« Ne t’inquiète pas … Ils se sont bien rattrapés… »
Interpellé par le sous-entendu lourd de sens de son amie, Bucky avait froncé ses sourcils dans un mouvement discret, pour ne pas l’intriguer. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Est-ce que le S.H.I.E.L.D s’était rapproché d’elle dans l’espoir de l’enrôler dans leur rang ? Savait-elle qu’il faisait partie des Avengers et qu’il était, par extension, relié au S.H.I.E.L.D ? Visiblement pas, sinon elle l’aurait probablement évoqué à ce moment précis. Mais mieux valait ne pas l’ébruiter tout de suite, au milieu d’une ruelle animée d’inconnus et d’oreilles curieuses se baladant tout autour d’eux. Une femme enceinte attire forcément les regards, conscients ou non. Peut-être aurait-il l’opportunité de lui en parler lorsqu’ils seraient au calme chez lui, mais il ne s’en faisait pas une priorité. Il y avait bien plus intéressant à dire que sa place pour le moins discutable au sein de ce groupe de super-héros. Préférant se concentrer sur sa deuxième réponse, le Soldat de l’Hiver avait finalement haussé ses sourcils en entendant que c’était compliqué, alors qu’il lui avait simplement demandé si elle vivait également dans le quartier… Ce qui semblait presque évident. La réponse ne pouvait pas être négative, sinon pourquoi serait-elle venue jusqu’ici ? Et pourtant.
« L’hôpital près de chez toi ne dispense pas de cours d’accouchement ? »
Demanda-t-il sans moquerie aucune, véritablement intrigué de cette réponse et désireux de comprendre ce qui pouvait être compliqué dans cette situation pourtant simple. Sa théorie était plausible, et Raven pouvait s’y engouffrer sans mal : il ne douterait point de sa parole.
Mais il oublia bien vite cette mystérieuse réponse, et l’homme étourdi ayant le nez plongé dans son téléphone l’avait bien aidé à chasser cette réponse compliquée. Après que l’inconnu se soit évanoui dans la foule en se complaisant d’excuses interminables, Bucky avait enfin pu passer commande auprès de la serveuse ; sans grande surprise, Raven l’avait suivi en commandant bien plus que lui. Ainsi, elle avait toujours autant d’appétit… Ce qui semblait presque être naturel maintenant qu’elle attendait des jumeaux. Il y avait désormais trois ventres à nourrir. Mais s’il n’avait pas réagi, la serveuse, elle, avait semblé hésiter l’espace d’un instant, pensant que peut-être la jeune femme qui se tenait devant elle lui jouait une mauvaise farce. Mais non, c’était bel et bien la commande de la blonde en face d’elle.
Malgré la perplexité de son expression, la jolie serveuse leur avait adressé un sourire chaleureux pour ne rien laisser paraître de son trouble, ce qui n’avait pas manqué de faire rire le Loup Blanc. Et sans qu’il ne puisse réagir ou même s’interposer, Raven avait décrété que l’addition du repas était pour elle : ne lui laissant nullement l’occasion d’objecter, elle avait payé à la vitesse de l’éclair en le laissant pantois. Ses épaules s’affaissant légèrement, il avait tordu sa bouche en un sourire amusé alors qu’il rétorquait :
« Allez, après on dit que les hommes ne sont pas gentleman… »
Cinq petites minutes furent suffisantes aux cuisiniers pour préparer leur commande (est-ce qu’ils avaient des bras robotiques comme le sien ?), et c’est avec un sourire poli qu’ils s’empressa de récupérer les précieux sacs, desquels s’échappaient des odeurs délicieuses. S’il n’avait eu qu’une légère sensation de faim jusqu’à présent, voilà qu’il était désormais affamé.
« Oh si, j’en fais la collection d’ailleurs ! Mais tu m’expliqueras quoi ? »
Demanda-t-il sans réellement comprendre de quoi elle voulait parler, son visage exprimant une sincère incompréhension tandis qu’il marchait à ses côtés, à son rythme pour ne pas la brusquer. Avec ce ventre si rond, elle devait forcément avoir une allure ralentie, et il ne voulait pas qu’elle se force à marcher vite pour le satisfaire. Heureusement, il n’habitait pas très loin, à quelques rues seulement. Lorsqu’elle évoqua son nouveau bras métallique, il fut largement surpris de constater qu’elle avait remarqué une différence, même à travers son gant et sa veste en cuir… Lui-même ne faisait pas trop de différence en étant habillé, alors il fut presque impressionné de son sens de l’observation. Pressant ses lèvres l’une contre l’autre tout en remuant légèrement le menton d’un air pensif, il avait répondu :
« Au Wakanda, oui… T’Challa m’a apporté un nouveau bras, juste avant le combat contre Thanos… Nous y sommes. »
Il avait beaucoup d’estime pour le roi du Wakanda, mais ne se faisait pas d’illusion. Il avait été, pour lui comme pour tous les autres depuis son existence, une arme de guerre. Chassant ces vieilles pensées moroses, il leva machinalement les yeux sur la façade de son immeuble lorsqu’ils furent devant celui-ci : vieux mais non délabré, l’immeuble semblait être bien entretenu malgré son grand âge.
Poussant la large porte de son immeuble après avoir introduit la clef dans la serrure, Bucky avait laissé Raven passer la première avant de s’y engouffrer à son tour, lui indiquant le dernier étage… sans ascenseur. Certes, elle allait probablement le maudire et le haïr mais c’est elle qui avait voulu qu’ils mangent chez lui ; aussi étrange que cela pouvait paraitre, il avait tout simplement oublié ce détail. Une fois devant la porte de son appartement, et après avoir vérifié que personne les suivait (une vieille et bien mauvaise habitude), il avait tourné la clef dans la serrure et pousser la porte, faisant signe à Raven de passer la première, en ajoutant d’un ton taquin :
« Les femmes et les enceintes d’abord... »
(c) DΛNDELION
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
Le petit temps d’hésitation de la serveuse me fit légèrement sourire. Effectivement voir une femme manger autant devait presque relever du miracle. Mais peut-importait. J’avais faim et je n’avais pas su choisir quoi manger. Donc… j’avais finalement choisi plusieurs possibilités. Et encore … J’étais enceinte ! Sinon j’aurai bien pris un petit carpaccio avec son parmesan d’Italie et un délicieux steak tartare tellement appétissant. Mais malheureusement pour moi la viande crue n’était pas au menu pour aujourd’hui tant que je décidais de garder les bébés. J’en frissonnais même à l’idée de devenir mère … C’était … beaucoup trop effrayant pour moi. Avais-je les épaules assez solides pour le faire ? Pour prendre soin de deux petits êtres de père inconnu ou disons, pour le moment indéfini. Avoir la responsabilité de les faire grandir, les élever, les éduquer. M’inquiéter pour eux tout au long de ma vie ? Comment faisaient les parents pour vivre avec cette responsabilité sur les épaules ? Je l’ignorai, et à par Lynda je ne connaissais personne d’autres ayant donné la vie. Et ce n’était surtout pas elle que j’allais aller voir pour demander des conseils de parentalité. Surtout pas après avoir menacé de tuer sa fille et de la découper encore vivante morceaux par morceaux pour lui envoyer.
Une petite grimace passa sur mon visage alors que je me perdais totalement dans mes pensées alors que tu prenais notre commande prête assez rapidement et que nous marchions en direction de ton appartement.
-Cela ne m’étonne pas de toi… Je suis sure que tu es comme le gars de la série Netflix d’il y a 3 ou 4 ans, Joe Goldberg, le psychopathe qui s’introduit chez les femmes pour voler leur sous vêtement… Qui sait… Peut-être dans une boite bien cachée sous ton plancher je vais peut-être retrouver une de mes petites culottes des années 70 !
Un éclat de rire passa sur mes lèvres alors que nous arrivions au pied de l’escalier de ton immeuble. Levant la tête en vers le haut pour estimer le nombre d’étages je ne dis rien concernant l’effort physique à faire j’avais beau simuler une grossesse j’étais encore en pleine possession de mes moyens. D’ailleurs sous mon manteau, j’avais diminuer la taille de mon ventre pendant la montée des escaliers pour que, une fois devant la porte, je la passe, un peu moins ronde qu’il y a a peine quelques minutes alors que je te faisais une petite révérence.
-Oh mais Monsieur est trop bon avec moi ! C’est la même chose pour faire la vaisselle et la lessive ?
Demandais-je avec un petit sourire aux lèvres alors que, comme si j’étais chez moi dans cet environnement que je ne connaissais pas, je retirais mes chaussures sans prendre la peine de défaire les lacets. Mon manteau sur mon ventre tirait un peu moins qu’avant et une fois déchaussée, j’avançais dans la pièce principale sans vraiment attendre que tu me le proposes.
-Je me fais l’auto-visite !
Amusée, je regardais autour de moi ta pièce de vie principale. C’était très sobre, avec peu de meuble. Juste l’essentiel. Après tout. Pourquoi avoir plus si tu n’en avais pas le besoin... Tout de même très lumineux pour un cinquième étage tu étais relativement bien placé.
Déambulant dans la pièce, jetant un rapide coup d’œil à la cuisine, j’ouvrais une des portes pour tomber sur salle de bain, puis une chambre, et une deuxième. Mais aucune ne comportait de lit. Fronçant les sourcils, je m’étais tournée vers toi alors que tu semblais mettre la table pour nous deux autour du canapé et de la petite table basse du salon.
-Tu m’expliques où tu dors ? Parce que les super-bras magiques c’est bien mais tu dois quand même dormir non ?! Si c'est un soucis d'argent dit le moi et je t'en commande un qui sera là dans une heure maximum.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Flânant dans les ruelles de ce quartier paisible, qui fourmillait d’une joyeuse économie comme en témoignaient les nombreux magasins qui étalaient leur devanture appétissante, Bucky s’était quelque peu perdu dans ses pensées, sans prendre garde à l’expression morose qui avait traversé le visage de sa comparse l’espace d’un instant. Tous deux ne parlaient pas, mais ce n’était pas un silence gênant qui vous fait tordre la bouche à la recherche d’une quelconque phrase pour relancer la conversation désespérément, c’était un silence confortable, calme, apaisant. Avec elle, Bucky n’était pas obligé de parler.
Marchant en direction de son appartement, qui n’était plus très loin d’ailleurs, Bucky avait relevé le menton vers Raven lorsque celle-ci avait évoqué une série dont il avait déjà entendu parler, mais qu’il n’avait pas encore pris le temps de regarder. C’est qu’il était fort occupé et, quand il avait le temps, il préférait regarder des choses bien plus intéressantes (de son point de vue). Un sourire amusé traversant sa bouche, il avait légèrement froncé son nez dans une grimace de répulsion, avant de répondre d’une voix amusée :
« Je n’ai jamais vu cette série… Mais c’est dégoutant. Ils ne savent plus quoi inventer ! »
Il parlait comme un petit vieux de la vieille époque, mais ne semblait pas vraiment s’en rendre compte, ce qui devait être fort amusant pour la blonde qui l’accompagnait. Une fois face à son immeuble, ils grimpèrent tous deux les étages pour se retrouver devant la porte de son appartement, qu’il ouvrit après avoir jeté une oeillade instinctive autour de lui ; il ne savait pas trop ce qu’il s’attendait à découvrir, et n’avait pas trop envie d’y réfléchir non plus. C’était un réflexe de son ancienne vie qui ne cessait de le poursuivre, car il savait que les démons de l’hydre le guettaient toujours.
« Évidemment, je te laisserais le soin de remplir le lave-vaisselle et de laver mes chemises juste après le diner. »
Lui lança-t-il d’une voix taquine tout en entrant dans l’appartement à la suite de Raven, refermant la porte à double tours avant de déposer le sac fumant de bonnes odeurs sur le comptoir de la cuisine ouverte sur le salon, tandis que la jeune femme enceinte (elle l’était un peu moins mais il ne l’avait pas du tout remarqué), se permettant de vagabonder dans la première pièce de l’appartement spacieux.
« Fais-toi plaisir ! »
Lança-t-il sans lever les yeux vers elle, tandis qu’il disposait soigneusement leurs plats encore chauds sur la table basse du salon, agrémentant leur repas copieux avec deux verres, deux fourchettes ainsi que deux couteaux propres. En l’entendant parler, il n’avait pu s’empêcher de hausser ses sourcils en frottant rapidement ses paumes contre son jean, ayant l’impression d’avoir entendu cette phrase bien trop souvent… Et c’était le cas. Prenant place sur le canapé, il s’était saisi de sa boisson sucrée pour en verser un peu dans son verre, avant de lui répondre :
« Aucun souci d’argent, j’ai juste… La flemme. La déco, l’ameublement, tout ça… » Haussant ses sourcils tout en retombant dans son canapé, il avait bu une fine gorgée de sa boisson gazeuse avant de reprendre la parole. « C’est pas pour moi. Et pour te répondre, je dors sur mon bon vieux canapé ! Viens t’asseoir, tu vas comprendre. Il est ultra confortable. »
(c) DΛNDELION
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Après avoir fait mon petit tour d’inspection comme si j’étais réellement chez moi, je revenais enfin vers toi glissant ma main dans mes cheveux, acquiesçant légèrement la tête. Il était effectivement rare que les personnes de sexe masculin s’intéressent à la décoration et à l’aménagement intérieur. Mais un lit tout de même ! C’était pour moi la base, s’il ne fallait avoir qu’une seule chose c’était cela. Car l’on pouvait tout faire sur un lit. Dormir, manger, même si je n’aimais pas cela, s’assoir, s’aimer, regarder un film. Apparemment pour toi c’était le canapé qui avait ce rôle.
Haussant les épaules, je me laissais tomber comme un poids mort sur ton canapé, m’enfonçant un peu dans les coussins, mais pas trop non plus, ce dernier ayant une bonne assise au moins sur le cousin sur lequel je me trouvais. Je me dandinais un peu avec mon gros ventre sur le canapé pour m’y installer confortablement, prenant un des coussins pour le caler derrière mon dos, attendant de rendre mon verdict.
-Je peux comprendre il est plutôt pas mal effectivement !
Amusée, je défis ma petite couette pour laisser tomber mes cheveux sur mes épaules alors que je prenais un des plats que j’avais commandé ainsi que les couverts que tu avais sortis pour poser le tout sur le haut de mon ventre, trouvant cela tout de même rudement pratique.
-Je … Bucky. Ne panique pas mais …
Mordillant ma lèvre, visiblement un peu honteuse, je baissais le regard ne voulais pas croiser ton regard, un peu anxieuse de ce que tu allais penser de ma duperie éhontée. Je n’étais pas fière d’avoir simuler un gros ventre ou tout du moins, un ventre largement supérieur par rapport à mon état d’avancée de grossesse qui devait être entre 2 et 1 mois.
-Je suis vraiment enceinte … Mais pas d’autant. Juste de un ou deux mois…
Pinçant mes lèvres, je mutais, passant en une fraction de seconde par le bleu pour finir par faire disparaitre mon ventre, qui était presque plat maintenant, à part un petit renflement qui pouvait passer pour de la gourmandise. Et tout ceux qui me connaissait savait que c’était un de mes petits défauts, j’aimais un peu trop manger, et en grosse quantité.
-Je voulais juste voir ce que c’était … Je … suis désolée de t’avoir dupée. Je ne pensais pas croiser quelqu’un….
Les jambes dorénavant croisées, serrant un peu trop fort mes couverts, mon plat se trouvant dorénavant sur mes genoux, mes rouges étaient rougies par la honte que j’éprouvais, mais je ne pouvais me taire plus longtemps. Allais-tu me poser des questions oui surement c’était tout à fait légitime. Et j’étais prête à en parler avec toi. Ce qui était sur et certain c’était que même le plus sombre des crétins pouvaient remarquer que mon hésitation concernant le nombre de mois depuis lesquels j’étais enceinte était flou et étrange.
-Je suis juste terrifiée à l’idée de … de .. d’avoir un truc, enfin non deux, trucs qui grandissent dans mon ventre.
A nouveau je pris ma lèvre inférieure entre mes dents, totalement honteuse, puis je me penchais pour saisir mon verre d’eau et le boire d’un coup même si j’aurai bien eu besoin d’un bon verre de vodka quitte à rester dans les liquides transparents…
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- Je peux comprendre il est plutôt pas mal effectivement !
Ah ! Justice venait d’être rendue à ce vieux canapé élimé, qui ne payait pas de mine quand on le toisait pour la première fois, mais qui était assurément d’un confort inégal. C’est pourquoi Bucky dormait parfois dessus, quand il ne s’endormait pas à même le sol de ce salon dénué de décoration ou d’ameublement ; mais comme Raven semblait déjà grandement surprise de découvrir un appartement aussi nu, il se garderait bien de lui annoncer qu’il lui arrivait de dormir sur le plancher.
« Je te l’ai dit ! Je ne connais aucun canapé aussi confortable que celui-là. »
Fit-il d’une voix curieusement fière en hochant vivement son menton de haut en bas, tout en s’emparant à son tour de son plat encore chaud et libérant une odeur appétissante, s’apprêtant à picorer dedans avec gourmandise avant d’être interrompu dans son mouvement par les mots de Raven… Paniquer ? Pourquoi est-ce qu’il paniquerait ? Portant un sourire à la fois amusé et décontenancé sur ses lèvres, le Soldat de l’Hiver avait tourné son menton vers la blonde en haussant l’un de ses sourcils d’un air curieux, l’interrogeant silencieusement sur ce qu’elle venait de dire. Qu’est-ce qu’elle s’apprêtait à lui révéler, encore ? Après lui avoir appris qu’elle avait une peau bleue et qu’elle pouvait prendre l’apparence de n’importe qui, il ne voyait pas vraiment ce qui pouvait le faire paniquer à son sujet…
« Je sais déjà que tu es une mutante, si c’est ce que tu t’apprêtes à me dire. »
Sous ses yeux perplexes, et alors qu’il ne s’était nullement attendu à pareille révélation de sa part, la jeune femme enceinte avait… soudainement troqué son gros ventre gonflé pour un petit renflement à peine perceptible, qui avait décroché une expression ébahie au visage de l’Avenger. Les yeux exorbités, la bouche entrouverte et l’esprit quelque peu figé dans la stupeur, Bucky avait tour à tour regardé le visage de Raven et son ventre presque plat, sans pouvoir parler.
Donc… Elle n’état pas enceinte. Ou si, elle l’était. Mais pas autant. Pas à un stade aussi avancé plutôt. D’ailleurs, elle était d’un mois ou deux ? Est-ce qu’elle-même le savait ? Et pourquoi avait-elle menti ? Est-ce qu’elle attendait véritablement des jumeaux ? Où était le père aujourd’hui ? Mille questions se bousculant dans sa tête durant quelques secondes, il avait secoué son visage de gauche à droite pour chasser toutes ces pensées encombrantes, avant de passer sa main robotique sur son menton quelque peu bruni par une fine barbe.
« Qu’est-ce que tu racontes… Ne t’excuses pas, ce n’est pas grave. »
Voyant bien le malaise qu’elle éprouvait en cet instant, sans doute honteuse d’avoir agi de la sorte, Bucky avait essayé de la rassurer en lui accordant un sourire réconfortant, qui n’avait rien de mensonger. Évidemment, c’était une surprise effarante, mais pas au point d’en vouloir à la jolie blonde qui était assise à ses côtés. Il ne comprenait peut-être pas totalement les raisons de cette mascarade de grossesse avancée, mais ne se sentait pas forcément légitime de questionner Raven à ce sujet... Il devinait que c’était périlleux et douloureux pour elle, et ne souhaitait pas davantage la torturer. Après tout, cela ne le regardait pas vraiment.
« Tu étais curieuse de savoir ce que ça fait d’être enceinte à ce stade, je peux comprendre. En même temps, avec ton don, ça aurait été dommage de ne pas t’entraîner… »
Essayant d’apporter un peu de légèreté dans cette discussion pour apaiser les tensions dans l’esprit et le coeur de la mutante, l’Avenger avait attrapé la bouteille d’eau pour remplir le verre de Raven après qu’elle en ait avalé le contenue d’une seule traite, tout en reprenant la parole d’un ton plus sérieux, mais toujours aussi calme et attentif, en espérant pouvoir l’aider au moins un peu :
« J’ai l’impression que tu es dans une situation compliquée, vis-à-vis de ta grossesse… Je ne suis pas expert en la matière mais, si tu veux m’en parler, je suis là pour toi Raven. »
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Evidemment tu savais déjà ma véritable nature, celle d’une mutante, mais peut-être que depuis toutes ces années tu en avais appris plus sur les caractères si particuliers de la mutation ? Mais je n’étais pas ici pour te faire un cours scientifique sur l’évolution du génome humain. Si tu voulais plus d’informations sur la chose je te renverrais vers la très intéressante thèse qu’avait écrite mon frère dans les années 1960. Très longue, fournie, et que j’avais parcouru en long en large et en travers avant sa publication.
-Je sais que c’est bizarre d’avoir un faux ventre … enfin un vrai mais pas un gonflé. Mais je te propose d’en parler un peu plus tard, ce n’est pas le plus important …
Et je ne veux surtout pas que tu me regardes quand je t’avouerai les choses et les événements autour de ma grossesse qui sont dignes d’une grande trainée. Je ne voulais pas que tu penses cela de moi dès maintenant. J’avais d’autres questions à te poser pendant notre repas.
-Je veux avant tout savoir comment tu as fait pour passer des années 70 à maintenant sans avoir pris une ride ou presque ? Toi aussi tu as été happé par un portail surdimensionnel ? Raconte-moi ce qu’il s’est passé après notre séparation à la gare ?
Levant le regard vers toi, je te remerciais d’un mouvement de lèvre pour le verre d’eau et je m‘attaquais à mon plat. Le premier. Il en fallait beaucoup plus pour me couper l’appétit. Et tant que je n’étais pas prise de nausée il fallait que j’en profite. Le regard déviant vers l’heure sur le micro-onde j’étais soulagée, je n’allais très certainement pas avoir à vomir chez toi, les nausées me prenant plus le matin, au réveil.
-Je veux tout savoir de ces dizaines d’années qui nous sépare !
Mutant à nouveau pour ne pas avoir à retirer mes chaussures, je fis apparaitre mes pieds nus que je venais glisser sous mes fesses, m’asseyant en tailleur, de côté par rapport au coussin pour pouvoir te regarder et écouter ton histoire tout en dévorant mon plat. J’avais d’ailleurs à moitié englouti ma portion de lasagne. Avant de définitivement dire adieu à cette nourriture, je tendis cette dernière vers toi pour te proposer de gouter en guise d’ultime clin d’œil à ces quelques jours que nous avions passés ensemble.
-Sers-toi avant que je ne mange tout… déjà qu’avant je mangeais beaucoup mais là c’est pire.
Le « là c’est pire » signifiait bien sur : « Depuis que j’étais enceinte. » mais tu étais suffisamment intelligent pour le comprendre. Le corps un peu penché vers l’avant, je repris le verre d’eau que tu avais rempli pour boire un peu, piquant au passage des frites de mon propre burger que je n’avais toujours pas commencé à manger. Ni la soupe froide aux petits pois. Peut-être que j’avais eut les yeux un peu plus gros que le ventre pour une fois. La soupe je me la gardais pour la fin, et au pire c’était froid donc peut-importait.
Une fois que tu eu gouté les lasagnes je finis le plat rapidement, parlant entre chaque bouchée tout de même pour te raconter les éléments de ma vie depuis notre séparation, les accords de Paris, ma révélation au monde, mon sauvetage du président, puis pour finir Apocalypse, le saut dans le temps, le manoir à reconstruire, mon frère …
-Et puis après …
Je coinçais ma fourchette entre mes lèvres pour claquer des doigts. Je n’avais pas besoin de dire de quoi ou plutôt de qui je parlais, c’était suffisamment évidement : Thanos.
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Encore un peu emmêlé par ce qu’il avait cru être la réalité et ce qu’il découvrait comme la vérité, Bucky n’avait pas encore touché à son plat posé sur la table basse de son salon. Non pas qu’elle lui avait coupé l’appétit (il avait même toujours faim mais ce sentiment n’était plus prioritaire dans son esprit), encore moins qu’il était en colère après elle car il parvenait presque à comprendre cette curiosité de faire enceinte, mais plutôt qu’il était subjugué par ses capacités hors du commun. La mutation… Il fallait vraiment qu’il en apprenne plus à ce sujet, même s’il avait déjà vu à l’oeuvre des optimisés comme la Sorcière Rouge et qu’il n’était pas tout à fait étranger à ces derniers, surtout depuis le Jour des Héros. Attrapant finalement sa boisson gazeuse pour en boire une gorgée afin de soulager la gorge sèche, il avait légèrement haussé ses sourcils avant de se tourner vers Raven, lui demandant alors avec un vif intérêt couplé par une inquiétude sincère :
« Mais ça n’a rien fait à tes bébés, au moins ?! »
Il avait bien du mal à imaginer les effets sur ces deux petits êtres qui grandissaient dans le ventre de son amie mais nul reproche ne gémissait dans sa voix, un sourire chaleureux avait même bordé ses lèvres… Jusqu’à ce qu’elle lui demande de lui raconter son parcours depuis leur séparation, au milieu des années 70. Raclant discrètement sa gorge tout en reposant son verre face à lui, il avait légèrement balancé son menton sur la gorge tout en perdant son sourire, ses dents venant s’attaquer au coeur de sa lèvre avant qu’il ne se décide à rompre le silence qu’il avait lui-même instaurer, sans oser la regarder encore.
« Ce que je vais te raconter ne va pas te plaire, Raven »
Commença-t-il à dire en couvrant inconsciemment sa main métallique par sa main humaine, comme pour cacher les méfaits qu’il avait produit avec la première.
« Ce que j’ai fait après t’avoir quittée… Ils m’ont rattrapé. Ceux qui me poursuivaient, tu te rappelles ? Ils m’ont ramené dans leurs laboratoires, ils ont fait de nouvelles expériences sur moi, ils m’ont… Forcé à faire des choses que je ne voulais pas faire. J’ai traqué et j’ai tué beaucoup de gens pour eux, parce qu’il me lavait le cerveau, il me conditionnait à être un tueur. Heureusement, quelqu’un m’a sauvé. Un ancien ami. Et j’ai pu me défaire de leur emprise grâce à lui, grâce aux Avengers mais aussi grâce au roi du Wakanda, T’Challa. »
Bucky avait conscience que tout ceci faisait déjà un sacré paquet d’informations à emmagasiner, et pourtant, il avait largement raccourci et résumé son histoire, sans nommer Steve. C’était encore trop douloureux, peut-être. Ou peut-être voulait-il garder ceci pour lui, après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble. Toujours est-il qu’il avait haussé ses épaules après ce récit, se laissant retomber sur le canapé en hochant son visage de gauche à droite quand elle lui proposa de picorer dans son plat de lasagnes. Lui répondant par la négative grâce à un simple geste de la main, il avait ensuite croisé ses bras contre son torse avant de l’écouter parler attentivement de son propre parcours… Tous deux n’avaient pas eu une vie facile, mais peut-être que leurs retrouvailles étaient le signe que des temps de paix s’annonçaient enfin.
« J’ai disparu pendant 5 ans aussi. J’étais au Wakanda pour la bataille contre Thanos quand cela s’est produit. Puis je suis revenu pour le combattre à nouveau… Depuis, je fais partie des Avengers. »
C’est sans fierté qu’il avait annoncé son appartenance au groupe de Super-Héros adulés et acclamés par (presque) tous, car il ne pensait pas avoir sa place auprès d’eux… Encore moins avec tout ce qu’il venait de révéler à Raven. Raclant discrètement sa gorge tout en lui offrant un sourire de circonstance, avant de revenir sur un sujet plus joyeux, du moins le pensait-il :
« Bon et ces deux petites merveilles dans ton ventre, alors ! Raconte-moi tout. »
(c) DΛNDELION
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Manquant d’avaler de travers, je me demandais si mes mutations pouvaient affecter les enfants que je portais en moi. Comment n’avais-je jamais pu me poser la question ? Que je pouvais être stupide ! C’était une question tout à fait pertinente et il allait falloir que je trouve une réponse très rapidement. Si pour le moment, cela ne me posais pas trop de soucis … Plus j’allais prendre du ventre, plus ils allaient grandir plus il y aurait un risque non ? La panique se lut dans mon regard, pensant à il y a quelques jours où j’avais muté sous la forme d’une souris. C’était beaucoup trop petit ! Comment … Qu’est ce que j’avais fait ?! Les avais-je tués ?! Non. J’avais vomi les jours suivants. Ils devaient être en vie. Il fallait qu’ils le soient ! Tout serait plus simple si … si … non je ne pouvais pas penser à cela. Ma tête se secouant de gauche à droite, comme pour affirmer la négative et me sortir de mes pensées, je murmurais un petit :
-Non, ne t’inquiète pas.
Bien que je ne sois pas totalement sûre à 100% de ma propre réponse. Continuant de manger tout en t’écoutant sans poser des questions, frites après frites je ne portais absolument aucun jugement sur ton histoire et tes actes passés. Tu n’étais pas toi-même sous l’influence horrible d’une organisation inconnue. Tu ne pouvais pas t’en vouloir pour les crimes et les actes que tu avais commis. Mais c’était beaucoup plus facile à accepter pour un autre que pour soi-même. J’étais très à même de comprendre. Quand je voyais mon état après seulement un mois à peine de méfaits… Je n’osais imaginer pendant des années et des années, le sang sur tes mains.
-Heureusement tu es de nouveau toi-même. C’est tout ce qui compte, après tant de souffrances, tu as bien le droit à un peu de repos…
Cherchant ta main robotique de la mienne je vins nouer mes doigts avec les tiens, comme pour te montrer que je n’avais pas peur de qui tu étais ou de celui que tu avais été. Le regard franc, sincère, je n’exprimais que toute l’affection que j’avais pour toi. Même si nous n’avions pas passé longtemps ensemble notre lien était fort et intact. Comme dans cette cabine au fin fond de l’Orient Express.
-Les Avengers ? Oh …
Contrairement à ce que tu pouvais attendre d’une fille découvrant que l’homme avec qui elle mangeait faisait partie des Avengers je n’étais pas du tout en mode adolescente excitée. C’était fini tout cela. J’étais une femme adulte et mes récentes aventures avec certains de leurs membres m’avaient quelque peu refroidis… Notamment pour ne pas la nommer : Wanda Maximoff.
Regardant ailleurs un court instant la question des jumeaux arriva rapidement à nouveau sur le tapis. Vraiment genée par ce que j’allais devoir te raconter, mais sachant que je pouvais te faire confiance, je vérifiais d’un rapide coup d’œil que tu avais fini de manger.
-C’est … pas vraiment réjouissant…
Je me rapprochais de toi pour venir me blottir dans tes bras te forçant un peu à t’allonger me lovant contre toi, préférant me blottir dans tes bras pour ne pas avoir à affronter ton regard et raconter les évènements en espérant être moins secouée par les émotions.
-Je… C’est un accident. Je sais que je suis enceinte depuis une semaine environ… Tu as dû remarquer que je n’arrive pas vraiment à te dire de combien je suis enceinte car … j’ai un léger soucis concernant la paternité…
Je marquais une petite pause, n’osant imaginer ce à quoi tu pouvais penser en ce moment. Mais maintenant que j’étais partie. Il fallait que je continue mon histoire.
-Le 6 mai, une de mes amies, une Avengers, elle aussi, Wanda Maximoff s’est invitée dans l’école pour mutants ou je travaille et … elle … a utilisé ces pouvoirs sur moi. Je n’étais plus la même, je n’avais plus aucuns sentiments d’amour pour qui que ce soit. Aucune pitié. Je ne cherchais qu’à faire le mal. J’ai fait des choses horribles à mes amis. Et .. pendant cette période …
Je pris ton bras pour le passer autour de moi comme si je sentais que tu n’osais pas. Laissant retomber ta main sur mon ventre je continuais mon histoire en fermant les yeux.
-J’ai revu le premier homme que j’ai connu dans ma vie, Erik et .. Disons qu’on a fortement célébré nos retrouvailles… Sauf que … J’étais plus ou moins avec quelqu’un. Disons que je fréquentais quelqu’un qui s’appelait Quill… Je te donne les prénoms pour que ça soit plus simple… Enfin. Mes proches ont réussi à me libérer de l’emprise de la sorcière rouge, et je … enfin je ne vais pas te faire un dessin mais quand je suis redevenue moi-même j’ai retrouvé Quill qui avait disparu depuis deux mois, et .. enfin voilà. C’est quelques semaines plus tard que j’ai découvert que j’étais enceinte….
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
L’espace d’un instant, Bucky avait presque regretté d’avoir osé poser cette question épineuse… Visiblement, Raven elle-même n’y avait point songé, et il avait vu l’affolement traverser ses yeux comme un éclair foudroyant. C’était malin, maintenant, elle allait être angoissée par sa faute… Pressant ses lèvres l’une contre l’autre en cherchant quoi dire pour la rassurer, quand bien même il n’était pas lui-même sûr des arguments qu’il pourrait apporter tant il était un ignare sur le sujet, mais elle l’avait devancé. Lui assurant, par la négative, qu’aucun mal n’avait été fait aux enfants qu’elle portait, Bucky avait été témoin de l’incertitude régnant sur ses traits, mais c’était bien gardé de le faire remarquer à la principale intéressée.
« Je ne m’inquiète pas, je suis sûre qu’ils vont bien. »
C’était un peu risible car il venait tout juste de lui poser une question soupçonnant l’inverse mais, au moins, lavait essayé de la rassurer après avoir provoqué son inquiétude. La conversation dévia ensuite sur sa propre histoire, qui n’était pas glorieuse mais qu’il ne pouvait lui cacher. Certaines détails furent passés sous silence, plus par volonté d’écourter ce récit douloureux plutôt que par volonté de lui dissimuler certaines choses. Il n’avait rien à lui cacher. Il savait qu’il pouvait lui faire pleinement confiance, comme il en avait été le cas dans les années 70. Et comme à cette époque là, Raven fit preuve envers lui d’une empathie et d’une douceur sans égale. Heureusement qu’elle savait l’écouter sans le juger, sans lui donner l’impression d’être un monstre. Et pourtant, il savait qu’il en était un.
Lui adressant un léger sourire emplit de gratitude, Bucky s’était senti soulagé de lui avoir confié ces pans de son passé, qu’il gardait le plus souvent enfouis. S’enfonçant dans son vieux canapé en cuir élimé, il avait attrapé son hamburger pour l’attaquer sans plus attendre, piochant de temps en temps dans ses frites tandis qu’il lui expliquait appartenir aux Avengers ; elle ne s’en était pas extasiée et tant mieux, il ne méritait aucune félicitations à ce sujet.
« Les Avengers, oui. Longue histoire. »
Histoire qu’il n’avait pas envie de conter, d’ailleurs, et il n’en fut point contraint car ce fut au tour de Raven de raconter comment la vie l’avait conduite à attendre deux enfants… Mais ses premiers mots le firent rapidement déchanté. Pas vraiment réjouissant ? Reposant son assiette sur la table basse, il avait brièvement passé la pointe de sa langue sur ses lèvres avant de l’accueillir dans ses bras, songeant qu’elle avait peut-être besoin de réconfort avant de délivrer la vérité. L’entourant alors de ses bras, il avait pris soin de déposer sa main robotique contre le tissu de son t-shirt pour ne pas lui donner froid, tandis qu’elle relatait les évènements de sa grossesse...
Lorsqu’il entendit le prénom de Wanda, il lui fut grandement difficile de rester de marbre. Wanda. Encore et toujours. Ainsi, même Raven avait été victime de son double maléfique… Malheureusement ou heureusement pour elle ? Maintenant elle allait avoir deux enfants et, d’après lui, cela ne pouvait point être une mauvaise chose. Désireux de la rassurer, Bucky avait remonté l’une de ses mains contre ses cheveux blonds pour jouer distraitement avec ses mèches, attendant quelques secondes avant de parler, afin de choisir ses mots avec grand soin :
« C’est une situation compliquée… En effet. Mais tu n’as rien fait de mal, Raven. Tu n’étais pas toi-même alors tu n’as aucune raison de t’en vouloir. »
Marquant une légère pause dans son récit, signe d’une hésitation délicate, il reprit néanmoins :
« Tu es tout de même heureuse d’avoir ces enfants ? »
(c) DΛNDELION
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
--Tu me raconteras une autre fois pour les Avengers ? J’aurai deux trois petites questions à te poser sur le sujet mais … C’est déjà bien assez pour aujourd’hui non ? Et quelles excuses aurais-je sinon pour venir te voir ?
Confortablement installée dans tes bras, contre toi et sur ce canapé qui oui au final n’était pas si mauvais que cela, je pliais un peu mes jambes contre moi, mes deux pieds nus enfouis sous un coussin. Après de longues minutes à te confesser mon histoire avec Wanda, Erik et Peter, je demeurais sans rien dire, le silence s’étant installé entre nous deux. De là où je me trouvais je ne pouvais pas voir ta tête mais je me doutais que tu devais être dégouté par ma personne. Déglutissant avec difficulté m’apprêtant à me lever et à fuir l’appartement en larmes, une de tes mains vint jouer avec mes mèches de cheveux, comme tu le faisais à l’époque. Puis, enfin tu repris la parole, alors que de mon côté, j’avais les larmes aux yeux d’avoir réussi à te dire tout cela.
-Plus facile à dire qu’à faire malheureusement …
Murmurais-je d’une voix blanche alors que j’enfouissais mon visage contre ton cou, respirant ton odeur profondément comme si elle avait le don d’apaiser un peu la noirceur de mes émotions. Déposant un chaste baiser dans ton cou comme pour te remercier de ta gentillesse et de ta bienveillance envers moi je murmurais cette fois ci avec une fois très douce.
-Tu n’étais pas toi-même, non plus, alors tu n’as aucune raison de t’en vouloir.
Réutilisant tes propres mots pour ton histoire personnelle. Celle que tu venais de me confier dans les grandes lignes. Nous étions tous les deux comme fêlés par notre passé, même si nos deux situations n’étaient pas forcément sur le même plan.
-Je …
Inspirant profondément, j’expulsais l’air par la bouche ne sachant pas vraiment quoi te répondre. Devais-je être honnête et te dire tout ce qui m’avait réellement traversé l’esprit ? Oui. C’était difficile à dire et surtout à comprendre mais tu étais une oreille attentive et compréhensive.
-J’ai pensé à ne pas les garder. A cause de cette situation compliquée, de cette histoire de paternité et surtout … Je ne sais pas si je serai une bonne mère… Mais … Après je me suis dis que … C’est la première fois de toute ma vie que je tombe enceinte. Je pensais être stérile. Et au final … Il s’est avéré que non. Alors que dois-je faire ? Effacer ce .. Presque miracle insoupçonné ? Ou non ?
Posant ma main sur mon ventre je la glissais sous mon tee-shirt pour venir poser cette dernière sur le petit renflement de mon ventre le caressant du but des doigts comme si j’avais peur e leur faire mal ou quelque chose du genre. Surtout depuis que tu m’avais interrogé sur le fait de faire souffrir les bébés en mutant encore et encore.
-J’ai pris la décision de les garder mais je sais bien que cela va être très très dur et pour longtemps … Mais je ferais tout ce que je peux pour être une bonne mère. Et si je n’y arrive pas je suis sûre que quelqu’un les aimera et saura bien s’en occuper.
Les confier à quelqu’un capable de les élever, et de les aimer, plutôt que moi leur future mère, handicapée des sentiments, inapte à élever un enfant, alors deux …
-J’espère juste ... que.... tout ira bien pour eux …
Avouais-je toujours en caressant doucement mon ventre, fermant les yeux à nouveau plusieurs fois de suite comme si le poids de toutes mes révélations m’avait complétement épuisée ma voix de plus en plus trainante.
Et c’est ainsi que je m’endormis dans tes bras, sur cette confession, lovée contre toi, en sécurité.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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« Allez, après on dit que les hommes ne sont pas gentleman… »
