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 [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on

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The Devil of Hell's Kitchen
Matthew M. Murdock
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyLun 18 Déc 2023 - 22:08

NOW THAT I WANT YOU BACK I THINK I CAN MOVE ON


J’avais beau être ce que j’étais, faire ce que je faisais -et bon Dieu que j’étais doué dans ce domaine, fut une époque pas si lointaine où je nourrissais encore des rêves. Dans ces songes, je me demandais souvent à quoi cela pouvait ressembler, après tout ce que j’avais vécu, de trouver la bonne personne. Je m’étais souvent surpris rêver de ce moment, à l’imaginer à en polir une image complètement fausse mais rassurante, éloignée de tous mes traumatismes. Et il y avait ce sentiment qui m’habitait depuis longtemps, celui de ne pas vouloir être le dernier et surtout, de vouloir me sentir important aux yeux de quelqu’un.
J’étais torturé, blessé et je ne montrais pas particulièrement d’envie de me sortir de tout cela, parce que, quelque part, j’avais fini par comprendre que je ne pourrais jamais vraiment me défaire de cela. Il y avait quelque chose en moi -le Diable comme le disait ma grand-mère, qui grondait et qui serait toujours présent. Cette chose ne demandait qu’à sortir et j’en était même venu à me demander s’il n’avait pas s’agit d’une épreuve, de Son épreuve.

Avec le temps, j’avais compris que non et qu’il s’agissait plus ou moins d’un trait de famille, l’effritement de ma foi n’avait rien à voir là-dedans. Mais c’était une belle légende sur les Murdock et je l’aimais, parce qu’elle nous représentait. Mon père, moi. Malheureusement, ce n’était qu’une partie de la légende, celle qu’il fallait raconter pour frimer, pour se rassurer. L’autre partie, c’était que tous les Murdock étaient morts seuls, tous sans exception. Ma mère était morte seule, selon les dires de mon père et lui avait tué dans cette ruelle. Lorsque j’étais arrivé, il gisait dans son propre sang, seul.
C’était une pensée qui m’avait hanté lorsque j’étais gamin et elle continuait encore à me hanter aujourd’hui. C’était paradoxal, parce que dans mes convictions les plus intimes, j’étais persuadé que ce que je faisais me forçait à rester seul et, la vie s’était chargée d’appuyer ce postulat. Mais d’un autre côté, je ne voulais pas être seul. La solitude, l’isolation et le délaissement me tuaient autant à petit feu que cette foutue colère que j’avais laissé me ronger. La seule chose rassurante dans toutes ces pensées, c’était qu’elles allaient à l’encontre de l’enseignement de Stick. C’était très certainement idiot à penser, probablement plus à dire, mais je rêvais de cette personne en qui placer ma vie entre ses mains et simplement m’abandonner à elle.

Felicia me fixait avec ses yeux azurs et comme il y a quelques jours, j’aurais pu me perdre dedans, m’abandonner. La raison pour laquelle toutes ces pensées me revenaient subitement se trouvait en face de moi. Cette raison me souriait, me taquinait et me donnait clairement la sensation, l’étrange impression que mon cœur était posé dans sa main. C’était ce que je ressentais lorsqu’elle prêt de moi, c’était ce qui avait creuvé mes yeux lorsque nous avions passé la nuit ensemble. C’était comme si j’avais moi-même posé mon cœur dans sa main en lui disant ; tiens, toi seul peut en prendre soin. C’était une évidence, mais -et c’était là qu’était tout le calvaire d’être moi, j’étais parfaitement incapable de mettre des mots là-dessus et de lui dire ce que je ressentais pour elle. J’avais beau avoir très certainement le double de son âge, lorsqu’elle était en face de moi, lorsqu’elle me regardait comme et encore plus lorsque j’entendais son cœur battre de cette manière, je redevais un gosse.

« Les caméras d’une salle d’interrogatoire. », répétais-je en souriant et en acquiesçant.

L’instant d’après, elle était entrain de s’étirer, contre moi afin de récupérer cette fameuse bouteille de champagne. Possible que mon cœur ait manqué un battement, à la vue de son corps penché ainsi en arrière alors que tous mes sens étaient braqués sur elle. Peut-être deux battements en fait. Elle avait beau agité cette bouteille devant mes yeux masqués et vides, la vision qu’elle venait de m’offrir avait complètement embrumé mes sens et j’avais même l’impression de n’entendre qu’un mot sur deux dans cette longue phrase qu’elle était entrain de prononcer. J’avais juste entendu Queensboro bridge, quelques autres mots et caméras.

« Caméras ?! », répétais-je alors que mes sourcils se soulevaient. « Qu’est-ce qu… ».

Quelque part, je n’étais pas vraiment surpris, ça devenait une habitude avec Felicia de ne pas pouvoir finir mes phrases, de ne pas pouvoir en placer une ou juste qu’elle me mette dedans. Comme là par exemple, alors que je pouvais voir la bouteille de champagne dans les airs et elle qui s’éloignait de moi. Dix sur dix pour la note artistique, pensais-je alors que je faisais un pas sur le côté pour éviter de prendre un coup de pied.
Tout devint plus clair lorsque mes sens m’avertirent de ce grésillement si distinctif qu’était celui de l’électricité passant dans les câbles : les caméras de sécurité fonctionnaient à nouveau. Nouvelle grimace sur mon visage alors que je m’apprêtais à récupérer la bouteille de champagne, peut-être pour boire un peu histoire de digérer ce qu’elle venait de faire. Je me permettais tout de même de lâché une sorte de rire moqueur face à sa prestation sur le canapé, quatre sur dix mais le clin d’œil et la prestation artistique dans sa globalité rattrapait le tout. Toujours planté au milieu de la pièce, bras ballant, je levais la tête en direction du plafond tout en poussant un profond soupire. Bon sang qu’elle me plaisait. Me tournant vers l’une des caméras, j’exécutais un léger haussement d’épaules, bras écartés et lèvres pincés, d’un air de dire désolé pour les bijoux, je n’ai rien pu faire. Puis je m’élançais à la poursuite de Felicia.

Je faillis perdre l’équilibre en bondissant par-dessus bord tant les sirènes d’alarme avaient un dangereux impact sur mon oreille interne. Le liquide qui leur permettait de m’aider à trouver un équilibre et des déplacements irréprochables avaient tendance à trop vibrer, comme mes tympans sur des sons beaucoup trop fort. C’était le cas à ce moment, mais le fait de m’élancer dans le vide, loin de tout ce vacarme me permis d’éviter un accident. Et puis, mon esprit était trop occupé à suivre Felicia, impressionné par sa grâce et la facilité avec laquelle elle se déplaçait. Je doutais néanmoins qu’à notre arrivé, la bouteille soit intacte. Et pour une fois alors que je la suivais, je n’écoutais pas le son si distrayant, si anarchique et anxiogène de la rue. Pour une fois, je profitais…de la vue ?

Quelques petites plus tard, elle atterrissait sur le toit d’un immeuble d’une vingtaine d’étages, similaire à celui sur lequel nous nous étions retrouvés, mais très certainement moins luxueux vu le panneau publicitaire qui trônait en plein milieu. La lumière vive de ce genre d’affichage n’avait jamais été un problème pour moi, allez savoir pourquoi. J’atterrissais à mon tour et rangeais aussitôt dans les doubles-pochettes ! qui se trouvaient sur ma cuisse. Dépassant Felicia tout en marchant, je m’arrêtais au bord du toit, après avoir retiré mon masque, afin d’admirer la vue.
Evidemment, mes sens m’indiquaient tout ce que je devais savoir, l’East River était juste en face de nous, plusieurs mètres en contrebas. De part et d’autre de l’endroit où nous nous trouvions, les immeubles et autres buildings semblaient s’étendre à perte de vue le long de la berge. Puis, à environ une centaine de mètres sur la droite, trônait cet énorme pont dont je pouvais presque percevoir les lumières tant l’intensité électrique était présente dans l’air.

« Champagne ? », demandais-je en tendant la main afin qu’elle me donne la bouteille et que je puisse la déboucher. « À ces quatre jours ? », ajoutais-je en lui tendant à présent la bouteille, sourire -moqueur, aux lèvres.


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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyMar 19 Déc 2023 - 12:38




ThunderI'm a white light that's burning
(Right across your sky)
Gonna light up the city
(And light up your night)
Like a flame that keeps burning
(Shining on bright)
I'm a flash across the sky

     Le chat miaule et se défile, comme il sait si bien le faire après une bêtise. Et quelle bêtise. La vilaine féline de couleur noire et blanche s'en va avec un butin qu'un justicier masqué n'a pas eu le temps de lui subtiliser. En tout cas, c'est ce qui apparaîtra sur les caméras. Son petit tour de piste contre le corps de Daredevil, le fait qu'elle ait usé de ses charmes pour le troubler. Le fait est aussi que sans que cela soit sciemment voulu, elle se soit perdu dans le timing en ... s'occupant de lui, et qu'elle avait dû improviser sur le tas cette petite mascarade pour que personne n'ait de doutes quand à leur "relation". Car c'est bien d'une relation qu'il s'agit, pas vrai ? Felicia plisse les yeux, alors qu'elle s'élance et se balance dans les rues de Manhattan, avec sa bouteille et son sac dans les mains. Elle semble troublée, décontenancée par cette facilité qu'il y a entre eux, et bizarrement, les contes sur l'alchimie qu'on lui offrait quand elle était jeune la frappent de plein fouet.  
Elle tourne alors la tête, pour voir si il la suit. Et quand elle voit que c'est le cas, son cœur remonte jusque dans sa bouche pendant un bref instant. La chaleur la prend à la tête, alors qu'elle sent l'air froid courir violemment dans son sifflet sur l'entièreté de son corps. Mais elle secoue vivement la tête pour se focaliser sur sa prochaine lancée car la dernière a bien failli casser la bouteille tant elle se perdait dans ses pensées.



    Ils arrivent enfin sur cet immeuble, un peu vieux, un peu déjà ciblé par un véreux promoteur voulant en faire sa prochaine poule aux œufs d'or avec ces grandes baies vitrées qui serviront plus pour des bureaux de société prestataire de société, que de lieu de vie pour des gens toujours plus poussés aux extérieurs de cette si grande, et si imposante ville. Felicia regarde alors l'horizon, encore bercé par le froid et la noirceur de cette nuit. Matt la dépasse, sans doute porté par cette même vision, qu'il voit à sa façon. Et il enlève son masque, alors qu'elle, reste là, pensive, subjuguée aussi bien par cette étendue offerte par ce pont que par le simple fait de voir cet homme si sec et strict en apparence, se gonfler d'entrain.

— Champagne

Dit-elle en s'approchant de lui, cette bouteille luisant dans les mains. Et elle la pose entre eux, entre leurs torses, laissant Matt poser ses mains sur les siennes, ou ... où il le souhaite. À la différence des deux gardes du penthouse, lui peut bien faire ce qu'il veut, elle est consentante. À regret (juste un peu), il les place sur le bouchon. Ce qui n'empêche en rien Black Cat de mordiller sa lèvre inférieure et de sourire autant face à cet acte prude, mais aussi à ce qui va suivre.

— Tu sais, tu devrais quand même faire attention. Tu n'as plus ton masque de protection et je te rappelle que le champagne ...

POP ! Elle se recule directement en entendant le son significatif de l'ouverture sous un trop plein de pression. Et voilà que ... Daredevil, le grand Daredevil, menace des méchants de Hell's Kitchen, l'homme qui a mis Fisk au trou et en est venu aux mains avec le sanglant Punisher, vient de se faire avoir par la plus simple et la plus mauvaise des blagues faites par la vie et ses principes.

— Je ...

Felicia cache ses yeux masqués de ses mains pour ne pas le regarder. Pour que cette vision d'un homme décontenancé, avec ses yeux brumeux, sa moue pleine de surprise, et les mains pleines de mousse de champagne ne reste pas imprimée dans sa rétine et lui donne envie de rire.

— J'essaie, je te promets que j'essaie, vraiment.

De ne pas rire, de la situation. Elle essaie tellement qu'elle englobe tout son visage entre ses mains, les doigts écartés sur son front, le bout de ses paumes cachant sa bouche. qui sourit trop, beaucoup trop.



    Malgré l'hilarité qui la prend au corps sous forme de spasmes assez violents, Felicia Hardy arrive à se contenir. Elle en a les larmes aux yeux et la bouche comprimée de douleur tellement elle se retient de ne pas rire. Mais elle finit par enfin le regarder et se targuer d'une remarque ô combien difficile à placer dans de telles circonstances.

— Je vois que ça mousse très bien entre toi et ton nouvel ami.

Zut. elle lâche un souffle via son nez et comprime comme elle peut sa bouche pulpeuse pour retenir les sons qui menacent de sortir de sa gorge. C'est un vrai festival pour la jeune femme. Et pour lui aussi car il la voit concrètement en train de lutter avec elle-même. Trouver un sujet pour outrepasser le comique de la situation, se dit-elle. Trouver n'importe quoi pour ne pas en parler.

— Est-ce que tu savais que tous les ans Manhattan s'enfonçait de un à deux millimètres dans le sol ? Et qu'avec tous ces bâtiments construits, on a dépassé les huit cent millions de tonnes ?

Les yeux en l'air, les mains enfin sur ses hanches, et trainant toujours son petit sac de course rempli de toutes ces choses bien chères, Felicia s'avance et passe à côté de Matthew en le laissant bien évidemment se débrouiller avec cette mousseuse et collante situation. Le temps d'un peu tempérer ses frissons, de regarder l'horizon qui brille de toutes ces lumières, de tous ces trucs dont elle n'aura pas connaissance et qui font que, c'est aussi brillant par endroits, sur certains bâtiments.

— Et dire qu'on est là, à profiter de cette vue alors que chaque jour, sans le savoir, on s'embourbe un peu plus comme si on était dans des sables mouvants. C'est dingue, tu ne trouves pas ?

Cette fois, elle le regarde, en tendant sa main pour récupérer la bouteille. En un sens vu comment ce truc de luxe a dû tourner ça doit être infâme, alors pourquoi elle tente quand même d'en boire ? Parce qu'elle se sent idiote, légère, et complètement dépassée par ce qu'il s'est passé plus tôt. Elle pense au fait qu'il l'a laissée faire, au fait qu'il l'ait suivie malgré tout dans cette escapade qui, il faut l'avouer devient un peu froide en ce mois de janvier. Surtout après une telle volée dans les rues. Est-ce que ce serait bête de dire, que finalement, elle n'aurait pas un crush pour lui ? Ou plus qu'un crush quand elle se noie dans son regard. Il creuse un peu plus qu'elle ne le croit dans sa douceur. Il a ouvert des pans qu'elle n'aurait jamais cru revoir, et c'était grisant, déstabilisant. Alors, quand enfin elle boit dans cette bouteille, le choc du dégout vient la frapper dans une quinte de toux et une envie de cracher le liquide.

— Eurgh ! La prochaine fois que je fais ça, je m'abstiens. On dirait une Cara pils ou ... une espèce de mélange entre un vin blanc chilien et une bière de l'est.

Suite à cet interlude lui laissant un mauvais goût en bouche, elle repousse la bouteille vers le brun, non sans encore tousser et tirer la langue avant d'enfin reprendre contenance. Car il fallait passer par là. Lui montrer que sous tout ce jeu, il y a cette part d'elle qui veut savoir.

— Sinon ... comment vas-tu ?

Ça semble si banal, si désuet de demander cela. Et pourtant, cela lui demande tellement d'effort pour ne serait-ce que prononcer ces mots. Si normaux, pour s'enquérir d'une personne que l'on apprécie peut-être bien plus qu'on ne veut se l'avouer.
So let's light up this city and make it our own
A call to the people
We'll turn up the sun
A new day is coming
We're writing our names
I'm a flash across the sky
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyMar 19 Déc 2023 - 15:05

NOW THAT I WANT YOU BACK I THINK I CAN MOVE ON


C’était étrange, difficile à décrire. Alors que je venais de dépasser Felicia, je m’étais arrêté au bord du toit, posant mon masque sur les bâtons par la même occasion. Mes bras pendaient le long de mon corps, le menton légèrement relevé, le regard perdu à l’horizon. Je sentais le vent glisser sur cette peau synthétique qu’était mon costume, je sentais sa fraiche caresse dans mon cou a présent dépourvu de protection. Je le sentais souffler dans mes cheveux, en soulever quelques mèches à la mesure de sa brise. Son froid toucher me fit frissonner alors que mes yeux se fermaient, m’abandonnant à une soudaine mélancolie.
Cette vue, que moi seul était en mesure d’aborder de cette manière, me touchait profondément. J’avais l’impression de n’entendre que le vent et c’était apaisant. Je pouvais pourtant voir ces milliers de lumières, formées à travers mes sens à la manière d’un système sanguin dont les organes étaient des lampadaires, des spots, des panneaux publicitaires. Je pouvais voir tous ces véhicules, tous ces passants qui circulaient en contrebas comme s’ils étaient du sang pulsé à travers les veines de New-York. D’ici, je pouvais même ressentir la fraicheur de l’East River, entendre la vie qu’il abritait et me laisser bercer par le clapotis des faibles courants qui agitaient sa surface.

La ville, ma ville ne m’était jamais paru aussi calme, aussi paisible. Ce sentiment qui m’envahissait soudain me faisait me sentir faible, insignifiant face à l’immensité. Inexistant face à l’infinie que mes sens ne pouvaient pas saisir. Sortant rarement de Hell’s Kitchen et des ruelles sombres, je n’avais pas vraiment l’occasion de ressentir cette immensité et cette manière qu’avaient mes sens de la représenter. C’était un précipice. Le bord d’un monde que j’entrapercevais seulement et à sa limite, à la limite de ce que mes sens pouvaient percevoir, il n’y avait rien, juste l’obscurité. Il aurait suffi que j’avance, que je continue mon chemin pour repousser ce précipice, mais l’image, la métaphore était trop belle pour que je la refuse. C’était ma limite.
Et tout ce que j’étais en mesure de voir grâce à mes sens, tout ce que j’étais en mesure de ressentir comme cette brise qui glaçait mon visage, je le ressentais à travers cette mélodie qui s’élevait dans mon dos. Encore une fois, une symphonie que moi seul était capable d’entendre. Le rythme ne variait pas, il était fort, prononcé et suivait la mesure de ce que pourquoi il jouait : moi. Bou-boum, bou-boum. Les battements de son cœur résonnaient dans mes tympans, trouvaient échos dans les vibrations de mes os et nouaient mon estomac. Ne plus être seul. Je laissais échapper un long soupire et me détournais de cette vue.


Rejoignant Felicia pour partager ce fameux champagne et alors que la bouteille était maintenant la seule chose qui nous séparait, je posais mes mains sur les siennes. Mon esprit était encore embrumé, occupé à vagabonder dans ces pensées qu’il avait nourri un instant plus tôt alors, je ne fis pas attention. Pas un seul instant, je n’avais pensé à ce que cette bouteille de champagne avait vécu sur le trajet qui l’avait menée jusqu’ici. Portée, charriée dans des conditions qui avaient fait que, en revenant complètement à moi-même et à l’instant, je poussais ma tête sur le côté pour éviter le bouchon qui sautait des mains. Cependant, le liquide mousseux jaillit de la bouteille et m’arrosa le visage. Conscient du ridicule de la situation, je me contentais de faire ce que je faisais de mieux : rester stoïque et accepter mon sort.

« Bien sûr que tu essayes… », répliquais-je, bougon.

J’avais les sourcils froncés, le nez plissés dans une grimace d’aversion car avec cet accident, j’avais pu -contre mon gré, avoir un avant-goût de ce champagne qui avait clairement passé trop de temps en dehors du réfrigérateur. Et en face de moi, il y avait Felicia qui était entrain de faire tout ce qui était en son pouvoir pour se retenir de rire. Mais ris bordel ! Ris ! Transperce-moi de tes éclats de rire, laisse-moi l’entendre, laisse-moi m’accrocher à ta joie. Je l’avais pensé très fort, j’aurais voulu pouvoir lui dire.

« C’est mon côté tombeur, rien ne me résiste. », dis-je alors que la grimace laissait finalement place à un sourire.

Bon sang, qu’elle était belle. Si j’avais pu apprécier cette vue tout à l’heure, si j’avais pu me sentir aussi apaisé, autant en paix avec moi-même face à l’immensité de cette ville, c’était parce que je savais qu’elle était, parce que les battements de son cœur me berçaient de ces illusions d’invincibilité. Je ne ressentais que très rarement ce sentiment mais ce soir, j’aurais voulu pouvoir la voir. Vraiment. J’aurais voulu voir les lumières de la ville se refléter dans ses yeux, j’aurais voulu voir sa peau blêmir à cause du froid, j’aurais voulu la voir de mes propres yeux. Pas avec mes sens.
Le cours sur Manhattan fini de certainement de m’achever et je laissais même échapper un souffle de rire. Je n’étais pas idiot, je comprenais ce qu’elle faisait parce que -excessivement dur à dire, j’avais eu son âge. Je comprenais que ce qui se passait entre nous, ces fondations qui apparaissaient subrepticement pouvaient faire peur, semer le doute. Ce qui me rassurait quelque part parce que je ressentais la même chose, j’avais potentiellement peur de mettre des mots sur des sentiments, comme elle. Donc, ce n’était pas une question d’âge.

« Wow, complètement dingue. », répondis-je dans un haussement de sourcil significatif, montrant que ma remarque à toutes ces informations étaient clairement moqueuse. « Fun fact, il faut abattre soixante-quinze mille arbres pour imprimer l’édition du dimanche du Times…c’est dingue tu ne trouves pas ? », ajoutais-je en ayant pris soin d’avoir une intonation similaire à la sienne.

À mon tour de rire. Moi, j’avais déjà goûté au champagne et je savais exactement de quoi il en retournait, sauf que la vengeance -sauf celle Dardevil, était un plat qui se mangeait froid. Enfin, pour le coup, la vengeance était un champagne qui se buvait tiède et c’était clairement dégueulasse. Je le savais et j’appréciais de la voir à son tour goutter cette boisson devenue infecte, âpre et beaucoup trop agressive en bouche. Pas la peine d’ajoute le moindre mot -j’avais déjà l’esprit ailleurs, il y avait clairement écrit sur mon : ouais, je sais et j’ai rien dit.

Mon esprit était exactement là où cette question devenait m’emmener. Comment j’allais. Ma mâchoire se crispa une courte seconde pendant que j’enlevais mes gants, les coinçant eux aussi avec les bâtons. Pratique cette double-pochette, pas poche. Je posais ensuite ma main sur la joue de Felicia alors j'acquiesçais machinalement. Mon pouce s’arrêta un instant sur sa pommette, la caressa tendrement avant que je ne retire ma main.

« Viens avec moi. », soufflais-je en me détournant à contre-cœur.

Pas la peine d’aller bien loin, j’allais juste m’asseoir au bord du toit, les jambes dans le vide et j’attendis patiemment que Felicia en fasse de même. Comme quelques instants auparavant, j’avais le regard dans le vide et finalement, lorsqu’elle vint s’asseoir près de moi, je passais doucement mon bras autour de ses épaules afin qu’elle se rapproche, que je puisse sentir sa chaleur effleurer ma peau.

« Tu vois, pour la deuxième fois ce soir, je vais te faciliter les choses, Felicia., commençais-je en serrant doucement ma main sur sa combinaison. J’avais l’impression que j’étais à deux doigts de vomir mon cœur, que tout mon corps était sujets à d’horribles et irrépressibles spasmes. Et mon estomac sonnait si creux. « Rassure-toi, je ne te forcerai pas à faire la même chose. », ajoutais-je sans cesser de fixer l’horizon, comme pour dédramatiser ce qui allait suivre. « On sait tous les deux ce qui se passe, on sait tous les deux où ça nous emmène…alors… ».

Ma voix s’était quelque peu brisée, comme fragilisée à l’approche de ces mots -fatidiques, qui avaient bien du mal à franchir la barrière de mes lèvres. « C’est toi que je veux, Felicia. Je ne dis pas ça parce que tu es arrivée et que j’étais seul ou…ou que je recherchais absolument quelqu’un pour me rendre heureux…c’est…disons plutôt que je veux être avec toi parce que…parce qu’avec toi, j’ai l’esprit calme, mes pensées sont calmes et…et je me sens complet. ». Mic drop ? Non, pas encore. Mes mots avaient beau être maladroits, peut-être mal choisi et peut-être que c’était trop à entendre pour elle et qu’une fois que j’aurais fini elle prendrait la fuite, mais pour moi, c’était nécessaire de mettre les mots sur ce que je ressentais pour elle. « Ce que tu fais n’a pas d’importance, crois-moi. Je…je ne dis pas ça pour justifier ce que je ressens pour toi..je dis juste que, rapport à toi…c’est la bonne chose à faire. ».

Micdrop.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyMar 19 Déc 2023 - 18:03




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     Dans sa tête, tout se secoue, tout se renverse. Comme une boule de neige qu'elle regarde d'un peu trop près, avec ses grands yeux qui deviennent encore plus grands sous les reflets de ce verre globuleux. Elle regarde un homme, un homme qui fait battre son coeur respirer un air qu'il a l'air de redécouvrir. Elle l'admire de tout son soul, de toute son envie d'être à ses côtés. C'est enfantin, présomptueux. Mais Matthew Murdock l'a bien plus au coeur que nombre de ses autres crush. Elle ne veut pas se l'avouer car elle ne sait pas. Ses rapports concernant la chose sont devenus si biaisés, si inconfortables qu'à chaque fois, elle n'a pas cherché à aller plus loin. Et c'était bien comme ça. Mais Matt n'a pas laissé tomber. Il est venu la chercher ... sans se rendre compte de sa propre bêtise concernant ses propres perceptions. Maladroit sur certains aspects, de manière imagée Felicia voit de plus en plus l'homme au delà du masque. Cet homme prude, attentif, un peu (beaucoup) blagueur qu'elle aime tant titiller. Ce n'est pas qu'une armoire à glace obscurcie par son désir de vengeance. Tout du moins, pas encore. Et elle se sent comme une gosse, qui regarde ça. Une gosse qui rêve juste d'être là, dans cette boule de neige.
Nouvelle secousse, nouveaux soubresauts. C'est tellement bête comme situation, cette histoire de champagne. Mais Felicia aime ça car c'est bête, sans prise de tête. C'est juste du partage en bonne et due forme, avec certes des costumes sur le corps qui commencent à se rafraîchir, mais rien n'implique une mort, un blessé, ou même une myriade de méchants mafieux voulant se venger. Bon, si on occulte la case vol dans une propriété et fracassé de mâchoire, c'est presque sage. Et il se moque le Murdock. Il se moque de sa remarque concernant le champagne, de sa manière de gérer la situation, en se permettant même de lui sortir un fun fact. Et ça la rend encore plus hilare, encore plus accro à lui. Merde, elle se sent vraiment rougir là ?



    Le cœur au bord des lèvres suite à sa question, Felicia se calme. Elle est bien plus tendue, sérieuse et à l'écoute en raison de ce qu'il fait. Pourquoi est-il si crispé, d'un coup ? Pourquoi retire-t-il ses gants ? Serait-ce une faute de sa part de s'enquérir de son état ? Son pouce touche sa pommette, si chaude et en même temps si froide sur sa surface en raison de la morsure du froid. Cette simple touche a l'effet d'un électrochoc, jusqu'à ce qu'elle disparaisse comme elle est venue. Et là, quand il lui dit de venir, elle a envie de lui jeter à l'envolée ce fameux "s'il te plaît". Sauf qu'elle ne peut pas, elle n'y arrive pas quand il la regarde comme ça. Parce qu'elle sait aussi que c'est en soi, sa manière de dire ces trois mots. La gorge serrée, la demoiselle avance pour le rejoindre donc sur ce rebord d'immeuble. Son pas est lent, car elle veut lui laisser le temps d'apprécier cette vue. Une fois qu'elle sent que c'est le moment, elle s'installe, regarde le Queensboro Bridge en inspirant grandement, quitte à en avoir mal au nez et à la gorge tant la brûlure du froid est acerbe.
Son bras l'entoure alors, et l'amène à se rapprocher de lui, bien qu'elle n'était pas si loin de lui. Cela lui fait écarquiller les yeux et inspirer fortement au point d'en avoir une légère quinte de toux, mais ... tout s'estompe au profit de bien d'autres choses. Lui faciliter les choses ? Ce n'était pas le but. Elle fronce un peu les sourcils et le nez, prête à lui demander où il veut en venir. Sauf que ce n'est pas fini. Ce qu'il dit la tend, parce que cela se répercute aussi sur ce qu'elle ressent. Le fait que Felicia Hardy, l'écorchée par un premier amour, la voleuse qui arrive à dire merde à tout et ce même à des gens soi disant de pouvoir est ... mal. Pas dans le sens où ça lui fait mal d'entendre ça, parce que c'est réciproque. Mais parce qu'elle a peur de se relancer dans tout cela et d'avoir mal.

— La bonne chose à faire ?

Le questionne-t-elle en se collant un peu plus à lui, et en regardant toutes ces voitures qui passent, ces gens sous forme de points aller et venir. non pas qu'elle occulte tout ce qu'il vient de lui dire. Elle a entendu son point de vue, qu'elle partage. Elle ne s'est jamais aussi sentie vivante qu'en sa compagnie, entre ses bras. Il est si ... imprévisible, alors que de visu, il semble si calme. Ce n'est pas pour rien qu'en le voyant au commissariat, elle avait dérapé et fuit à toutes jambes. Parce que sa manière d'être lui fait un effet de malade.

— Me dire que tu t'appelles Matthew.



    Elle le regarde en coin, s'attendant à un semblant de réaction de sa part. Puis, elle se dégage de son étreinte non pas pour fuir comme il peut le penser, mais pour venir doucement et dangereusement s'assoir sur ses cuisses. Parce qu'elle veut qu'il la regarde, cette fois. Parce qu'à son tour, comme lui l'a tirée dans cette boule de neige qu'elle aimait observer de loin, sans en demander trop, elle s'installe et lui fait comprendre qu'elle ne veut pas partir. Même si elle a peur. Cela se sent dans la tension qui parcourt ses hanches, et ce n'est pas que dû au froid. Elle le prend ensuite aux mains pour l'accompagner, et lui intimer d'enlever les lunettes lui servant de masque par la même occasion.

— Je ne veux pas que tu renies ce qui fait chaque part de toi, Matthew. Tu es Daredevil, un avocat. Et tu restes un homme.

Elle hausse les épaules et ramène ses bras autour de sa nuque, pendant que ses pieds se calent sur la partie intérieure du rebord de ce toit terrasse.

— Un homme qui ... me rend ... disons ... erm ... distraite ... ? Je crois que tu as pu le remarquer plus tôt et c'est, très, très dangereux dans ma ligne de travail. Est-ce que je le regrette ? Pas le moins du monde. Vu que tu m'as ... facilité les choses.

Sinon elle serait déjà en train de lui sauter à la gorge en lui disant ses quatre vérités sur l'importance que cette stabilité a dans sa vie. Cette stabilité est importante mais ... il y a le fait que un certain homme l'ébranle et et elle se doit d'équilibrer à nouveau les poids ?

— Je ... j'ai juste du mal tu sais ... après ce qui m'est arrivé à me dire que ce n'est pas trop rapide, et que je ne vais pas encore le regretter. Attends, attends. Laisse moi finir. Ce que je veux dire Matthew, c'est que tu ne lui ressembles en rien. Tu ... tu fais des choses que je n'aurai pas crues possibles et ... c'est tellement ... drôle, quand on y pense. Jamais mon ex n'aurait été me chercher comme tu l'as fait dans un poste de police.

Il l'aurait sûrement frappée lorsqu'elle serait sortie avant de l'étreindre sans qu'elle ne puisse comprendre les raisons de chaque geste, coincé entre violence et apparente tendresse. Felicia cligne des yeux, car ceux-ci sont un peu brillants sous la montée des divers sentiments qui l'assaillent.

— Alors, même si on est compliqués. Je ... fiou. attends je reprends un peu mon souffle ... je veux qu'on soit ensemble. Et qu'on essaie. D'être là pour l'autre. Même si on nous jugera. Déjà que tu as le double de mon âge et que tu es un justicier ... mais ça ne change rien, pas vrai ? Mis à part que tu pourras dire que tu as une copine canon, qui ne s'amuse pas à sortir des phrases sorties d'un cookie de la chance pour faire croire qu'elle est intelligente. Est-ce que je viens de dire copine ? Tu préfères relation à peu près pérenne peut-être. Moins de pression, moins de conditions. On peut même dire libre si ça te chante, mais attention je vais prendre ça au pied de la lettre comme tu t'en doutes.

C'est à croire qu'elle ne peut pas s'arrêter. Autant dans la confusion du moment, dans ce qu'elle vient elle-même d'avouer, et dans les tremblements qui font que tout son corps lui demande de bouger, alors qu'elle s'est mise toute seule dans cette position. C'est inconfortable, mais pas pour les mauvaises raisons en soi. Car c'est l'inconfort d'aimer un peu plus qu'une volée de pétales tirées sur une pauvre marguerite, et de l'avouer.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyMar 19 Déc 2023 - 21:45

NOW THAT I WANT YOU BACK I THINK I CAN MOVE ON


Oui, la bonne chose à faire, pensais-je alors que mes sens voguaient loin, trop loin de ce cœur qui gardait mon esprit accroché à ce bord de toit, à elle. La bonne chose à faire, c’était cette décision de dire la vérité sur ce que je ressentais, d’arrêter de me mentir, de mentir à tous ces proches qui avaient comptés à mes yeux. La bonne chose à faire, c’était de brûler toutes ces paroles blessantes, tous ces souvenirs angoissants que Stick avait ancré dans mon âme. Il était temps d’aller de l’avant, de me laisser une chance, une putain de chance au moins une fois dans ma vie. Il était temps d’arrêter de subir, de réagir et d’agir pour une fois.
Il fallait que je prenne les devants, que j’aille de l’avant, que je lui dise combien elle était importante à mes yeux, combien sa présence me rassurait. Il fallait qu’elle sache que je me sentais vulnérable à ses côtés et que ce sentiment me faisait du bien, parce que je savais, j’en était sûr, persuadé qu’elle me protégerait. C’était tout ce dont j’avais besoin, tout ce que j’avais pensé. Felicia ne ressemblait en rien à une femme que j’aurais pu imaginer à mes côtés, mais elle était celle qui me fallait. La pièce manquante du puzzle, le point d’équilibre, la stabilité.

Jamais je ne m’étais senti aussi vulnérable qu’en cet instant et il n’y avait rien de physique dans ce sentiment. Mon corps avait beau être protégé par ce costume si intimidant, fabriqué d’un alliage polymère en kevlar, cela ne changeait rien à ce que je ressentais. À ce qu’elle me faisait ressentir. J’avais l’étrange sensation d’avoir déposé mon cœur dans le creux de sa main et de lui avoir dit tiens, il t’appartient, fais-en ce que bon te semble. Cette image était gravée dans mon esprit et ne quittait plus mes yeux vides. Mon corps entier était agité de tremblements que je peinais à maitriser, parce que j’étais vulnérable.
Dans ses bras, contre elle, je n’étais strictement plus rien de ce que je connaissais. Quand elle était à côté de moi, quand je ressentais la chaleur de son corps et de ses mots, j’étais juste ce gamin à qui on avait enlevé son père trop tôt. Je redevenais ce gosse, plus proche de l’innocence que je ne l’avais jamais été et qui rêvais juste d’un amour pour le couver, le protéger. C’était tout ce qu’elle m’offrait, à sa manière, mais c’était ce dont j’avais besoin. Sentir que je comptais pour quelqu’un, savoir que je pouvais fermer les yeux, couper mes sens et être protégé.

Et justement, plus personne ne m’appelait Matthew. Plus personne n’avait prononcé ce prénom, entier depuis des années parce que Matthew était mort le jour où il avait perdu la vue. Je n’avais jamais détesté ce prénom, choisi par ma mère, mais j’avais trop souffert de l’entendre se briser dans la voix de mon père alors que je lui hurlais que je ne voyais plus rien. Toutes ces années, avec tous ces amis, tous ces proches et en somme, toutes ces personnes qui avaient partagées ma vie, qui avait fait un bout du chemin avec moi, tous m’avaient appelé Matt. L’entendre de sa bouche, de sa voix si douce ne fit que renforcer ce sentiment d’être enveloppé dans une bulle protectrice.
Un bulle nommée Felicia Hardy, une voleuse dont je ne connaissais au final que peu de choses. Un léger sourire était apparu sur mes lèvres à la prononciation de ce prénom, alors que les paroles du Père Lantom me revenaient en tête. Un jour, probablement peu de temps avant que tout ne se brise en moi, je lui avais demandé pourquoi, pourquoi est-ce que j’étais sans cesse attiré par les personnes mauvaises. Et le père Lantom, dans toute sa sagesse, m’avait répondu que c’était certainement parce que je voulais me prouver que j’avais tort. Aussi énigmatique que cette réponse puisse paraître, il devait avoir raison. J’étais attiré par ces personnes, diamétralement opposées à Daredevil -comme Elektra et Felicia, parce que je voulais me prouver que le mal que je combattais n’était pas partout. Que je ne devais pas me laisser aveugler par ce costume, aussi ironique que cela puisse paraître : ne pas me laisser aveugler.

Puisque le sujet était dans mon esprit, autant l’aborder. Elektra Natchios. Oui je l’avais aimé et j’ose espérer que cela avait réciproque. Au début de notre relation tout du moins, elle m’avait aimé en retour, j’en étais sûr. Mais cela avait été une relation toxique ou l’un comme l’autre, avions toujours cherchés à avoir le dessus. À dominer l’autre, le dompter et en faire ce que nous voulions qu’il soit. J’avais rêvé qu’Elektra se range, qu’elle arrête cette vie au service des mafias japonaises et qu’elle me rejoigne, que l’on parte ensemble loin, loin de ce monde chaotique dans lequel nous étions nés. Elle, voulait poursuivre l’entrainement que Stick m’avait donné pour que je la suive dans sa quête de domination et de pouvoir, pour en quelque sorte que je règne à ses côtés sur l’empire qu’elle se construisait en Asie.
C’était voué à l’échec dés notre première rencontre dans cette fête où Foggy et moi nous étions infiltrés. Nous savions l’un comme l’autre que c’était voué à l’échec, Foggy me l’avait dit immédiatement, il m’avait averti mais j’avais refusé de l’écouter parce que j’avais aimé Elektra de tout mon cœur, malgré tout. Je m’étais perdu dans cette relation, au sens propre du terme, parce que j’avais été naïf de croire que j’avais le pouvoir de la faire changer, de l’amener à être ce que je voulais qu’elle soit.

Mes yeux me brûlaient, me piquaient et ce n’était pas à cause du froid. C’était parce que j’entendais cette voix qui me portait et me disait qu’elle n’attendait pas de moi que je change. Mais pourquoi bordel, pourquoi personne ne m’avait pas dit ça plus tôt ? Pourquoi personne n’avait eu ses mots, pourquoi aucun, aucune de tous ces proches qui avaient fait parti de la vie de Matt Murdock, pourquoi personne ne m’avait dit ça ? Pourquoi Foggy ne m’avait jamais dit, je comprends Matt, continues, fais-le. Pourquoi Karen ne m’avait jamais dit, je comprends Matt, c’est ton fardeau, fais-le. Pourquoi putain. Pourquoi Elektra ne m’avait jamais dit, je t’aime comme tu es Matt.
Ne pas renier ce que j’étais, pourquoi est-ce qu’ils avaient tous essayé de m’en empêcher. Pourquoi est-ce qu’ils avaient tous voulu me changer, me modeler à une image qui n’était pas la mienne. Et il ne fallait pas s’y méprendre, je n’étais pas atteint d’un quelconque complexe de super-héros et dans tous les cas, je ne m’étais jamais considéré comme tel. J’avais juste compris que cette ville avait besoin de plus qu’un simple avocat. C’était tout, rien de plus. Pourquoi avais-je été le seul à le comprendre ? J’avais envie de hurler, de déchirer mes cordes vocales en hurlant, en crachant cette douloureuse peine d’avoir tout perdu.

J’avais évidemment commis des erreurs et comme elle le disait si bien, je restais un homme avant tout. C’était important de l’entendre, parce que cette phrase sonnait comme un rappel, comme une alerte pour rappeler que sous ce costume, sous ce que j’incarnais, je n’étais qu’un homme, rien de plus. Un homme qui avait commis des erreurs, qui avait trahi ses proches, parce que je n’avais pas voulu en blesser certains, parce que j’avais voulu en protéger d’autres et parce que, pour un en particulier, j’avais faussement pensé que c’était la bonne chose à faire : mentir. Et, comme si elle voulait me prouver qu’elle ne mentait pas, elle accompagna mes mains afin de retirer son masque, de voir ses yeux.  

« Je sais. », parvins-je à peine à murmurer en passant mes bras autour de la taille de la jeune femme. « Je sais et je ne veux pas que tu changes ce que tu es, Felicia. ».

J’aurais voulu rire, déconner, lui dire que c’était dangereux, qu’elle risquait de tomber ou je ne sais quoi, mais j’en étais parfaitement incapable. Je n’entendais que sa voix et le martèlement de son cœur. Je ne sentais que la chaleur de son corps et son parfum. Comme durant cette nuit chez moi, je ressentais exactement la même chose. J’étais à elle, entièrement à elle et malgré mon cœur qui semblait si proche de mes lèvres, malgré les frissons qui parcouraient mon corps, malgré cet étrange creux dans mon estomac, j’étais heureux.
J’étais heureux de l’entendre se livrer, accepter et me dire que tout ça, tout ce que je lui avais dit était réciproque. Je n’avais ressenti ce sentiment de bien-être, qu’à ses côtés. Jamais auparavant je ne m’étais épris autant de quelqu’un, encore moins d’une voleuse. Mais j’avais compris que tout cela n’était qu’un détail, que ce n’était pas ça qui me faisait me sentir complet. C’était la personne sous cette combinaison, c’était elle : Felicia Hardy.

« Non, je… », essayais-je, en vain.

Cette comparaison me fit l’effet d’une pointe au cœur et raviva quelque peu cette flamme de colère qui brûlait toujours en moi. C’était à demi-mots, masqué, la comparaison me faisait quelque peu souffrir mais je remarquais bien vite que c’était encore pire pour elle. Le cœur ne mentait jamais et je pouvais clairement voir à travers le sien, que cet ex avait laissé une sale empreinte, quelque chose d’indélébile qui l’avait marquée au fer rouge. Cela raviva cette flamme, parce qu’en l’espace d’un instant et au travers de tout ce que je ressentais pour Felicia, je refusais que quelqu’un puisse lui faire du mal, sous n’importe quelle forme. C’était probablement égoïste de ma part de penser ainsi, mais c’était ce que j’étais au plus profond de mon être, un protecteur.
Pourtant je savais qu’elle n’avait pas besoin de moi pour ça, qu’elle pouvait s’extirper de toutes les situations, qu’elle était capable d’encaisser et de se battre seule mais, c’était un sentiment plus fort que moi. Cela allait même plus loin, je savais que cette nécessité que j’éprouvais de protéger, peu importe la manière, me causerait des torts.

Mais là n’était pas la question. Et il n’y avait même pas de question en fait. Ses paroles, ses mots dépassaient tout ce que j’avais pu imaginer, pas tout ce que j’avais pu voir qu’elle ressentait. Là, c’était différent parce qu’à son tour, elle était entrain de se livrer et de me dire ce que j’espérais. Qu’on essaye, ensemble. Qu’il y ait la possibilité d’un on, d’un nous. C’était tout ce que je voulais entendre, tout ce que j’avais besoin d’entendre pour remplir ce creux au fond dans mon estomac, pour faire redescendre mon cœur et calmer ces frissons. L’entendre était encore mieux que de le ressentir à travers les battements de son cœur ou les frissons qui agitaient son corps.
Le sourire était revenu sur mes lèvres, cette expression grave, sérieuse qui avait habillée mon visage le temps qu’elle s’exprime venait de disparaitre. Copine canon ? Le terme copine était probablement trop connoté à sa jeunesse mais il relevait de ce qui me plaisait chez elle, son insouciance, sa franchise et la manière qu’elle avait de retourner mes tripes. Canon ? Ça aurait fait marrer Foggy à une époque.

« Viens-là. », soufflais-je en resserrant mes bras autour d’elle afin de l’attirer contre moi.

L’attirer contre moi et la serrer contre moi, lui faire sentir un peu de chaleur, avec la force de tout ce que je ressentais pour elle. Pour qu’elle comprenne à travers le martèlement de mon cœur, la chaleur de mon corps que je tenais à elle, bien plus qu’elle ne pouvait certainement l’imaginer. Mais pour le moment, c’était suffisant, c’était assez parce qu’une étape venait d’être franchie et des mots venaient d’être mit sur des sentiments. C’était le plus important, c’était nécessaire pour que l’on sache.

« Rien ne presse, Felicia. Je voulais juste que tu saches que tu comptes pour moi. », dis-je alors que mes lèvres allaient déposer un baiser sur son front, si froid. « Il y aura un jour où nous parlerons de tout ça, de ce qui t’as fait souffrir…d’un ami à moi, qui aurait beaucoup rit de voir Matt Murdock avec la copine canon…tu l’aurais adoré. Mais on a le temps. », ajoutais-je avec un pincement au cœur en pensant à Foggy. Elle l’aurait vraiment adoré et ça aurait été réciproque, ces deux-là étaient clairement fait pour s’entendre.

« Je ne veux rien précipiter, il faut que tu le saches. Et je préfère cent fois que Felicia Hardy soit ma copine, plutôt qu’une relation libre…Je sais ce que ça implique, ce que tu es, ce que je suis et je te l’ai déjà dit, je m’en fous de ce que tu fais. J’ai passé trop de temps dans ma vie à me perdre, à mentir…Je ne te demanderai jamais de te justifier ».

J’insistais parce que je voulais que ce message s’imprègne, autant pour elle que pour moi. Je ne voulais pas qu’elle change ce qu’elle était pour moi, pour me faire plaisir ou je ne sais quoi et je ne lui demanderai jamais de le faire. J’avais appris ma leçon, durement, mais j’avais retenu.

« Felicia Hardy. », murmurais-je en souriant comme un idiot. « Peu importe le reste, l’important est dans mes bras. ». Référence à la possibilité d’être jugés. « Et puis, si un jour tu as besoin d’un coup de main pour ouvrir un coffre, tu sauras qui appeler. », dis-je en posant mon menton dans ses cheveux, prenant une inspiration profonde comme pour mieux apprécier sa présence, son odeur et en imprimer tout mon être. « Merci. ».

C’était un murmure. Merci d’être là, merci de m’avoir ouvert ton cœur, merci de me protéger, merci de m’avoir rendu important à tes yeux. Merci de me faire sentir moi-même.


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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyMer 20 Déc 2023 - 1:10




ThunderI'm a white light that's burning
(Right across your sky)
Gonna light up the city
(And light up your night)
Like a flame that keeps burning
(Shining on bright)
I'm a flash across the sky

     C'est pour cela que Black Fox n'avait jamais essayé de la changer. Il y a quelque chose qui fait que, même sous son adresse, sa capacité d'apprendre rapidement et sa souplesse dans l'évasion,  Felicia ne pourra jamais être son père. Et c'est tant mieux, s'était-il dit, en la comparant avec une autre de ses élèves. Dans sa sagesse, qui parfois n'en menait pas long en raison aussi de sa cupidité, le mentor de Felicia ne l'avait jamais poussée à se dénaturer et devenir la voleuse presque parfaite qu'elle pouvait être. Et sans le savoir, ce coup de poker avait permis à cette jeune femme de trouver quelqu'un qui en certains points lui ressemble. Alors que certainement en apprenant la nouvelle, le vieux grigou serait en train de perdre pantalon et moustache. Après tout, il ne porte pas Daredevil dans son coeur depuis leur premier et violent contact. Fierté mal placée pourra-t-on supposer.
Il avait donc bien fait, car aujourd'hui, dans cette nuit glaciale où seul deux corps enlacés peuvent encore se tenir chaud sous un costume fin, elle serre dans ses bras une personne qu'elle admire et qu'elle affectionne. Et dire qu'à une époque encore pas si lointaine, quand les premiers avengers sont arrivés, elle était comme ça, admirative. Elle se disait sans doute qu'elle serait pareil un jour, et qu'inspirée elle trouverait sa vocation. Mais ça c'était avant la mort de son père, avant Kevin. Le fait qu'il dise qu'il ne veut pas qu'elle change lui remet un coup au coeur. Sans qu'elle ne s'en rende compte, elle s'était un peu plus collée à lui, alors qu'elle sentait sa voix si grave si posée, s'enrayer. Pas besoin d'être une autre, pas besoin d'être parfaite. Pas besoin de porter ce vêtement, ou ce maquillage pour être à ses côtés. Pas besoin de cacher la douleur qu'elle pouvait ressentir quand elle disait ce qu'elle voulait. Cela peut paraître égoïste, mais l'Homme est égoïste par nature. Certains veulent l'être plus que d'autres, et ce souvent au détriment de leur entourage.



    Viens là. Ces mots n'ont pas une connotation autoritaire, où elle sait que tout lui sera jeté à la figure sans possibilité de se justifier. Viens là veut seulement dire qu'il la veut contre, encore plus qu'elle ne le faisait alors. Felicia a chaud, elle se sent bien et mal à la fois parce qu'elle n'a pas non plus envie de l'étouffer, ni même de rajouter du dramatique à cette situation déjà à coeur ouvert. Si elle avait pu, et elle le pourrait, elle lui prouverait que ce coeur qu'elle sent battre contre son buste aurait lui aussi le droit à ses baisers, ses étreintes. Et elle sent d'autant plus cela maintenant qu'elle ferme les yeux. Comme il lui a appris, comme elle l'a senti en partageant bien plus que des baisers et des étreintes dans le froid. Il avait hurlé contre sa poitrine, elle avait soupiré à en perdre son souffle et s'obliger à déglutir. Elle se souvenait de tout, et cet instant lui fait silencieusement prendre conscience que la force de ses pulsions, de sa poigne sont autant de signes pour affirmer ce que tout cela représente à force d'aveux, et d'écoute.

— On a tout notre temps oui.

Dit-elle d'une voix un peu étouffée, vu qu'elle a oh miracle ! Caché les pourpres de son visage contre la nuque de Matt. Face à sa manière de voir les choses, face à ce besoin de lui répéter qu'il ne fera rien pour la changer, elle souffle de rire contre sa peau, et en profite même pour y jeter une expiration plus longue et vaporeuse.

— Hnnn ... tu pourras me demander de me justifier, du moment que ça n'implique pas que tu me jettes contre un mur de briques. Disons que ça fait partie, il paraît, des à côtés quand on essaie d'établir des bases saines de relation durable.

Elle essaie de faire des petites guillemets avec index et majeur, mais bizarrement, plus le temps passe, et plus elle se sent fondre de toute énergie en étant contre lui. Sans doute le contrecoup de tout ce qui s'est dit, et le fait que malgré son costume rembourré, il fasse un très très bon matelas.



    Dans le fond, mentir arrivera à un moment ou un autre, et elle le sait. Elle ne veut pas qu'il s'engage sur des promesses qu'il ne pourra pas tenir parce que oui, il y aura des moments où, malheureusement, ils devront se confronter à des problèmes. Il faut être un tant soi peu réaliste, tout ne peut pas être tout beau. Il y aura des moments où ce sera vert sapin et rose tapin. Et ça leur décollera la rétine. Enfin, surtout ça lui décollera la rétine à elle, vu que ... vous voyez. Il est aveugle. En tout cas, elle voit bien toutes ces facettes, parce qu'il a su les montrer à minima. Il fallait juste espérer que pour cet ami, ses amis, il ne soit pas trop tard pour qu'ils les acceptent et lui pardonnent. C'est optimiste à mort, mais l'espoir fait vivre ! Elle rit encore contre son cou et sa mâchoire.

— Tu sais Matt, je vais te dire quelque chose que tu as déjà dû dire ou entendre. Je suis une grande fille, et comme une grande fille, je ne demanderai ton aide qu'en cas de besoin.

Pas de pression, n'allons pas trop vite. C'est lui qui l'a dit, après tout. Et il a raison. Cependant, elle sait bien dans le fond ce que signifient ces paroles, alors, elle ajoute après un soupir à peine contenu quand elle le sent passer son nez dans ses cheveux.

— J'apprécie cependant le message passé en sous jacent. Merci Matthew.

Dans toute cette tendresse, la chatte s'enroule en étendant son cou et en le laissant s'emparer comme il le souhaite de sa chevelure blanche. C'est si doux, si reposant de se sentir dans les bras d'une personne qui vous respecte et vous affectionne pour ce que vous êtes. Cela vaut bien plus qu'un champagne valant des milliers de dollars qui sûrement, n'aurait jamais été ouvert. Et ce même si elle commence à avoir froid à certains endroits non couverts par le corps de celui qu'elle peut appeler techniquement, copain. Non sans le chercher et le pousser un peu, Felicia se redresse et jette son sac temporairement pour se focaliser sur le visage de Matthew, le regarder, alors qu'il a ses yeux grands ouverts qui brillent sous les lumières des immeubles attenant. Il a l'air si heureux, si apaisé, qu'elle ne peut que sourire et l'embrasser.

— Du coup, après ce rendez-vous non conventionnel ... on reste ici à se geler façon amants de Pompei sans la lave, ou ... je te propose d'aller chez moi. Ou on retourne chez toi.

Elle arque les sourcils, et recommence à l'embrasser. Disons que même si elle reste très tendre et bien dans ses bras, c'est qu'elle commence à sacrément trembler de froid.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyMer 20 Déc 2023 - 13:24

NOW THAT I WANT YOU BACK I THINK I CAN MOVE ON


Étrangement, j’aurais voulu que Stick soit là. Le syndrome de Stockholm peut-être. J’avais souffert pendant ces années passées à ses côtés, sous cette aile que j’avais naïvement crue protectrice. J’éprouvais toute la haine du monde à son égard, je ne voulais plus de sa présence fantomatique dans ma vie, je voulais me séparer de cette voix qui hantait mes rêves. Et pourtant, j’aurais voulu qu’il soit là. Pourquoi ? Pour lui jeter mon bonheur en plein visage. Pour lui dire à quel point il s’était trompé, à quel point toutes ses histoires sur l’attachement étaient fausses. Il aurait voulu faire de moi le parfait petit soldat, le bras armé qu’il aurait envoyé aux quatre coins de la planète pour mener cette guerre qui le travaillait tant. Cela avait toujours été ça son problème dans le fond, Stick avait toujours été manichéen et il s’était évertué de me transmettre cette façon si binaire de voir les choses.
Ça aurait pu fonctionner, mais j’avais connu l’amour avant de le connaitre lui. Mon père m’avait prouvé que rien n’était noir ou blanc, qu’il y avait une infinie palette de couleurs entre les deux et que ces couleurs étaient une richesse, une source de nuances qu’il fallait prendre en compte. Il avait bossé pour les pires mafieux de la ville, mais il m’avait aimé. Il acceptait de l’argent sale, mais il le faisait pour m’élever. Il était devenu quelque chose qu’il détestait et il s’était haï pour ça, mais il l’avait fait pour moi. La résilience, le sacrifice de soi dont il avait fait preuve avaient pavé une voie que je devais suivre, des valeurs que j’avais embrassé. Alors en quatre mots, vas te faire foutre, Stick.

À présent que je sentais réellement son corps contre les miens, que mes bras l’entouraient, je ne pouvais pas retirer ce sourire qui barrait mon visage. J’étais heureux, simplement heureux. Alors que quelques instants plus tôt, mon cœur menaçait de bondir hors de ma poitrine, il battait maintenant à un rythme parfait, calme, placide. Au-delà de ce sentiment d’allégresse, j’étais apaisé, en paix avec moi-même. J’étais serein parce que tout ce que je lui avais dit était réciproque et même si je l’avais ressenti à travers les imperceptibles réactions de son corps, c’était autre chose de l’entendre.
Sentir son visage dans le creux de mon cou, son souffle brulant contrastait contre ma peau froide et me faisait me sentir vivant. Au bas mot, cela devait faire plus de dix ans que j’étais seul. Je n’avais pas parlé à Foggy depuis un peu plus de six ans, un an de moins pour Karen. Elektra et moi nous étions séparés il y a environ dix ans. C’était la dernière vraie relation stable en date. Alors que je sentais Felicia contre moi, la question me fit mal au cœur : comment avais-je tenu aussi longtemps ? Tout ce temps j’avais été seul, spectateur d’une vie qui m’avait échappé un peu plus chaque jour.

« Eh… », lâchais-je doucement, mon nez se plissant à l’évocation de ce fameux mur de briques.

Impossible de dire plus que cette onomatopée. Je m’en voulais, ce premier soir –techniquement la deuxième fois que nos chemins se croisaient, d’avoir été violent. Plus précisément, ce n’était pas qu’il était impossible d’en dire, c’était que je ne voulais pas en dire plus. J’avais honte de ce que je lui avais fait, je m’en voulais de l’avoir frappé, de l’avoir traité comme n’importe quel ennemi de Daredevil. Seulement, je ne voulais pas me cacher derrière l’excuse de lui dire que ce n’était pas moi ce soir-là.
C’était une partie de moi qui avait pris le dessus, une partie qui –j’aurais pu lui mettre, ne la mettrait jamais en danger parce qu’elle m’acceptait tel que j’étais. Et de mon côté, j’en étais sûr et certain, je ne lui ferais aucun mal. Ce soir-là, ces gestes, cette réaction bien trop excessive me laissait un très mauvais souvenir, parce que la réaction de Felicia était ancrée dans ma mémoire. J’avais vu dans son regard, dans ses réactions et dans son cœur qu’elle avait eu peur de moi, peur –très certainement, de ce que j’avais ravivé à cet instant. Ce n’était pas moi, ce n’était pas ce que j’étais censé représenter.

Elle me comprenait, j’en étais sûr. La preuve en était qu’elle avait compris cette petite blague sur le coffre-fort, qu’elle avait lu entre les lignes et détecter ce qui était implicite. Elle me comprenait, m’appréciait tel que j’étais, avec ce que je faisais et j’en serai presque venu à me demander où était le problème. C’était un sacré retour de karma que ce qui était entrain de se dérouler, de se dire sur le bord de ce toit et je me posais la question de savoir ce que j’avais fait pour mériter ça. Pour mériter cette chance que nous acceptions de nous donner.
Peut-être que qu’en fait il n’y avait pas de notion dans tout cela et qu’il s’agissait de ce dont Claire m’avait parlé, peu de temps après que l’on se soit séparé d’ailleurs : la bonne personne au bon moment. La pensée traversa mon esprit, fit son chemin et y laissa une trace, une probable évidence même face à cette femme qui avait l’invisible force de dompter le Diable qui habitait les Murdock. Ma main vint naturellement se glisser dans ses cheveux, enfin, plutôt dans cette perruque qui était bien loin d’avoir la douceur, la légèreté de sa véritable chevelure.

« Cette perruque est vraiment degueulasse ! », grognais-je en agitant ma main afin d’en décoller les mèches qui s’y prenaient à cause de l’électricité statique.

Puis ce baiser, comme s’il avait s’agit d’un sceau qui scellait tous ces aveux, mes bras l’enveloppèrent à nouveau, la serrant contre mon torse. Mes doigts s’agrippèrent à sa combinaison, pas de peur que Felicia perde de l’équilibre mais plutôt parce que, comme je lui avais dit depuis le début, je voulais qu’elle reste.

« Chez toi ? », fis-je en répondant à son sourire alors que ma main droite se posait de nouveau sur ce visage qui détonnait dans ce monde en flammes. « Aucun risque que je rentre comme ça ? Pour toi je veux dire. », demandais-je en faisant référence à mon costume.

Ses lèvres joignirent les miennes et je me relevais en la portant –sans aucun effort cette fois étant donné que je n’étais pas blessé, un bras sous ses genoux et l’autre dans son dos. Je reposais Felicia au sol après avoir pivoté, tournant ainsi le dos au vide. Je reprenais mes gants et les enfilais puis, passais le masque sur mes cheveux sans le baisser immédiatement.

« Je dois juste faire quelque chose avant. Tu peux venir, j’en ai pas pour longtemps. », expliquais-je en reculant d’un pas afin de me retrouver au bord du toit. « Tu m’emmèneras dans ton panier après ».

Sourire aux lèvres, je ne lui laissais pas le temps de répondre et lui lançais un clin d’œil en me laissant basculer dans le vide, bras en croix. Je profitais de la chute pour abaisser complètement le masque de Daredevil sur mon visage puis dégainais un bâton et activais le grappin afin de commencer à me balancer entre les immeubles.
J’avais l’impression d’être léger, plus que d’habitude tout du moins et cela se ressentait dans mes déplacements, beaucoup plus fluides et harmonieux qu’à l’accoutumée. Mes gestes n’étaient pas guidés par la colère, par le besoin d’aller frapper et de recevoir des coups. Non c’était tout l’opposé, j’étais bien. Juste bien. Pas la peine de me retourner, mes facultés me permettaient de savoir que Felicia me suivait, en se demandant très certainement ce que je devais faire.



C’était une habitude que j’avais pris depuis des années, bien avant ces six dernières. Je me rendais régulièrement à Turtle Bay, sur Lexington avenue pour être précis. Ce n’était pas bien loin de Hell’s Kitchen et il n’était pas rare que j’y passe en début de nuit, avant de faire ce que Daredevil faisait. L’endroit où nous nous trouvions quelques minutes plus tôt avec Felicia était presque à mi-distance entre Hell’s Kitchen et cet appartement.
Atterrissant sur le rebord d’un toit, je m’approchais du bord et même si mes sens m’indiquaient qu’elle se réceptionnait à son tour, je jetais un regard par-dessus mon épaule, comme pour en être certain. Elle était bien là et ce sourire de joie, de plaisir non-dissimulé revint brièvement sur mon visage. J’allais ensuite m’accroupir au bord du toit, comme j’avais l’habitude de le faire et, muré dans le silence, je baissais légèrement la tête pour mieux laisser agir mes sens.

Comme chaque soir, il était là. À travers les bruits incessants de la rue, je pouvais deviner sa silhouette, son aura pleine de bonté et à une époque, de joie de vivre. Il était assis au bord de son lit et posait ce qui lui servait de livre de chevet. À ses côtés, Marci dormait déjà, elle me paraissait heureuse, comblée. Lui, comme toujours se leva afin de  se rapprocher de la fenêtre et observer la rue, les toits alentours. Il ne pouvait pas me voir, pas dans la pénombre environnante. Comme d’habitude, je ne me laissais pas troublé par cette vision et étendais mes sens afin de m’assurer que je ne percevais rien de dangereux dans leur environnement immédiat. Il ne l’avait jamais su, mais j’avais toujours surveillé Foggy afin de m’assurer qu’il ne lui arrive rien, que personne ne les menaçait.

« Un jour, Foggy. Un jour, peut-être. », murmurais-je pour moi-même.

Je soupirais, mon souffle créant une trainée de condensation qui s’échappa de ma bouche alors que je me relevais, maintenant que ce vieil ami avait éteint les lumières et était parti se coucher. Les choses étaient certainement mieux ainsi, avais-je pensé avec un pincement au cœur. Passant une main sur le bas de mon visage comme pour chasser cette soudaine mélancolie, je me retournais afin de faire face à Felicia.

« On peut y aller, Feli. », dis-je en m’approchant d’elle.


SOMETIMES, HOME IS A PERSON, NOT A PLACE
Show me you love me, you know I get scared. I'm not just broken, i'm beyond repair. Tell me you need me, you know I get scared. Make me forget that. Somethin' 'bout your fingertips, they calm me down, i need you like oxygen
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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyJeu 21 Déc 2023 - 2:16





ThunderI'm a white light that's burning
(Right across your sky)
Gonna light up the city
(And light up your night)
Like a flame that keeps burning
(Shining on bright)
I'm a flash across the sky

    Il y a d'autres spécialités chez Felicia Hardy. Le fait de blaguer et remuer le couteau dans la plaie en font partie. C'est ici que sans doute l'expression "la vengeance est un plat qui se mange froid" prend tout son sens. En tout cas, en ce qui la concerne. Pour les justiciers et les vengeurs, c'est souvent plus à base de tomato ketchup, même si pour certains avec leurs spécialités, ils ont l'option grillade au rayon gamma, à l'électricité. Parfois ils peuvent même mettre du piment à la place. Enfin, après cette digression alimentaire sur la vengeance, il est clair que Felicia a bien cherché à mettre le sujet sur la table pour pincer Matt là où il ne s'y attendait pas. Mais il fallait aussi voir le verre à moitié plein car c'est en soi, ce qui a permis d'ébranler leur monde en solitaire. Alors pour ne pas qu'il le prenne trop mal, la jeune femme lui avait déposé un léger baiser dans le cou, de ces baisers taquins qui effleurent la peau un bref instant.
Deux pas en avant, un pas en arrière. C'est toujours mieux que rien du tout, ou trois pas en arrière, pas vrai ? Ce n'est pas pour rien qu'elle se laisse totalement aller entre ses bras, qu'elle lui fait confiance et s'ouvre. Rien que cette position, qui la colle certes à Matt, prouve instinctivement qu'elle lui fait confiance.

— Tu trouves ? tu penses que ce ne sont pas tes doigts plein de champagne secoué qui te font dire ça ?

C'est vrai que, cette perruque faite de fibre synthétique n'est pas vraiment douce. C'est dru, épais, mais ! cela cache parfaitement sa chevelure naturelle, sans besoin de se les teindre et d'être de suite grillée sur son identité réelle. Déjà que certains de ses clients maintenant réguliers sont un peu obsessionnels, et que d'autres seraient bien en passe de vouloir la cuisiner suite à certaines regrettables circonstances (pensons au procureur Mallow), il valait mieux s'en tenir à cette configuration.



   Essayer de s'améliorer sans détruire son essence, c'est un combat de tous les jours pour les gens comme eux. Sachant ce que cela implique, il fallait certes qu'ils s'améliorent, mais tout ne pouvait changer en quelques jours. Il y a tellement, tellement de facteurs qui pourraient donner un coup de pied dans un levier et tout faire déraper, qu'il fallait y aller petit à petit. Sentir que Matthew s'accroche à elle ainsi comme elle s'accroche à lui (les doigts couverts de champagne en moins), la fait secrètement espérer qu'il y a cette possibilité. Même si ses propres fantômes lui disent le contraire. Matt à sa façon les écarte et allège toutes ces trames qui persistent et tirent de leurs chaînes sur le dos de la voleuse. Maintenant contre ses lèvres, et caressant ce visage qu'elle aimerait bien toucher autrement qu'avec ses gants enfilés, elle répond à sa question.

— Chéri, des risques j'en prends tous les jours sachant où j'habite.

Proche de la frontière séparant le Bronx du reste de New York, elle sait pertinemment faire avec les dangers qui pullulent ça et là dans les zones à la fois pavillonnaires et encore cerclées de buildings de taille modeste. Mais c'est aussi ce qui lui permet d'être proche de son boulot, et assez loin de tous ceux qui pourraient essayer de la suivre pour on ne sait qu'elle mauvaise raison.

— On essaiera de se faire discrets. Promis, j'éviterai de déclencher une alarme ou de balancer encore des bijoux dans la rue.

Sachant que Ernst va lui en vouloir de ne pas ramener cette fois une partie du dû. Fielding est un joailler, mais aussi un sacré bourreau en affaires et autant dire qu'il ne ménage pas Black Cat sur ses dettes depuis ... qu'elle a tout envoyé en l'air dans une rue de Hell's Kitchen. Elle se laisse porter par Matt en soupirant d'aise contre lui, et en se disant que youpi, elle ne va pas geler sur place. Non sans frotter ses bras et sautiller sur place une fois sur ses deux pieds, la voleuse s'apprête à répliquer quand à sa comparaison avec un panier mais ... elle se fait avoir quand celui-ci se targue d'un clin d'oeil et se laisse chuter. Non sans récupérer son sac et apprécier la vue en étant un temps appuyée contre le rebord, Felicia se dit qu'elle a raiment touché le gros lot, avec ce bon et gros sourire béat et rêveur. Puis, elle chute à son tour et se lance dans les rues de New York en le gardant dans son champ de vision.



   Durant cette lancée, Felicia se sent étrangement libre et amusée. Bon, il faut avouer qu'elle ne se gêne pas pour regarder en détail le corps de Matthew s'élancer avec fluidité dans les rues de Manhattan et que cela lui donne des images qui ne feraient certainement pas plaisir aux gens de sa profession de foi, mais elle s'en fiche vu que ça reste dans sa tête. Ce qui l'interpelle est le pourquoi de ce détour. Non pas que cela la dérange de bouger, elle se sent même mieux maintenant que son corps est en mouvement. Mais elle ne comprend pas pourquoi il se rend par ici. Est-il en train de l'emmener vers les lieux d'une affaire qu'il doit régler ? Si c'est le cas, elle le laisse se débrouiller et se lime de manière imagée les ongles. C'est son boulot, et elle n'a jamais accepté (tout du moins pour le moment) d'établir qu'elle l'aidera dans ses escapades nocturnes.
Cette hypothèse se brise comme un œuf jeté à terre quand en arrivant non loin de lui, mais en restant à une distance raisonnable, elle le voit fixer un point qui lui échappe. Le Diable n'est pas en posture pour se déployer et foncer sur un quelconque voyou qui se donnerait le ton pour mettre à mal la paix de ce quartier. Elle essaie de fixer ce même point, de comprendre ce qui les a amenés à s'arrêter ici plutôt qu'ailleurs. Un rituel ? Un regret ? Plissant des yeux et se concentrant sur ce fameux point, Felicia cligne soudain des yeux et là ... quelque chose la perturbe brièvement. C'est comme si toute sa vision changeait du tout au tout. Bien plus grisée, bien plus portée sur les faisceaux lumineux alentours lui permettant de voir les formes et l'espace d'habitude obscurci par endroits. Elle voyait même très bien la trainée de vapeur sortant de la bouche de Matt, ou même après l'extinction des lumières de cet appartement qu'il observait, les personnes allant se retrouver dans ce lit douillet. Trop bien. L'instant d'après en clignant de nouveau des yeux et en massant son front, cette "illusion" disparait, et elle voit de nouveau normalement.

— Hey ...

Lâche-t-elle finalement en s'approchant doucement de lui et en étendant sa main pour lui caresser la joue. C'est une caresse tendre, durant laquelle elle presse sa pommette et le regarde avec tendresse et sans une once de jugement. Elle ne dit rien de plus, car il n'y a pas à en dire plus. C'est son moment, son choix. Et qui que soit ce couple, cet homme qu'elle a brièvement vu de façon claire fixer les alentours et plus particulièrement les hauteurs, elle ne ferait pas la même erreur qu'avec Claire. Bon, elle lui avait quand même laissé depuis le fameux produit de lavage pour canapé avec un petit "désolée" sur un papier mais ... ça, elle se garde bien de le signaler au Diable. Il fallait qu'il prenne son temps. Elle ne sait combien cela lui avait coûté, combien il devait regretter silencieusement certaines choses, mais ce n'était pas sa place de l'estimer. Tout ce qui importe, c'est qu'il se rende compte qu'elle est là, et qu'en soi, le fait qu'il soit encore capable de s'approcher de cette personne prouve qu'il laisse une porte ouverte à un peut-être. Ce qui n'est pas le cas de Feli avec sa mère, ou ses anciennes amies. Elle, elle ne peut simplement pas, les regarder à travers ce genre de spectre.

— Aller, viens.

D'un coup de tête l'invitant à la suivre, elle lâche sa joue, recule lentement et pivote sur ses deux pieds avant de sauter. C'était à elle de mener cette danse nocturne, dans laquelle ils éparpillent chacun des bouts d'eux-mêmes.



   L'emmener jusqu'à Inwood n'est pas une mince affaire. Il faut effectivement qu'ils passent sous les fondations du Alexander Hamilton Bridge qui restent bien plus praticables que celles du Washington. Mais cela demande aussi assez de force dans leurs bras et leurs poignets pour en passer toute la longueur et rejoindre les premiers immeubles à portée. D'autant plus dans le cas de Felicia, qui se doit de porter tout de meme quelques bijoux sous le bras. Malgré tout, durant ce trajet, rien ne lui semble long. Elle se permet meme de se tourner parfois vers lui, pour le regarder. De freiner la course en allant sur un toit. Meme si le froid se révèle de plus en plus mordant à ces heures avancées de la nuit et lui donne par moments des gifles assez énervées, elle l'attend.
Enfin, ils arrivent devant ces lignes d'immeubles aux briques marron dont la structure est encore cerclée de ces fameux escaliers métalliques servant de couloir de sortie pour incendies. C'est comme cela qu'elle rentre habituellement, dans un appartement situé au dernier étage sans ascenseur évidemment. Un avantage comme un inconvénient. Avantage ? Elle n'a pas de voisin qui peut la repérer quand elle revient chez elle après ce genre de sortie nocturne. Inconvénient ? Elle en a plein les pieds et les jambes quand elle revient d'un service au Devil's et ce, même en troquant ses talons pour des baskets. Une fois postés sur le toit terrasse, la demoiselle écarte ses bras et présente non sans faire une petite révérence le quartier un peu chaud où elle habite.

— Bienvenue dans mon humble nouveau quartier, Inwood. Ils disent qu'il y a un taux de crimes de 25 pour 1000 habitants, mais je peux t'assurer que vu comment l'agent était peu assurée durant la visite, le prix auquel je l'ai eu, et ce que je vois quand je rentre, c'est un sacré mensonge. J'y suis maintenant depuis moins d'un mois.

Pourquoi un mois se dira-t-on. Parce que depuis l'affaire avec Auden Mallow elle avait préféré déménager de son ancien immeuble. Le procureur de New York risquait à tord ou à raison de lui causer du tort, en raison de ses prédispositions individuelles, mais aussi de sa rencontre avec Felicia durant son premier job en tant qu'escorte au Devil's. Ceci fait, elle s'accroche au rebord du toit, ouvre du pied droit sa fenêtre non scellée et se pose sans faire de bruit sur le sol métallique des escaliers de secours. Elle attend ensuite qu'il entre, en lui tenant en toute galanterie l'ouverture. Il peut ainsi découvrir que oui, Felicia n'a pas non plus un grand appartement. Juste assez de place pour un fauteuil posé en face du lit, quelques assises cachées sous son pitoyable meuble télé. Malgré tout, quelques petites touches bien à elle se trouve ça et là. Des cactus, pour mettre un peu de verdure et ne pas avoir à trop s'enquiquiner à les arroser. Il y en a un avec quelque chose de gravé dessus "tête de pioche", signé par "L.". Ensuite des peluches chat, en crochet, venant d'une fête foraine ou de divers films. Il y a aussi des mobiles faits de petits éclats de verre ou de morceaux de cannettes un peu décorées, avec de longues lignées de perles de rocailles les cerclant. Ils pendouillent un peu partout dans la pièce à vivre, donnant un peu plus de couleurs à ce qui semble si terne. Il y a aussi le bruit des baffles provenant d'un appartement voisin. L'on entend derrière les beats d'une musique techno vraiment pas folle. Felicia s'avance vers l'un de ses meubles et le tire légèrement, ce qui révèle un espèce de fausse plaque à électricité cachant elle-même un trou où elle range temporairement certains de ses larcins.

— Tu vois, je n'en mène pas large moi aussi. Enfin, toutes proportions gardées, c'est quand même plus fourni en nourriture, et j'ai un meilleur lit.

Elle tourne la tête vers Matthew non sans lui adresser un petit sourire en coin pour lui signifier qu'elle le taquine. Mais ça, il doit s'en douter. Une fois le sac à bijoux rangé le temps qu'elle fasse le point avec Ernst, elle revient vers Matt pour l'attraper aux mains et l'emmener jusqu'au fameux lit. Là, en le mettant dos à celui-ci et sans se départir de son sourire, elle le pousse sans ménagement pour qu'il s'allonge, en profitant par la même occasion pour détacher cette fameuse perruque "dégueulasse". Puis elle le regarde, toujours debout, la tête légèrement penchée sur le côté, perruque tenue par sa main droite apposée contre sa hanche, pour étudier sa réaction face à un matelas qui est à peu près neuf.

— Alors. Tu vas me dire que j'ai tort maintenant que monsieur sent à quel point c'est grisant de sentir ses lombaires et ses trapèzes embrassés par la mémoire de forme d'un vrai matelas ?  ... Mis à part mon voisin qui écoute encore sa musique avec le volume à fond.

Elle le regarde avec cet air qui veut en dire long. Ô combien la chatte prouve que le confort fait quand même tout dans la vie. Elle enlève ensuite sa maille tenant ses cheveux naturels en sortant les épingles de soutien, puis elle se dirige vers sa salle d'eau.

— Je te laisse profiter de ton instant plénitude, j'ai besoin de me décrasser. Sinon, tu me permets une question ? Tout à l'heure, sur cet immeuble près du pont. J'ai eu l'impression que tu ne sortais pas souvent de ton quartier. En même temps tu pourras me dire "techniquement je m'appelle le Diable de Hell's Kitchen, blablabla." Mais ça m'interpelle tout de même vu comment ... tu regardais tout avec un regard si ... prenant.

Son coeur rate un battement quand elle repense à cette vision. Tout ce qu'il lui a instillé ne serait-ce qu'en le voyant inspirer cet air qu'elle a tant l'habitude d'inspirer. Elle l'a trouvé si beau, que cela lui avait mis le feu aux joues. Ainsi, elle s'intéresse à lui, à ce qu'il est, sans non plus entrer dans les détails d'une vie privée. Ce n'est pas le moment de toutes manières. Mais il faut bien commencer quelque part, pas vrai ? Lui demander ça, ce n'est pas trop, c'est juste ... les premiers pas ? Sauf si Matthew finit par s'endormir sur le lit vu comment il a l'air de s'y enfoncer.
So let's light up this city and make it our own
A call to the people
We'll turn up the sun
A new day is coming
We're writing our names
I'm a flash across the sky
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyJeu 21 Déc 2023 - 14:05

NOW THAT I WANT YOU BACK I THINK I CAN MOVE ON


Être solitaire était un choix, ce sentiment de solitude ne l’était pas. Durant ces dix dernières années, j’avais tout perdu. Tout. J’avais pourtant essayé de garder la tête hors de l’eau, de rester, de me maintenir à la surface de cet océan d’épreuves. J’avais tenté de surnager, de résister aux courants qui m’entrainaient vers le fond. Je m’étais convaincu, je m’étais fait une raison en me disant que les choses étaient mieux ainsi, que si j’avais tout perdu, c’était parce que je le méritais, parce que c’était mon fardeau. Pas le leur. Je m’étais refusé à les impliquer, à forcer leur acceptation, à chercher l’approbation.
J’avais vu mon monde s’effriter, s’écrouler petit à petit, à mesure que tous avaient quitté ma vie. Oublier Elektra, avancer après elle avait été une formidable épreuve car, je l’avais réellement aimé. Vraiment, de tout mon cœur et de tout mon être. Je m’étais projeté avec elle, j’avais envisagé des choses, des projets…une vie. J’avais cru que c’était elle, que tout allait être elle et uniquement elle. Je l’avais aimé comme je n’avais jamais aimé avant elle et si les choses avaient différentes, j’étais persuadé que je ne porterais plus ce costume. Sauf que comme je l’avais fait avec certains de mes amis, Elektra m’avait trahi.

J’avais senti cette lame insidieuse qui s’enfonce doucement dans les tréfonds de l’âme, qui déchire lentement les chairs, qui laissent des blessures qui ne guérissent jamais. J’avais souffert autant que je l’avais aimé, si ce n’est plus et elle m’avait brisé, complètement brisé. Une partie de moi avait pourtant toujours été en alerte, sur le qui-vive, à me murmurer de faire attention à ce qu’Elektra était vraiment. J’avais ignoré cette voix, parce que j’avais cru naïvement que j’étais capable de la faire changer. Parce que j’étais persuadé qu’il y avait une minimum de bonté en tout un chacun et que j’aurais pu l’exploiter chez elle. Le faire grandir, le révéler et la sauver de ce qu’elle allait devenir.
Je te l’avais dit, Matt. Je te l’avais dit ! Je pouvais encore entendre les paroles de Foggy dans ma tête. Il l’avait su, vu, depuis le tout début et je ne l’avais jamais écouté. J’avais tellement été sous le charme de cette femme qui, dès le premier regard, avait capturé l’essence même de ce que j’étais, que je ne l’avais pas écouté. J’avais été entrainé, envouté, manipulé et c’était ma faute, uniquement ma faute. Parce que j’avais été suffisamment idiot pour croire que j’avais le pouvoir, les capacités nécessaires pour la faire changer, pour la ramener du bon côté. Quel abruti. Par la manière forte, par le fait qu’elle m’avait détruit et lancé dans une interminable chute, j’avais compris que je ne pouvais pas sauver tout le monde.

J’étais heureux que Felicia ne me pose pas de questions. Sa présence, son regard et cette main posée sur ma joue, c’était tout ce dont j’avais besoin. Une tendre caresse qui apaisait mon âme torturée. Je n’en demandais pas plus. Son absence de jugement, de questionnement quant à ce détour me soulagèrent. Après toutes ces épreuves et notamment celles que je m’infligeais, j’en venais –dans une brève phase de doute, à me demander si je méritais vraiment tout ce qu’elle était entrain de m’offrir depuis cette nuit à l’église. L’espace d’un instant, le doute s’instilla. Il n’était même pas question de différence d’âge, de lignes de vies opposées. Pendant une fraction de secondes, c’était moi le problème. Moi et cette éternelle question de savoir si oui ou non, j’étais capable d’aimer à nouveau.
Une question au sens large du terme, une question qui ravivait de douloureux de souvenirs, des expériences dont les plaies n’avaient jamais guéri. Le temps d’une inspiration, je me demandais si j’étais en mesure de lui offrir ce qu’elle me donnait, si j’étais à même de la rendre heureuse, de lui inspirer confiance, de lui appartenir. Être à elle, uniquement à elle. Puis la tendresse de cette main sur ma peau, la douceur dans sa voix et juste, juste cette présence, ce phare dans les ténèbres suffirent à chasser toutes ces fausses pensées.

Je m’élançais alors après elle, non sans avoir jeté un dernier regard à cet appartement. Une part de moi aurait voulu restée plus longtemps, observer encore. J’en crevais d’envie. Je voulais revoir Foggy, discuter et rire avec lui. Je voulais que les choses reviennent telles qu’elles étaient, je voulais oublier tout ce mal que nous nous étions fait. Je voulais le serrer dans mes bras et lui dire comme il me manquait, lui dire que je l’aimais et que j’étais désolé. Je voulais qu’il sache que j’aurais souhaité que les choses se passent différemment entre nous, que nous nous soyons compris, que nous nous soyons écoutés.
Je n’avais jamais complètement fermé la porte à cette idée, j’étais juste incapable de sauter le pas. Au fil des années après que nous ayons perdu tout contact, je m’étais laissé partir car il n’y avait plus rien pour me retenir. Foggy avait été la seule personne –même en sachant que je lui avais menti, qui m’avait permis de garder mon humanité, d’avoir une sorte d’équilibre entre mes deux vies. Sans lui, plus rien et j’avais basculé. Je l’avais fait, parce que c’était la solution de facilité, de tout abandonner et m’engager sur cette voie pavée de colère, de haine et de violence. Presque plus de six ans de ma vie à vivre uniquement à la force de mes poings et ma volonté de me relever. Presque six ans à me laisser consumer, détruire par toutes ces émotions négatives qui rongeaient mon être. Toutes ces émotions qu’Elektra avait essayé d’exploiter. Au final, elle avait gagné car j’étais devenu ce qu’elle avait voulu que je sois.

Et aujourd’hui, il y avait cette femme. Cette magnifique femme qui me laissait entrer chez elle, au sens propre comme figuré. Ce n’était pas vraiment dans son appartement qu’elle m’avait laissé rentrer au final, c’était dans sa vie. Alors qu’elle m’expliquait comment elle avait obtenu ce petit chez-soi, j’étendais mes sens aux alentours, reprenant par la même occasion un certain contrôle sur mon esprit, mes pensées. J’avais rarement été si loin en ayant ce costume sur le dos.
C’était plus petit que mon studio, beaucoup plus petit mais sans aucun doute plus vivant, plus personnel que ne le serait jamais mon chez-moi. Je pouvais capter tous ces bibelots, ces décorations et les quelques meubles qui habillaient la pièce principale. Où il y avait un lit, comme elle le disait si bien, un vrai lit. Cette vision me soutira un sourire, je ne savais pas depuis combien de temps je n’avais pas dormi dans un vrai lit.

« C’est donc ça, le paradis ».

J’avais dit cela sans me départir de mon sourire,  parce que j’étais presque entrain de baver face au confort que représentait ce lit, ce matelas –j’en laissais même échapper un soupire de satisfaction, essayant de me souvenir de la sensation que ça faisait de dormir sur un matelas, un vrai. Pas la peine de suivre Felicia en bougeant la tête, mes sens m’indiquaient qu’elle rangeait son butin et j’en profitais, avec un minimum de concentration, pour isoler cette musique de fond, beaucoup trop forte, et la faire devenir un simple bruit de fond afin que mes sens l’ignorent.
Je fus surpris lorsqu’elle revint vers moi, pour prendre mes mains dans les siennes et m’amener vers ce lit. Étonnant d’être surpris par quelque chose lorsque l’on entend, ressent, voit toujours tout,  tout le temps. Surprenant, d’avoir les yeux écarquillés par un geste aussi simple lorsqu’on est capable d’anticiper la trajectoire d’une balle et de l’éviter. C’était la raison même pour laquelle elle avait dissipé tous mes doutes, car à ses côtés, je n’étais plus autant vigilant. Lorsque je ressentais la présence de Felicia, je sentais que je pouvais baisser ma garder, arrêter d’être sur le qui-vive et juste me laisser aller. Le sentiment d’être protégé, d’être en sécurité.
Je basculais donc sur le lit, sur ce matelas qui approchait de la perfection à mes sens. Ferme mais trop, souple et qui épousa bien vite la forme de mon corps. J’écoutais Felicia me vendre ce matelas pour ses bienfaits sur mon dos et j’avais envie de fermer les yeux, de me laisser bercer par cette voix. J’en profitais néanmoins pour retirer mon masque, mes gants et les jetais aux pieds du lit.

« Peut-être que tu as raison, peut-être… », dis-je avec un sourire taquin en croisant les bras derrière ma tête afin de légèrement me redresser. Bien sûr qu’elle avait raison. « Mais, parce qu’il faut toujours un axe d’amélioration, moi j’ai des draps en soie. », ajoutais-je en m’étirant de tout mon long, bon sang ce matelas. « Les draps en cotons c’est, comment t’expliquer…comme du papier de verre sur la peau. », expliquais-je en désignant brièvement mon oreille.

Le bruit, les sons, toujours. Concernant les draps, ce n’était pas si dérangeant, je m’y étais fait. Cependant, pendant de nombreuses années, j’avais dormi dans des draps normaux, en cotons donc et mon ouïe m’avait alors donné l’impression qu’à chaque mouvement, des milliers de feuilles de papier étaient froissées en même temps. La résonnance dans mes tympans, les vibrations dans mes os, c’était horrible, désagréable à un point inimaginable pour tous, sauf moi.
Rien à voir avec cette voix, cette aura qui me faisait me sentir dans une bulle. Une bulle de protection la plus totale ou rien, strictement rien ne pouvait m’arriver. Et plus rien autour n’existait. Il n’y avait qu’elle et ce qu’elle m’apportait. Tous mes sens étaient braqués sur elle et même si j’appréciais le confort de ce matelas, cela n’avait rien à voir avec le fait de la voir libérer ses cheveux de ce filet. Les voir s’envoler, prendre forme de part et d’autre de son visage. L’image était belle, c’était moi qui étais pris dans son filet. Et ça me plaisait. Je la suivais un instant du regard, alors qu’elle me posait cette question en s’éloignant en direction de la salle de bain. La commissure de mes lèvres se contracta alors que ma tête basculait en arrière contre le matelas, mes yeux vident fixant le plafond.

« Mmh… », grommelais-je en soupirant.

J’avais compris de quoi elle voulait parler et quelque part, la manière dont elle avait amené le sujet, toujours avec cette pointe d’humour, cette façon de me taquiner et me soutirer un sourire, un rire étouffé. C’était encore le cas. Les images de ce moment si particulier à mes yeux s’étaient imprimées dans mon esprit, je pouvais encore les voir. Je pouvais deviner la ville devant moi, comment moi et moi seul pouvait la voir. Je pouvais entendre le bruit des moteurs, des bottes qui claquent sur les trottoirs, de l’électricité qui grésille partout à la fois et du vide qui apparaissait à la limite de mes sens. Dans tout ce tableau impressionniste que m’offraient mes capacités, il ne manquait qu’une seule chose.

« Tu sais, je suis censé dire que ça ne me manque pas. », commençais-je en arrachant mon dos au confort du matelas afin de m’asseoir au bord du lit. « C’est ce qu’on nous apprend post-trauma. Se retrouver par ce que l’on a, valoriser la différence, l’accepter et ne pas s’excuser pour ce qui manque. », continuais-je en me levant afin de me rapprocher de la pièce où se trouvait Felicia, car l’eau commençait à couler et je doutais qu’elle puisse continuer à m’entendre. « Y a du vrai là-dedans, pour l’essentiel mais… », dis-je en m’arrêtant alors que la vision de ce que j’allais dire s’imposait à mon esprit.

Je m’appuyais contre la porte, dans l’encadrement, bras croisés comme si cela avait pu m’apporter une quelconque protection. Ma tempe vint s’appuyer contre le chambranle alors que pour la seconde fois, le coin de mes lèvres se contractait brièvement ; mélange d’un sourire mélancolique et de désespoir.

« Mais ça ne change rien au fait que je donnerais tout pour revoir le ciel, encore une fois. », avouais-je en acquiesçant, le regard perdu dans le vide.

Il y avait tant de choses qui me tourmentaient. Solitude, peine, colère. Tout en haut de cette liste, je pouvais placer ça. Voir le ciel. Le voir de jour, ensoleillé, tâché de nuages. Le voir la nuit, admirer les étoiles, la lune, le soleil. C’était peut-être idiot, mais ça me manquait. Peut-être était-ce aussi parce que c’était la dernière image qui s’était imprimée dans mon esprit avant de perdre définitivement la vue. Ça, et le visage de mon père. Relevant la tête, je reportais mon attention sur Felicia, un indicible sourire aux lèvres, dernière manifestation de cette mélancolie.

« Chez moi, c’était quoi ? Quand le courant a sauté. », commençais-je en me perdant sur tous ces détails d’elle, que m’offrait le bruit blanc de l’eau s’écoulant. « J’ai entendu dans ton cœur, j’ai tout entendu, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Je sais que dit comme ça, ça fait un peu violation de vie privée et, techniquement, ça l’est. ».

Avec Felicia, toujours utiliser techniquement pour détendre l’atmosphère, car j’avais bien ressenti à ce moment qu’intérieurement quelque chose s’était passé.

« Attends. Tu n’es pas obligée de me répondre, ok ? Je ne veux surtout pas être celui qui ravive des traumas ou je ne sais pas quoi. Je…je voudrais juste comprendre mais…c’est comme quand tu m’as appelé Matty, je sais qu’il y a des mots, des gestes qui ravivent des choses. Je veux juste comprendre, pas te blesser, ok ? Et je suis à même de comprendre que tu me dises, plus tard Matt. Je comprendrais.


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Show me you love me, you know I get scared. I'm not just broken, i'm beyond repair. Tell me you need me, you know I get scared. Make me forget that. Somethin' 'bout your fingertips, they calm me down, i need you like oxygen
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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on [Terminé] Now that i want you back, i think i can move on - Page 2 EmptyJeu 21 Déc 2023 - 22:13





ThunderI'm a white light that's burning
(Right across your sky)
Gonna light up the city
(And light up your night)
Like a flame that keeps burning
(Shining on bright)
I'm a flash across the sky

    Le charme n'a pas d'âge. Chacun se charme, chacun se cherche, et en même temps, par petites touches, par petits grapillés, ils se rapprochent sans le savoir de ce qu'ils ont en soi cherché. Un doigt pris, une joue touchée. Un mot, un aveu, des doutes. Rien ne leur laisse entrevoir ce que le futur leur réservera et sans doute ont-ils peur que cela chamboule cette légère harmonie qu'ils trouvent. Matthew la fait rire, l'étonne, et à vrai dire, elle ne se braque pas face à ses perceptions de la vie. Elle les trouve même intéressantes, bien qu'elle ne puisse pas en comprendre l'entièreté. C'est ce qui fait aussi Felicia, cette soif d'apprendre, de connaître. Et c'est sans doute pour cela qu'elle est si bonne dans son job, mais aussi dans ses interactions sociales. Pendant un bref instant elle pense à Shufen, ou son petit crush inavoué sur Emma, qui lui a fait découvrir qu'elle peut aimer les femmes aussi. Elle repense aussi à Angie et Leah, pendant un instant, avant de sentir son cœur se soulever car le souvenir fait encore mal quand elle y pense. Surtout par rapport à Angie. Mais elle balaie tout cela bien vite pour ne se focaliser que sur lui, qui compare son lit au paradis. Même si, par ses peut-être, Matthew la fait rouler des yeux et sourire plus qu'elle ne le voudrait quand il évoque ses draps de soie. C'est vrai qu'elle n'y a pas pensé, en soi. Le pourquoi de ces draps chez lui, si doux, si légers. Car elle ne s'était focalisée que sur lui, que sur son angoisse. La soie était totalement passée au second plan par rapport aux baisers du brun, et à la touche qu'elle voulait douce et raisonnable sur son corps blessé.

— Hm, je vois. Et dire que je me croyais précieuse quand je tremblais entre tes bras.

C'est une façon de se moquer un peu de lui, mais toujours sans le blesser. après tout, elle se prend aussi à se tourner en dérision dans le lot.

— Je penserai à voler un set en soie, la prochaine fois. J'imagine que ça doit faire comme un ASMR paquet de chips qui glisse en continu dans tes oreilles. J'ai des boules quies pour atténuer de sons au besoin. Tu te doutes pourquoi maintenant.

Le voisin. Cet abruti de voisin contre qui en ce moment elle peste, avec l'envie presque trop irrésistible de lui couper l'électricité en se rendant dans les panneaux électriques communs de l'immeuble. Surtout quand les sons d'explosions lui donnent ces mauvais frissons, et que cela casse un peu sa discussion avec Matt.

— J'ai aussi un peignoir en velours synthétique. Tu penses que ça passe ? Ou là aussi c'est je suppose comme si on frottait un ballon d'hélium plein de poils sur ta peau. Non pas que ça me gênera de sentir le courant passer entre nous.

Bon, c'est maladroit on ne va pas se mentir, mais sous cette question pleine de malice et de blague, elle cherche tout de même des solutions pour que ce soit plus confortable pour lui. Comme dit, elle sait aussi prendre soin d'elle, même dans un environnement un peu bancal.



   Tout est si naturel avec lui. Peut-être est-ce l'âge et les expériences qu'elle n'a pas qui font que. Peut-être est-ce aussi simplement parce que Matthew est quelqu'un de compréhensif, de prévenant, de patient. Chose qui au demeurant s'est confirmé vu qu'il a réussi à sortir du péril Lydia Hardy. Felicia est même sûre que l'ouragan Katrina fait moins de dégâts mentaux et physiques à toute la Floride que cette vieille greluche. Elle exagère, à n'en pas douter, mais sincèrement Felicia admire silencieusement comment Matt a pu gérer la situation.
Comme elle aime comment il la regarde. Car elle sent, son regard posé sur elle. Dans le fond, elle fait même exprès de détacher lentement certaines pièces de son costume. Cette perruque, qui part sur une tête en bois de mannequin, qu'elle brosse un temps. Ces gants, avec l'un qui s'enlève alors qu'elle le nippe entre ses dents, et l'autre qu'elle pince de sa main à présent nue. Du bruit de la fermeture qui glisse le long de la ligne de son corps. Elle lui laissait toutes ces perspectives "à vue", même si il venait de reposer sa tête contre le matelas.

— Deuxième tiroir de la table de chevet, pour les boules quies.

Lui dit-elle alors qu'il commence ses explications, et qu'elle s'enfonce pour de bon dans cette douche qui fait aussi office de petite baignoire individuelle. Cachée par les pans coulissants, elle ouvre enfin l'eau et en profite pour jauger la chaleur de l'eau de sa paume droite, pendant que la gauche envoie ses cheveux derrière son oreille. Et ce qu'il dit fait sens. Il est devenu aveugle selon certaines circonstances, qui ont fait que l'on lui a retiré cette possibilité. De voir, comme les autres. De ne pas ressentir de manière exacerbée certains contacts, goûts, odeurs. Elle en est même un peu gênée en se disant que certainement, il y a dû y avoir des choses qui durant leur moment partagé ... ont fait que ce n'était pas agréable pour lui. au delà de la douleur de ses blessures. Enfin bref ! La différence, tout ça tout ça. L'eau chaude, le savon, ça fait du bien. Le shampoing et frotter son cuir chevelu doucement, c'est bien aussi.

— Être différent n'a pas que des avantages. Je me doute que ça doit te manquer d'être normal. Mais ... cela t'a aussi amené certaines choses dans ta vie, non ?

Elle parle aussi pour elle-même. Sans se douter que depuis Matt n'est pas loin de l'entrée de la salle de bains.

— Je ne minimise en rien le fait que ça te manque. Je ne sais pas comment je pourrai faire dans mon cas, ça me rendrait sûrement folle. Et je ne peux pas imaginer la douleur que ça a été pour toi, Matthew.

C'est sincère. Elle ne peut pas l'imaginer, même si en soi cette perspective lui fait un peu peur. Tout perdre, si violemment. C'est ... c'est comme se décider à passer de l'autre côté en s'ouvrant les veines. Il y a un désespoir commun qui nous prend parce qu'on s'oublie volontairement ou parce que les circonstances nous poussent malgré nous à s'oublier. Ce qu'on a été avant un événement qui a chamboulé notre quotidien. Des bidons de produit chimique, des frappes. L'eau lui fait du bien, et lui permet de décompresser face à ces moroses pensées. Un soupir, des mouvements amples pour que la chaleur et la pression viennent détendre ses muscles, frapper sa la ligne de son front, et bloquer les larmes de la nostalgie qui montent.

— Je ne sais meme pas si j'ai le droit de te dire ça.



   Elle sort, de cette douche, attrapant sur la barre métallique les deux serviettes, qu'elle enroule autant autour de son buste que de ses cheveux. Son soupir est long, difficile, mais teinté tout de meme d'un certain apaisement. Elle sait qu'elle ne pourra pas y couper, quand en posant ce pied sur son tapis anti dérapant, elle doit faire face à son reflet. Un reflet certes étouffé par la buée, mais présent. Felicia sait ce qu'elle verra en essuyant. Cette fille qui avait besoin d'être validée, car c'est ce qu'on lui imposait malgré ses envies d'indépendance et ses rêves d'enfance. Ces routines imposées par une mère, puis par un petit ami. Et cette dépendance pire que la drogue à son sens car ... elle n'a pas eu besoin de ça pour déraper et s'oublier. Elle ouvre la vitre d'une pression, et derrière se découvre ses produits de beauté de routine, sa brosse. Mais surtout ce flacon orange sur lequel est écrit "seulement si urgence", comme une sorte de rappel que, ça ne doit pas déraper.

— Chez toi ?

Le bruit de cachets secoués, un qui est claqué pour être scindé en deux. Ce sont des anti anxiolytiques, le seul moyen qu'elle a pour que ça ne prenne pas quand elle parle de ce sujet, de cette angoisse qui la ronge comme elle peut la protéger. Elle doit juste endormir la chose pour que ça passe. Non sans regarder pendant quelques seconde la moitié de cachet dans sa paume, la jeune femme finit par l'avaler et se dire que ça va aller.

— Je ne sais pas. J'ai des phases. De ce truc. En moi. Dès ... dès que je repense à ces traumatismes, ou que quelque chose m'y fait repenser, que je stresse, quelque chose de mal arrive.

Mal. Comme la mort d'un conducteur, des mouettes qui sortent de nulle part. Un lampadaire qui lâche, ou même un jour d'orage un éclair qui fuse dans le ciel pour frapper quelqu'un. Quelqu'un est victime, et jamais sa personne. Elle ne sait pas à quoi c'est dû, ni le pourquoi soudain par moments son corps réagit plus que ce qu'elle se connait en capacités physiques.

— J'ai depuis ... je crois ... c'est flou ... je me souviens d'une salle de bains, d'une crispation de tout mon être. Et là, je le vois allongé à terre, la tête en sang. Il a glissé sur un savon que je n'avais pas vu par terre en y allant. Et sa tête a frappé la cuvette de toilettes.

Maintenant qu'elle repense à la scène, elle ne peut pas s'empêcher de pouffer de rire, et voir Kevin complètement assommé, qui geint et tente de se tenir la tête avec des mouvements déstructurés. Malgré le rire elle se tord les lippes parce qu'elle se sent mauvaise dans le fond de rire du malheur d'autrui même si ce mec a été un connard fini. Elle inspire, finit par essuyer la buée sur la vitre et là, son reflet n'a pas le même effet sur elle. Parce qu'elle se voit plus apaisée, mais surtout parce qu'elle voit une chevelure dépasser. Sa chevelure. Matthew.

— Tu apprécies la vue même à travers ce pan de mur qui est censé te cacher ?

Et d'une série de petits bonds sur ses pointes, elle arrive rapidement près du rebord pour vite l'attraper sur le fait. Non sans le dévisager avec un petit regard pernicieux. Oh il peut bien se justifier, elle sait qu'il a fait cela dans le seul but qu'il puisse converser. Et elle trouve cela adorable. Mais, Felicia étant Felicia, elle n'en rate pas une pour le chercher.
So let's light up this city and make it our own
A call to the people
We'll turn up the sun
A new day is coming
We're writing our names
I'm a flash across the sky
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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