"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
Lynda est partagée entre l’admiration, le soulagement et la réflexion. Elle était loin de se douter qu’en participant à un projet intergénérationnel avec la mairie, elle ferait alors face à trois femmes dotées de capacités qui en plus d’être extraordinaires, relevés d’une puissance encore jamais rencontrée pour la mutante qu’elle était.
Outre les conversations internes qu’elles devaient produire, les trois sœurs ne se firent pas prier pour commencer la démonstration. Partager leurs consciences devait être franchement épanouissant mais également très fort sentimentalement parlant. Elle haussa les sourcils de surprise en voyant les femmes terminer les phrases mes unes des autres sans la moindre difficulté. Lynda suivait du regard chacune des triplées tout en gardant le fil de la conversation. A la fois curieuse et subjuguée, elle avait en tête mille et une questions qu’elle se garda bien de demander sur l’instant, préférant attendre la suite.
La suite est plus compliquée à apprendre et à gérer pour Lynda. Evidemment avec un pouvoir de connexion comme celui qu’elles ont, la gérante du refuge aurait dû s’en douter ; elles sont télépathes. De ce fait, lorsqu’elles annoncent mettre en place un « radar » sur la zone du refuge, la nuque de Lynda se tend légèrement en restant la plus impassible possible mais son sourire disparait légèrement avant de revenir comme si de rien n’était. Ce n’est qu’une question de seconde mais si elles sont aussi douées et puissante, Lynda sait désormais qu’elles connaissent le secret de ce refuge pour vétérans. Se focalisant sur les iris bleutés, Lynda ne dit pas un mot et les laisse poursuivre sur la démonstration.
La suite est encore plus impressionnante et Lynda ne peut retenir un léger mouvement de recul qui n’est pas synonyme de peur mais bel et bien de surprise. Cette forme ressemblant à un diamant est très intriguante et laisses à penser à la médecin qu’elle agit comme un bouclier protecteur. Cette idée ne tarde pas à être confirmée puisqu’elles annoncent elles-mêmes qu’elles sont isolées sous cette forme.
Lynda se redresse alors de son bureau pour reprendre place sur ses deux jambes afin de sembler être plus affirmée mais surtout elle meurt de poser ses questions. Néanmoins intriguée par la dernière phrase des triplées, elle se hasarda à sourire en joignant sagement ses mains :
« J’ai déjà tellement de questions et là vous m’annoncez que vous avez encore plus de pouvoirs… Il fait quoi le Chœur exactement ? »
S’attendant à un pouvoir commun des trois sœurs, Lynda ne savait pas trop où donner du regard. Elle changeait sans cesse de Cuckoo pour finalement se fixer sur la meneuse, Phoebe – de mémoire – qui avait pris la forme alternative.
On est fières et satisfaites d’ainsi impressionner, voire émerveiller, mademoiselle Mac Taggert. Cependant, on est assez attentionnées pour remarquer sa légère tension à la mention de la télépathie. Rien qui ne nous inquiète vraiment sur le coup, on sait que les télépathes n’ont pas bonne réputation pour cette capacité que l’on évite d’utiliser : ressentir les pensées. Qu’on soit humain ou mutant, l’esprit est un sanctuaire que l’on n’apprécie pas voir à la merci d’autrui ; d’autant que dans le domaine télépathique, la différence ne se fait pas entre mutant ou non mais entre télépathe ou non. Ainsi n’est-il guère étonnant de retrouver la même méfiance que les humains envers les mutants chez ceux-ci envers les télépathes. On a grandi en causant ces deux méfiances et on nous les a expliquées ainsi les comprend-t-on pleinement même si on ne les partage pas réellement. Après, on n’est pas méfiantes de manière générale, la preuve en étant cette situation. Montrer nos pouvoirs parce qu’on nous le demande pourrait mal finir, on le sait. Cependant, on nous le demande et la situation ne semble pas prête à mal finir, ce qui fait deux raisons pour le faire. D’ailleurs, une fois que la télépathie et l’évidence d’un secret percé à jour alors même qu’on tentait justement de ne pas être intrusives sont passées, les choses redeviennent plus bonnes enfants.
On est encore plus fières et satisfaites lorsque mademoiselle Mac Taggert se lève de son siège, même si c’est beaucoup plus visible et sensible une fois qu’on est de nouveau toutes les trois ; pas à deux et une en diamant.
« J’ai déjà tellement de questions et là vous m’annoncez que vous avez encore plus de pouvoirs… Il fait quoi le Chœur exactement ?
- Nous en avons quatre, dit-on à trois avec notre fierté enfantine, mais ils sont à tiroir.
- Le Chœur Mental consiste à former un chœur avec nos esprits, explique doucement celle de gauche. Nous synchronisons nos pensées.
- Comme un chœur avec des voix, cela booste nos capacités télépathiques et intellectuelles, explique tranquillement celle du milieu. Nos capacités d’analyse et d’anticipation sont accrues, le fonctionnement de nos cerveaux est accéléré.
- C’est dur à décrire, explique simplement celle de droite. Nous sommes une. Trois-en-Une. »
Soutenant le regard de mademoiselle Mac Taggert, celle de droite ne récupère ni manteau ni chaussure. A la place, elle réactive sa télépathie, l’énergie bleue revenant dans ses yeux. Celle du milieu puis celle de gauche en font de même et, l’instant suivant, la couleur pâlie jusqu’à devenir blanche tandis que la lumière qui s’en dégage s’intensifie.
Je nais.
« Trois-en-Une, reprennent mes trois bouches pour exprimer une unique voix, laissant un instant de suspens… je préfère le Chœur. C’est plus adapté. »
Exception faite des détails vestimentaires et de portances d’accessoires, mes trois corps ont des attitudes identiques. Parler de "plus encore que d’habitude" serait faux, puisque mes composantes sont capables de paraitre être identiques également, mais l’absence des petits tics dues aux réactions face aux échanges internes peut donner cette impression. Trois-en-Une. Une-en-Trois.
« Voulez-vous parler du fait que j’ai découvert votre secret comme vous le craigniez ? »
Même si la demande a la volonté d’être douce et bienveillante, la faire venir de trois corps n’est pas le plus tranquillisant qui soit. Néanmoins, mes composantes ont prévenu que cela serait perturbant. Je suis moins joli que mon antithèse adamantine.
« Si vous avez peur d’oublier les autres questions à changer de sujet, sous réserve que cela ne soit pas déjà fait, posez-les maintenant et je les mémoriserai pour plus tard. »
J’exprime trois sourires d’une même connivence, tout aussi volontaire que mes composantes à la possibilité d’être serviable.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
Entre stupéfaction et curiosité, Lynda reste bouche bée devant la démonstration de cette unité démontrée dans les trois formes humaines qui se trouvent devant elle. Mais cela ne faisait qu’accroître sa curiosité même si elle comprenait la gêne que cela pourrait occasionner. Pour autant, les trois jeunes femmes ne semblaient pas contrariées ou ennuyées de partager leurs expériences alors autant en apprendre davantage.
La prise de parole à l’unité fit réagir Lynda qui navigua son regard de l’un à l’autre en prenant un temps certain sur chacune. Les voix étaient identiques, légèrement différentes de lorsqu’elles semblent « séparées ». Bien que la timbre de voix soit le même, c’est l’intonation et la posture qui les différencient pour autant Lynda le savait déjà, elle aurait bien du mal à savoir qui est qui et qui dit quoi. Il lui faudrait surement un temps d’adaptation.
Un sourire commença à se dessiner sur les lèvres de la mutante mais il ne resta pas en place lorsque le Chœur reprit la parole pour parler du secret caché par Lynda. Cette dernière ne l’avait pas vu venir celle-là. Pour autant, pour des femmes dotées de télépathie et de connexions psychiques c’était évident qu’elles se seraient facilement rendu compte du pot aux roses. Dans une tentative désespérée d’ignorance, Lynda tenta une allusion à la fois une peu naïve et peu assurée :
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Qu’avez-vous découvert ? »
Prêcher le faux pour savoir le vrai tout en sachant pertinemment que c’était d’ores et déjà fichu et illusoire de continuer à cacher son secret. Mais après tout, elle ne connaissait pas vraiment ces femmes. Les suppositions sur leurs identités véritables fusèrent dans l’esprit de la gérante du refuge allant des simples mutantes en quête d’un refuge elles aussi à des espionnes internationales voulant trouver toujours plus de mutants pour faires des expériences sur eux. Peut-être la crainte ressentie par Lynda pourrait-elle être perçue par ces femmes ou ce Chœur, mais qu’importe, il était trop tard de toute façon.
Le Chœur revint alors sur les potentielles questions de la gérante mais Lynda n’avait plus l’esprit clair à la curiosité des pouvoirs de ces mutantes. La protection de ses réfugiés était le principal sujet de pensée de Lynda qui n’arrivait plus vraiment à penser à des questions potentielles sur les pouvoirs de ces demoiselles :
« Dites-moi plutôt la véritable raison de votre visite… »
Légèrement sur la défensive, Lynda savait qu’elle s’auto grillait en demandant cela mais difficile de faire abstraction lorsqu’il s’agit de protéger des innocents qui ne demandent que la paix et l’innocence de grandir normalement et d’évoluer sereinement.
Je n’ai pas la moindre surprise aux réactions de mademoiselle Mac Taggert, depuis sa curiosité jusqu’à la dépréciation d’une discussion qu’il faudra avoir pour assouvir pleinement le sentiment suscité. Que la directrice du refuge me mente aux visages ne me dérange pas, c’était anticipé comme c’est perçu sans difficulté.
« Mes composantes ont découvert la prééminence d’individus mutants dans vos résidents. »
Je n’ai aucune raison de mentir, ni même l’habitude. Répondre à la question est naturel, tout comme faire preuve de prévenance envers les besoins d’autrui ; d’autant plus lorsqu’il fait autorité. Une autorité à qui je déplais, temporairement. C’est une chose que mes composantes redoutent, déplaire à l’autorité, mais j’en perçois l’éphémère ainsi n’en stresse-je pas. Si la brutale franchise effraie actuellement, elle témoigne de ma bonne foi quant à mes découvertes. Je ne cache rien… chose qui peut être un problème à l’opposer du spectre : on peut apprendre la vraie nature d’ici en me le demandant. L’omission n’est pas un mensonge et, si l’information est un secret, j’obtempérerais. D’autant que je comprends pleinement pourquoi un refuge pour mutants, notamment dans un milieu comme l’armée, se doit de rester discret. De plus, si on en venait à poser des questions orientées concernant ce qu’elles ont découvert au Jack’s Refuge, mes composantes seraient plus qu’à même de noyer le poisson dans un flot de paroles et d’idées excluant les informations sensibles.
« Dites-moi plutôt la véritable raison de votre visite…
- Vous la connaissez déjà, répondent mes trois bouches avant que mes trois visages ne baissent les yeux et que mes trois mains droites ne viennent se saisir de mes trois bras gauches, traduisant ma honte. Je suis désolée que ma volonté de vous montrer ma télépathie sans être intrusive ait abouti à cette découverte. Néanmoins, je ne vous ai rien caché et ne voulais pas commencer avec cet accident. »
Peut-être mademoiselle Mac Taggert n’a-t-elle jamais croisé de télépathe, expliquant qu’elle réagisse autant à mon accidentelle indiscrétion. Dans tous les cas, je suis sincèrement désolée mais également lucide sur le fait que j’ai choisi cette situation afin de crever l’abcès et de passer à autre chose plutôt que de laisser le doute s’envenimer dans son esprit.
« Je vous prie de m’excuser pour cette maladresse intrusive, reprends-je en gardant mes yeux rivés sur mes chaussures, et comprendrai que vous souhaitiez mon départ immédiat. J’espère cependant que cela ne pénalisera en rien le projet de partenariat. »
En dépit de l’amertume et des remords que mes composantes pourront avoir vis-à-vis de cette gaffe, je me concentre sur ce qui est réellement important : la mission confiée. Tant que ma maladresse ne remet pas en cause sa réussite, cela me va. Je n’ai aucun souci à assumer mes erreurs mais ne veut nullement pénaliser les jeunes et les membres du refuge qui peuvent retirer quelque chose de ces rencontres.
« A votre discrétion, je peux demander à mon supérieur d’être détachée du projet et ne jamais remettre les pieds ici, promets-je en relevant mes six yeux illuminés de blanc vers le visage de mademoiselle Mac Taggert, incertaine mais déterminée à remplir ce qu’on m’a demandé de faire. Afin de régler le problème du secret, si cela est nécessaire à votre acceptation du projet, je suis en capacité de sceller mes souvenirs de cette partie de la rencontre. Même si je préfèrerai éviter. »
Notamment parce que je suis certaine que dès que l’une de mes composantes découvrira le sceau dans la tête de l’une des autres, elles restaureront leurs souvenirs rapidement. Néanmoins, je n’en parle pas. Tout comme le fait que chacune de mes composantes est une télépathe à haut potentiel et qu’il y a une forte probabilité pour que je sois la meilleure télépathie du Royaume-Uni ; sous-entendu que si j’avais voulu dissimuler quelque chose à mademoiselle Mac Taggert ou nuire à son refuge, elle ne l’aurait jamais su.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
La réflexion et la déduction était à prévoir pour la gérante du refuge à partir du moment où les trois invitées avaient signalées avoir des pouvoirs télépathiques. Mais comment réagir face à une telle mise en évidence. Elle était au pied du mur et n’avait pas de moyen de détourner la conversation ou de moyen de se dérober. A la place, Lynda choisit répondre sur un ton plus défensif. Elle n’était partisante de l’affrontement de manière générale mais pour ses protégées, telle une mère poule, elle donnerait tout.
Se rendant compte surement du fait que la découverte n’était pas forcément une bonne chose pour Lynda, les trois blondes reprirent la parole d’une seule voix pour s’excuser de leur trouvaille avant de doublement s’excuser pour leur maladresse.
Lynda n’avait pas travaillé dans la police ou autre mais en tant que médecin elle savait déceler la sincérité chez les gens et ces trois demoiselles semblaient vraiment navrées et sincères. Peut-être ne voulaient-elles vraiment que montrer l’étendue de leurs capacités sans pour autant avoir de mauvaises intentions.
« Outre le partenariat, il est très important pour moi ainsi que pour les gens qui viennent ici ou même vivent ici de garder cette information pour vous. Je protège des personnes ici et je les aide à s’intégrer ou se réintégrer ; que cela soit des mutants ou des anciens combattants. Cette démarche est purement altruiste mais entre de mauvaises mains cette information pourrait mettre en péril tous les efforts mis en place depuis des années. »
Faisant preuve d’une sincérité ouverte, Lynda espérait ne pas se tromper en écoutant son instinct et son intuition. Cependant elle précisa tout de même un détail :
« En sachant que vous connaissez la doublure de cet endroit, s’il y a une faille dans ma sécurité dans les prochains jours, semaines ou même mois, vous pourrez considérer ce partenariat comme caduque puisque vous serez les seules au courant de cette faille. Ceci étant, je n’ai rien contre le responsable du service jeunesse de la mairie même si je doute qu’il vienne ici de lui-même puisqu’il vous a envoyé pour gérer le projet. »
Finalement Lynda relativisa en soupirant lentement :
« Après tout, j’ai fait de nombreuses rencontres dans ma vie, certaines dangereuses, d’autres salutaires à ma vie et à celle de mes protégés mais j’ai toujours choisi de laisser une chance. Je décide de vous faire confiance ; à vous de voir ce que vous en ferez par la suite. Marché conclu. »
Comme pour sceller un pacte de façon hautement symbolique, Lynda tendit sa main devant elle en direction des trois demoiselles. Nul besoin de sceller un souvenir si elles donnaient leur parole de ne rien divulguer. Pour certains la parole d’une personne était telle au bruit du vent, passant et incertaine mais pour Lynda cela avait une toute autre signification.
Je comprends que le partenariat soit secondaire aux yeux de madame Mac Taggert. Je comprends l’importance du secret et de la sécurité. J’ignore s’il est possible de considérer que je protège, pas tant que mes composantes n’ont pas intégré le SHIELD, mais aider à s’intégrer et se réintégrer est une ambition que je partage ; plus que de la comprendre. Je partage l’altruisme et comprend le péril. Je saisis l’enjeu.
Lorsqu’il est question que le partenariat soit caduc s’il est une faille dans la sécurité du Jack’s Refuge parce que mes composantes seraient considérées comme coupables et non suspectes, je relève mes six yeux illuminés vers la mutante. L’épée de Damoclès qu’elle place au-dessus de mes têtes me déplait et j’envisage un instant d’effacer tout cet aveu de sa mémoire afin de protéger ceux que le projet aidera. Se réintégrer, trouver des réponses, trouver de la compassion… pénaliser des enfants et ses propres pensionnaires pour mes actions m’interroge. Néanmoins, la menace est réelle : j’ai à cœur que le projet puisse aider ses bénéficiaires. Sans avoir jamais eu l’intention de trahir, ou de découvrir, le secret de Madame et de son refuge, elle me force la main. Je l’accepte et m’abstiens d’en faire de même.
Les probabilités sont au fait que madame Mac Taggert agit sous le coup de l’émotion et, même si elle mettra sans doute sa menace à exécution, elle relativisera surement mon implication. De plus, il n’est pas question que je sois la faille. Elle me laisse une chance, moyennant menace, et accepte le marché.
Les yeux de celle du milieu se baissent vers la main alors que les deux autres paires continuent de fixer le visage.
« Je ferais la demande pour que Monsieur Caerwyn reprenne le contrôle direct du projet côté mairie, conclus-je doucement avant de tendre l’une des mains du milieu pour rendre une poignée attentive à ce que m’apprendra celle de Madame. Ne pénalisez pas vos protégés et les siens à cause de ma bêtise. »
Je relâche la main et ne tarde pas à disparaitre. La lumière blanche redevient bleue puis se dissipe, ce n’est l’affaire que d’un instant. S’en suivent trois déglutitions alors qu’aucune de nous ne sait où se mettre et que la récupération des affaires puis le repli immédiat est la principale envie que l’on partage.
« Nous allons y aller, dit-on à trois, penaudes. Merci de nous avoir reçues et en espérant ne pas vous causer de stress sur le long terme. »
On se penche légèrement en avant, du buste et de la tête, en guise de salutation avant de nous enfuir aussi dignement que possible. Celle de gauche passe d’abord puis celle du milieu et enfin celle de droite. Notre synchronisation est à son maximum et il n’est aucun mouvement pour ne pas avoir de reflet chez les autres. Nos regards sont focalisés, ignorant le ring et la joie que l’on menace à défaut de partager, et nos visages sont victoriens, tâchant d’enfermer nos expressions. Phoebe est en colère contre elle-même pour avoir tout gâché, Mindee est amère d’avoir tout gâché et Céleste est honteuse mais ce dit que tout n’est pas perdu.
Les gens craignent et déprécient les télépathes pour d’excellentes raisons. A nous d’arrêter d’être fières comme des enfants d’être télépathes. Peut-être être plus discrètes sur nos capacités également. Ne pas avoir été élevées dans la crainte du racisme et de ce que peuvent nous faire les autres nous dessert. Ironiquement considérant que notre mère est morte héroïquement et que notre père nous a élevées pour protéger autrui, on a peut-être été trop protégées de l’extérieur avant le Snap. Trop bonnes trop connes.
Accepter le droit à l’erreur et à la faiblesse pour essayer de s’améliorer. C’est tellement dur. Phoebe n’en veut pas, elle ne peut pas se l’accorder. Mindee a du mal aussi, surtout que c’était tellement stupide. Céleste y arrive un peu mieux, après tout ce qui est fait est fait ainsi ne reste-t-il qu’à voir si cela pètera et sans doute pourra-t-on trouver une alternative si tel est le cas. Sa tolérance à l’échec est surement plus grande que les deux nôtres réunies.
Arrivées à l’accueil, on sourit et salut poliment avant de franchir le seuil, non sans un regard de celle de gauche derrière nous. Le froid de janvier nous assaille et les deux qui le peuvent remettent leurs manteaux à ce moment, se dépêchant pour que celle du milieu puisse récupérer le sac de celle de gauche et qu’elle s’équipe à son tour. Celle de droite est déjà sur son téléphone pour faire son rapport à monsieur Caerwyn.
Le projet est en période d’essai car on l’a mal vendu. On n’était pas prêtes à faire ce genre de négociation et on en est désolées. Il ne faut pas que l’on fasse parti des groupes d’encadrants qui accompagneront les jeunes pour la suite.
Une fois le sac rendu à celle de gauche, celle du milieu entreprend de sortir son téléphone pour appeler un Uber et finir de partir.
N’ayant rien à faire, notre dernière se dit que les deux militaires étaient quand même sacrément bien foutus.
Céleste ! Céleste ! Ben quoi, c’est vrai !
RP Terminé pour les Stepford Cuckoos
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
L’entrevue se termine finalement pas aussi bien que Lynda l’avait espérer. Lorsque les trois jeunes femmes prennent congés, elle reste un moment en silence à réfléchir non sans avoir manquer de leur dire au revoir au moment de leur départ. Elle se place ensuite au niveau de la baie vitrée pour les observées alors que celles-ci quittent l’établissement rapidement. Ce n’est que lorsqu’elles sont sorties qu’elle soupire de frustration en fermant les yeux et en laissant retomber ses épaules. Rapidement elle reprend place dans le petit fauteuil et remarque le dossier laissée par les triplettes. La pensée de gâcher un tel partenariat pour une simple suspicion lui fait mal. Cela apporterait tellement à ses réfugiés qu’elle se sent tout de même prête à prendre le risque. C’est à cet instant que Luther entre dans le bureau, un grand sourire aux lèvres.
« Alors ? - Alors, elles sont mutantes et télépathes… on s’est fait avoir. - Tu déconnes… - Non… J’aimerais mieux… - Renforcement de la sécurité ? - Oui et plus de nouveaux réfugiés mutants pour l’instant. Je vais devoir réfléchir à tout ça un peu avant de rappeler Caerwyn. - Okay, si besoin tu sais où me trouver. - Merci Luther. »
Les prochaines heures et journées s’annoncent longues et pleines de réflexion pour Lynda qui prendra finalement la décision de conserver le partenariat.
Aucun incident ne sera répertoriés et aucune unité du gouvernent ou autre n’a débarquer au Refuge. Les sœurs étaient clean. Lynda espèrera les revoir un jour pour les remercier.
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