Lynda insista pour rester, er Charles n'avait pas le temps d'en débattre. En toute autre circonstance, la savoir à ses côtés l'aurait réconforté voire rassuré. Mais face à la Sorcière Sombre, qui l'avait explicitement menacé de lui faire perdre tous ses proches, la présence de Lynda était une source d'inquiétude. Malheureusement il ne pouvait plus rien y faire : le processus était lancé.
Il avait bloqué le corps et les pouvoirs de son adversaire mais son esprit était trop puissant pour être totalement maîtrisé. Lorsqu'elle plongea son regard flamboyant dans le sien, il se sentit aspiré au cœur de sa psyché. L'endroit lui était familier, il le reconnut immédiatement. Il avait déjà vu ces murs froids et sombres dans l'esprit de son amie, lorsqu'elle lui avait montré ses souvenirs.
« C'est ici que tu es née… Forgée par la haine et la colère, forgée par Hydra et la pierre d'infinité… »
Il ne répondit pas directement à sa question. Il ne fallait pas qu'elle puisse se douter de ce qui devait être en train de se jouer dans l'autre partie de son esprit divisé. Les deux sorcières étaient séparées, la sombre avec lui, la rouge avec Jean. Il devait donc occuper la sienne aussi longtemps qu'il le pourrait, afin qu'elle remarque la présence de Jean le plus tard possible.
Il se tenait debout devant elle, revêtant l'apparence que Wanda l'avait déjà vu prendre en rêve. Il s'attendait à tout moment à ce qu'elle résiste, qu'elle initie un combat psychique. Mais pour l'heure elle semblait calme et surtout ouverte à la discussion. Il fallait donc en tirer profit. Le visage impassible, ne laissant transparaître aucune émotion forte, Charles lui répondit d'un ton calme et maîtrisé.
« Je voulais voir la vraie Sorcière Sombre, celle qui se cache derrière son armure de rage et de désespoir. »
Il s'avança vers elle à son tour, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à un mètre l'un de l'autre, plus proches qu'ils ne l'avaient été depuis des mois.
« Parle-moi Wanda. C'est ta dernière chance. Je suis là pour t'écouter. »
L’écho de sa voix suave avait repoussé le brouillard sombre semblable à de l’encre noire diluée dans de l’eau, pour qu’apparaisse enfin la Sorcière Rouge dans sa prison tortueuse ; une première victoire noyée dans cet océan de douleur, de chagrin et de tristesse, dans lequel Jean progressait lentement. Elle l’avait retrouvée. Affaiblie, presque anéantie par les tortures de son double, la belle Sorcière était pourtant bien là, luttant et se débattant pour que les chaines de son tourment se brisent enfin.
« Je suis là… »
Ses mots murmurés d’une voix douce provoquaient des ondes repoussantes qui chassaient l’obscurité autour de Wanda, sans toutefois parvenir à la libérer. La télépathe ne faisait qu’apporter un peu de lumière, de réconfort et d’apaisement dans cet esprit désoeuvré, qui était semblable à un miroir dont on aurait frappé le centre : décousu, montrant des reflets disjoints et n’étant plus qu’un amas de morceaux brisés. Jean n’avait jamais été plongée dans un esprit aussi chaotique… Mais elle avait trouvé Wanda, et c’est tout ce qui comptait à présent.
Elle lui tendit sa main, liane dorée qui ne se brisait pas malgré l’obscurité et le brouillard empoisonné et, lorsque Wanda avait glissé sa paume contre celle de Jean, toutes deux furent transportées dans un décor tranquille, qui était bien loin de la prison dolente de la Sorcière Sombre. Elles étaient face à un lac immobile, sur lequel la lune se reflétait avec grâce malgré le ciel menaçant de rouge : ici, l’obscurité n’était pas angoissante ni oppressante, bien au contraire, et Jean sentit qu’elles y étaient en sécurité. Elles étaient à l’abri, oui mais… Pour combien de temps ?
« Grâce à Charles… Mais ne t’inquiète pas de cela maintenant, je suis ici pour toi. Je suis venue t’aider. »
Avait-elle dit en parcourant attentivement le décor de ses yeux bleus, sans lui lâcher la main. Elle tenait ses doigts comme pour lui signifier qu’elle ne l’abandonnerait pas, qu’elle resterait avec elle autant qu’il lui serait possible de l’être et que, même après, elle continuerait de se battre pour la libérer.
« Où somme-nous, Wanda ? Quel est ce souvenir ? »
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Charles semblait d’humeur à parlementer. Sa bonté d’âme ne serait-elle pas trop naive pour qu’il ne se rende pas compte que la sorcière sombre était une cause perdue d’avance. Du moins c’est ce à quoi elle songea en le voyant devant elle, debout, à l’apparence d’un homme physiquement en pleine forme. Elle aurait pu être surprise si elle n’avait pas déjà eu cette vision de lui quelques mois plus tôt. La sorcière ne rétorqua pas sur l’apparence que pris le lieu de leur entrevue puisque c’était son antre, sa demeure. Certes, elle était née ici mais n’en n’était-elle pas fière ?
Elle aurait pu prendre part à une bataille psychique mais elle ne voulait pas gaspiller son énergie inutilement - sachant l’homme en face d’elle relativement fort pour l’affaiblir tout de même un peu. A la place, elle préféra la conversation. Après tout, elle lui devait au moins cela. Il l’avait libérée et il lui avait laissé la belle Raven durant quelques semaines.
“Penses-tu l’avoir devant toi, la véritable sorcière sombre? Crois-tu que je suis réellement cette image de moi-même.”
Elle frôla ses vêtements pour expliquer ses propos avant de s’avancer doucement montrant finalement la propre image de Charles :
“Et moi, est-ce que j’ai en face de moi le véritable Charles? N’es-tu pas censé être un quasi-cinquantenaire, dégarni et paraplégique. Pourquoi vois-je donc un jeune homme robuste et plutôt fier? Es-tu vraiment ainsi?”
Amenant sa main à sa hauteur, elle claqua des doigts pour changer de tenue une première fois. Une tenue “à la Wanda” : veste en cuir rouge bordeaux, une robe noire très courte, des colliers sautoirs en pagaille, les cheveux châtains clairs, des bas noirs troués arrivants jusqu’à ses cuisses, des bottes à talons noirs. La tenue de la sorcière qui travaillait pour Hydra à l’époque de sa conception.
“Tu aurais voulu me voir ainsi peut-être, à l’image de ton amie perdue qui sombre dans l’oubli…”
Claquant à nouveau des doigts, elle changea de tenue pour une combinaison en cuir rouge, les cheveux ondulés plus long d’un roux flamboyants, une cape de la même couleur que son costume, le tout ornementé d’un diadème en cuir; l’image que la sorcière sombre avait offert au monde entier.
“Ou peut-être la tenue d’apparat que je dévoile aux autres…”
Claquant des doigts pour la dernière fois, elle reprit sa robe beige, simple et chiffonnée. Pas de bijoux, pas de maquillage, pas d’accessoires, ni de coiffures particulières. Même pas de chaussures à ses pieds.
“Alors qui crois-tu que je suis? Quelle Wanda suis-je pour toi? Celle que tu as libéré d’un étau de tourment, possible mais surtout celle qui est et restera la seule Wanda… L’on ne peut pas être deux… cela ne fonctionnerait pas. Elle me hais autant que je la hais.”
- - - - - -
Une aide inattendue, une main précieuse qu’il fallait accepter, un moyen de peut-être s’en sortir pour mieux survivre et trouver une solution. Wanda avait saisit la main de Jean et l’avait emporté dans un endroit de son esprit qui n’était pas encore détruit bien que déjà endommagé. Son refuge, son dernier barrage avant de sombrer dans la folie et l’inconnue de l’oubli.
Les premières interrogations étaient évidentes et spontanées, les raisons de sa venue et surtout comment avait-elle fait. Résumant cela à un simple prénom, Wanda eut un léger sourire. Charles. Il était toujours là, toujours présent pour l’aider. Peut-être que la jeune femme aurait préférée qu’ils inverse et qu’elle puisse l’avoir lui en face d’elle pour le prendre dans ses bras, lui dire combien elle est navrée, combien elle s’en veux de tout ce qu’il a pu subir. Mais peut-être que le temps du pardon n’était pas encore pour maintenant.
“Charles… il me manque tellement.”
Les mains toujours entremêlaient comme des amies fidèles qui se jurent de ne pas se quitter, Wanda regarde Jean qui elle-même contemple les lieux. En entendant le terme souvenir, Wanda le déclencha pour tenter encore et encore de se le remémorer. Une scène se mis alors en place. Une nuit tombant sur un ciel étoilé, une maison au loin éclairée d'où des éclats de voix étaient lancés. Des bruits de pas venant sur la droite des deux femmes. La silhouette de Wanda triste apparut alors. Elle discutait mais… Elle était seule. Relevant la tête comme si elle regardait une ombre mais personne ne se trouvait à ses côtés. Alors que la scène se déroulait sous ses yeux, elle répondit pour expliquer à Jean ce qu’elle était en train de regarder.
“C’est un souvenir heureux, apaisant. Un des derniers qu’il me reste. Il est crucial. Il est la clé mais il a été en partie effacé.”
La scène continue et montre alors Wanda qui glisse et tombe dans le lac qui se trouve devant elle. Mais au lieu d’avoir peur, Wanda rigole, s’amuse dans l’eau avec toujours une ombre qui laisse penser qu’elle n’était pas seule.
“Je ne sais pas avec qui j’étais mais cette personne m’a rendu heureuse et je crois que ce soir-là, j’ai développé des sentiments pour cette personne… J’imagine que c’est un homme mais qui, je n’en sais rien… Elle a tout effacé, ou alors il ne me reste que des bribes de souvenirs qui n’ont ni queue ni tête.”
La scène continue et Wanda créée des petites boules d’énergies psioniques qui flottent sur l’eau créant alors une ambiance plus intime et plus douce. Les rires continuent et l’écho d’une voix d’homme se fait entendre sans qu’elle puisse être distinguée avec exactitude.
“Si cette bulle éclate, je vais sombrer dans l’oubli Jean. C’est mon dernier rempart contre elle. Après, je n’aurais plus rien pour la retenir de tout effacer… Après tout sera terminé… Cela ne sera qu’une question de jours, peut-être de semaines avant que je disparaisse totalement…”
La scène s’arrête alors et le souvenir retrouve une apparence de jour. Le ciel rouge revient et sombre plus bas qu’avant :
“J’ignore combien de temps je vais pouvoir garder cette bulle intacte… Et ce souvenir…”
Une larme coule sur la joue de la sorcière alors qu’elle prend consicence de son échec :
“Je l’ai laissé supprimé mes souvenirs, je l’ai laissé m’effacer Jean…”
Charles ne répondit pas aux questions de Wanda sur son apparence. Lorsqu'elle évoqua la sienne, il n'eut qu'un léger frémissement des paupières. Il demeura résolument silencieux, même lors de ses changements de tenues. Que cherchait-elle à démontrer ? Qu'il ne la connaissait pas ? Ou qu'il ne pouvait pas la comprendre ? Ou n'était-ce qu'une manière de détourner l'attention, de ne pas parler de ce qui posait réellement problème ? Ce n'est que lorsqu'elle reprit la forme dans laquelle elle lui était apparue qu'il consentit enfin à commenter :
« Nous pouvons tous deux voir bien au-delà des apparences. »
Elle finit néanmoins par affirmer plusieurs choses sur elle : que Charles l'avait libérée de ses tourments, qu'elle serait bientôt la seule Wanda car la cohabitation était impossible, et qu'elles se haïssaient mutuellement. Charles n'était en accord avec aucune de ces affirmations. Son visage fermé s'adoucit et il la regarda avec compassion, avant de dire d'une voix douce :
« Oh, Wanda… Comme tu te trompes… Tu n'es pas libérée de tes tourments. Je perçois ta colère, ta frustration, je ressens ta souffrance. Elles sont moins fortes ici qu'à la surface, mais elles sont bien là. Et elle ne te hait pas… elle a peur de toi. »
Il leva une main à hauteur de son visage, paume vers le ciel, et matérialisa une sorte de disque de bronze, de la taille d'une balle de tennis, qui lévitait au-dessus de sa main. Sur le disque était gravée l'image de Wanda, l'Avenger, celle que tout le monde avait connu quelques années auparavant. Puis le disque tourna, révélant sur l'autre face la Wanda vêtue de cuir rouge et portant le diadème qu'elle affichait depuis qu'elle était devenue celle que l'on nommait la Sorcière Sombre. Le disque se mit à tournoyer lentement, montrant tour à tour chacune des deux images, tandis que le télépathe expliquait :
« Vous ne pouvez pas exister l'une sans l'autre. Vous êtes comme les deux faces d'un médaillon, vous êtes indissociables. Lorsque vous parviendrez à l'accepter, l'une et l'autre, vous pourrez enfin vivre en paix. »
De combien de temps disposait-elle ? La question, latente, angoissante, pressante, tournait dans son esprit comme une vieille rengaine nerveuse qu’elle ne pouvait contrôler. En cachant les stigmates sur sa peau, ne laissant (presque) rien entrevoir des indicibles inquiétudes qui faisaient rougir ses pensées, Jean n’avait point quitté le sourire quiet qui ornait ses lèvres depuis quelques secondes déjà, en espérant que ce dernier réconforte la jeune femme prisonnière de son propre esprit.
« Il pense beaucoup à toi, tu sais… Il fait tout ce qu’il peut pour te venir en aide. »
Hochant vaguement son visage de haut en bas pour marquer la certitude de cette affirmation qu’elle devinait ô combien précieuse pour Wanda, le Phoenix avait pressé ses lèvres l’une contre l’autre tout serrant davantage sa main dans la sienne, comme pour lui signifier —encore une fois, qu’elle n’était pas seule. Leurs doigts entrelacés, dans une étreinte que rien ne semblait pouvoir briser, les deux jeunes femmes faisaient désormais face à une étrange vision.
Une nuit encore tiède, bercée par le bruissement des feuillages autour d’elles et les remous tranquilles des vagues sur le lac. Au loin, Jean entrevoyait les lumières orangées s’extirpant à travers les fenêtres d’une maison animée, de laquelle s’échappaient des éclats de voix joyeux ; où était-elle ? Elle l’ignorait, et c’est pourquoi elle s’était d’abord tournée vers la sorcière, s’apprêtant à lui poser des questions à ce sujet lorsque, sortant de l’obscurité, une silhouette était apparue : les sourcils légèrement froncés, Jean avait observé avec curiosité la Wanda du passé qui conversait… avec le vide. Il n’y avait personne à côté d’elle. Du moins, en apparence. ㅤㅤ Les explications de Wanda eurent pour effet de sidérer la jeune mutante qui se tenait à ses côtés : son double était tellement malfaisante qu’elle effaçait même ses souvenirs… L’effaçant elle-même.
La scène se poursuivit avec Wanda ayant glissé du chemin pour tomber dans le lac, dans des éclats de rire enfantins et réjouissants qui eurent, l’espace d’un bref instant, arraché un sourire amusé à la rouquine.
« Tu avais l’air heureuse… »
S’était-elle permis de noter d’un ton bas tandis que l’écho lointain d’une voix grave résonnait au coeur de ce souvenir ; impossible à identifier tant elle était altérée, Jean comprit bien vite qu’il était primordial pour Wanda de mettre un nom sur cette voix, sur cette présence si précieuse l’ayant comblée de joie cette nuit-là. ㅤㅤ Les yeux posés sur la sorcière, le Phoenix avait espacé ses lèvres tout en tremblant sous les mots et les larmes de Wanda, redoutant à présent qu’elle ne disparaisse en même temps que ce dernier souvenir, rempart vers un oubli irréversible… Jean ne pouvait décemment pas rester immobile face à son désarroi, mais elle n’était pas sûre d’être capable d’une telle prouesse. Restaurer un souvenir aussi désintégré, aussi étiolé… Mais il fallait au moins qu’elle essaye, pour Wanda.
Délaissant sa main pour entourer ses épaules avec tendresse, Jean avait planté ses yeux bleus dans le regard de la douce sorcière, lui intimant alors d’une voix suave et déterminée :
« Mais pas celui-là, je te l’assure. »
Se détournant d’elle pour faire face à cette vision sombre et vermeille, dont le ciel donnait l’impression d’être une encre de sang au-dessus d’un présage funeste, Jean avait légèrement relevé ses mains tout en inspirant pour se donner du courage, s’appliquant à restituer le souvenir tel qu’il fut autrefois ; les étoiles scintillantes retrouvèrent peu à peu le ciel noir et, sous la lune argentée qui éclairait à peine leurs silhouettes, Wanda put enfin reconnaître l’homme qui s’était tenu à ses côtés. S’il était dissimulé dans l’obscurité de la nuit secrète, son bras métallique, qui luisait sous les astres blancs, ne laissait point le doute sur son identité. ㅤㅤ Jean ne pensait pas le connaître et, à dire vrai, ce n’était point ce qui l’intéressait le plus pour l’instant ; appliquée à la tâche, elle s’efforçait de restaurer le souvenir dans son intégralité. Peut-être que si Wanda le reconnaissait, elle trouverait la force et le courage de se battre… Il le fallait.
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L’ironie et l’animosité dont avait fait preuve la sorcière sombre n’eurent pas les effets escomptés. Charles restait impassible. Peut-être semblait-il touché mais il ne faisait pas étalage de ses sentiments devant celle qui n’avait de cesse que de l’importuner. Finalement, les fines paroles du télépathe eurent le mérite d’être à la fois implacables et concises. Charles estimait voir bien au-delà des apparences.
“Alors tu sais pertinemment pourquoi tu es ici et qui je suis, servirais-tu alors de simple diversion?”
La sorcière sombre elle également voyait bien au-delà de tout cela mais elle voulait poursuivre la conversation avec Charles. Ils n’avaient pas vraiment eu cette occasion de converser uniquement l’un avec l’autre, sans remparts, sans filets, sans distraction. La sorcière affirma même quelques propos quant à sa liberté retrouvée et même sa relation avec Wanda. Si elle avait conscience qu’une partie de ses mots n’étaient que mensonges, elle ne pouvait décemment pas se confronter à cette réalité. Pour elle, l’une devait périr puisqu’elles n’arrivaient pas à trouver d’accords et la sorcière sombre ne souhaitait faire aucun compromis. Elle en avait déjà tant fait durant toutes ces années et restant dans l’ombre d’une agente d’Hydra devenue une héroïne.
Si la voix de Charles semblait compatissante alors qu’il expliquait son désaccord avec la sorcière sombre, cette dernière ne l’entendait pas de cette oreille. Elle ne savait pas vraiment si ce n’était pas agacement ou par politesse mais elle se tut et se retenue pour lui répondre dans la foulée. A la place, la sorcière se montra docile - fait rare - et écouta les paroles de Charles avec intérêt. Pour lui, elle n’était ni libre, ni en paix avec elle-même tout pendant qu'elle n’était pas en paix avec son alter-ego. Un fin sourire narquois se forma alors sur ses lèvres. L’homme semblait tellement sûr de lui que cela en devenait navrant.
“Oh, Charles… Comme tu sembles serein. Ta petite Wanda n’est plus que l’ombre d’elle-même, je suis à un souvenir de l’effacer totalement de notre mémoire, je suis à la dernière phase avant qu’elle ne disparaisse pour toujours. J’ose espérer que tu t’es préparé à ne plus jamais la revoir… Qu’est-ce que… ? ”
La sorcière sombre fronça aussitôt les sourcils. Il y avait une perturbation dans ses pensées, une perturbation dans son esprit déjà fractionné. Un bouleversement dans un fragment qu’elle pensé pourtant consolidé. D’instinct, elle ferme les yeux, gardant les sourcils froncé, se concentrant pour trouver l’origine de cette agitation mais l’esprit de Charles l’en empêchait.
“Charles? Es-tu vraiment là pour moi où pour vainement sauver ton amie?”
Une fois de plus, les gens se disaient être de son côté mais tout cela n’était qu’un leur, une diversion pour finalement atteindre son alter-ego, atteindre la douce Wanda que tous regrettaient déjà. Décidément, elle qui pensait avoir une une conversation avec l’imminent Charles Xavier. Il l’avait trompé et il allait le payer. Reposant ses yeux sur Charles, son regard changea, alors qu’elle attendait toujours sa réponse, pour devenir plus dur, plus distant, plus froid. L’ombrage rougeoyant arrivant progressivement dans ses pupilles alors qu’elle attendait la réponse de se dernier.
- - - - - -
Si dans l’esprit de la sorcière était scindé en deux parties bien distinctes, il y avait également deux ambiances très différentes. La bulle d’oxygène dans laquelle s’était réfugiée Wanda était une échappatoire de la dernière chance. Elle le savait mais elle se sentit si bien dans ce souvenir même brisé. Elle avait qu’elle avait été heureuse par le passé et elle s’accrochait doucement à cet espoir que le futur soit plus serein, plus calme, plus en proie à la paix plutôt qu’aux tourments. Charles avait toujours prôné l’espoir de chacun et Wanda s’accrochait à cela, à ses paroles dites par le passé pour soutenir Wanda. Il avait toujours vu en elle les capacités et la forcé nécessaires pour arriver à stopper la version maléfique d’elle-même. Il avait montré un soutien sans faille jusqu’à présent et c’était peut-être pour cela que la sorcière sombre se montrait particulièrement virulente avec elle. Toujours est-il qu’une fois encore Charles se montrait fidèle à sa promesse de soutenir et de protéger Wanda. Comme tous les autres d’ailleurs. Si la jeune femme pouvait se sentir seule, parce que isolée de ses proches, elle se savait soutenu contre vents et marrées et cela avait le mérite de la faire tenir jusqu’au bout, de la faire se battre jusqu’à son dernier morceau de souvenir.
Il avait fallu alors expliquer à la douce Jean la raison de leur présence en ces lieux. Wanda n’avait pas pu faire autrement que de faire glisser le souvenir devant leurs yeux pour lui expliquer la situation désespérée dans laquelle elle se trouvait. Un souvenir passé, un souvenir heureux, un souvenir arraché. Etais-ce la réminiscence d’une nouvelle relation ou bien l’ombre d’un être cher perdu dans l’oubli ? La sorcière ne le savait tout simplement plus. Cette personne était le dernier rempart avec la déchéance permanente, il ou elle était le dernier obstacle entre la sorcière rouge et la sorcière sombre sans qu’aucune des deux n’en prennent vraiment conscience. Wanda s’était réfugiée pour garder cette petite flamme d’espoir encore allumée et préserver son existence le plus longtemps possible afin de survivre. Elle vivait cachée, recluse mais elle vivait et dans le fond n’était-ce pas le plus important. Lorsque la main de Jean avait trouvé celle de Wanda, les deux femmes avaient pu se partager leur affection et leur soutien. Jean avait saisi l’importance de tout cela, pire encore elle en partageait la tristesse avec Wanda. Un regard échangé, une main serrée un peu plus fort avant que finalement la mutante ne reprenne en assurance et en confiance. Wanda l’avait regardé faire, restant bouche bée, incapable de comprendre tout de suite la situation alors que Jean quant à elle se tenait à présent debout devant le lac.
La sorcière était restée silencieuse, admirative et concentrée. Le souvenir défila à nouveau devant leurs yeux. Wanda se leva à son tour, avança jusqu’à Jean pour s’observer elle-même en train de parler à cette ombre invisible qui reprenait peu à peu de la contenance. Une voix grave, une démarche assurée et hésitante à la fois, une chevelure jusqu'aux épaules… Wanda plissa les yeux alors que le souvenir avançait. Une tenue sombre, des rires partagés, une pensée à l’idée que cela ne pouvait pas être lui. Le souvenir de leur conversation. Ils avaient tant de points communs, ils étaient aux funérailles de Tony, ils ne se sentaient plus à leur place alors ils avaient pris leur distances avec les autres.
“Non… Je n’ai pas osé l’oublier… pas lui…”
La sorcière murmura à elle-même sentant la culpabilité et la tristesse l’envahir faisant échos avec les rires complices entendus au loin. Ils sortaient alors de l’eau et Wanda eu la confirmation qu’elle attendait, le bras en vibranium reflétant les étoiles dans le ciel et ce regard posé sur elle alors qu’ils riaient aux éclats devant une situation tellement cocasse. La sorcière sentit une larme sur sa joue mais elle n’y prêta même pas attention.
“Bucky… C’est Bucky… comment j’ai pu laisser faire ça…”
Portant ses mains à sa bouche, elle eut le réflexe de caresser du bout de ses doigts ses lèvres, souvenir d’un baiser échangé non pas ce soir-là mais après … Cette année? Le mois dernier? Il s’était produit quelque chose avec lui et pourtant elle n'en avait aucun souvenir. Comment tout cela était possible? Le doute, l’incompréhension, le désespoir d’avoir tant perdu. Bucky lui en voulait, mais elle n’avait jamais compris pourquoi. Elle ne se souvenait que du regard indifférent qu’il lui avait jeté avant de partir et de l’abattement qu’elle avait ressenti en le voyant s’éloigner d’elle. Tout était trop morcelé, brisé, détruit… Comment revenir en arrière, comment revenir à ce soir-là au bord du lac où leur rires faisaient écho à l’unisson alors qu’ils se trouvaient à l’aube d’une nouvelle relation? Comment? Comment?
“Comment j’ai pu laisser faire ça…”
Ne parlant à soi-même dans une question purement rhétorique dont elle n’attendait vraiment aucune réponse de la part de Jean puisqu’il n’y avait pas de réponse à apporter. La sorcière se tourna vers son amie et ouvrit la bouche comme pour expliquer ce qui devait être fait et ce qu’elle avait révélé. L’importance de cet instant était infinie pour la sorcière :
“Oh Jean…”
Ne pouvant terminer sa phrase, Wanda fut perturbée aussitôt. Elle fronça peu à peu les sourcils se rendant compte de la dangerosité de la situation. La sorcière sombre avait senti la présence de Jean. Wanda n’eut alors d’autre réflexes de courir vers Jean en la sommant de la suivre :
“Il ne faut pas que l’on reste ici. Viens…”
L’agrippant peut-être un peu trop vivement les deux femmes se retrouvaient à nouveau dans le torrent de pensées décousues et bruyantes du départ. Des mots hurlants dans leurs oreillers alors que des flammes rouges dansaient partout autour d’elles. Les échos d’une guerre lointaine accompagnés de batailles télépathiques plus récentes. Les paroles dures et froides de la sorcière sombre donnant à la scène une musique qui tournait en boucle afin de déstabiliser la sorcière rouge. Tel était son quotidien mais elle devait le supporter pour protéger sa bulle.
“Elle ne sait pas quel souvenir il me reste, elle ne doit absolument pas nous trouver là-bas… Nous n’avons plus trop de temps avant qu’elle te trouve et te renvoie en dehors de notre esprit…”
La panique et la peur commençaient à se mêler aux paroles de Wanda. Oui elle était en panique. Pas pour elle mais pour Jean. Elle était venue et en l’espace de quelques secondes elle avait tant donner à la sorcière. Elle lui avait offert un espoir, une minuscule victoire sur son alter-ego mais surtout elle lui avait offert du temps, du temps pour rester en vie.
Charles restait impassible. Il ne pouvait pas se permettre de laisser transparaître la moindre émotion non maîtrisée. Il savait pourquoi il était ici. Pour deux raisons principales : la première était de permettre à Jean de discuter avec la Wanda originelle, sans que la seconde Wanda ne vienne interférer. La deuxième était de pouvoir enfin parler à la seconde Wanda, de tâcher de lui faire comprendre dans quelle impasse elle s'obstinait à s'engouffrer. Il ne se faisait pas d'illusions, elle ne prendrait pas ses remarques en compte, du moins pas tout de suite. Il espérait que son cheminement mental se ferait plus tard, qu'elle finirait par comprendre qu'elle faisait fausse route, et que la seule solution pérenne était que chaque Wanda finisse par accepter la présence de l'autre.
Mais pour cela, il fallait qu'elle cesse de se croire invincible et unique. Il fallait que la Wanda originelle puisse reprendre un peu d'influence sur sa puissante jumelle. Jean s'y employait. Tôt ou tard, la sombre Wanda s'en apercevrait. C'était à Charles de faire en sorte que cela arrive le plus tard possible, lorsque ce serait inéluctable, lorsque Jean aurait accompli sa part du sauvetage. D'ici-là, il maintenait le doute en restant silencieux sur les remarques insidieuses de son interlocutrice, et en dirigeant la conversation sur un terrain qui nécessitait qu'elle l'écoute, quitte à provoquer sa colère et son indignation.
Les paroles de la Sorcière Sombre étaient préoccupantes. Elle semblait tellement persuadée d'être sur le point de réussir à éradiquer son hôte. Mais ce n'était pas possible. L'une ne pouvait subsister sans l'autre. Au pire des cas, si l'une des deux devait disparaître, ce serait celle qui avait été créée le plus récemment. Mais sans elle, Wanda sombrerait dans la folie, et pour de bon. Si l'une disparaissait, l'autre serait perdue. Il ne fallait surtout pas que cela arrive.
« Tu te mens à toi-même, mais tu ne devrais pas me mentir. Ce petit jeu est ridicule. Tu n'as rien à me prouver. J'ai vu de quoi tu étais capable. Je sais pourquoi tu souffres. Je sais à quoi tu aspires. Mais tu es trop aveuglée par la jalousie et la colère pour comprendre que tu as besoin d'elle. N'oublie pas que sans elle, tu n'existerais pas. »
Il s'était montré un peu plus froid, un peu plus dur dans ses propos. Il voyait que la Sorcière Sombre commençait à percevoir que quelque chose n'allait pas, et il fallait qu'il la maintienne concentrée sur lui, quitte à titiller son orgueil et sa fierté mal placée. Mais les mots ne suffisaient plus. Elle ferma les yeux, cherchant dans son propre esprit. Charles fut contraint de l'empêcher de s'évader psychiquement de cette salle qu'elle avait matérialisée. Ses doutes seraient confirmés, mais au moins il gagnait un peu de temps.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux pour les poser sur lui, elle n'était clairement plus disposée à discuter calmement. Il perçut l'éclat écarlate dans ses yeux, qui brillait de plus en plus. Elle n'allait pas tarder à laisser sa rage s'exprimer, et elle serait dirigée contre lui. Il s'y était préparé. De toute façon, mieux valait qu'elle s'en prenne à lui plutôt qu'à Jean, ou à Lynda restée à la surface.
« Je suis venu pour vous deux. Vous avez toutes les deux besoin d'aide. Mais si tu refuses de l'entendre, je porterai secours à ta jumelle, afin qu'elle puisse à son tour te faire entendre raison. »
Restructurer un souvenir endommagé n’était pas chose aisée, et Jean redoutait à présent davantage la déconvenue d’un échec plutôt que l’arrivée écarlate de Dark Wanda ; quoique l’effet pouvait paraître dérisoire, la télépathe avait bien saisi l’importance de ce souvenir et, plus encore, elle craignait de voir la Sorcière sombrer dans la folie à défaut de pouvoir retrouver un semblant de mémoire à travers celui-ci. Elle ignorait encore ce qu’elles allaient y découvrir, mais Jean avait une seule volonté au coeur : celui d’apporter du réconfort et de l’espoir à celle qui souffrait tant.
Concentrée sur sa tâche fort périlleuse, Jean avait les sourcils froncés, les paupières plissées et la bouche entrouverte ; ses mâchoires serrées laissaient entrevoir l’effort considérable que cela lui demandait, et elle n’avait pu s’empêcher de se demander ce qu’il se passait du côté de Charles ; il faisait face à la plus féroce des deux sorcières et, quand bien même ne doutait-elle pas de sa combativité et de sa force, elle était inévitablement inquiète pour lui. Mais il allait bien, elle le sentait… Du moins, pour l’instant. Alors que quelques perles commençaient à poindre sur son front, l’image qui était apparue s’était peu à peu reformée de netteté sous ses mains tendues vers l’avant ; Wanda avait fini par reconnaître l’homme qui l’accompagnait, quand bien même son visage n’était pas encore totalement visible. Elle s’étonnait en s’accablant de cet oubli qui ne relevait pas de sa culpabilité, et Jean avait tourné son visage vers elle en lui apportant des mots réconfortants, mais était-elle encore seulement capable de l’entendre ? Sa peine semblait si grande, presque autant que sa culpabilité d’ailleurs… Des sentiments bien trop lourds à porter. Jean aurait voulu les aspirer pour l’en soulager. Cette scène déchirante avait étreint son coeur avec une douleur aiguë, et elle avait un instant espéré de ne pas avoir commis une erreur en lui révélant la vérité sur ce précieux souvenir, qu’elle chérissait en secret pour survivre dans son propre esprit.
« Ce n’est pas de ta faute, Wanda… Elle ne t’a pas laissé le choix. »
Des mots sincères et vrais mais allaient-ils résonner dans son esprit désormais confus et bouleversé ? Bucky… Bucky. Jean savait bien que ce nom lui disait quelque chose mais l’instant particulièrement éprouvant ne lui permettait pas réellement de fouiller dans sa mémoire pour repositionner l’Avengers ; néanmoins, elle savait qu’il gravitait autour de cette sphère. Wanda, quant à elle, semblait inconsolable, accablée d’un chagrin immense qui mêlait douleur, regret et culpabilité. Les sourcils contrits, un air peiné au visage, la rousse l’observait sans véritablement savoir quoi dire ou faire ; elle l’écoutait en la berçant d’un regard tendre, lui faisait savoir qu’elle était là pour elle-même si elle se contentait de garder le silence pour la laisser s’exprimer. Et que pouvait-elle lui répondre ? Son désarroi semblait si grand, si profond, si douloureux… Charles aurait été bien mieux placé. Charles aurait su quoi dire, lui.
Soudain, brisant la surface déjà élimée de la tristesse, la peur vint les rejoindre dans leur souvenir nouvellement reformé ; sous les paroles urgentes de Wanda, le visage de Jean avait muté pour prendre une teinte livide, elle avait haussé ses sourcils avec frayeur et ses yeux s’étaient légèrement écarquillés. Qu’est-ce qu’elle devait faire ?!
« Qu’est-ce que… »
Entraînée par la belle sorcière, la mutante eut rapidement rejoint les limbes décousus et bruyants que formaient sa geôle tortueuse… Mais pas encore de trace de la Sorcière Sombre. L’air y était irrespirable, si bien qu’un sentiment oppressant s’était infiltré dans ses poumons et dans son esprit ; c’était tout bonnement insupportable. Un vertige strident avait résonné dans ses oreilles, l’obligeant à fermer les yeux tout en appliquant une main sur son front en grimaçant. Est-ce que le double maléfique cherchait à la faire fuir ? À la déstabiliser ? Le calvaire enduré par Wanda était innommable, il était plus que temps que cela cesse.
Et leur retour bousculé n’était guère un hasard : son double maléfique l’avait repérée. Jean ne craignait point son courroux mais redoutait l’instant où elle allait devoir laisser la douce Wanda seule avec son autre. Se retournant vers la belle rousse, Jean avait saisi ses mains avec urgence tout en plongeant ses iris dans les siens, lui faisant alors une promesse tout en essayant de lui insuffler du courage et de la force en même temps :
« Je te promets que tout ceci est bientôt fini, Wanda. Charles n’abandonnera jamais et moi non plus. Tu vas retrouver ta liberté, je te le promets. »
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
La provocation ne servait à rien, Charles était campé sur ses positions mais la sorcière sombre n’était pas dupe. Il ne faisait pas cela par pur hasard alors que c’était elle qui était venue vers lui. Peut-être était-elle dans un piège qui lentement était en train de se refermer sur elle. Ces derniers temps, les erreurs devenaient de plus en plus récurrentes. C’était la porte ouverte à de nouvelles tentatives pour les alliés de Wanda… la version niaise… songeait alors la sorcière sombre. Elle ne pouvait plus dire la version douce puisqu’en arpentant les entrailles de son esprit, la “douce” Wanda n’était plus si douce, si apaisée. Elle était torturée, mais la sorcière sombre ne se laisserait pas intimidée par cette folle idée de rester toutes les deux dans ce corps. Pour elle, une seule pouvait et devait survivre, cela serait elle. Les paroles de Charles firent d’autant plus monter cette colère et cette rancœur envers son alter-ego…
“Et sans moi, elle n’existerait pas non plus. Elle me doit bien plus qu’elle ne m'a accordé cette petite ingrate, alors je la remercie à sa juste valeur. Lui offrir la paix qu’elle a tant exprimé après le snap. Elle va repartir à l’état d’oubli et je n’aurais plus à me soucier d’elle, ni de vous… Et enfin, je pourrais agir sans contrainte.”
La possibilité d’une action extérieure se faisait de plus en plus sentir. Wanda était aidée par quelqu’un alors que Charles faisait diversion. Le regard de la sorcière sombre sur lui se fit plus dur et plus froid qu’il ne l’était déjà. La question sur ses véritables intentions de sa présence et de son intervention glissa entre les dents de la sorcière alors qu’en plus de ses yeux écarlate, une boule d’énergie se forma au bout de ses doigts. La réponse devrait être convaincante. Et la sorcière n’en fut que plus déçue…
Il restait campé sur sa position que l’une et l’autre devaient être en “phase” mais cette croyance n’était qu’idéologie puisque les deux entités ne trouvaient pas de terrain d’entente et l’une était bien plus puissante que l’autre. La première boule d’énergie fusa sur l’homme juste à la fin de sa phrase :
“Je refuse de l’entendre… Et … Tu ne l’aideras… pas … elle non-plus…”
Plusieurs boules d’énergies s'enchaînaient, percutant Charles avec force. S’il pourrait en parer quelques unes, voire presque toutes, elle continua alors avec la même intensit jusqu’à ce qu’il cède. Il allait céder… Lançant des boules d’énergie de plus en plus fortes et de plus en plus rapides tout en se rapprochant, la sorcière sombre allait se libérer de son emprise. Cela ne serait qu’une question de secondes.
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Les mots de Jean avaient été tellement doux à l’oreille de Wanda, ce n’était pas de sa faute… Certes en un sens elle avait raison mais Wanda ne pouvait s’empêcher de culpabiliser pour les fautes et les méfaits de son alter-ego. Elle ne s’était pas battue aussi fort, aussi durablement qu’elle le pensait. A la place, elle s’était laissée submerger par cette force et cette puissance qui l’avait emglober, pris sa place et fait du mal à tous ceux qu’elle aimait en plus de lui faire du mal à elle aussi.
Et puis c’était le réveil, la dure réalité qui avait obligé Jean et Wanda à rejoindre les tourmants ensorcelés de la sorcière. Ce torrent de haine et le brouhaha qui envihissaient leurs oreilles alors que Wanda expliquait alors à Jean qu’elles ne pouvaient pas rester dans le souvenir afin de le préserver le plus longtemps possible. Jean, une fois de plus, avait les mots mais aussi déchirant soient-ils ils semblaient criants de vérité. Des gens se battaient pour elle, Wanda devait l’entendre, le croire et espérer. Certes c’était bien plus difficile à dire qu’à croire mais c’était pourtant la vérité. Clint l’avait dit également lors de leur dernière rencontre… Malgré les coups, malgré les blessures, malgré la fatigue, malgré tout, ils étaient là… encore…
“Je te crois…”
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Les entraves qui avaient été dressées sont rompues, la colère atteint alors son apogée, la vengeance serait une douce récompense à cet affront. La sorcière sombre s’était libérée de l’entrave en blessant Charles au passage. Le blessant dans son égo, dans son confort ou même physiquement, qu’importe il n’était pas apte durant quelques précieuses secondes. La sorcière retrouva la trace de son alter-ego ainsi que de l’aide qu’elle avait reçue. Telle une ombre fondant sur ses proies. Son visage de fumée empourpré hantant le ciel rouge tel un ouragan personnifiés s’abattait alors sur les deux femmes.
Une boule d’énergie psionique percuta Wanda qui vola de plusieurs mètres en arrière, la séparant de son aide précieuse, la télépathe Jean Grey… et une force colossale en elle :
“Hors de ma tête !”
Une seule phrase avec qu’un froncement de sourcil ne l’oblige à quitter l’esprit des sorcières écarlate et sombre. Refermant hermétiquement son esprit, la sorcière sombre voulait se venger de cet affront, de cette manipulation. Mais cela se ferait en surface et non pas dans les abysse de son esprit en lambeaux.
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Si dans le manoir Xavier le calme était présent, dans le bureau de Charles il en était clairement autrement. Les yeux de la sorcière sombre s’ouvrirent emflammés de haine, le regard dirigé vers le Professeur qui l’avait - selon elle - trahit. Une boule d’énergie psionique fusa très rapidement alors qu’il fut dévié de sa trajectoire au dernier moment, le faisant tomber au sol mais dans brûlure apparente. Un mouvement du regard vers la rousse et la sorcière s’abbatit sur elle, délivrant de son pouvoirs d’optimisée pour faire naître en elle ses cauchemars les plus sobmres et la rendre incapable de la contrer durant quelques secondes voire une minute tout au plus. La télépathe pourrait contrer son pouvoir mais la sorcière avait besoin de ce temps pour continuer son plan et agir le plus rapidement possible. Elle fondit ensuite aux côtés de la douce de Charles, l’éloignant de son chevalier tombé au sol et dans l’incapacité de se mettre debout. Le regard sur Charles, la sorcière eut un sourire alors qu’elle tenait Lynda entre ses griffes :
“Voilà ce que je fais à ceux qui ne méritent pas ma confiance.”
Une petite vague de lumière jaillit du bout de ses doigts, perçant le front de la compagne du Professeur. Quelques dernières paroles alors qu’elle ne s’écroule sur le sol, inconsciente.
“Ta belle restera endormie le temps que je le déciderais mais…”
Son regard se tourne vers Charles :
“Je constate que ton alliée, ta protégée possède en elle une force démesurée et des secrets bien plus sombres que les miens.”
Jean se réveille alors et peut entendre la conversation :
“Pourquoi l’avoir bridée Charles? Pourquoi lui avoir menti durant toutes ces années?”
La sorcière sombre croise alors le regard de Jean et fonds sur elle à nouveau en murmurant :
"Laisse-toi te libérer de tes chaînes belle Phoenix.” Une main pointée en direction de Charles pour bloquer toute éventuelle attaque et une main se posant sur la joue de Jean afin d’entrer à son tour dans son esprit pour découvrir qu’en réalité la force qu’elle avait ressentie était encore plus grande que celle qu’elle imaginait. Plus chaotique, plus considérable que tout ce qu’il est possible d’imaginer, capable de tellement plus que de la simple télépathie. Une diamant brute enfermé dans une coquille de roches et qui ne demandait qu’à être libre. Libre comme la sorcière sombre voulait l’être.
Cette après-midi aurait dû être le signe d’un début d’été des plus sympathiques pourtant l’arrivée de la sorcière sombre avait obscurcit le ciel avant de finalement se transformer en une bataille mentale que personne ne pouvait comprendre à part les concernés. Lynda avait alors pris soin de veiller sur Charles et Jean. Même si elle s’était éclipsée quelques secondes pour prévenir Ororo que les élèves devraient être mis à l’abri. Et puis elle était revenue auprès de son compagnon, pour le soutenir, être présente à ses côtés en cas de besoin.
En revenant près de son fauteuil, elle avait remarqué un léger saignement de nez, les sourcils froncés. Lynda observa Jean du coin de l'œil, elle paraissait effrayée et concentrée. Ils n’étaient pas dans la même position mais tous les deux semblaient en proie à des imprévus qui auraient de lourdes conséquences.
Charles se réveilla le premier. Lynda lui attrapa aussitôt la main pour commencer à le soigner mais avant qu’elle ne puisse agir, les complaintes de Jean se firent entendre. La sorcière était réveillée. La boule d’énergie fondait sur Charles et Lynda eut le réflexe de tourner son fauteuil pour que cela soit le siège qui prenne le coup et non l’homme. Ils tombèrent l’un et l’autre mais alors que Lynda voulait se redresser, elle sentit une force la relever avec vitesse.
La peur de ce qui pouvait se passer, l’appréhension d’être séparée de Charles et surtout de Jessy. Lynda fixait Charles comme pour se nourrit de son regard bleutée pour la dernière fois :
“Charles… Prends soin de Jessy… Je t’...”
Les derniers mots furent interrompus et ce fut le noir, le néant, les abysses juste avant qu’une lumière lointaine apparaisse devant elle… Devrait-elle la suivre ou allait-elle se battre encore ?
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![[Terminé] Quand le cauchemar devient réalité [pv Charles, Jean, Wanda et Lynda] - Page 2 0m7m](https://zupimages.net/up/23/48/0m7m.png)
