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 [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ?

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The Five-in-One
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptySam 15 Avr - 12:35




Qu’est-ce qu’un coucou ?

« C’est… nous, hoquette-t-on à l’unisson… des centaines… de nous… »


Madame Darkhölme brave les ténèbres. Elle s’avance en première et, face à son pas, la caverne s’éclaire toujours plus. C’est une caverne, pour nous. Cela en a la forme, avec ses angles arrondis et ces échos de chaque pas de l’X-Woman. Cela en a la symbolique, avec ces colonnes de cylindres de verre contenant ce que l’on craint être un liquide amiotique et ce que l’on ressent être nous. Des centaines de cylindres. Des centaines de nous. Leurs chevelures forment un rideau blond et laminé qui dissimule autant qu’il dévoile les brides de leurs silhouettes rachitiques. Toutes sont en position fœtale comme reliée au socle du cylindre par un cordon ombilical argenté et métallique.

Kali a voulu nous encourager. "Ça va aller", a-t-elle pensé. Comment cela peut-il aller ? Même elle s’avance devant nous, sans pour autant suivre Mystique.

On savait que l’on a été créé artificiellement. On a étudié le clonage pour se faire une idée. On pensait que l’on était quintuplées, certes nées d’une mère porteuse mais s’étant développées ensemble. C’est faux. Même ce point si profond de notre identité est faux. Nous ne sommes pas des clones et des sœurs. Nous sommes justes des clones.

Les larmes viennent même si les sanglots restent avalés.

Que nous reste-t-il de nous ?

Ce pour quoi nous avons été créées. Aider. Servir.

« Elles sont opérationnelles, demande bravement Mystique alors qu’elle s’en va poser une main sur le verre froid, nous faisans frémir. Pourquoi en faire autant ? Cinq. C’est déjà bien suffisant non ?

- C’est suffisant pour développer des relations sociales équilibrées,
soupire Père, toujours à notre côté face à cette immensité de nous. Pas pour protéger le monde. »

Nous quittons le regard inquiet de Kali pour tourner nos dix yeux vers notre seul Père. Les larmes qui coulent sur nos joues et nos mâchoires soulignent l’ouverture de celle-ci, face à la surprise. Nous savions déjà cela. C’est le mensonge de notre mère et vouloir faire la fierté de notre père qui nous a amenées à vouloir protéger le monde. Via le SHIELD. Via les Avengers. Via… les X-Men. Privilégier l’Institut au SHIELD était parce que celui-ci nous offrirait l’occasion d’aider personnellement tandis que les X-Men nous offriraient celle de le faire comme le SHIELD nous l’aurait permis. Pourtant, nous avons refusé. Nous avons trouvé toutes les raisons dans les leçons du passé pour refuser. Leçons que nous connaissions déjà lorsque nous avions fait notre choix de candidater. Que s’est-il passé ?

« Vous rappelez-vous la visite de l’Arme Plus à l’Institut en 83, demande à son tour Père alors qu’il franchit nos regards pour faire face à celui de Mystique, nous donnant l’impression de nous fuir. Mes collègues voulaient l’aide des X-Men contre le télépathe qui venait de désarmer nucléairement le monde. »

Ses mains sont jointes sur son chapeau, même si nous ne pouvons plus le voir à présent qu’il nous tourne le dos. Nous ne voyons plus que sa veste portée en cape et ses cheveux, lorsque nous tentons de voir son visage. Sa voix, elle, est parfaitement maitrisée.

« La méfiance a amené vos agents connus à être placés en détention, tandis que les étudiants ont été laissés aux soins des secours civils. Erreur de notre part, puisque plusieurs d’entre eux ont suffit à massacrer notre personnel. »

L’attaque sur Alkali Lake. Jean libérant Logan, l’Arme X. Les X-Men commentant leur premier acte de terrorisme, deux décennies après avoir trahi la CIA. Père soupire.

« Plus problématique encore, Magneto a failli réussir son génocide de l’Humanité. Vos X-Men sont devenus les héros qui se sont sacrifiés pour empêcher cela. L’Arme Plus, de son côté… »

Père écarte les bras, englobant le décor d’une main et d’un chapeau qui ne se lèvent guère. Il n’y a aucun enthousiasme alors qu’il désigne tout ce qui est autour de nous. Notre monde.

« Les Sentinelles n’ont pas été remises en service mais l’OTAN a augmenté nos financements. Approuvé de nouveaux programmes. Les mutants étaient plus crains que les communistes. »

Il joint à nouveau ses mains devant lui. Hors de nos champs de vision.

« L’Arme Plus avait récupéré les projets d’étude de Trask Industries, y compris les prélèvement ovariens effectué sur Emma Frost. D’abord, nous avons collaboré avec la CIA pour créer un Cerebro et un télépathe. »

Une pause, courte, alors qu’il plonge dans ses souvenirs.

« Nous ambitionnions une protection télépathique à l’échelle du monde… malheureusement, la technologie augmente la portée. Pas la puissance. Difficile de recréer une arme de destruction massive à l’égal du cerveau de Charles Xavier. »

Une pause, longue, alors qu’il se tourne vers nous. Ses sourcils et les coins de ses lèvres sont baissés. Il est triste. Nos larmes reviennent.

« Nous avons utilisé mon ADN pour modifier la mutation de Frost, dit-il alors qu’il se tourne entièrement vers nous, pour nous faire face. Il a fallu mentir sur tant de points… mais pas cela. Je suis votre père.

- Au moins nous savons pourquoi nous sommes fuck-up,
ricanne celle en mauve, toute à droite d’entre nous, en amenant les autres à la fusiller du regard. Enfin, en plus de l’éducation. »


Esmé, l’engueule Céleste. La ferme, ordonne Phoebe. Sérieusement, insiste Mindee. Vous l’avez pensé aussi, souligne Esmé. C’est pas le moment, intime Sophie.

Nos cinq paires d’yeux en reviennent à notre créateur.

« J’ai fait mon maximum pour que vous soyez le mieux éduqué possible… malgré les contraintes liées au secret défense. »

Esmé. La ferme. Sérieusement.

« Désolé Père, reprend cela toute à droite, en mauve. C’est un projet de plus de raté.

- La vraie question est "pourquoi ?",
l’interrompt celle de gauche, en rose.

- Pourquoi, répète-t-on à cinq. Pourquoi… nous sortir des… tubes ? »

Nous n’avions pas besoin de cela pour être une arme efficace. Nous n’avions pas besoin d’exister. Nous pouvions être comme le Chœur.

Les épaules de Père s’abaissent, rejoignant le mouvement de son visage.

« Pour que vous ayez… une morale… une éthique… »

Les trois du centre ferment les yeux et relâchent les mains tandis que les deux des extrémités tournent leurs regards vers elles. Les larmes coulent. Cependant, nous comprenons. Toutes nos mains droites s’en viennent à nos épaules gauches.

« Vous nous avez fait aimer le monde tout en nous protégeant de celui-ci, commence-t-on à cinq avec des voix dissonantes tant elles sont étranglées. Pour que nous restions…

- Manichéennes,
demande celle au centre gauche, avec les bandes vertes.

- Incorruptibles, demande celle au centre, avec les bandes rouges.

- Dociles, demande celle au centre droite, avec les bandes bleues.

- Connes, hasarde celle à droite, avec les bandes mauves.

- En partie, ricane amèrement Père avant de se redresser et de prendre une inspiration nasale. Vous avez été conçues pour être la conscience de l’Arme XIV.

- Nous le serons,
répond-t-on à cinq, immédiatement. Ce n’est pas à propos de nous. C’est à propos du reste du monde. »

Lorsque nous étions au World, nous avons toujours voulu faire la fierté de Père et rendre honneur à Mère en protégeant le monde. Nous avons toujours voulu être acceptées des humains qui nous gardaient. Nous avons toujours voulu trouver notre place.
Lorsque nous avons été arrachées à notre monde et nos sœurs, nous avons voulu aider. Nous avons voulu apporter aux autres et retrouver ce sens que nous avions pour notre vie. Nous avons voulu trouver notre place.
Aujourd’hui, c’est fait. C’est le peu qu’il nous reste et cela devra être suffisant car, tout comme cela nous broie le cœur au-delà de ce que l’abîme peut dévoré, on sait que l’on va faire souffrir nos proches.

Celle en mauve, toute à droite, se tourne vers Mystique et s’adresse à elle.

« Elles sont désolées de vous avoir faites souffrir, énonce-t-elle sincèrement. Et elles ont mieux à faire que vous le dire elles-mêmes. »

Celle en bleu, au centre droit, se tourne vers Jean et bafouille.

« Sais pas quoi te dire… à part merci. Et désolé. »

Celle en rouge, au centre, se contente de regarder le vide et de penser.

(Je sais que vous avez besoin de nous, Charles. Nos esprits vous serons toujours ouverts, même à un océan de distance.)

Celle en vert, au centre gauche, se tourne vers Kali et larmoie.

« Nous t’avons détruite… mais ils t’aideront à te reconstruire. Promis. »

Celle en rose, à gauche, se tourne vers Père et s’apprête à parler.

N’y. Pense. Même. Pas. Désolée…

Mystique, celle qui te fait face a les épaules levées et sa main droite sur l’épaule gauche. Elle te fixe à travers les larmes et tâche de se montrer indifférente.

Jean, celle qui te fait face a les épaules baissées et la main droite sur l’épaule gauche. Elle te fixe à travers les larmes et tâche de ne pas hoqueter de sanglot.

Kali, celle qui te fait face a les épaules baissées et la main droite sur l’épaule gauche. Elle te fixe à travers les larmes et tâche de ne pas baisser visage et yeux.

Charles, celle qui te fait face a les épaules baissées et la main droite sur l’épaule gauche. Elle pense à toi à travers les souvenirs et tâche de ne pas laisser les regrets et la culpabilité filtrer jusqu’à ton esprit.

La dernière a les épaules baissées et la main droite sur l’épaule gauche. Elle fixe les autres à travers les larmes et hésite à parler.



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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyMer 19 Avr - 19:59



[MISSION] Qu'est-ce qu'un coucou ?
01/11/24 AVEC LES X-MEN & LES CUCKOOS


« Obéissez à la voix intérieure - elle nous commande de donner de nous-mêmes et d'aider les autres. Tant que nous avons la capacité de donner, nous sommes vivants. » (K. Douglas)



Chaque éclat de lumière révèle un peu plus ce que l’obscurité tentait de camoufler dans cette salle creusée comme une caverne, et qui provoque, en le coeur de chacun, des émotions vivaces qui ne peuvent s’exprimer librement : retenus à l’intérieur, par pudeur ou contenance, la surprise et la terreur se mêlent en une  chorale bruyante, qui oblige Jean à froncer ses sourcils. Tout d’abord, ces derniers se plient d’inquiétude avant de se hausser, la laissant muette et inexpressive jusqu’à ce que Raven intime le premier mouvement de leur groupe. Elle s’avance dans cette grotte remplie de Cuckoos endormies, et Jean ravale sa salive en clignant des paupières pour la première fois depuis cette révélation, la suivant de près tout en lançant quelques regards vers Kali, avec laquelle l’écart est de plus en plus creuser.

Le spectacle est aussi sordide que glaçant mais, surtout, foncièrement exagérée. Pourquoi produire autant de clones ? Le terme « produire » lui semble fortement déplacée, car utilisé avec une connotation de marchandise qu’elle n’attribue en rien à ses amies mais, cruellement, il est adéquat pour cette occasion. Raven est inquiète, avec des penchants de violence qui, cette fois, paraissaient presque légitimes aux yeux de la mutante ; il fallait donc apaiser les tensions et les esprits mais, au coeur de l’action, il est fort difficile de faire la part des choses.
La révélation est difficile à avaler, aussi bien pour les Cuckoos que pour leurs alliés venus en renfort, et Jean ne quitte pas un seul instant son mentor, restant dans ses pattes pour la protéger, si la nécessité l’impose. C’est elle qui prend la parole en premier, demandant la raison d’un tel nombre de « productions » : les yeux de la rouquine pivotent alors vers celui qui lui répond, John Sublime. Protéger le monde. La raison semble louable, mais ne convainc aucunement celle qui pince ses lèvres tout en levant légèrement le menton, nullement apaisée par le discours proposé. Pour preuve, elle lance un regard complice et silencieux en direction de Raven, avant de reporter toute son attention sur leur hôte ; elle n’est nullement insensible aux larmes des blondes mais, songeant qu’il leur faut un moment pour assimiler toutes les informations et pour se retrouver, elle n’intervient pas. Pas encore.

Le discours de John Sublime reprend. Il évoque les évènements de 83, sans l’ombre d’un tremblement ou d’une hésitation, faisant preuve d’une confiance et d’une maîtrise totale ; le personnage renferme quelque chose de sinistre, et elle n’a pas oublié qu’il ne devrait même pas pouvoir tenir debout. Si les Cuckoos sont venues obtenir des réponses, cette visite révèle également plusieurs questions. Mais ce n’est pas le moment, alors elle garde ses questions pour elle mais… Elle se tend de nervosité quand il évoque Logan, et les prétendus « massacres », et profite d’un court silence dans son élocution pour rectifier ce qui lui semble être important : « Nous sommes venus libérer ceux qui avaient été enfermés. Et Logan, puisque c’est son prénom et non pas l’arme X, en fait partie. » Doit-elle préciser qu’il est professeur à l’Institut ? Qu’il est quelqu’un de bien ? Il doit le savoir, et les Cuckoos le savent aussi. Et durant tout le temps où elle a parlé, elle l’a regardé dans les yeux, sans défiance et sans provocation aucune mais également sans peur, sans ciller et sans sourciller.
Le discours se poursuit, expliquant et légitimant la création des Cuckoos, jusqu’à leur paternité : il est leur père. Quand on sait que leur mère est morte 50 ans avant leur naissance, difficile de s’étonner de la paternité alors ce point ne fait pas vraiment réagir Jean qui, toujours de profil pour avoir une vue d’ensemble entre les deux côtés de la pièce, a le menton tourné vers John et les Cuckoos.

Si elles déplorent le fait d’être un « projet raté », elle s’attend à ce que leur « père » les rassure sur ce point mais il n’en fait rien, alors elle ne peut s’empêcher de rétorquer, ayant bien du mal à se taire quand il s’agit de leurs amies : « Et c’est bien grâce à votre morale, votre éthique et votre gentillesse que vous n’êtes pas ratées. » Cette fois, elle a regardé les Cuckoos chacune leur tour, les cinq, et sa voix s’est faite bien plus douce que lorsqu’elle s’est adressée à John. Elle le pense, véritablement, et la tendresse se lit dans ses yeux aussi bien que la sincérité. Mais peut-être que ce n’est pas suffisant…

Pas assez…

Les échanges verbaux qui suivent lui font rapidement comprendre qu’elles comptent restées ici. Non, non, non, non. Les battements de son coeur s’accélèrent en même temps que sa respiration, et elle écarquille les yeux en observant la scène, prise dans un tourbillon de sentiments qui la conduise à trembler sans qu’elle ne bouge, ni qu’elle puisse prononcer un seul mot. « Non… » Souffle-t-elle en s’avançant d’un pas pour prendre Céleste dans ses bras, qui se tient devant elle malgré les larmes et la douleur ; elles partagent désormais les deux, mais la rousse n’a pas la résilience en plus. Elle le refuse. Ce n’est pas ainsi que les choses doivent se passer. Elle se met alors à parler d’une voix basse et étranglée par les sanglots, sachant fort bien que les quatre autres pourront également l’entendre : « Vous n’êtes pas une arme, vous n’êtes pas une machine. Vous êtes mes amies, vous entendez, mes amies…  » Libérant Céleste de son étreinte, puisqu’elle sait à quel point les contacts physiques leur sont contraignants, elle ne cherche pas à dissimuler ses larmes mais reprend, d’une voix plus forte mais brisée par le chagrin : « Ceci n’est pas votre maison, et lui, n’est pas votre famille » Elle pointe du doigt l’homme mort cérébralement, sans les quitter des yeux, avant de reprendre en abaissant sa main le long de son corps : « Une famille, ce sont des gens qui s’aiment, qui se protègent, qui veillent les uns sur les autres, qui s’acceptent malgré leurs défauts, ce ne sont certainement pas des gens qui vous enferment et qui vous utilisent. Ce que nous faisons à l’Institut, c'est être une famille, c’est là-bas votre maison. Rentrez à la maison. Avec votre famille. Avec moi. »

De toute façon, elle ne partira pas sans elles.
Aucune des cinq.
Jamais.



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyDim 30 Avr - 18:05

Qu'est ce qu'un coucou ?

Je savais pertinemment pourquoi en avoir fait autant. Pour augmenter la puissance de leur télépathie et de ce fait, pouvoir contrôler le monde entier. Un peu comme l’avait fait Apocalypse lors de son réveil, lorsqu’il avait utilisé Charles. Certes, ce n’était que des messages télépathiques, mais qui sait, nous l’avions arrêté à temps, du moins trop tôt pour savoir jusqu’où s’étendait le contrôle mental d’un tel instrument. Je frémissais à l’idée d’être soumise à non pas un, non pas cinq mais des milliers de télépathes blondes. D’ailleurs, sous ma combinaison, les poils des mes bras s’étaient dressés. J’étais prise entre ce vent de fureur, de panique, de peur, et cette volonté de tout détruire. Mes yeux se clorent un instant, laissant juste penser aux autres que je devais surement réfléchir et encaisser tous les mensonges déblatérés par le fameux « Père » des clones. Mais en réalité, bien que ce que j’entendais me révoltais il fallait d’abord que je me calme. Car j’étais au bord de la crise, d’ailleurs, ma respiration, à peine visible s’accéléra toujours, pour seulement ceux qui me connaissait bien.

Je déglutis avec difficulté, alors que mes yeux s’ouvrirent pour se poser sur les multiples tubes reproducteurs, se perdant un instant dans le liquide me demandant si j’avais assez de force pour toutes les renverser, enchainant un effet domino. Mouraient-elles en dehors de leur environnement protecteur qui semblait les maintenir en vie depuis ces nombreuses années ? A nouveau, mes pensées furent parasitées par cette volonté de tout détruire, puis, une voix, s’implanta dans mon cerveau.

Charles.

Je n’avais pas besoin de lui parler mentalement, je savais qu’il pouvait ressentir chacune de mes émotions. Une image, la sienne, debout, comme il m’était apparu lors de mon bref entretien avec un vampire.

Mes yeux regardèrent dans les siens, bien que je sache pertinemment que j’étais la seule à le percevoir et à communiquer de la sorte avec lui. D’un point de vue extérieur, cela donnait l’impression que je fixais un des tubes. Une présence, cherchant à me calmer. Des souvenirs défilant en pagaille dans l’esprit de mon frère connecté au mien, puis, le plus serein de toute ma vie. Je n’étais qu’une petite fille, bleue, arrivée au manoir depuis seulement quelques mois. La scène se déroule dans le grenier du manoir, deux enfants, sous une cabane de couverture. Une sorte de cocon construit par ces deux enfants qui étaient fait pour se rencontrer. Une lampe à pétrole éclairant d’une lumière apaisante l’intérieur de la cabane. Le sol recouvert de couverture et de coussins en tout genre, et moi, Raven, calée dans les bras de mon nouveau frère, me lisant une histoire pour m’endormir. Le moment le plus serein, le plus pur de mon existence, dont je ne me souvenais même plus. Mes joues furent alors inondées brièvement par des larmes devant la beauté de ce souvenir et l’impression de le revivre. La tête tournée pendant cet instant précieux, j’essuyais mes larmes, mutant rapidement mon visage pour éviter de laisser voir mes yeux rougis. Un merci, muet, silencieux mais sincère pu être perçu Charles, alors que je me retournais vers tout le petit monde. Déterminée.

- Vous travestissez les évènements. Vous avez inculqué à vos « filles » une histoire qui n’est pas la réalité. Vous leur avez menti pour les manipuler et faire d’elles vos marionnettes.

Au fur et à mesure de mon discours, je reviens me placer dans l’espèce de cercle qui s’est créer naturellement tout en veillant à ce que tout le monde reste à bonne distance de l’homme au chapeau.

- Et comment osez vous les appeler vos « filles ». Vous n’êtes en rien un père malgré le fait qu’elles vous appellent comme cela. Vous n’êtes que le géniteur, vous avez partagé votre patrimoine génétique mais cela s’arrête ici. En plus d’avoir profiter de votre pouvoir pour usurper le patrimoine génétique de mon amie. Emma n’était pas une donneuse d’ovule ou de brin d’ADN.

La réaction des filles est à prévoir, elles sont déboussolées, et pourtant elles arrivent quand même à ne pas sombrer dans la folie momentanée. Après cette annonce comme une bombe, elles remontent très légèrement dans mon estime. Puis, une à une elles s’adresse à nous, j’ignore qui me parle, mais je sens dans son regard une innocence, une sincérité dans ces propos.

La cabane.

Et alors que Jean prend la parole, je fais alors un geste qui ne me ressemble pas vraiment, et je tends la main vers la mauve qui se trouve face à moi, et je la saisis, celle qui n’est pas sur l’épaule, entrelaçant mes doigts avec cette inconnue malgré tout mon ressenti envers ses sœurs que je connais.

- Vous n’êtes pas leur famille. Nous le sommes. Et pourtant tout le monde ici présent sait, connait, ce que je ressens à propos d’elles. Du moins des trois que je connais, Céleste, Mindee et Phoebe.  Vous ne leur avez jamais apporté l’amour dont tous les enfants ont cruellement besoin.

Ma main libre se porte sur mon ventre pour des raisons évidentes.

- Vous les avez façonnés à votre image sans leur donner l’occasion de se trouver elle-même. Elles ne sont qu’une arme à vos yeux, la numéro 1, 2, 3, 4, et 5 d’un projet insensé, aux nôtres elles sont humaines.


lumos maxima


Undisclosed
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"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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Kali Herrera
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyMer 3 Mai - 2:20



Qu'est-ce qu'un Coucou ?
ft. Stepford Cuckoos & Raven & Jean & Charles




Si la question de Raven sembla un peu insultante, elle n'était pas mauvaise pour autant et c'est avec intérêt que Kali écouta la réponse de Sublime.

Elle ne savait au final pas grand chose de l'histoire des X-Men et le récit de cette mission l'intéressa bien plus que lorsqu'elle avait été simplement évoquée un peu plus tôt. Les évènements décrits semblaient réels, mais la façon dont ils étaient retranscrits semblait étrangement décharger l'arme plus de toute responsabilité. C'était peut-être la vérité, cependant, toute organisation avait au moins un cadavre dans ses placards. Elle décida donc de prendre son récit avec des pincettes volumineuses.

Ce qu'elle nota cependant était la vocation des Cuckoos - protéger le monde télépathiquement. Ce n'était pas une mince affaire mais cela collait néanmoins avec les ambitions qui leurs avaient été inculquées. Les moyens employés étaient cependant...

Son regard s'attarda sur les tubes qui l'entouraient.

... radicaux.

Sublime réitéra son statut de paternel vis-à-vis des Cuckoos, affirmant cette fois-ci qu'il avait utilisé son ADN pour leur matériau génétique. Avec les révélations précédentes, elle doutait fortement que la nouvelle soit d'un grand réconfort pour elles mais elle s'abstint de faire un commentaire. Contrairement à Raven.

Tout comme Jean un peu plus tôt, elle contredit les propos du père sans vraiment apporter sa propre version des évènements. Il y aurait définitivement des questions à poser plus tard et sûrement à Jean, pour qu'elle puisse lui montrer sa version des faits si elle le voulait bien. Elle faisait confiance à l'institut, mais jugeait néanmoins important d'avoir une version aussi objective que possible sur le sujet. La réplique de Raven au sujet de l'absence de consentement dans cette paternité fut néanmoins très efficace. Était-ce pire de penser qu'elle ne les avait jamais voulues plutôt qu'elle les ait abandonnées ? La peste à la place du choléra.

Kali se surprit à apprécier la réaction d'Esmé. C'était si à contre-courant des Cuckoos qu'elle connaissait qu'elle ne put s'empêcher de lui accorder un regard, avant de regretter rapidement son geste. Heureusement pour elle, Jean intervint pour les rassurer en soulignant leurs qualités, cultivées indépendamment du projet qui avait vu leur naissance. D'un hochement de la tête, elle approuva ses propos.

La justification de Sublime vis-à-vis du choix des cinq et de leur vocation lui sembla... légère. Un brin trop sentimentale. Comme si c'était ce qu'elles voulaient entendre et non la vérité complète. Kali fut d'ailleurs surprise d'entendre les Cuckoos acquiescer aussi vite - elle comprenait que leur sens du devoir était puissant, mais n'était-ce pas aller un trop rapidement en besogne, surtout devant la montagne de fautes qu'avaient commises leur père ?

La suite la déstabilisa grandement. Chaque Cuckoo commença à s'excuser, visant une personne du groupe en particulier. Allait-elle vraiment les perdre ? Elle n'était pas prête. Pas à recevoir leurs excuses, pas à les voir partir et surtout pas à penser à un futur sans elles, aussi douloureux soit-il.

Quand vint son tour, elle fixa le sol et se retourna en direction d'une soeur éprouvette vers qui elle se rapprocha.

Elle s'était auto-détruite. Personne ne l'avait poussé pour qu'elle arrive dans cet état. Elle ne voulait pas se reconstruire - non, elle ne voulait même pas envisager de se reconstruire sans elles. Les larmes ne venaient pas, mais la douleur dans sa poitrine était si forte qu'elle avait l'impression d'imploser.

Les discours de Jean et Raven ne furent pas une distraction utile, malheureusement. Elle n'était personnellement pas venue à l'institut pour retrouver une famille et pensait que ce n'était pas forcément le point le plus efficace avec les Cuckoos. Quoiqu'ils arrivent, elles auraient toujours leur quintette.

Seulement après que Raven ait fini de s'exprimer - sur une note qu'elle approuvait tout à fait par ailleurs - Kali prit la parole, mais mentalement. Les yeux toujours fixés sur le tube en face d'elle, elle s'adressa directement aux Cuckoos.

- Je pense que quoiqu'il arrive, cela reste votre choix.


Elle marqua une légère pause, pour accommoder tout temps de surprise.

- Même si, personnellement, je trouve que c'est le mauvais. Vous êtes les seules maitresses de votre destinée - pourquoi vous priver de votre libre-arbitre en restant sous le joug de votre père ? Pour protéger le monde ? Vous devez bien avoir compris maintenant que comme toute organisation, c'est ses leaders qui décideront de la façon dont vous allez le protéger. Et si cela va à l'encontre de votre éthique, de votre gentillesse ? Il sera trop tard pour faire demi-tour.
Je ne dis pas que vous devez choisir l'institut. Vous faites vos propres choix. Si vous estimez dans un futur proche ou non que l'institut vous limite dans ce que vous désirez faire, vous pourrez changer de job. Trouver quelque chose qui vous correspond plus. Ici, vous ne ferez que remettre un collier que vous ne pourrez plus jamais enlever.


Sa cicatrice la démangea, mais Kali se retint de la gratter.

- Et... et personnellement encore une fois, je préfère un océan de souffrance à l'abîme.

Ayant vécu la disparition d'Esmé et de Sophie à travers elle, elle savait pertinemment que les trois sœurs sauraient à quoi elle faisait référence.

Elle avait très envie de s'asseoir et mettre la tête entre ses genoux pour ne plus bouger maintenant. Déjà émotionnellement drainée, Kali n'imaginait pas pouvoir partir sans elles. S'il fallait rester ici, elle le ferait. S'il fallait tuer Sublime ou les centaines de clones... elle le ferait aussi.




-
I need relief, a failure's coming on
Just breathe in deep, it's taking far too long
I need relief, this weakness carries on
Please be a dream, or was it all along?
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X-Men
Charles Xavier
Charles Xavier
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyDim 7 Mai - 12:53



Qu'est-ce qu'un coucou ?


Les sœurs Cuckoos, Jean, Raven, Kali et Charles


Plus d'un millier de clones, conservées dans des cylindres, branchées à des tubes. Des Cuckoos en éprouvettes. Elles ont beau avoir été créées artificiellement, elles sont en vie. Plongées dans l'inconscience, il est d'ailleurs probable qu'elles n'aient jamais été éveillées, mais en vie. Le spectacle est révoltant, inhumain.

"Protéger le monde" ? L'affirmation de Sublime étonne le professeur, qui fronce les sourcils dans le jet et observe à distance, écoute attentivement. L'histoire qu'il raconte est déformée, emplie de mensonges. Sublime tente de faire passer les X-Men pour la grande menace de l'histoire, ceux qui auraient pu causer la fin du monde, alors que ce sont eux qui l'ont sauvé. Les membres de l'Arme Plus n'avaient pas demandé l'aide des X-Men, ils avaient séquestré des membres de l'Institut, des adolescents. Ils avaient failli les empêcher d'aller affronter Apocalypse.

Les Cuckoos auraient donc été créées pour protéger le monde contre des individus comme Charles Xavier. Celui-ci n'y croit pas une seconde. Il pense plutôt que l'épisode Apocalypse a été un excellent prétexte pour continuer les pratiques révoltantes de l'Arme Plus. Comment l'OTAN peut-elle financer un tel projet, approuver cette ignominie ? Et la CIA y aurait été mêlée également ? C'est insensé. Que l'humanité craigne les mutants, surtout après qu'un seul d'entre eux ait été en mesure de supprimer l'arsenal nucléaire du monde entier, c'est compréhensible. Mais réagir en finançant un programme visant à créer des milliers de mutants, à faire des expériences éthiquement monstrueuses sous un faux prétexte de protection du monde, c'est inhumain, stupide et extrêmement dangereux.

Les filles, de leur côté, s'interrogent sur les raisons de leur existence propre. Pourquoi elles ? Leur père ose leur parler de morale et d'éthique, alors que mille de leurs sœurs sont toujours enfermées dans des tubes. Mais si elles questionnent la méthode, elles semblent l'approuver malgré tout. Elles se tournent chacune vers leurs proches de l'Institut et leur adressent quelques mots qui sonnent comme des excuses mais surtout comme des adieux. Charles s'en inquiète, mais il a également confiance en Jean et Raven pour ne pas capituler, pour tenter de rétablir la vérité et essayer de les raisonner.

Jean prend la parole en premier. Elle avait fait partie des adolescents séquestrés par l'Arme Plus, elle est donc la mieux placée pour donner sa propre version des faits. Elle oppose les menaces destructrices énoncées par Sublime à une volonté de libération, une démarche visant à porter secours, elle humanise les expériences de l'Arme Plus, y compris les cinq sœurs. L'approche est excellente, elle reflète bien le profond humanisme et la philanthropie de Jean.

Raven, quant à elle, parvient à contrôler sa peur grâce à l'intervention de son frère. Le souvenir qui lui revient en mémoire est magnifique, dans sa simplicité et sa pureté, dans tout l'amour qui l'imprègne et permet à Raven de se raccrocher à des pensées et des émotions positives. Elle trouve la force de répliquer, et se montre bien plus directe que Jean, accusant Sublime de mensonges et de manipulation. Tout ce qu'elle dit est juste. Les sœurs pourront-elle le comprendre, l'accepter ?

Les adieux des Cuckoos ne peuvent être acceptés. Cela va au-delà des considérations personnelles. Si elles décident de revenir auprès de Sublime, elles deviendront un réel danger pour le monde entier. Mais si elles ont été conçues pour être des armes, elle sont, aux yeux de Jean et Kali, des personnes réelles, des amies. Jean prend Céleste dans ses bras et tente de lui faire comprendre cela. Elle lui parle de famille, de vraie famille, celle construite dans l'amour et la bienveillance et non par les liens du sang si artificiels. Raven prend la main d'Esmée et confirme les dires de Jean. Nous sommes votre famille. Les mots sont forts, surtout venant de Raven. Kali, enfin, leur parle de choix, tout en précisant qu'elle le trouve mauvais. Elle évoque leur libre-arbitre, elle leur parle de trouver leur voie, même si cela doit être en dehors du World ou de l'Institut. Elle a le discours qui se rapproche le plus de ce que Charles aurait pu dire lui-même.

Le télépathe est en attente. La décision ne lui appartient pas. Jean, Raven et Kali ont déjà dit tant de choses, si justes et si précieuses. Au sens du devoir et à l'artificialité, elles ont opposé le libre-arbitre et l'amour. Les Cuckoos ont un choix à faire. Espérons qu'elle fasse le bon. Charles n'a rien à ajouter à tout ce qui a été dit. Il ne souhaite néanmoins pas être loin d'elles lorsqu'elles choisiront, même s'il est avec elles par l'esprit. Sa projection télépathique, jusque là uniquement visible par Raven, le devient pour toutes. Il n'y a que Kali qui ne l'a jamais vu sous cette apparence. Pour toutes les autres, il leur est déjà apparu ainsi, dans leur vie passée pour Raven, et pour Jean et les Cuckoos lors d'échanges télépathiques toujours intenses, chargés en émotions. Il ne dit rien mais fixe Phoebe, la mine sérieuse et le regard un peu triste, mais avec son éternelle attitude calme et douce, emplie de toute la bienveillance qu'il peut leur transmettre.


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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyLun 8 Mai - 11:28




Qu’est-ce qu’un coucou ?


Tu cherches à justifier, Jean. Justifier tes actions en 83. Justifier nos actions depuis 2018. Notre morale, notre éthique et notre gentillesse… ce sont des choses qui nous ont été enseignées ici. Pour des raisons discutables, parce qu’on n’arrive à se dire que la protection du monde puisse être une mauvaise chose, mais tout de même. Notre morale, notre éthique et notre gentillesse… qui ont pu trouver leurs limites. On n’est pas ratées, non. Tu as raison. Ni en tant que personnes, ni en tant que projet.

Tu t’empares de Céleste, Jean. Cela la fait se paralyser physiquement, serrant son épaule gauche de ses doigts droits. Tu pleures aussi et les sanglots se joignent donc. Impossible de ne pas hoqueter. On t’entend, Jean. Pas une arme. Pas une machine. Tes amies. Tes amies… est-ce forcément exclusif ?

Tu te recules face à Céleste, Jean. Sa main droite enserre toujours son épaule gauche. Sa main gauche s’en vient à son visage. A son nez et sa bouche. Difficile de savoir quels doigts sont les plus crispés. Le tien pointe. Accuse. Evacue ce mal-être que l’on te cause. Nos sentiments sont-ils si faux que l’on se sente chez nous dans notre monde et que l’on aime notre père ?

Tu nous dis ce qu’est une famille, Jean. On t’aime, Jean. On voudrait te protéger, à défaut d’y arriver. On voudrait continuer de veiller sur toi et que tu veilles sur nous. On t’a acceptée malgré tes défauts comme tu nous as acceptées malgré les nôtres. On nommait cela amitié, Jean. On se pensait tes amies, non ta famille. De plus, toutes nos relations à l’Institut ne sont pas comme cela.

Vous accusez également, Raven. D’une certaine manière, on vous perçoit comme le miroir de Père. Pas pour le mensonge. Vous avez toujours été sincère dans votre dépréciation. Cependant, vous nous faites douter du peu qu’il nous reste. Un géniteur éduque-t-il ? Un géniteur protège-t-il ? Un géniteur veille-t-il ? Un géniteur accepte-t-il malgré les défauts tout en cherchant à encourager l’amélioration ? On est perdues. La définition d’amitié envers Jean est effectivement celle de famille envers Père. Qu’est-ce qui fait la différence ? Pourquoi n’est-on pas capables de comprendre ?

Vous prenez la main d’Esmé, Raven. Elle peine déjà à encaisser tout ce que les autres lui rapportent et se bloque à son tour au contact physique. A ce lien physique. Malgré la crispation, son visage penche sur le côté d’incompréhension. Vous êtes notre famille ? Vous ne nous avez pas protégées, Raven. Vous n’avez pas veillé sur nous. Vous ne nous avez pas acceptées malgré nos défauts. Vous avez essayé et échoué sur le dernier point. Pourtant, on vous a demandé de venir. De veiller sur les autres. De les protéger face à nous. Vous êtes leur famille, pas la nôtre. Cependant, s’ils sont notre famille aussi. Avec vous, les choses ne sont jamais simples. Vous n’êtes pas la seule.

Tu fuis notre regard, Kali. Cela fait grimacer Mindee mais on comprend. Tu ne pleures pas. Tu as déjà tout pleuré, n’est-ce pas ? Tu comprends aussi, n’est-ce pas ? L’Hydra n’avait pas le même but ou les mêmes méthodes mais son opposition trouve quelques similarités avec ce que l’on a vécu. Tout comme la présente situation trouve des similarités avec ce que tu as vécu. Vas-tu nous détester, comme avec Sita ? Ce serait souhaitable, pour que tu te rétablisses plus aisément.

Tu t’adresses à nous à notre manière, Kali. Mentalement. Tu nous accordes le droit de choisir. Tu nous exprimes ton désaccord, comme toutes, mais tu reconnais que ce n’est pas ton choix. Que c’est le nôtre. Le mauvais, peut-être, mais le nôtre quoi qu’il en soit. Tu nous questionnes. Pourquoi nous priver de notre libre-arbitre ? Il n’est pas question de cela. Pourquoi rester sous le joug de notre père ? Parce que c’est notre place. Pour protéger le monde ? Cela aussi, c’est une place et un désir. Alors que ce seront les décisions d’autrui qui définiront "comment" ? Quid de si ce "comment" nous déplait ? Quid de si ce "comment" va à l’encontre de ce qui fait que l’on n’est pas ratées ? Ce n’est pas l’Hydra. Malgré les méthodes, le but est la protection. Non le contrôle. Cela étant…

Tu ne nous dis pas ce qu’on doit faire, Kali. Tu nous fais réfléchir. L’Institut et les X-Men, le Word et l’Arme Plus ou autre chose… Se reconvertir. S’accorder une autre chance. Impossible avec une famille, n’est-ce pas ?

Vous ne nous dites rien, Charles. Vous apparaissez néanmoins. Comme la première fois. Vous faites face à Phoebe et elle lève les yeux vers vous. Ses lèvres se pincent et ses sourcils se plissent en une excuse et une désolation que vous pouvez doublement percevoir. On se souvient, Charles. On se souvient que vous avez été le premier à nous faire pleurer. Pire entretien d’embauche de notre vie. Annonciateur de ce que l’on vivrait à l’Institut, cependant. On se souvient que vous avez été le premier à ne pas rentrer dans l’une des cases que l’on avait afin de comprendre. Afin que tout soit rangé simplement dans notre petite vie. Un supérieur. Un employeur. Un accompagnateur. Un miroir de celui que vous avez été le premier à voir et à déprécier. Aimer, même quand c’est inapproprié. Protéger, et accepter qu’on ne puisse pas toujours le faire. Veiller, et accepté d’être veillé. Accepter, malgré les défauts. Etes-vous prêt à nous laisser partir ? Etes-vous prêt à renoncer à notre emploi ? A l’utilisation que l’on a à l’Institut ?

"Ce que nous faisons à l’Institut, c'est être une famille," a dit Jean, "c’est là-bas votre maison. Rentrez à la maison. Avec votre famille. Avec moi."

"Vous ne leur avez jamais apporté l’amour dont tous les enfants ont cruellement besoin," a dit Raven. "Vous les avez façonnés à votre image sans leur donner l’occasion de se trouver elle-même. Elles ne sont qu’une arme à vos yeux, la numéro 1, 2, 3, 4, et 5 d’un projet insensé, aux nôtres elles sont humaines."

"Ici, vous ne ferez que remettre un collier que vous ne pourrez plus jamais enlever," a dit Kali. "Et… et personnellement encore une fois, je préfère un océan de souffrance à l'abîme".

Actuellement, l’abîme est noyé sous un océan de souffrance. Celles qu’on cause. Celles qu’on ressent.
Tremblantes, les mains quittent les épaules pour venir se poser sur les badges. Les saisir. Les enlever.
A travers les larmes, les yeux se baissent pour venir se poser sur les badges.
C1, Sophie. C2, Phoebe. C3, Irma. C4, Esmé. Qui l’a autrefois reçu de Céleste car elle ne voulait pas être C5. C5, Céleste, qui l’a autrefois échangé avec Esmé pour essayer de lui faire plaisir.

« Vous êtes terrorisée, n’est-ce pas ? Vous leur avez avoué que vous craignez qu’elles n’en fassent pas bon usage. Vous en avez eu la confirmation. Elles en sont indignes. Comme de la confiance. Comme de l’affection. Comme de l’Institut. »

(Où trouves-tu cette force ? Tu portes le nom de la déesse de la destruction par le temps… et tu subis ces attributs. Pourtant, tu arrives à continuer. A endurer. Tu es venue ici en tant qu’arme de l’Hydra mais cela ne sait t’effacer. Pas d’opposition. Une complémentarité.)

« Ce que tu ressens pour l’Institut… c’est ce que l’on ressent… pour ici. Notre Monde. L’Institut… était un travail. Un accès à nos vocations… avant que l’on ne s’y sente de plus en plus mal. »

(Je pense que vous le savez déjà… mais entre monsieur McCoy, monsieur Summers et vous-même, c’est vous que Kali trouve le plus beau. Je sais : ça n’a rien à foutre là… mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise d’autre ? On s’est déjà tout dit, devant la tombe de… j’ai oublié son nom. Darwin. On ne peut pas toujours protéger de tout… mais ce ne nous empêche pas d’essayer.)

« Je ne peux pas rester et elles partir, n’est-ce pas ? »

Sophie, la ferme ! Sophie, la ferme ! Sophie, la ferme ! Sophie, la ferme ! D’accord, d’accord…

On s’est toutes exprimer sans regarder nos interlocuteurs, sans quitter des yeux les badges que l’on tient en main, mais la demande de Sophie à Père nous à fait toutes lui jeter un regard furieux. Elle, elle le regarde lui. Lui, il la regarde elle. Solennel.

« J’en suis désolé. Tu ne serais pas capable de focaliser le Chœur. »

Cinq paupières se closent alors que les larmes en coulent.
Mille-cent-vingt-trois corps frémissent.


Mes frissons s’amplifient alors que le chant déborde de mon esprit dans celui des autres. C’était à propos de moi. Cela a toujours été à propos de moi. Pas le moi de l’Institut, les Trois-en-Une. Pas non plus le moi du World, les Cinq-en-Une. Non. Du moi qui s’éveille à présent. Les Mille-en-Une. Pour essayer de faire comprendre ma différence avec les Stepford, j’ai toujours essayé de prendre des chiffres. C’est, cette fois-ci, dérisoire. Doublement dérisoire. Impossible à appréhender. Toujours plus impossible à appréhender.

Je me tiens seul dans ce néant qui m’habille jusqu’à cette paire de lunettes. Devant moi, cependant, je vois mon ombre s’élever en un blizzard toujours plus grand. Un blizzard aquilin qui étend ses ailes de givre jusqu’aux cieux et aux horizons inexistants, couvrant toujours plus un globe terrestre imaginaire. Un blizzard dans lequel chaque flocon a une voix et un visage, fractale unique et pourtant structurellement similaire aux autres, et tombe jusqu’à une nouvelle silhouette fantomatique d’une personne que je ne connais pas encore. Est-ce ce sentiment que procure le Cérébro ? A chaque instant, être empli de toujours plus d’esprits, de voix, de sensations, d’émotions et de perceptions ? A chaque instant, risquer de se perdre soi alors que l’on a l’impression d’accéder à la conscience de l’Humanité. L’Humanité, c’est également ce dont il est question. Les Humanités, d’ailleurs. Deux d’entre elle. Celle à laquelle mes composantes appartiennent et celle qui appartient à mes composantes.

Je tends une main dans le blizzard pour récolter quatre flocons. Je les empoigne avec douceur et porte le poing à mes lèvres pour y déposer un baiser. Mes gestes sont lents, de peur de les briser. Un retournement. Une ouverture des doigts. Un souffle pour qu’ils s’envolent à nouveau et s’en aillent rejoindre les quatre silhouettes les plus proches de moi.

Un souffle et quatre flocons que vous ayez l’impression de les recevoir sur le nez.

Un souffle d’air froid illusoire et le World est derrière nous.

Le monde est derrière nous.

Bienvenu dans mon illusion, tous les quatre. Face à vous se tient une unique Cuckoo que, à l’exception de madame Darkhölme, vous avez tous rencontrée. A vous trois, j’ai déjà soufflé sur mes verres de lunettes pour partager des fragments de ma vie. A une seule d’entre vous, j’ai déjà montré le phénix de givre qui s’envole comme mon ombre, puisqu’on l’a créé ensemble. A un seul d’entre vous, j’ai déjà montré la triquetra qui me symbolisait et aujourd’hui se répand sur le sol du néant en une rosace d’un millier de fractale. A toutes et tous, j’ai déjà montré la dyssynchronie que je possède et je laisse donc les larmes couler sur mes joues avec une certaine distance ; malgré l’instabilité qui me floute régulièrement. Mes regards se posent sur une main pour la forcer à être cohérente. Ensuite, j’amène mes doigts à mes joues pour qu’index et majeurs récoltent quatre des larmes qui y coulent. Larmes que je regarde sur mes empreintes digitales. Larmes que je vous présente pour que vous y voyez ce souvenir que l’on partage. Je renverse les mains et les larmes chutent.

Je renverse les mains et les larmes chutent dans le néant.

Elles y forment des petites flaques. Je m’accroupie. Les tremblements ne facilitent pas mon équilibre mais, dans ce lieu impossible et au cœur de la rosace comme au pied de l’oiseau de givre, je ne tombe pas. Je regarde les reflets dans l’eau. Les reflets dans mes mémoires.

Dans le premier, la fenêtre de la chambre de Jean. Elle donne sur le parc de l’Institut. Dans l’un des arbres, sur l’une des branches, un nid. Deux œufs. L’arbre est chauve mais on ne va pas lui dire. Il est déjà au courant. Peut-être a-t-il donné toutes ses feuilles et ses plus petites branches pour que le nid soit douillet. Peut-être pas, après tout on ne s’improvise pas nid. On l’apprend avec des erreurs.

L’un des œufs éclot.

L’oisillon est discret, autant qu’un oisillon peut l’être. Il est longiligne aussi, ou du moins le deviendra. Ses ailes sont déjà pointues et sa queue est longue comme arrondie. Sa tête, son encolure et son dos sont d’un gris-bleu sans motif, lequel descend jusqu’à sa poitrine. Son ventre est jaune, peut-être blond, comme ses pattes, ses iris et le contour de ses paupières. C’est un coucou gris. Le gris-bleu varie pour une teinte spécifique nommée iceberg. Les plumes deviennent adamantines ou, considérant la couleur, glacées. Un coucou de givre. Au-delà de mon reflet dans la vitre, le poussin de givre s’en va vers le rebord du nid. Maladroitement, il écarte ses ailes hésitantes en regardant le sol qui l’attend s’il n’arrive pas à s’envoler avant.

(Je serais là.)

L’écho d’une promesse tenue. Sous une volonté qui n’est pas la sienne, l’oisillon saute et s’envole. Sa forme change alors. Le voilà plus rapace et auréolé de blizzard. Un petit phénix de givre. Frost Phoenix. Alors qu’il s’éloigne de son nid, je plonge la main et l’avant-bras dans la flaque d’eau. Lorsque je les en retire, je tiens dans la paume l’œuf abandonné. Relevant le visage vers toi, je te le présente, Jean.

« Ce jour-là, tu m’as contrôlé pour que je m’envole. Vas-tu le faire aujourd’hui pour que je ne le fasse pas ? Prends le temps de réfléchir à ta réponse. »

Je passe à celle qui se trouve à ton côté. Madame Darkhölme. Les larmes qui me coulent du visage tombent jusqu’à mon pantalon, formant à leur tour de nouvelles flaques. C’est vers celle que j’ai créé à ses pieds que je me penche.

Dans les ondes se trouve le réfectoire de l’Institut, tôt le matin. Une fois bleu fait face à trois formes adamantines. Adamantines face à la colère. Inamovibles face à la tempête. Debout, les bras le long du corps. Les visages hauts. Les regards détaillent Raven Darkhölme. Ils s’en vont jusqu’à ses mains, appuyées sur la table et appuyant sur la table. Endommageant celle-ci. Les regards soutiennent celui de Raven Darkhölme. Ils restent sur ses yeux tant que ceux-ci les fixent et un ou deux instants après qu’elle soit passé à la paire d’yeux suivante.

« Partez. Vous n’avez rien à faire ici. Vous n’en n’êtes pas digne. Vous n’êtes pas digne de notre confiance, vous n’êtes pas digne d’être un X-Men, vous n'êtes pas digne de l'affection que vous porte mon frère, vous n'êtes pas digne de vivre sous ce toit. Je ne veux plus vous voir ici ou vous croiser sur mon chemin. »

L’écho d’une promesse dissonante. Sous une impulsion de provocation, la forme bleue renverse la table et les petits déjeuners. Une conclusion ironique puis celle-ci hausse les épaules et quitte la pièce. Il n’est nul rire face au caprice de destruction. Nulle réaction, d’ailleurs. Seulement trois regards. Un instant de miroitement et les Cuckoos sont de nouveau humaines. Epaules, visages et regards se baissent. Larmes reviennent, même si elles ne coulent pas pour celle du centre. A nouveau, je plonge le bras dans la flaque. Cette fois, c’est la table renversée et imprimée des doigts de madame Darkhölme que j’extirpe et que je tends à celle-ci, l’objet tenant dans une paume.

« Pourquoi essayer de les ramener malgré cela ? Sommes-nous réellement une famille alors que vous ne les avez jamais ni protégées ni veillées ni acceptées ? Est-ce seulement une question de peur de ce qu’elles feraient, de ce que je ferais, sans votre supervision ? Sous celle de Père ? »

Je ne m’attarde pas. Derrière moi, l’oiseau est toujours plus grand et les voix comme les silhouettes fantomatiques m’accaparent toujours plus l’esprit. Cela étant, ça ne me ralenti pas. Je gère. J’ai l’impression que je pourrais discuter avec chaque individu. Partager chaque histoire. Anticiper ce qui pourrait être pour chacun, selon les éléments présents et les probabilités à venir, ainsi que d’imaginer ce qui ne pourrait pas être et ce qui pourrait avoir été. Certains m’ont déjà vu face à cette marée de tableaux mouvants, chacun représentant un futur proche possible, mais je n’ai moi-même jamais pu imaginer jusqu’où cela s’étendrait. Si la télépathie est l’espace, l’intelligence gestalt est le temps. L’humanité de l’Humanité est pleinement représentée mais ma connexion à elle est paradoxale. Plus je perçois les autres et plus je m’éloigne de moi. Pourtant, je n’approche pas à folie comme Charles et moi avions pu en discuter. Je réfléchis à cette situation comme à huit milliards d’autres alors que je passe à la troisième. Troisième personne. Troisième flaque.

L’intérieur d’une maison, chaque surface verticale ou horizontale se trouvant chargée de bibelots ou d’éléments religieux en rapport avec l’Hindouisme. Un canapé, aussi fatigué et défraichi que le reste. Deux jeunes femmes, Kali et moi, assises à regarder les tâches de moisissure au plafond. Main dans la main.

« Tu veux rester ici encore un petit moment ou retourner à la réalité ? »

L’écho d’une fuite qui a duré très longtemps. Le décor change instantanément, passant sous un pommier en fleur. Nous sommes le dos au tronc. Les mains se lâchent. Les tenues changent et le Chœur disparait. Trois Cuckoos en habit de travail accompagnent désormais une Kali en habit de sport, avec le grand maillot faisant le tour de son dos. Je plonge la main et c’est lui, encore lui, que je ramène. Il est cette fois en miniature.

« "Et je remarque aussi que son premier réflexe est de me déshabiller"… Nous avons toujours été doués pour nous mettre à nu. Merci. Merci pour me permettre de voir ce que je ne voyais pas. Et désolé. De ne pas t’aimer comme tu m’aimes. »

Mon visage larmoyant se pare d’une expression désolée. Aux confusions et au fait que Père a façonné mes composantes à son image, conséquemment qu’elles aiment comme lui, s’ajoute les expériences d’amour de toutes ces personnes autour de moi. Les vôtres mais également celles d’inconnus ignorants jusqu’à mon existence. L’amour n’est pas quelque chose que l’on définit. Que l’on comprend. C’est quelque chose que l’on ressent. Que l’on sait. Je suis désolée, Kali, et te souhaite de trouver la personne qui réussira à te rendre ton amour et ta loyauté.

Finalement, je me tourne vers le plus éloigné et le plus silencieux. Puis sa flaque.

Le noir. Le vide. L’énergie bleutée pâle traverse l’un et l’autre. Elle forme trois ovales et un cercle, lesquels forment quatre triangles. Une triquetra. Le triangle au centre voit la concentration d’énergie virer au blanc. Les trois autres sont cristallisés. Une triquetra au cœur blanc et aux extrémité extrémités cristallisées. Le cœur bat, tellement fort. Les ovales aussi. L’énergie blanche comme la bleuté pulsent. Seule la cristallisation reste inerte. Un homme s’approche. Plus jeune et plus chevelu, il porte une veste à fourrure sur une chemise d’hiver. Il pose sa main dans le cœur blanc et sur une épaule vêtue de vide, matérialisant le Chœur.

« Je vais t’aider. »

L’écho d’une promesse tenue. Sur les lunettes du Chœur, le reflet de Charles Xavier n’est plus seul. L’inconnu grand, perché, bleu, tout à la fois en train de faire rire ses deux camarades dans la cantine et de proposer son aide à ma composante dans la bibliothèque ; composante dont la curiosité, que je partage, m’amène à anticiper leur prochaine rencontre. Les deux camarades aussi ont cette double image, riant aux éclats devant le mutant diablotin et fascinant Phoebe, avec la chevelure rousse de l’une, et Céleste, avec la bouille de prince charmant de l’autre, pour le plus grand plaisir d’une Mindee qui fait la conversation. Tandis que le trentenaire apporte sa bouteille d’eau à son homologue féminin, mes trois composantes sont assises à une table et dessinent se nouveau lieu de vie comme elles aiment le faire : toutes sur une feuille A2. Puis Charles Xavier, chauve et handicapé, qui regarde tout cela au même titre que Charles Xavier, chevelu et en pleine santé ; l’écho du passé a pour reflet mes trois composantes se tenant derrière lui, prêtes à l’aider, tandis que sa forme astrale a toujours sa main sur l’épaule de celle du Chœur. Je plonge ma propre main dans le souvenir. J’en ressors la triquetra, miniature, puis la tend vers vous, Charles.

« "Je suis artificiel. Je suis créé par une évolution spécifique permise par l’Esprit-Ruche et la Télépathie. Je ne suis pas une personne. Je le sais." Mes composantes sont peut-être artificielles mais elles sont aussi humaines. Au sens noble du terme. »

Après avoir donné mon dernier présent, je ramène mes mains à mes jambes désormais couvertes d’autres flaques. Des balades et des joggings dans le parc, depuis trois Stepford derrière Charles ou à son côté alors qu’il fait face à une stèle dans le Jardin du Souvenir jusqu’à un accident de "lampadaire" durant un essai de course. Des repas au réfectoire, depuis des petits déjeuners plus ou moins réussi jusqu’aux francs échecs de céréales aux jus d’oranges suivi d’un attentat à l’omelette. Des marches forcées dans les escaliers afin d’essayer d’être au bureau du directeur avant le directeur, parfois avant de se rappeler qu’il était en vacances. Des explications sur comment classer les papiers de manière plus efficace avant de faire promettre que le directeur laisserait son assistante classer lesdits papiers : elle lui expliquait seulement pour qu’il s’y retrouve, sans quoi ça ne serait pas plus efficace. Des virées shoppings, notamment pour trouver des chaussures à talons parce qu’elles font peut-être mal aux pieds mais elles font de belles fesses, de belles jambes et du bruit quand on marche. Des chutes, aussi, même si Céleste n’a pas couru dans les couloirs. Du télépotin. Beaucoup de télépotin. Des crève-cœurs. Au gymnase. Dans le labyrinthe. Dans les chambres. Dans le parc, la nuit. Dans le réfectoire. Dans le World.

« Elles savaient aussi que, quoi qu’il arrive, elles devaient mourir aujourd’hui. Métaphoriquement parlant. »

Mon image se floute. Il est impossible de dire combien de mains essaient de sortir des miennes. Combien de visages grimacent comme s’ils vibraient autour du mien. Certains sont tristes. D’autres, une majorité, en peine. Certains sont en colère. Derrière moi, mon ombre aquilienne et givrée couvre l’entièreté du néant et vibre également.

« Je ne vais pas échouer. Pas encore. »

L’écho d’une anticipation qui s’est réalisée et se réalisera encore.

Deux milles deux cent quarante-six yeux s’ouvrent alors que mon illusion se brise. Mille cent dix-huit mains se collent sur les parois de verre qui les maintiennent prisonnières. Mus par les courants ainsi créés, leurs cheveux laissent clairement percevoir que tous mes corps regardent les quelques personnes présentes.

« Je vois ta tristesse Jean, déclare le corps de Céleste malgré les larmes, portant sa main libre à ta joue pour en caresser les larmes. Je ne t’abandonne pas. L’espace physique a toujours été superflu, pour nous. Nous continuerons de converser, il faudra juste convenir de cela par téléphone avant. Quand à se retrouver, les illusions nous suffiront. »

(Ce n’est pas un échec, Charles. Le poids du monde n’a pas à reposer sur vos épaules et je suis satisfait d’en partager un bout. Je pense que je les ressens tous. Tous les esprits du monde. Aurais-je le droit de glisser à la conscience de certain l’adresse de l’Institution, si vous pouvez faire quelque chose pour les aider ? Vous êtes un guérisseur et ne manquerez jamais de personnes à guérir. Quant à trouver mon aide, je serais ici. Toujours.)

« Madame Darkhölme, commence calmement le corps d’Esmé malgré les larmes et en posant sa seconde main, fermée autour de son badge, sur l’entrelac des deux vôtres, ne vivez pas dans la peur. Je tâcherai de ne pas me perdre dans mes pouvoirs et j’espère que vous réussirez un jour à vous retrouver dans les vôtres. »

Inutile de promettre. J’ignore si vous y accorderiez le moindre crédit et sans doute auriez-vous raison de ne pas le faire considérant l’état de mes précédentes promesses.

(Je comprends ton désaccord et te remercie de respecter mon choix, Kali. Je comprends aussi ta crainte. L’Arme Plus n’est pas l’Hydra mais les mensonges sont là. A défaut de pouvoir te donner de l’amour, n’hésite jamais à appeler si le besoin est présent. Si ton esprit reste ouvert, nous y continuerons le télépotin… comme d’essayer d’apprendre de nos ratés. Si nous avons réussi à courir sans nous rentrer dedans, nous pouvons tout réussir.)

« Dites-moi, Père, demande le corps de Sophie en regardant le responsable de tout cela, le tirant de sa posture d’observateur aussi impassible que possible. Si vous les aimez, comment pouvez-vous accepter qu’elles s’infligent cela ?

- Car ce n’est pas à propos de ce que l’on ressent. C’est à propos de ce que l’on est prêt à faire pour les autres.

- J’espère ne jamais pousser cette philosophie jusqu’à devenir ce que je veux combattre. Comment me stopperez-vous, lorsque ça sera le cas ?
»

Il plisse les yeux, cherchant où je veux en venir et le trouvant surement. Je lui rends son regard, malgré les larmes. Elles sont moins importantes grâce à mon détachement mais elles continuent d’être là. Elles continueront jusqu’à la fin de cette renaissance, selon mes anticipations. Il ne reste donc plus qu’à voir lesquels vont se réaliser.

« Aller, déclare Céleste, Mindee et Phoebe en écartant les bras, cette dernière à destination de madame Darkhölme. Ce n'est qu'un aurevoir, d'accord ? »



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Jean Grey
Jean Grey
The (Dark) Phoenix

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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyJeu 11 Mai - 19:19



[MISSION] Qu'est-ce qu'un coucou ?
01/11/24 AVEC LES X-MEN & LES CUCKOOS


« Obéissez à la voix intérieure - elle nous commande de donner de nous-mêmes et d'aider les autres. Tant que nous avons la capacité de donner, nous sommes vivants. » (K. Douglas)



Furibondes, les émotions viennent en cohorte frapper contre son cœur qui regrette amèrement d’avoir fait le voyage jusqu’à cet endroit sordide, au sein duquel elle commence à comprendre que leurs chemins sont sur le point de se séparer : dire au revoir, abandonner, lâcher la main si fermement tenue, se retourner et quitter le corps qu’on a tant aimé serré, la voix que l’on a adoré entendre, est une chose qu’elle ne sait pas faire, Jean. Elle n’aime jamais à moitié, et s’habitue bien rapidement à la présence de ceux qui composent son environnement, si bien qu’elle se montre incapable de s’en séparer, bien qu’elle n’ait jamais vraiment eu le choix.

Ses parents. Le Phoenix. Ororo. Scott. Kath’.
Et maintenant les Cuckoos.
Des amis.
Une famille.
Quelle différence ?

L’on pourrait croire qu’elle n’a pas bien retenu la leçon que vous lui avez enseigné : il faut parfois souffrir pour grandir, pour avancer, pour continuer. Souffrir pour apprendre qu’on ne peut retenir ceux qui veulent partir, apprendre qu’on peut continuer à vivre même quand l’autre n’est plus là. C’est un apprentissage douloureux, le plus douloureux de tous… Les larmes dévalent ses joues, et malgré sa volonté de les effacer en noyant ses phalanges contre sa peau humide, elles reviennent sans cesse, comme une rivière n’ayant jamais fini de couler.

Après la brève étreinte, la rousse s’est reculée d’un pas en ravalant difficilement sa salive, cherchant, tremblante, un regard réconfortant : c’est celui de Raven qu’elle croise en premier, puis celui de Kali, et enfin ses yeux effleurent la silhouette projetée de Charles, apparue face à Phoebe. Les cinq soeurs traversent le même état de douleur : elles pleurent et tremblent, puis saisissent leurs badges pour les observer. Ce que tu ressens pour l’Institut… c’est ce que l’on ressent… pour ici. Notre Monde. L’Institut… était un travail. Un accès à nos vocations… avant que l’on ne s’y sente de plus en plus mal.[/b] L’intérieur de ses sourcils se fronce tandis qu’elle hoche machinalement son menton de haut en bas, non pas pour acquiescer mais pour entendre : elle le sait. Elles lui ont déjà tenu ce discours, du temps où elles hésitaient à rejoindre le S.H.I.E.L.D.. L’information avait été partagée dans le secret de sa chambre et, déjà, lui était apparue comme gravement douloureux. D’ailleurs, elle s’y était opposée, déjà à l’époque… Néanmoins, elle l’entend, elle le comprend mais elle ne l’admet pas. Toujours pas. Jamais. Si les conditions avaient été différentes, si le World n’avait pas été un endroit aussi infâme et si les intentions de cet homme mort cébébralement n’était pas aussi discutables, alors peut-être aurait-elle pu l’admettre mais, non. Son visage, qui s’était hoché de haut en bas, se met subitement à osciller de gauche à droite face à Céleste et, retrouvant un peu de calme, elle renifle brièvement avant de reprendre la parole, sans la quitter des yeux : « ‘’On ne te laisse pas’’, c’est ce que vous aviez dit, en août, dans ma chambre. Quand je vous ai demandé si vous pouviez le chercher pour moi. Vous vous souvenez ? C’était une promesse. Vous aviez promis de rester. » Le souvenir lié à cette promesse se transmet, beau, chaud, réconfortant, lumineux. Leurs silhouettes apparaissent dans la chambre de Jean, dont le décor est flou : qu’importe, on devine que c’est l’été, et que le soleil descend lentement car la chambre est baignée d’une lueur orangée qui évoque la tendresse. Et leur voix surplombe le paysage : On ne te laisse pas avaient-elles dit. Jean, n’a pas oublié. L’amitié qui se créer, les sentiments qui se lient aussi rapidement que les esprits se nouent : entre elles, c’était instinctif, naturel. L’amitié, la vraie. La connexion des esprits, la tolérance, l’acceptation, la douceur. Ainsi, il n’y avait nullement des reproches dans sa voix, mais l’on pouvait aisément sentir que la tristesse et le chagrin commençaient à former une nervosité impatiente, presque coléreuse. Oh, comme elle regrettait d’être ici… Nous aurions dû rester chez nous, songeait-elle sans pouvoir s’en empêcher.

Mais c’est un tout autre souvenir que les Cuckoos offrent à ceux qu’elles s’apprêtent à quitter : elle a déjà croisé l’image qui se présente à eux, visage familier doté de lunettes permettant de plonger dans leur mémoire. Elle sait déjà quel souvenir va rejaillir de cette illusion…

Émue, bien que toujours affligée par la tristesse, elle presse ses lèvres l’une contre l’autre avant de s’avancer d’un pas, laissant le temps à sa bouche de se former d’un léger sourire, le mieux qu’elle puisse faire dans ces circonstances. Sa chambre, près de la fenêtre pour avoir vu sur le parc verdoyant, sur lequel le soleil vient étirer ses branches dorées en cette fin de journée : elle se souvient alors, avec une émotion certaine et un brin d’amusement, de l’organisation mise en place pour l’occupation du canapé. Mais c’est l’arbre, visible depuis la fenêtre, qui attire toute son attention. Dans le nid douillet, l’un des oeufs a éclot : le poussin de givre, étincelant de beauté, se tient au bord du nid sans oser s’envoler. Elle le répète, le mime avec ses lèvres, car elle se souvient l’avoir dit. Et elle l’a fait. Elle est présente aujourd’hui, quand bien même elle regrette la tournure des événements, quand bien même redoute-t-elle le temps des adieux…

Le petit poussin de givre s’envole, comme elle lui avait ordonné de le faire ; sitôt qu’il quitte le nid, une métamorphose s’opère pour qu’il devienne un phoenix de givre. Frost Phoenix. Elle récupère l’oeuf abandonné qu’on lui tend, et baisse aussitôt les yeux vers ce dernier, un peu incrédule. Ce jour-là, tu m’as contrôlé pour que je m’envole. Vas-tu le faire aujourd’hui pour que je ne le fasse pas ? Prends le temps de réfléchir à ta réponse. Un soupir s’extirpe de ses lèvres tandis qu’elle lève le menton sous la question qui lui est posée. Prends le temps de réfléchir à ta réponse. Elle fronce lentement ses sourcils sous la curiosité que cette phrase lui procure, ne sachant pas réellement pourquoi elle ressent une telle sensation d’étrangeté. L’illusion ayant l’apparence d’une Stepford s’éloigne, et la rousse baisse de nouveau les yeux vers l’oeuf qu’elle tient entre ses deux paumes ouvertes et légèrement courbées sur le côté, comme pour former un nid protecteur. Prendre son envol. Les abandonner. Les laisser.



En est-elle seulement capable ? Elle le pourrait, peut-être, si elle avait la certitude que c’est ce qu’il y a de mieux pour ses amies. Elle le pourrait, peut-être, si elle n’avait pas ce pressentiment étrange que quelque chose cloche. Elle l’a depuis le début. C’est un sentiment intangible, invisible et muet, mais qui persiste et grandit en son coeur comme un poison : quelque chose lui échappe, mais quoi ?

« Elles savaient aussi que, quoi qu’il arrive, elles devaient mourir aujourd’hui. Métaphoriquement parlant. » Mourir métaphoriquement parlant ? Qu’est-ce que cela veut dire, au juste ? Les sourcils toujours froncés, les lèvres pincées, elle lance un regard vers Charles, Raven et Kali avant de s’avancer d’un pas, considérant le décor de l’illusion durant un bref instant. L’image tressaillit, vibre peut-être sous les émotions qui perturbent sa stabilité : elle l’observe, silencieuse, en laissant l’écho d’un doute se former. L’illusion porte peut-être bien son nom. « Je ne vais pas échouer. Pas encore. » Elle ne perd pas de temps et rétorque, d’une voix forte : (Échouer à quoi ? )  L’écho de sa question se meurt lorsque l’illusion disparaît, et qu’ils se retrouvent alors sous les centaines de regards qui se posent sur eux : l’effroi atteint un paroxysme étonnant, mais jamais Jean ne recule. Elle a promis, elle est là, elle se maintient. Malgré la peur. Malgré la douleur. Malgré la tristesse.



« Je vois ta tristesse Jean. Je ne t’abandonne pas. L’espace physique a toujours été superflu, pour nous. Nous continuerons de converser, il faudra juste convenir de cela par téléphone avant. Quand à se retrouver, les illusions nous suffiront. » Les larmes, toujours présentes sur ses joues, bien que le flot ait été interrompu par les doutes et la méfiance, sont chassés par la main câline de Céleste ; sous ce contact inattendu, Jean frissonne et ferme les yeux quelques secondes, attendrit. C’est la première fois, peut-être, que l’une des soeurs initie un tel contact… D’ordinaire, elles sont même réfractaire au fait de lui tenir le bras… Les yeux fermés, appréciant néanmoins cet élan, elle ne peut s’empêcher de se questionner : cherchez-t-on à l’attendrir pour précipiter l’acceptation de la séparation ?

Les battements de son coeur s’accélèrent alors qu’elle comprend que les adieux sont prononcés : est-ce le moment de partir ? Kali, s’y refuse. Jean l’entend dans ses pensées. Il ne faut pas partir tout de suite, elle a raison. Elle se méfie du père, elle a raison aussi. Jean ne peut qu’approuver les deux mentions de la rouquine, et tend un regard complice vers elle tout en déglutissant avec difficulté, n’ayant point l’esprit tranquille.

Il y a quelque chose… Quoi ?

Les Cuckoos désiraient avant tout des réponses, retrouver leurs soeurs, connaître leurs origines. Ne pas rester ici. Ne pas rester avec lui. Elles redoutaient de venir ici. Elles voulaient renaître. Comment les choses ont-elles pu changer à ce point, en une fraction de seconde à peine ? Qu’est-ce qui a motivé leur choix, aussi incompréhensible puisse-t-il être ?

Lentement, ses yeux humides dérivent vers les Cuckoos-éprouvettes, et elle repense à la réaction de celles qui sont bien éveillées ; pourquoi n’ont-elles pas été choquées outre mesure ? Pourquoi n’ont-elles pas hurlé contre leur père ? Pourquoi ne s’insurgent-elles pas du sort qu’on a choisi pour elles ? Désormais, elles ont le choix. Elles peuvent revenir. Les Cinq. Pourquoi ne reviennent-elles pas ?



Les larmes. La douleur. Mais pas que.

La mièvrerie. Pour endormir. Pour adoucir.

C’est une supercherie affective.



Dans le tourment de ses pensées qui dévoilent une méfiance et un soupçon enfin révélé, les yeux de Jean glissent sur l’homme qui tient le rôle de père : Sublime. Les mots de Kali tournent dans sa tête, comme si une part de vérité s’y trouvait. Et si. Et si c’était lui ? Il est mort cérébralement, certes, mais s’il est capable de se mouvoir, de parler et de vivre comme si de rien n’était, en quoi l’utilisation de pouvoirs serait surprenant ?



Les mots prononcés par les Cuckoos sont beaux, enjolivés de douceur, de promesse, de bienveillance, mais ce n’est que pour attendrir, pour endormir, pour aveugler. Elle n’est aucun des trois. C’est un piège. Il est là, le vrai piège, depuis le début.



Alors que les larmes s’estompent et cessent de couler sur ses joues, l’expression de son visage change peu à peu : ses lèvres tremblent discrètement sous la nervosité tandis que la peau de son visage, partant de ses joues et de sa mâchoire, ainsi que du milieu de son front, commence à être lézardée de fissures dorées, comme des flammes prêtent à jaillir de son corps. Ce n’est qu’un au revoir, disent les trois. « Non. » Le ton est ferme, impassible, presque autant que le regard qui est braqué sur Sublime : elle le soupçonne, lui, d’être à l’origine de cette manipulation. Qui d’autre ?

« Ce sont seulement les corps qui parlent… » Dit-elle d’une voix plus calme et basse comme s’il s’agissait d’une évidence à laquelle elle avait enfin accès, tandis que son regard revient sur les Cuckoos pour appuyer ses dires. Elle est la seule à comprendre où elle veut en venir ? Qu’importe. Elle est persuadée que ses amies sont contrôlées par une volonté autre que la leur, et elle est bien décidée à déloger cette main qui les manie comme des pantins, leur imposant des sentiments et des choix qui ne seraient peut-être pas les leur. Et puisque Sublime est hors d’atteinte, il ne lui reste qu’une solution…
« Je suis désolée… » Murmure-t-elle par avance avec une pointe de douceur dans la voix, avant que ses yeux ne prennent une teinte furieusement dorée, faisant disparaître l’azur de son regard sitôt que son esprit appose une tentative de contrôle pour créer une résistance à celui déjà mis en place.

Les dents serrées et les lèvres légèrement entrouvertes, elle lève légèrement le menton tout en sachant à présent qu’elle avait raison… Mais ne se trompe-t-elle pas d’ennemi ?



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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Mystique
Raven Darkhölme
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyJeu 18 Mai - 18:45

Qu'est ce qu'un coucou ?

Tout se brouille et tout s’embrouille. Une vision des visions nous sont offertes et elles me déplaisent. Je n’ai pas besoin de revivre cet instant où vous aviez profané mon esprit, ou du moins, le moment où je m’en étais personnellement rendu compte.

Nos mains se lâchent Esmée. Et bien que je ne sois pas fan du contact physique, tout comme vous, je n’ai pas ressenti le dégout et la colère que je pouvais avoir envers tes sœurs ainées. Peut-être que … Non, vous n’êtes qu’une seule et unique personne du moins dans votre esprit. A moins que … Que je ne me trompe. Je ne comprends pas tout ce qui se déroule sous mes yeux, ou plutôt dans mon esprit.

Je respire. Profondément. Je ne sers pas à grand-chose. Je ne peux feindre d’aimer des personnes. Mais au moins maintenant j’ai l’esprit clair. Je garde tout de même dans un coin de ma tête le sac à dos et son précieux contenu. Qui sait nous pourrions en avoir besoin.

Surtout lorsque l’illusion se brise. Des yeux. Ils sont ouverts. Ils sont tous ouverts. Respire. Calme toi, ne panique pas. Charles. La cabane. Les draps. Les oreillers. Les couettes. Les couvertures. L’histoire. Le point d’équilibre parfait.

L’une d’elle, s’adresse à moi, Esmée ou Sophie, je l’ignore mais c’est l’une des plus jeunes.

Vivre dans la peur ? La peur de moi-même oui, peut-être. La peur des autres. La peur viscérale d’être seule et abandonnée par les gens que j’aime. Alors je préfère abandonner.

- Même si vous êtes cinq, vous serez toujours seules. Abandonner ou être abandonnée ? C’est l’histoire de nos vies. Je comprends que vous souhaitiez être ensemble, entre sœurs. Mais vous ne pouvez rester ici. Cet endroit …

Mon regard se tourne sur les milliers de clones alors que je déglutis avec difficulté.

- Trouvez un autre endroit, si ce n’est pas l’Institut très bien, mais vous ne pouvez pas rester ici avec lui.

Mes sourcils se froncent quand je repose un regard dur et froid comme la mort sur celui qui se dit être votre père.

Jean. Elle a compris quelque chose qui planait dans mon esprit depuis un petit moment. Depuis que j’avais croisé le regard mort de cet homme. Celui du Phoenix lui apparait. Arriverait-elle …. ? Oui. Elle a balayé Apocalypse de ce monde, cette chose n’est rien. Si il n’a plus de corps, il meurt. Détruire son corps ? Mes yeux se plissent et je recule d’un pas pour venir me placer derrière Jean, aux côtés de Kali. Mieux vaut ne pas se trouver dans les parages lorsque le Phoenix sort de son nid. Lui aussi, oiseau, comme les quintuplés.

Il est temps de prendre votre envol mes oisillons.
lumos maxima


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"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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Kali Herrera
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyDim 21 Mai - 2:06



Qu'est-ce qu'un Coucou ?
ft. Stepford Cuckoos & Raven & Jean & Charles




Respirer devenait laborieux. Le souffle de Kali commençait à devenir irrégulier et ses yeux s'embuaient. Tout aurait été bien plus facile si la mission avait consisté en l'assassinat de leur père. Elle n'était pas prête à parler de ses sentiments - parler, c'était mettre un pied de plus dans le néant.

Quelque chose vint la distraire, un geste en apparence anodin de la part des Cuckoos. Dans le reflet de la cage de verre en face d'elle, Kali put voir les cinq sœurs enlever leurs badges. Était-ce là une distanciation avec le World ? Un geste symbolique ? Il était encore trop tôt pour le dire.

La question résonnant dans son esprit la surprit, mais pas autant que celle de Sophie. Devait-elle comprendre que toutes désiraient partir au point d'envisager un sacrifice ? Enfin, Sophie l'envisageait. Elle aurait aimé mieux la connaitre.

Regardant la Cuckoo atrophiée en face d'elle, la jeune mutante répondit à la question qui lui avait été posée :

- C'est parce que je suis plus que la forme que l'on m'a donné, plus que les objectifs que l'on m'a fixé. Je suis une volonté inflexible.


Sa tête tourna partiellement pour observer celle qui avait posé la question, révélant un œil brûlant de détermination et embué par des larmes qui commençaient à se former. C'était le problème ironique d'avoir une volonté forte comme la sienne : si elle n'était pas dirigée vers un objectif possible ou simplement pas dirigée du tout, cela l'amenait rapidement à l'auto-destruction.

Lorsque son regard revint en direction du cylindre face à elle, elle put observer un spasme qui ressemblait à un frisson de la part de la Cuckoo éprouvette. Dans les autres cylindres alentours, le même mouvement était répété. Simultané. Avec un pincement au cœur, Kali se retourna. Elle ne savait pas exactement ce qui allait se passer, mais quelqu'un de très important était de retour et elle ne pouvait pas l'ignorer.

C'est pourtant avec soulagement qu'elle accueillit le flocon et son monde illusoire. Être loin de ce lieu ou elle n'était qu'entourée de souffrance l'aiderait - la présence du Chœur aussi.

Kali observa dans un premier temps le souvenir, sans le reconnaitre. Ce n'était pas le sien, mais celui de Jean et elle n'en avait pas entendu parler. Les enjeux de celui-ci lui échappèrent, notamment parce qu'elle appréhendait déjà le sien - elle se doutait que le choix de quatre larmes n'était pas innocent. Ce ne fut d'ailleurs qu'à ce moment là qu'elle s'attarda sur la présence de Charles. Elle avait remarqué son apparition un peu plus tôt, mais obnubilée par la situation actuelle, elle n'y avait pas réellement prêté attention. Il était méconnaissable pour elle, debout, avec des vêtements moins formels que d'habitude et surtout... beaucoup moins chauve.

Malheureusement, cette présence insolite ne sut pas la distraire de ce qui allait suivre. Parce qu'elle reconnaissait ce souvenir, non pas pour l'avoir vécu, mais pour en avoir parlé. Les Cuckoos ne lui avaient manifestement pas tout dit sur l'évènement et Kali ne put s'empêcher de ressentir une vive pointe de colère devant le traitement injuste qu'avait reçu les trois sœurs. Ce fut sans surprise qu'elle se retrouva du côté de ces dernières dans ce qu'elles avaient à dire devant la pertinence de la notion de "famille".

Mais la colère disparut bien vite. C'était son tour.

Bien qu'elle s'attendit au souvenir sous le pommier, ce fut celui du canapé qui se présenta à elle dans un premier temps. Kali se surprit à penser que le Chœur lui avait manqué et ressentit une forte envie de lui tenir la main à nouveau. Bien malgré elle, la jeune mutante s'en abstint.

Au discours de ce dernier, l'ombre d'un sourire passa sur son visage et, malgré les larmes qu'elle semblait retenir, elle répondit d'une voix ferme :

- Merci pour ton aide à toi aussi. Je sais que tu le devines, mais je ne leur en veux pas.

Elle espérait vraiment pouvoir repasser du temps avec lui un jour.

Encore trop chamboulée par le souvenir montré et la présence du Chœur, Kali ne prêta pas attention à celui de Charles, restant encore un peu plus dans son petit monde, le souvenir du maillot tournant toujours dans son esprit.

Mais quelque chose la tira brutalement de sa mémoire.

Un commentaire fait par le Chœur. Mourir ? Même métaphoriquement parlant, le terme était fort. Trop pour un simple au revoir. Ses larmes commencèrent à refluer, pour laisser place à une tension inédite. Quelque chose n'allait pas. Pas échouer ? Qu'avait-il bien pu échouer, alors qu'il n'était que si peu utilisé ?

L'illusion se brisa et le regard de Kali vint se poser dans un premier temps sur les Cuckoos avant d'être attiré par un geste simultané. Ces mains sur les parois de verre lui évoquaient un appel à l'aide. Mais que pouvait-elle faire ?

Et aussi brusquement que l'illusion s'était brisée, les adieux commencèrent. Un début de panique s'empara d'elle. C'était trop rapide. Elle ne pouvait pas... Un soupçon de confusion s'ajouta à son angoisse. Pourquoi avait-elle le sentiment que chaque discours était exactement ce que la personne aurait aimé entendre ?

Il y eut néanmoins une exception notable. Sublime. Et là encore, un commentaire de Sophie. Le géniteur semblait pour la première fois désarçonné depuis qu'ils étaient rentrés dans le World et les paroles de la Cuckoo avait des soupçons de rébellion.

Décidant de ne plus garder ces pensées pour elle-même, Kali fit passer un message de groupe.

- Professeur, est-ce que vous pouvez transmettre ça à seulement Jean et Raven ?


Elle n'attendit pas de réponse et exposa directement sa vision des choses :

- Quelque chose ne va pas avec les Cuckoos. On dirait qu'elles luttent pour partir et pourtant, elles nous offrent un discours fait sur mesure, sans rancœur. Même les clones dans les tubes semblent vouloir s'échapper. Le Choeur parle de mourir et d'échec, Sophie semble vouloir se sacrifier pour les autres quand elle ne menace pas son père et elles nous offrent un câlin maintenant ? Elles ne sont pas elles-mêmes.

Le désespoir se mêlait à son accent texan et sa voix prenait des trémolos inhabituels.

Malgré son angoisse, Kali resta ferme dans ses convictions. Elle ignora le câlin des Cuckoos en se contentant de les fixer, attendant une réaction de ses collègues.

Raven choisit dans un premier temps de refaire appel à l'argument de la famille, mais cette fois-ci en le teintant d'un choix. Tout sauf ici.

La réponse de Jean semblait plus radicale, plus en phase avec ses propres pensées.  "Seulement les corps qui parlent". C'était son sentiment, bien que la mutante rousse semblait avoir une autre idée en tête.

Dès lors qu'elle la vit utiliser son pouvoir, Kali se tint prête à utiliser le sien. Son objectif était de protéger Jean, quoiqu'elle vint d'entreprendre. C'était probablement dérisoire dans un combat de télépathes, qui plus est aussi puissant que Jean et les Cuckoos, mais elle se devait de faire sa part, indépendamment de son importance.




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I need relief, a failure's coming on
Just breathe in deep, it's taking far too long
I need relief, this weakness carries on
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Charles Xavier
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? [Terminé] [Mission] Qu'est-ce qu'un coucou ? - Page 4 EmptyDim 28 Mai - 22:28




Qu'est-ce qu'un coucou ?


Les sœurs Cuckoos, Jean, Raven, Kali et Charles


Les paroles d'amour des X-Men et leurs remarques sur Sublime font douter les Cuckoos. Leur père les aime-t-il vraiment ? Qu'est-ce que l'amour ? Qu'est-ce que la famille ? Qu'est-ce que l'amitié ? Des notions qu'elles semblent avoir bien du mal à définir. Quant à la perspective de rester sous la domination de leur père, elles l'acceptent car elles estiment que c'est leur place. Que c'est ainsi qu'elles pourront protéger le monde. Le protéger, ou le contrôler ? La limite peut être très fine, pour un télépathe. Charles le sait bien. Elles le savent aussi.

Les pensées de Phoebe, lorsque Charles apparaît dans le cercle et la regarde, se portent sur le souvenir de leur première rencontre, puis sur leur échange dans le jardin du souvenir. Est-il prêt à les laisser partir ? Cela va bien au-delà d'employées perdues. Si elles ne veulent pas rester à l'Institut, il ne les forcera pas à rester. Ce n'est absolument pas dans sa façon d'envisager les choses. Mais… Mais. La méthode du World lui déplait fortement. Cet endroit lui fait peur. Cet homme, cette… créature… l'inquiète au plus haut point. D'autant qu'il n'a aucun moyen de la contrôler. Humm. Encore une question de contrôle.

Les cinq sœurs retirent leurs badges avec leurs numéros, les observent, les yeux embués de larmes. Puis chacune répond à son interlocuteur. Charles ne prête pas une trop grande attention à ce qui est dit aux autres, cela ne le concerne pas. Il entend, néanmoins, qu'elles se sentaient de plus en plus mal à l'Institut, et cela le désole. Une impression d'avoir échoué, qu'il a déjà ressentie par le passé. Les pensées de Phoebe à son égard sont tellement inattendues qu'elles lui arrachent néanmoins un bref rire. Mais elle pense aussi, et cela l'attriste davantage, qu'ils se sont déjà tout dit. N'a-t-il vraiment plus rien à leur apporter ?

La question de Sophie à leur père est surprenante. Accepterait-elle réellement d'être séparée de ses sœurs ? Les autres ne l'envisagent pas, en tout cas, vu le regard furieux qu'elles lui adressent. La réponse de Sublime questionne Charles. "Tu ne serais pas capable de focaliser le Chœur"... Qui le pourrait ? Qui le fait, lorsque c'est nécessaire ? En a-t-il le pouvoir ? Une telle arme ne peut exister sans moyen de contrôle. Si l'OTAN pense que Sublime peut contrôler le Chœur, et que l'OTAN peut contrôler Sublime - ce qui est probablement faux - alors la validation de ce projet prendrait sens. Cette idée donne néanmoins des frissons à Charles.

Le Chœur, justement, s'éveille. Charles avait déjà eu l'occasion de converser avec lui, lorsqu'il n'était formé que de trois consciences, et déjà son activité cérébrale équivalait à celle de neuf personnes. A cinq, cela équivaudrait à vingt-cinq personnes. A plus de mille… Le calcul précis lui aurait demandé quelques instants de réflexion, mais en tout cas cela dépasse le million, leur conférant une puissance phénoménale. La quantité d'informations à traiter est effarante. La projection télépathique de Charles grésille, comme une télévision dont la réception est mauvaise. Le télépathe est pris de vertiges.

Charles ne peut avoir qu'une analyse limitée de ce qui se passe concrètement. Quatre flocons qui sont soufflés dans leur direction, puis le World disparaît. Face à eux, le Chœur, matérialisé illusoirement, à la fois mille et une. Le retour de la triquetra. Quatre larmes recueillies, qui se transforment en flaques, dans lesquelles surgissent des souvenirs. Echos et reflets.

Charles se désintéresse vite du premier souvenir lorsqu'il constate qu'il concerne Jean. Au-delà de sa volonté de ne pas assister à un moment de vie qui n'est pas pour lui, il se doit surtout de faire le tri dans la quantité astronomique d'informations qu'il reçoit. Même chose pour Raven. Même chose pour Kali. Il entend de très loin leurs voix, et ne pourra reconstituer précisément ces instants que plus tard, lorsque son esprit sera au calme.

Il tâche néanmoins de se concentrer sur la flaque qui lui correspond. Il veut entendre ce qu'Elle a, finalement, à lui dire. Il avait promis de L'aider. Elle considère qu'il a tenu cette promesse. Elle reprend un discours qu'il lui avait tenu, et qu'Elle a fini par s'approprier. Et pourtant. Charles observe la triquetra qu'il tient désormais dans la paume de sa main. Il songe que ce symbole ne représente plus les Cuckoos. Il n'aurait jamais dû les représenter. Leur vie à trois n'aurait pas dû être. Et pourtant la triquetra est là.

Puis une myriade de souvenirs apparaît, tous liés à la vie des Cuckoos à l'Institut. Cela ressemble à ces rétrospectives que l'on peut faire en fin d'année scolaire, lorsque revoir tous ces bons moments permet d'atténuer la douleur de la séparation. La nostalgie est un doux sentiment, bien plus acceptable que le deuil.
Elle parle justement de mourir. Métaphoriquement. Elle ne veut pas échouer. Les vertiges de Charles ne lui permettent pas de comprendre exactement le sens de ces paroles, mais il pressent qu'elles n'augurent rien de bon.

L'illusion disparaît, et toutes les Cuckoos fixent les membres de l'Institut. Elles posent toutes une main sur la paroi de verre de leurs cages. Céleste caresse la joue de Jean. Esmée pose sa main sur celle de Raven. Les Cuckoos ont pourtant toujours été très réfractaires à tout contact physique. Le Chœur promet de garder le contact, de continuer à aider. Elle affirme que Charles n'a pas échoué. Que les Cuckoos pourront toujours discuter avec Jean et Kali. Tente de rassurer Raven. Elle leur dit ce qu'ils ont besoin d'entendre, agissent comme ils aimeraient qu'elles agissent pour une séparation en douceur. Acceptable.

Puis une nouvelle question est posée à Sublime. Ce n'est pas à propos de ce que l'on ressent. Il évoque un sacrifice, à mots couverts. Une abnégation. Une philanthropie. Il ne répond pas à la question suivante. Comment La stoppera-t-il ? Charles repense alors à l'hypothèse qu'il s'était formulé à lui-même concernant le contrôle des Cuckoos. Puis les trois sœurs, celles que les filles connaissent le plus, écartent les bras, comme pour leur faire un câlin d'adieu. Elles ne sont pas tactiles. Elles ne sont pas…

Elles ne sont pas elles-mêmes. Elles sont d'ors-et-déjà sous le contrôle d'autre chose, probablement de Sublime. Charles tourne le regard vers les autres, se demandant s'il est le seul à se rendre compte que quelque chose ne va pas dans l'attitude des Cuckoos. Et non, il n'est pas le seul. Kali lui demande de passer un message à Jean et Raven, ce qu'il fait volontiers, tant il est d'accord avec elle. Elle utilise d'ailleurs des mots auxquels il a songé lui-même.

En effet, quelque chose ne va pas. Jean l'a compris également. La façon dont elle le formule permet d'ailleurs à Charles d'y voir plus clair. "Ce sont seulement les corps qui parlent"... Oui, c'est cela. Il profite du nouveau canal de discussion sans les Cuckoos pour enchérir sur ce qu'a transmis Kali, et sur ce qu'a dit Jean à haute voix.


« Leurs actions viennent du corps et non de l'esprit. Mais elles n'ont pas conscience que ce ne sont pas elles qui agissent. Le niveau de contrôle exercé sur le Chœur permet à son cerveau d'être convaincu que c'est lui qui a décidé de ses actes. »

Il n'est pas certain de la clarté de cette explication, mais qu'importe. L'essentiel à retenir est que les Cuckoos sont sous l'effet d'un contrôle extérieur dont elles ne parviennent pas à avoir réellement conscience. Il faut donc leur en faire prendre conscience. C'est sans doute ce que s'apprête à faire Jean, dont la peau est parcourue de fissures lumineuses et dont les yeux se teintent d'une lueur dorée. La puissance du Phoenix…

Raven a le bon réflexe en se plaçant derrière Jean. Kali a le bon réflexe en se tenant prête à protéger Jean, notamment d'une potentielle attaque de Sublime. Quant à Charles, il envisage une autre manière de soutenir Jean. Les Cuckoos peuvent aisément se prémunir d'un contrôle télépathique, il leur suffit de passer sous forme adamantine. Comme ce sont leurs corps et non leurs esprits qui sont contrôlés, cela n'annulerait pas le contrôle actuel mais empêcherait celui du Phoenix. Alors le télépathe concentre son pouvoir sur le cerveau des Cuckoos, pour bloquer leur capacité à changer de forme.


« Tiens bon, Jean. Je les empêche de se transformer. »

L'épreuve va être éprouvante pour les deux télépathes, et particulièrement douloureuse pour les Cuckoos. Mais si Jean parvient à leur faire prendre conscience du contrôle exercé sur leurs corps… Si elles comprennent enfin pourquoi elles sont habitées par des sentiments si contradictoires… Raven a raison : elles ne peuvent pas rester ici, elles ne peuvent pas rester avec Sublime. Elles doivent avoir leur libre-arbitre. On en revient encore et toujours à la même chose :  la notion de contrôle.

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