Son sourire. Bon sang son sourire. La voir ainsi, la retrouver enfin. J’étais à nouveau sur ce banc, dans ce jardin et je retrouvais cette fille qui m’avait touché en plein cœur, cette présence radieuse qui avait illuminé ma vie, qui m’avait sorti d’une torpeur certaine. Admirant ses grands yeux embués, je me demandais comment j’avais pu tenir ces deux mois sans elle à mes côtés. Sans son rire, sans le son de sa voix…et sans cette déclaration cheesy au possible qui me retourna l’estomac, fit chuter mon cœur dans ma poitrine. Je ne pouvais m’empêcher de sourire, j’en aurais presque oublié de respirer tant elle me coupait le souffle, tant elle me cueillait…comme une mûre que l’on offre à un gosse perdu.

« En temps normal, j’aurais surenchéri. En temps normal…eh, je ne t’aurais pas laissé gagner ce round, mais je n’ai rien à dire Felicia. Je n’ai rien à dire mis à part que je t’aime. Tu m’as terriblement manqué et je t’aime Feli’. »

Et alors qu’elle m’étreignait en faisant cette remarque sur le théâtre, je ne relevais pas. Je gardais le silence et mes bras l’enveloppaient, venaient l’entourer, la serrer, la border pour ne plus jamais la laisser partir. Je n’avais rien d’autre à dire, je n’avais rien à ajouter et mes gestes parlaient pour moi. Ces deux mois, son absence avait laissé une marque terrible au plus profond de mon être et plus encore, j’avais durement découvert cette sensation de manque. J’avais cruellement compris ce qu’était la solitude, la douleur indescriptible de se retrouver seul, d’être déchiré en deux et de ne pas pouvoir recoller cette part manquante. J’inspirais son parfum, j’inspirais son odeur et j’inspirais tout ce bien être, tout ce bonheur qu’elle m’apportait avant de l’embrasser tendrement, amoureusement. Je l’embrassais avec tout ce manque que j’avais ressenti, avec tout cet amour que je lui portais. Je l’embrassais avec cette sensation sublime de me sentir à nouveau complet. Puis, je me tournais vers tous ces regards curieux, vers tous ces objectifs. Si Felicia pouvait se permettre ce geste, ce n’était pas mon cas. Pas de cette manière en tout cas…et puis merde. Je collais ma main pour l’imiter.



David Kline. Foggy avait parfaitement su gérer l’ajournement du procès et sachant que Felicia était revenue, j’avais fait le forcing pour y retourner. Il avait évidemment refusé, mais je ne lui avais pas laissé le choix. J’avais une revanche à prendre sur cette assemblée, je n’avais pas voulu rester sur ce lamentable échec. Et par-dessus tout, je m’étais engagé auprès de ce client…enfin, techniquement, Foggy et moi nous étions engagés. Je ne doutais pas que Foggy aurait certainement parfaitement géré cette plaidoirie, qu’il aurait fait des merveilles s’il avait été à ma place, mais sur ce coup, je ne pouvais pas passer à côté.
J’étais donc à nouveau debout au milieu de cette cour pénale et comme je savais si bien le faire, j’avais marqué un temps de pause afin de pousser l’assemblée à réfléchir. Foggy était adossé à sa chaise et me fixait, bras croisés, avec un grand sourire barrant son visage. David Kline, dans le box des accusés n’en menait pas large et pourtant, je connaissais déjà l’issue de ce procès. Je pouvais les cœurs des jurés, j’étais focalisé sur cette symphonie qui avait été jouée, guidés par un seul et unique chef d’orchestre : moi.

« Pour finir et, compte tenu des circonstances, rendons-nous simplement tous à l’évidence la plus limpide qui soit : nous aurions tous agi comme David Kline. Et quoi qu’en pense l’accusation, je ne cherche nullement à influencer le jugement de nos chers jurés, j’énonce une vérité. Ce que, techniquement, vous avez été incapables de faire. Quoi qu’il en soit, David Kline a agi pour protéger sa vie et celle de sa fille, prise à partie lors de ce braquage qui a mal tourné et je réitère, nous aurions tous fait la même chose. Tous. Peut-être que l’accusation serait plus encline à m’entendre énumérer le nombre de plaintes –non traitées ou perdu, déposées par mon client ? Peut-être souhaiteriez-vous tous savoir que David Kline n’a jamais eu de cesse de prévenir, d’alerter les forces de l’ordre et qu’aucune de ses demandes n’a été prise en compte. Mon client a été lâchement abandonné par ce système, ce qui l’a poussé à commettre un acte qu’il regrettera jusqu’à la fin de ces jours. Un acte qui le hantera à chaque fois qu’il posera un regard sur sa fille. »

Je restais quelques instants face aux jurés, mon regard vide masqué par ces éternelles lunettes rouges s’attardant sur chacun d’entre eux, avant que je n’adresse un signe de tête à la juge afin de lui indiquer que j’avais terminé. La délibération aurait lieu, puis le verdict serait rendu dans quelques jours et l’issue serait très certainement une liberté sous caution pour ce cher David Kline. En attendant la fin et alors que la juge s’adressait à l’assemblée, je rejoignais Foggy pour échanger un fist-bump victorieux avant de m’asseoir à ses côtés. En toute discrétion, je passais mon téléphone à mon ami pour qu’il me lise les messages qui étaient arrivés pendant mon plaidoyer et lui dictait les réponses à donner à Felicia…ce qui nous valut un avertissement de la juge avant qu’elle ne mette fin à la séance. En cœur, nous avions haussé les épaules, comme deux gosses qui venaient de se faire prendre après avoir fait une connerie, puis nous avions quitté la salle.

« Matt…elle demande si je peux voir ton écran et elle a écrit, je suis sérieuse, ce qui veut dire qu’elle doit être vraiment sérieuse.
- Dis-lui que même moi, je ne peux pas voir mon écran.
- Ahah ! Excellent, attends je…
- Fog’ ?
- Mes yeux Matt…mes yeux je…j’ai vu des choses, des choses que je n’aurais jamais dû voir…Bordel, il faut que j’aille me confesser. Matt, t’as pas de l’eau bénite sur toi ?
- Des choses ? Genre Sixième sens, comme le gamin ? Dis-moi Fog’, qu’est-ce qu’elle a dit ?
- C’est une photo Matt.
- Oh….oh ?...oh ! Et alors ?
- Nonononon, j’ai déjà regardé une fois de trop. Si Marci l’apprend elle va me tuer…
- Fog’…Oh non…elle est nue ?
- Non…ah, elle a supprimé le message.
- Fog’. Soit tu me dis ce que c’était, soit je raconte à Marci comment tu as accroché la greffière tout à l’heure.
- Ok ok ok, ça va. Bon…euh…mais je sais même pas quoi dire ! Ok, pardon. C’était…euh…Mon Dieu j’ai honte d’avoir vu ça…Sous-vêtements de sport roses, veste polaire mais…mais c’est le regard Matt, le regard qu’elle avait…et en plus elle avait des lunettes…
- Oh…Article 1218 alors ?
- Je crois, Maître Murdock que c'est ... euh ... oui, un cas de force majeur. Wow. Je crois aussi que je vais devoir demander insidieusement à Marci de faire la même à notre prochain procès.
- Fog’ pitié, je ne veux pas savoir…Tu peux me déposer ?
- Let’s go Robin, à la Foggymobile ! »

Le trajet en voiture, tribunal appartement, fut court car rythmé par une discussion, un sujet qui me trottait dans la tête depuis un moment et c’était Foggy qui l’avait lancé. J’étais sûr de moi, il fallait juste que je trouve le moment opportun, ce à quoi Foggy m’avait répondu qu’aujourd’hui, après cette photo, c’était certainement ce fameux moment. Je n’hésitais pas, je ne doutais pas, je ne savais juste pas comment m’y prendre parce que…parce que j’avais ça dans un coin de mon esprit depuis longtemps. Avant même ces terribles deux mois, j’y pensais, chaque fois que mes sens se focalisaient sur elle, j’y pensais. Foggy arrêta la voiture au pied de l’immeuble et j’en descendis précipitamment après avoir salué mon ami. Je ne pris pas la peine de déployer ma canne, Fog’ était au courant depuis…depuis qu’il m’avait livré ce lourd secret le concernant. Confidence pour confidence, je lui avais avoué la vérité concernant ma condition d’aveugle et la seule chose qu’il avait trouvé à dire était –mot pour mot : putain, je le savais !
Je n’avais même pas pris la peine de passer par l’ascenseur : trop long. J’avais grimpé les marches de six étages, quatre à quatre, en courant comme si j’avais été un type normal. Peut-être que mes mains avaient été tremblantes, nerveuses au moment de déverrouiller la porte d’entrée, peut-être que je me sentais comme un gosse à Noël à l’idée de voir par moi-même ce qui avait tant choqué Foggy. Et j’entrais donc, avec ce bouquet de fleurs acheté à la va-vite sur le chemin. Une composition que Fog’ avait choisi car les fleuristes étaient une horreur pour moi, trop d’odeurs à traiter en même temps. Une composition donc, faite de mimosa, de lisianthus et de roses –très pâles, gros bouton et branchues. Sobre, simple et efficace m’avait-il dit.

« Feli’ ? J’ai vu avec Fog’, on fêtera ça plus tard, j’ai… »

J’ai rien. Alors que j’étais après refermer la porte d’entrée, le claquement de cette-dernière avait résonné dans tout l’appartement et m’avait offert une vue beaucoup plus nette, beaucoup plus précise. Beaucoup plus…troublante ? Le bouquet m’échappa des mains et je dus m’y reprendre en plusieurs fois afin de le rattraper avant qu’il ne touche le sol. Je me raclais la gorge, gêné alors qu’une étrange sensation de chaleur me prenait au visage. Ok, je comprenais la réaction de Foggy maintenant que je pouvais vraiment la voir. Mes yeux s’étaient écarquillés et j’avais la bouche bée, le souffle court. Je déposais la canne repliée sur le bord du meuble d’entrée et passa instinctivement un index nerveux sur l’un de mes sourcils.
Autant l’ensemble qui apparaissait sous mes yeux aveugles était parfait, semblait être imprimé à même son corps mais, c’était surtout cette paire de lunettes qui…qui changeait tout, absolument tout. Autant perturbé qu’admiratif, je me rendais compte que j’étais après mordre ma lèvre inférieure…un peu trop vigoureusement. Je laissais alors échapper un long soupire en restant planté où j’étais alors que ma mâchoire n’avait de cesse de se crisper.

« Et c’est dans ce genre de moments qu’il prenait conscience de cette incroyable chance qu’il avait, d’avoir cette femme pour lui et uniquement pour lui… »

Dis-je dans en soufflant longuement du nez, lèvres pincées, à la manière d’un narrateur décrivant la scène. Mon Dieu que je me sentais idiot, immobile et interdit avec mon bouquet de fleurs dans la main.

« Hum, bref. Tu sais, il faudrait peut-être qu’on pose des limites ? Enfin je veux dire, la photo…c’est Fog’ qui l’a vu. Si ça peut te rassurer, tu as créé quelque chose. Il va demander à Marci de faire la même chose…c’est aussi dans ces moments-là que je regrette d’être vraiment aveugle face à un écran…Ah bon sang Feli’, les lunettes ça te…enfin, l’ensemble aussi…mais les lunettes… »    


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Felicia Hardy
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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyJeu 8 Fév 2024 - 15:04




DanceOh, let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

    Un coup du destin. Un événement, une situation, un élément divergent et tout bascule. Même dans les pires scénarios que peuvent imputer ce monde, il existe ces variances qui apportent espoir et baume, dans une humanité sur laquelle un gardien se doit de veiller, sans jamais pouvoir intercéder sur ces fils car cela n'est pas son rôle. Il n'est que spectateur, peut apprécier de voir ces personnes qui auraient eu leurs lots de drames, vivre et simplement aimer. Cette vie, une personne se tenant auprès d'eux, alors qu'ailleurs les événements qu'ils connaissent dans un autre cours du temps. Et dans ce cours, Felicia n'est pas cette voleuse, elle est une actrice engagée, enjouée. Matthew est seulement cet avocat engagé, passionné, rendant justice, sans la frapper du poing. Ils ont le même âge, sans que les conventions ne les abjurent, ne les jugent. Et chacun a pu sauver l'autre des noirceurs d'un monde si beau, mais parfois sans pitié. Le gardien s'efface, n'ayant pas besoin d'en voir plus.
Car Felicia attend. Elle attend en faisant les quatre cent pas dans cet appartement qui est maintenant commun. Elle sautille comme une biche en hésitant, se posant mille et une questions sur le comment, le pourquoi. Si tout ... si tout est assez bien ! Elle a voulu faire les choses en grand. Bien. en prenant son courage à deux mains. Elle d'habitude si réservée sur ce genre de thèmes, et beaucoup trop romantique, tentait, par moments. Elle lançait des bouteilles à la mer, réclamait l'affection de Matt quand il était dans son bureau à s'acharner sur ses dossiers, ou à simplement l'embrasser longuement, tendrement, en ayant espoir d'en faire assez pour lui laisser entendre qu'elle en voulait plus. Parfois, ça passait. Parfois, pas du tout.

— Super Felicia ! Tu ne trouves rien de mieux qu'oublier qu'il va le montrer à Foggy même si tu lui as dit que non. Parce que tu as aussi oublié que ton petit ami ne peut pas regarder les écrans !

Et aujourd'hui, avec cette gaffe, ça passe encore moins. Elle ne sait même pas si elle a eu le temps d'effacer avant que la catastrophe ne fasse son effet domino. Ni même si au final tout ce qui actuellement sur la table, sur le lit de leur chambre commune va servir ce soir. Car si ça se trouve, il va juste fêter ça avec ses amis et collègues ?! Felicia rouspète, fait du bruit avec ses joues en soufflant et se demande si au final elle ne devrait pas ... pas juste tout remballer ? Mais il y a aussi cet espoir qui trotte, cet appel silencieux tirant sur le fil les liant. Elle y croit encore, à cette arrivée, bien que cela soit sous le couvert de sa propre honte.



    Et quand il arrive, quand elle entend le loquet tourner, la poignet glisser, son coeur bondit. Elle en perd presque les lunettes sur son nez et tombe dans un emmêlé de ses jambes fesses la première, et visage en second, sur le canapé. Canapé 1 - Felicia 0. La blonde se remet tout de même sur les rails en l'entendant dire cette phrase qui la met particulièrement en émoi. Elle avait dressé cette table pour deux, cuisiné en mettant le double des efforts pour que cela n'agresse pas le palais de son petit ami. Tiramisu au frais, tataki de saumon, risotto aux asperges ... et en entrée, des blinis sur lesquels mettre des tas de petites purées, compotées, ou chutes de jambon, entre autres. Puis, il y a l'ambiance tamisée avec ces bougies sous lesquelles se trouvent des coupes pour éviter tout incident fort peu désiré. Felicia avait voulu faire les choses bien.

— Bonsoir.

Dit-elle le plus sobrement du monde, en s'avançant à pas de chats dans sa direction. Elle freine cependant bien net dans son avancée quand Matt lui parle de ces limites. Ses yeux s'écarquillent, son cœur se lève et elle comprend qu'elle en a trop fait.

— Je ... j'étais sûre de t'avoir dit de ne pas lui montrer. Enfin ... j'ai implicitement demandé et ... dans tous les cas, j'ai raté mon coup.

Ses mains passent sur sa bouche, dans un coulé lent de désespoir face au rappel de cette action ô combien stupide.

— Je suis désolée je voulais juste ... juste te montrer que ...

Et soudain la mention des lunettes fait remonter ses doigts jusqu'à leurs branches. Et elle voit ce bouquet, cette légère attention de sa part qui la rend d'autant plus nerveuse, fébrile. Elle s'était inspirée à explorer des facettes d'elle-même qu'elle avait longtemps gardées en retrait, ou ne serait-ce qu'effleuré pour lui prouver combien elle s'investit dans cette vie à deux. Quel qu'en soit le domaine. Felicia s'en mordille l'intérieur des joues en grimaçant avant de se dire que perdu pour perdu, elle pouvait bien tenter le diable, et se lancer dans ce qu'elle avait prévu pour son homme.

— J'ai juste rempli mes tâches en tant qu'assistante personnelle d'un avocat de renom. Séduisant, charmant ... qui me fait l'effet d'un coup de fouet à chaque fois que son attention se porte sur ma personne ... qui ... tient en ses mains un bouquet ...

Elle avance, elle avance toujours plus vers lui, de ce pas feutré, avec cette veste glissant sur sa peau, alors qu'elle se garde en équilibre pendant sa marche. Ses cheveux flottant et caressant aussi de leur voleté la matière et la chair. Puis, il y a ses mains se tendant vers celles de son ami, son amant, son amour, l'homme avec qui elle a décidé de vivre depuis ces retrouvailles à l'aéroport. Celui qui a accepté sa décision quand au fait de pouvoir s'adonner au théâtre et prendre plus de recul, plus d'exigences quand aux films. Et elle soupire d'aise en cherchant sous ces verres rouges les contours de ce regard que personne d'autre qu'elle ne peut voir s'animer. Des lunettes, qu'elle enlève du nez du brun en se mettant sur la pointe des pieds, en glissant les barres le long de son visage. Felicia tressaille, et ses yeux bleus jusque là garants d'hésitation et de timidité se font aussi pénétrants que lors de certaines de ses prestations d'actrice. Sauf que celle-ci, est entièrement dévouée au brouillard s'étendant devant elle.

— D'ailleurs, votre assistante vous confisque par la présente ces lunettes qui n'ont pas lieu d'être dans cette zone, appelée communément appartement de Felicia et Matthew. Il parait qu'ils en sont les seuls occupants. Mis à part quand ils invitent leurs amis communs.

Sur ces mots, elle exécute une petite révérence en agitant doucement les lunettes tenue dans sa main droite. Puis, elle s'étire, et se regonfle à bloc, bras tendus vers le plafond et partant en direction de leur salon.



   Matt peut voir qu'au delà des formes mises par Felicia, elle les a mises dans la préparation de cette soirée. Parfois, elle avait fait ce genre de tours de piste en évitant toute catastrophe par des commandes de nourriture, ou bien en lui préparant de quoi boire pour fêter l'un ou l'autre de leurs accomplissements. Mais aujourd'hui, elle s'était efforcée de tout faire toute seule pour ... pour juste lui montrer de quoi il en retourne. Que cette vie à deux, ce n'est pas une promesse en l'air. Elle avait même acheté spécialement un cadeau sous la forme d'une Hanhart Pioneer One 42mm Automatique. Ce n'est pas un truc de luxe qui ferait péter le budget d'un ambassadeur de pays. Et puis, ce n'est pas parce que ça frôle les cinquante mille que c'est forcément adapté à la personne à qui l'on fait le cadeau.

— Je sais que j'aurai dû te dire de but en blanc de venir, mais ... je voulais vraiment que ce soit spécial. Que ... que tout change en fait. Sauf qu'en voulant trop bien faire, j'ai fauté. Et ne t'inquiète pas, je comprends ce besoin de limites. Je m'excuserai quand même auprès de Foggy. Mais ... voilà, tout ça, c'est pour toi et moi.

Dit-elle en français, avec ce petit accent qui traîne et rend ses intonations un peu suaves, et parfois bancales. Surtout que bon, elle la joue cool maintenant, mais elle est on ne peut plus nerveuse. Au moins, elle a essayé.

— Je te laisse mettre les fleurs dans un vase ? Oh oui euhm ! La tenue c'est principalement pour toi, aussi. Il faut bien qu'en temps qu'assistante je puisse subvenir à tous les besoins impératifs et existants dans la vie de Mr Murdock.

Felicia sourit, jusqu'à en rire tellement c'est drôle, cet espèce de mauvais rôle play. Elle a la voix qui tremble par moments, et c'est encore plus drôle quand on sait que d'habitude elle tient sans problème un script. Sauf que le script de la vie, comparé à celui d'un film, ça implique bien plus de choses qu'on ne le croit. Et parfois, celles-ci sont imprévisibles.
Dance me to the children who are asking to be born
Dance me through the curtains that our kisses have outworn
Raise a tent of shelter now, though every thread is torn
Dance me to the end of love
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? Et si ... Matthew Murdock et Felicia avaient eu le même âge ? - Page 3 EmptyVen 9 Fév 2024 - 13:24




(WHAT IF...) WE WERE SOULMATES

five years later

It's gonna take a lot to drag me away from you. There's nothing that a hundred men or more could ever do. Hurry boy, she's waiting there for you--  feat. @Felicia Hardy



Chaque jour était un premier jour, c’était exactement ce que me faisait ressentir Felicia. Voilà la raison pour laquelle mes mains avaient tremblé sur ces clefs, pourquoi mes doigts avaient glissé sur cette poignée de porte. J’étais parfaitement conscient de cette chance, de ce privilège qui m’avait été offert de pouvoir vivre auprès de la seule et unique femme qui était importante à mes yeux. Pourtant, je n’arrivais jamais à éloigner, à repousser cette sensation de boule dans le ventre. Je ne parvenais pas à me défaire de cette nervosité, de ce cœur qui s’accélérait dangereusement, déraisonnablement, qui semblait vouloir bondir hors de ma poitrine par tous les moyens. Je ne parvenais pas à éloigner cette impression de gorge sèche, serrée dans laquelle chaque mot menaçait de rester bloqué.
Chaque jour était un premier jour et à chaque fois que je la voyais, à chaque fois que mes sens m’offraient cette possibilité de voir son être se dessiner à travers les échos, je retombais amoureux d’elle. C’était un cercle perpétuel, une rengaine interminable et je ne m’en lassais pas. Même s’il était parfois difficile de passer outre ces pensées perplexes qui m’imposaient des questions existentielles, j’étais sûr de ce que je ressentais, de ce qu’elle me faisait ressentir. J’éloignais bien vite ces questionnements de savoir si j’étais assez bien pour elle, si j’en faisais assez pour elle, si j’étais assez pour elle parce qu’au final, tout ce qu’elle faisait me prouvait que oui, j’étais à la hauteur.  

Quelle ne fut pas surprise en entrant dans cet appartement d’être dans un premier temps assailli par toutes ces senteurs. J’avais bien vite détecté ce tataki de saumon dont les arômes salins aux notes fumées avaient littéralement éveillé mon odorat. J’avais senti ce parfum terreux, frais des asperges mélangé à celui du riz, chaud et subtil. J’eu l’impression que mon ventre se serrait encore plus que de raison tant ce bouquet olfactif  me pris au tripes et créa instantanément cette terrible sensation de faim. Entre toutes les autres odeurs liées à la nourriture, ces deux-là se dégageaient tout particulièrement et le repas partagé ce midi avec Foggy me paraissait bien loin, oublié même. Et puis il y avait ces bougies qui brûlaient et dont les effluves parvenaient jusqu’à mon nez, chatouillaient mes narines de cette odeur de cire fondue dont se dégageaient des notes sucrées, qui évoquaient la chaleur du pain : de la cire de soja.
Et il y avait cette femme, une flamme dansante qui faisait de l’ombrer à ces bougies, qui attirait toute la lumière de la pièce à elle, qui semblait même l’absorber pour mieux la renvoyer. Ce simple bonsoir, me retourna complètement et m’arracha un hurlement interne, silencieux, qui était la traduction même de ce point qu’elle savait si bien atteindre, cette manière qu’elle avait de me surprendre, me désarçonner. Alors qu’elle se perdait en explications futiles, inutiles, j’écoutais le son de sa voix, je le laissais pénétrer mon âme et faire largement vaciller mon cœur avant de finalement déglutir, humecter mes lèvres et faire sortir ces mots qui étaient bloqués dans ma gorge.

« Je sais. Oublie ça d’accord ? Si tu veux, la prochaine fois, tu pourrais me laisser un message vocal et juste me décrire ce que je vois là. Foggy ne verra pas, Foggy n’entendra pas et crois-moi, je serais parfaitement capable de visualiser. Par contre, ne t’excuse pas Feli’, j’aurais dû me douter aussi et…et ne pas lui demander de m’expliquer du coup. »

Cette vie commune, cet appartement partagé entre elle et moi apportait son lot de défis. Rien d’insurmontable, surtout après ces deux mois qui m’avaient montré ce qu’était la vie sans Felicia et je ne voulais jamais revivre ça, c’était horrible. Alors, les compromis étaient devenus une sorte de danse délicate, mais chaque ajustement, chaque accommodement était un investissement sur le long terme, sur notre nôtre avenir commun. Les moments de désaccords étaient inévitables, mais ils n’étaient plus sujets à être enterrés au fond de soi. Ils étaient devenus des exemples, des leçons qui renforçaient les fondations de notre relation. Nous avancions ensemble.
Encore une raison pour laquelle chaque jour était un premier jour. Parce que vivre avec Felicia allait bien au-delà du simple partage de cet espace. À mes yeux, après ce que j’avais connu dans ma jeunesse –avant elle, avoir la chance de partager ma vie avec cette femme qui faisait fondre mon cœur en chaque instant, me rappelait que cette existence était infiniment plus riche lorsqu’on la vivait avec l’être aimé. Et elle n’arrêtait pas de me surprendre, de me prendre complètement à revers en me parlant de ce rôle d’assistante, en mettant des mots sur ce que moi, Matt Murdock, je lui faisais ressentir. Mon cœur se gonflait, était sur le point d’exploser et j’étais bien incapable de répondre, de prononcer le moindre mot. Mes lèvres étaient pincées, comme si elles tentaient de faire barrière face à ce flot de sentiments que je pouvais déballer à tout moment. Mes yeux, bien que pâles et baignés dans un brouillard constant semblaient s’être illuminés, s’être remplis et déborder de cet amour inconditionnel que je lui vouais.

Je ne pouvais que la regarder, la suivre de mes sens alors qu’elle s’approchait encore un peu plus de moi pour se saisir de mes lunettes et les retirer. Je mourrais d’envie de la prendre dans mes bras, de la serrer contre moi. Je crevais d’envie de sentir sa poitrine se soulever auprès de mon torse, de percevoir les battements de son cœur se mêler au mien et de noyer mon âme dans le parfum de ses cheveux. Et je tenais toujours bêtement ce bouquet de fleurs, cette minuscule attention comparé à tout ce qu’elle avait préparé pour me faire plaisir. Ces lunettes qu’elle venait de m’enlever étaient un obstacle uniquement pour elle, pour moi, ce n’était qu’une manière de masquer mon regard vide aux yeux de ce monde, un moyen particulier de jouer sur une condition d’aveugle qui n’était pas la mienne.
Car ces verres rouge sombre ne m’empêchaient pas de la voir dans son entièreté, d’apprécier ce que mes sens aiguisés dessinaient en face de moi. La femme d’une vie, la femme de la mienne. Une présence tellement importante, tellement inoubliable qu’elle n’avait jamais vraiment quitté mes pensées depuis ce jour dans ce jardin. Jamais je ne pourrais oublier l’impact qu’elle avait eu sur mon existence.

« Mon assistante, mh ? Avec une assistante comme toi, je serais un bien piètre avocat…Parce que je serais incapable de me concentrer sur quoique ce soit, mis à part toi. Feli’, je… »

Mais elle s’éloignait déjà et le reste de cette phrase mourut dans le fond de ma gorge, là où tambourinait mon cœur. Foggy m’avait dit de me lancer, m’avait expliqué qu’il n’y avait pas réellement de bon ou de mauvais moment pour faire ça et que si je pensais de cette manière, c’était uniquement à cause du  stress de ce que ma demande impliquait. Je n’avais pourtant aucun doute, aucune incertitude quant au fait que c’était elle et personne d’autre. Pourtant j’hésitais depuis plusieurs mois et le pire, c’était que je n’arrivais pas à mettre les mots sur ce qui me retenait. Et quand je croisais son regard, quand j’écoutais les battements de son cœur, quand je prenais conscience –comme ce soir, de son implication, de ses gestes et attentions, je voyais la réponse.
L’idée d’apposer un mot sur notre union, sur notre relation, cette preuve de stabilité et d’engagement hantait mon esprit depuis un trop long moment. Mon cœur oscillait face à cette demande délicate, je me questionnais quant à un éventuel refus, un besoin compréhensible de rester un esprit libre et d’être simplement satisfaite d’être ce que nous étions déjà. Sa voix s’élevait depuis le salon et comme certains marins, je me laissais happer, guidé par le chant de cette sirène en me rendant compte qu’inconsciemment, j’avais glissé une main dans la poche de mon pantalon et que mon poing s’était solidement refermé autour de cette bague.

« Fauté ? Feli’, c’est parfait ! Je veux dire, j’aurais jamais pensé à ce que tu fasses tout ça, à ce que tu sois habillée comme ça et…et j’aime tout, tout. Tu peux fauter comme ça autant que tu veux moi, je prends. La tenue est…et les lunettes, ça te…je…tu penses que…eh. J’aime beaucoup cette assistante. Enfin je veux dire que j’apprécie votre dévouement mademoiselle Hardy, j’ai malheureusement beaucoup de dossiers à traiter en ce moment…mh, peut-être que votre aide pourrait me permettre de répondre à ces…besoins ? »

Après un haussement de sourcils significatif à son adresse, après avoir pris quelques secondes pour détailler –encore une fois, cette tenue, après avoir –comme chaque jour, apprécié chaque courbe, chaque forme que ces sous-vêtements épousaient et très certainement m’être ardemment mordu la lèvre inférieur alors que mon cerveau divaguait, je fis demi-tour. Les fleurs, le vase. Je retournais donc dans l’entrée de l’appartement –détourné à contrecœur de cette vision que m’offrait Felicia et, attrapais donc un vase dans l’armoire qui trônait dans le couloir. J’en profitais pour déposer ma veste sur le porte-manteau, retirais également mes chaussures et prenais finalement le chemin de la cuisine. J’y remplissais le vase, retirais le papier autour des fleurs et les plongeais dedans, laissant le tout à la hâte sur le plan de travail afin de rejoindre Felicia qui s’était installée à table.
J’allais donc m’asseoir, en face d’elle et appuyais mes avant-bras sur le bois, alors que nerveusement, les doigts de ma main droite n’avaient de cesse de triturer le pouce de la gauche. Je restais quelques secondes ainsi alors que les mots se bousculaient dans mon esprit, je restais à fixer ces mains maladroites de mes yeux vides et soudainement, je relevais le menton pour regarder Felicia.

« Épouse-moi. »

Trop brutal. Je plissais le nez, fronçais les sourcils dans une grimace d’insatisfaction face à ces deux mots qui venaient de durement franchir la barrière de mes lèvres. Je secouais légèrement la tête en sentant que c’était à mon tour de la prendre de court et qu’elle devait très certainement incrédule, probablement même choquée par ce que je venais de lui demander. Ma main plongea à nouveau dans la poche de mon pantalon, se referma sur la bague. Je n’aurais pas être plus mal à l’aise qu’en cet instant. Parce que Felicia n’avait rien d’une cour pénale, ici tout était vrai, ce n’était pas une sorte de représentation théâtrale ayant pour but de convaincre. Avec elle, c’était de ma vie, de mes sentiments dont il s’agissait. De ma main libre, j’attrapais la sienne et dans le même geste, je venais apposer mon poing fermé dans le creux de sa paume. Mes doigts s’écartèrent afin qu’elle sente cette bague contre sa peau.
 
« Je sais qu’on vit ensemble depuis quelques temps, que toi et moi ça dure depuis bientôt six ans et que clairement, ça ne s’arrêtera pas. Je sais aussi qu’on n’a pas nécessairement besoin de ça, que c’est certainement plus symbolique qu’autre chose. Mais je sais aussi que quand j’étais plus jeune, une gamine moche a complètement changé ma vie. Je ne l’ai jamais oublié. En fait, je crois que c’est ce que je ressentis en sachant que je ne reverrais plus cette gamine qui me motive. Je n’arrête pas de penser à toi Felicia, je n’ai jamais arrêté de penser à toi et aujourd’hui encore, je pense tout le temps à toi. C’est terrible parce que ça ne s’arrête jamais, tu es toujours dans un coin de ma tête. J’ai beau savoir que je vais te retrouver en rentrant, que tu vas être là, je n’arrive pas à ne pas penser à toi. Tu sais, avec ces deux mois, j’ai découvert à quoi ressemblerais ma vie si tu n’étais pas là et c’est simple Feli’, je n’ai pas de vie sans toi. Je suis rien sans toi. Et quand je vois ça, ce que tu as fait pour ce soir par exemple, ça me rend encore plus dingue de toi parce que j’ai l’impression que chaque jour passé avec toi est notre premier jour. J’ai l’impression d’être tout le temps entrain de te découvrir, tout le temps entrain de t’apprendre et bon sang j’aime ça. Je sais que tout ce qu’il y a derrière cette bague ne nous apportera rien de plus que ce qu’on a déjà, que ce sera peut-être juste mon nom à côté du tien, à la place du tien, ça n’a aucune importance. En fait ce que je veux, ce que je voudrais c’est que cette bague te montre à quel point je t’appartiens, complètement. Je veux juste que ça symbolise ce qu’on est l’un pour l’autre. Et cette femme qui est juste devant moi est absolument tout pour moi, elle est depuis qu’elle est venue me voir dans ce jardin et qu’elle m’a offert ces mûres dégueulasses. Si l’avocat de renom que je suis, aussi séduisant et charmant soit-il te fait l’effet d’un coup de fouet à chaque fois qu’il te regarde, sache que moi…moi je vais citer Jean d’Ormesson…et je t’épargnerai mon français : Je t’aime dans le temps. Je t’aimerai jusqu’au bout du temps. Et quand le temps sera écoulé, alors, je t’aurai aimé. Et rien de cet amour, comme rien de ce qui a été, ne pourra jamais être effacé. »

Mes doigts relâchèrent finalement la bague dans le creux de sa main, mais mon regard brumeux resta cependant accroché au sien, à ces grandes étendues bleutées qui faisaient chavirer mon cœur. Je soufflais doucement, soudainement plus léger maintenant que tous ces mots, maintenant que cet aveu était sorti puis, je reprenais d’une voix beaucoup plus douce, beaucoup plus posée que la première fois.

« Épouse-moi, Felicia. »


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