Au centre, C2 rouge a les bras sont croisés. A droite, C5 bleu a la main gauche enserrant le bras droit. A gauche, C3 vert appuie ses mains l’une contre l’autre. Entre nous, notre dessin s’est rétracté comme un insecte mourant. Mort.
On voit ton sourire, Jean. On essaie de te sourire en retour.
On voit ton regard, Jean. On le suit.
On entend votre souhait, madame Darkhölme. Il est déjà exhaussé.
On entend votre explication, madame Darkhölme. D’avoir assisté monsieur McCoy, Céleste dispose de quelques connaissances des modifications apportées au Lockheed SR-71 qui sert de véhicule aux X-Men.
On vous regarde partir, madame Darkhölme, en prenant le cadavre de nos souvenirs avec vous.
On entend tes questions, Kali, et on ne sait si on peut y répondre. Cela aurait dû être le travail de Mystique, si elle était leader de cette équipe. Malgré la déférence de Jean, cela ne sera pas le cas. Devra-t-on le faire ? On n’en est pas capables. Pas avec le mal que tout cela nous provoque. Le Professeur a confirmé que nos sœurs sont au World. Que Père est au World. Difficiles d’être objectives dans ces conditions. Sauf si l’on cesse d’être nous.
« Si vos sœurs s'avèrent hostiles, quelle est la procédure à suivre ? »
Trois gorges se serrent. Les mains au bout des bras croisés serrent les poings. La main sur le bras remonte jusqu’à l’épaule. Les mains jointes appuient un peu plus fort l’une contre l’autre. Si l’on n’arrive pas à déglutir, on tâche de répondre cette fois.
« Elles sont deux, nous sommes trois, répond-t-on alors que l’abîme s’empare de nos prunelles et de nos cuisses. Peut-être seront-elles mieux entrainées… mais nous avons l’avantage. »
Je ne veux pas y aller, insiste Céleste qui ne peut pas imaginer que la situation puisse arriver. On prendra les formes adamantines, insiste Phoebe qui ne peut pas imaginer que la situation puisse arriver. Personne ne veut y aller, insiste Mindee qui ne peut pas imaginer que la situation puisse arriver.
Nos sœurs. Si on n’arrive pas à les raisonner, on est les plus à même d’essayer de les stopper. Après Jean. Cependant, on ne peut pas demander cela à notre amie. On doit y arriver nous.
« Nous continuerons cette conversation durant le vol. Ainsi tous auront les mêmes informations. »
On acquiesce à trois, sobrement. Alors qu’on s’apprête à partir, on remarque que le Professeur retient Kali. L’explication ne tarde pas à venir et elle nous fait sourire, même si on n’est pas certaines de quoi dire.
Bienvenue dans l’équipe est hors de propos, considère Céleste. Elle te va bien, considère Phoebe. Tout le monde tente de changer tes fringues, considère Mindee.
On se tait.
On acquiesce simplement à destination de Kali, en accord avec la protection supplémentaire, puis on reprend notre marche. On se souvient comment aller au X-Jet, même si on préfère suivre Jean pour le faire. Après Charles, elle est sans doute celle qui a le plus de chance d’être leader de cette équipe.
On grimpe en silence dans la longue soute du Lockheed. Sa rampe est encadrée de deux rangées de six sièges strapontins adossés aux parois. Devant elle, un premier espace de rangement contient une demi-douzaine de casier puis finalement le cockpit. Six nouvelles places, dont le pilote et le copilote ; les seules d’origine. Nous sommes sept. Heureusement, monsieur Xavier a toujours son siège avec lui.
Monsieur qui reprend la parole pour reprendre le briefing. Nous avons le temps du trajet pour le parfaire, ce qui signifie… on se concentre un instant. Considérant la vitesse maximale de 3,540km/h à 24.000m d’altitude du Lockheed SR-71A et la distance de 5.455,55km entre l’Institut Xavier et le World, on a pour 1,54h soit 92min environ. Inutile de calculer plus précisément, puisqu’on ignore le temps qu’il faudra pour atteindre l’altitude idéale et que notre objectif est de finir le briefing. Heureusement que le X-Jet ne fonctionne pas au fioul, sans quoi sa limite de distance avant de devoir être rechargé serait de 5.230km. Sans être aussi avancé que les réacteurs Arc, le réacteur Tokamak de monsieur McCoy fonctionne, ce qui est déjà inédit, et peut alimenter le X-Jet sans pour autant faire 29m de haut pour 28m de diamètre et 23.000t comme celui que tente de construire l’ITER. Après, il faut éviter de faire exploser le X-Jet… sinon on se retrouve avec une détonation à fusion nucléaire sur les bras. Pire qu’Hiroshima et Nagasaki, quoi.
Nan mais je pense ça, je ne pense rien, souffle Céleste qui n’attend aucun remerciement pour la diversion technique qu’elle a fait. On se concentre donc, souffle Phoebe qui ne donne aucun remerciement. C’est parti, souffle Mindee qui donne un remerciement.
« Nos préconisations vont à un vol stationnaire au-dessus de la cible, commence-t-on à trois avant de faire une seconde de silence ; le temps que Céleste la ferme mentalement à propos du fait que monsieur McCoy ait installé des propulseurs verticaux permettant le vol stationnaire.
- Professeur, reprend celle du centre en regardant son supérieur, pourrez-vous rester à l’intérieur du Jet et nous accompagnez sous forme astrale ? Vous feriez la coordination mentale. S’il y a confrontation, vous devrez faire le contrôle du terrain ; probablement via contrôle mental.
- Phoenix, continue celle de droite en regardant son amie, pourras-tu te charger du soutien télékinétique de l’équipe ? Tu dois pouvoir nous faire léviter du jet jusqu’au sol puis assurer nos sécurités contre les tirs via champ de force.
- Kali, poursuit celle de gauche en regardant ce qui reste de son amie, si l’on en vient au combat, pourras-tu t’occuper des éventuels systèmes automatisés ? Qu’il s’agisse de tes couteaux ou de directement les endommager par télékinésie. »
On s’arrête alors que nos trois regards se tournent vers Mystique. On n’est pas certaines de quoi lui dire et on craint qu’elle ne fasse l’exact inverse, comme avec la destruction de la table pour quelques instants de satisfaction puérile. Sauf que cette fois, elle pourrait détruire plus que du matériel. Elle pourrait reverser dans le terrorisme. Cela étant, on sera tous qualifiés ainsi si confrontation il y a. De plus, on ne la pense pas capable de tout saboter juste pour le plaisir. Pas considérant le mal que cela fera à son frère, sa nièce adoptive et Kali.
« Mystique, déclare-t-on à trois, pourriez-vous assurer votre rôle de leader de terrain ? Laissez-nous la diplomatie mais, si nous échouons, évaluez la situation et modifiez rôles ou tactiques selon les besoins. »
Madame Darkhölme serait-elle capable d’ordonner deux ou trois centaines de viols mentaux sur les employés du World ? Le Professeur, le Phoenix et le Chœur en sont capables. C’est un choix que nous considérons plus moral que de massacrer tout le monde.
« Nous seront en renfort sur les différents rôles, conclue-t-on à trois. Sans parler de la coordination, nous pouvons neutraliser télépathiquement comme le Professeur. Nous pouvons également protéger avec les formes adamantines, puisque vous êtes trois. Quant à casser du matériel ou réévaluer la situation… »
On ne s’inquiète pas trop pour la destruction de matériel. En revanche, on s’attend à devoir profondément se taire et obéir même si Mystique fait des erreurs tactiques. Il est improbable qu’elle fasse la distinction entre Leader et Strater, entre meneur et stratège, mais on est confiantes que le Professeur saura prendre les bonnes idées qu’il trouverait dans nos cerveaux pour les faire suivre à sa sœur.
« En conclusion, nous préconisons une approche pacifiste mais prudente. Stabilisation du Jet au-dessus du complexe. Déploiement aérien par télékinésie et protection télékinétique. Diplomatie d’abord. Quels sont vos avis ? »
« Obéissez à la voix intérieure - elle nous commande de donner de nous-mêmes et d'aider les autres. Tant que nous avons la capacité de donner, nous sommes vivants. » (K. Douglas)
« Je ne souhaite avoir d’informations télépathiques de votre part qu’en cas d’extrême urgence. » Vraiment ? Heurtée par la réaction indélicate de son mentor, la rousse avait fermé les yeux quelques secondes en prenant une fine inspiration, se disant tout bas que ce n’est vraiment pas le moment de mettre en avant de quelconques querelles personnelles, largement insignifiantes en cet instant. « Charles, Jean, vous pourrez me contacter sans problème. » La rousse est loin d’approuver la réaction de Raven, mais elle n’en dit rien. Si quelqu’un doit réagir, c’est Charles mais, comme il passe sous silence son attitude, elle se contente de passer la pointe de sa langue sur ses dents blanches tout en baissant légèrement le menton, avant de le redresser pour adresser un sourire complice, aussi tendre et chaleureux que possible, à ses trois amies. Qu’est-ce qu’un sourire suave perdu au milieu d’une tempête rouée d’angoisses ? Pas grand chose elle s’en doute, mais c’est le mieux qu’elle puisse faire pour l’instant.
Le point positif est que Charles a affirmé que les soeurs et le père des Cuckoos sont toujours là-bas, ce qui doit être à la fois un soulagement et une appréhension de plus pour celles-ci. Il est ainsi certain qu’elles retrouveront leurs soeurs aujourd’hui, bien que l’issue de ces retrouvailles ne puisse être anticipée. Il faut être optimiste. Partir défaitiste n’aidera point leur quête. « Si vos sœurs s'avèrent hostiles, quelle est la procédure à suivre ? » La question est rude pour les Cuckoos, Jean le sent et le sait, mais nécessaire. Elle courbe ses sourcils avec compassion tout en mordant dans le coeur de sa lèvre, sans les quitter des yeux, imaginant sans nul doute qu’il s’agit là d’un soutien visuel apaisant leur inquiétude et leur chagrin. Il n’en est rien, elle le sait, mais elle ne sait en revanche pas comment agir pour les soutenir au mieux. Néanmoins, c’est avec une grande lucidité et une dignité tout aussi importante qu’elles répondent : elles auront l’avantage puisqu’elles sont en supériorité numérique. Il faut espérer qu’il n’y ait pas besoin d’en arriver là.
Puisque Raven est partie la première dans le jet, tous l’imitent pour la rejoindre afin de poursuivre le briefing, pendant que Charles s’attarde auprès de Kali dans la salle ; la rousse se doute que c’est en rapport avec la mission, puisque c’est sa première avec le groupe, mais elle préfère reporter toute son attention sur les Cuckoos, qui suivent silencieusement ses pas. Ralentissant la cadence, la mutante attend d’être à leur hauteur pour leur dire, d’une voix douce : « Tout va bien se passer. » Cette fois, il y a un certain poids sur les mots qu’elle prononce : elle n’a pas le mérite de prédire l’avenir mais l’on peut aisément comprendre qu’elle va faire tout son possible pour que ses amies ne connaissent pas de souffrances supplémentaires. La douleur, elles l’ont suffisamment connue. Et comme elle ne veut pas en rajouter, elle s’abstient de les prendre dans ses bras. Tendresse, force et courage, vous vous rappelez ?
Elles grimpent ensemble à l’intérieur du jet, sans prononcer un seul mot de plus, dont Raven occupe naturellement le poste de pilotage aux côtés de Charles, et Jean prend place sur l’un des sièges libres, en soupirant sous l’influence d’une certaine inquiétude qu’elle s’efforce de repousser et d’ignorer. Heureusement, le briefing reprend et Jean peut reporter toute son attention et sa concentration sur les paroles des Cuckoos, qui donnent des directives à chacun d’entre eux. Lorsque vient son tour, Jean hoche son visage de haut en bas en arborant une expression sérieuse pour répondre à la demande de ses amies, leur disant ensuite : « Comptez sur moi. » Elle tourne ensuite son vissage vers Kali et Raven, dont l’état soulève un nouveau vent d’inquiétude en son coeur. Leur leader est enceinte, il ne faudrait pas… Elle ferme de nouveau les yeux en secouant discrètement son visage de gauche à droite, chassant ces mauvaises pensées de son esprit. Le risque est présent, mais elle ne veut pas y penser. Comme elle ne cesse de le marteler à qui veut l’entendre, tout va bien se passer. Plus facile de convaincre les autres que soi-même, peut-être.
Le plan est ainsi décliné à présent : l’approche pacifiste et diplomatique est de mise, et chacun sait désormais ce qu’il doit faire dans cette mission, même si certains ont encore des questions. La rouquine hoche de nouveau son visage sans prendre la parole, et elle s’enfonce finalement dans son siège en détournant le regard, abandonnant ses mains sur ses cuisses serrées. Plus ils se rapprochent, plus elle se doute que le coeur des Cuckoos se serre…
* **
Après un moment de vol qui semble interminable, le jet arrive enfin aux abords du World ; aussitôt, la rousse génère et déploie un champ de force autour de leur engin volant, afin de le protéger d’une attaque qu’elle craint imminente, car elle a toujours en tête que Charles va rester à l’intérieur de celui-ci. D’ailleurs, elle ne peut s’empêcher de lui lancer un dernier regard, sans rien dire de plus. Désormais, il n’est plus l’heure des angoisses et des incertitudes.
Visage fermé, concentré, elle se relève en disant, d’une voix souple mais déterminée : « Allons-y. » Tandis qu’elle maintient son champ de force protecteur autour du jet, elle l’étire jusqu’à englober pleinement les silhouettes qui s’en extirpent les unes après les autres : elle est la première à apparaître dans le ciel, utilisant sa télékinésie pour voler dans les airs comme elle le fait d’ordinaire, suivie de près par les autres membres de son équipe. Concentrée, surveillant les alentours, elle relève ses mains aux doigts légèrement repliés pour accompagner ses alliées dans leur descente, les faisant délicatement léviter jusqu’à atteindre le sol ; le champ de force s’étire jusqu’à les suivre, sans délaisser sa protection invisible autour du jet toujours stationné au-dessus.
Ce déploiement ne lui demande pas une grande énergie, mais il lui faut tout de même rester concentrée et anticiper les attaques qui pourront, peut-être, la déstabiliser. Aussi, elle ne prend aucune initiative une fois qu’ils sont au sol ; ce n’est pas son rôle. Il y a Raven, qui est leur leader naturelle, ainsi que les Cuckoos, qui ont l’avantage de connaître aussi bien le terrain que les occupants.
La mission vient de véritablement commencer. La suite, elle, est incertaine.
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Que mon attitude paraisse puérile aux yeux des autres me passe complétement au-dessus de la tête. Je n’avais pas a me justifier devant tout le monde. Et de toute façon ils ne comprendraient pas mon point de vue, et l’impression d’avoir été violée psychiquement par ces trois femmes que je devais aider. Cela me rendait presque malade de devoir aider des individus qui n’avaient pas hésité une seule seconde à sonder mon esprit en profondeur sans mon accord. Mais visiblement ce n’était pas si grave que cela. Chacun son point de vue. J’avais d’ailleurs fortement élevé la voix quand j’avais appris que j’étais convoquée sur cette mission. Elles avaient refusés d’être X-Men, donc pourquoi venir ? Je dirigeais les X-Men, elles n’en étaient pas. Kali non plus, elle aussi avait refusé mais vu son état, je ne pouvais que comprendre. Son mental n’était pas prêt pour cette responsabilité. Il n’y avait que Jean et Charles. Et encore, en la présence de Charles, en générale je m’effaçais pour lui laisser le commandement, c’était un … cela me paraissait normal.
Peu après mes dernières vérifications, tout le monde monta à bord du X-Jet, je m’assurais que tous étaient bien installés et attachés, je remontais les passerelles, puis fermais les portes en actionnant quelques boutons. Cela faisait longtemps que je n’avais pas piloté le jet, et j’avais des fourmis d’excitations dans les mains. Au moins un point positif à cette … mission.
L’ensemble s’élève vers les cieux, et j’enclenche le pilote automatique et retourne mon fauteuil pour suivre le briefing, croisant les bras sur ma poitrine, ces derniers reposant d’ailleurs sur mon ventre bien rond, magnifiquement mis en valeur dans ma combinaison. Celle de Kali lui va aussi très bien, mais je m’abstiens de tout commentaire au risque de paraitre gentille.
J’écoute en silence, les trois donner des instructions à tous. Puis, viens mon tour. Mon regard est perçant à comme lors de notre dernière confrontation, je passe une par une dans vos yeux, froide comme la glace, aussi hermétique que les Stepford pouvaient l’être sous leur forme adamantine.
- Je ferai ce que l’on attend de moi.
Répondis-je d’une voix claire. Bien que la réflexion concernant la diplomatie, je la prenais comme une baffe en pleine tronche. Comme si je n’étais diplomate ! Bande de petites … Mon cerveau s’emballait encore et je pestais mentalement contre les triplettes. Mon siège se retourna alors, une fois le discours fini pour reprendre en main le pilotage de l’appareil. Pourquoi avais-je accepté de venir ?
Pendant le vol, je transmets à tous les plans en 3D pour que tout le monde puisse appréhender le terrain. De mon côté, j’étudie les plans aussi, tout en restant dans mon siège, je préfère limiter les contacts. Mon doigt me démangeait d’activer les sièges éjectables de certaines personnes de ce jet, mais je devais rester … calme.
Le vol se déroule sans embuche. La fonction invisibilité du vaisseau n’est pas activée, comme l’a demandé les photocopies. « Approche pacifiste mais prudente. » Nia nia nia. Je répète leur voix exacte dans ma tête en levant les yeux au ciel. Heureusement que personne n’est branché sur mes pensées (du moins c’était ce que je croyais) car certaines personnes étaient rhabillées pour l’hiver.
Nous arrivons. Je confie le commandement à Charles, me lève, ouvre une porte, et je me laisse porter, ou plutôt soulever par Jean, qui nous dépose au sol, protégées. Allions nous annoncer notre visite ou nous prendre une volée de soldats ?
- Annoncez-vous votre visite à votre Père ? Si des hommes arrivent et se montrent hostiles, faites-leur oublier notre présence. Les télépathes.
lumos maxima
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Il semblait un peu tard pour recevoir l'information que leur Père et leurs sœurs étaient encore là pour Kali, mais elle s'abstint de faire un commentaire.
Les trois Cuckoos ne semblaient guère enchantées à l'idée de devoir faire face à leur duo manquant, mais affirmèrent néanmoins pouvoir s'en charger. Le manque de confiance dans leur voix n'était pas un bon présage pour Kali qui estimait que Jean ne serait probablement pas de trop en soutien.
Kali acquiesça à la remarque de Charles - il était inutile de faire ce brief sans Raven qui, malgré sa réticence à être là, serait d'une importance capitale dans l'évènement à suivre. La jeune mutante commença à suivre la foule, quand le professeur la prit à part. S'attendant à une remarque sur son état, elle eut l'agréable surprise de découvrir une combinaison dans le sac de course qu'il lui tendit. D'un ton aussi sincère que détaché, elle répondit :
- Très bien. Merci.
Sans plus de pudeur que ça, elle commença à se déshabiller devant le jet, ne gardant que ses sous-vêtements afin d'enfiler sa combinaison - elle ne voulait aucun frottement superflu, aucune entrave dans ses mouvements. Une fois enfilée, elle effectua quelques mouvements la poussant à l'extrême de sa souplesse, pour vérifier que le matériau suivait. Et c'était le cas. La combinaison bleu foncé semblait être fait d'une matière très élastique, offrant peu de résistance sans pour autant s'abimer. La deuxième partie jaune sans manches était un peu trop criarde à son goût, mais semblait renforcée pour la protéger d'impacts légers ou de coupures. Trois emplacements pour ses couteaux étaient également prévus - deux sous ses manches, très discrets et surtout facilitant la sortie de ses armes, mais également un emplacement entre la partie jaune de sa combinaison et la partie bleue, un peu au-dessus de sa poitrine. Du beau travail.
Elle ramassa ses affaires sans plus de cérémonie, les mettant dans le sac qu'elle lança au niveau du porte-bagage. Si elle revenait vivante, il faudrait qu'elle ne l'oublie pas, le sac était bien caché - on aurait même pu aisément cacher quelqu'un.
Sans mot dire, elle s'installa dans sa chaise, prête à écouter le briefing complémentaire des trois sœurs.
Celui-ci commença par l'idée d'un vol stationnaire au-dessus de la base. Risqué. Mais probablement une meilleure idée que de se poser à une centaine de mètres de là.
Puis, l'assignation des rôles arriva. Une objection lui vint à l'esprit devant le rôle qui avait été assigné au professeur, mais elle la garda temporairement pour elle. Chaque chose en son temps. Phoenix serait leur bouclier télékinétique - une excellente idée. Elle hocha la tête pour approuver ce choix.
S'occuper des systèmes automatisés ? Ce n'était pas un problème pour elle, bien que sa télékinésie ne pouvait pas agir directement contre eux? Mais elle ne savait que trop bien saboter du matériel - elle s'en sortirait. Elle hocha à nouveau la tête, accompagnant le mouvement d'une autre réponse laconique.
- Sans souci.
Le rôle de Mystique était assez naturel, si tant est qu'elle voudrait bien l'accepter. Et c'est ce que, après un silence bien pesant, elle fit. Tant mieux. Elle était celle qui serait probablement la plus calme dans le feu de l'action - exception faite des Cuckoos adamantines.
Et celles-ci seraient en support. Tant mieux, encore une fois. Entre la télépathie et les armes vivantes ou non à l'intérieur de la base, elles auraient de quoi faire. Il y avait juste le hic. Elle profita de leur conclusion pour faire part de son avis.
- Le plan semble viable. Je m'interroge simplement sur l'idée de laisser le professeur dans le jet. Il me semble qu'il y avait des brouilleurs psychiques dans certaines pièces de la base dans vos souvenirs. Ne vaudrait-il mieux pas que M. Xavier soit avec nous si nous les détruisons ? Ainsi, même si ils nous entourent, il aura tout de même un champ d'action limité d'action contrairement à ici où il risque d'être coupé de nous à tout moment ?
Elle attendit la réponse à sa question, puis passa le plus clair de son temps les yeux fermés, à tenter de mémoriser l'intégralité des données qu'avaient montré les Cuckoos.
Une heure et demi passa bien vite et c'est sans hésitation qu'elle laissa Jean la descendre du jet, sans néanmoins pouvoir s'empêcher de penser qu'entre Alice et elle, Kali avait tiré la courte paille niveau télékinésie. Ses pieds touchèrent le sol et l'adrénaline coula encore un peu plus dans ses veines. Elle était prête. Le début d'un sourire se forma sur ses lèvres - elle était dans son élément.
I need relief, a failure's coming on Just breathe in deep, it's taking far too long I need relief, this weakness carries on Please be a dream, or was it all along?
Une potentielle hostilité des deux plus jeunes sœurs fut évoquée par Kali, ce à quoi les trois aînés répondirent avec pragmatisme : une réponse émotionnelle aurait risqué de les faire s'effondrer avant même que la mission ne commence. Un autre point fut relevé silencieusement par Charles : si un affrontement devait avoir lieu contre Sophie et Esmé, ce serait à Phoebe, Mindee et Céleste de s'en charger. "Nous sommes trois"... Les autres n'auraient pas à intervenir, c'était une affaire de famille. Qu'en serait-il vis-à-vis de John Sublime ? C'était surtout cette rencontre que le professeur redoutait.
L'avantage du briefing durant le vol, c'était que cette fois Raven ne pouvait prendre la fuite. Elle pouvait aussi se concentrer sur le pilotage, une activité qu'elle appréciait particulièrement et qu'elle ne pratiquait probablement pas assez à son goût, pour éviter de trop songer à la répulsion qu'elle éprouvait envers les Cuckoos. Charles avait soigneusement choisi ses mots : il n'avait pas parlé de "plan d'action" ou "plan d'attaque", mais bien de "stratégie d'équipe". Ensemble et pacifiquement, si possible.
Les trois sœurs assignèrent des tâches à chacun, des rôles cohérents et bien pensés. Charles acquiesça aux questions posées à son sujet, laissant les autres répondre positivement - avec plus ou moins de bonne volonté - à leur tour. Il ne voyait rien à redire. Il était inquiet, évidemment, de laisser sa sœur coordonner l'équipe sur le terrain. Non pas qu'il ne l'en croyait pas capable, bien au contraire elle était la seule dans l'équipe à avoir le détachement émotionnel suffisant pour être à même de prendre des décisions difficiles sans trop en souffrir, mais bien à cause de sa condition physique. Elle prenait des risques pour trois aujourd'hui. Mais le lui rappeler aurait été vain, voire contreproductif.
La seule à émettre des réserves fut Kali, sur le positionnement physique du professeur. Les télépathes risquaient en effet, selon les personnes rencontrées et les lieux visités, de ne pas pouvoir tout régler par leurs pouvoirs psychiques. Mais Charles serait tout aussi efficace à distance, voire plus, que s'il venait sur le terrain avec eux. Sa paralysie représentait un sérieux handicap s'il fallait mener des actions physiques, et sa présence sur place ne changerait rien aux immunités télépathiques.
« En dehors de quelques cas très spécifiques, aucun membre du World n'est naturellement protégé de la télépathie. Le second sous-sol m'est inaccessible, mais je peux opérer à distance sur tout le reste du complexe. Sur le terrain, je ne ferais que vous ralentir. Je serai aussi bien ici, physiquement du moins. »
Il hésita à évoquer plus spécifiquement l'étrange résistance à la télépathie de John Sublime, puis se décida à n'en rien dire. Ses filles étaient forcément informées de cette particularité, même s'il était étonnant qu'elles n'en aient jamais parlé. Et il était probable qu'elles n'apprécient guère l'idée d'une confrontation avec leur Père. Encore une fois : affaire de famille. Ce qui n'empêcherait pas le professeur de se faire du souci pour ces retrouvailles. Ce qu'il avait pu discerner de cet… homme… était pour le moins déconcertant.
Plongé dans ses réflexions, le télépathe ne vit pas passer le temps du trajet. Ils arrivèrent bien trop vite au-dessus du complexe. Jean se chargea aussitôt de protéger le jet, par précaution, tandis que toutes ces demoiselles se préparaient à descendre. Charles les observa toutes, à tour de rôle, tâchant de ne pas avoir l'air de les regarder pour la dernière fois.
« Je suis avec vous. »
Ils ne se séparaient pas vraiment. Tant que le groupe ne se rendait pas au second sous-sol - et Charles espérait vraiment qu'ils n'iraient pas là-bas, même si malheureusement c'était probablement l'endroit où les sœurs trouveraient certaines réponses - le télépathe serait avec elles six et les protégerait au mieux si nécessaire.
Les questions de Kali auxquelles on n’a su répondre n’ont trouvé directement réponse chez aucun autre. Pour l’approche, c’est dit. Pour l’utilisation de notre nom afin d’entrer dans le complexe, non. Pour l’honnêteté ou non, non-plus. Quant à contrôler mentalement un garde afin de désactiver les systèmes de sécurité, c’est là-encore plus ou moins dit.
Quant à la question de l’hostilité de madame Darkhölme puis de celle de nos sœurs, sourires et visages de Jean sont là. En renfort. En soutien. "Tout va bien se passer", elle se renforce dans cette croyance. Elle la partage. A défaut d’un câlin physique ou mental, c’est un câlin émotionnel.
Lorsque le terrain de basket s’ouvre au-dessus du X-Jet, la lumière naturelle vient effacer la rassurante artificialité de celle du sous-sol. Nos trois regards se tournent vers l’extérieur pour voir celui de l’Institut, de dos. Il disparait bien vite du fait du décollage vertical.
Le briefing reprend. Il est tactique, pas stratégique. Les rôles de chacun. Le Professeur acquiesce. L’inquiétude est là. Le Phénix confirme qu’on peut compter sur elle. Protéger et soutenir, elle le fait depuis le début. Même si cela lui coute. Kali acquiesce et confirme avec concision. Mystique… fera ce que l’on attend d’elle.
Aux questions, Kali est de nouveau la principale contributrice. On considère ses points en la fixant. Du fait de son handicap, le Professeur est trop vulnérable pour être déployé sur un terrain potentiellement létal. De plus, son absence physique n’entrave en rien sa présence psychique ; laquelle peut même s’avérer perceptible sur les plans physiques, s’il veut que sa projection astrale soit visible de tous. Si brouilleur il y a, il stressera pour nos vies depuis une base mobile sécurisée plutôt qu’on stresse pour la sienne au sein de la base adversaire. Phoebe n’a aucunement l’intention de risquer sa vie à lui mais elle s’abstient de répondre. Son supérieur le fait.
"En dehors de quelques cas très spécifiques, aucun membre du World n’est naturellement protégé de la télépathie". On n’est pas certaine que cela ait été le sujet de Kali. Peut-être voulait-elle plutôt parler d’étendre le champ de brouillage des sous-sols au reste du complexe. Sans savoir si la technologie employée dépend de matériaux ou d’ondes, on ne peut s’en faire aucune idée. Quand aux cas très spécifiques, on connait au moins trois d’entre eux. Sophie et Esmé, via la forme adamantine qu’elles n’auront pas manquée de déclencher après le Blip, et l’individu dans la chambre en face de la nôtre ; bien que ça soit inconstant. Quant à Père… le système neuroélectrique est humain et on a toujours respecté l’éthique de la télépathie envers les membres du World. On ignore donc ce qu’il en est le concernant. Peut-être devrait-on le préciser.
Peut-être aurait-on dû préciser également que le vol stationnaire devrait se trouver à minimum un kilomètre au-dessus de la cible et avec le camouflage optique activé, afin de garder la position secrète et en sécurité face aux éventuels DCA. On n’en dit rien. Tout le voyage depuis que le silence s’est installé n’a été qu’une lente expansion de l’abîme et il a même commencé à se remplir. Il va déborder, pour la première fois de nos vies.
Mystique est la première à se lever et va ouvrir la soute pour qu’on puisse sauter. Elle a une question des plus pertinentes et donne un ordre qui lui fait peut-être comprendre notre action envers elle. Comme anticipé, s’il y a crainte d’hostilité lui doit y avoir réponse télépathique. D’autant qu’il ne s’agit pas là de ressentir mais de contrôler. Après, sans s’attendre à ce qu’elle admettre comprendre, on a de la gratitude au fait qu’elle respecte la volonté de non-violence.
« Dès que nous serons à cent mètres, commence-t-on en tachant de ne pas trembler, nos sœurs rejoindront l’Esprit-Ruche. Alors, il saura. »
On n’a pas la moindre hésitation quant à sauter dans le vide. Jean va nous porter. Elle nous guide vers le sol une fois qu’elle y est allée elle-même, déclenchant l’une des alarmes du bâtiment. On ne se souvient plus du nombre d’alarmes présentes dans le World, puisqu’on n’a jamais tellement participé aux exercices les concernant. S’il fallait donner un chiffre, un irait sur trois ou quatre. Cela étant, on ignore leurs significations.
Puis nous arrivons à portée.
L’abîme déborde depuis le cœur en un spasme qui noie la gorge jusqu’à ce qu’il puisse s’échapper par les yeux. Nos bras nous enserrent en un geste mêlant ceux de Phoebe et de Céleste. Nos visages tremblent alors que les joues remontent tout autant que l’intérieur des sourcils qui s’abaissent et se rapprochent. Les coins de nos lèvres sont chaotiques, lutant entre l’abaissement et l’étirement. Joie et tristesse se disputent alors que nous sommes là.
On… Vous… Aime… On. Sait.
Le World est devant nous. Le bâtiment est un immense dôme de titane et de verre, maximisant l’éclairage extérieur même si le teint grisâtre des fenêtres blindées empêche de voir à l’intérieur. Il semble disposer de trois étages, bien que la structure inhabituelle puisse être trompeuse. Large d’on-ne-sait-combien de mètres, le complexe de l’Arme Plus que l’on considère comme notre monde reflète le ciel au-dessus et le gazon autour. Ainsi que la route sur laquelle on se trouve. On connait ce décor et c’est le bitume que l’on fixe, essayant malgré nous de rester composées ; sans la moindre réussite.
Charles est avec nous. Comme il l’a été lorsqu’il a découvert ces lieux en compagnie du Chœur. Avec des cheveux. Dans nos esprits. De quoi lui permettre de ressentir les Cinq-en-Une, là où les autres doivent se douter sans pour autant percevoir plus que nos corps tremblants.
On s’est tellement manquées. Sophie et Esmé n’ont pas eu à faire le deuil des autres mais ont dû les attendre avec seulement l’espoir qu’elles reviendraient un jour. Phoebe, Mindee et Céleste avaient fait leurs deuils mais sont revenues dessus. Ça leur a pris un an et demi quand même.
Fais-ta Phoebe autant que tu veux, aujourd’hui c’est pardonné ! Esmé, tu préfères qu’on reparte ? Trois secondes d’amour et c’est directement l’amour vache, ça aussi ça m’avait manqué. T’osera pas repartir alors que tu pleurs comme une madeleine. Bonjour monsieur Xavier, on est à vous d’ici une seconde !
Une seconde, c’est précisément le temps que cet échange nous a pris.
Esmé 1, Phoebe 0. Sophie a raison, on est en mission. Céleste a raison aussi, niveau des points. Toujours aussi mauvaise perdante, c’est pas surprenant. On a encore quelques minutes de panique ici, vous inquiétez pas. C’est pas faux. Concentration bordel ! C’est donc vrai. Phoebe et l’autorité… Délai atteint.
Deux secondes. Suffisamment pour que des meurtrières horizontales s’ouvrent dans certaines fenêtres blindées du rez-de-chaussée et du premier étage, laissant apparaitre des canons de fusils d’assaut.
Sans doute entre trois et cinq depuis qu’on a atteint la portée de l’Esprit-Ruche. Qu’importe le délai, on a oublié notre environnement physique. Perdues dans nos pensées, comme ça nous arrive souvent. Perdues avec une rare intensité. Peut-être même inédite, puisqu’on pleure de joie. On n’est pas bien, non, mais on veut l’être. On veut l’être ensemble. On veut l’être avec tout le monde.
Nos mains ne relâchent pas encore nos bras mais nos regards quittent l’asphalte. Ils en reviennent vers vous, qui nous accompagnez. On voudrait juste vous remercier. Juste vous câliner, mentalement, pour nous avoir ramenées. On se rappelle cependant ce qu’on est venu retrouver. Des informations qu’on trouve en partie dans les deux autres cerveaux qui nous ont rejoint, lesquels sont très occupés à trouver des informations à propos de vous. Les souvenirs. Les affections. Les difficultés. Les questions.
« Elles… »
On a du mal à parler, toutes les trois, alors qu’on regarde chacune d’entre vous. C5, en bleu et à droite, te fixe, Jean. C2, en rouge et au centre, te fixe, Kali. C3, en vert et à gauche, vous fixe, madame Darkhölme.
« Elles vous disent bonjour… »
Ça sort d’un coup et ça se ponctue de trois sourires un peu gênés. Après, on avait dit qu’on ne gérerait plus rien une fois dans le chaos de nos émotions. Elles s’en sortent mieux que nous.
« Elles quittent l’entrainement pour avertir Père… »
Si nos yeux sont toujours vers vous, nos attentions n’y sont plus vraiment.
« Il descendait déjà à notre rencontre… »
On parle avec une absence.
« Il donne les ordres… »
L’alarme change puis les canons se retirent et les meurtrières se referment.
« Pourparlers acceptés. »
Avec un effort et un profond reniflement nasal, on tâche de remettre nos bras le long de nos corps et de redresser nos dos. On ne saurait arrêter les larmes. Ni les sourires.
« On attend. »
Faites coucou à mademoiselle Hadley pour nous, demande Céleste. Je pense qu’on a battu le record de non-professionnalisme de madame Darkhölme, pense Phoebe. Je finis de pleurer et j’arrive, considère Mindee. Pas une pour rattraper les autres, chouine Esmé. On arrive aussi, sourit Sophie.
Combien de temps ? Une minute ? Deux ? Largement celui d’avoir rattraper les un an et demi d’absence du World comme les six ans et d’exploration du monde depuis. Largement celui d’avoir partagé la défiance envers Père et les révélations de celui-ci suite au Blip et au changement de plan.
L’unique entrée du rez-de-chaussée, qui fait face à un parking capable d’accueillir une vingtaine de voitures, est une double-porte automatisée. Lorsqu’elle s’ouvre, elle dévoile d’abord un homme de taille moyenne au costume trois pièces noir complété d’un borsalino de cette même couleur et d’une veste grise portée en cape. Comme les nôtres, son menton est pointu, sa bouche comme son nez sont droits et ses yeux, biens que marrons à l’instar de sa courte chevelure, sont d’une intensité peu commune. D’un geste leste, il retire son chapeau pour saluer d’un sourire que l’on a toujours trouvé rassurant.
« Bonjour mes poussines, commence-t-il d’une voix suave alors qu’il vient joindre ses mains pour tenir son couvre-chef. Joyeux anniversaire. »
Il nous faut un véritable effort de résistance pour ne pas tout simplement lui répondre joyeusement. Tout comme Jean avant lui, il y a pensé et ça fait plaisir. Il n’a jamais manqué un seul de nos anniversaires au World, même si trois d’entre nous en ont raté six.
De part et d’autre de lui se tiennent nos copies presque conforment. Elles ont les mêmes combinaisons, avec des empiècements roses pour C1 à sa droite et mauves pour C4 à sa gauche, mais elles approchent de la vingtaine là où on la quitte. Cela se voit particulièrement au niveau des joues, encore en train de s’affiner. Les écoulements de larmes sont cependant similaires, tout autant que la quantité. Les sourires vacillants, eux, sont identiques. A leurs ceintures se trouvent de petits inhalateurs de Ventoline.
« Bienvenu chez vous, continue Père avant de tourner son regard vers les autres personnes présentes pour détailler rapidement chacune d’entre vous. X-Men, bienvenu au World. Je suis John Sublime. »
Qu’est-ce qu’un coucou ?
The Stepford Cuckoos
Dernière édition par Stepford Cuckoos le Lun 27 Fév 2023 - 10:25, édité 2 fois
« Obéissez à la voix intérieure - elle nous commande de donner de nous-mêmes et d'aider les autres. Tant que nous avons la capacité de donner, nous sommes vivants. » (K. Douglas)
« Je suis avec vous. » Ces simples mots prononcés par la voix de son père ne peuvent que la faire brièvement sourire, le temps de lui donner davantage de courage et de force avant qu’elle ne disparaisse la première pour descendre du jet, rejoignant la terre ferme. Et un terrain, elle le sait, ô combien hostile.
Les sourcils légèrement froncés, visiblement bloqués dans cette expression de méfiance qui ne quitte pas son visage, la rousse observe les alentours d’un oeil acéré sans délaisser le maintient de son champ de force autour du jet, mais également autour des silhouettes qui l’accompagnent, telle une immense bulle transparente, si bien que, à l’oeil nu, il est presque impossible de deviner qu’elle est là. Garder les siens à l’abri. Les protéger. Quoiqu’il arrive. Tandis que le silence — à la surface des choses, s’installe dans le petit groupe, la mutante relève légèrement le menton pour jeter un regard vers le jet — ou plutôt vers Charles, bien qu’elle ne puisse pas le voir, avant de le passer sur chaque personne autour d’elle. Kali, les Cuckoos qui sont en train de vivre des retrouvailles émouvantes dans le secret de leurs esprits enfin réunis et, Raven, qui porte un sac-à-dos donné par Charles un peu plus tôt. Qu’est-ce qu’il contient d’ailleurs, ce sac ? Elle ne le sait pas vraiment mais elle hésite, un instant, à demander si Raven souhaite lui passer… Mère poule dans l’âme, elle s’inquiète quelques secondes du poids de ce dernier sur les épaules de la femme enceinte mais, comme elle devine que son mentore est déjà assez tendue par la situation, elle ne se risque pas à la contrarier davantage.
Alors qu’elle couve du regard la blonde qui est stationnée non loin d’elle, des bruits en provenance du bâtiment l’interpellent et, fronçant davantage ses sourcils, elle fronce légèrement son nez en pinçant sa bouche, remarquant sans mal les canons de fusils d’assaut pointés vers eux. Un accueil drôlement chaleureux. Heureusement, prévisible et attendu. Cela ne l’inquiète pas vraiment, elle sait que son champ de force est capable d’y résister mais… Cela n’annonce rien de bon pour la suite. De quelles armes disposent-ils, au juste ? (S’il te plaît, reste près de moi.) Ces mots résonnent dans l’esprit de Raven, d’une transmission secrète que personne d’autre ne peut entendre. Protéger Raven. Protéger les bébés. La gravité de cette idée est lourde dans son esprit, car elle réalise alors combien la tâche va sans doute être difficile. Bien sûr, Jean sait très bien que la blonde au caractère bien trempé est à même de se protéger mais, avec sa grossesse, peut-être ne l’est-elle pas autant que d’ordinaire ? Rien ne doit arriver à ces petits êtres fragiles qui sommeillent derrière sa peau, et dont, un instant, les battements de coeurs lui parviennent. C’est beau, c’est doux… Ils vont continuer à battre.
La voix des Cuckoos prend le dessus, et le Phoenix ne tourne que brièvement le visage vers elles ; leurs soeurs disent bonjour… et leur père arrive, car les pourparlers sont acceptés. Et les canons, c’est pour faire joli, donc ? N’étant pas tout à fait convaincue, elle reste sur ses gardes et les traits de son visage ne se détendent pas. Un regard ) Raven, un regard à Kali. Une pensée et une inquiétude pour chacune d’elles. Pourquoi est-elle si inquiète ?
Après un moment qui lui semble interminable, la rousse voit enfin apparaître l’homme qu’elle a déjà croisé dans un souvenir des Cuckoos. John Sublime. Il est là, homme élégant d’une prestance tout à fait impressionnante mais n’ayant rien de menaçant, en apparence. D’une certaine façon, il est presque… Aimable ? Il se déleste de son chapeau pour laisser entrevoir un sourire pour le moins étrange, auquel Jean ne se sent pas capable de répondre. Elle aussi, visiblement, a sorti les canons. Elle ne le fusille pas du regard — pas encore, mais son expression corporelle démontre clairement une méfiance qui ne se laissera pas attendrir.
Le fameux Sublime s’adresse à ses filles d’une voix douce, mais la rousse a l’impression… D’une fausse note. Il y a quelque chose d’étrange dans tout ça. Elle a l’impression qu’un piège est en train de se refermer sur eux. Elle ravale difficilement sa salive sans tressaillir, se maintenant droite aux côtés des autres, et ses yeux croisent enfin les deux soeurs perdues : Esmé et Sophie, qui sont également émues. Cela non plus, ne parvient pas à l’attendrir. Quand bien même est-elle heureuse pour Phoebe, Mindee et Céleste, elle ne parvient pas à se défaire de cette mauvaise appréhension. Pourquoi est-elle si inquiète ?
Il se présente, leur souhaite la bienvenue ; ce n’est pas elle qui répond ou réagit. La rousse, sans dévoiler ses actions, continuant à se mouver et à respirer de la même façon, s’aventure secrètement dans les contours de l’esprit de John Sublime ; elle veut connaître ses intentions, si les doutes qu’elle a ressenti sont fondés mais… Rien. Elle ne perçoit rien. Ce n’est pas une résistance télépathique. Ce n’est pas qu’elle n’a pas accès à ses pensées. C’est qu’il n’en a aucune. Et pour cause ! (Cet homme est en état de mort cérébrale ! Qu’est-ce qui se passe ?!) Le ton n’est pas rude envers Charles, mais il peut ressentir à quel point sa fille adoptive est tendue, et à quel point les battements de son coeur sont affolés depuis cette découverte. Elle fixe l’homme avec une expression crispée, ses sourcils courbés et les coins de sa bouche tirant vers le bas de son visage. Cet homme ne devrait pas pouvoir parler. Ni respirer. Ni même marcher ! Mais c’est quoi ce bordel… Maintenant, elle sait pourquoi elle est si inquiète.
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Sac sur le dos, je suis la morose, du moins de mon côté, troupe. Je ne bronche pas un seul instant quand les canons se braquent sur nous. Puis après peu de temps, et je me doute une fameuse conversation télépathique entre les sœurs au complet, le drapeau blanc est agité et les armes ne sont plus, du moins au moins du point de vu visible, orientées vers nous. Cependant, quelque chose me dit que les canons sont nos dernières préoccupations et que des armes beaucoup plus létales se trouvent dans le World, et qu’elles ont certainement l’apparence d’un être humain.
La conversation télépathique avec Charles pendant le vol réapparait dans mon esprit. Ne laisser aucun d’entre nous s’approcher du Papounet des filles. Bien reçu. Il fallait bien reconnaitre un avantage aux télépathes c’était que nous avions pu avoir une conversation totalement privée sans ouvrir la bouche, et sans que personne ne soit au courant.
Jean est inquiète pour moi et me le transmet télépathiquement. J’ignore si ce message est sur le canal ouvert mais il me fait chaud au cœur. Sans regarder le Phoenix, je lui répond mentalement un simple mot qui veut tout dire « Toujours. » Toujours près de toi, toujours avec toi. Peu importe la situation. Rarement j’avais éprouvé de l’amour pour femme. C’était bien la première d’ailleurs, mais c’était un amour pur, celui de la famille.
Mon attention se porte momentanément sur les trois sœurs qui sont complétement azimutées par ces retrouvailles mentales avec leur copie conforme. Je peux le comprendre mais nous avons besoin qu’elles se ressaisissent pour être en pleine mesures de leur capacité. Je ne leur fait pas confiance. J’ai peur que leur taré de Père ne réussisse encore à leur laver le cerveau et qu’elles se retournent contre nous.
Au final l’arme la plus létale c’est peut-être elles cinq. Heureusement une partie est dans notre camp, et nous avions le Phoenix, enfin Jean. Mais nous avions travaillé en quinze jours sur ces pouvoirs, mais il restait encore beaucoup de travail.
Au fur et à mesure des commentaires des blondasses, j’imagine la scène dans ma tête, je me contente de la hocher quand une des blondes s’adresse à moi. Un homme approche, grand, un chapeau sur la tête. Le fameux Papa. Je reste impassible alors que seul mes yeux bougent pour analyser la situation.
Deux blondes de plus, plus jeunes. Surement le Snap. Peut-être qu’elles seront moins pénibles que les trois autres sœurs. Je garde mon commentaire pour moi, puis reste de marbre quand il souhaite un joyeux anniversaire. Ha oui. J’avais oublié. Tant pis. Pas grave.
Il nous connait rien d’étonnant. Je regarde les sœurs. Sont-elles capables de parler ? Kali et Jean leur apporte sans doute un soutien que je ne peux. Après tout. Je ne les aime pas. Et c’est bien pour cela que je suis sur cette foutue mission. Parce que je n’ai pas d’affect positif avec elles, et que je serai prendre des décisions si elles s’imposent sans me laisser affecter par un possible sentiment envers elles. Cette évidence me frappe maintenant que je vois leur père.
J’en profite d’ailleurs pour envoyer un message télépathique à un des télépathes branché sur mon canal leur indiquant d’une voix mentale loin d’être ravie. « Dites aux photocopies qu’elles sont la permission de communiquer avec moi par l’esprit. » Cette décision me coutait, et me pesait énormément. C’était un véritable sacrifice et une torture de les savoir dans mon esprit. Elles prendraient très certainement des balles perdues, il fallait qu’elles s’y attendent.
- Raven. Enonçais-je d’une voix claire et calme. Je suppose que nous avons ici Esmée et Sophie.
Indiquais-je au hasard une à une les deux petits paquets blonds qui accompagnaient John Sublime. De mon côté personne ou presque ne me connaissait sous ce nom. Ce qui indiquait que John ne pouvait connaitre nos particularités et notre mutation. Sauf si les informations avaient déjà circulé par le biais de l’esprit ruche. Mais … Si cet homme était en état de mort cérébrale. Les filles pouvaient-elles communiquer avec lui ? Je posais d’ailleurs mentalement la question à l’ensemble du groupe.
- Je reconnais l’air de famille.
Oui, pour celles que nous avions aussi à l’Institut, mais dans les traits de leur visage, assez jeune, je retrouvais des similitudes avec leur mère.
lumos maxima
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Dernière édition par Raven Darkhölme le Sam 18 Fév 2023 - 11:54, édité 1 fois
Ainsi, le professeur Xavier allait rester à bord du jet. Soit. Ce n'était pas à elle de juger de la pertinence de sa présence physique sur le terrain. D'un hochement de tête, elle approuva les propos du principal intéressé, notant l'information sur la télépathie -bien qu'elle ne pourrait probablement pas l'exploiter directement.
Avant de sauter, les Cuckoos s'exprimèrent, pour signifier qu'elles seraient fixées sur le sort de leurs sœurs dès qu'elles seraient suffisamment proches. Cela allait grandement simplifier le premier contact si leur équipe n'avait pas à parcourir le sous-sol pour les trouver.
La descente fut douce, comme on aurait pu s'y attendre, venant de Jean. Les trois sœurs étant devant elle, Kali ne put voir qu'à l’atterrissage qu'elles avaient fondu en larmes. Sûrement de joie à voir leur expression, mais elle ne préférait pas trop s'avancer, sa capacité à déchiffrer leurs émotions ayant été remise en cause très récemment.
Des meurtrières s'ouvrirent, révélant des canons de fusils d'assaut. La posture de Kali ne changea pas - elle n'était pas capable de dévier des balles ou de saboter une arme qu'elle ne voyait pas, elle laissait donc cette épreuve à Jean. Ce qu'elle nota cependant, c'est l'absence de réaction du trio qui semblait ailleurs, toujours en pleine communication avec leurs sœurs. Du moins, elle l'espérait.
Cet espoir s'avéra fondé, puisqu'elles se tournèrent vers le groupe pour... leur passer le bonjour de Sophie et d'Esmé. Bien. C'était une étape de franchie. Son visage resta de marbre, son regard toujours résolument fixé vers l'entrée du World. La narration des Cuckoos fit monter son adrénaline, encore un peu plus. Et puis... elles.
Ce fut comme un coup de poing dans son estomac. Sophie et Esmé. Elles avaient presque son âge. Kali pouvait presque entendre sa destinée se moquer d'elle, dans un retournement de situation à l'ironie si cruelle. Plus même que les trois sœurs, le duo amplifiait son rejet, comme si le trou béant dans sa poitrine pouvait encore s'agrandir. Si elle continuait à les regarder, elle allait s'effondrer. Elle le savait. Alors, elle tourna son regard vers l'homme qui venait de prendre la parole.
John Sublime. Quelque chose en lui était familier. Son aura - il lui rappelait les cadres de Hydra qu'elle avait rencontré. Un extérieur charismatique et un intérieur au mieux profondément dérangé.
Raven se présenta et Kali ne sut si elle devait faire de même. Elle choisit de rester silencieuse, ne doutant pas que Sophie et Esmé avaient du partager les informations que leurs aînées avaient à son sujet. Ce qui ne représentait pas grand-chose au final, comparé à des membres aussi éminents des X-men comme Jean, Raven et Charles. Elle laisserait ces derniers la présenter si ils le souhaitaient - son esprit à elle restait fixé sur Sublime, pour ne pas prêter attention aux deux autres et surtout parce que la mission était loin d'être finie.
Il fallait encore voir ce que leur "père" allait faire.
I need relief, a failure's coming on Just breathe in deep, it's taking far too long I need relief, this weakness carries on Please be a dream, or was it all along?
Le professeur était avec eux. Une présence invisible, que les télépathes du groupe ressentaient sans mal, et que Raven devait probablement percevoir aussi, instinctivement, habituée à ce qu'il l'accompagne par la pensée. Quant à Kali, si elle était moins familière de cet usage de la télépathie, elle devait à présent lui faire suffisamment confiance pour savoir qu'il ne les lâcherait pas, même si elle ne pouvait pas ressentir sa présence à moins qu'il ne lui parle.
A peine arrivées au sol, les filles déclenchèrent immédiatement une alarme d'intrusion. Rien d'inquiétant, puisque le but de leur approche n'avait pas été d'être indétectables. Elles venaient en mission diplomatique. De toute façon, comme l'avaient annoncé les trois sœurs, le reste de la famille Cuckoos percevrait leur arrivée dès qu'elles seraient suffisamment proches.
Charles assista à leurs retrouvailles psychiques. Il ne tenait pas à intervenir, cet échange était privé, néanmoins il eut droit aux salutations de la quatrième sœur, et sourit depuis le jet. Perspicaces. Connectées. Comme il s'y était attendu, c'était encore plus complexe de suivre leurs échanges lorsqu'elles étaient cinq. S'il était parvenu relativement aisément à différencier Phoebe, Mindee et Irma, il lui faudrait un peu de temps pour (re)connaître les deux autres. Lorsqu'elles commencèrent à échanger leurs informations, le professeur se désintéressa de leur conversation, soucieux de leur laisser un peu d'intimité. Soucieux également de surveiller ce qu'il se passait sur le plan physique.
Des fusils d'assaut pointèrent dans leur direction. Mesure de sécurité attendue, qui ne serait pas difficile à contrer si les choses dégénéraient. Les pouvoirs de Jean y suffiraient. Mais l'idée était de ne pas en arriver là. Fort heureusement, John Sublime accepta l'approche diplomatique. L'alarme cessa de résonner et les fusils disparurent.
Et le voilà qui arrive.
John Sublime. Père. Parfaitement similaire à l'image perçue dans les souvenirs du chœur. La vision de cet être, en chair et en os, provoqua chez le professeur le même sentiment d'appréhension et de fascination qu'il avait éprouvé lorsqu'il l'avait vu dans les mémoires des sœurs. Cette fois, néanmoins, l'appréhension l'emporta sur la fascination. "Mes" poussines. Bienvenue chez "vous". Trop de possessifs. Une crainte qu'il ne les pousse à rester ici. Mais c'était bien pour cela qu'elles n'étaient pas venues seules. Raven, Jean et Kali ne se laisseraient pas attendrir facilement.
Charles avait déjà averti Raven de la "particularité" de John Sublime. Quant à Jean, elle venait de la découvrir par elle-même. Le professeur perçut sa question inquiète, sans avoir malheureusement d'explication à lui fournir. Il lui répondit néanmoins :
« Je sais. Je l'ai perçu également. Mais je n'ai pas d'explication. Les sœurs ne m'en ont jamais parlé. Je t'invite à la plus grande prudence vis-à-vis de cet… être. »
Quant à Raven, elle accepta en fin de compte que les sœurs puissent dialoguer télépathique avec elle. Charles élargit donc la communication télépathique du groupe pour inclure tout le monde - à l'exception du Père, bien évidemment - et adressa un message silencieux à tout ce petit monde, mettant tout de suite les points sur les I :
« Mesdemoiselles, vous êtes toutes reliées télépathiquement, s'il vous prend l'envie de discuter. Néanmoins, je tiens à préciser que ces interactions télépathiques ne devront pas aller plus loin que de la simple communication volontaire, pour le bien de toutes. »
C'était avant tout une façon de rassurer Raven : si jamais il venait à l'idée des sœurs de fouiller dans des esprits, ce serait à la désapprobation de Charles, et elles se heurteraient alors aux pouvoirs du professeur. L'échange diplomatique ne pouvait fonctionner que si les règles étaient fixées dès le départ. Raven ouvrit le bal de la conversation collective en mettant les pieds dans le plat comme elle savait si bien le faire, en évoquant l'état de mort cérébrale de Sublime. Bien, au moins les sœurs avaient-elles ainsi l'occasion de les éclairer sur ce point.
Raven fut aussi la première à répondre aux salutations de Sublime, en se présentant par son prénom, avant de nommer les deux sœurs plus jeunes qui accompagnaient leur Père. Charles, quant à lui, demeurait une présence invisible. A moins que ses filles ne l'aient prévenu, Sublime ignorait pour le moment qu'un autre télépathe se trouvait avec les X-Men, et c'était aussi bien.
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