"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
Cet échange est difficile, légèrement traumatisant et Lynda d’une certaine manière se félicite intérieurement d’y assister seule et sans l’aide d’autres bénévoles. Elle a la tête sur les épaules, tous ne l’ont pas, et pourtant même elle est touchée par les propos des triplées, touchée par cet évènement qui a marqué la population de la planète entière. Lynda, elle, n’a pas l’ambition de pouvoir agir à une échelle nationale et encore moins mondiale. Alors oui si elle peut aider quelques jeunes a soulagé se sentir un peu mieux dans un monde qui leur est devenu étrange ou compliqué, elle le fera avec sincérité.
Les filles rouvrent les dossiers et Lynda s'exécute également retrouver le fil des propositions. Elle écoute chacune des femmes en face d’elle, mais conserve cette fois-ci un regard sur le dossier afin d’assimiler au mieux les informations. Concentrée à la fois sur les dires mais également sur les énoncés qu’elle a sous les yeux, Lynda songe également aux conséquences d’un tel projet sur ses réfugiés, qu’ils soient mutants ou non. Il faudrait mettre au courant la totalité des membres du refuge afin qu’il n’y ait pas de gaffes de faites. Une fois les explications du « premier cycle » terminé, Lynda aurait apprécié se hasarder à argumenter pour proposer à son tour quelques suggestions. Histoire de rendre la présentation plus propice au dialogue. Mais les filles enchaînent avec une aisance surprenante, ce qui empêche la gérante d’intervenir. Elle garde donc ses remarques pour plus tard.
Le second cycle trouve également son explication et de même Lynda approuve les idées des sœurs Cuckoo. Pour les mêmes raisons que le premier cycle, elle aurait quelques détails à rajouter mais la gérante sait qu’elle aura la parole par la suite.
Lynda écoute la suite avec intérêt puisqu’il s’agit du budget. C’est une étape légèrement plus délicate dans le sens o le refuge est une association à but non lucratif mais il arrive tout de même de mettre en place des actions de cotisations afin d’avoir un peu de financement.
Vient ensuite le temps de parole de Lynda. Elle sourit en réponse à la question des trois sœurs en même temps. Lynda reprend donc sa petite habitude depuis le début de l’entretien, regardant tour à tour les trois femmes pour leur accorder autant de temps à chacune.
« Oui. Concernant le premier cycle, nous avons également des jeux de sociétés ici si vous êtes bloqués par le transport. Il y a également un billard et un baby-foot. Pourquoi ne pas organiser un petit tournoi? Je pourrais même faire en sorte que nous n'intervenons pas, j’ai des maniaques de l’organisation parmi les vétérans. »
Elle tente une boutade mais c’est vrai, certaines actions sont directement menées par les vétérans parfois, cela permet à l’équipe encadrante de ne pas avoir à intervenir. Elle reprend ensuite la parole pour enchaîner sur la suite :
« Concernant le second cycle, nous avons des salles à l’étage prévues à cet effet. Cela garantit la discrétion et une certaine forme de confidentialité. Il s’agira seulement d’accorder les agendas de tous car des réunions ont d’ores et déjà lieu tout au long de la semaine. Cela demandera juste une réorganisation du planning. Rien de bien méchant en soi »
Vient enfin le sujet délicat du budget, mais il lui vint soudain une idée :
« Nous avions prévus une vente d’objets et une action de prévention et de communication. L’argent collecté durant ces projets peut éventuellement être injecté en partie dans les sorties. »
La totalité des arguments, inventaires et autres idées avaient été énoncées et Lynda prit le temps de prendre une gorgée de son café le temps que les demoiselles en face d’elle reprennent la parole.
On sourit en mimétisme de notre interlocutrice qui semble vraiment apprécier qu’on lui laisse enfin la parole. Du fait, nos sourires prennent une légère teintée gênée.
On est allées vite. Peut-être trop vite. C’est cela de ne plus s’aider du dossier pour dire ce qu’on en pense : les autres doivent s’accrocher au support pour ne pas décrocher. On ne parle pas vite par stress, non. On parle vite parce qu’on pense vite. Suffisamment vite pour parfois se perdre et se déconcentrer. Ensemble, on a travaillé dessus. Père nous a aidé à travailler dessus. Cependant, à des moments, on en revient à notre naturel. C’est un de ces moments.
On ne s’est pas aperçu tout de suite que mademoiselle Mac Taggert aurait aimé intervenir. Pourtant, on l’a regardée. A trois. Vingt minutes de présentation, quarante de questions, c’est le format dossier. Evidemment, on n’a pas fait les choses correctement. On a continué, à enchainer et nous relancer entre nous.
On a noté, en revanche, que mademoiselle Mac Taggert est très intéressée lorsque l’on en vient au budget.
La partie chiante. La partie chiante qu’on me refile toujours. La partie chiante même avec Excel. Mindee, ça fait parti de tes attributions. Je sais, je sais, ça veut pas dire que j’aime mes attributions. Elles te vont parfaitement quand on doit aller en sortie sans toi !
Tout cela pour dire qu’on est à moitié désolées lorsqu’on se rend compte que la gêne occasionnée, sachant qu’à moitié à trois ça fait une fois et demie ! Non, on ne s’en sortira pas ainsi ? C’est pas grave, mademoiselle Mac Taggert reprend point par point comme on en a l’habitude.
Pour le premier cycle, ils ont également des jeux de société au Jack’s Refuge. On acquiesce. On ne pense pas être bloquées par le transport mais on est satisfaites que la découverte de nouveaux jeux se fasse des deux côtés ; sans compter qu’il y aura forcément des jeux en commun. En plus du Uno. Billard et baby-foot, en revanche, cela sera nouveau. Et très apprécié pour le baby-foot. Le billard, c’est plus difficile à dire. Sauf s’il est transformé en baby-bowling.
« C’est parfait si des vétérans peuvent organiser, en effet, dit-on à trois en perdant la gêne de nos sourires pour de l’amusement. De même, le tournoi fera beaucoup de ravis au début et beaucoup moins à la fin. »
L’amusement est partagé et on y participe donc à trois, en lieu et place d’une seule intervention de Mindee dans le domaine. Après, si notre blague fait un plat, on sera unanimes pour dire que c’est de sa faute car c’est son humour !
Pour le second cycle, des salles sont d’ores et déjà prévues à cet effet. On acquiesce de nouveau, légèrement. Ce n’est pas une surprise, là encore, mais c’est plaisant de savoir qu’on a bien choisi à qui demander le partenariat. Même si c’est monsieur Caerwyn qui a choisi, ayant beaucoup plus de connaissance du territoire que nous ; chose aisée, évidemment. Les interventions altéreront le planning actuel, on en est conscientes, tout comme cela n’est qu’une question de planning.
On n’a rien à ajouter.
Puis vient le budget.
« Nous avions prévus une vente d’objets et une action de prévention et de communication. L’argent collecté durant ces projets peut éventuellement être injecté en partie dans les sorties.
- Si cela ne pénalise en rien votre fonctionnement et vos projets, reprend celle de droite alors qu’on a toutes un sourire de gratitude, ce sera avec plaisir. Peut-être également vous tourner vers la Mairie et l’Etat pour essayer de voir si notre projet ne vous permet pas également des subventions de leurs parts. »
Mindee, c’est pour toi. Pourquoi c’est moi qui prends tout là ? Parce que budget, administratif et légal. +1 Céleste. Je m’occupe pas du légal. Si, parce qu’on te le demandera !
« Si jamais vous voulez un coup de main pour la recherche bureaucratique à la Mairie, se propose celle du milieu après la seconde d’échange mentaux qui lui a clairement expliqué qu’elle serait proposée, je peux vous indiquer vers qui communiquer pour éviter les impasses habituelles. »
Belle esquive, avoue Phoebe. J’en suis plutôt contente oui, avoue Mindee. Ce talent de laisser les autres faire le travail quand même, avoue Céleste.
« Si nous sommes en accord, reprend celle de droite avec douceur, nous pouvons nous arrêter là.
- Si nous ne le sommes pas, précise celle de gauche avec douceur, vous savez comment contacter Mindee.
- Et si nous nous arrêtons là, reprend celle du milieu avec amusement, peut-être pourriez-vous présenter à Céleste les participants du tournoi d’aujourd’hui ? »
Mindee ! Héhé. Oh, j’avais oublié. Je suis cernée. C’est la fatigue ! Moi ça va pas tarder.
« Plus sérieusement, reprend celle de droite alors que celle du milieu lui jette un regard "mais j’étais parfaitement sérieuse aussi", n’hésitez pas si vous avez question ou idée. Nous les ferons suivre à monsieur Caerwyn et les intégrerons au projet.
- Si nous pouvions visiter tout votre centre, également, demande celle de gauche tant par curiosité que pour noyer le poisson avant qu’elle ne se noie, nous vous en serions grées. »
Celle du milieu se réaligne avec les autres pour le sourire de conclusion. On n’ajoute rien et ne prend plus d’initiative pour l’instant, afin de ne pas aller trop vite.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
Visiblement en plus de l’entente entre les quatre femmes, il y a avait aussi une certaine coordination qui faisait qu’elles avaient trouvé un terrain d’entente quasiment immédiatement. C’était une bonne chose pour Lynda mais elle pensait également pour les enfants et adolescents qui allaient pouvoir bénéficier de ce projet pédagogique.
L’exposé du projet fut achevé et les questions trouvèrent toutes des réponses. C’était un rendez-vous rondement mené pour Lynda, malgré sa carence évidente de sommeil. Même lorsque vint le questionnement à propos du budget et des subventions éventuelles, Lynda sourit à la requête de Mindee quant aux impasses administratives :
« Aucun problème mais je pense ce sont plusieurs de mes bénévoles qui s’occuperont de tout cela. Les démarches administratives, demandes de fonds et gestion du budget font également partis de leurs compétences. Avec mon travail à l’Hôpital je ne peux pas tout gérer toute seule. »
Même si Lynda avait beaucoup de mal à déléguer parfois elle n’avait pas le choix par manque de temps. Et les bénévoles étaient toujours satisfaits de filer un coup de main au besoin. Le rendez-vous touchait à sa fin mais l’une des sœurs rappela à Lynda qu’elle devait toujours montrer les plus beaux partis du tournoi. A cette remarque, Lynda se leva brièvement jeta un coup d’œil sur le ring en contre bas par la verrière et répondit :
« Ils se font attendre visiblement… »
La proposition d’une visite des lieux fut alors évoquée et Lynda montra la sortie de son bureau.
« Pas de soucis et nous terminerons par la salle de sport pour que je vous présente Oliver et Mike. »
La visite commença alors par l’étage puisque la proximité était évidente. Lynda montra les différentes salles de réunions qui pourront servir pour les échanges entre adultes et jeunes par la suite. Elle montra également en partie les chambres des personnes logeant à temps complet au refuge. Expliquant au passage les règles qui s’appliquent en ces lieux. Puis les quatre femmes, repartirent en direction du rez-de-chaussée pour aller dans un premier côté bar, expliquant cette fois-ci que la loi du sans alcool s’applique ici. Enfin, elles se dirigèrent en direction de la salle de sport où il y régnait une très bonne ambiance. Encouragements des supporters, joie, exclamations. Lynda trouva aussitôt le sourire et se retourna vers l’intéressée :
« Voilà ils sont là Oliver à droite et Mike à gauche… ça va être leur match et je pense que vous pourriez apprécier. »
Spoiler:
Lynda attendit quelque peu la réaction des trois sœurs avant de proposer une éventualité :
« Il y a des gradins, l’on peut s’y installer si vous le souhaitez. »
« Aucun problème mais je pense ce sont plusieurs de mes bénévoles qui s’occuperont de tout cela. Les démarches administratives, demandes de fonds et gestion du budget font également partis de leurs compétences. Avec mon travail à l’Hôpital je ne peux pas tout gérer toute seule. »
C’est vrai que l’administratif est bien moins chiant quand on ne s’en occupe pas, approuve Phoebe. Evidemment, c’est pour ça que ceux qui travaillent dans l’administratif passent leur temps à demander aux gens qui font les démarches de travailler à leur place, approuve Mindee. Du coup, qui est-ce qui gagne entre vous quand Phoebe refile l’administratif à Mindee parce que c’est sa spécialité et que celle-ci tente de faire suivre ?
Un peu moins de deux secondes suffisent à notre échange mental et l’on reprend la parole après lui, changeant de sujet pour quelque chose d’autrement plus important puisque la gagnante est claire : Mindee. Céleste aussi mais elle va tellement y gagner qu’elle va donne l’impression qu’elle y perd. Et Phoebe va râler, ce qui est une forme de tellement y perdre qu’elle y gagne si l’on ne lui demande pas son avis et qu’on se fit à celui d’une Mindee supportée par une Céleste pour insupporter ladite Phoebe. Travail d’équipe, en somme, qui consiste à refourguer ce que l’on doit faire à l’autre comme si Phoebe allait nous exploser à la figure. N’est-ce pas un peu d’administratif, cela aussi ? Dans tous les cas, pour l’heure, le moyen de troller Céleste et conséquemment Phoebe se fait attendre, "visiblement". A ce dernier mot, on arrête de se pencher en avant et de se lever légèrement pour essayer de voir aussi. Heureusement, la visite des lieux peut se faire et offrira une transition du professionnel au manque de professionnalisme.
Tu penses qu’on peut envoyer Mindee au coin ? Au coin du ring ? Non, je suis neutre. Céleste, attends de voir le ring, tu ne seras plus neutre mais chiante. Phoebe, tu veux dire qu’elle n’est pas déjà chiante à être neutre ? Pourquoi c’est toujours moi qui me fais arnaquer ? C’est pas toujours toi. C’est vrai, Phoebe se fait avoir de temps à autre aussi. Vous réussissez à m’arnaquer quand je me plains d’être arnaquée quand même. C’est Mindee. C’est moi. C’est vrai.
Tout en divagant mentalement, on aide celle de gauche a ranger notre sac, incluant les bouteilles que l’on n’a pas eu le temps de finir, puis on entreprend toutes trois de porter nos manteaux pliés sur nos avant-bras gauches. Cela fait, on se levé pour suivre mademoiselle Mac Taggert, à qui on laisse son exemplaire du dossier. Sortir de son bureau nous ramène à proximité des escaliers et du rebord de la mezzanine, depuis lequel on voit le rez-de-chaussée.
Non, je ne regarderais pas si messieurs Oliver et Mike sont arrivés. S’il te plait Phoebe, pour Céleste. Euh, joker ?
Non contente de ne pas regarder par-dessus a rambarde de la mezzanine, celle de droite reste bien à droite pour que celle du milieu ne puisse pas essayer de le faire ; le tout sans qu’aucune de nous trois ne s’accorde un regard. Les salles de réunion sont réparties entre nos trois regards, laissant clair qu’on partage une même analyse de ce que l’on perçoit, et offrent quelques temps de concentration. Une fois que l’on s’est projetées sur ce que notre public comme celui de mademoiselle Mac Taggert pourra faire dans lesdites salles, on repart sur autour chose mentalement tout en suivant notre guide physiquement. Le fait qu’il y ait du personnel pour loger à temps complet au refuge nous impressionne mais est logique : le refuge est ouvert à temps complet également. Quand aux règles, elles nous mobilisent notre attention avec beaucoup d’efficacité. Il ne s’agirait pas de les enfreindre. Jamais.
Lorsque l’on termine de descendre les escaliers et reprend notre position à trois de front, celles du milieu et de gauche ont tout loisir de jeter un coup d’œil au ring tandis que celle de droite lève les yeux au ciel.
Vous êtes chiantes. Ils sont pas là. Je sais. Vous me chauffez. Et on s’échauffe. Travail d’équipe ! Céleste, attends que Mindee te trahisse. C’est pas de la trahison, c’est une utilisation raisonnée des alliées sacrifiables. S’ils sont aussi beau que ça, Mindee me trahit si elle veut.
Cette fois, c’est dans la salle de restauration que mademoiselle Mac Taggert nous invite, avec un bar précisé sans alcool et le billard dont il était question précédemment. Alors qu’on s’y trouve, une encourageante rumeur d’encouragements commence à s’élever de la salle de sport qu’on a dépassée précédemment, amenant celles du milieu et de gauche à avancer le pas un peu plus vite tandis que celle de droite croise les bras sous son manteau.
Mademoiselle Mac Taggert sourit à notre plus avancée alors que celle-ci fait un pas de trop, chose nous faisant prendre une position en diagonale puisque celle de droite a fait un pas de moins.
« Voilà ils sont là Oliver à droite et Mike à gauche… ça va être leur match et je pense que vous pourriez apprécier. »
Ah, ça, pour apprécier, commente Phoebe. Les filles, demande Phoebe. Nan, je veux bien qu’ils soient sexy mais quand même, râle Phoebe.
Comment décrire la réaction ?
A droite, les bras sont croisés sous le manteau et, s’il y a en effet un œil approbateur sur chaque mannequin, le visage aux sourcils levés s’en revient très vite aux deux autres.
Au milieu, le cou est tendu pour permettre au visage d’observer au mieux le mannequin de droite. Les mains sont jointes au niveau du ventre, dissimulées sous le manteau, et les yeux sont dignes d’une biche devant les phares d’une voiture.
A gauche, le cou est tendu pour permettre au visage d’observer au mieux le mannequin de gauche. Les mains sont jointes au niveau du bassin, dissimulées sous le manteau, et les yeux sont dignes d’une biche devant les phares d’une voiture.
Puis, dès qu’il y a un échange de regard avec les deux apollons, le rose nous monte aux joues. Toutes les trois…
A gauche, elle se tasse lorsqu’elle remarque qu’elle est remarquée et sourirait dans son col de polaire si elle y arrivait. Sa tête penchée, elle fuit le regard du second Appolon pour zyeuter le premier puisqu’il ne l’a pas regardée, lui.
Au milieu, elle se redresse lorsqu’elle remarque qu’elle est remarquée et sourit de son plus rose sourire. Sa tête relevée, elle tourne le regard vers l’autre aussi puisque sa binôme ne le fait plus.
A droite, le visage se détourne pour fixer mademoiselle Mac Taggert avant de se décider que la fuite vers les gradins est une excellente idée. Ses yeux se tournent donc vers ceux-ci.
« Merci Mademoiselle Mac Taggert. »
On parle toutes en même temps mais les tons sont différents. A droite, la voix est plus sèche même si elle ne fait pas de reproche, n’appréciant pas la gêne occasionnée. Au milieu, la voix est plus forte même si elle tâche de ne pas l’être trop, évitant de trop attirer l’attention. A gauche, la voix est plus base même si elle reste audible, cherchant à ne pas bredouiller.
Notre diagonale devient un triangle alors que le repli tactique commence par les côtés. A droite d’abord, puis à gauche ensuite, et au milieu enfin. Le problème étant qu’à gauche, ça se retourne un instant et que du fait celle de droite en fait de même pour rappeler à l’ordre. Le temps que celle de gauche se remette en mouvement, c’est celle du milieu qui s’est arrêtée et partiellement retournée. Résultat, celle de droite doit la fixer pour que celle du milieu daigne reprendre la marche derrière celle de gauche. Puis c’est celle de droite qui reste un instant de trop à regarder les deux mâles alphas monter sur le ring et les deux autres qui se retournent pour la regarder puis les regarder eux.
Lorsqu’on s’assied enfin, ce qui a pris bien trois fois le temps qu’il aurait raisonnablement fallu pour atteindre les gradins, nos positions sont parfaitement identiques. Epaules contre épaules, nos manteaux dissimulent nos mains comme nos cuisses et nos regards fixent le dos de la personne de devant. D’ailleurs, on est toutes trois si collées qu’on tient sur deux places ; ce qui en laisse une pour mademoiselle Mac Taggert, à qui on n’a pas la moindre idée de quoi dire.
Mindee, c’est ton job. Céleste, un coup de main. Phoebe, la trahison valait le coup.
« Excusez-moi mademoiselle, commence celle de droite, malaisée. Vous avez dit que vous travailliez à l’hôpital. Vous pourriez nous donner des somnifères… j’ai pas envie de partager leurs rêves ce soir… s’il vous plait… »
Comme une seule personne, celles du milieu et de gauche tournent leurs visages outrés vers celle de droite, laquelle continue de fixer le dossier au-devant.
"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
Le rendez-vous professionnel s’était passé sans encombre et la visite avait eu la même conclusion si bien que Lynda s’était légèrement détendue pour la suite. Et pourtant elle ne devrait pas se relâcher autant dans ses gestes et dans ses paroles, les trois assistantes de la mairie étaient toujours présentes, et il y avait toujours le secret du refuge à préserver. Elle tente de détourner l’attention en parlant du tournoi et des deux stars du celui-ci ; Mike et Oliver. Les deux étaient des vétérans et même si l’un avait vécu des trucs plus rudes que l’autre, les deux avaient trouvé leur place dans ce refuge.
Lynda proposa aux triplées de s’installer directement dans les gradins. D’une part, toutes les quatre pourraient mieux assister au combat qui allait avoir lieu sur le ring et d’autre part, cela permettrait de continuer leur conversation en étant un peu plus tranquille et légèrement à l’abri des regard et/ou des oreilles indiscrètes.
Alors que Lynda se tournait vers les filles pour leur parler, celle qui était la plus proche d’elle engagea la conversation pour demander quelque chose d’étrange. Lynda fronça les sourcils un instant pour comprendre véritablement la demande. Son regard navigua alors entre les trois femmes dont une gardait le regard sur le ring alors que les deux autres fixaient la première.
« Je… Vous… euh… Vous êtes connectées ? »
Lynda n’avait pas parlé trop fort. Elle ne voulait pas être entendus par les autres membres du refuge mais de toute manière, ils étaient bien trop occupés et concentrés sur le ring. Afin de les rassurer, la gérante du refuge reposa alors un regard bienveillant sur les trois sœurs avant d’ajouter à demi-mots :
« Vous pouvez avoir confiance en moi, vous savez… »
HRP:
Je m'excuse pour la réponse assez courte mais j'avoue, je ne savais pas trop quoi ajouter de plus.
Oui, je sais, j’ai fait buger mademoiselle Mac Taggert… Heureusement que le rendez-vous professionnel est terminé parce que le professionnalisme est terminé aussi… Oh, le professionnalisme est terminé depuis que les messieurs ont commencé à se montrer. Merci Céleste. Céleste, faut vraiment que tu arrêtes avec la bonne foi. De rien.
D’après le ton, mademoiselle Mac Taggert ne souhaite pas être entendue. Effectivement, les militaires font partis des milieux ayant le plus de mal à accepter les mutants, étant plus souvent confrontés aux dangers qu’ils représentent qu’aux aspects les plus humains qu’ils possèdent, ainsi peut-être serait-il nuisible de notre part si on était découvertes ainsi. On ne s’inquiète pas d’être malmenées mais beaucoup plus de gâcher leur journée. Après, outre que notre partie du gradin semble un peu isolée et que beaucoup de spectateurs semblent prêts à rester debout, Mademoiselle elle-même n’a pas l’air de mal prendre notre condition de surhumaines. On le sait puisque les yeux de celles de gauche et du milieu sont remontées sur elle à sa question tandis que nos trois visages se sont parés d’une légère gêne.
« Vous pouvez avoir confiance en moi, vous savez… »
On sourit toutes les trois, n’ayant guère de difficulté à parler de notre mutation puisqu’ayant grandi dans un endroit avec des militaires la craignant mais la considérant comme normale. Il n’y a jamais eu de réel questionnement sur notre humanité ou l’apparition de notre mutation, pour nous. Nées et élevées en tant que tel sans que cela ne soit jamais un secret. Evidemment, l’acceptation était une autre histoire et c’est en partie pour cela qu’on aime autant notre surnom de Stepford : il nous a été donné par ceux dont on cherchait la reconnaissance, même s’il est sensément péjoratif.
« Nous sommes un esprit-ruche, dit-on à trois en essayant de s’adapter au niveau sonore de mademoiselle Mac Taggert, chose compliquée puisque l’on n’a pas toutes la même distance d’elle.
- Et également des télépathes, ajoute celle du milieu, un peu plus fort.
- Capables d’un chœur mental, ajoute celle de gauche, devant se forcer à être encore un peu plus fort puisqu’elle est plus éloignée.
- Ou d’une forme adamantine, ajoute celle de droite après avoir tourné les yeux vers mademoiselle Mac Taggert, adoptant une position pareille aux deux autres avant qu’on ne sourit toutes trois en simultanée.
- Mutantes, dit-on ensemble en essayant de faire le "mutantes mais mignonnes". En espérant que cela ne vous gêne pas. »
Alors que celles du milieu et de gauche détourne leur attention pour réavancer leurs nez vers le ring où les deux combattants sont désormais en place, celle de droite continue à fixer mademoiselle Mac Taggert.
« Ce n’est peut-être pas le meilleur endroit pour en parler, commence-t-elle.
- Peut-on attendre la fin de la démonstration, demande celle du milieu avant que celle de droite ne fasse un silence, le temps qu’on lui rappelle que c’est à elle de parler.
- Oui-oui… »
Céleste, ça te tente on fait comme chez monsieur Gleason mais juste toutes les deux ? Sans la forme adamantine, ça peut passer. Sans la forme adamantine, elle va me faire mal ! Justement. C’est l’idée. C’est vraimentrop’injuste…
« Vous savez quelles techniques ils utilisent, redemande celle du milieu. On est assez curieuses du MCMAP. »
Le Marine Corp Martial Art Program est, comme suggéré par l’appellation, le système de combat développé par les Marines et l’US Navy en général. Il est beaucoup plus récent que le close combat de l’armée britannique mais suit le même principe que toutes les formes de combat au corps-à-corps, diamétralement opposé à celui des arts martiaux et sports de combat : il ne s’agit pas de surpasser la technique adverse ni de surclasser l’adversaire, il s’agit de le mettre hors d’état de nuire le plus vite et le plus efficacement possible par tous les moyens nécessaires. Infliger des blessures est la base, contrairement aux disciplines civiles. Bien que l’on s’attende à ce que les deux combattants ci-présents retiennent leurs coups plutôt que de faire une démonstration de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un affrontement amical, ce qui est plus ou moins ce que l’on fait à la salle de boxe de Monsieur Gleason, on serait curieuses de discuter techniques afin d’apprendre quelques mouvements du MCMAP. Après, Céleste n’osera pas discuter car elle pensera à autre chose… mais c’est pas grave, il nous restera deux cerveaux… bon d’accord, un et demi.
Quoi Céleste, tu veux pas que l’un de ces messieurs te tapent dessus ? Même pas une petite fessée ? Si vous y tenez… Non, on n’y tient pas ! C’est eux qui vont te tenir ! Voui…
Toujours assise, celle de droite remonte ses bras croisés sous sa veste en se renfrognant sans cesser de fixer mademoiselle Mac Taggert. Toujours assise, celle de gauche, se tasse un peu en rougissant sans cesser de fixer tour à tour les deux vétérans. Toujours assise, celle du milieu passe une jambe sur l’autre et se pare d’un petit sourire content légèrement rosie.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
A la fois curieuse et légèrement prise au dépourvu face à un tel lapsus, Lynda ne savait pas vraiment comment réagir alors elle avait simplement orienté les trois sœurs vers la confidence en leur soutenant qu’elles pouvaient avoir confiance en elle. Lynda inspirait la confiance et la bienveillance chez les gens mais tous n’avaient pas cette aisance à se confier. Ce n’était pas le cas des trois blondinettes puisqu’elles se livrèrent sur leurs capacités assez facilement, tout en restant discrètes par réflexes. Le visage de Lynda passa progressivement de la surprise au sourire de découvrir de nouvelles mutantes.
« Pas le moins du monde. »
Ce fut les seuls mots qu’elle prononça avant de songer à la centaine de questions qui lui venait à l’esprit. Non elle n’était pas du tout gêner d’apprendre une telle nouvelle, bien au contraire. Lynda appréciait toujours faire de nouvelles connaissance et découvrir de nouveaux pouvoirs. Elle avait toujours été curieuse de tout ceci dans un but bien loin d’être profiteur mais plutôt intellectuel. Les trois sœurs avaient alors mis en avant la volonté d’en parler plus tard et dans un autre lieu, remarque faite à juste titre puisqu’elles n’étaient pas au courant des véritables intentions du refuge. Cependant Lynda préféra ne pas dévoiler cette information de suite. Elle n’avait encore aucune preuve des dits pouvoirs et sait-on jamais si des personnes malfaisantes avaient ce genre d’informations trop tôt. Lynda faisait toujours preuve de prudence – peut-être parfois de façon excessive – pour révéler son véritable rôle en ces lieux.
« Pas de soucis, je ne dis pas non à une démonstration de vos talents. »
Un son de cloche se fit entendre alors que les deux hommes étaient d’ores et déjà sur le ring, tous les deux prêts à s’affronter. La question aussi pertinente soit-elle d’une des trois sœurs fut relativement complexe pour Lynda qui si elle faisait un peu de boxe, n’était pas une grande connaisseur des arts de combats.
« De ce que je sais, Oliver était dans la Navy donc ce n’est pas impossible qu’il utilise la technique que vous avez mentionnés mais je n’en suis pas certaine. Mike quant à lui connait plus de maîtrises puisqu’il donne des cours d’arts martiaux également. Pour ma part, hormis taper sur un punchingball pour avoir appris à me défendre, je ne suis pas une experte. »
Désolée à l’idée de ne pas avoir pu répondre à ses invités, Lynda se redressa alors qu’Oliver se retrouvait en difficulté par rapport à son adversaire. Le niveau de l’affrontement était très élevé puisque ces deux-là avaient pour habitude de remporter tous les duels.
« S’ils ne sont pas trop amocher vous pourrez toujours leur demander et même voir pour un cours avec eux si cela vous intéressent. Ils seront ravis. »
Lynda tourna la tête pour voir la réaction des jeunes femmes alors que le 1er round se terminait d’un son de cloche.
Mademoiselle Mac Taggert n’est "pas le moins du monde" gênée par notre condition de mutantes. Au contraire, elle en sourit même. Celles de droite et du milieu la regardent tandis qu’on lui sourit à trois. Ensuite, on en revient à la concentration de celle de gauche, les deux mâles alphas occupés à démontrer à quel point ils en sont, des mâles alphas, sur le ring. Chacune a son intérêt et l’observe tout en partageant instinctivement avec les autres ses conclusions. Celle de droite en revient à regarder mademoiselle Mac Taggert en acquiesçant lorsqu’il est question de lui faire une démonstration.
Céleste, sur le ring ! En une contre une. Mais euh non quoi !
La cloche sonne alors que celle de gauche croise les bras et se renfrogne de concentration et d’absence d’envie de se faire sonner les cloches, justement. Jambes croisées et mains sur la cuisse haute, celle du milieu observe tant les corps que leurs mouvements et accorde régulièrement son attention au public et à mademoiselle Mac Taggart. Bras croisés également, sous sa veste, celle de droite se tient au côté de notre interlocutrice et regarde plus les mouvements que les corps en plissant les yeux alors que la discussion se fait autour d’elle.
Oliver dans la Navy donc il doit avoir appris le style même s’il n’en utilise que des parties soft et qu’il a pu le compléter avec d’autres techniques d’arts martiaux. Après, le MCMAP inclus déjà, si nos mémoires sont bonnes, des éléments de boxe, ju-jitsu brésilien, judo, karaté, taekwondo, krav maga et muay-thaï. Ce dernier nous intéresse particulièrement, puisqu’on tâche de l’ajouter à notre close combat britannique déjà basé sur le judo, la lutte, la savate, la boxe anglaise et le ju-jitsu japonais. Sous forme humaine, on n’a pas la carrure pour exploiter correctement la plupart des techniques mais la forme adamantine a réglé ce problème ; sans compter qu’un coup dans la gorge, les yeux, le triangle génital ou le genou fait toujours mal, même si on est dans une catégorie de poids inférieure.
Mike n’est pas un Marine ou SEAL mais dispose d’une meilleure technique même si elle est possiblement moins diversifiée, étant professeur. A moins qu’il ne soit professeur de MMA, auquel cas sa technique personnelle peut mixer de tout et de n’importe quoi selon ses préférences.
Mademoiselle Mac Taggert est sur du self-défense principalement basé sur de la boxe ou du kickboxing, d’après ses dires.
Bon, je tâche de déduire la technique de Mike du coup. T’y arriveras pas. Il fait chaud. D’où que je "tâche". Céleste va avoir une autre tâche. Il fait très chaud.
« S’ils ne sont pas trop amochés vous pourrez toujours leur demander et même voir pour un cours avec eux si cela vous intéresse, nous propose mademoiselle Mac Taggert, amenant celles du milieu et de droite à la regarder à nouveau. Ils seront ravis. »
Alors que celles de droite et du milieu se regardent de biais, la première ayant son attention partiellement sur le ring et la seconde son attention partiellement sur mademoiselle Mac Taggert, celle de gauche continue d’avoir son attention entièrement sur le ring et une rougeur grandissante.
Sans Céleste, ça pourrait être intéressant. Tu veux dire physiquement, parce que mentalement on l’a perdue. Il fait très très chaud. Tu peux la taper pour moi ? Non. Tellement chaud. Tape-la pour moi. Mademoiselle Mac Taggert nous regarde. Chaud-chaud-chaud.
« Nous aussi, aux deux-tiers, sourit celle du milieu alors que les deux autres se concentrent sur l’affrontement. Tant qu’on ne doit pas les affronter, ça ira. »
Courageuse mais pas téméraire ? Une lâche vivante vaut mieux qu’une héroïne morte. J’en veux un. Ce soir, tu vas être d’un CHIANT. Oui. Désolée. Menteuse. Oui. Mais c’est pas ma faute s’ils sont aussi… eux !
Alors que celle de droite regarde un instant celle du milieu avec un léger mépris et que celle-ci lui montre son sourire, celle de gauche commence à sourire bêtement. Les deux autres se tournent donc vers elle, la première soupirant et la seconde acquiesçant, puis elle se tourne vers elles, baissant les épaules et faisant la moue.
C’est de ta faute si tu es aussi toi ! Totalement ! Ben oui mais à la répartition des traits de caractères Phoebe a pris tout le côté coincé et personne ne voulait les hormones… Pardon ?! C’est pas faux ! Ben c’est vrai quoi…
Bras croisés, celles de droite et de gauche s’en retournent à l’observation d’un combat où Oliver essaye d’en finir au plus vite tandis que Mike tempère, leur différence de technique favorisant chacune une temporalité du combat. Clairement, celui-ci est à l’avantage du second puisque le premier ne peut pas utiliser toute la véritable violence d’un système de close combat. Néanmoins, cela ne l’empêche pas de se donner à fond au point d’en faire regretter que les deux ne soient pas sur un ring octogonal, comme pour le MMA. Ils manquent de place pour manœuvrer et du coup ne peuvent jouer de la distance, même si cela contrebalance peut-être l’avantage de Mike sur Oliver. Dans tous les cas, difficile de se concentrer sur leur technique considérant qu’une moitié du groupe transpire presqu’autant qu’eux à les regarder transpirer !
S’en est au point que celle de gauche finit par baisser les yeux et s’en aller fouiller dans notre sac, non pour s’y cacher mais en sortir l’une des bouteilles d’eau afin de boire aussi dignement que sa précipitation le plus permet. Celle de droite soupire tandis que celle du milieu tend une main distraite vers celle de gauche. Laquelle finit par lui donner une bouteille vide, faisant pouffer celle de droite.
Alors que celle de droite ricane sans détourner les yeux du combat, celle du milieu rend la bouteille vide à celle de gauche qui lui échange une autre pour qu’elle puisse boire aussi. Le petit doigt en l’air, évidemment. Elle n’a pas oublié, elle.
Le son de cloche nous sonne les nôtres et on s’en revient à nos considérations mi-tactiques mi-adolescentes. A droite, l’expression se partage entre la consternation et l’intérêt. Au milieu, l’expression se partage entre l’intérêt et l’intérêt. A gauche, l’expression s’en va chercher la dernière bouteille parce que l’intérêt.
Vas-y, bois ma bouteille je te dirais rien. Tu vois qu’elle est gonflée ! T’oseras pas, y’a mademoiselle Mac Taggert qui nous regarde.
Une grande inspiration nasale précède un soupir tout aussi nasal à droite tandis qu’au milieu le contentement prend le pas sur l’intérêt et qu’à gauche l’eau essaie de prendre le pas sur l’autre intérêt.
« Vous savez combien ils prennent, demande celle du milieu avec amusement avant que celle de gauche ne s’étouffe d’avoir bu de travers et que celle de droite ne soupir de la bouche cette fois. Pour un cours… évidemment. »
Au milieu et à droite, cela prend un instant pour bien juger à gauche alors qu’elle les regarde, toussant.
« Voulez-vous retourner dans votre bureau, demandent d’une seule voix le duo. Céleste nous gonfle. »
La démonstration nous a convaincu mais il est sans doute temps de faire la nôtre, de démonstration.
J’ai envie de pousser Céleste sur l’un des deux en passant, juste pour voir. J’ai envie de t’aider. Je, euh, d’accord ? Pardon ? Quoi ? Ben quoi vous proposez !
The Stepford Cuckoos
Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." - Martin Luther King
L’idée d’apprendre à connaître de nouvelles mutations mais également d’avoir une parfaite démonstration est une source de joie pour Lynda qui a bien du mal à se recentrer sur le match qui se déroule devant elle, tant elle a hâte de voir les trois sœurs en action. L’acquiescement de celles-ci donne alors le sourire à Lynda qui s’attarde quelques secondes sur ses invitées avant de repartir légèrement sur le ring devant elle pour répondre aux questions. Alors qu’un gros uppercut est donné à Mike de la part d’Oliver, le mettant au sol durant quelques secondes et qui a fait réagir l’entièreté de la salle. Lynda répond aux demoiselles qui s’inquiètent de devoir les affronter :
« Pas d’inquiétude à avoir, s’ils sont redoutables sur le ring, ce sont des agneaux dans la vraie vie. Des nounours en puissance. »
La boutade de Lynda aurait pu faire mouche mais en l’absence de réaction, la gérante du refuge se permet un petit coup d’œil à sa droite pour observer les demoiselles qui – si elles ne parlent pas à voix haute – semblent avoir une grande conversation entre elles. Les voir faire intrigue Lynda autant qu’elle est subjuguée. Elle voudrait leur poser des questions mais ne pas ce n’est pas vraiment le lieu ni le moment. Au bout de quelques secondes, elle est prise sur le fait en train de les regarder mais cela ne semble pas tant les déranger que cela, c’est plus un mélange de sentiments bien distinct. Elles ne semblent pas d’accord et avant que Lynda ne puisse réagir une nouvelle question n’arrive provoquant l’étouffement de l’une d’elles, et le soupir d’une des deux autre, quand la troisième semble satisfaite de sa question.
Lynda ouvre la bouche pour répondre mais deux des trois sœurs se tournent vers elle et demande simplement à se retirer car la troisième les exaspère. Lynda ne peut empêcher un petit rire, non moqueur mais spontané devant cette franchise.
« Bien-sûr. Allons-y. Et pour répondre à votre question, j’ignore s’ils ont un tarif, mais je leur demanderais. »
Lynda opère alors un léger regard vers celle qui semble la plus gênée mais également la plus triste de quitter l’endroit de la compétition. Sagement les quatre femmes repartent – après avoir redescendu les gradins – en direction de l’escalier qui mène au bureau. Si Lynda avait envie de partager le véritable quotidien du refuge aux triplées, il faudrait avant tout qu’elles arrivent à convaincre la gérante qu’elles n’étaient pas une menace pour le bien-être que la petite communauté qu’elle protégeait. Une fois arrivées dans le bureau, Lynda entra la première et se dirigea vers son bureau pour s’asseoir du mauvais côté, directement sur le bureau tout en gardant les pieds au sol. Son regard se posant tout à tout sur chacune des sœurs Cuckoo avant qu’elle ne prenne la parole :
« Pas d’inquiétude à avoir, s’ils sont redoutables sur le ring, ce sont des agneaux dans la vraie vie, nous rassure mademoiselle Mac Taggert avec un peu d’exitation, surement emportée par le moment décisif pour le combat qui vient de se passer mais ne nous fait, nous, guère réagir plus qu’en plissant les yeux ; sauf pour celle de gauche, évidemment. Des nounours en puissance. »
Si un grizzli te poursuit, grimpe à un arbre, chantonne mentalement Phoebe. Cela te donnera le temps de regarder le paysage avant qu’il n’abatte l’arbre, chantonne mentalement Mindee. C’est bon l’agneau, considère mentalement Céleste. Merci pour l’image… Merci pour l’image ! Ah mais euh dans ce sens-là j’ai jamais goûté…
Niveau réactance, on est un peu aux abonnées absentes. Il faut dire qu’on a beaucoup de choses à penser. Presqu’autant qu’à mater. A moi que ça ne soit l’inverse. On n’est trop occupées pour en être sures. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que cela part en live. Cependant, c’est un live positif : mademoiselle Mac Taggert, quoiqu’interrompue, en rigole. On est aux deux tiers contentes de cela, le troisième étant trop occupé à survivre à son propre esprit déplacé. Ainsi qu’à notre aide, ce n’est pas faux.
Ce qui est vrai, c’est que nous allons pouvoir y aller. La directrice du refuge demandera à ses réfugiés bénévoles leurs tarifs par la suite, ce pourquoi on la remercie de deux acquiescements de gratitude :
« Merci mademoiselle Mac Taggert. »
Reste à déterminer un point important. Prend-t-on Céleste ou la laisse-t-on là ?
Il était question de la laisser là en arrivant, non ? Je crois aussi mais je suis plus sure. Je ne crois pas non même si je ne dis pas "non" non plus. Ce qui me pose un dilemme. La loi de l’emmerdement maximum est emmerdée ! Vous êtes sérieux : si j’accepte de rester là vous ne voulez plus m’y laisser ? Difficile de savoir où tu serais la moins chiante. C’est ce que je disais. Merci…
Alors qu’elle se lève, bras croisés sous sa veste, celle de droite regarde celle du milieu d’un air interrogatif. Alors qu’elle se lève, celle du milieu récupère ses affaires pour les apposer contre son ventre en se concentrant. Alors qu’elle reste assise, celle de gauche fixe les deux autres avec un air mi-assuré mi-incertain. A droite succède la contrariété. Au milieu succède l’amusement. A gauche succède la surprise.
Céleste, tu gènes. Céleste, t’es chiante. Quitte à l’être…
Après un soupir, celle de droite s’en va en suite de mademoiselle Mac Taggert. Après un sourire, celle du milieu s’en va en suite de celle de droite. Après quelques instants à les regarder et à regarder les deux agneaux-nounours sur le ring, celle de gauche se lève et entreprend de rattraper les autres.
Merci d’essayer de ne pas être chiante en polluant l’espace mental d’un matage qui ne nous concerne plus. Merci d’essayer d’être chiante en polluant l’espace mental d’un imaginaire qui va les concerner beaucoup. Je vais faire de mon mieux.
Afin de gêner le moins possible en largeur mais le faisant légèrement plus en longueur, on reste en file indienne jusqu’à ce que l’une de nous, on vous laisse deviner qui, ne ralentisse à proximité du ring pour regarder les deux combattants qui s’y sont affrontés. L’accélération reprend dès que l’un d’eux lui rend son regard, qu’elle fuit des yeux et des jambes.
Vous pensez qu’on aurait décollé de combien de centimètres si on avait pris un uppercut comme ça ? Sous forme humaine, vu la différence de taille, dix à vingt je dirais. C’est une façon d’essayer d’aller au septième ciel ? Masochiste. Masochiste. Comme vous quoi.
La discussion intérieure n’est pas réellement moins consternante d’ici à ce qu’on revienne au premier étage et qu’on soit de nouveau dans le bureau de la directrice, chose qui nous fait nous remettre à trois de front avec les dos bien droits et les attentions physiques concentrées sur elle. Mademoiselle Mac Taggert nous regarde tour à tour puis elle nous enjoint à la démonstration.
« Nous ne pouvons pas réellement vous montrer l’Esprit-Ruche, commence celle de droite en tendant son manteau à celle du milieu.
- Autrement qu’en étant nous-mêmes, continue celle-ci en récupérant l’objet sans accorder un regard à celle de droite. La synchronicité est néanmoins une résultante…
- Du partage de consciences, conclu celle de gauche alors que celle de droite entreprend de se baisser pour retirer ses bottes à cuissarde. Nous pensons ensemble et savons ce que les autres perçoivent.
- Nous avons même du apprendre à ne pas parler ensemble lorsque nous sommes en accord, déclare-t-on à trois, nos voix se superposant en un chœur qui nous est pleinement naturel. Cela perturbait encore plus que la répartition des mots, laquelle aidait aussi à éviter les deux cents mots-phrases. »
A cinq bouches, cela faisant quand même quarante mots par phrase en moyenne et on restait donc des pipelettes. Chose relativement "normale" à l’âge qu’on avait et qui ressort de temps à autre même à celui qu’on a actuellement.
Après avoir posé ses chaussettes noires sur le sol, celle de droite se permet d’y appuyer de la main pour en vérifier la résistance. Les deux autres restent volontairement identiques dans leur posture, différentiées uniquement par le port du sac pour celle de gauche et des deux manteaux pour celle du milieu.
« Pour la télépathie, reprend-on à deux uniquement, nous n’allons pas rentrer dans votre tête. Uniquement créer un "radar" pour connaitre les positions des esprits autour de nous. »
L’explication fournie, les yeux de celle du milieu commencent à émettre une énergie bleutée qui se concentre dans ses iris. La seconde suivante, nos trois paires de sourcils remontent alors que nos paupières se tendent tout aussi légèrement que nos mâchoires s’ouvrent.
En effet, considère Phoebe. Il y a une majorité de mutants ici, constate Mindee. Cela ne peut pas être une coïncidence, considère Céleste. On se tait ? On en parle ? On fait quoi ?
La surprise passe vite et l’on redevient composées, souriant toutes d’une même expression agréable alors que les yeux de celle du milieu redeviennent humain ; l’énergie télépathique se dissipant comme elle est apparue : de nulle part. Silencieuses sur le fait qu’on ait reconnu les schémas neuronaux différents du fait des modifications apportées aux cerveaux par la présence des capacités mutantes, on se tourne à deux vers celle de droite qui se tient bien droite, justement.
Ses yeux sont également la première chose à changer mais la transformation miroitante se fait le temps d’un frisson, pour les deux autres, ainsi n’est-ce perceptible que pour les plus attentionnés. Si les pupilles semblent rester relativement les mêmes, il est clair que l’iris se cristallise d’une nuance bleutée tandis que le blanc de l’œil en fait de même en restant dans cette nuance, blanche. La peau s’en suit et même les cheveux, dont la couleur n’est cependant pas différente de celle de l’épiderme. Néanmoins, plus que les nuances adamantines, c’est la complexité des innombrables facettes qui est le plus impressionnant : aucune d’elle ne semble se courber mais toutes ont gardé la souplesse humaine, se mouvant fluidement partout où les inchangés vêtements le laissent voir. C’est particulièrement visible au niveau de la chevelure alors que celle de droite acquiesce avant de parler d’une voix désormais minérale, ses yeux fixant le plancher pour vérifier qu’elle ne l’ait pas déformé.
« Pour la forme alternative, la démonstration visuelle devrait suffire. »
Mal à l’aise, les deux autres regardent tour à tour la réaction de mademoiselle Mac Taggert et celle de droite. Leurs épaules sont basses et elles attendent que les choses passent, manifestement.
« Nous sommes… isolées, commence à expliquer celle de gauche avant que celle du milieu ne reprenne.
- La forme alternative est imperméable psychiquement. »
On a des théories sur le pourquoi, notamment faites à travers le Chœur, mais on s’abstient de trop en parler. Si l’on se trouve véritablement dans un refuge pour mutants, comme la population le laisse supposer, peut-être que Mademoiselle Mac Taggert aura ses propres théories.
Après un tour sur elle-même, celle de droite reprend sa forme de chair et nuances et facettes adamantines laissent la place à la chair et ses couleurs. L’inspiration que cela déclenche chez les deux autres les engaillardis et on peut toutes lever deux sourcils fiers en penchant nos têtes sur le côté.
« Il nous reste le Chœur, déclare-t-on à trois, cependant cela risque d’être le plus perturbant. »
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