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 (Not so) Pointless (Felicia & Matthew)

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Felicia Hardy
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(Not so) Pointless (Felicia & Matthew) - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) - Page 4 EmptyMer 21 Fév 2024 - 5:04





PointlessFrom all my airs and graces
To the little things I do
Everything is pointless without you
Of all the dreams I'm chasing
There's only one I choose
Everything is pointless without you

    Elle est si expressive en ce instant. Que ce soit face à ses remarques, face à ses piques lâchées à l'envolée avec ce détachement et ce léger air moqueur tellement charmant, Felicia s'enquiert de chaque nuance, de chaque changement de ton, avant de faire comme si cela ne l'atteignait pas vraiment. Par exemple, quand il s'est mis à faire cette remarque concernant son envie de ne pas en rester là, il est peut-être vrai que ce baiser a aussi été déposé pour le faire taire. Bien que l'envie dévorant de goûter ses lèvres reste de base le péché mignon primordial. Voir son expression étonnée puis sentir son souffle se faire happer par sa bouche est tout autant grisant et vivifiant. Ensuite, il y a cette façon dont il l'a regardée, durant ses fomentations de vile chipie. Même si la plupart du temps, le plan a été le principal moteur de ses battements, de sa marche ou de ses mouvements. Un petit coup d'œil vers lui, assis sur cet accoudoir, pensif, à la regarder de ces yeux magnifiques où le brouillard n'a de cesse de l'appeler à se fondre en eux lui offre des picotements autant dans le bout de ses doigts agités que sur le bord de ses lèvres.

— Non.

Lui a-t-elle simplement dit quand il n'a ne serait-ce qu'évoqué la possibilité d'attendre. Non pas qu'elle en veuille à Matt de penser ainsi, mais il ne pense pas comme un voleur pour le coup. Quand on se sait grillé, tout voleur qu'il soit se doit de remballer le plus vite possible ses affaires et de ne laisser aucune trace pouvant remonter jusqu'à lui. Et si possible, partir du pays pour se refaire une santé dans une planque, et ainsi revenir plus fort. Sauf que comme les chats, Felicia ne lâche pas sa proie. Pas quand elle sait qu'elle lui a mis ce sévère coup de patte dans la frimousse. Ce qui fait que Foxy l'a aussi toujours adorée pour ce trait de caractère. Bien qu'en cet instant, ce trait là, elle le montre à Matt.
Puis, il y a ce moment où, possiblement, elle a l'air d'avoir fait mouche avec son imitation. Tellement mouche qu'il est choqué, sans doute outré de voir cette pâle copie de sa personne le ... attendez. Il vient de dire que les lunettes ... a-t-elle mal compris ? Les ramenant donc le long de son nez en pinçant les pattes, pour les descendre ensuite jusqu'au bout de la ligne, Felicia le fixe, non sans pincer ses lèvres pour éviter toute fuite de sourire malicieux, bien que ce soit peine perdue et que ses lèvres pulpeuses prennent un peu trop de volume en se pressant dans l'urgence. Et bon dieu, qu'est-ce qu'il est séduisant en cet instant. Si concentré, si méticuleux, si directif.

— C'est si gentiment demandé. À moins que ce soit un ordre ?

Sans peine et sans reproche, Felicia se glisse à son tour dans l'appartement pour rejoindre son propre costume et sa perruque, non sans reluquer Matt durant sa session habillage, pendant qu'elle laisse volontairement glisser le long de ses bras et de sa taille la robe, qui se retrouve alors coincée temporairement sur ses hanches.

— C'est vrai. Sachant que dommage, tu ne vas pas pouvoir me garder en cage. Quoique, ça peut décemment compter comme une sortie sous surveillance ? Sauf que toi, tu es le bracelet à ma cheville.

Elle plaisante, mais l'idée n'est pas si mauvaise, ni en rien galvanisante. Ses doigts commencent à relever ses cheveux, et s'emparer de la maille ainsi que des épingles laissées ici et là dans la salle de bains. S'aidant du miroir, elle met en place la première partie de son costume, non sans jeter des œillades depuis le reflet pour observer Matt durant ses propres préparations.

— On aura bien du temps pour nous. Et puis, au besoin à l'avenir ... on pourra renouveler l'expérience avec moins de rebondissements ... ?

Felicia baisse les yeux et laisse un petit sourire rêveur étirer ses lippes. Cela lui fait toujours bizarre dans le fond de parler ainsi d'avenir avec lui, mais ... la sensation n'est pas désagréable. C'est teinté d'un espoir où l'angoisse ne fait pas foi et où elle peut décemment regarder avec une certaine confiance l'avenir même si ... il y a toujours cette lancinante méfiance.

— Du donnant donnant donc ? Hm, j'aime ça. Et oui ...

Le latex et le spandex ont enfin retrouvé son épouse favorite, et crisse de plaisir sur les formes de la jeune femme. Ne reste plus que la remontée de cette fermeture, et la voilà fin prête pour l'aventure. Non sans avouer avant tout départ, dans un léger souffle de rire ce fait qui engorge son cœur d'une chaleur ô combien agréable.

— ... on se complète.



    Felicia reprend son sac à dos, laissant le plus gros de ses affaires non utiles chez Matt. Elle s'empare ensuite de son téléphone pour le mettre en mode avion et ainsi éviter tout dérangement inopiné durant une semaine que de toutes façons, elle avait posé. Certes à l'arrachée, mais ça avait été accepté. Ceci fait, la jeune femme remet ses grappins, prend la broche, récupère le nécessaire caché dans la poche de son petit sac, les lunettes de Matt, et fait un rapide inventaire de ce qu'elle a ou n'a pas pour ce voyage surprise. Matt quand à lui, est déjà près de la fenêtre, prêt à partir. Elle se fige cependant à l'entente de son début d'imitation et lève lentement ses yeux vers lui, en étant quelque peu choquée, et outrée. Ses lèvres s'ouvrent dans un besoin de répliquer, mais sa langue la stoppe, bloquée par la vision de ce grand sourire qui s'impose, avec la coupure de ce foulard. Et soudain, elle se rappelle de l'ascenseur, de cette histoire de nœuds ... et tout son corps tremble. Et le voilà qui hausse les épaules, tombe dans le vide laissé par tous ces étages, et lui dit cette phrase qui la fait soupirer d'aise et de frustration.

— Et dire que je suis censée être un chat noir.

Lâche-t-elle en roulant des yeux, avant de lancer son grappin un instant, pour fermer du pied la fenêtre. Ceci fait, le dispositif la lâche, et c'est à elle de s'élancer dans le froid et les ombres de cette nuit, à la poursuite de cet homme habillé entièrement en noir comme une sorte de ninja. Non sans quelques agiles tours de piste et une fluidité toute trouvée grâce à ses pouvoirs qu'elle commence à accepter, elle le rattrape, en étant bordée par cette vision grisée lui permettant de mieux percevoir dans le noir les différents bâtiments et objets l'entourant.

— Tu sais, avec ce look, je peux décemment moins te reluquer. L'avantage étant que je peux mieux me concentrer pour te rattraper !

Lançant son grappin droit sur une nouvelle prise, elle s'élance pour un peu le dépasser le temps de quelques secondes. Puis elle se met à sa hauteur, non sans faire en sorte de le frôler et s'amuser ne serait-ce qu'un temps avec lui dans ce bal aérien. Et elle se perd dans ces sensations, à l'en faire souffler de libération. Ses yeux se ferment un instant, comme si la noirceur imposée par ce foulard était à présent sienne. Elle fond, se noue de coeur comme de ventre en sentant le froid la mordre, et en imaginant comment Matt la regarde en cet instant. Puis, elle les rouvre, le dévisage de ses grands yeux bleus avant de repartir dans une nouvelle volée qui la suspend indéfiniment à ces frissons de plaisir.
Ils finissent par arriver sur le bâtiment face à Bonham's, celui en verre, où réside la First Republic Bank. Les lumières sont encore allumées, et un périmètre de sécurité semble avoir été instauré. Bien sûr, tout le monde de riches qui avait fait son petit roulé de mécaniques n'est plus présent. Il y a déjà quelques photographes avides de scoop, mais pas encore de police ce qui veut dire que les Sabbatini ne les ont pas prévenus. Accroupie sur ce rebord et jumelles en mains, Felicia observe donc ce qu'il se passe plus bas.

— Du coup, Michelangelo. Topo. Ils ont quatre véhicules garés sur la 56ème. Je pense que toi aussi tu les vois charger le plus petit et le plus précieux. Si on peut appeler leurs faux précieux. Tu penses qu'ils vont laisser cette console en noisetier ? Tu avais l'air de tellement l'aimer.

Oui, elle fait exprès d'italianiser son second prénom, et de remettre le sujet de la console sur la table, en sachant qu'au demeurant le meuble ne lui avait guère éveillé un quelconque intérêt.



  Soudain, quelque chose attire son attention. Matt peut la voir se pencher et être beaucoup plus sérieuse et concentrée. Parce qu'elle vient de voir la soeur Sabbatini (dont elle a déjà oublié le prénom), sortir de Bonham's seule. Son frère quand à lui s'en va vers les véhicules et supervise les derniers chargements.

— Qu'est-ce qu'ils fichent ... il essaient de brouiller les pistes ? Dis Dardy. Je suppose qu'avec ton super don tu peux voir si les caisses chargées sont vides ou non pas vrai ? Mon instinct me dit qu'ils en ont chargés deux sur quatre ...

Quoi de mieux que de filer des appâts, en raison de leur récent fiasco. Dont, on le rappelle, la principale coupable est en train en ce moment même de les observer dans leurs petites manœuvres d'évasion. Après tout, Matt s'est totalement dédouané du plus gros des responsabilités. Ce qui en soi n'est pas grave vu que cela lui donne plus de cachet sur son carnet de vilaine voleuse.

— Oh et tu permets ? J'ai un peu froid.

Ni une ni deux, elle se redresse et vient se coller à lui avec ce prétexte tout trouvé pour l'étreindre, le tout en continuant de surveiller les alentours avec ses jumelles. son corps se détend d'ailleurs instantanément à son contact et un grand sourire point sur ses lèvres.

— Tu penses qu'ils nous ont réservé quoi d'autre ? Après tout, tu m'as dit qu'il avait trois coups d'avance, et comme j'ai déjà déterminé l'un des trois ... c'est à toi.
I love when she laughs for no reason
And her love's the reason I'm here
She knows when I'm hurt
And I know when she's feeling scared, mm
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) - Page 4 EmptySam 24 Fév 2024 - 16:38




(NOT SO) POINTLESS

When these pillars get pulled down, it will be you who wears the crown and I'll owe everything to you. How much pain has cracked your soul ? How much love would make you whole ? You're my guiding lightning strike--  feat. @Felicia Hardy



Je n’essayais même plus de trouver une raison, de définir une excuse qui me permettrait de justifier ce que je m’apprêtais à faire. Je l’avais fait un peu plus tôt dans la soirée, probablement pour jouer un rôle, peut-être celui de l’avocat outré qui cherchait un moyen de se dédouaner de ce qu’il faisait. Voler, que ce soit une broche -fausse en plus, ne faisait pas partie de mes principes. C’était même à l’opposé de ce que je représentais. Et la comparaison s’arrêtait ici. J’étais avocat, j’étais un représentant de la Loi, un défenseur de la Justice et je m’étais tout en œuvre pour que tous mes actes, que tous mes mots soient marqués de ces sceaux. C’était ma voie, c’était ce que j’avais choisi d’être il y a de cela bien longtemps. Là n’était pas le sujet.
Le sujet, c’était de savoir, de comprendre ce qu’il était juste de faire et de ne pas faire. Voler des colliers, bagues et autres futilités dans une bijouterie pour se payer un nouveau costume, ou arrondir ses fins de moi : pas bien. Voler une broche, un objet de valeur qui avait été dérobé de la pire des manières : bien. Je comprenais et c’était certainement la raison pour laquelle j’étais un bon avocat, très bon même. Parce que je m’efforçais de toujours voir au-delà des faits et des accusations, parce que je cherchais toujours à avoir une image d’ensemble…marrant pour un aveugle. L’image d’ensemble aujourd’hui, c’était que cette broche avait été volé à la famille de Felicia, qu’il y avait une histoire propre derrière ce bijou et surtout, qu’il avait une véritable valeur sentimentale. En gros, c’était un héritage familial qui lui avait été retiré. De la même manière, si l’on m’avait volé le dernier peignoir de boxe appartenant à mon père, j’aurais agi exactement comme elle.

Et c’était là que les choses devenaient intéressantes, sur une nouvelle expression que l’on pourrait qualifier de marrante pour un aveugle. Plus je passais de temps avec Felicia, plus je la découvrais et plus j’en apprenais sur elle, plus je faisais un parallèle en me disant qu’à une époque, à quelques choix près, j’aurais pu être comme elle. Plus je l’entendais, plus je l’écoutais, plus je retrouvais cette espèce d’impétuosité, cette nonchalance qui m’avaient valu de nombreuses remarques du Père Lantom. Ces parties de moi, je les avais enterrés par nécessité, tout du moins c’était ce que j’avais pensé à cette époque. Si elle avait eu un homme fondamentalement bon pour la former, pour lui apprendre à se méfier tout en la laissant jouir de ses libertés, j’avais hérité d’un dictateur, d’un tortionnaire qui avait juste cherché à me formater.
Cette expression alors ? Felicia m’ouvrait les yeux. Plus je progressais entre ces bâtiments en me fiant uniquement aux grésillements électriques et aux bruits qui émanaient de la rue, plus j’y pensais. Je me disais que j’aurais aimé la rencontrer bien des années plus tôt, que j’aurais aimé qu’à cette époque, elle m’empêche de faire ce pas de trop en me retenant dans ses bras. J’aurais voulu avoir une chance même infime de ne pas sombrer, ne pas gâcher toutes ces années de ma vie et simplement profiter de ce que sublime blonde avait à m’offrir. Reprenant un des bâtons en main, je fis quelques pas sur la fine rambarde d’un balcon -le temps que le filin se rétracte puis, je m’élançais à nouveau dans le vide alors que mes sens m’indiquaient que cette présence que je chérissais tant me rattrapait.

« Ce qui n’est pas le cas de tout le monde, parce qu’avec ton look…Te concentrer ? Chérie, même habillé comme ça je pourrais briser ta concentration avant même que tu ne t’en rendes compte. »

Voilà pourquoi elle m’ouvrait les yeux. Elle le faisait parfaitement en cet instant à venir me frôler alors que nous étions bien trop loin au-dessus du sol et moi, j’accompagnais son mouvement en passant une main dans son dos sans ne jamais la toucher. C’était une sorte de ballet silencieux dans le ciel de la ville et franchement, de ce que mes sens me permettaient de voir, il y avait quelque chose de poétique là-dedans. Pas vraiment évident de dire quoi, mais c’était beau, simple, pur et ce sentiment de liberté qui m’avait pris aux tripes ne me quittait plus. J’étais bien. Je me sentais bien. L’espace d’une seconde, je sentis qu’elle avait fermé les yeux et je me laissais glisser à ses côtés. Je sentais le vent gifler mon visage, je l’entendais hurler dans mes oreilles. Je pouvais capter que le sol se rapprochait à une vitesse fulgurante, que tout autour de nous, mes sens avaient un mal fou à faire une mise au point tant tout défilait vite. Et pourtant, dans le creux de mon cœur et au plus profond de mon âme, tout semblait se passer au ralenti. J’avais brusquement une puissance certaine sur mon environnement, comme si je contrôlais tout, comme si j’avais été capable de deviner ce qui allait se passer bien avant que cela n’ait lieu. Tout cela pourquoi ? Parce que je tombais avec la femme que j’aimais. Parce que jamais de ma vie je n'avais tant été en confiance, serein, qu’à ses côtés. C’était sur cela qu’elle m’ouvrait les yeux, qu’elle me faisait voir à quel point la vie pouvait être agréable, douce et belle lorsque l’on acceptait de la partager avec la bonne personne.
Complètement concentré sur elle, je la vis ouvrir les yeux et me fixer avant de faire usage de ses grappins pour repartir dans un nouvel élan. Je restais encore un court instant à chuter, à me rapprocher dangereusement du sol, un fin sourire accroché à mes lèvres. Derrière le foulard, mon regard brumeux était braqué sur elle, prolongement de mes sens qui se refusaient à la quitter. Laissant échapper un soupire heureux, j’activais à mon tour le système d’un bâton afin qu’il s’accroche sur un escalier de secours. Lorsque le filin se bloqua, j’exécutais alors un très grand arc de cercle et me projetais dans les airs à la poursuite de Felicia.
Mes pieds touchèrent ce toit juste après ceux de la jeune femme, même si je l’avais suivi de près, j’avais pris soin de garder une certaine distance dite de sécurité afin d’avoir le temps nécessaire pour pallier à toute éventualité. J’effectuais alors une petite glissade sur un ou deux mètres, jouant avec l’élan que j’avais avant d’atterrir puis, je marchais beaucoup plus sobrement jusqu’à elle.

« Ca fait très Tortue Ninja, Felicia. »

Répondis-je…mais pas simplement. J’avais fait exprès d’insister sur la seconde syllabe de son prénom, ainsi que sur le cia en faisant attention à le prononcer de la manière la plus italienne possible. Guettant sa réaction, je me contentais d’un banal haussement d’épaule, maigre ligne de défense qui montrait tout bonnement que j’étais plutôt fier de moi et de ma prononciation. Cependant, je n’en perdais pas pour autant de vue notre objectif et -sans pour autant jeter un œil un contre-bas, je faisais usage de mes sens afin de confirmer les propos de la jeune femme.

« Quatre véhicules, une vingtaine d’hommes et ça charge clairement un…wow. C’est un Range Rover Sentinel, ce truc est plus blindé qu’un tank. Mmh…non, la console ne rentrera jamais dedans. On pourra la récupérer plus tard si tu veux ? J’avais quelques idées d’où la mettre…sous tes fesses par exemple. »

Oui, c’était aussi ça d’ouvrir les yeux, la désirer à chaque instant. Et alors qu’elle se penchait maintenant au bord du toit, probablement attirée par une activité hors du commun chez les Sabbatini, je laissais -encore une fois, échapper un soupire qui en disait long sur mes pensées. Si elle était concentrée et visiblement réfléchie quant à la situation, ce n’était pour le moment pas mon cas. J’abordais les choses avec une certaine légèreté, signe que j’étais vraiment à l’aise et que l’idée de ce petit voyage en Italie était entrain de faire son bout de chemin dans mon esprit. J’avais tout de même un objectif dans cette mission commune et je ne le perdais pas de vue. Inutile cependant de me pencher, j’avais seulement besoin de laisser les bruits alentours faire vibrer mes tympans pour révéler ce qu’il se passait.
Comme Felicia l’avait supposé, les Sabbatini cherchaient à brouiller les pistes. Ils étaient bien après charger le véhicule blindé mais, en me servant des échos liés aux bruits que faisaient les hommes en déplaçant les caisses, je pouvais me rendre compte que celles-ci étaient vides. Logique, quiconque voudrait s’en prendre à ce convoi -et n’ayant pas analysé la situation, penserait que les œuvres avaient été placées dans le véhicule le plus sûr. Ce n’était pas la manière de penser des Sabbatini, encore moins celle de Federico.

« Ton instinct a vu juste. Deux véhicules sont chargés des principaux faux, les plus chers je pense. Le Rover blindé servira de leurre, ils vont le faire partir et rouler vite pour attirer les regards. Le deuxi…oh, attends. Dire que j’ai failli passer à côté de ça. Il y a un cinquième véhicule, une fourgonnette, à l’arrière du bâtiment…et vu ce qu’ils y chargent, c’est celui-là qui nous intéresse. »

J’avais beau être excessivement concentré sur le manège qui avait lieu en contrebas, je ne m’étais pour autant pas laissé surprendre par le soudain rapprochement de Felicia. À peine s’était-elle collée à moi que mes lèvres s’étaient naturellement étirées et que mon bras s’était enroulé dans son dos, ma main venant se poser sur sa hanche. Je gardais pourtant mon attention sur les véhicules qui venaient d’être démarrés et comme prévu, le Rover blindé parti en trombe avec seulement deux hommes à son bord. Les autres ne tardèrent pas à suivre, chacun partant dans une direction différente alors qu’à l’arrière du Bonham’s, la fourgonnette empruntait des petites allées en roulant doucement.

« Deux sur trois et un seul des quatre véhicules va à l’aéroport, tu l’as deviné, celui du manchot. Sa sœur est dans la fourgonnette. J’aimerais dire que ça fait trois sur trois, mais je sens qu’ils ont affrétés plusieurs vols et qu’on va devoir trouver le bon. Je suppose que tu sais comment rentrer dans un aéroport par effraction ? Ce qui est techniquement impossible vu que c’est un lieu ouvert…mais tu m’as compris. »

Sans un mot de plus, je pivotais sur moi-même afin de me placer en face de Felicia et ma main glissa dans son dos, de la hanche droite à la gauche. Il était temps de reprendre cette filature en évitant de leur laisser trop d’avance. Mais ce costume, bon sang…ma mâchoire trahi mes pensées en se crispant brusquement et je vins déposer un baiser sur les lèvres de Felicia avant de m’élancer. Arrivé au bord du toit, je bondissais dans le vide et me servais habilement de mon système de grappins pour tournoyer sur moi-même et me diriger vers la fourgonnette qui avait déjà une petite avance sur nous. Inutile cependant de vouloir être trop rapide et surtout, de confondre vitesse et précipitation.
J’engageais donc la poursuite à une distance respectable, gardant une partie de ma concentration pour m’assurer que Felicia me suivait et l’autre centrée sur le véhicule afin de le suivre parmi le trafic nocturne de la ville. Je faisais également attention à ne pas descendre sous un certain plafond afin d’éviter que ma silhouette n’apparaisse dans les rétroviseurs, ce qui aurait fait absolument tout foirer. Enfin, après plusieurs minutes passées à sauter de toits en toits, à se balancer entre les immeubles et à virevolter dans le ciel beaucoup trop lumineux de la ville, nous arrivions à destination : l’aéroport JFK.
Les derniers kilomètres avaient été les plus durs, les immeubles se faisant plus rare, il aurait donc été plus faciles pour les hommes de Sabbatini de nous repérer. De mon côté, j’avais donc minimisé l’utilisation des grappins et avais passé plus de temps à courir sur les toits des différentes bâtisses de part et d’autre de la route qu’avait emprunté la fourgonnette. Sur place, j’avais habilement déjoué le système de vidéosurveillance en me servant de mes sens pour détecter l’emplacement des caméras et jouer avec les zones d’ombres liées à l’éclairage pour arrêter ma course sur le toit du terminal sept, le plus proche de la route.

« On ne va pas pouvoir rester ici longtemps, certaines caméras effectuent des cycles. Le prochain sur nous est dans…on a quinze secondes pour bouger sur le second toit et là-bas on aura…mmh, un peu moins de dix secondes. Alors, une idée de quel vol on prend ou faut encore que je fasses tout le boulot ? »          


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MessageSujet: Re: (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) - Page 4 EmptyMer 6 Mar 2024 - 5:48





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    Même si elle ne peut voir son visage en cet instant, elle le devine. Elle devine ce léger haussé de sourcils, cette expression qu'il veut si neutre, si agaçante et si charmante au demeurant. Cette expression qu'elle veut voir changer en chaque instant malgré l'urgence de la situation, les heurts qui pourraient survenir autour d'eux. Comme si plus rien n'importait ne serait-ce que pendant quelques secondes. Même cette broche lui importe peu quand elle cherche de son regard sous ce foulard le dessin de ses pommettes, et le balancé de ses yeux. Toutes ces choses prises par des receleurs, ces objets floués par des prêteurs sur gage, tout lui semble désuet quand en cet instant Matt lui rappelle avec quel dynamisme et quelle osmose ils se plaisent à travailler ... même si dans le cas du justicier, l'on peut réfuter l'emploi de ce verbe. En tout cas, l'écouter fait agréablement battre son coeur, déjà bordé de l'excitation octroyé par le vol et la perspective de mettre à mal ces deux salauds de Sabbatrucs. Elle se sent flotter, emportée autant par la vague de cette traque que par l'écoute de cette voix grave et profonde lui indiquant avec cette précision, cette netteté ces éléments déjà dévoilés par sa personne, et soudain ces détails qui auraient pu lui échapper si elle était restée là. Et si elle avait été seule. Sans lui.
Un frisson parcourt son échine quand il glisse sa main. Un frisson de délice, teinté de cette douce révélation qui résonne, encore, toujours plus alors que ses yeux glissent vers sa bouche, en demandant silencieusement qu'il l'embrasse. Qu'il la caresse, l'enlace ... risible, quand l'on connait son alias. Et pourtant, les chats ont tellement raison. Caresser, se faire caresser, c’est une part du paradis. Un reste de trésor perdu, qui d'une touche fait découvrir des richesses qu'il cachait dans ses dessins et sillons. Et toutes ces nuits détachées, séparées par l'espace même de sa liberté lui apparaissent désuètes, froides. Et enfin, il l'embrasse. Ce contact tant espéré la réveille, la secoue, la fait frissonner de bout en bout avant qu'elle ne revienne à la réalité et le suive durant cette nouveau ballet de sauts dans l'étendue new yorkaise.



    Durant le trajet, Felicia se fait plus calme, plus concentrée. Ici, il s'agit de ne pas fauter, de ne pas se faire repérer par les hommes de Sabbatini pour qu'ils puissent rejoindre en toute discrétion leur avion affrété. Alors même si parfois son regard se porte en direction de Matthew, de ce lui qui est Daredevil et l'homme qu'elle aime, la Chatte Noire reste fixée sur cet objectif. Car même si cette sortie ensemble (bien que singulière) lui est étrangement agréable et vivifiante, il ne faut pas qu'elle oublie le réel objectif de tout ceci. Les bijoux de la fratrie, et surtout retrouver la broche, la vraie broche dont ils ont fait cette honteuse copie. Même si ... elle se plait à imaginer le vol des autres bijoux. On ne refait pas un chat.
C'est donc avec une souplesse et un repéré efficace des surfaces montables malgré leur raréfaction que Felicia comme Matt arrivent face à l'aéroport JFK. Le nez en l'air et l'air soucieux, la voleuse jette néanmoins un regard en coulisse à Matt quand celui-ci parle de faire tout le boulot. Oserait-il lui reprocher d'aimer ne serait-ce que l'entendre se montrer directif ? Ou a-t-il peur comme un gars durant un date au restaurant de devoir payer l'entièreté de l'addition.

— Bien sûr, passe-moi ton pouvoir et je te fais ça quand tu veux. Oh. Ce n'est pas possible ? quel dommage ...

Elle utilise ces quinze secondes pour cela ? Oui. Et sous le regard attéré de Matt. Heureusement pour lui, ou peut-être est-ce aussi une source d'étonnement, Felicia a de la ressource, de l'agilité qui font que, d'un coup d'un seul en prise de sac alors qu'elle évite la première caméra en faisant élégamment la roue dans un déployé sensuel de ses jambes, elle sort un pad de taille moyenne générant le plan actualisé de JFK et de toutes les caméras. C'est cool d'avoir des amis dans les milieux disons ... sombres.

— Donc. Suis moi. À six heures, rotation dans treize.

Et elle bondit en roulant ensuite à terre pour rejoindre la caméra visée avant de recommencer ce petit jeu sur trois autres caméras avant de lui indiquer qu'ils ont une zone d'angle entre cette boutique de chocolats et de bijoux. Felicia l'attrape donc au pull et le tire contre elle, pendant que des dizaines de bruits de pas se font entendre, ainsi que des bruits de roue. Ça parle en italien, en disant qu'il faut aller vers le quai huit. La voleuse a plaqué Matt contre elle, sans se soucier du contact et de leur proximité, jusqu'à ce qu'elle entende les battement de son cœur, sente la tension dans son buste alors qu'il essaie de respirer calmement. Cela l'assomme un petit instant car la folle envie de l'étreindre lui prend et qu'elle n'a d'autre choix que de se retenir à grand peine pendant que le groupe passe et qu'elle se doit de tout de même vérifier le plan interactif de l'aéroport.



  S'extrayant donc de cette proximité imposée par les événements, la jeune Hardy déglutit et reprend comme elle le peut ses esprits pour recommencer à donner ses indications quand aux caméras. Ils arrivent finalement sur la sortie du quai huit où déjà les hommes de Sabbatini s'affairent à stocker en arrière de cet avion de type cargo les différentes petites mallettes entre chaque caisses déjà mises en place pour on ne sait quelles livraisons. Felicia hausse les sourcils et jette une œillade à Matt, en agitant son pad.

— Tu vois, on n'a pas forcément besoin de tout le temps abuser de ton don. Même si j'aime bien te voir soudainement tendu et prêt à disséquer si intimement le monde.

Son ton se veut chaud et sensuel, avec ne serait-ce qu'une pointe de provocation pour titiller le trop sérieux Daredevil. Qui soit dit en passant l'est moins que lors de leurs précédents duos. Il y a même ces sourires feints échangés, qui la déstabilisent un instant. Ses joues rosissent et son sourire s'étire un plus qu'elle ne l'aurait voulu avant qu'elle ne s'avance et parte se cacher dans les ombres. Le but est maintenant de rejoindre l'ouverture de l'avion sans se faire repérer. Sachant que de surcroit, il est assez éloigné sur la piste d'envol. Elle observe leurs allées et venues, pendant qu'elle voit au loin avec ses jumelles à présent sorties l'arrivée du véhicule ramenant jusqu'à l'avion Sabbatini. Les hommes commencent à partir, prêts à rejoindre leur patron ou partir on ne sait où dans New York.

— C'est l'heure d'improviser. Alors suis moi et ne réfléchis pas. Oh ... et protège tes oreilles.

Lui dit-elle avant de partir en courant vers un des petits véhicules. Felicia et de suite le contact et n'attend pas que Matt soit bien accroché à celui-ci pour accélérer en appuyant à fond sur le champignon et se rendre droit vers la rampe qui va bientôt se redresser. Les quelques hommes de Sabbatini restés sur la piste voient alors la scène, et commencent à hurler de tirer, pendant que l'avion commence à faire chauffer ses turboréacteurs. Voilà d'ailleurs pourquoi Felicia lui avait dit de couvrir ses oreilles. Non sans avoir conscience de la position précaire de Matt, elle lâche une main du volant et attrape le brun contre elle pour l'embrasser et ainsi espérer qu'il ne focalise pas son attention sur le bruit environnant. Sa bouche se presse, caresse ses contours et son souffle se fait court à mesure qu'elle en accentue la teneur. Et pendant que Matt l'étreint fortement, lui mord sans doute les lèvres tant il doit avoir besoin de cet ancrage, Felicia lâche complètement le volant pour tendre ses grappins vers la rampe qui attrapent une des barres de levée. Elle saute sur les hanches de Matt et se cale contre lui pour l'inviter à la serrer de toutes ses forces, comme si elle était un harnais. Et le système de rembobinage se met en route, mis à rude épreuve par la présence de ces deux poids. Mais il arrive à tenir, et amener les deux protagonistes à destination. Et les voilà donc sur la rampe, qui continue de monter, monter, alors qu'eux sont allongés l'un contre l'autre. Felicia sourit, réprime comme elle peut son rire qui secoue sa poitrine et son corps contre celui de Matt. Rire n'est pas bien venu à ses yeux, bien que les circonstances s'y prêtent. Parce que Matt doit souffrir et maintenant, il lui est difficile de faire abstraction de ce genre d'état de faits. Elle se calme donc pour vérifier l'état du diable de Hell's Kitchen, en allant le prendre au visage et poser son front contre le sien, alors que techniquement ils continuent de glisser le long de cette rampe qui n'a de cesse de remonter.

— Ça va ?
I love when she laughs for no reason
And her love's the reason I'm here
She knows when I'm hurt
And I know when she's feeling scared, mm
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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The Devil of Hell's Kitchen
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MessageSujet: Re: (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) (Not so) Pointless (Felicia & Matthew) - Page 4 EmptyLun 11 Mar 2024 - 16:33




(NOT SO) POINTLESS

When these pillars get pulled down, it will be you who wears the crown and I'll owe everything to you. How much pain has cracked your soul ? How much love would make you whole ? You're my guiding lightning strike--  feat. @Felicia Hardy



Je ne regrettais rien, strictement rien. Même si cette envolée au-dessus de la ville m’avait permis de m’aérer l’esprit, d’apprécier la brise fraiche du vent sur mon visage, je ne regrettais absolument rien. Tout était…tout était parfait. J’avais aidé la femme que j’aimais à commettre un vol, j’étais le complice d’un délit punissable par la Loi dont j’étais dépositaire et j’allais à présent entrer par effraction dans un aéroport, m’infiltrer dans un avion de fret et partir clandestinement dans un pays lointain. Tout était à l’opposée de l’intégralité de ma vie, tout était ce que je m’étais toujours juré de ne jamais faire et pourtant, l’entièreté de ces actions était d’une justesse incroyable. Parce qu’il y avait toujours une question de point de vue et lorsque j’étais au barreau, lorsque j’étais dans mon rôle, c’était une chose que je m’évertuais à rappeler. Il fallait toujours prendre les sujets dans leur totalité, ne pas s’arrêter aux apparences qui auraient pu dire que soudainement, Matt Murdock et Daredevil étaient des hors-la-loi.
Et dans ce cas, j’avais aidé la femme que j’aimais à récupérer un héritage familial qui lui avait été volé, arraché. J’étais le complice d’un acte justifié et ce geste m’avais permis de retrouver de vieux ennemis qui malgré mes avertissements, avaient recommencé à pourrir ma ville, mon quartier. Je m’apprêtais à pénétrer dans l’enceinte de cet aéroport avec elle, pour la soutenir jusqu’au bout de cette quête dans laquelle je m’étais engagé parce qu’elle le méritait, parce que c’était mon rôle de la soutenir, peu importe les circonstances. J’allais prendre ce vol, cet avion affrété sous un faux numéro pour remonter à la source d’un mal qui gangrénait une ville que j’aimais. Sous ce point de vue, il n’y avait strictement rien de hors-la-loi.

Et je regardais cette femme justement, à travers les bruits de ces machines qui émettaient des bips sonores en reculant, grâce à l’agitation qui régnait sur les pistes de décollage, grâce à toute cette électricité environnante qui me renvoyait une image absolument parfaite de cette femme qui était devenue une raison de vivre. Je l’admirais autant lorsque mes sens me permettaient de la voir que lorsqu’elle parlait, lorsqu’elle souriait, riait. Tout ce qu’elle faisait avait une saveur particulière parce qu’il y avait ce vieil adage qui disait que pour séduire une femme, il fallait la faire rire. J’avais essayé. Chaque fois que j’avais entendu son rire, c’était moi qui étais tombé un peu plus amoureux d’elle.
Après l’avoir relancé sur ce toit, en lui indiquant la position des caméras et leurs cycles de rotations, je l’avais piqué en lui demandant -à ma manière, de prendre le relai. Sous le foulard qui masquait mon visage, mes yeux roulèrent suite à sa remarque. Je secouais la tête, autant amusé que dépité par cette remarque et durant une seconde qui fut presque de trop, je la suivais de mes sens alors qu’elle bondissait agilement. Puis, je m’élançais à sa suite et ne tardais pas à la rejoindre. Je venais à peine d’attérir à ses côtés lorsqu’elle m’attrapa pour m’attirer à elle. Cette fois, le foulard masqua un haussement de sourcils surpris et évocateur à la fois. Je ne me lassais pas de cette proximité, de ces courts instants -excessivement prenants et excitants surtout dans ce genre de situation, qui forçaient mon cœur à accélérer la cadence.

Si elle était concentrée pour écouter les discussions en contrebas, je ne l’étais absolument pas. Je faisais de mon mieux pour paraitre calme, pour maitriser ma respiration mais le fait de sentir sa poitrine coller à mon torse, de percevoir son souffle caresser la naissance de mon menton. La dépassant de plusieurs centimètres, j’avais la tête légèrement baissée et le nez presque collé à sa perruque. Je sentais les effluves de son parfum venir picoter mes narines, son odeur naturelle enivrer mes sens et plus les secondes s’écoulaient, plus j’inspirais ces senteurs pendant que mes mains s’étaient naturellement glissées sur ses hanches. Je mourrais d’envie de simplement la serrer dans mes bras, entendre et sentir son cœur battre à tout rompre contre le mien et l’embrasser, juste l’embrasser et profiter de ses lèvres.
Puis elle se dégagea de cette étreinte, à mon plus grand regret et je m’engageais une fois de plus derrière elle, calquant mes mouvements sur les siens afin d’éviter d’être repéré par les caméras. J’étais son ombre, je la suivais dans le plus grand de silence en faisant tout ce qu’elle faisait, en mimant ses déplacements, jusqu’à ce qu’elle se stoppe à nouveau et ne m’adresse une nouvelle remarque.

« Tu vois, on n’a pas forcément besoin de tout le temps abuser de ton don. »

Répétais-je dans une très mauvaise imitation de Felicia, usant d’une voix volontairement nasillarde à la manière d’un fameux nia nia nia. Face au regard qu’elle me lançait, je haussais les épaules comme si ma réponse était la plus naturelle possible et ajoutais un sourire en coin en profitant de cet instant de calme pour effectuer quelques étirements.

« À l’heure actuelle, ce n’est pas le monde que j’aimerais disséquer. »

Aussitôt dit, aussitôt regretté. Je grimaçais, faisais la moue et me pinçais les lèvres dans une expression de regret. Ma tête fit un léger mouvement d’acquiescement sur le côté avant que je ne reprenne.

« Très serial-killer, mauvais choix de mot. Mais tu m’as compris. »

J’étais moi-même, j’étais finalement moi-même, cette meilleure version de ce que je pouvais être, cette version que j’avais chassé pendant des années parce que j’avais été incapable d’accepter ce que l’on me proposait, parce que je m’étais renfermé. Jamais je ne m’étais senti aussi bien que depuis que cette femme avait vu clair en moi, m’avait aimé tel que j’étais. J’aurais pu passer des heures entières à la remercier pour ce qu’elle avait fait, pour ce qu’elle était, pour ce qu’elle représentait à mes yeux…mais apparemment, il était l’heure d’improviser. Je fronçais les sourcils en la suivant du regard à travers les bruits qui s’intensifiaient et je m’élançais presque aussitôt derrière elle. D’un bond, je sautais à mon tour sur ce véhicule ridicule qui servait à remorquer les avions et venais à peine de m’accrocher à l’arrière de ce-dernier qu’elle démarrait déjà, en trombe, manquant de me faire lâcher prise.
Les premiers coups de feu retentirent et je me précipitais aussitôt à l’avant du véhicule, sur le siège passager. À peine arrivé, les lèvres de Felicia se liaient aux miennes et dans d’autres circonstances, j’aurais apprécié cet instant. Là, ce n’était pas le cas. Le sifflement des réacteurs se faisait de plus en plus intense et brusquement, j’avais l’impression que mes tympans étaient au bord de l’explosion. Ma tête me faisait souffrir, le bruit se répercutait à l’intérieur, y restait bloqué et peu importait l’intensité, le désir lié à cette étreinte, j’étais au plus mal. Felicia lâcha le volant, me sauta dessus pour se lier à moi, d’une autre manière…qui toujours, dans d’autres circonstances…enfin bref. Je grimaçais de douleur, je grognais alors que les sifflements s’accroissaient, étaient entrain de me rendre fou. Mes bras se refermèrent autour de la jeune femme et je la serrais -peut-être beaucoup trop fort, alors que la puissance de son grappin nous éjectait du véhicule.

J’étais à présent entrain de glisser le long de cette rampe qui se refermait et bien que Felicia me tenait, était proche de moi, je n’entendais rien d’autre que ce bruit qui me détruisait les tympans. Mes mains étaient plaquées sur mes oreilles et un hurlement guttural jailli de ma gorge, un cri de douleur qui masqua ses lèvres que je vis bouger à travers tout ce bruit. Je ne m’entendis pas crier, je sentis seulement mes cordes vocales vibrer, mes lèvres trembler et ma gorge…comme si l’intérieur s’en détachait tellement ce cri venait du plus profond de mes entrailles. Mes pieds touchèrent enfin le sol à l’intérieur de l’avion, le sifflement des réacteurs s’estompa, se fit plus discret, plus étouffé et je pouvais enfin retirer mes mains de mes oreilles. Je sentis aussitôt quelque chose de chaud, moite et liquide dans le creux de mes paumes : du sang.

« Merde… »

Avais-je grommelé en portant nerveusement mes doigts dans mes oreilles alors que le son de ma propre voix me parvenait à peine. À vrai dire, je ressentais plus les vibrations de cette dernière que les intonations.

« ON POURRA JUSTE PRENDRE UN BILLET POUR LE RETOUR ? JE VEUX DIRE, MONTER DANS L’AVION COMME DES GENS NORMAUX QUOI ! »

Criais-je sans réellement m’en rendre compte car, sous l’effet de la peur de ne plus entendre, j’avais parlé naturellement plus fort pour pouvoir m’entendre. Je posais une main nerveuse sur la cuisse de Felicia, comme pour me rassurer de sa présence et presque instinctivement, mes doigts se crispèrent sur le latex de son costume. Fronçant les sourcils, je tentais d’utiliser les bruits étouffés que j’entendais pour capter sa réaction.

« JE PARLE TROP FORT, C’EST CA ?

Mes lèvres s’étirèrent dans un sourire désolé alors que, toujours nerveusement, j’essuyais frénétiquement ma main libre sur mon pantalon. Puis l’avion quitta le sol et cette fois, ce fut l’effet inverse, mes oreilles se bouchèrent soudainement et…plus rien. Sous le choc, mes yeux s’écarquillèrent et j’arrachais brutalement le foulard qui masquait la moitié de mon visage tourner la tête, dans tous les sens, trop rapidement. J’essayais d’entendre, de sentir, de voir quelque chose mais rien ne me parvenait, strictement rien. Ma main frappa le sol plusieurs fois, rien. Pas de vibration, pas de bruit, pas de battement de cœur, pas de respiration…pas de Felicia. En proie à une soudaine panique, je commençais à chercher mon souffle, à haleter dangereusement alors que mon visage n’avait de cesse de trembler, de tourner en cherchant désespérément quelque chose, n’importe quoi à entendre pour me situer, pour voir, pour la voir.

« Feli ? Feli ! FELI ?! Je…je ne vois rien. »           


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