Emménager et préparer la future crémaillère n’est pas de tout repos, mais avoir le nez dans les cartons n’exclue pas de promener le vieux matou qui, pour aider son maître, s’amuse à mâchouiller et déchirer les dits cartons. Heureusement, il a la courtoisie d’attendre que ces derniers soient vides avant de s’y attaquer !

« CAPTAIN ! » Une première fois, en bas des escaliers : le Soldat se tient avec son harnais et sa laisse dans les mains, à la recherche d’un chien qui, pour une fois, rechigne à se montrer. « CAPTAIN ! » Une deuxième fois, toujours dans la même position. Quand le poilu-borgne apparaît en haut des marches, c’est pour s’y coucher en faisant des yeux dignes de Cosette : cela ne marche pas avec son maître qui, connaissant le pantouflard, monte les marches pour lui passer le harnais à même le sol avant de le porter jusque dans l’entrée. « CAPTAIN ! »« Tu as besoin de faire de l’exercice, le vétérinaire l’a dit… » S’agenouillant devant son chien, il le flatte de quelques caresses en disant, totalement gaga de sa boule de poils : « Enfin, je ne dis pas que t’es gros mais… Tu as besoin de t’entretenir. » Agissant totalement comme si le chien avait parfaitement compris cette conversation, tous deux se mettent en route pour la plage, pour une pause bien méritée.

La mer étant calme en ce samedi après-midi, Bucky sent néanmoins les effluves de la mer sitôt qu’ils sortent de la voiture : ce n’est pas la première fois qu’il emmène Captain par ici mais, cet endroit l’apaise toujours autant.

Balayant la plage d’un regard circulaire derrière ses lunettes de soleil, il retire la laisse de Captain pour que celui-ci puisse librement se déplacer puisqu’il n’y a presque personne, la gardant en main, au cas-où. Entamant la balade calmement et lentement, au vue de la motivation du vieux matou, ils finissent par croiser une jeune adolescente et sa chienne, qui revigore tout de suite celui-qui-ne-voulait-pas-venir-en-balade. « Aux pieds, Captain. » Dit-il d’un ton doux à son chien, qui obéit sans discuter, tandis qu’il se rapproche de la brune en retirant ses lunettes, et en affichant un sourire chaleureux. « Elle est sociable ? Le mien, oui. » Tout en demandant à la maîtresse, il tend sa main (robotique) et gantée en direction du museau de la chienne, afin qu’elle soit rassurée ; après tout, il serait normal qu’elle veuille protéger sa maîtresse mais elle n’a rien à craindre, l’humain est aussi amical que le chien.

"Elle l'est, un peu trop même. Elle pourrait partir avec le premier venu si je la surveille pas." La phrase de l’adolescente le fait sourire, et il hoche son menton de haut en bas en disant, amusé par la similitude de leurs animaux : « Le mien aussi. Dans le même registre, je sais qu’il m’échangerait sans hésiter contre un morceau de poulet. » Cela ne l’empêche pas de caresser, un peu inconsciemment, le crâne de son chien de sa main libre, tout en souriant de bon coeur à la jeune fille. Il n’est pas la personne la plus sociable au monde mais, dans ce cas de figure, l’animal fait une bonne liaison.

Myrah délaisse quelques léchouilles à la main robotique de Bucky, qui laisse son sourire s’agrandir avant de venir la flatter de quelques caresses à son tour, avant que celle-ci ne s’éloigne, trouvant un plus prompt intérêt à Captain ; amusé, il lève un regard faussement effaré à la jeune femme en disant, amusé : « Elle vient de me mettre un vent, non ? » Tout ça pour les belles barbiches de Captain…

Captain, plus âgé mais pas moins réceptif au charme de la belle Myrah, remue la queue en la suivant des yeux, attendant quelques instants avant de réagir ; eh, ce n’est pas un chien facile ! Répondant aux sollicitations de la belle, Captain se met à coller sa truffe contre la mâchoire de sa belle, lui faisant des léchouilles tout en remuant son arrière-train, visiblement très enjoué de cette rencontre. « Eh bien, je crois qu’on va devoir organiser un mariage… » Dit-il en riant avec tendresse, les observant quelques secondes avant de tendre sa main, toujours gantée, vers la jeune femme pour se présenter : « Je m’appelle Bucky, enchanté. » Visiblement, à voir comment les deux animaux se tournent autour, ils vont être amenés à se recroiser…

Les deux amoureux-canins-transits avaient, au moins, ce point commun : une passion dévorante pour le poulet, ou la viande plus généralement parlant, comme l’évoque la jeune fille à laquelle il rend volontiers son rire chaleureux. « Ah, elle est gâtée alors ! » Dit-il en lançant un coup de menton en direction de la dite chienne, lui octroyant même quelques caresses avant que, finalement, mademoiselle détourne l’attention vers le donjuan poilu qui se présente : Captain.

Elle vient de lui foutre un vent, donc, il le sait et il l’annonce en riant de bon coeur, sans colère aucune bien sûr. Les mains appuyées sur les hanches, il observe le petit manège des deux chiens tout en riant de nouveau lorsque la maîtresse de de Myrah l’engueule, pour de faux ; il s’empresse alors de répondre, en mimant un air faussement défaitiste : « Je ne fais pas le poids face à cet Apollon… »

Il ne fait tellement pas le poids qu’il pense devoir organiser un mariage : mais Myrah est encore un bébé d’après les dires de sa maîtresse, ce qui surprend un peu le Soldat car elle semble être une jeune adulte. « Vraiment ? Elle a quel âge ? » demande-t-il en étant quelque peu impressionné de la taille de la bête, la jaugeant du regard tandis qu’elle s’amuse avec Captain dans le sable.

Serrant la main de la jeune fille après s’être présenté, Bucky lui adresse un sourire chaleureux,  notant qu’elle porte un prénom assez original. « Je m’appelle Bucky. Et oui, on vient tout juste d’emménager ! Et vous ? » Il lui retourne la question en se doutant de la réponse : elle est bien trop jeune pour venir ici, toute seule, simplement pour promener sa chienne.

Le début d’une belle histoire d’amour entre les deux chiens, qui sait, la plaisanterie à propos du mariage n’est peut-être pas totalement fausse !

Gâté, Captain ? Est-ce qu’il possède un coussin avec sa tête imprimée dessus ? Est-ce qu’il a une gamelle avec son nom ? Des dodos pour chiens dans presque toutes les pièces de la maison ? Est-ce qu’il dort dans le même lit que son maître, truffe sur l’oreiller et couverture jusqu’aux flancs pour ne pas avoir froid ? On ne voit pas de quoi vous voulez parler. « On me dit souvent que je le traître comme un enfant mais, à mon sens, ils sont vraiment des bébés. » Ils demandent autant d’énergie, de temps et d’argent que eux en tous cas ; enfin de sa maigre expérience puisqu’il n’a jamais eu à s’occuper d’un bambin. Pas encore, peut-être.

Un léger rire s’extirpant de sa bouche après les paroles de la demoiselle, il passe machinalement une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière, soufflant alors sur le même ton : « Ça doit être ça, on va devoir s’en faire greffer je pense. » Pour ressembler à des yétis ? Quelle horreur. Mais l’image a au moins le don de le faire rire.

Seulement un peu plus d’un an ? Il est assez surpris car elle est déjà assez imposante mais, peut-être est-ce la race qui veut ça. « Elle est très belle en tous cas… et très énergique ! » Surtout par rapport au vieux Captain qui tente de jouer avec elle mais, avec plus de modération. Il faut dire qu’il n’est plus tout jeune et qu’il a moins de répondant, le pauvre. Mais pas moins d’intérêt puisqu’il occulte totalement son maître, suivant la jeune chienne en étant obnubilé par elle !

Son regard suivant l’endroit indiqué par l’index de sa jeune interlocutrice, il hoche son menton de haut en bas en appuyant ses mains sur ses hanches, disant à son tour : « J’habite à quelques rues d’ici, vous devez avoir une sacrée vue face à la plage. J’habitais en appartement mais c’était pas l’idéal avec un chien. Au moins, maintenant, il a un jardin, une plage et… une copine, visiblement. »  Un léger rire se fait entendre tandis qu’il suit les deux chiens du regard, qui se roulent dans le sable avant d’aller tremper leurs pattes dans l’eau. « Bon, je crois qu’on est bons pour les laver en rentrant. » Ce n’est pas lui qui ira le retenir : il n’y a rien de plus attendrissant que de voir le chien qu’il a adopté, et qui a vécu si longtemps en refuge, courir à sa guise en s’amusant de bon coeur. « J’allais m’installer là-bas pour boire un soda, ça vous dit ? » Évidemment, il lui propose cela sans arrière pensée : c’est une gamine. Mais puisque leurs chiens ne veulent plus se quitter, autant faire connaissance puisque, de toute façon, ils seront amenés à se revoir.

S’il humanise un peu trop son vieux compagnon poilu, la jeune fille en fait de même et sans rougir, ou même sans s’en offusquer : lui considère qu’il est un enfant — le sien, elle la considère plutôt comme une petite soeur. Évidemment, elle n’est sûrement pas en âge d’avoir un instinct maternel suffisant pour transposer son affection sur son animal, mais l’amour qu’elle lui porte est visible à l’oeil nu. « Elle prend toute la place dans le lit, non ? » Ça sent le vécu et pour une bonne raison : c’est son quotidien chaque fois que Captain décide de dormir dans le lit de son humain.

Cela ne l’empêche pas d’arborer un franc sourire aux lèvres, tandis qu’il dévie son regard pour observer les deux chiens qui, se tournant autour et jouant ensemble, ne semblent pas décider à se quitter. Si Myrah est la plus fougueuse, grâce à sa jeunesse, Captain n’est pas en reste et tente de la suivre dans son petit jeu, poussant même le maître de ce dernier à complimenter la jeune chienne. « Et entreprenante. Une vrais femme fatale! » Un nouveau rire se fait entendre de la part du Soldat qui, secouant légèrement son menton en observant les deux chiens devenus inséparables ; rien de surprenant car Captain est très sociable mais, jamais à ce point ! Pour sûr, il vient d’avoir un coup de foudre et, heureusement pour lui, cela semble être réciproque. « Impossible de lui résister ! » Il donne un petit coup de menton en direction des deux chiens qui se roulent dans le sable avant de partir en direction de la mer, faisant dire au plus âgé qu’ils sont bons pour les laver en rentrant. « Oui, un bon champoing, mais pas dans la maison, ca sera au jet d'eau dans le jardin! » Haussant légèrement ses sourcils, il se retourne vers la jeune brune en disant, un peu surpris : « Avec ce froid ? » Et la neige… Lui, tant pis pour le carrelage : il va laver son chien dans la salle de bain, avec de l’eau chaude et l’enrouler ensuite dans une grande serviette.

Mais puisque les deux chiens s’amusent follement dans le sable et l’eau, Bucky propose à l’adolescente d’aller boire un soda à la buvette située non loin : elle accepte la proposition avec plaisir et tous deux se dirigent alors vers une table libre, le serveur leur faisant signe qu’il finit de prendre la commande en cours avant de venir les voir. Bucky lui adressant un sourire poli tout en prenant place sur sa chaise, il lance un regard vers les deux chiens avant de le reposer sur la jeune femme, lui demandant alors, pour mieux la connaître : « Alors, qu’est-ce qu’il y a faire dans le coin ? Je viens d’arriver, je suis nouveau dans le quartier. »