Lynda avait le sourire aux lèvres. Elle savait que ces derniers temps rien n’était évident et qu’avoir ce sourire était très important. Il y avait tant à gérer… Le refuge qui ne désemplissait pas, le Bronx qui s’enflammait de partout, l’hôpital qui lui demandait de faire de plus en plus d’heures, ses protégés qui ne tournaient pas tous très bien, sa mésaventure avec Raven qui l’empêchait de dormir, son idylle avec Charles qui la faisait se posait un milliard de questions… Et pourtant c’était vers le Manoir Xavier qu’elle se dirigeait en voiture, le sourire aux lèvres.
La fin de l’année scolaire était arrivée et Charles avait demandé à Lynda de venir fêter cela avec lui. Lynda n’aurait pas pu refuser même si elle le voulait. Elle appréhendait drastiquement l’éventualité de revoir Raven. Même si cette dernière était redevenue elle-même, Charles l'ayant rassurée sur ce point, Lynda n’avait pas encore oublié leur seconde rencontre qui s’était terminée avec des menaces telles que la mutante n’arrivait pas à trouver le sommeil convenablement cette nuit. Avec Jessy, elles avaient défini un code pour savoir si c’était bien elles à chaque fois qu’elles se retrouvaient et puis Lynda avait tout expliqué des pouvoirs de Raven à sa fille au cas où elle la voyait à nouveau. Jessy étant une humaine, sa mère avait fait le maximum pour la mettre en sécurité. Jusqu'à présent cela avait fonctionné mais bizarrement même si la "menace Raven" était terminée, Lynda avait continué à se tourmenter d'une éventuelle attaque, elle avait continué son rituel avec Jessy pour être sûr que cela soit bien elle, elle avait continué à faire des cauchemars et à ne pas réussir à dormir convenablement. C'était peut-être une forme de paranoïa mais elle l'assumait car elle ne se sentait pas en sécurité. Et pourtant, de toutes ses peurs et de tous ses tourments, elle n'en n'avait que très peu parlé avec Charles. Peut-être pour ne pas l'inquiéter davantage, pour ne pas le faire culpabiliser des agissements de sa sœur vis-à-vis de leur relation, ou tout simplement parce qu'elle n'arrivait pas à lui dire que son sentiment d'insécurité était lié à sa relation avec lui… Charles lui avait bien transmis une lettre écrite de la main de Raven et il avait essayer de parler de ce qu'il s'était passé avec elle mais Lynda était restée des plus évasives, choisissant finalement de ne pas lire la lettre -d'excuse - et de la ranger dans un tiroir de son bureau au refuge. Charles ne voulait pas de secrets mais ce n'était pas si facile pour elle se sentir si vulnérable... Alors finalement le sourire qui ornait ses lèvres alors qu'elle conduisait et qu'elle s'approchait de la grille d'entrée, est-ce qu'il n'était pas en réalité un sourire de façade, un sourire pour se convaincre que tout allait bien se passer, un sourire pour se rassurer sur les rencontres éventuelles et les mauvaises surprises, un sourire pour cacher un mal-être qui s'était installé là depuis la menace de Raven…
Une fois dans la cour, devant le manoir, Lynda gara la voiture en soufflant doucement. Elle tourna le visage un instant pour observer la façade de l'école, priant secrètement de ne pas croiser Raven. Puis, inspirant profondément, elle sortit de la voiture alors que Hank McCoy l'accueillit. Il lui ouvrit le chemin jusqu'au bureau de Charles pour pouvoir le retrouver. Hank était profondément gentil et heureux pour Charles et Lynda. Il lui confia même que sans le savoir, Lynda était un soutien indéniable pour l'homme parfois tourmenté qu'était Charles. Intérieurement Lynda se sentit d'autant plus mal de ne pas lui avoir parler de Raven plus tôt. Lui souriant par politesse et le remerciant, Lynda s'approcha alors de la porte du bureau de son homme et frappa… Après avoir entendu une réponse, elle entra le sourire aux lèvres, oubliant momentanément tous ses soucis pour retrouver l'homme qui faisait battre son cœur : Charles Xavier. S'approchant pour l'embrasser avant de passer sa main dans son dos, elle lui murmura :
"Bonjour Monsieur le Professeur, comment vas-tu ?”
Il n'y a pas spécialement d'ordre mais dans un premier temps je pense que Lynda et Charles seront seuls avant d'être rejoins par Wanda puis par Jean qui a capté la présence de Wanda...
Une année scolaire se terminait, la première depuis que l'Institut avait rouvert ses portes au vingt-et-unième siècle. Le professeur X portait sur cette année un regard mitigé. D'un côté, il était très heureux et fier d'avoir pu reconstituer une bonne équipe enseignante et de pouvoir accueillir autant de jeunes mutants. D'un autre côté, et même s'il savait qu'il ne pouvait pas aider tout le monde, il faisait un bilan plus amer pour certains élèves et adolescents qu'il n'avait pas pu secourir autant qu'il l'aurait voulu, notamment Shane et Kathleen.
Et puis, il y avait eu la rencontre avec Wanda… Cette jeune femme si forte et à la fois si fragile, qui était rapidement devenue une amie proche, une confidente. Pour elle aussi, il avait fait son possible, mais la puissance obscure qui grandissait en elle était trop forte. Elle avait fini par se libérer, faisant le malheur de ses proches. Les Avengers… Raven… Lynda et Jessy… Lui-même… Ce n'était malheureusement pas terminé. Ils avaient encore des épreuves à traverser avant que la Sorcière Rouge ne reprenne pleinement le contrôle de son corps et de son esprit. Mais le basculement de Wanda avait également été un déclencheur positif dans le sens où il avait précipité un projet doucement amorcé depuis plusieurs mois : la renaissance des X-Men.
Enfin, bien sûr, Charles avait rencontré Lynda. Une femme exceptionnelle, dotée des plus belles qualités, charmante, forte, intelligente, altruiste… Ils s'étaient tout de suite plu, se découvrant de nombreux points communs, même s'il leur avait fallu du temps - et quelques désagréments - avant de s'avouer leur attirance mutuelle. Une attirance qui s'était vite transformée en amour sincère, plus fort que les histoires qu'il avait connues jusqu'ici. Leur idylle n'était pourtant pas sans nuage, notamment à cause de la Sorcière Sombre qui était parvenue à retourner Raven contre ses proches… Lynda et sa fille en avaient souffert, et Charles ne l'avait appris qu'après coup. Il avait tenté d'en parler à sa belle, mais le sujet était très sensible et il n'avait pas osé insister, si ce n'est pour lui dire qu'il ne voulait pas de secrets entre eux, qu'elle ne devait pas lui cacher des choses même s'il devait s'en inquiéter - qu'après tout c'était aussi son rôle.
Cette année avait donc été bien remplie, et le professeur n'était pas mécontent qu'elle se termine. Certes, il ne serait pas complètement libre, puisqu'une dizaine de jeunes mutants resteraient à l'Institut durant l'été, n'ayant pas d'autre foyer. Mais le rythme serait bien différent, et il était d'ailleurs occupé à planifier des séjours de vacances pour ses pensionnaires estivaux lorsque Lynda arriva dans son bureau. Il sortit donc la tête de son écran et s'approcha d'elle, lui rendant son baiser avant de lui répondre, un sourire apaisé aux lèvres :
« Je ne suis plus professeur pour les deux prochains mois. Je songe d'ailleurs à nous organiser un petit voyage en amoureux au cours de l'été, qu'est-ce que tu en dis ? »
Lynda était certes médecin, gérante d'un refuge et mère, mais elle avait aussi le droit à un peu de vacances. Et s'il parvenait à s'organiser pour s'offrir quelques jours de congé, il espérait qu'elle puisse en faire autant. Tous les deux avaient grandement besoin de changer d'air.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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Si des sentiments contradictoires touchaient Lynda avant qu’elle ne franchisse la porte du bureau de Charles. Une fois entrée, elle n’avait d’yeux que pour lui et pour leur couple, oubliant ainsi tous ses tracas du quotidien et les mésaventures avec Raven. Lynda avait pris soin d’appeler Charles par sa fonction en appuyant bien sur le fait qu’il était professeur puisque c’était la raison première de sa visite : “Fêter” la fin de l’année scolaire et l’avancée de Charles dans ses projets. La jeune femme c’était alors rapprocher de lui pour l’embrasser en disant bonjour d’une toute autre manière.
Charles avait pris le temps de savourer les lèvres de Lynda avant de répondre avec amusement à sa boutade et d’évoquer un autre sujet qui fit sourire Lynda de plus belle, des potentielles vacances en amoureux. Elle regarda rapidement son bureau avant de le regarder lui en prenant appui de ses fesses sur le côté du plan de travail pour faire face à Charles :
“C’est une très gentille attention Charles. J’apprécie beaucoup.”
Lynda pris le temps de réfléchir à ce qu’elle avait comme congés en levant les yeux vers la fenêtre comme si elle trouverait la réponse et puis elle répondit en gardant le contact visuel sur la fenêtres mais sa main trouva naturellement celle de Charles.
“Je n’ai que deux semaines de vacances cet été mais j’ai promis à Jessy d’être avec elle au moins une semaine, je peux tout à fait t’accorder entièrement l’autre.”
Sur ces dernières paroles, Lynda eut l'œil légèrement plus complice et charmeuse. Elle regarda à nouveau Charles alors que son pouce caressait le dos de sa main. Le fait de penser qu’elle pourrait l’avoir lui, entièrement pour elle toute seule pendant une semaine l’enthousiasmais au plus au point. Non pas qu’elle le voulait pour elle seule à temps plein, c’était impossible avec leur deux emplois du temps très chargés et leurs vies bien remplies mais avoir la possibilité d’être juste tous les deux rien que quelques instants était une perspective des plus agréables.
“Tu as une idée de l’endroit où tu voudrais partir?”
Lynda se pencha alors vers Charles pour l’embrasser à nouveau, d’un baiser légèrement plus intense que le premier pour faire une démonstration d’affection, après tout, ils n’étaient que tous les deux alors autant en profiter. En prenant sa respiration après plusieurs secondes d’un échange passionné, elle murmura :
“Après tout, la destination m’importe peu si je suis avec toi…”
Songer à l’idée de penser aux vacances était une bonne chose en soi. C'était le signe que tout allait bien dans leurs vies. Même s’il y avait toujours un peu d'ombre dans le tableau avec la perte momentanée de la sorcière rouge et amie de Charles, Lynda voulait penser qu’ils avaient le droit à une part de bonheur et de séreinité… au moins le temps d’une semaine de vacances.
Charles sourit à sa belle, heureux que l'idée lui plaise. Il ressentit néanmoins un soupçon d'inquiétude lorsqu'elle détourna son regard pour réfléchir. Pourvu qu'elle accepte… La perspective de pouvoir passer quelques jours avec elle, loin des contrariétés de leurs vies respectives, à ne penser qu'à eux, allégeait quelque peu le cœur et l'esprit du télépathe qui étaient sans cesse préoccupés.
Elle finit par lui fournir la réponse parfaite : elle disposerait d'une semaine entière à lui consacrer pleinement. Ils échangèrent un nouveau baiser, plus long et plus intense, tous deux heureux de pouvoir exprimer leurs sentiments sans le moindre contretemps. Il posa ensuite sur elle un regard conquis : il avait beaucoup de chance de l'avoir trouvée. Il la tira doucement vers lui et baissa les accoudoirs de son fauteuil pour qu'elle puisse s'installer sur ses genoux.
« J'ai quelques idées… »
Il avait commencé à y réfléchir dans la journée, tenant à trouver la destination parfaite pour leurs attentes. Il avait éliminé d'office le Moyen-Orient, qui rappellerait trop à Lynda ses années traumatiques dans l'armée. Il voulait un endroit que l'un et l'autre n'auraient jamais visité. Il désirait également éviter les lieux trop fréquentés, que ce soit par les touristes ou les populations locales. Il fallait aussi composer avec la contrainte du fauteuil roulant, même si le système antigravitationnel lui facilitait grandement la vie.
« J'ai trouvé plusieurs îles dans les Caraïbes ou à Hawaï que l'on peut privatiser pour quelques jours. Le soleil, le sable fin, l'eau turquoise… Un petit coin de paradis rien que pour toi et moi. »
Dans son esprit, cette escapade en amoureux se devait d'avoir lieu dans un endroit paradisiaque, où ils pourraient vivre leur amour en toute tranquillité. Nul besoin d'aller à l'autre bout du monde, surtout s'ils n'avaient qu'une semaine de libre. Privatiser une île coûtait une petite fortune, mais il pouvait largement se le permettre. Pour elle, il était prêt à dépenser sans compter.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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Avoir cette complicité avec Charles était libérateur pour Lynda. Elle savourait le moment avec délice ce moment d’apaisement dans leurs vies mouvementées et tourmentées. Le baiser échangé fut plus passionné et plus intense, ce qui n’était pas pour déplaire à la mutante. Lentement Charles se fit légèrement plus insistant en attirant sa belle près de lui. Lynda, dévouée à son amour se laissa faire avec le sourire et s’installa sur ses genoux en l’embrassant. Passant une main derrière son cou, elle glissa la seconde sur son torse en murmurant :
“Huumm Je sais déjà que je vais les apprécier tes idées.”
Lynda était langoureuse dans les bras de Charles et pour cause, la promesse d’un moment à deux lui donne quelques idées plus audacieuses. Passant avec délicatesse ses doigts, le long des boutons de la chemise de Charles, elle le regardait avec douceur tout en écoutant ses propositions. Elle resta tout de même bouche bée en entendant à quel point Charles était prêt à dépenser une fortune pour une simple semaine de vacances.
“Charles… Je sais que tu veux me faire plaisir mais pas besoin de privatiser quoi que ce soit. Je te suivrais partout où tu le souhaites mais s’il te plait, ne dépense pas une fortune pour moi. Ce n’est pas ce que je veux. Je veux être avec toi, peu importe où… - Comme c’est mignon….”
La surprise d’être interrompu fit sursauter Lynda qui se retourna en direction de la voix… Wanda Maximoff se tenait devant eux… Lynda resta figée plusieurs secondes avant de se relever lentement pour laisser Charles gérer… Elle n’avait pas à intervenir dans ce conflit, ce n’était pas son rôle…
Voilà quelques jours que la sorcière sombre avait une nouvelle cible, une civile. Ce n’était pas n’importe quelle femme puisqu’il s’agissait de Lynda. La Lynda de Charles. Wanda avait payé un mercenaire pour la suivre et connaitre son emploi du temps. Visiblement depuis la visite d’une certaine Raven, la mutante était sur le qui-vive et il ne serait pas si facile de l’atteindre, se trouvant sous bonne protection du puissant Charles Xavier. La sorcière sombre savait que s’il arrivait quelque chose à Lynda, il serait aussitôt au courant alors autant attendre le moment parfait. Et le moment parfait est arrivé. Lynda avait rendez-vous au manoir Xavier. En apprenant la nouvelle, la sorcière eut un sourire sadique aux lèvres. Enfin, elle allait pouvoir miner le moral de cet homme pour qu’il lui lâche la grappe. Elle pourrait l’atteindre au cœur encore une fois… La dernière fois, elle lui avait pris sa très chère petite sœur qui se révéla être une arme de choix mais cette fois-ci cela serait celle qu’il aime. Lynda en revanche ne serait pas utile à la sorcière sombre. Ancienne combattante certes mais elle avait une gentillesse bien trop profonde pour devenir une parfaite soldate comme l’avait été Raven…. Ah làlà Raven manquait tellement à la sorcière…. Bref… Lynda avait pris la route du manoir et Wanda avait pris soin de voler jusque là-bas en restant tout de même à bonne distance. Elle n’était toujours pas “détectable” pour le télépathe mais l’effet de surprise était primordial dans son idée. Elle observa télépathiquement Lynda jusqu’à ce qu’elle rentre dans l’enceinte du manoir.
La sorcière sombre voulu alors passer le temps en titillant sa prisonnière. Wanda était alors calme depuis quelques jours. Depuis la rupture avec Loki… Wanda avait alors appris que la sorcière sombre avait touché à ses souvenirs, à son passé et à son présent. Satisfaite de sa manipulation mentale, elle avait alors laissé Wanda dans le flou. Cette dernière passait alors son temps à reconnaître les vrais souvenirs des faux.
“Tu sais que tu ne verras pas la différence ? - Qu’est-ce que tu en sais… Clint est ma famille, il ne m’aurait jamais frappé, j’en suis certaine. - Comme tu veux mais je pourrais très bien changer Clint par Bucky demain… - Pourquoi Bucky, c’est un ami certes mais il ne s’est rien passé avec lui de particulier - Tu en es certaine?”
La manipuler et la torturer était devenu un véritable passe temps pour la sorcière sombre et son rire fit réagir Wanda quand au fait qu’elle soit tout près du manoir :
“Que fais-tu ici? Charles n’en n’a pas assez bavé à tes yeux ? - Hummm Nan, j’estime qu’il n’a pas le droit d’être heureux… ni amoureux… Comme toi d’ailleurs… - Tu as déjà fait en sorte de me briser, moi … Pourquoi tu t’en prends spécialement à lui ? - Sa douce Lynda n’est pas utile à ce monde, je pense faire un peu de ménage. - Non … Certainement pas! Pas Lynda! Elle est innocente… - Ahahahah Wanda… Je supprime de ta mémoire ton premier amour après Vision et toi tu penses à Lynda… Sérieusement? - QUOI?”
La sorcière sombre ne pris pas le temps de répondre à Wanda qui de toute manière ne pourrait pas faire grand chose contre elle. A la place, la sorcière se téléporta directement dans le bureau de Charles.
“... Je veux être avec toi, peu importe où… - Comme c’est mignon….”
Elle interrompit le couple en pleine conversation et elle était ravie d’avoir fait son entrée. Regardant Charles avec intensité, elle ajouta :
“Charles? Tu ne sembles pas ravi me revoir… Je ne t’ai pas manqué?”
La sorcière sombre eu un petit rire qui en disait long. Elle n’était pas là par hasard et elle ne partirait pas avant d’aovir eu ou fait ce qu’elle voulait.
Les douces caresses et le sourire de Lynda accentuaient le bien-être actuel de Charles. Elle était sa bulle d'oxygène dans un océan de tourments. Lui qui pensait quelques mois plus tôt avoir renoncé à l'amour et ne pas le ressentir comme un sacrifice, il se disait à présent qu'il ne se voyait pas vivre sans elle. C'était sans doute égoïste, mais elle lui apportait tellement… Caressant son beau visage, il s'apprêtait à lui répondre lorsque le pire se produisit.
Son cœur manqua un battement lorsqu'il entendit la voix de la Sorcière Sombre à quelques pas d'eux. Il ne l'avait pas vue venir, elle était apparue dans son bureau comme par magie. Non, pas "comme par magie", mais "par magie". Ses pouvoirs avaient encore augmenté, allez savoir comment. Lynda se leva et se mit instinctivement en retrait, tandis que le télépathe fixait son ennemie dans les yeux. Les premiers mots qu'il prononça furent cependant destinées à celle qu'il aimait :
« Lynda, va-t'en. »
Sa voix était calme, mais ferme. Il se souvenait très clairement des dernières paroles que la Sorcière Sombre lui avait dites, sa menace hantait ses pensées depuis un mois. Il était hors de question qu'il la laisse faire le moindre mal à Lynda. Cette fois, il ne tenterait pas de parlementer, il n'attendrait pas bien sagement qu'elle s'en prenne à ses proches, il ne la laisserait pas attaquer en premier. Et cette fois, le télépathe était en pleine possession de ses moyens.
Aucune parole, aucun avertissement. Le regard dur et déterminé, il tendit sa main vers la Sorcière Sombre et la serra lentement. Il ne comptait pas lui faire mal, simplement la neutraliser. Son esprit, présence écrasante pesant sur celui de son adversaire, paralysa complètement la mutante, qui avait conscience de tout mais se retrouvait incapable de parler, de bouger, ou d'utiliser ses pouvoirs psioniques. Charles utilisa alors son autre main pour porter deux doigts à sa tempe et contacter quelqu'un par télépathie :
« Jean, c'est le moment. La Sorcière Sombre est dans mon bureau, et j'ignore combien de temps je pourrai la retenir. »
Les deux télépathes en avaient longuement discuté, ils avaient mis ce plan en place après le sauvetage de Raven. La Sorcière Sombre reviendrait, c'était certain, il fallait s'y préparer, et Charles ne pourrait pas l'affronter seul. Jean s'était bien évidemment aussitôt portée volontaire. Le plan était fixé : Charles bloquerait la Sorcière Sombre, et Jean se chargerait de pénétrer son esprit, pour y chercher Wanda et l'aider à lutter contre son double. A eux trois, ils devraient pouvoir l'affaiblir suffisamment pour permettre à Wanda de reprendre le contrôle.
Il n'y avait plus qu'à espérer que Jean arrive à temps, et que Wanda soit assez forte pour reprendre le dessus sur son alter-ego maléfique et surpuissant…
La voix enjouée de Scott contrastait gravement avec la mine inquiète de la jeune rousse, qui avait lentement glissé ses mains sur son nouvel uniforme tout en haussant légèrement ses sourcils clairsemés. Si elle était tout aussi heureuse que lui, ce n’était point l’euphorie ou l’impatience qui prédominait en son cœur, mais bien l’inquiétude. D’une nature viscéralement angoissée, qui se pétrissait d’afflictions et de tensions à la moindre occasion, elle avait un instant relevé ses yeux bleus vers le visage de Scott, y trouvant un réconfort particulièrement doux. Savoir qu’il était à ses côtés était le meilleur sentiment qu’elle pouvait éprouver, si bien que ses lèvres se fussent inconsciemment étirés en un sourire grandement suave, qu’elle n’avait pu réprimer. Hochant son visage de haut en bas en faisant taire ses appréhensions, Jean lui avait alors répondu :
« Prête ! »
Au même moment, Raven et Hank firent leur apparition au bout du couloir éclairé par plusieurs néons, encore plus enjoués et énergiques que l’était Scott. Ils se targuèrent de quelques explications concernant la séance d’entraînement qui allait commencer, et les invitèrent même à entrer dans la Salle des Dangers par la suite. Faisant un pas dans cette direction, Jean avait subitement froncé ses sourcils en entendant l’appel télépathique de Charles…
« Jean, c'est le moment. La Sorcière Sombre est dans mon bureau, et j'ignore combien de temps je pourrai la retenir. »
La Sorcière Sombre était là. Il n’y avait pas une seconde à perdre.
Levant ses yeux quelque peu hagards vers ses trois acolytes, qui la questionnaient silencieusement du regard, elle leur avait lancé un malheureux « je reviens » avant de partir en courant dans l’autre direction, les abandonnant malgré les cris de remontrance de la part de Raven. Celle qui était comme une sœur s’injuriait de son départ soudain, mais Jean n’avait pas le temps de lui expliquer la situation. Tant pis ! Elle le ferait plus tard.
Ses pensées s’accélérant à toute vitesse, presque aussi rapidement que les battements de son coeur affolé, Jean était parvenue dans le bureau de Charles en bousculant plusieurs personnes sur son chemin, avant d’en ouvrir la porte sans frapper. La refermant dans son dos — pour éviter qu’une autre personne ne vienne et s’expose au danger que représentait la Sorcière Sombre, Jean avait fait un pas dans la pièce tout en posant brièvement son regard sur Charles pour s’assurer qu’il allait bien, avant de porter toute son attention sur Wanda. Le moment était venu.
Prenant une frêle inspiration pour se donner autant de courage que possible, Jean avait apporté sa main gauche jusqu’à sa tempe pour projeter son esprit dans celui de la sorcière paralysée, envahissant alors le sien par la force. À la surface, les sourcils froncés par la concentration, les lèvres crispées et le corps tendu, la rousse s’était raidie sans parler, car la sensation qu’elle éprouvait se passait largement de mots : elle eut d’abord l’impression d’être recouverte de lave brûlante, et la souffrance fut-elle qu’elle avait hésité à rebrousser chemin. L’esprit dans lequel elle se trouvait était en lambeaux, déchiré ici et là par la détresse et la cruauté, et une peine immense flottait dans l’air… La souffrance était commune aux deux entités, mais l’une des deux sorcières était armée par une colère vivace, que rien jusqu’ici n’avait pu apaiser.
Wanda. Il fallait trouver Wanda. La douce Wanda, dont l’écho des larmes parvenait jusqu’à son propre coeur. Elle souffrait tellement… Ou était-elle ? Au milieu de ce monde désolé, dont même le vent des pensées était intoxiqué par la souffrance et la colère, Jean avait murmuré ces quelques mots d’une voix tendre, en espérant qu’elle puisse l’entendre au milieu du chaos et des tourments.
« Wanda… Tu n’es pas seule, je suis là. Entends ma voix, prends ma main... »
The Phoenix
Watch me. I will go to my own sun and if I am burned by its fire I will fly on scorched wings and I'll rise !
Lynda Mac Taggert Protecteur
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Lynda avait déjà eu ce sentiment d’impuissance au cours de sa vie mais la scène qui se déroulait devant ses yeux était de loin la plus effrayante et la plus déstabilisante de toute. Outre le fait que la femme qui se trouvait devant eux était une amie de Charles - une part d’elle du moins - elle faisait tout de même preuve d’une immense confiance en elle, s’apparentant plus à de l’arrogance qu’autre chose. Mais surtout, Lynda avait peur pour les autres. Pour Charles bien sûr, c’était lui qu’elle était venu voir et visiblement affronter mais également pour les adultes et les enfants présents au sein du manoir. Il y avait tellement d’innoncents à protéger. Lynda aurait pu être très utile ailleurs, elle aurait pu obéir à Charles, elle aurait pu mettre pleins de personnes à l’abri et même prévenir Hank.
Et pourtant elle resta là, immobile, en retrait de Charles pour le soutenir et l’épauler. Elle resta figée pour lui et rien que pour lui.
“Non je reste. Je peux te soigner en cas de besoin.”
Si l’homme était ferme, la mutante l’était tout autant. Il ne pourrait pas la forcer à partir, pas cette fois. Aujourd’hui, elle n’abandonnerait pas. Dans un murmure elle ajouta:
“Je serais toujours à tes côtés Charles.”
Et puis elle se tut, assistant impuissante à un combat invisible entre Wanda, la sorcière sombre et Charles le puissant télépathe, rapidement rejoins par Jean, son élève la plus brillante. Lynda le savait bien. Elle n’était pas de taille mais elle s’entêta à rester pour l’homme qu’elle aime.
Être douce ou être colérique? Être forte ou être faible? Être la sorcière rouge ou la sorcière sombre? Qui était Wanda véritablement? Est-ce que ces deux entités en éternel conflit n’étaient finalement pas si différentes l’une de l’autre. Deux opposées qui pourtant ressentaient le même sentiment de haine l’une envers l’autre.
Charles bloqua alors la sorcière sombre, la plus dévastatrice des deux. Celle-ci se retrouva dans l’incapacité de bouger ni même de parler bien que son esprit resta parfaitement intact. Son regard rougeoyant de colère plongea tout de même dans celui de Charles avant de se stabiliser pour figer leur lien psychique pour le reste de leur entrevue. Charles voulait jouer alors il n’allait pas être déçu. Certes elle était bloquée dans son propre esprit mais elle ouvrit alors la porte à Charles lui permettant d'avoir une conversation avec celui qui l’avait libéré.
Charles pourrait alors se retrouver dans l’esprit macabre de la sorcière sombre prenant le visuel de la base d’Hydra dans laquelle elle avait été créée. La sorcière sombre se montra alors à Charles telle qu’elle était à sa création. Froide, morne, squelettique, dans une tenue simple digne d’un bout de chiffon transformé en robe de fortune. S’avançant doucement vers lui avec sérénité. Pas la moindre colère visible, pas le moindre pouvoir, pas même un regard mauvais :
“Alors Charles, tu préfères que l’on discute en privé? Soit. Je te l’accorde mais … Penses-tu réellement me retenir ainsi éternellement dans mon propre esprit?”
La voix était calme et posée, il n’y avait aucune violence ni aucune arrogance dans ses propos, comme si au fin fond de son esprit, finalement elle était apaisée.
Pourtant en dehors de sa cellule de verre il y avait un ouragan d’énergie psionique - emprisonnée dans le corps de la sorcière. Tempête de sentiments contradictoires qui s’entrechoquaient et se confrontaient depuis maintenant bien des années. Le conflit intérieur d’une orpheline devenue une combattante de la liberté, elle qui n’avait jamais été libre de ses choix, toujours prisonnière de ses pouvoirs dont les conséquences étaient désastreuses. Entre volonté de faire le bien autour de soi et envie d’être égoïste pour construire sa propre voie… Entre culpabilité des actes de l’autre et vengeance venant d’outre tombe… Entre deux sorcières combattant pour une liberté éphémère et utopique.
Une voix douce, bravant ce tumulte de pensées sombres et douloureuse se fit entendre, telle une lueur d’espoir dans l’angoisse d’une torture sans fin. La voix d’un ange venue en aide à une femme désœuvrée et désemparée. La sorcière rouge - du moins ce qu’il en restait - se présenta alors devant cette voix en supposant de qui il s’agissait.
“Jean? Est-ce que c’est toi?”
Presque obligées de hurler pour se faire entendre tant les méandres de cet esprit déstructuré, tombant en lambeaux. Wanda réussit néanmoins à saisir la main de Jean pour l'entraîner avec elle dans son endroit refuge. Le seul endroit que la sorcière sombre ne pourrait pas atteindre. L’apaisement se fit instantanément. Les deux femmes se retrouvant l’une à côté de l’autre dans une vision apaisante et reposante. Il faisait nuit, elles étaient au bord d’un lac et même si le ciel était rouge, signe que la sorcière sombre n’était pas si loin, elles étaient toutes les deux à l’abri de celle-ci, libre de parler calmement sans être interrompues, dans cette bulle protectrice que Wanda avait forgé et chérie depuis des mois.
“Qu’est-ce que tu fais là Jean? Comment as-tu réussi à entrer?”
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