Je n'étais du genre à profiter de mes vacances. Si on pouvait dire que les Avengers aient vraiment des vacances ! Mais j'étais un féru de travail et je voulais ne pas déroger à mes habitudes. Donc le GQ serait mon refuge en ce lendemain de fêtes de fin d'année. Autant reprendre les bonnes habitudes aussi rapidement que possible.
J'avais passé une partie de la matinée à la salle de gym. Je me devais de garde la forme quoi qu'il arrive. Cela me permettait aussi de mettre mon cerveau un peu sur pause. Un peu de musique dans les oreilles aidait aussi pas mal. Je pouvais ainsi faire en sorte de me concentrer sur autre chose. Le costume étant évidemment toujours dans mes pensées. Mais je savais que les idées étaient bonne et que les choses avançaient en parallèle comme je le voulais.
*****
Après une rapide douche, je m'habillais pour aller commencer l'inventaire qui n'avait pas été fait durant les fêtes. J'avais prévu le coup évidemment, mais il fallait reprendre et faire en sorte que le suivi continue. Il y avait des gens, dans la Campus, qui logeaient et avaient besoin de choses. Je faisais donc en sorte que ce soit le cas. Je prenais donc la direction des garages. Tout était bon de ce côté là, les véhicules n'ayant pas trop bougé, le carburant n'était pas un problème. Même l'hélicoptère était là. Les fêtes avaient marqué une pause même au QG.
J'allais donc rejoindre les parties communes et voir les notes laissées par les différentes personnes pour leur besoins. Là encore, pas grand chose. Mais j'avais pu faire en sorte que pendant les fêtes, personnes ne manquent de rien. Beaucoup étaient partis en famille où auprès d'amis pour fêter Noël et le jour de l'An. Donc les besoins étaient plutôt restreints. Cela me réjouissait, cela voulait dire que j'avais bien anticipé. Je n'avais que la partie garage et campus à m'occuper, les autres services gérant leurs propres besoins.
Je faisais donc rapidement le tour des placards et du réfrigérateur. Chacun pouvait faire évidemment ses courses, mais comme des gens de l'extérieur pouvaient venir utiliser la cuisine, il fallait que des vivres soient toujours présent. Je m'assurais donc qu'on puisse, nous aussi, se servir si besoin. Une fois tout ceci fait, je validais l'inventaire et les commandes et je pouvais me poser pour prendre une pause.
Il n'était pas tard. Je pensais pouvoir manger un morceau. J'avais donc été vite chercher quelque chose à la cafétéria, ne voulant pas cuisiner pour me poser et lire les derniers compte rendus de missions que j'avais reçu. Je n'avais évidemment pas eu grand chose à faire. Et je pouvais aussi consulter les dernières nouvelles. Les cérémonies organisées étaient encore bien présente et les commentaires au sujet de la future Avengers Con pointaient déjà. Je me demandais si c'était une bonne idée. Il fallait se rendre à l'évidence, la vie continuais et les gens tentaient d'effacer les traces des attaques passées. Ce qui en soi était une bonne chose. Mais faire des apparitions publiques n'était pas vraiment mon fort, comme beaucoup d'autre.
Je lisais, assis dans un des petits salon, proche de la cuisine, tablette en main, café près de moi, sandwich dans une assiette. Je regardais la vidéo faite sur les cérémonies de Noël. Je levais les yeux un instant, alerté par une présence. Silencieuse, elle approchait de la cuisine. Il ne me semblait pas la connaître, mais je levais les yeux au fur et à mesure qu'elle approchait. Je pouvais voir qu'il s'agissait d'un homme, mince, cheveux long, noir tombant en cascade su les côtés de son visage. Un regard clair, une allure plutôt stricte, sans être trop grave. Je levais de nouveau les yeux alors qu'il semblait se faire une boisson chaude. Je le saluais poliment. Ma curiosité naturelle aurait souhaiter connaitre cet inconnu. Je me levais alors pour aller m'installer à la table, sur une des chaises. Je ne voulais pas m'imposer, mais je me présentais en espérant qu'il le fasse à son tour
- Bonjour... Sam Wilson.
Un sourire poli, je le laissais terminer ce qu'il faisait et je posais ma tablette sur la table. Il se tournait vers moi. Il prenait place. Qui était-il ? J'espérais le savoir.
malice
SAM & BUCKY "Oh yeah, I can see it working. Gears turning. Oh, they're malfunctioning! They're on fire!" // Sam to Bucky
« Puisque la beauté est rencontre, toujours inattendue, toujours inespérée, seul le regard attentif peut lui conférer étonnement, émerveillement, émotion, jamais identiques. » François Cheng
Une nouvelle étape vient de s’écrire : une nouvelle étape vers la reconstruction d’une vie qui a volé en éclats, une nouvelle étape vers la réinsertion après les faux pas. Avec un bref retour en arrière, Morgan peut constater qu’il en a parcouru du chemin depuis la fin de l’été, et depuis sa transformation : après un passage au Raft, qui lui a semblé être une véritable éternité, il a été cantonné à un quotidien rythmé par les visites journalières aux bureaux du S.H.I.E.L.D. à Manhattan, afin de prouver sa bonne foi et d’être étroitement surveillé. Décision a ensuite été prise de l’envoyer en Virginie pour suivre une formation à l’académie du S.H.I.E.L.D., formation qu’il a suivi à une vitesse prodigieuse grâce à ses capacités extraordinaires d’apprentissage. Le voilà à présent de retour pour entamer un nouveau chapitre de cette nouvelle vie : agent du S.H.I.E.L.D.
Le titre semble pompeux, mais il n’est que Niveau 1 pour l’instant. A-t-il l’ambition de gravir les échelons ? Dire le contraire serait mentir, parce qu’il tient plus que tout à faire preuve de ses capacités et, surtout, de son utilité. Après tout, n’est-il pas le génie scientifique ayant créer du sang artificiel aujourd’hui utilisé par l’armée américaine pour soigner les soldats au front ? N’a-t-il pas sauvé des milliers de personnes à travers le monde, grâce à ses recherches et ses prouesses ? Sans égo aucun, il sait qu’il peut être utile et aider les autres, mais il sait aussi qu’il lui faut être patient pour gagner la confiance de ses supérieurs, alors, sans éprouver la moindre frustration, il se plie aux demandes de Clint Barton, son référent qui, malgré la situation, l’a toujours considéré avec respect et bienveillance.
Alors, bienheureux de pouvoir s’échapper de New-York pour travailler à l’Avengers Facility — malgré le fait qu’il ait toujours son bracelet à la cheville, Morgan savoure son nouveau statut. Il travaille dans les laboratoires et, comme dans sa précédente vie, le Docteur Morbius ne compte pas ses heures.
« À demain Charlie, passe une bonne soirée. » La belle brune ne lève pas le nez de son microscope mais lève plutôt la main pour le saluer sans un mot, lui octroyant un fin sourire aux lèvres avant de sortir. Mais Morgan a beau ne pas être humain, il est comme eux sur un point : l’effort creuse la faim. Pas la même faim mais… Tout de même.
Alors, d’un pas léger, profitant qu’il n’y ait pas grand monde dans les bureaux en cette période de l’année, Morgan rejoint une salle dans laquelle on a entreposé des poches de sang, spécialement pour lui. Il pourrait boire le délicieux liquide rouge à même la poche mais, désireux de renouer avec l’humanité, il opte pour l’idée de la mettre dans un gobelet, histoire de ne pas avoir l’air de sortir tout droit d’un livre d’Abraham Stoker. Il se dirige alors vers la cuisine, pensant naïvement être seul mais… Non. Il y a quelqu’un d’autre dans la salle.
Mince.
Ne voulant pas écoeuré la personne qui lisait tranquillement dans un coin de la pièce, il glisse rapidement sa poche de sang à l’intérieur de sa veste en tournant le dos à Sam, qu’il n’a pas encore identifié comme tel, s’empressant de prendre un gobelet dans un placard et d’y verser le sang, faisant de son mieux pour le faire dans la plus grande discrétion. Une fois la poche vidée, il la jette dans la poubelle la plus proche et… ’’Bonjour... Sam Wilson.’’ Un sourire poli, un visage affable, une posture ouverte… Sam Wilson veut faire la discussion, visiblement. Heureusement que le gobelet ne laisse rien voir de ce qu’il contient…
Un court moment d’hésitation, il prend finalement place à la table où Sam est déjà attablé, un peu l’air penaud et pas vraiment à l’aise. Il s’installe lentement sur sa chaise, dépose son gobelet sur la table et l’entoure de ses fines mains aux doigts longs, finissant par enfin dire, en relevant son regard intensément bleuté vers son interlocuteur : « Morgan. Morgan Morbius. » Et alors, là, c’est l’instant de vérité… Est-ce qu’il va vouloir lui casser la figure ? Partir en l’insultant de tous les noms et en le traitant d’assassin ? Dire son nom de famille est encore une épreuve.
Je n'avais jamais d'apriori sur les gens. Simplement parce que j'aimais me faire ma propre opinion. Mais la révélation à ce moment précis eu un petit impact sur ma personne. Je ne m'attendais vraiment pas à avoir un jour être mis en présence de ce que j'avais toujours considéré comme une légende. Je voulais dire par là que je connaissais le nom, je ne connaissais pas le visage, mais je connaissais surtout sa réputation.
Je devais me contenir. Par respect pour l'homme qui se trouvais en face de moi tout du moins. Une réputation ne faisait pas un homme. Je ne voulais toujours laisser le bénéfice du doute. Mais si c'était vrai, j'avais en face de moins une créature de l'ombre, un vampire. Légende urbaine ? J'en doutais fortement tout de même au vu des informations qui circulaient à son sujet. Mais il était un scientifique de génie. Je devais comprendre qu'il avait été recruté. Sinon il ne serait pas là.
Une fois la surprise passée, je pouvais tout de même lui faire la conversation. Il n'en restait pas moins un homme et il méritait au moins un minimum de respect. Il fallait toujours essayer de donner sa chance à une personne qui voulait faire le bien. C'était visiblement son cas. Qui était-je pour le juger. Je ne connaissais pas son histoire et je ne m'autorisais surtout pas à le juger.
- Ravi de faire votre connaissance.
Je n'hésitais une seconde et lui tendais une main sûre et franche. Je trouvais important de faire l'effort de le connaître. Il avait du malheureusement avoir pas mal de détracteur. Mais il était important de ne pas faire l'amalgame et d'essayer de le connaître avant de le juger. Son histoire devait être bien complexe. Il avait eu sûrement ses raisons. Mais je devais avouer que la curiosité était entière. Il n'y avait pas beaucoup de créature de l'ombre sur cette Terre et j'en avais une en face de moi. Et était-ce alors vrai qu'il se nourrissait de sang ? Peut-être était pour cette raison qu'il venait ici au lieu d'utiliser la cafétéria. Peut-être pour cela qu'il utilisait un gobelet opaque, pour masquer la substance. Ou peut-être que je me trompais sur toute la ligne.
- Je ne vous cache pas que j'ai évidemment entendu parlé de vous. Je suppose qu'il ne doit pas être facile d'arpenter le QG sans avoir des regards qui se tournent sur vous. J'ai été surpris, je ne le nie pas, mais je n'ai pas pour habitude de juger sans savoir. Et qu'est-ce qui vous amène au QG des Avengers ?
Le question pouvait paraître un peu directe, mais il n'y avait aucune raison cachée. Je voulais savoir s'il travaillait ici où s'il était de passage. Etait-ce une allié à plein temps ou une personne de passage pour donner un coup de main. Ses expériences m'étaient étrangères. Je savais juste qu'il travaillait sur un sang de synthèse, rien de plus.
malice
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Malgré toute la bonne volonté de son vis-à-vis de masquer le trouble, qu’il soit positif ou négatif, Morgan remarque sans trop de difficulté que l’homme qui se tient à ses côtés le connaît de nom, à défaut de le reconnaître par sa tête : le point positif de toute cette histoire est que, s’il n’ouvre pas la bouche, il peut passer inaperçu. Mais tout de même, il ne peut pas trop s’empêcher de se sentir, un instant, comme un cible avec un gros point rouge flanqué sur le front ; il décale délicatement le gobelet en plastique sur la table pour l’éloigner de Sam, au cas-où celui-ci est incommodé par la présence du sang, puisqu’il doit le deviner.
Profondément doux, n’ayant pas une once de malignité en lui, et n’aimait guère les effusions de sang et de colère, Morgan ne se mesure pas au possible jugement qu’il pense lire dans le regard de Sam et ainsi, c’est sans véritablement avoir pu l’observer qu’il baisse lui-même le menton, pour que ses yeux trouvent, étrangement, un intérêt prompt à la table : il reste ainsi, le regard éparpillé sur le décor qui est à hauteur de son regard baissé, jusqu’à ce que la voix de Wilson se fasse entendre de nouveau. ’’Ravi de faire votre connaissance.’’ Euh ? Le nouveau Captain America est heureux de le rencontrer ? Vraiment ? À son tour d’être surpris… D’ailleurs, cela peut nettement se voir sur son visage qui, s’étant redressé, hausse ses sourcils épais en écarquillant légèrement les yeux, manifestant que, de toute façon évidence, il ne s’attendait pas à ce que quelqu’un soit heureux de le rencontrer, encore moins un Avengers.
Ses yeux glissent ensuite sur la main généreusement tendue, qu’il n’hésite pas à saisir, un sourire prompt venant alors emplir ses lèvres. « Moi de même, Sam. » Rasséréné quant à l’attitude louable — et combien bienveillante, de son interlocuteur, Morgan serre délicatement sa main durant quelques secondes avant de la relâcher, celle-ci retrouvant naturellement sa place autour du gobelet qu’il tient précieusement, mais qu’il ne s’autorise pas encore à consommer. « Je comprends totalement… » Commence-t-il à dire sans s’offusquer des fameux regards évoqués, bien qu’il presse ses lèvres l’une contre l’autre avant de poursuivre, en gardant ses yeux rivés sur Sam : « J’ai été recruté… On m’a proposé un deal. Au lieu de finir ma vie entre quatre murs du Raft, j’ai atterri ici. » Cela sonne un peu comme une condamnation, dit comme ça, mais c’est plutôt une libération en réalité ; dans tous les sens du terme. « Je travaille dans les laboratoires, j’ai retrouvé mon univers… Mes patients en moins. » Haussant légèrement ses épaules, il apporte finalement son breuvage à ses lèvres pour en boire une fine gorgée hésitante, étant tiraillé par la faim mais ne voulant pas, en même temps, faire fuir la première personne qui semble vouloir le connaître. « Et vous, vous êtes un Avengers, n’est-ce pas ? » Il doit avoir l’habitude qu’on lui pose cette question alors Morgan reprend rapidement la parole, en arborant un sourire amical aux lèvres. « Vous vivez ici à plein temps ? »
J'aurais pu m'attendre à une tout autre carrure vu la réputation du personnage. Pour une raison que j'ignorais, on imaginait les méchants toujours plus impressionnants qu'ils ne l'étaient. Mais l'était-il vraiment ? N'avait-il pas essayé de se défendre, de survivre ? Sans connaître son histoire, je ne voulais pas le juger. C'était mal me connaître. Je préférais, depuis toujours, me faire ma propre idée. Là encore, je voulais le connaître avant de lui coller une étiquette.
Je le sentais un peu méfiant. Je comprenais évidemment pourquoi. Mais je ne voulais pas qu'il se sente mal à l'aise. La conversation aidant sûrement. Je voulais croire qu'il puisse trouver sa place ici. Il avait donc été recruté. C'était souvent la solution quand on pouvait utiliser des talents particuliers. Je ne doutais pas qu'il pouvait beaucoup apporter au SHIELD. C'était un bon compromis.
- J'avoue que quand c'est possible, le SHIELD offre toujours une option moins radicale que la prison. Je pense que c'est un bon compromis. Une seconde chance si on peut dire.
C'était une bonne chose qu'on puisse profiter de son talent. Il méritait sûrement plus d'attention que de rejet. On pouvait lire en lire une certaine souffrance également. Mais je voulais vraiment lui offrir cette chance. Et il la saisissait, comprenant que je lui tendais une main. Il entrait donc de bonne grâce dans la conversation. Il posait évidemment la question évidente en premier et poursuivait dans sa lancée.
- Je suis effectivement un Avengers. Et non, je vis à Brooklyn. Je passe souvent ici, je suis en charge de valider les demandes pour le campus, je m'assure qu'on ne manque de rien. Tony se chargeait de ça avant moi. Et vous, logez-vous ici ou avez vous un pied à Terre à New York ?
Comprenant qui j'avais en face de moi, je me rendais compte que je ne connaissais rien de sa condition réelle. Mes seuls connaissances étant des rumeurs et des fables. Je n'osais de plus pas ouvertement lui poser les questions un peu sensibles selon moi. Je préférais le laisser aborder le sujet s'il le souhaitait. Mais peut-être y viendrait-il seul. En attendant, la conversation était bon enfant et on tentait tous les deux de communiquer. Cela l'avait surpris, c'était compréhensible, mais il devait aussi se sentir un peu moins seul.
malice
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Pour certains, échapper à la prison à perpétuité pour retrouver une liberté au sein du S.H.I.E.L.D. pouvait ressembler à une forme d’injustice ; Morgan n’aurait pu que difficilement les contredire, car il n’y avait, en effet, que peu de forme de réparation pour les familles des victimes, et les victimes elles-mêmes. Après tout, il avait tué des dizaines de personnes sous l’effet d’une pulsion animale qu’il ne contrôlait certes pas, mais il retrouvait aujourd’hui sa place dans un laboratoire, on lui avait même rendu ses titres de noblesse par son doctorat… Il recommence une nouvelle fois après en avoir ôté certaines. Il ne le nie pas, et ne le cache pas non plus : ainsi, il peut même aisément comprendre ceux qui refusent même de lui adresser la parole, bien qu’ils soient peu nombreux ici.
Sam, reçoit plutôt bien l’information d’ailleurs : Morgan comprend même que ce n’est pas la première fois que ce genre d’arrangement a lieu, car l’Avenger ne semble pas bien surpris d’apprendre son sort. Poussé par la curiosité, il ose alors demander, avec un demi-sourire : « Donc je ne suis pas le premier a profité de cette… seconde chance ? » Penchant légèrement son menton sur le côté, il hoche son visage de haut en bas en recevant la réponse de Sam, juste avant de boire une gorgée de son breuvage, délicieux pour lui, mais sans doute peu ragoutant pour les autres.
Mais comme il ne souhaite pas non plus être le seul sujet de conversation, il se permet de poser quelques questions à Sam : ce dernier ne joue pas le mystérieux et lui répond le plus simplement du monde, et cela est très agréable de tenir une conversation sans avoir à se préoccuper de ce que la personne en face pense. « Tony Stark, c’est ça ? » Celui-ci est, ou plutôt était, suffisamment célèbre pour que Morgan, plongé dans ses études et son hôpital, le connaisse. « Vous avez donc repris deux rôles ? Pas trop dur de tenir le cap ? »
Mis en confiance, il termine son gobelet en quelques minutes, tout en bavassant avec son interlocuteur qui, au demeurant, est très agréable. Un chic type, qui fait la conversation sans juger et sans lui faire sentir qu’il est un monstre ayant été soustrait à la justice, comme le disent les familles des victimes et certains médias, qui refusent encore de lâcher l’affaire. « Oui, j’ai un appartement prêté par le SHIELD. J’ai perdu ma maison, alors je n’avais pas d’endroit où vivre après le Raft. » Il a aussi perdu sa fille car n’ayant plus le droit de la voir, mais comme il ne peut pas l’évoquer sans verser une larme, il s’abstient pour l’instant. Il remonte plutôt le bas de son pantalon pour laisser entrevoir sa cheville gauche, et plus précisément, le bracelet électronique qui s’y tient. « On peut me suivre à la trace. » Vaut mieux en rire qu’en pleurer alors, de bon coeur, il émet un petit rire avant de reprendre sa place initiale. Si le Vampire ne choque pas, le bracelet électronique non plus... si ?
Il comprenait qu'il était loin d'être le premier à qui le SHIELD avait donné une seconde chance en effet. Mais des éléments précieux méritaient surement qu'on puisse se servir de leurs compétences.
- Vous n'êtes pas le premier et ne serez pas le dernier. Si le SHIELD pense que vous pouvez lui être utile, il fera tout pour cela. Je ne critique pas cette manière de faire, loin de là, mais je ne peux m'empêcher de me mettre à la place des familles parfois. Mais j'ai une amie actuellement emprisonnée au RAFT et je comprend aisément pourquoi il est important de faire la part des choses. On n'est pas toujours responsable de ses actes.
C'était complètement ce que je pensais. Wanda était un exemple tout trouvé. Et même si je ne pouvais pas être objectif sur son cas,, je comprenais alors qu'on pouvait donner une chance à certains dans certaines circonstances. Dans son cas, je savais qu'il n'avait pas été maître de lui. Cela l'avait forcé à faire de mauvaises choses. Mais maintenant qu'il contrôlait son état, il faisait aussi tout pour retrouver une vie normale. C'était un chercheur de talent. Il avait beaucoup de choses à apporter au monde. Cela valait bien de faire un effort. Surtout si l'homme cherchait sa rédemption.
- Je suppose. Tony avait un don pour faire plusieurs choses à la fois. C'est loin d'être mon cas. Mais si je peux aider, autant le faire. Cela ne me prend pas autant de temps et au moins, quand je n'ai pas de mission, je me rend utile. On s'organise.
Le fait d'avoir plusieurs casquettes ne m'effrayait pas. Mais j'avais pris du temps pour m'habituer au fait que deux des personnes les plus importantes pour le groupes n'étaient plus là. Steve était encore vivant au contraire de Tony, mais le manque se faisait cruellement sentir. Il m'avait fallu du temps pour m'y habituer.
Il avait donc un endroit à lui. C'était une bonne chose. Il me montrait le bracelet à sa cheville. Ceci expliquait cela. Il était bien évidemment surveillé. Il avait tout perdu, il fallait s'en douter. Mais avoir un endroit à soi permettait souvent de retrouver une certaine intimité.
- C'est dur, je le comprend. Mais avoir une certaine liberté, c'est déjà une bonne chose je pense. Vous avez du avoir beaucoup de mal à vous intégrer, vous réinsérer. Les gens ne sont pas enclin à pardonner facilement. Ils ne vous comprendront sûrement pas. Ils ne veulent souvent même pas essayer de le faire. Ce n'est pas mon cas. Peu importe ce qu'on peut avoir fait. Il faut placer les éléments dans leur contexte et avoir toutes les données pour comprendre. Je suis un soldat, j'analyse, c'est dans ma nature.
Il comprenait ainsi pourquoi je n'avais pas hésité, même en sachant qui il était, à lui parler. Je me doutais que si le SHIELD lui avait donné cette chance, c'est qu'il la méritait dans une certaine mesure. Donc, je devais aussi faire confiance en leur jugement. Je savais qu'ils ne prenaient pas de décisions à la légère.
- Et que faites-vous donc au QG ? Je suppose que vous poursuivez vos recherches ?
Peut-être en parlerait-il de bonne grâce. Orientant volontairement la conversation sur un autre sujet que sur sa personne. J'avais perçu une certaine gêne et je ne voulais pas enfoncer le clos.
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La conversation avec Sam est hautement intéressante, car elle brise ce que Morgan pensait être une exception : si le S.H.I.E.L.D. a pour habitude de réhabiliter ceux qui peuvent l’être et qui ont des capacités à offrir pour le bien du plus grand nombre, alors pourquoi devrait-il s’en sentir honteux ou même coupable ? Il n’est pas le premier et sûrement pas le dernier à bénéficier de cet accord alors… Les familles, certes. Pour eux, c’est une seconde douleur, une nouvelle plaie qui se creuse face à l’abandon de la justice, qui est balayée d’un revers de la main. Morgan l’entend parfaitement et le comprend, il hoche même son menton lorsque Sam l’évoque, signe qu’il ne nie absolument pas ce pan de l’histoire. « J’ai pensé aux familles quand on m’a proposé cet accord, pour être honnête. J’ai hésité. Mais je n’aurais rien pu réparer, de là-bas. Ici, je peux être utile. Ici, je peux me racheter, montrer que je peux aider et que je ne suis pas le monstre qui… Enfin, bref. Vous comprenez. »Je ne suis pas seulement le monstre qui a tué toutes ces personnes voulait-il dire, avant d’être interpellé par le fait que l’une de ses amies est actuellement au Raft. Des mauvais souvenirs lui reviennent en mémoire, si bien que des frissons désagréables parcourent ses avants-bras.
« Je suis désolé pour elle, surtout. » Dit-il premièrement en baissant le menton en même temps que le regard, poursuivant ensuite : « Je suis sortie du Raft mais je n’oublierai jamais ce que c’est, là-bas. Elle y est depuis longtemps ? » Il n’avait pas vu les autres prisonniers du temps de son séjour là-bas, l’isolement étant, bien entendu, une façon de briser mentalement les prisonniers. Mais il est forcément compatissant sans même la connaître, étant très mal placé pour juger : il ne demandera donc pas pourquoi elle est là-bas, espérant seulement qu’elle se porte bien.
La conversation se concentre ensuite sur les fonctions de Sam, qui doit porter plusieurs casquettes à la fois. « C’est quand même courageux, je trouve. » Dit-il à l’attention de Sam, tout en lui adressant un sourire sincère et amical. Il le perd un peu en évoquant tous les ravages causés dans sa vie : la perte de son emploi, de sa maison, de tout ce qui composait le quotidien qu’il aimait, d’une certaine façon. Là encore, Sam se montre bienveillant et compatissant envers lui, essayant même de temporiser les choses. Un doux sourire persistant sur ses lèvres, il finit par dire, sur le ton de la confidence : « Merci pour votre gentillesse. Vraiment. » Cela fait un bien fou de parler sans surveiller ses mots, même si cela semble anodin pour bien des gens.
Se redressant sur sa chaise, il dépose son coude sur la table en hochant son menton de haut en bas, sa main remuant sous le flux des paroles : « Je viens d’arriver donc pour l’instant, je me familiarise encore avec les recherches en cours. » Marquant une petite pause, il poursuit avec un brin d’humour dans la voix : « C’est très différent de l’hôpital, il faut que je m’habitue à… tout ça. » Cela lui manque, de soigner des gens. Mais bon, a-t-il d’autres choix ? Il doit s’estimer heureux de pouvoir être en liberté, déjà.
L'homme semblait cultivé. Son élocution et les mots employés, tout le démontrait. Il était calme, posé, semblait aussi réservé. On sentait une certainement retenue, sûrement du au passé tourmenté des récents événements.
Nous avions avions tous fait des erreurs dans notre vie. Elles pouvaient être plus ou moins mauvaises. Mais le besoin de rédemption présumait d'une volonté de bien faire et de réparer ses torts. N=Bien sûr, il y aurait toujours des personnes lésées dans l'histoire, mais le but était de retrouver un semblait de volonté de faire les choses bien et de réparer ses torts, aussi terribles soient-ils.
- Je pense que vous avez du passer par des moments terribles, mais vous enfoncer ne vous aiderait pas. Je suis certains que vous n'aviez pas eu le choix. J'espère que votre intégration se passera bien. Je ne doute pas que vous trouverez vos marques.
J'imaginais que l'expérience du Raft n'était pas la meilleure. Je la connaissais, et une de mes amies y était enfermée depuis pas mal de temps maintenant. Il semblait d'ailleurs soucieux de celle-ci, comprenant que la vie, enfermé là-bas, n'était pas une expérience agréable.
- Je pense à elle souvent. J'espère qu'elle en sortira très bientôt. Elle aura droit, comme vous, à une nouvelle vie, une nouvelle chance.
Je me disais qu'il pouvait peut-être qu'il aimerait parler de ses recherches. Je ne prétendais m'y connaître, mais c'était une bonne chose de parler de sujets qui nous plaisaient. Alors avec un sourire, j'entamais la conversation sur le plan plus professionnel pour détendre encore un peu plus mon interlocuteur.
- Avez-vous repris vos recherches ici ou avez apporté des idées à celle déjà en cours ici ? J'avais entendu dire que vous étiez sur des recherches liées au sang ? A moins que ce ne soit un secret évidemment, ce que je peux comprendre...
Mon statut d'Avenger ne me donnait toutefois pas accès à certains dossiers ou certaines recherches en cours. Le SHIELD avait été toujours soucieux de protéger certaines données. C'était une question de sécurité bien évidemment qu'on pouvait comprendre. Mais on trouverait le cas échéant un sujet moins sensible.
malice
SAM & BUCKY "Oh yeah, I can see it working. Gears turning. Oh, they're malfunctioning! They're on fire!" // Sam to Bucky
« Puisque la beauté est rencontre, toujours inattendue, toujours inespérée, seul le regard attentif peut lui conférer étonnement, émerveillement, émotion, jamais identiques. » François Cheng
« C’est gentil, merci beaucoup… » Sam est d’une rare gentillesse, celle qui est pure, qui ne juge pas, qui ne demande rien en retour, et qui invite au dialogue sans s’encombrer du passé, aussi tortueux et effrayant soit-il. Heureusement qu’il est tombé sur lui, dans cette salle. Pas tout le monde l’aurait accueilli de cette façon, il en est sûr.
Mais évoquer le Raft le remplit d’un sentiment étrange ; s’il est heureux d’en être sorti, force est de constater que la peur d’y retourner flotte toujours quelque part dans son esprit. Un traumatisme qui ne dit pas son nom, peut-être. Ne voulant rien laisser paraître de ce trouble mélancolique, qui hante toujours ses nuits, il préfère tourner un visage apaisé vers Sam, lui offrant même l’ébauche d’un sourire, bien qu’étant attristé d’apprendre pour son amie. « Elle aura besoin d’aide, en sortant… » Dit-il en faisant tourner son gobelet entre ses mains, la voix soudainement grave. « C’est assez effrayant, après avoir été enfermé aussi longtemps, de retrouver la civilisation. Surtout, on a peur de l’autre : peur du rejet, peur de ce qui a été dit sur nous… » Il ne doute pas du fait que Sam sera là pour son amie mais, ayant à coeur de bien faire, il ne peut s’empêcher de partager ses ressentis, si cela peut être utile : encore une fois, il fait ce qu’il fait de mieux, aider les autres.
La discussion dévie sur les recherches scientifiques, ce qui le détend aussitôt. Voilà un sujet bien plus réjouissant, et moins teinté de nostalgie ; s’il n’a pas récupéré sa tour, ses laboratoires et le monopole de ses recherches, au moins, il a retrouvé l’univers auquel il appartient. « Le sang, oui. Je suis médecin, hématologue, entre autre. » Se redressant quelque peu sur sa chaise, il esquisse un sourire plus franc avant de poursuivre, ne sachant pas si Sam est au parfum de ses prouesses personnelles : « J’ai mis au point un sang artificiel, cela permet de transfuser en urgence ; c’est particulièrement utile pour les soldats envoyés au front. Et cela évite les complications de groupes sanguins. » Il ne veut pas non plus passer pour un homme ayant la prétention de vendre son génie scientifique, il hoche finalement ses épaules en disant, l’air de rien : « Enfin, je pense que le S.H.I.E.L.D. possède également son lot de révolution en la matière. Je ne suis pas au courant de tout, et je ne sais pas encore précisément ce que je vais devoir faire ici… » Avoue-t-il en haussant légèrement ses sourcils avec un brin d’incompréhension même si, en y réfléchissant bien, le bracelet électronique à sa cheville prouve bien que la confiance n’est pas encore pleine. « En tous cas, si un jour vous avez besoin… N’hésitez pas. »
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