"J'ai toujours confondu la vie Avec les bandes dessinées J'ai comme des envies de métamorphoses Je sens quelque chose Qui m'attire, qui m'attire, qui m'attire vers le haut " Balavoine
Erik. C'était fait. Même si je ne l'avais pas vraiment voulu. Mais j'en avais tiré les leçons nécessaires. Il fallait absolument que je prenne mon courage à deux mains et que j'aille te parler. Je n'avais pas dormi de la nuit à l'idée de savoir qu'aujourd'hui j'allais devoir te voir et t'annoncer ce que je ne pouvais plus cacher.
Mon ventre était ... Celui d'une femme enceinte de jumeaux. Et je ne pouvais plus vraiment le cacher sans prendre trop de risques. Du moins pas en me métamorphosant pour le camoufler. Je pouvais faire des choses mais je ne savais pas quel était le risque pour les foetus.
Angoissée je m'étais donc rendue en voiture de collection au quartier des Avengers. Là où était stationné le Milano en ce moment. J'avais envoyé un message à Rocket pour être sûre de la localisation du vaisseau et de l'emploi du temps de Peter. Et également pour savoir si comme il me l'avait promis il avait gardé le silence concernant mon secret.
Si certes j'avais vu Peter à plusieurs reprises depuis notre rupture c'était en coup de vent, de loin, et nous n'avions pas vraiment échangé. Et surtout je m'étais toujours arrangée pour être à moitié cachée.
C'était d'ailleurs ce que j'avais fait aujourd'hui aussi. Créer l'illusion et surtout camoufler un peu mon état de grossesse plutôt avancé au premier abord. J'avais donc cuisiné une grande fournée de petits muffins que j'avais mis dans un gros panier que je tenais contre mon ventre.
J'avais répété mon discours mille fois, j'avais imaginé la scène pendant de très nombreuses heures mais j'étais persuadée que même en ayant pensé à tous les scénarios possibles j'allais me retrouver ... Sans savoir quoi dire où faire. Paralysée.
Groot me vit arriver de loin, et couru vers moi pour me saluer. Il regarda mon panier mais point ce qu'il dissimulait. Je lui donnais un petit gâteau en lui disant bonjour et il m'indiqua ton vaisseau pour me dire où tu te trouvais.
Je grimpais donc à bord du Milano, une boule au ventre. J'avais extrêmement chaud et je regrettais ma tenue automnale bien que le temps était relativement frisquet lui.
- Peter ?
Demandais-je d'une voix hésitante, tenant fermement le panier contre mon ventre alors que j'étais ... Fébrile et que mon rythme cardiaque s'emballait dangereusement.
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"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Tout semblait calme aujourd'hui et tout semblait surtout me réussir. Je me levais sans entendre le moindre bruit. Je pouvais déjeuner tranquillement, tout le monde semblait de bonne humeur, et du coup ça dépeignait sur moi et j'étais d'excellente humeur. Les autres ne se chamaillaient pas. Le calme régnait et je me sentais comme sur un petit nuage, me délectant de ce petit déjeuner idyllique.
Nous nous étions mis d'accord et nous répartissions les tâches comme souvent. Je me chargeais de ranger et nettoyer la cuisine et Groot, sa chambre, une fois n'était pas coutume il avait lâché sa console pour aider. Cela aurait du me mettre la puce à l'oreille, mais Rocket insistait sur le fait qu'il avait pu le raisonner pour aider. Alors je ne cherchais pas plus loin.
Je n'avais pas prévu de bouger. En l'absence de Rocket, j'allais faire le tour du vaisseau pour une maintenance nécessaire, je tenais à ce que tout fonctionne correctement même et surtout en son absence, il faisait le tour pour voir si tout allait bien et je continuais ce qui devait être fait. Un peu comme on faisait le contrôle d'une voiture pour s'assurer que tout aille bien, vidange, freins... Ensuite, je faisais le tour des placards de la cuisine pour faire la liste des courses. On ne manquait ainsi de rien. Et je pouvais ensuite aller faire les courses et me charger du rangement avec Mantis qui était ravie d'aider et de pouvoir passer du temps avec moi. Ces derniers temps, cela n'avait pas vraiment été le cas.
Tout se passait à merveille. Une fois les courses rangées, je pouvais me prendre un peu de temps libre. Les tâches effectuées, je pouvais me reposer avec une tasse de café dans le cockpit. Je regardais des vidéos sur mon téléphone en attendant. Nous étions libre pour le reste de la journée, mais celle-ci étant bien entamée, je n'avais pas le courage de bouger. Ce n'était pas pour déplaire aux autres. Un semblant d'entente s'installait même si on sentait la distance qu'il avait entre nous si souvent parce que je ne parlais pas beaucoup et j'évitais pratiquement tout le monde. Le manque se faisait pourtant sentir, surtout quand Rocket n'était pas là avec ces remarques habituelles.
Un peu d'agitation pourtant me faisait lever le nez de mon téléphone. Je retirais mes écouteurs et bougeait pour savoir. J'entendais la trappe de la soute se baisser. Nous avions visiblement de la visite. Mais pourquoi personne ne m'avait prévenu ? Ils avaient peut-être oublié ou ce n'était pas prévu... Quoi qu'il en soit, je m'avançais pour savoir de qui il pouvait s'agir.
Groot avait pris les devant, je le voyais rarement comme ça, cela devait être une personne qu'il appréciait sinon, il n'aurait même pas lever le nez de sa console. Je m'arrêtais soudain lorsqu'une voix plus que familière appelait mon nom :
- Peter ?
Mon cœur s'affolait quelque peu. C'était une voix que je n'avais pas entendu depuis un certain temps. Nous avions certes pu nous croiser de temps à autres, mais le contact restait lointain. Je m'arrêtais un moment avant de finalement aller à sa rencontre, le cœur battant, des tonnes de souvenirs à l'esprit, surtout heureux, mais pas que. J'étais heureux de l'entendre, vraiment heureux. Je ne me demandais même pas ce qui valait cette visite, je n'avais qu'une envie, la voir.
Je rejoignais la cuisine, qu'elle avait déjà rejoins, un panier à la main. Il y avait des petits gâteaux semblait-il. Délicate attention dont Groot s'empressait de goûter. Elle paraissait encore plus belle que dans mon souvenir. Et je ne pouvais pas cacher mon émotion. Je retenais mon souffle et je m'avançais dans son champ de vision, le gorge légèrement nouée pour répondre à son appel :
- Raven ?
Je restais étrangement muet. Je déglutis avec peine et tentais enfin une approche.
- C'est une surprise. J'suis content d'te voir.
C'était la vérité, même si je redoutais la suite de la conversation. Mais c'était juste une appréhension due à nos pseudos rencontres où nous n'avions même pas parler. L'émotion de retrouver toutes les sensations passées, bonnes comme moins bonnes, sûrement. Quoi qu'il en soit, je poursuivais :
- J't'en pris, prends un siège et laisse moi te débarasser.
Je souriais, heureux de la voir après tout se temps à s'éviter même inconsciemment. J'imaginais le regard de Rocket qui le dévisagerait avec une grimace. D'ordinaire, il aurait fait une remarque où je passais pour un ado attardé, gauche, idiot et maladroit. Mais en son absence, ce n'était pas le cas. Cela me manquait mais cette idée s'évanouie rapidement. Les autres devaient être au courant de sa visite et ils avaient gardé le secret pour me faire la surprise, même si c'était pas le genre de truc habituel vu l'entente cordiale qui régnait entre nous. Peut-être voulaient-ils aussi que je ne tente pas de fuir si je l'avais su. Mais je ne l'aurais pas fait. Je m'étais fait une promesse et il était temps de la tenir, même si cela voulais dire que je devais affronter des situations dérangeantes. Je ne voulais plus être celui qui fuit à la moindre contrariété. Je devais au contraire compter sur mes amis, ma famille !
J'étais curieux de savoir si c'était une simple visite de courtoisie ou tout autre. Elle semblait nerveuse. Je ne la connaissais pas si nerveuse. Je me demandais bien ce qui pouvait la rendre aussi nerveuse. Quelque chose me disait que j'allais rapidement le savoir.
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Oh il n’y avait absolument aucun doute. Je savais pertinemment que tu étais présent dans le Milano. J’avais mes indics sur place. J’avais mis un temps fou à me décider avant de te voir. L’annonce c’était tellement mal passée avec Erik que je redoutais ta réaction à toi aussi. Cependant, je ne pouvais garder le secret plus longtemps. Rocket savait depuis déjà plusieurs mois et m’avait promis de ne pas me trahir et d’attendre que je sois prête à t’annoncer LA grande nouvelle de ma vie.
J’eu l’impression de me liquéfier sur place quand tu apparus dans mon champ de vision de la cuisine. Tu étais toujours aussi séduisant. Je ne pouvais m’empêcher d’avoir des flashbacks de nos moments. Tu m’avais permis d’apprendre à aimer à nouveau. Mais … Nous nous aimions trop et je ne pouvais supporter le fait que tu mettes ta vie en danger et de te voir disparaitre pendant des mois je ne sais où alors que moi, je brulais d’amour pour toi.
Nous avions décidé ensemble de nous séparer et nous étions resté en bon terme mais tout de même. De te revoir, et de savoir que nous étions seuls ou presque, car je savais bien que Groot n’allait pas tarder à se retirer pour jouer à la console dans un coin du vaisseau me rendait extrêmement anxieuse.
Et pour me faciliter encore plus la tâche tu me proposais un siège et de me débarrasser. Remarque … C’était peut-être plus simple comme cela. Après tout je n’allais pas rester éternellement avec mon panier pour me cacher derrière. Ridicule.
J’hochais lentement la tête tout en prenant une profonde inspiration avant de tendre bon grès mal grès vers toi le panier, révélant ainsi mon ventre de femme enceinte de jumeaux de 5 mois. Je n’osais te regarder pour le moment, préférant baisser le regard vers mon ventre avant de finalement prendre mon courage à deux mains, d’enfin lâcher ce panier que nous tenions tous les deux. J’étais tellement stressée que les jointures de mes mains étaient blanches.
- Je …
Je bafouillais, je ne savais pas quoi dire, après tout avais-je besoin de te parler ? Oui. Il le fallait je devais te dire. Je n’étais pas seulement enceinte. J’étais enceinte, et tu étais peut-être le père.
- Il faut que je te dise quelque chose Peter ...
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Il y avait quelque chose dans son regard. Un petit quelque chose qui me rendait toujours tout chose. Les sentiments étaient encore bien présents. Même si nous n'étions plus ensembles, l'amour était toujours là. L'air était empli de cette odeur fleur bleue qu'il y avait toujours quand nous étions ensemble. Son allure, son sourire, le son de sa voix... Tout était encore bien inscrit dans mon esprit. Elle m'avait permis de mettre un point final à ce que je ressentais pour Gamora.
Elle prenait place, limite timide, sur le siège et acceptait enfin de me tendre le panier. Lentement, l'objet s'éloignait pour dévoiler sa silhouette. Mais je sentais bien une gêne. Il y avait quelque chose. Et si cette visite n'était pas simplement par courtoisie. Je ne me posais pas la question dans l'immédiat. Le simple plaisir de la voir suffisait à illuminer ma journée. Elle m'avait manquée, s'était indéniable. Et je n'étais pas le seul dans ce cas. J'étais heureux qu'elle n'ait pas laissé les autres Gardiens. Ils étaient ses amis au même titre que moi.
J'allais lui dire simplement que j'étais content de la voir quand elle dévoilait enfin sa silhouette complètement en me confiant enfin son panier. Je ne rêvais pas. J'aurais voulu pouvoir me frotter les yeux pour m'en assurer, mais je savais que ma vision ne faisait pas défaut. Aucune réaction autour de moi. Groot retournait à sa console, ce qui n'étonnait personne. Et Rocket, même s'il n'était pas dans les environs et que je ne lui parlais plus trop, était-il au courant ? Peut-être. Mais visiblement, Raven était enceinte, et pas qu'un peu.
Elle balbutiait alors : " Je... " On la sentait vraiment mal à l'aise à cet instant précis. Elle paraissait chercher ses mots. Je comprenais qu'elle était venu pour me parler. Mais est-ce que cela avait quelque chose avoir avec sa grossesse ? Je sentais une petite pointe de stresse monter. Mon cœur battait soudain un peu plus vite et je craignais presque l'annonce qui allait s'en suivre : " Il faut que je te dise quelque chose Peter. "
Le silence s'installait un moment. Là ça craignait un max ! Je sentais le truc bien balaise m'arriver en pleine figure et je devais me préparer psychologiquement. Elle s'était préparée aussi je crois. Elle redoutait sans doute une réaction qu'elle n'aurait pas aimé. Elle était enceinte et voulait me parler. Il ne fallait pas être dupe pour savoir que sa grossesse était liée à moi, du moins elle le pensait, sinon, elle ne serait pas venu ici pour me parler.
Je n'avais jamais eu le sentiment d'être prêt pour ça. Et si je ne me trompait pas, il y aurait une possibilité que je sois le père. Mon Dieu, qu'étais-je en train de penser ? Mais il fallait se rendre à l'évidence, le calcul était à faire, mais elle l'avait sûrement fait avant moi, sinon elle ne serait pas là devant moi avec un ventre bien rond, vraiment très rond ! Il me fallait reprendre contenance et au moins lui parler. Je ne voulais pas qu'elle croit que j'étais limite en train de faire une crise de panique. Mais à l'intérieur, mes neurones s'entrechoquaient violemment et des pensées se bousculaient dans un chaos indescriptible. Je tentais d'afficher un sourire, mais je craignais que cela ne se voit pas vraiment tant mon esprit était encombré. Je répondais simplement :
- Et bien, vas-y, je t'écoute...
L'instant T est là et l'ambiance dans la pièce avait quelque peu changé pour faire place à de l'indécision. La délicieuse odeur fleur bleue s'évaporait pour faire place à une sensation légèrement tendue. Seul, face à ce qui m'attendait, j'étais moins décontracté qu'au début, on aurait pu voir combien nous étions stressés l'un et l'autre.
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Comment pouvais-je annoncer cette nouvelle et qu’elle passe le plus tranquillement possible ? En même temps c’était tout simplement impossible. Je savais pertinemment qu’une telle nouvelle allait avoir de nombreuses conséquences. Je ne t’avais jamais vraiment vu en colère car nous ne nous étions jamais vraiment disputé assez violement pour en arriver là … Cependant j’étais en tord et je le savais. J’aurai du venir plus tôt mais je n’étais pas prête. Pouvais-je dire que désormais je l’étais ? Non toujours pas. Mais je savais que je n’avais pas le choix.
Mes lèves se pincèrent pendant un long moment avant que je déglutisse encore à nouveau en silence mais avec difficulté. Les yeux clos, je les ouvrais pour te fixer. Mon regard n’avait rien d’agressif ou quoi que ce soit de la sorte. Il était plutôt doux, et légèrement brillant. Il ne fallait pas que je pleure mais les émotions étaient belles et bien présentes. J’avais toujours mal lorsque je te voyais. Surement parce que tu avais été le premier homme que j’aimais depuis mon premier amour. Un moment de silence, puis je repris enfin la parole.
- Comme tu le vois je suis enceinte… Et je … Il y a une possibilité que tu sois le père des jumeaux.
Murmurais-je comme si je te confessais un pécher. Et oui s’en était un. Tu étais au courant que pendant ma phase « Vilaine Raven » j’avais été avec un autre homme. Je te l’avais avoué lors de notre escapade au bord du lac. Tu avais accepté, tu m’avais comprise, tu m’avais soutenue, tu m’avais aimé.
Ma main se porta naturellement sur mon ventre que désormais je ne prenais pas plus la peine de cacher. Cela ne servait plus à rien. Tout le monde était au courant maintenant. Il sembla encore un petit plus rond que lorsque j’étais arrivée car j’avais essayé de muter à certains endroits pour que la nouvelle soit moins impressionnante et plus facile à cacher derrière ce maudit panier en osier remplit de mon offrande de gâteaux. Et notre fameux Groot me regarda avec des gros yeux en remarquant enfin mon ventre son regard allant de toi à moi plusieurs fois alors qu’il murmurait des « Je s’appelle Groot » de temps en temps comme si il venait de réaliser ce que je t’avais dit. Je lui avais prodiguer un ou deux cours d’éducation sexuelles au coin du feu en avril dernier et … Il semblait comprendre ce que cela impliquait.
Mes doigts se crispèrent légèrement sur le tissu de ma robe alors que malgré mon stress et mon appréhension je n’avais pas quitté tes yeux dans lesquels j’aimais tellement me perdre au printemps dernier. Comment allais tu réagir ?
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La révélation me faisait l'effet d'un douche froide. Je sentais bien le courant frais me monter le long de la colonne pour enflammer ensuite mes tempes. Je restais muet un moment. La nouvelle me frappait en plein visage comme une claque. "Il y a une possibilité que tu sois le père des jumeaux."
Des jumeaux ! Et j'étais possiblement le père. Elle n'en paraissait pas persuadée. Et je ne savais pas trop quoi dire là tout de suite... Mais je ne pouvais pas rester muet. Fallait déjà que je trouve un siège et que je m'enfile une bonne rasade d'alcool. Parce que je redoutais mes propres pensées. Qu'est-ce que j'étais sensé lui répondre, j'en savais fichtrement rien ! Mais je devais demander pourquoi j'étais possiblement le père.
- Ben ça, pour une nouvelle. Des jumeaux... répondis-je d'un air légèrement absent. ... et je suis peut-être le père ? Mais tu n'en es pas sûr ?
Je réalisais qu'elle disait qu'il était possible que je le sois, mais ce n'était pas une certitude. Un brin de jalousie s'emparait malgré moi de mon cerveau. Qui ne l'aurait pas été en sachant qu'il y avait éventuellement un autre père ? Je me focalisais stupidement sur cette partie de phrase.
- Et je serais peut-être le père. Alors qui serait l'autre ?
Je regrettais déjà ma question et je ne voulais pas la déstabiliser dans son état. Je me sentais soudain idiot et tentais de rattraper le coup.
- Tu sais quoi en fait, c'est pas important. Mais tu me connais, si je n'ai pas l'exclusivité, je deviens grincheux... J'espérais que ce trait d'humour la rassurerait un peu. ... mais des jumeaux ! Wow ! Je sais pas quoi dire.
Et c'était vrai. Je devais me faire à cette idée. Je ne savais vraiment pas quoi faire en pensant que j'allais éventuellement être père. J'en connaissais un qui ne manquerait pas de me le rappeler. Mais était-il au courant ?
- En as-tu parlé à quelqu'un d'autre ? Combien sont au courant ? Et qu'est-ce que tu attends de moi ? Je veux dire que tu vas les garder, c'est évident, mais comment vas-tu faire ? Il va te falloir t'organiser et si je suis le père, que suis-je sensé faire ? Je n'y ai jamais songé, pas une seule seconde. Mais si je suis effectivement le père, je devrais agir en tant que tel...
Des pensées se bousculaient dans ma tête et une bouffée d'angoisse commençait vraiment à m'assaillir. Je respirais un bon coup et tentais de reprendre une certaine contenance. Qu'étais-je sensé faire si ces enfants étaient les miens ? C'était la question à laquelle je n'allais pas cesser de penser désormais.
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La petite bombe avait été lancée. C’était fait. Mais évidement tu avais une réaction. Tu étais obligé d’avoir une réaction. Et ce fut celle du choc, pour le moment je n’avais pas encore le droit à la colère mais elle viendrait peut-être après … Comme pour les étapes du deuil. Le choc, puis le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation puis enfin la reconstruction.
Mes paupières se fermèrent l’espace d’un court instant alors que tu évoquais, bien évidemment mes doutes sur la paternité. Tu savais que j’avais vu quelqu’un mais tu ne te souvenais peut-être plus qui était cet homme, ou bien peut-être tout simplement ne te l’avais-je pas dit.
- C’est .. Erik Lehnsherr. Un mutant, plus connu sous le nom de Magnéto.
J’attendais le moment où tu allais réaliser qu’il était plus connu pour ses méfaits que pour ses bienfaits, mais peut-être ne le connaissais tu pas. Après tout tu avais passé beaucoup de temps dans l’espace. Enfin du moins j'espérais que c'était lui la seule autre possibilité, mais j'avais toujours un doute.
- L’homme avait qui j’étais quand j’étais sous l’emprise de Wanda … Je t’en avais parlé au lac.
Mes dents vinrent attraper ma lèvre inférieure pendant quelques secondes je savais que j’avais été infidèle pendant cette période sombre de mon histoire, mais je ne me contrôlais plus. Tu le savais. Tout le monde savait que j’attendais ton retour désespérément, scrutant les étoiles tous les soirs en espérant te voir atterrir dans le jardin de l’Institut comme tu l’avais fait à de nombreuses reprises une fois la nuit tombée ou plutôt venir toquer à la fenêtre de ma chambre alors que tu étais toujours en lévitation.
Le lac. Nous avions passé de si bons moments ensemble, certes il y avait eu des sanglots, de la peur, et des larmes, mais c’était au début. Après nous avions vécu une véritable idylle dans ce petit chalet. Nous nous étions dit « Je t’aime », réellement, en face à face pour la première fois. Des petits frissons me parcoururent. Je ne devais pas me laisser à la mélancholie et dépasser par mes sentiments.
- Vous êtes tous les deux au courant.
Je sous-entendais par là que les deux pères potentiels étaient au courant.
- Je … Mes amis le savaient, je ne pouvais plus le cacher.
Je sous-entendais par là que Rocket était au courant, mais tu n’allais peut-être pas faire le lien. Du moins pas tout de suite.
- Je sais que tu ne veux pas d’enfants Peter. Pas là, pas maintenant. Pas avec moi. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de quelque chose alors que j’arrive comme cela et qu’il y a toujours un doute….
Un regard posé sur toi, je voyais que tu ne te sentais pas très bien. Et c’était normal. Je fis donc quelques pas vers toi pour venir prendre ta main dans la mienne et tirer la chaise qui était derrière toi pour que tu puisses t’assoir.
- Assied toi un peu …
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Elle sentait bien que je ne prenais pas trop bien la nouvelle. Mais de là à dire que je ne voulais avoir des enfants, même sans y être préparé, c'était injuste. J'avais toujours pensé que nous pourrions éventuellement faire notre vie ensemble, mais les événements en avaient décidé autrement. Et lorsqu'elle tendait le bras pour me faire asseoir alors que je semblais perdu et fébrile, je repoussais gentiment son bras.
- Ca va, merci... dis-je d'un air faussement détaché. Je ressentais une certaine frustration. Je m'asseyais et poursuivais en la regardant droit dans les yeux. ... Mais comment peux-tu penser que je ne pourrais pas changer d'avis ? Bien sûr que je ne suis pas prêt, mais je vieillis, comme tout le monde, j'ai changé aussi... Je pensais à mes futures retrouvailles avec Rocket, que j'avais préparé. ... Et j'aurais peut-être pu revoir ma position...
Je pensais que j'aurais pu devenir père, cela m'aurait peut-être permis de me fixer un nouveau but dans le changement de trajectoire que j'avais déjà décidé de suivre. Tous ces événements, lointains comme plus récents avaient fini de me décider à arrêter de courir et de prendre une nouvelle direction dans ma vie. Je réalisais combien ma vie n'avait pas de sens sans amis, sans famille avec qui la partager. Je ne voulais plus qu'une chose désormais, me rapprocher des gens que j'avais éloigné de moi pendant ces derniers moi. Il était temps de devenir plus sage et responsable.
J'étais visiblement la seule personne qui n'était pas encore au courant. Je réalisais que j'étais peut-être la plus imprévisible de toutes à ses yeux, ce qui justifiait d'avoir attendu autant. Mais j'avais changé et elle devait maintenant s'en rendre compte. Plus question de m'emporter, mais de comprendre et de prendre la bonne décision.
- Je ne t'en veux pas, tu sais. Ce ne serait pas juste puisque tu n'avais le contrôle de toi-même. Mais ne me demande pas de comprendre. Tu attends des jumeaux et je ne suis peut-être pas la père. Pourtant si je devais l'être tu penses que je ne pourrais pas t'aider ? Je veux dire que je ne suis pas forcément le plus apte à l'être, mais je peux tout de même subvenir à leurs besoins. Je ne pourrais jamais te laisser les élever seuls en sachant que je suis leur père.
C'était une certitude que je n'étais pas forcément un model, mais j'étais capable de prendre soin des gens qui m'étaient proches. Je savais que je pouvais faire ma part et l'accompagner si elle en ressentait le besoin.
- J'avoue que je ne serais peut-être pas le père de l'année mais je pourrais essayer...
Je pensais pouvoir assumer malgré tout, parce que je n'étais pas seul. Il fallait seulement savoir si je pouvais compter sur mes amis, ma famille pour m'aider si je devais prendre cette responsabilité - si tant était que j'étais le père.
Je regardais toujours Raven, le regard doux et attendri pour qu'elle comprenne qu'elle n'était pas seule. Et même si ces enfants n'étaient pas de moi, elle savait que je serais tout de même là pour elle.
- Et tu sais... Même si je ne suis pas le père. Tu sais tout de même que tu peux me demander mon aide. Tu le sais hein que je ne pourrais pas te laisser comme ça sans aucun soutien ?
Et elle aurait le soutien des autres Gardiens, j'en étais persuadé.
- Est-ce que Rocket est au courant ? Je n'avais pas l'intention de lui en vouloir de lui avoir confié sa grossesse. Mais je devais savoir. J'ai prévu de le retrouver pour parler et me faire pardonner. Je suis sûr qu'il a été là pour toi en mon absence. J'ai cru comprendre que vous étiez porches ? Cela ferait une autre bonne raison de me faire pardonner de mon absence. Il aura au moins été là pour toi.
Je connaissais bien mes semblables et j'étais persuadé qu'ils ne l'avaient pas laissé seule. Elle avait au moins eu le soutien des miens. Il restait maintenant à savoir si elle accepterait mon aide quoi qu'il arrive. Peut-être préférait elle prendre du recul et s'occuper des préparatifs seule. Mais cela aurait été bien dommage de ne pas profiter de l'aide dont je savais qu'elle avait sûrement besoin.
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Etre repoussée. Ce n’était jamais agréable. Et même si cela me blessait j’arrivais parfaitement à le comprendre aussi. Tu refusais le moindre contact avec moi. Ma main alla naturellement en réaction se cacher dans mon dos. Un peu comme si je te garantissais que je ne te toucherai pas à nouveau.
Désormais assis tu me fixais, et je tachais de ne pas faillir devant ton regard. Tu n’avais pas compris ce que je voulais dire quand je savais que tu ne voulais pas d’enfants. Nous en avions discuté au printemps dernier avant tout …. Ça ….
- Non Peter je ne voulais pas dire que tu ferais un mauvais père, mais que je sais, ou du moins je savais que ce n’était pas dans tes projets lorsque nous… enfin… Tu vois ce que je veux dire.
Je restais debout en reculant de toi d’un pas ou deux, alors que je te faisais toujours face mais cette fois ci à bonne distance.
- Je n’ai jamais pensé que tu ferais un mauvais père. Au contraire je sais que tu aimerais tes enfants. Je … Je sais que je vais devoir savoir. Je le sais. Mais j’ai peur.
Oui j’avais cette peur viscérale de savoir qui serait le père. Peut-être parce que je craignais les réactions de chacun et qu’au final je me retrouverais désespérément seule alors que je n’étais absolument pas prête à être mère. Mes yeux se voilèrent de tristesse. Pendant un instant je crus que j’allais me mettre à pleurer, je n’étais pas loin. Mais heureusement ce ne fut pas le cas. Mon regard se releva vers toi et je n’y vis que de la tendresse. Une main se porta à ma bouche, mes yeux se fermèrent un instant. Ne pleure pas Raven. Ne pleure pas. Heureusement tu changeas de sujet, ce n’était pas pour me déplaire mais il était brulant.
- Je … Rocket l’a découvert oui. Il est au courant. Je ne l’ai pas vu depuis un moment mais il sait oui. Ne lui en veux pas. Il m’avait promis de garder le secret jusqu’à ce que je sois prête. C’est un ami fidèle. On peut compter sur lui.
Mon visage devint légèrement rouge quand tu évoquas ma proximité avec Rocket pendant ton absence. J’hochais la tête lentement. Nous en avions discuté ensemble également mais ce n’était pas le moment le plus glorieux de mon existence et je préférais oublier le fait que j’ai été une véritable trainée.
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Je me sentais mal soudain de la voir si prête de pleurer. Elle devait avoir eu un mal fou à se décider. Je ne voulais pas qu'elle pense que ne compatissais pas parce que ce n'était pas le cas. Je me doutais quelque part que Rocket était dans la confidence. Je savais qu'elle pouvait compter sur lui. Cela me faciliterait la tâche quand nous aurions à en parler. Pour le moment je me concentrais sur Raven.
- Excuse moi... Je vois bien que c'est difficile pour toi. Je ne veux pas que tu penses que je suis sans cœur. Mais c'est un peu dur à assimiler...
Je la regardais encore avec douceur et l'invitais à s'approcher. Je prenais doucement sa main et l'invitais à se rasseoir. Je laissais ma main dans la sienne.
... Je suis un imbécile parfois, tu le sais. Mais cela ne veut pas dire que je suis indifférent. Tu n'es pas seule, tu ne le seras jamais.
Que je sois le père ou non, cela n'avait une réelle importance à vrai dire, j'avais le temps de ruminer tout ça plus tard. Là, il fallait la rassurer pour qu'elle ne se sente pas plus mal que lors de son arrivée. Je comprenais sa difficulté et je voyais bien son désarroi dans son regard. Elle avait besoin de soutien. Elle était ballotée entre deux camps et le résultat ne serait peut-être pas facile et encore moins les décisions qui devraient s'en suivre. Je ne voulais pas savoir comment elle en était arrivée là. Le fait était que c'était fait et qu'il était trop tard pour reculer. Il fallait donc essayer de l'accompagner le mieux possible.
- Regarde moi.. disais-je en relevant doucement son visage de mon autre main. ... Tu peux compter sur moi. Je serais là...
Je tentais de l'attirer vers moi pour la rassurer en l'entourant de mes bras. Elle se laissait visiblement faire. Je lâchais sa main et la prenait dans mes bras. C'était le mieux que je puisse faire pour qu'elle comprenne que je ne l'abandonnerais pas, quelque soit l'issu de cette grossesse. Elle ne serait pas seule. Et elle pourrait compter aussi sur les autres, je le savais.
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![[Terminé] SOS d'un(e) terrien(ne) en détresse Mokd](https://zupimages.net/up/23/48/mokd.png)
