Entre les murs blancs immaculés d’un hôpital du Queens, où se côtoient des affiches de prévention contre les maladies infectieuses et les gestes de premiers secours, un silence pesant règne : personne n’ose véritablement parler, pas même ceux qui échangent des regards discrets depuis quelques minutes déjà. Dans la salle d’attente d’un cardiologue, tous les patients savent pourquoi les autres sont là : ils sont malades du cœur, c’est évident, quoi d’autre ? Personne ne cherche à savoir si le voisin de droite à un souffle au cœur ou une valve qui fuit, tout ce qui compte, c’est de passer à la bonne heure. Dans la salle d’attente d’un psychiatre, c’est légèrement différent. Dépression ? Schizophrénie ? Bipolarité ? Personnalité Borderline ? Troubles psychotiques ? Stress post-traumatique ? Les déclinaisons sont bien trop nombreuses pour être devinées d’un seul coup d’oeil, mais certains essaient tout de même, fort d’un instinct qu’ils pensent invincible. Cramponné à sa chaise inconfortable, Bucky observe clandestinement les personnes autour de lui en raclant discrètement sa gorge, minutieux dans sa contemplation. Déformation professionnelle, il tente de discerner ce que l’oeil ne peut voir pour faire passer le temps… Mais il finit par perdre patience. Est-il là depuis longtemps ? Il a l’impression que des heures se sont écroulées depuis qu’il a foulé le sol brillant de cette salle d’attente.
« Je suis désolée, messieurs, dames, le docteur Garner a une bonne heure de retard… »
Le mot « patient » n’aura donc jamais mieux porté son nom. Les plus polis acquiescent en souriant faussement, prétendant que cela n’est nullement important, qu’ils comprennent et qu’ils vont attendre… Attendre. Voilà un mot bien douloureux pour Bucky. Il ne compte pas attendre une heure que le siège en face du docteur Garner se libère : heureux soit le patient après lui, il laisse sa place ! Pressant ses lèvres l’une contre l’autre, il se lève en rajustant sa casquette sur son crâne, sous les regards insistants des autres patients, peut-être légèrement envieux. Tant pis pour cette semaine, ce n’est pas faute d’avoir fait preuve de bonne volonté pour suivre cette foutue thérapie. Claquant sa langue contre son palais, le Soldat de l’Hiver s’extirpe du long couloir aux fenêtres comblées de barreaux épais —pour les plus téméraires des patients vraiment désespérés, avant de rejoindre le grand hall de l’hôpital, à présent bondé.
Soupirant, Bucky décide de s’éloigner à grand pas pour rejoindre la deuxième sortie de l’hôpital, située de l’autre côté du bâtiment, non sans se perdre dans les couloirs de celui-ci. Légèrement contrarié, il remue sa main gantée qui couvre le metal de ses doigts tout en marchant, se décidant à pousser une porte au hasard en espérant tomber sur quelqu’un du personnel pouvant lui indiquer le chemin : s’attendant à tomber sur un secrétariat quelconque, il fut surpris de découvrir une pièce confortablement garnie de coussins moelleux et de tapis épais, agréable par l’ouverture de ses fenêtres donnant directement sur les arbres du grand jardin, et dont les murs tapissés de beige et de marron donnaient l’impression d’être dans une chambre de maison.
Levant son menton vers l’infirmière qui s’était présenté à lui, Bucky avait légèrement froncé ses sourcils sans rien dire, si ce n’est un médiocre « hein ? » s’étant extirpé ses lèvres par inadvertance. N’ayant même pas le temps de lui répondre, l’infirmière en blouse rose avait repris :
« Je crois que votre dame est là-bas, elle vous attend. »
Dit-elle en pointant, avec son stylo, une jolie blonde assise un peu plus loin. Si le quiproquo était grand, la découverte qu’il venait de faire l’était davantage : Raven. C’était elle. Il en était sûr. Il pourrait la reconnaître entre mille mais… Comment ?! Elle avait le même visage que lorsqu’ils s’étaient rencontrés durant cette nuit d’hiver, dans les années 70…
Comment pouvait-elle être là ?
Le caractère fertile de son ventre rond lui échappant totalement, Bucky s’était approché de Raven sans la quitter du regard, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine. Une fois à sa hauteur, il s’était agenouillé à ses côtés tout en lui disant, d’une voix tendue par l’émotion :
« Ne me dis pas qu’on va aller dans les cuisines de l’hôpital pour leur voler de la mousse au chocolat, cette fois… »
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« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
Il m’était impossible de dire depuis combien de temps j’avais appris la nouvelle de ma grossesse, et encore moins depuis combien de temps j’étais enceinte. Mais c’était indéniable : je portais la vie. Jean était une source sure et tous les symptômes que je présentais depuis mon retour prenaient enfin un sens. Ce n’était pas juste du stress post traumatique combiné à de la torture personnelle mentale. Non, tout simplement les premiers signes de ma grossesse. Après de très très nombreuses heures à consulter des sites en ligne concernant les tests de paternité, l’accouchement, les grossesses gémellaires et la grossesse en général un seul choix s’était offert à moi. Il fallait que je mène l’enquête sur place. Hors de question d’aller à l’hôpital où travaillait la dulcinée de mon frère. Non … J’allais me rendre dans un hôpital du Queens où je ne croiserai personne que je ne connaitrais.
Plusieurs jours de suite j’avais infiltré les lieux sous différentes formes trainant conjointement dans la maternité, en salle d’accouchement, seigneur dieu quelle horreur, puis j’étais finalement tombée sur des cours de préparation à l’accouchement. Si certes toutes les mères participantes étaient en couple pour venir, ce n’était pas mon cas.
Ma décision avait donc été prise, je muterai pour paraitre à un état beaucoup plus avancé de ma grossesse et je viendrais faire un cours juste pour satisfaire ma propre curiosité. Longuement j’avais hésité à venir ce jour-là, mais j’avais finalement poussé la porte avec un beau ventre de ce que j’estimais être plus ou moins exact pour des jumeaux de 7 mois. Enorme mais pas encore à ne plus pouvoir lacer mes chaussures non ? Enfin… J’avais essayé dans la salle d’attente mais ce gros ventre m’empêchait de bouger comme je le voulais. Discrètement, en cachant ma basket défaite derrière l’autre j’avais muté pour refaire le lacet en toute tranquillité. Je n’avais pas d'homme ultra heureux de devenir papa pour prendre soin de moi à mes côtés. Dans cette histoire, j’étais seule… Pour le moment. La seule personne au courant de ma … situation était Jean mais je savais que je pouvais compter sur elle pour garder le secret jusque dans la tombe.
Perdue dans un air de dégout et de peur face à une affiche présentant les différentes étapes de dilatation du col de l’utérus, une présence, très proche de moi me fit tirer le regard de la contemplation inquiétante sur laquelle je m'étais penchée. Tournant la tête vers la voix qui sembla s’adresser à moi, ma bouche s’ouvrit avec un petit « o » de surprise.
-James ?
Ce n’était pas possible. Tu devais être mort. Trop d’année presque 50 c’était impossible. Tu étais différent, les cheveux coupés courts, le visage moins triste et abimé par la culpabilité et l’angoisse. Cependant tes paroles ne laissaient absolument aucun doute quant à ton identité. Levant un bras avec douceur pour poser une main un peu fraiche sur ton visage pour en faire les contours en silence du bout des doigts, des larmes de joie coulèrent sur mes joues. A l’instant même où je compris qui tu étais bien le même que dans mes souvenirs je chassais une larme coulant à mes yeux alors que je pivotais pour me laisser un peu pour venir poser mon front contre le tient, pour profiter de ce moment, rare, unique, précieux, celui de retrouver un ami que l’on croyait mort et enterré depuis des décennies.
-Si tu savais comme je suis heureuse de te revoir …
Je ne pouvais expliquer le fait que tu paraisses presque toujours aussi jeune, et la même chose pour moi, je voulais juste vivre le moment présent. Les yeux clos, ma main posée sur ton visage vint s’échouer sur ton épaule agrippant ton haut de peur que tu ne disparaisses à nouveau, comme sur le quai de cette gare où nous nous étions dit adieu. Au final tu avais raison, ce n’était qu’un aurevoir. Alors que je m’apprêtais à te poser la question de ta présence sur les lieux, une infirmière toute de rose vêtue, se racla la gorge avec un air tout de même guilleret au visage.
-Il ne manquait plus que nos nouveaux venus, vous êtes adorables. Vos enfants seront absolument ravissants. Venez le cours va bientôt commencer vous pouvez aller vous installer dans la salle.
La guillerette fit quelques pas vers nous et posa respectivement une main sur mon dos et sur le tien avant d’ajouter.
-Première fois pour tous les deux ? C’est bien que le papa soit venu.
Secouant négativement la tête assez rapidement je posais le regard vers toi vraiment gênée par la situation, qui selon notre infirmière ne devait pas attendre.
-Ce n’est pas ce que vo…. -Allez Allez zou les amoureux ! Ou les bonnes places vont partir ! me coupa t’elle.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Fit-elle dans un souffle presque éteint, ravivant un certain sourire aux lèvres du Soldat de l’Hiver. Même sa voix n’avait pas changé. Elle était toujours la même, toujours aussi belle, bien que l’éclat terne de ses yeux traduisaient une tristesse muette, dont il n’osait parler encore. Cette mélancolie était-elle le fruit de son ventre arrondi ? Il espérait grandement que non, mais ne s’estimait point apte à s’immiscer dans ce pan si intime de sa vie privée. Pour l’heure, elle avait guidé ses mains douces jusqu’à son visage, et il avait apposé sa paume gauche sur l’une de ses mains ; se souvenait-elle, que derrière le cuir noir recouvrant ses doigts, se cachent une peau métallique ?
Des larmes coulèrent le long de ses joues pâles, affront fait à la beauté de ses traits qui ne devaient accueillir que la joie, et c’est pourquoi il avait pris soin d’effacer ces traces humides sur les joues de Raven, à l’aide de sa main libre. Ils s’enlacèrent ensuite en soupirant de soulagement, laissant leurs coeurs s’émouvoir de ce moment béni : après tout ce temps, après la souffrance, après l’ennui, après l’absence, après les épreuves, ils se retrouvaient sans même avoir osé espérer se revoir un jour. Et pourtant.
« Et moi donc… J’ai souvent pensé à toi, tu sais ? Je suis heureux de te revoir enfin… Tu te rappelles, je te l’avais dit… Ce n’était qu’un au revoir… »
Comme d’un élan désespéré de ne pas le voir disparaitre à nouveau, comme il fit lors de cette journée d’hiver sur un quai égaré, au milieu de la neige et des arbres, il l’avait quittée dans un train qui s’était éloigné, l’emportant loin de lui et du danger qui courrait à ses trousses. Comment avait-elle pu parcourir plus de cinquante ans sans vieillir ? La réponse lui importait peu. Raven était là, c’est tout ce qui comptait.
Mais leurs retrouvailles bienheureuses, qui les avaient quelque peu isolés du reste du monde, furent interrompues par la voix joviale d’une infirmière les prenant pour un couple ! Complimentant leurs futurs enfants et le fait que le père soit présent —cette réflexion avait largement surpris Bucky, plus que tout le reste d’ailleurs, car il ne trouvait pas que cela méritait des éloges car c’était bien normal, la jeune femme ne leur avait même pas laissé le temps de rétablir la vérité.
Il fallait reconnaître que la situation prêtait à confusion mais, au final, cela avait davantage amusé Bucky ; un léger sourire amusé aux lèvres, il avait levé un regard espiègle vers la jeune infirmière tout en disant, d’une voix claire :
« Merci, j’espère que nos enfants auront les yeux de ma magnifique femme ! Allez, tu viens mon ange ? Il ne faudrait pas qu’on nous vole les meilleures place, tu as entendu l'infirmière ! »
Glissant un bras sous les épaules de Raven, Bucky l’avait aidée à se relever tout en lui adressant un sourire complice, espérant ainsi qu’elle rentre dans ce petit jeu de comédie, et qu’elle retrouve le sourire…
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Mais qu’était-il en train de se passer ? L’infirmière pensait que James était le père ? Seigneur … Et cet imbécile jouait le rôle ! La surprise pu se lire sur mon visage quand tu enchainas entre « magnifique femme et mon ange ». Trop perturbée pour protester, car visiblement tu étais de mèche avec la femme vêtue de rose, je clignais des yeux plusieurs fois puis devant ton sourire visiblement charmé par l’idée de te faire passer pour le père de mes enfants, je me laissais entrainer dans la situation. Evidemment cela faisait sourire mais connaissant le léger souci concernant la paternité des deux fœtus qui grandissaient en moi, c’était tout de suite beaucoup plus compliqué que cela.
-Vous m’aviez dit que le père était indisponible. Je suis ravie de voir qu’il a pu se libérer. Monsieur vous avez bien fait c’est très important de se sentir soutenue dans les moments comme cela. D’autant plus avec des jumeaux ! Je l’ai tout de suite vu quand votre femme est arrivée. 30 ans de métier cela ne trompe pas !
Ajouta l’infirmière qui était en réalité une sagefemme, en tapotant son nez à l’aide d’un petit crayon qu’elle avait toujours dans la poche de sa blouse.
-Je vais vous faire des badges cela sera plus simple pour les autres parents. Quels prénoms dois-je écrire ?
Abandonnant ma mine plus que perturbée par la situation, je finissais par rentrer dans le jeu, après tout, rire et partager ce moment avec toi … Il fallait que j’en profite. Je n’avais pas beaucoup eut l’occasion de me réjouir de cette fichue grossesse depuis que j’étais au courant.
-James pour Monsieur, et Raven pour moi.
Ajoutais-je alors que la sage-femme inscrivait à toute vitesse nos noms sur des papiers autocollants avant de me tendre les deux étiquettes pour que je puisse les mettre au bon endroit.
-C’est parfait ! Ne vous installez pas derrière la maman qui porte un tee-shirt rouge, ni derrière celle qui porte une robe. Elles… disons qu’elles ne contrôlent plus leurs sphincters et l’odeur peut-être assez dérangeante.
Très étonnée de la révélation de l’infirmière elle s’empressa d’ajouter.
-Mais c’est tout à fait normal à ce stade de la grossesse ! Ne vous inquiétez pas si cela vous arrive ! -Cela n’arrivera pas.
Répondis-je alors que je venais coller ton étiquette prénom sur le haut de ton pectoral en tapotant légèrement dessus pour que cela colle mieux. Elle nous abandonna dans un petit rire qui signifiait clairement « Tu verras ma grande ».
Mortifiée, une fois seuls, je levais la tête vers toi un air vraiment désolée au visage.
-Je suis désolée James, tu peux partir ne t’inquiète pas. Laisse moi juste savoir comment je peux te retrouver. Tu n’es pas obligé de … rester.
Ajoutais-je alors que j’observais finalement les couples déjà présents. Tous à deux. Deux femmes ou un homme et une femme, mais peut importait, l’amour et le bonheur d’avoir un enfant se lisait dans leurs regards.
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Loin de s’offusquer de la terrible mascarade qui se jouait sous ses yeux, la belle blonde au ventre arrondi comme un ballon fertile était apparue comme légitimement surprise, mais point agacée de la situation : après l’avoir toisé avec un air d’incompréhension, Raven avait fini par laisser échapper un petit rire cristallin, qui avait fait rougir le coeur du Soldat de l’Hiver. Enfin, elle riait de nouveau ! Il y avait si longtemps qu’il ne l’avait pas entendu rire… Mais il ne l’avait pas oublié, ce rire. Et il préférait la voir ainsi, joueuse et souriante comme autrefois, plutôt que rongée par quelques tourments dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Et il fallait bien le comprendre ! Pour lui, le problème de paternité des enfants de Raven n’existait pas : il songeait seulement que son époux —ou du moins son compagnon, était particulièrement occupé et n’avait pu se libérer pour assister à cette séance, alors il n’y avait aucun mal à ce qu’il usurpe son rôle durant quelques instants, afin que son amie ne se retrouve pas seule au milieu des couples amoureux et dégoulinants de mièvrerie.
« Des jumeaux ?! »
Répéta-t-il d’un air véritablement surpris, avec toute la panoplie expressive de celui qui vient tout juste de l’apprendre : yeux écarquillés, sourcils haussés et grand sourire aux lèvres, il avait réalisé son erreur lorsque la jolie infirmière avait froncé les yeux en le regardant avec effarement, avant qu’il ne se reprenne. Se mettant alors à rire pour désamorcer le potentiel malaise, il avait lancé un léger coup de menton taquin en direction de l’inconnu, enlaçant alors Raven par les épaules tout en disant :
« Je plaisante, bien évidemment ! Nous sommes ravis d’avoir des jumeaux, n’est-ce pas mon ange ? »
L’ange, loin de se douter que son acolyte du jour ne désirait plus être nommé par son ancien nom, l’avait énoncé avec une voix déterminée pour qu’on lui assigne le badge portant le seul prénom qu’elle connaissait de lui : James. Perdant brièvement son sourire, Bucky ne s’était nullement opposé à la main venue appliquée ce badge contre son torse, se disant que son amie valait bien d’être nommé ainsi. James. C’était une autre époque. Une autre vie. Même ce prénom lui paraissait appartenir à un autre mais, dans la bouche de Raven, cela le gênait un peu moins.
« C’est Bucky, maintenant… Plus personne ne m’appelle James, mais ce n’est pas grave. »
L’avait-il rassurée en lui accordant un sourire sincèrement suave, tandis que l’infirmière en blouse rose faisait un commentaire plutôt intéressant sur le sphincter des femmes enceintes… Dire qu’il avait vécu presque cent ans sans jamais avoir vent de cette information ! Les mains le long du corps, il avait regardé Raven d’un air amusé tout en réprimant son sourire malicieux, ne voulant pas enfoncer le couteau dans la plaie. Le rire de l’infirmière avait été suffisamment explicite : elle y passerait qu’elle le veuille ou non.
Mais cet élan joyeux —pas pour tout le monde du moins, fut très vite remplacé par le visage navré de la belle blonde, qui l’autorisait à quitter les lieux s’il le désirait. Une douce expression ornant les traits de son visage, Bucky avait glissé ses deux mains de chaque côté des épaules de Raven, l’étreignant ainsi avec tendresse tout en lui disant, d’une voix discrète :
« Je ne me sens pas obligé de rester, j’en ai envie. Je reste avec toi si tu le veux bien... Je ne vais quand même pas te laisser toute seule au milieu de tous ces sphincters sauvages ! »
Espérant ainsi la faire sourire pour alléger la tristesse évidente qui teintait son regard, mais qu’il ne questionnait pas encore car ce n’était ni le lieu ni le moment, l’homme au bras métallique dissimulé sous sa manche avait repris, toujours souriant :
« Tu viens avec moi ? »
Faisant un pas vers la salle où le cours allait se dérouler, Bucky lui avait tendrement tendu l’une de ses mains, l’invitant alors à le suivre.
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Que c’était agréable de ne pas avoir à cacher mon état. Certes c’était ma mutation qui me permettait d’avoir ce gros ventre mais avec toi je me sentais libre. Comme lorsque nous nous étions rencontrés il y a de cela cinquante ans. Des choses s’en étaient passées depuis ce moment, mais je retrouvais toujours ce lien entre nous. Même si nous n’avions passé que quelques jours ensemble, une forte connexion s’était installée entre nous et visiblement elle ne souffrait absolument pas des affres du temps. C’était comme si nous nous étions séparés hier et j’appréciais cette simplicité de notre relation.
Je me laissais donc conduire en direction de la salle, tes mains sur mon corps ne me dérangeant absolument pas même si je fus prise d’une fausse quinte de toux quand tu semblas surpris par ma grossesse gémellaire. Mais, ni une ni deux, tu avais su faire volteface et tourner cela à de l’humour, bien que les yeux inquisiteurs de la sage-femme se soient plissés un court instant. En réponse à ta question j’avais hoché grandement la tête avec un doux sourire au visage, caressant mon ventre comme j’avais pu le voir faire les mères lors de mes différentes infiltrations ces derniers jours.
- Absolument chaton.
Tant qu’à faire autant jouer le jeu et se donner pleine et entière bien que l’épisode des flatulences sauvages provoque en moi un petit éclat de rire, franc et honnête. Qu’est ce que tu m’avais manqué.
Ta réflexion sur ton prénom me fit tiquer un court instant mais j’hochais la tête positivement intégrant la remarque. Plus de James. Peut-être avais-tu finalement retrouvé l’entièreté de tes souvenirs et que ce nom « James » que tu m’avais dit porter n’était qu’une invention de l’époque.
- Pardonne moi … mon amour ?
Allons-y gaiement pour les petits surnoms en sucre et tout miel qu’en temps normal je n’employais absolument pas. Lovée dans tes bras un court instant comme si j’essayais de trouver un peu de courage, j’inspirais puissamment ton odeur, comme si cette dernière était le petit shot dont j’avais besoin. Te relâchant enfin alors que j’entendais d’autres couples murmurer « Et pourquoi moi tu ne me fais pas des câlins comme ça hein ? » La langue passée sur mes lèvres comme si j’hésitais je finis par tendre la main vers celle que tu me proposais pour te suivre vers deux tapis de yoga installés à l’avant dernier rang de la salle d’une petite douzaine de couple pouvant s’installer, bien que seuls 8 étaient arrivés pour le moment.
-Asseyez vos pour le moment nous allons commencer dans quelques minutes, nous indiqua la sage-femme avec un sourire aux lèvres.
Arrivant sur le tapis, je m’assis d’une façon loin d’être élégante à cause de mon ventre, et je commençais à essayer de me trouver une position acceptable pour le commun des mortels pour retirer mes chaussures. Quelle bêtise de ne pas avoir choisis des choses plus simples. Les petites sneakers pastel ce n’était vraiment pas le bon choix.
-Chat, tu m’aides ? S'il te plait Bucky chéri ...
Demandais-je en battant des cils comme une jeune amoureuse, écervelée de mon point de vue, mais qui visiblement donnait plutôt bien le change au vu des commentaires que je percevais partiellement. Un sourire plus que malicieux s’afficha sur mon visage alors que je posais ma jambe dans ta direction. Peu habituée au surnom de ce genre, j’avais un peu de mal à en trouver d’autres mais je n’allais pas tarder à être plus à l’aise. Enfin, les séries et films à l’eau de rose regardé avec Jean par exemple allait me servir.
Entre temps la salle s’était bien remplie et notre sage-femme du jour annonça :
-Nous allons commencer. Mesdames, placez-vous en tailleur si possible avec les non-enceintes, derrière les jambes écartées. Messieurs Dames, posez vos mains sur les ventres rebondis et connectez vous à votre enfant. Ou vos enfants, ajouta t’elle avec un petit clin d’œil dans notre direction tout en faisant résonner son bol tibétain dans la pièce.
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Bien qu’un instant méfiante devant la surprise illégitime de celui qui se faisait passer pour le futur père, la sage-femme en blouse rose avait finalement haussé ses sourcils en secouant légèrement son menton de gauche à droite, ayant l’air de penser qu’il avait un humour pour le moins douteux : plissant légèrement ses lèvres dans un sourire désolé en direction de la future mère, elle s’était par la suite échappée pour les laisser entre eux, lui laissant alors le loisir de réfléchir brièvement à la situation. Ainsi donc, Raven attendait des jumeaux… Avoir un enfant lui paraissait être une aventure à la fois périlleuse et merveilleuse, encore plus pour une jeune femme n’ayant pas d’épaule sur laquelle se reposer, mais alors avec deux bébés à venir… Il espérait seulement que Raven soit accompagnée, que le père de ces deux petites merveilles soit présent pour eux, même si le contraire expliquerait pourquoi elle avait l’air si triste. Mais, pour l’heure, c’était un sujet qu’il ne souhaitait pas encore abordé. Était-il seulement en droit de poser la question ? Quand bien même ils se retrouvaient avec la même complicité d’antan, donnant l’impression qu’ils ne s’étaient jamais véritablement quittés, la belle blonde souhaitait-elle réellement qu’il s’implique dans sa vie, comme le ferait un ami soucieux de son bien-être ?
« Je te pardonne, mon coeur. »
Répondit-il d’un ton pour le moins naturel, mais qui était trahi par le sourire malicieux qui ornait discrètement ses lèvres entourées d’une fine barbe. Ce petit jeu était fort plaisant et amusant, et pour les deux écorchés qu’ils étaient, c’étaient presque réconfortant, ces petits gestes de tendresse volée.
La belle blonde se cajolant dans ses bras, Bucky l’avait volontiers enlacée en déposant un baiser suave sur le sommet de son crâne, caressant distraitement son dos de ses doigts secrètement robotiques. Ignorant les légers élans jaloux des autres mères qui les observaient de loin, Bucky et Raven s’étaient enfin dirigés main dans la main vers la grande salle, où certaines places étaient encore libres. Laissant sa Dame décider, il l’avait aidée du mieux qu’il le pouvait à prendre place sur le tapis coloré au sol, bien que le ventre gonflé de sa belle blonde était un obstacle conséquent. Pour preuve, elle avait du mal à défaire les lacets de ses baskets, ce qui ne manqua pas de faire sourire le brun qui l’accompagnait. Un doux sourire espiègle aux lèvres, Bucky avait posé un genou à terre sans la quitter des yeux, lui disant alors d’un ton joueur tout en retirant ses chaussures avec délicatesse :
« Tout ça pour ressembler à Cendrillon… »
Un léger rire emportant ses lèvres devant la fausse attitude niaise et béate de Raven —qui jouait drôlement bien la comédie au passage, dévoilant ainsi ses dents banches parfaitement alignées, le Soldat de l’Hiver n’avait pas tardé à suivre les instructions de la sage-femme : se glissant dans le dos de la future mère qui l’accompagnait, Bucky avait attendu quelques secondes avant d’avancer ses mains près de ses hanches féminins sans encore toucher son ventre rebondi, de peur que ce geste la dérange finalement : glissant son menton par-dessus l’épaule de la mutante, il lui avait demandé d’une voix qui se voulait discrète :
« Je peux ? »
Ses syllabes s’achevèrent sur le premier résonnaient agréable de l’instrument maintenu entre les mains de la sage femme, et qui attira presque irrémédiablement l’attention de l’Avengers. L’écho diffus, presque soufflé, était hypnotisant et étonnamment agréable : les traits de son visage se détendirent presque aussitôt, et un tendre sourire était venu voguer sur ses lèvres… C’était paisible.
Il pourrait presque l’embaucher pour venir jouer chez lui le soir, peut-être qu’il pourrait s’endormir avec une telle sonorité dans les oreilles… L’esprit bercé, le coeur allégé, il avait tourné le menton vers Raven en murmurant, d’une voix bien plus souple mais toujours amusée :
« Tu crois qu’en partant on peut lui voler son tambour là…? »
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Les regards étaient tous focalisés sur nous et j’ignorais pourquoi, nous étions juste deux futurs parents, ou du moins en apparence. Ce n’était pas extraordinaire que cela non ? Sentant de nombreuses têtes sournoisement tournées dans notre direction, un fin sourire malicieux aux lèvres lorsque tu posas le genou à terre pour retirer ma chaussure, je tendis la main vers toi pour venir caresser ta joue avec une infinie douceur.
-Mais j’ai déjà trouvé mon prince …
Ajoutais-je suffisamment fort pour je vous l’accorde pour que tout le monde l’entende quand même. J’entendis encore à nouveau des femmes se plaindre, et des maris se prendre des petits coups dans le bras. Satisfaite du résultat, désormais en petites chaussettes courtes, nous étions dans la position demandée par la sage femme.
-Fermez les yeux chers parents et laissez votre esprit être bercé par les sons … Oubliez votre travail, les soucis, ne pensez qu’à l’enfant à naitre et à tout l’amour que vous allez lui donner.
Tes mains posées sur mes hanches je sentis ton hésitation, et je vins les chercher pour les glisser lentement sur mon ventre plus que rebondi. Nouant mes doigts aux tiens, je calais tes mains ce que j’espérais confortablement pour toi alors que je venais délicatement frotter ma joue contre le tienne pour te donner mon accord.
-Oui tu peux n’hésite pas cela ne me dérange pas.
Autant j’avais du mal à supporter que d’autres personnes s’approchent trop physiquement de moi de la sorte et je savais que je n’aimerai pas que n’importe qui me touche le ventre de la sorte si je poursuivais ma grossesse, autant avec toi cela ne me dérangeait absolument pas. C’était fou à quel point malgré les années rien n’avait changé. Une de mes épaules roula quand tu semblas totalement subjugué par la musique, secouant négativement la tête par un bref petit mouvement, je murmurais tout en reposant ma tête contre la tienne.
-On ira à China Town après si tu veux et je t’en achèterai un.
A nouveau notre sage femme fit résonner un autre bol, plus grave, enchainant entre plusieurs posé à plat devant sa natte, pour tous les faires raisonner dans une harmonie plus qu’enchanteresse. Il était bien vrai que cette musique était apaisante. Mais elle ne parvenait tout de même pas à me chasser cette question qui me trottait en tête depuis déjà maintenant plusieurs jours. « MAIS QUI EST LE PERE ?! ». C’était comme si cette interrogation me rongeait de l’intérieur et j’avais du mal à ne pas y penser. Il était trop tôt pour des tests ou je ne sais quoi d’autres encore … Grimaçant un peu alors que je n’arrivais pas à me détendre comme il le fallait je gigotais un peu contre toi. Une grande bouffée d’air entra dans mes poumons plusieurs fois de suite, essayant de me concentrer sur ma respiration pour calmer les battements de mon cœur.
Il fallait que je profite de l’instant. Certes tu n’étais pas le père, mais tu remplissais ce rôle à merveille. Alors autant en profiter. Mes doigts serrèrent un peu plus les tiens comme pour être vraiment sure que tu sois là et que tu ne sois pas qu’un mirage de mon esprit troublé.
Après cinq bonnes minutes de relaxation, bercé par ces sons apaisants, notre sage femme prit à nouveau la parole avec une voix très douce.
-Aujourd’hui nous allons effectuer des exercices corporels, notamment sur la respiration pendant la grossesse et lors de l'accouchement.
Génial… J’allais devoir haleter comme un chien pensais-je.
-Certaines d’entre vous on choisit un accouchement particulier, dans l’eau, accroupie, debout, sur le dos, à quatre pattes.
Oh non. Pitié.
-Toutes ces positions peuvent être réalisées si tout va bien pour le fœtus. Certaines sont exclus dans les cas de grossesses multiples ou si le bébé est en souffrance. Nous allons toutes les tester pour que vous ne soyez pas surprise si jamais votre sage-femme vous propose telle ou telle position.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
La main posée tendrement sur sa joue lui fit relever le menton vers sa propriétaire, à laquelle il adressa un sourire aussi complice qu’amusé : ils jouaient plutôt bien la comédie du bonheur parfait, si bien qu’aucun des couples présents autour d’eux ne soupçonnât la supercherie ! Leur amitié avait d’ailleurs débuté ainsi dans les années 70 à bord de ce train filant à travers la neige blanche de l’Est, car ils avaient dissimulé aux autres passagers qui ils étaient réellement, et recommençaient aujourd’hui. Toutefois, pour l’heure, les mots à la fois provocants et faussement enjôleurs de Raven l’amusèrent grandement, et il acheva de lui retirer ses baskets colorées sans dire un mot, car ils avaient perçu ceux des autres : puisque Raven semblait satisfaite de répandre la jalousie par leur jeu malicieux, il n’allait sûrement pas lui voler la vedette.
Comme le dévoué prince qu’il était, Bucky s’était glissé dans le dos de Raven en suivant religieusement les instructions de la sage-femme, sans encore oser déposer ses mains —dont l’une n’était plus humaine depuis bien longtemps, sur son ventre abritant les merveilles de la vie. Après tout, il percevait cette partie de son corps comme sacré, précieux et ô combien sensible, et ne voulait point l’incommoder en déposant ses doigts étrangers sur la peau protégeant ses enfants. Mais la jeune femme l’encouragea promptement à venir à la rencontre des jumeaux endormis, et près l’avoir remerciée d’un regard équivoque qui lui témoignait toute l’émotion que ce gage de confiance lui conférait, il déposa enfin ses doigts espacés de chaque côté de son ventre rebondi, sans brutalité aucune. C’était à la fois étrange et grisant de se dire, que sous ses doigts ayant semé le sang et la souffrance durant des années, s’étoffait le plus beau cadeau qui puisse exister en ce monde… Relançant quelque peu ses envies de paternité, qu’il n’entrevoyait que comme une folie abrupte et insensée, il s’était laissé bercé par les sons apaisants provoqués par le bol tibétain, se sentant serein. Mais les mots de Raven le firent finalement rire, et il essaya tant bien que mal de dissimuler sa gaieté pour ne pas troubler le cours, bien que l’œil suspicieux de la sage-femme s’était un instant posé sur eux.
« Il faudrait que tu m’achètes également la dame qui en joue. On doit pouvoir trouver ça sur Internet, non ? »
Ironisant sur cet outil formidable occupant beaucoup trop l’esprit de ses congénères, Bucky avait repris son sérieux lorsque la jeune femme avait recommencé à taper dans son instrument fabuleux… Mais bien que porté par les effluves sonores tranquilles, il avait remarqué les élans nerveux de son amie… Est-ce que la musique lui déplaisait finalement ? Ou bien les bébés lui faisaient-ils mal ?
« Est-ce que tout va bien ? »
Avait-il murmuré à son oreille sans quitter la sage-femme des yeux, il avait entendu celle-ci annoncer des choses farfelues concernant des accouchements particuliers… Dans l’eau ? Accroupie ? Debout ? Les sourcils froncés et la bouche courbée par l’incompréhension, Bucky avait entrouvert ses lèvres sans parler, avant de retirer finalement ses mains du ventre de Raven pour lui demander, la voix plein d’entrain mais teintée d’une légère appréhension :
« Et donc, tu as choisi d’accoucher comment toi ? »
(c) DΛNDELION
✯ FALCON & WINTER SOLDIER
« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
-Oh si tu veux t’acheter des dames… Je pense également savoir où tu vas pouvoir trouver cela … Mais vu ton sourire d’ange je ne suis pas sûre que tu aies besoin de mon aide pour ça …
Murmurais-je d’une voix à peine audible pour que seul toi puisse l’entendre alors que je tentais de ne pas rire pour ne pas interrompre les méditations respectives des couples qui étaient avec nous dans la salle.
Mais évidement ma bonne humeur fut entachée par es propos de la sage-femme qui me glacèrent le sang. Il était hors de question de … de quoi Raven ? D’accoucher tout simplement ? Car oui j’y avais songé, avorter. C’était un droit et j’avais ce droit de le faire. Longuement, des nuits sans sommeil j’avais finalement décidé de garder les enfants. Si depuis toutes ces années de plaisir sans aucune protection, c’était la première fois que je tombais enceinte … C’était peut-être un signe. Non pas de Dieu car je n’étais pas vraiment dévote.
-Je … oui oui ca va … Je n’y ai juste pas encore réfléchi. J’ai le …
Temps. Mais je ne pouvais pas dire cela, car l’apparence que j’avais prise était loin d’être celle d’une femme enceinte depuis quoi un ou deux mois à tout casser. Cela ne se voyait d’ailleurs même pas. Et j’espérais que cela serait le cas encore longtemps. Ou que du moins je pourrais le cacher grâce au caractère si particulier de ma mutation. Mais cela, je n’en étais pas sure…
-On va dire de façon classique …
Légèrement angoissée, je fis rouler mes épaules contre ton torse comme si je cherchais à me réconforter par ta présence alors que j’entendais les mots :
-Mesdames restez dans cette position et écartez les cuisses, on va travailler sur votre respiration. Inspirez profondément puis expirez par petits coups trois fois. Pour l’autre parent c’est le moment de soutenir votre conjointe, prenez-lui les mains, préparez-vous à vous les faire broyer en situation réelle …
Ajouta-t-elle d’un petit sourire en coin connaissant la nature d’ordinaire fragile et frileuse des hommes qui, à chaque fois qu’elle annonçait cet élément mettait un certain temps avant de prendre les mains de leur compagne.
De mon côté je ne me faisais aucun souci, même si j’étais beaucoup plus forte que la moyenne, je ne risquais pas de broyer ton bras métallique. Et quant à l’autre main, j’avais tendance à dire que nous avions la même force.
Cherchant tes mains des miennes, dans une position loin d’être évidente, je les saisis pour venir nouer mes doigts à tes mains gantées bien que cela ne m’aurait pas gênée que tu les retires, mais je me doutais que c’était plus pour les autres que pour moi.
La tête un peu penchée vers l’arrière alors que j’écartais les cuisses pour satisfaire la sage-femme, je t’adressais un petit regard et articulais silencieusement un D.E.S.O.L.E. Redressant la tête par la suite, la sage-femme vint se mettre prêt de nous et me montra les respirations à reproduire. M’exécutant comme une bonne élève elle se redressa et dit au groupe.
-Je ne vous entends pas beaucoup soutenir les mamans Messieurs. Allez ! Encouragez-les !
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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![[Terminé] La future mère et l'imposteur 0m7m](https://zupimages.net/up/23/48/0m7m.png)
Soupirant, Bucky décide de s’éloigner à grand pas pour rejoindre la deuxième sortie de l’hôpital, située de l’autre côté du bâtiment, non sans se perdre dans les couloirs de celui-ci. Légèrement contrarié, il remue sa main gantée qui couvre le metal de ses doigts tout en marchant, se décidant à pousser une porte au hasard en espérant tomber sur quelqu’un du personnel pouvant lui indiquer le chemin : s’attendant à tomber sur un secrétariat quelconque, il fut surpris de découvrir une pièce confortablement garnie de coussins moelleux et de tapis épais, agréable par l’ouverture de ses fenêtres donnant directement sur les arbres du grand jardin, et dont les murs tapissés de beige et de marron donnaient l’impression d’être dans une chambre de maison.
