[Terminé] Je vais t'offrir un monde

17 JUILLET 2024

Il n’entend pas la remarque concernant Gabriela, bien trop obnubilé par la douleur occasionnée à ses côtes malmenées par ses efforts physiques, ce détail de la conversation lui échappe ; il note néanmoins que la situation semble s’apaiser entre le policier de l’espace et son ami, contre lequel il est encore grognon malgré la fatigue évidente qui accable ses traits. Il parle de fierté mal placée mais, peut-être souffre-t-il inconsciemment des mêmes affres que Remy, cela expliquerait pourquoi il exploite bêtement ses dernières forces pour cette tâche puérile. « (…) Il voulait envoyé mon pote chez le vétérinaire... » Il arque soudainement l’un de ses sourcils en entendant cette confession, plissant légèrement ses paupières tout en laissant sa lèvre supérieure surpasser sa lèvre inférieure durant quelques secondes, se refusant à penser que les médecins aux urgences n’avaient peut-être pas tout à fait tort concernant le vétérinaire… Difficile de leur en vouloir s’ils n’ont jamais rencontré de personnes comme lui auparavant, même s’il n’excuse pas le fait de l’avoir laissé à l’agonie. Songeant néanmoins qu’il vaut mieux garder cette réflexion sans nul doute déplacée pour lui, il se contente de lancer un sourire amical vers Groot avant de se redresser en s’aidant du bras de ce dernier. « Merci… » Lui souffle-t-il avec gratitude, d’une voix basse qui souffre d’un endolorissement certain qu’il tente toutefois de dissimuler, sans grand succès.

Réclamant quelque chose à manger — ou prétextant plutôt une quelconque faim pour avoir l’opportunité de visiter le vaisseau spatial, il est le premier surpris d’entendre une réponse positive de la part du petit raton-laveur ; ses yeux se figent un instant sur le visage poilu de son interlocuteur tandis qu’il hoche son menton de haut en bas, ayant bien du mal à dissimuler le sourire victorieux qui veut envahir ses lèvres. « Je me contenterai de ce que vous avez. » Il n’est pas difficile, bien qu’il aime la bonne nourriture : pour visiter ce vaisseau, il mangerait même des insectes. La preuve, il se montre davantage intéressé par l’engin spatial devant lui que par ce qu’il va se mettre sous la dent, même s’il perd un peu de son enthousiasme en recevant les paroles de Rocket qui le font curieusement culpabiliser, un peu, car une petite voix (bien lucide) dans un coin de sa tête lui dit que la bestiole n’a pas tort et qu’il s’est peut-être montré injustement rancunier envers Remy. Il lance alors un regard discret vers l’ami qu’il avait jusqu’ici ignoré, et qui s’en va déjà… Tant pis, ils se parleront tout à l’heure. « On y va ? » Demande-t-il d’une voix joviale en prenant de nouveau appui sur l’arbuste, qui commence à l’entraîner vers la navette pour l’installer confortablement à l’intérieur, le bouclé obtenant même un paquet de chips pour le voyage. « Spassiba. » Mimant un salut militaire face à l’arbuste, il commence à piocher dans son paquet de chips en regardant à l’extérieur, attendant patiemment que son premier voyage dans une navette spatiale commence…

17 JUILLET 2024

Confortablement installé dans la navette spatiale qu’il dévore du regard — presque autant qu’il dévore le paquet de chips qu’on vient de lui donner, Ezekiel attend qu’on vienne le rejoindre à l’intérieur, donnant l’air d’être un enfant qui attend que ses parents mettent en route le moteur à l’arrière de la voiture ; il se retient de demander quand est-ce qu’on part, mais les regards impatients qu’il lance vers l’ouverture du vaisseau laisse clairement entendre une certaine impatience. Il est par la suite rejoint par le petit Gardien qui lui demande son adresse, qu’il obtient d’une voix enjouée ; un bâtiment spacieux dans le centre de Manhattan. « On peut y être en combien de temps ? » Demande-t-il en penchant légèrement son menton vers le hublot pour zieuter à l’extérieur, amusé de la sensation de hauteur qui s’insinue dans son torse quand la navette se soulève du toit. Le décor passant à travers la vitre le subjuguant, il s’étonne de voir un avion à côté d’eux : gardant son sourcil aux lèvres, il hausse l’un de ses sourcils en tournant son menton vers le conducteur, le questionnant silencieusement du regard d’un air amusé. Est-ce qu’ils vont faire la course ? À son plus grand regret, non… Mais le vaisseau empile quelques loopings qui font rire aux éclats leur invité, mais qui en perd son paquet de chips dans les acrobaties. Tant pis pour la nourriture, la sensation de manège est si agréable qu’il ne peut s’empêcher de frapper dans ses mains en plissant ses yeux, retrouvant une joie de vivre éphémère.

"pour vomir il y a des sac plastiques sous le siège !" Il lève les yeux au ciel avec un sourire complice, remuant ensuite son visage de gauche à droite en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, le rassurant d’un ton jovial : « Tout va bien. » Ils se posèrent ensuite sur le toit de son immeuble, lui laissant le temps de reprendre ses esprits. La parenthèse enchantée était terminée, mais il se sent heureux d’être en compagnie de deux êtres aussi exceptionnelles. « Promis, je ne dirai rien à Gabriela. » Un sourire déchire sa bouche avant qu’il ne reprenne la parole, regardant tour à tour les deux gardiens avant de leur proposer, un peu hésitant : « Je peux vous inviter à prendre un verre ? » Tous les trois rejoignirent l’appartement d’Ezekiel, dans lequel il fut installé sur le canapé : un soupir de bien-être passant la barrière de ses lèvres, il parcourt le décor familier de son appartement en se gonflant d’un sentiment de sécurité qu’il n’avait plus ressenti jusqu’ici. "Groot, commence pas a vouloir toucher a tout, ca ne se fait pas!" Intrigué, il se retourne vers le fameux Groot en laissant un tendre sourire se dessiner sur ses lèvres, lui désignant la console de jeux vidéos sous la télévision accrochée aux murs. « Tu peux t’en servir… Si tu ne connais pas, tu vas adorer. » Et s’il connait, il va adorer quand même. Un clin d’oeil envoyé en direction de l’arbuste, Ezekiel revient ensuite auprès de la boule de poils qui, très servilement, lui propose un verre d’eau. Ce dernier semblait très gêné de la situation mais surtout bienveillant à son égard, désireux de lui démontrer ses meilleurs côtés ; cette douceur touche bien évidemment le coeur du mutant qui, s’adoucissant d’un sourire tendre, il hoche son menton de haut en bas tout en répondant : « Avec plaisir. C’est vraiment très gentil à vous ; faîtes comme chez vous. Même si, j’imagine, mon appartement est moins plaisant que votre vaisseau. » Mais surtout très en bordel. Des livres, des bouteilles d’alcools vides ou entamées, des cendriers pleins, des échiquiers étalés partout, de l’encens… Nul doute que l’appartement du blessé peut surprendre les deux Gardiens, qui firent ainsi connaissance jusqu’à l’arrivée du Prince des Voleurs, signant la fin de cette soirée ô combien mémorable.

Une rencontre extraordinaire que le Joueur n’est pas prêt d’oublier…