Cette sensation. Qu’est-ce qui se passe ? Anna se sent revenir, mais elle ne pourrait pas l’expliquer. Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle était à Central Park, à peindre les couples qui se posaient sur le banc qui se trouvait à coté d’elle. Bien sûr, elle demandait toujours la permission. Et elle vendait son tableau ou parfois, lorsque le couple lui rendait le sourire, elle leur offrait. Bien sûr, elle n’allait pas gagner des cents et des milles si elle donnait toujours ses tableaux. Il fallait bien qu’elle paye son loyer !
Lorsque le snap eut lieu, Anna disparu devant un couple qui se trouvait en face d’elle. Elle eut juste le temps de voir leur regard. Elle ne put demander de l’aide que tout s’arrêta... Le vide. Tout était simplement le vide. Combien de temps cela avait duré ? Elle ne savait pas. Lorsqu’elle revient dans le présent, cinq ans étaient passés, mais Anna ne le savait pas. Elle réapparut à l’endroit même où elle avait disparu. Le respiration rapide, la jeune femme regarda autour d’elle, nerveuse. Il y avait des personnes qui semblaient être aussi perdu qu’elle. On se demandait ce qui venait de se passer. Central Park semblait avoir changer. Les couleurs n’étaient pas les mêmes que lorsqu’elle avait disparu... Quelqu’un passa à coté d’elle en la bousculant légèrement. Il ne s’excusa pas. Anna regarda ses mains. Elle avait toujours ses gants ce qui expliqua qu’elle n’avait pas absorber la conscience de l’homme. Ce n’était pas le moment que son pouvoir fasse des siennes. Anna se dirigea vers la sortie du parc. Il fallait qu’elle sache ce qui se passait. Peut-être qu’elle allait trouver un journal pour savoir la date du jour ? Nerveuse, elle marcha dans la rue en se rendant compte qu’elle n’était pas la seule qui semblait être perdue.
New-York semblait différent. Quelque chose avait changé. Ce n’était plus le New-York qu’elle connaissait, mais personne semblait être à même de lui expliquer. Elle marcha rapidement dans la rue pour rentrer chez elle. La jeune femme chercha ses clés dans ses poches et fut soulager de les sentir contre sa jambe. Est-ce que c’était normal que son matériel de peinture ai disparu ? Elle ne savait pas, mais elle pourrait peut-être en racheter si elle avait assez d’argent... Peut-être qu’un jour, elle devrait trouver un métier normal... Mais avec son pouvoir ce n’était pas possible... Marchant sans vraiment regarder autour d’elle, la jeune femme bouscula quelqu’un au passage.
«Oh pardon... Je suis désolée... C’est que, je ne regardais pas devant moi...»
Elle leva les yeux vers le jeune homme en face d’elle. Il semblait être moins perdu que les autres personnes autour d’elle...
«Excusez moi de vous poser la question, mais savez-vous ce qui se passe ?»
En ce beau jour du mois de mai, Remy était tranquillement attablé à la terrasse d'un café, profitant du soleil en compagnie d'une charmante brunette. Le couple d'un jour discutait de tout et de rien lorsqu'ils furent tous deux interloqués par une brise étrange… Une brise qu'ils avaient déjà ressentie, plus de cinq ans plus tôt. Non, ça n'allait pas recommencer…
Autour d'eux, tous les gens avaient cessé leurs activités et se regardaient mutuellement d'un air paniqué, s'attendant à tout instant à tomber en poussière. Mais ce fut exactement l'inverse qui se produisit. La poussière réapparut, en masses informes et nombreuses, pour progressivement former des corps, animaux et humains. Les disparus revenaient…
Comment ? Pourquoi ? Ils n'avaient pas le temps de se poser la question. Déjà des voitures freinaient et provoquaient des accidents en tentant d'éviter les personnes qui venaient d'apparaître au milieu de la rue. Les gens commencèrent à se bousculer, envahis par cette multitude nouvelle. Les disparus, pour le moment, restaient hébétés et immobiles, comprenant encore moins que les autres ce qui se passait.
La compagne de Remy annonça d'une voix bouleversée qu'elle devait rentrer chez elle, évoquant un frère qui devait sans doute avoir fait partie des disparus. Remy acquiesça, comprenant tout à fait qu'elle veuille le retrouver. Le voleur, quant à lui, n'avait personne à rejoindre. Sa famille, il l'avait perdue bien avant le snap. En revanche, il se rendit rapidement compte qu'il ne pouvait pas rester dans un endroit si exposé, qui allait très vite se transformer en sacré chantier.
Il se leva donc pour courir vers une ruelle moins empruntée, dans l'optique de chercher un abri. Il avisa l'entrée de service d'une boîte de nuit et estima que ce serait la planque idéale en attendant que la situation se calme : l'endroit serait désert à cette heure-là, un nightclub ne souffrirait pas d'une invasion de disparus en pleine journée.
Mais alors qu'il s'approchait de la porte pour l'ouvrir, il fut bousculé par une personne… Une jeune femme, probablement plus jeune que lui, qui avait l'air complètement perdue. Elle s'excusa de lui être rentrée dedans et lui demanda poliment s'il savait ce qui se passait. Tiraillé entre l'urgence de se mettre à couvert et le souhait de lui répondre, il fit un compromis en lui répondant précipitamment, tout en sortant de son sac ses outils pour forcer les serrures.
« Les disparus reviennent. Il ne faut pas rester dans la rue. »
Il se hâta de déverrouiller la porte de service de la boîte de nuit, prit dans son sac une pince qu'il utilisa pour couper le fil de l'alarme. Se retournant, il constata que la demoiselle était toujours là, semblant plus paumée que jamais. Comprenant qu'elle devait faire partie des gens qui venaient de revenir, il sentit monter en lui un léger sentiment de compassion, mais surtout une grande curiosité. Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant et lui prit la main.
« Venez vous mettre à l'abri. Ca va être le chaos dehors. »
Malicia ne comprenait pas ce qui se passait. Elle avait disparu et venait de réapparaitre au même endroit, mais ce n’était plus totalement le même endroit ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle avait la curieuse impression d’avoir fait un bond dans le temps, mais elle ne pouvait pas en être sur. Les gens autour d’elle semblaient être paniqués. Il fallait qu’elle sorte de là pour se mettre à l’abri ou du moins, retourner chez elle. Est-ce qu’elle allait retrouver son chemin ? Oui, sans doute. Ce qu’elle n’avait pas prévue, c’était que sa marche rapide allait se terminer dans une autre personne. Cependant, cette personne ne semblait pas être perdu comme les autres. Il semblait être bien. Anna s’excusa avant de lui demander ce qui se passait. Est-ce qu’il avait la réponse ? Oui. Il lui répondit que les disparus revenaient et qu’il ne fallait pas rester dans la rue.
«Les disparus ?»
Anna regarda autour d’elle. Il y avait donc d’autres personnes qui avaient aussi disparu comme elle ? Mais combien de personnes ? Certaines personnes n’avaient pas disparu ? Qu’est-ce qui c’était passé pour elles ? La jeune femme regarda l’homme jouer avec des outils comme pour forcer la porte qui se trouvait devant lui. Elle croisa les bras contre sa poitrine. Elle ne savait pas où aller alors elle préféra rester là. Peut-être qu’il avait la réponse à toutes ses questions. Elle le vit ouvrir la porte avant de couper un fils, sans doute l’alarme du batiment. Quand il se retourna, Anna était toujours là, plus perdue que jamais. L’homme lui sourit avant de lui prendre la main et de lui dire de venir se mettre à l’abri, que ça allait être le chaos dehors. Au contact de la main du jeune homme, la mutante sursauta. Elle avait oublié qu’elle portait ses gants. Rassurée, la jeune femme se retourna légèrement pour regarder derrière elle pour voir s’il disait vrai. Pour l’instant, excepté quelques personnes qui semblaient aussi perdues qu’elle, le chaos était bien loin, mais pas pour très longtemps. Elle se laissa entrainer à l’intérieur du batiment avant de se rendre compte que c’était une boite de nuit. Un nightclub comme disait les jeunes de sa génération. Anna n’y avait jamais mit les pieds parce qu’il y avait trop de monde et qu’il y avait toujours un risque qu’elle touche quelqu’un sans le vouloir. Elle lâcha la main de son bienfaiteur et regarda avec curiosité la salle. L’ambiance devait être différente avec des gens et de la musique à tue tête... Après avoir satisfaite sa curiosité, la mutante se tourna vers le brun avant de lui demander :
«Pourquoi dites-vous que ça va être le chaos dehors ? Qu’est-ce qui se passe ?»
Deux questions qui tournaient dans sa tête depuis quelques minutes déjà. Elle avait l’impression de ne plus être dans le même univers que celui qu’elle avait quitté... Et pourtant, elle était bien au bon endroit...
L'intérieur de la boite de nuit était plongé dans le noir, le voleur sortit donc son téléphone et se mit en mode lampe torche le temps de trouver le panneau électrique. Il localisa l'interrupteur général et l'actionna, éclairant la salle d'une lumière crue et vive, sans doute l'éclairage utilisé lorsque les clients étaient partis, pour nettoyer la boîte. L'endroit était désert, comme il l'avait supposé. Il se retourna vers la belle inconnue et lui dit :
« Ici on sera en sécurité, le temps que les choses se tassent. »
Il avait l'impression, en disant ce genre de phrases dans une situation pareille, de se retrouver en pleine apocalypse zombie. Dans le club, bien insonorisé, ils n'entendaient ni ne voyaient rien de ce qui se passait au dehors, mais il imaginait bien les cris, les accidents et la panique de la foule soudain multipliée par deux. Au moins la miss qui était avec lui éviterait tout ça, et il pourrait lui expliquer la situation plus sereinement. Si tant est qu'elle n'ait pas peur de lui : après tout il venait de l'entraîner de force dans un lieu sombre et désert, qui sans les lumières colorées et la musique entraînante pouvait paraître un peu glauque.
« N'ayez pas peur, je vais tenter de tout vous expliquer. Je m'appelle Remy. C'est quoi votre prénom ? »
Commencer par se présenter pour briser la glace et poser une question normale pour une rencontre insolite, lui semblait être une bonne méthode pour la mettre en confiance. Estimant qu'au vu des révélations déroutantes qu'il allait lui faire, la demoiselle aurait peut-être bien besoin d'un verre, il se dirigea tout naturellement derrière le bar comme si l'endroit lui appartenait, et se saisit d'une bouteille de rhum et de deux verres qu'il remplit tout en se demandant comment il allait bien pouvoir éclairer sa lanterne sans la faire paniquer.
« Vous connaissez les Avengers ? »
C'était plus ou moins une question rhétorique, tout le monde connaissait les Avengers, du moins à New-York. Entre leur bataille contre les Chitauris en 2012, leurs actions contestables notamment en Sokovie, et leur combat perdu contre Thanos en 2018… Mais la demoiselle ne pouvait pas connaître ce dernier évènement pourtant majeur de l'histoire de l'humanité, si elle faisait partie des disparus. Pfiou, comment lui dire...
Après s’être laisser entrainer dans la boite de nuit, Anna se sentait déjà un peu mieux. Le fait que le jeune homme lui dise que ça allait être l’apocalyspse dehors n’avait pas aider, mais maintenant qu’elle était en sécurité, elle se sentait un peu mieux. Elle regarda la salle avant de se concentrer de nouveau sur son bienfaiteur. Il lui dit qu’ils allaient être en sécurité le temps que les choses se passent. Anna le regarda pendant quelques secondes avant qu’il n’ajoute de ne pas avoir peur et qu’il allait tenter de lui expliquer. Il se présenta et lui demanda son prénom. Est-ce qu’elle devait utiliser son prénom ? Elle avait déjà donner son pseudonyme à quelques personnes dans la rue…
« Malicia. »
C’était sorti tout seul de sa bouche. Autant garder un peu de mystère non ? Elle le regarda se diriger vers le bar pour prendre une bouteille et deux verres. La jeune femme approuva intérieurement. Elle allait sans doute en avoir besoin. Qu’est-ce qui s’était passé pendant tout ce temps ? Elle se souvenait seulement qu’elle était en train de peindre à Central Park puis plus rien. Elle revient à elle cinq ans plus tard. Elle avait comme l’impression qu’elle avait raté pas mal de choses. Elle s’installa sur un tabouret du bar et regarda Remy qui lui demanda si elle connaissait les Avengers. La jeune femme hocha doucement la tête.
« Bien sûr comme tout le monde… Je n’étais pas encore à New-York quand il y a eu la bataille en 2012 , mais comme tout le monde, j’en ai entendu parler. C’était horrible de suivre les infos à la télé… »
La jeune femme attrapa un des verres et en bu une gorgée. Elle grimaça un instant avant de se reprendre. Elle sentait qu’elle allait en avoir besoin. Elle regarda Rémy avant de demander :
« Je suis arrivée à New-York il y a à peine plus de deux ans… enfin, avant que je… que je disparaisse ? En quelle année sommes-nous ? J’ai comme l’impression d’avoir raté quelques mois… »
Elle eut un petit rire nerveux, loin de se douter de ce que Remy allait lui dire par la suite…
La demoiselle ne sembla pas avoir peur de lui, ni de la situation insolite dans laquelle il l'avait embarquée. Soit elle était très timide et ne supportait pas la foule, préférant de loin se terrer dans un endroit isolé avec un inconnu… soit elle était habituée à ce genre de plan galère. Son instinct de voleur le lui soufflait, ce n'était pas une jeune fille ordinaire… et c'était loin de lui déplaire.
« Joli prénom. »
Il n'avait pas pu s'en empêcher. Même dans les pires situations, ses habitudes de séducteur n'étaient jamais bien loin. Malgré le sourire mutin qui avait accompagné le compliment, il était sincère. Ce n'était pas un prénom très répandu, c'était d'ailleurs la première fois qu'il l'entendait, et il aimait bien sa connotation dans la langue française, qu'en tant que Cadien il maîtrisait parfaitement.
Mais l'heure n'était pas au badinage… Il retrouva donc son sérieux pour écouter la réponse de Malicia. Se livrant à un calcul rapide, il estima qu'elle était donc arrivée à New-York en 2016, même si cela ne faisait que deux ans pour elle. Quand elle expliqua, avec une certaine nervosité, qu'elle avait l'impression d'avoir manqué quelques mois, Remy dut faire un effort pour ne pas grimacer, et il se lança dans les explications.
« On peut dire ça oui… En avril 2018, nous avons subi une nouvelle invasion extra-terrestre, menée par un certain Thanos, un type surpuissant qui avait un pouvoir colossal… Les Avengers ont tenté de l'arrêter, mais ils ont échoué. Thanos a réussi à éliminer la moitié de la population globale, dans tout l'univers. On pensait que c'était définitif… jusqu'à ce que les disparus réapparaissent aujourd'hui. »
Il lui laissa quelques instants pour assimiler ces premières informations. Il avait fait un résumé un peu grossier, ne voulant pas la noyer dans les détails. Il lui restait une dernière bombe à lâcher, et de toute façon ça ne servait à rien de le faire mariner plus longtemps :
« On est en mai 2023. Vous avez disparu pendant cinq ans. »
Est-ce qu'elle avait peur ? Non. Maintenant qu'elle était éloignée du chaos de dehors, elle se sentait mieux. Ils se présentèrent et Anna décida d'utiliser son pseudonyme. Plus de mystère et surtout, nouveau départ ! Le compliment de Remy la fit sourire. Il y avait bien longtemps que l'on ne lui avait pas fait de compliments. En fait, c'était la première fois depuis... Elle secoua la tête pour ne pas y penser. Ce n'était pas le moment. La jeune femme répondit aux questions de Rémy. Elle était nerveuse parce qu'elle savait qu'elle avait raté quelques mois, mais elle ne s'attendait pas à des années ! Le jeune homme lui expliqua qu'en avril 2018, il y avait eu une nouvelle invasion extraterrestre mener par un être nommé Thanos qui avait un pouvoir immense. Les Avengers avaient essayer de l'arrêter, mais rien n'y avait fait. Ce Thanos avait fait disparaitre la moitié de la population mondiale, de tout l'univers ! Les yeux de Malicia s'agrandirent. La moitié de la population ? Rémy rajouta qu'ils pensaient que c'était définitif, mais ce ne fut pas le cas car aujourd'hui, les disparus revenaient a la vie...
"Je me disais bien que je n'étais pas là seule qui semblait... Perdue ?"
Elle prit de nouveau son verre pour le terminer et prit la bouteille pour s'en servir un autre. Rémy reprit la parole en lui disant qu'ils étaient actuellement en mai 2023. Elle a vaut donc disparu depuis cinq ans.
"Q...quoi ?"
Comment est-ce que c'était possible ? Pourquoi revenir après cinq ans ? Malicia bu son verre d'un coup avant de grimacer. Le liquide descendait rapidement dans son corps. Elle allait sans doute le regretter mais c'était sans importance.
"Pourquoi revenir au bout de cinq ans ? Il s'est passé quoi ?"
D'un côté, Malicia eteit heureuse de revenir à la vue, mais d'un autre côté... Elle avait toujours été distante avec tout le monde depuis la découverte de ses pouvoirs et de l'incident.. elle avait toujours pensé qu'elle n'avait pas sa place dans ce monde. Bien qu'elle soit sociable, la jeune femme s'obligeait a rester isoler des autres. Elle avait peur de les toucher sans le vouloir et d'absorber leur conscience ou leurs pouvoirs s'ils étaient mutants... Malicia regarda ses mains recouvertes de ses gants. Est-ce qu'elle pouvait faire confiance à Rémy ? Non, elle n'allait pas lui dire. Il pouvait ne pas comprendre s'il n'était pas un mutant... Elle frotta ses mains entre elles pour évacuer le stress, mais ce n'était pas facile.
"Qu'est-ce qui s'est passé en cinq ans ?"
Parce que là, elle avait clairement l'impression d'être dépasser par les évènements. Et quelque chose lui disait qu'elle n'était pas au bout de ses surprises...
La jeune fille était perturbée par les événements, même s'il s'était attendu à ce qu'elle panique bien plus que ça. Alors qu'il n'avait bu qu'une gorgée de rhum, savourant ce breuvage qui faisait partie de ses alcools favoris, elle avait déjà vidé le premier verre et s'en servait un second. Il eut un sourire en coin en voyant sa descente, et la prévint tout de même, par acquis de conscience :
« En douceur sur le rhum ma jolie, il est plutôt traître. »
Mais la révélation des cinq ans d'absence la poussa à enquiller son deuxième verre cul sec. Bon, après tout elle avait l'air majeure, et elle en avait sans doute besoin. Mais elle risquait de le regretter d'ici quelques minutes, surtout si elle continuait à ce rythme, et à jeun. Remy commença donc à farfouiller dans les placards derrière le bar et dégotta un paquet de cacahuètes, qu'il sortit donc et versa dans une coupelle sur le comptoir, histoire qu'elle éponge un peu l'alcool si elle le souhaitait. Quand elle lui demanda ce qu'il s'était passé, il hocha négativement la tête avec un sourire désolé, et répondit en toute honnêteté :
« Franchement, j'en ai pas la moindre idée… Thanos a utilisé des sortes de pierres magiques pour vous snaper - c'est comme ça qu'on a appelé ça - et les Avengers l'ont retrouvé ensuite, mais il avait détruit les pierres, alors ils l'ont tué… Mais du coup, tout le monde pensait que les disparus étaient morts, réduits en poussière, et qu'on ne pourrait plus rien y changer… Votre retour soulève tellement de questions… »
Et il brûlait d'envie de les lui poser, de l'assaillir de nombreuses interrogations, mais il valait mieux qu'il réponde aux siennes d'abord. Il n'était pas certain de la rassurer, mais au moins il lui livrait la vérité et lui apportait des réponses. C'était même rare qu'il parle à une belle inconnue avec autant de sincérité.
« Ca n'a pas été joyeux… Le monde est en crise, même s'il se relève doucement. Perdre soudainement la moitié de la population, on se rend pas compte sur le coup, mais ça chamboule absolument tout. Beaucoup de grandes institutions sont tombées, on a manqué de ressources et de besoins quotidiens vu qu'il manquait pas mal de flics, de médecins, de politiciens… et de tous les métiers qui font que la société tourne. Il y a eu quelques mois de pillage où ça a été l'anarchie totale, avant que les gouvernements ne réussissent à redresser la barre tant bien que mal. Et bien sûr, le monde entier était en deuil, beaucoup de gens ont perdu des proches. »
Malicia n’avait pas pour habitude de boire, mais ce jour là, elle sentait qu’elle en avait bien besoin. Parce que tout ce que le jeune homme lui disait, elle avait l’impression d’avoir passer des mois et des mois sans nouvelles de quelqu’un. Au final, ce n’était pas totalement faux. Cinq ans étaient passés et la jeune femme ne savait pas ce qui s’était passé depuis. Remy semblait s’amuser de la situation concernant le fait que Malicia descendait un peu trop rapidement ses verres. Il lui dit qu’elle devait ralentir parce que le rhum était plutôt traite. La jeune femme secoua doucement la tête avant de dire :
« Oh, je sais, mais j’en ai besoin… J’ai vraiment l’impression que j’ai raté plus que cinq ans dans cette histoire… vous avez de la chance de ne pas avoir vécu ça… Enfin, j’imagine que vous avez du vivre autre chose… »
Malicia baissa la tête… Elle n’aurait pas du dire ça parce qu’elle ne savait pas ce que le jeune femme avait vécu pendant ces cinq ans. Peut-être que le monde avait été que chaos pendant leurs absences ? Peut-être qu’ils avaient vécu des choses inavouables ? La jeune femme s’en voulait déjà d’avoir parler trop vite, alors qu’elle s’empressa de murmurer un « Désolé » qui n’était pas spécialement audible… Elle regarda Remy chercher dans les placards sans doute quelque chose à manger parce que Malicia avait la descente facile et si elle continuait, son estomac n’allait pas tarder à protester. Elle le remercia d’un signe de la tête avant de prendre une cacahuète et de demander ce qui s’était passé. Peut-être qu’il n’en savait pas grand chose… Remy fut honnête en lui disant qu’il n’en avait pas la moindre idée, qu’il savait juste que ce Thanos avait utilisé des pierres pour snaper tout le monde et que les Avengers l’avaient retrouvé, mais qu’il avait détruit les pierres et du coup, ils l’avaient tué. Tué ? Malicia ouvrit de grands yeux. D’autant qu’elle se souvienne, les Avengers n’étaient pas des tueurs ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Remy continua en disant que tout le monde pensait que les disparus étaient morts et que rien ne pouvait y changer. Malicia pouvait comprendre la confusion. Voir des gens disparaitre puis réapparaitre devait être une sacrée épreuve. Le retour des personnes disparues posaient beaucoup de questions. La jeune femme prit une nouvelle cacahuète. Elle ne pouvait pas parler parce qu’elle ne savait pas quoi dire de plus. Elle était certaine que Remy avait des tas de questions à lui poser, mais il ne les posa pas, du moins pas tout de suite. Il enchaina par la suite en disant que ça n’avait pas été joyeux, que le monde est en crise même s’il se relève doucement. Ce n’était pas une chose facile de perdre la moitié de la population parce que ça perturbait tout un système. Tous les corps de métiers, toutes les instituons avaient été touchés. Il y avait eu des pillages et l’anarchie totale avaient été présents pendant des mois. La jeune femme était presque désolée pour ce monde.
« Ca n’a pas du être évidant… Je ne peux même pas imaginer ce que vous avez du ressentir pendant toutes ces années… Et maintenant que les disparus reviennent, certains vont sans doute avoir des espoirs de retrouver des proches, mais peut-être que ces derniers ne vont pas revenir ? »
Pourquoi est-ce qu’elle disait ça ? Elle ne savait pas, mais elle avait la conviction que certaines personnes n’allaient pas revenir… Comme s’ils avaient continuer ? Non ce n’était pas totalement la même chose… La jeune femme regarda son verre, mais ne prit aucune gorgée.
« Je vais devoir me faire à cette « nouvelle » vie… »
Elle leva les yeux vers Remy qui l’observait. Dans son regard, elle pouvait presque lire ses questions. Elle soupira légèrement avant de lui dire :
« Si vous avez des questions, posez les. C’est important de satisfaire votre curiosité, mais je ne sais pas si je vais pouvoir répondre à toutes vos questions… »
Finalement, heureusement qu'elle était tombée sur Remy, et non sur quelqu'un qui avait été violemment impacté par le snap. Sa remarque aurait été mal prise… Elle ne pouvait pas imaginer ce que la majorité des survivants avait enduré. Cela dit elle se reprit rapidement, se rendant sûrement compte qu'elle avait potentiellement fait une gaffe en manquant de tact, et baissa la tête la mine honteuse. Elle était chou. Il lui sourit et tâcha de la rassurer, au moins pour son cas :
« Oh pour ma part je m'en suis bien sorti, le snap a même été l'occasion d'un nouveau départ ! Ca n'a pas été une tragédie pour tout le monde, heureusement, en tout cas moi j'ai réussi à tirer mon épingle du jeu. »
Elle écouta le sombre résumé de Remy, écarquillant les yeux lorsqu'il parla de la bataille entre les Avengers et celui que l'on avait surnommé le Titan Fou. Pour lui ce n'était pourtant pas l'élément de son récit qui avait de quoi étonner le plus, mais bon. Elle finit par comprendre que ces cinq années n'avaient pas dû être faciles à vivre, et se posa à haute voix des questions sur la réapparition des snapés. Il termina son premier verre d'un air songeur avant de répondre :
« Je n'ai pas de réponse… Ce ne sera pas facile non plus pour ceux qui reviennent après cinq ans et qui vont avoir perdu des proches durant ces années… J'espère que ce ne sera pas votre cas. »
C'était certain que cela nécessiterait un temps d'adaptation ! Tous ces gens étaient sensés être morts, ils n'avaient donc plus de travail, probablement plus de maison, plus aucune affaire personnelle, leurs proches étaient peut-être partis, pas mal de survivants ayant refait leurs vies… Le monde avait continué de tourner sans eux et ne les avait pas attendus. Mais ce n'était certainement pas des réflexions à partager avec elle. A la place, il lui sourit de nouveau, et posa sa main sur la sienne.
« Ca va revenir vite. Le monde n'a pas beaucoup évolué en cinq ans, nous n'avons toujours pas de voitures volantes, et Burger King existe toujours ! »
Un peu d'humour ne lui ferait pas de mal. Rien ne garantissait que ça irait bien pour elle, même si elle semblait du genre dégourdie et courageuse. Lorsqu'elle lui proposa de répondre à ses questions, les yeux de Remy s'illuminèrent, et il demanda immédiatement :
« Vous vous rappelez de quelque chose de ces cinq dernières années, ou pour vous c'est comme si vous étiez partie il y a quelques minutes ? Est-ce que vous vous êtes sentie disparaître, et revenir ? Quel effet ça vous a fait ? »
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