Il avait raison, j'avais beaucoup appris des humains à mon retour. Je pouvais effectivement passer inaperçu dans la foule. J'avais le bon et le mauvais. Tous les êtres, venant de la galaxie ou pas, avaient finalement le même fond, avec une part de bon et une part de mauvais. On apprenait forcément d'eux toutes les facettes de leur personnalité.
Je ne refusais pas la nouvelle tasse offerte par mon invité. Il n'était pas trop indiscret et ne posait pas des tonnes de questions. C'était un peu étonnant, mais sans doute le faisait il par politesse. Mais une chose était sûre, il avait raison de dire qu'il n'était pas le seul à demander pour l'espace et ses mystères. Cela devenait la routine pour nous, Gardiens, mais pour un novice, il y avait des tonnes de choses à découvrir. Les bonnes comme les mauvaises.
- Bien sûr que tu n'es pas le premier. Mais après l'éphorie des premières fois, on se rend compte que c'est pas mieux qu'ailleurs. J'ai appris beaucoup de mes congénaires, mais pour toutes les bonnes choses.
J'affichais un léger sourire en poursuivant :
- Les gens sont tous les mêmes, peut importe où ils vivent. Il a peu d'endroit vraiment différents. On apprend à survivre partout où l'on va. Et il y a des méchant partout aussi, malheureusement. Ils sont juste plus dangereux.
Sam acquiesçait d'un geste de tête. Thanos en était un exemple tout cuit. Ils existait des tonnes de créatures plus dangereuses les unes que les autres. Elles se cantonnaient généralement à un secteur pour rester proche de leur lieu de vie. Mais de temps en temps, elles visitaient des secteurs plus large et c'était à ce moment là qu'on intervenait. La plupart du temps, cela se passait bien, mais pas toujours.
- Les Gardiens de la Galaxie intervienne pour aider les gens à se débarrasser de nuisibles de vilains méchants pas très dangereux, mais quelque fois, on se fait les dents sur du plus lourds. Mais on s'en sort toujours. Tout ça pour dire que l'espace peut être dangereux.
Il devait comprendre que sans un encadrement adapté, il n'était pas prudent de visiter l'espace seul. Il fallait avoir au moins des connaissances approfondies pour visiter sereinement certains quadrants. C'était à mon tour de jouer les curieux :
- A part les Shitori et Thanos et sa bande, vous n'avez qu'une connaissance limitée des aliens occupant la galaxie. Vous connaissez aussi les Kree. Mais il en existe vraiment beaucoup d'autres, pas tous très aimables non plus. Alors si vous aviez la chance de pouvoir les rencontrer, cela ne vous laisserait pas forcément un bon souvenir. Il faut faire attention aux vœux qu'on formules des fois ! Cela peut avoir des conséquences vraiment déplorables. Alors es-tu sûr, la Terre est telle sûre de vouloir en savoir plus sur les autres populations de l'espaces ?
Je connaissais déjà la réponse. La curiosité étant toujours la plus forte, on allait toujours au devant du danger et on se rendait compte de son erreur souvent trop tard. L'espace m'avait appris beaucoup. J'avais découvert beaucoup sur moi même, sur mes origines réelle, même si quelque fois, je n'aurais pas voulu savoir. Mais la vie était faite ainsi, on ne choisissait pas complètement le chemin. On faisait seulement des choix qui nous amenait sur un chemin tout tracé, mais ce n'était pas toujours celui qu'on aurait souhaité. Sam devait le comprendre. Il en avait sûrement à dire sur ses propres expériences. Je n'étais pas contre un peu plus de connaissances terrestres...
Il n'avait pas tort sur ce coup là. Il y avait bien des tribus sur Terre qu'il valait mieux éviter. Alors dans l'espace cela devait être pareil. Il était bon de penser que les gens n'étaient pas tous bons, même dans la galaxie. L'histoire nous avait démontré que même les hommes n'étaient pas bon à fréquenter. Il y avait des civilisations comme l'empire de Rome qui voulait coloniser le monde. Un être pervers à sa tête se fichait du mal qu'il pouvait faire alors. Cela pouvait engrener des conflits sanglants ou l'homme avait alors tout perdu au profit d'un empire qui avait les yeux plus gros que le ventre. Mais n'était-ce pas dans la nature des gens, peu importe d'où il venaient ?
Nous étions tous deux là, à philosopher sur le genre humain et alien. La vérité nue était alors crue et même la Madone se retournerait dans son tombeau en sachant que peu importait d'où on venait, le mal était partout ! Le spectacle des guerre que nous nous faisions l'aurait fait frémir.
Sur une note plus joyeuse, je me disais que si Peter avait du temps, nous pourrions prévoir de manger un morceau ensemble. A la limite, j'étais plutôt bon cuisinier et nous avions ce qu'il fallait ici. Il avait toujours au moins de la saucisse et quelques pates. Bien assaisonné, cela pouvait faire l'affaire. Il me semblait même qu'il avait du poisson, de la carpe peut-être... Peu importait. Je voulais juste essayer de revenir à des pensées plus positive et pirater mes visions de batailles interstellaires imagées par notre conversation. Fallait-il qu'il est le temps.
Je revenais à une conversation plus conventionnelle, quelque chose de bien plus attrayant avec sa bénédiction.
- Sinon, je vois que tu avais prévu de sortir. J'espère que tu as prévu un parapluie, il annonce des averses un peu plus tard dans la journée... Je me disais que comme je n'ai rien de prévu non plus, on pourrait visiter quelques adresses que je connais bien et intéressantes. Non pas que tu es besoin d'une nounou. Mais pour te faire découvrir ce que moi j'aime bien à New York.
Le Milano était camouflé dans les bois environnant du QG, et il avait sûrement Groot ou Mantis à bord, ou il serait verrouillé et invisible. Aucun risque alors de partir quelques heures. Et puis il était bon de prendre du temps pour soi aussi. Mais peut-être avait-il envie de sortir se balader seul.
Je n'aurait eu qu'à aller au souterrain chercher ma voiture. Je pensais aux conversations qu'on pourrait avoir, je pourrais lui parler de mon enfance sur Terre et il me parlerait de la sienne dans l'espace. Je pensais notamment aux parties de pèche à carpe où m'emmenait mon père sur son bateau. Avec mon imagination d'enfant, je la voyait comme une nef majestueuse voguant sur l'océan, me prenant alors pour un pirate. Il devait avoir eu ce genre d'image de gosse lui aussi. Un pirate rempli de tâches de rousseur une fausse barbe et un bicorne... à inhaler l'air du large. Ou encore sur un baleinier au large de la mer du nord, chassant Moby Dick de sa lance gigantesque, sans qu'aucun iceberg ne vienne gâcher son périple... Enfant, l'imagination était incroyablement fertile.
Une toux me ramenait au présent. Tel un miroir se déformant oscillant du concave au convexe, mes pensées s'effaçaient gentiment pour revenir à la réalité. Peter me ramenait dans le présent. Allait-il accepter mon offre. Je n'aurais pas eu à annoter un quelconque rendez vous. Si nous avions le temps, c'était une idée à creuser.
Les terriens, même si je faisais partie à moitié m'étonnaient vraiment. C'était comme une race alien que je découvrais finalement. Rien ne changeait, qu'on soit sur Terre ou dans la galaxie, les gens étaient finalement tous les mêmes. Y avait des bon et des méchants et il fallait faire avec. Sam était amical, on ne pouvait pas dire le contraire. Il essayait de me montrer une part des humains que je connaissais peu encore. Ils aimaient montrer leur quotidien, leurs souvenirs. Il n'y avait qu'à regarder les réseaux sociaux. On y trouvait de tout ! Il n'y avait plus de secret pour rien. Mais lorsque j'étais l'un d'eux, lors de mes sortis, ben fallait bien leur ressembler. Alors j'avais fait comme tout le monde et j'avais prit un portable. Un genre de communicateur chez nous. Il ne fonctionnait que sur Terre. Et je recevais donc des messages des connaissances que j'avais sur Terre. Je trouvais ça un peu futile, mais il fallait être paraître comme eu lorsqu'on sortait alors je le faisait sans trop me poser de questions.
Les fringues étaient un autre débat intéressant. Je les trouvais cool mes fringues ! Mais apparemment, c'était pas du goût de tout le monde ici alors j'avais revu un peu ma garde robe. Cela m'avait valu des remarque du genre : " Comme il a le col ouvert, il se croit dans le coup. " Mais j'apprenais bordel alors, fallait bien que je trouve mon style !
Ces terriens, ils y connaissaient rien au style ! Alors comme le dicton terrien disait : " Aux grands mots, les grands dictionnaires ! " Je demandais à mes connaissances terriennes de m'aider un peu à choisir des fringues cool mais pas trop voyantes pour me fondre dans la masse quand je sortais incognito.
Je voyais que cela avait fonctionné puisque même Sam avait fait la remarque. Donc le choix avait été judicieux. Il était de bonne compagnie alors je me disais qu'on pouvait poussé un peu plus loin. Il semblait vouloir partager son expérience avec moi. C'était vraiment sympa de sa part de vouloir m'aider aussi. J'en apprenais toujours plus sur la Terre et je me faisait plus de potes encore. Après Thor, Sam, j'appréciais de connaître tous les Avengers. Ils étaient un peu comme les Gardiens sur Terre.
Beaucoup de gens, ici, mutant, Avengers ou simples terriens avaient beaucoup contribué à me rendre la vie facile ici. J'avais repris du poil de la bête grâce à eux. C'était une bonne chose. Et les autres semblaient aussi apprécier cette main tendue. Nous nous sentions les bienvenues. Même Rocket avait été accueilli plutôt bien. On ne peut pas dire que les gens n'avaient pas eu peur de voir ce raton-laveur parlant, mais au fur et mesure, la pilule était plutôt bien passée et ils s'étaient même fait des amis.
Mais je me sentais un peu comme entre deux mondes parfois. Ce n'était pas facile de se dire qu'on n'appartenait qu'à moitié à un monde. Mon identité n'était pas complète. Il y avait tout une part de moi-même que je ne connaissais pas vraiment. Et c'était un peu encombrant. Mais comme le disait si joliment une fille, une influenceuse que j'avais vu sur les réseaux, Lucy Orchent, si je me souvenait bien : " Si tu as le cul entre deux chaises, achètes-toi un canapé ! " Et bien c'était à peu près mon état d'esprit, j'essaye de me créé un monde à moi pour pallier ce manque. Ou peut-être que j'avais pas compris la métaphore. Le concept était encore un peu vague pour moi...
Bref, je toussotais pour revenir dans le présent et enfin donner mon accord à Sam qui me proposait de poursuivre notre journée :
- Ben j'avoue que c'est pas de refus. Je voulais pas vraiment rester seul. Même si j'avais besoin de m'aérer, je dis pas non à une sortie entre potes.
Quill semblait avoir une douleur intérieure qui le rongeait. Cela se sentait au ton de sa voix. Comme dans tout bon groupes une querelle était vite arrivée. Et cela pouvait laisser des traces et même nous faire de venir fou si on avait personne à qui en parler. Je me doutais qu'il voudrais garder un peu tout ça privé, mais je pouvais lui tendre une perche pour l'aider au moins à sentir un peu mieux. Le sentier de la guérison prenait parfois des chemins détournés. On pouvait aisément transformer des jours de pluie en journées ensoleillées rien qu'en parlant.
Seul, dans son vaisseau - même s'il n'était pas vraiment seul - caché dans les bois, la solitude devait souvent le ronger. Certain dirait qu'il ressemblait à un tas de ferraille, mais je ne le pensais pas. Ce vaisseau, peu importe son état, me paraissait vraiment majestueux, tel un oiseau de fer près à prendre son envol. Il n'avait pas l'air si miteux que ça. Mais revenons à nos moutons... La solitude devait lui peser telle une pierre. Cela commençait souvent comme un grain qui roulait dans notre cœur pour amasser plus de sable et devenir un immense cailloux qui devenait lourd à porter.
A moins d'être myope, il était facile que Peter en avait gros sur le cœur. Il pouvait faire illusion tel un mirage, mais je n'étais pas dupe. Je voyais le S.O.S. que ses yeux lançait rien qu'en parlant. C'aurait alors été un crime de le laisser sombrer seul dans de ce lac de solitude. Si personne ne l'aidait, il se transformerait en océan dans lequel il se noierait. Tout ça pouvait se transformer en ressentiment qui rendait souvent les gens mauvais au point d'en devenir un être méchant. Cela aurait été dommage ! Il Il suffisait alors de lui tapoter dans le dos en le rassurant et en lui donnant un peu de son temps. Ce n'était pas trop cher payer pour redonner un peu de vigueur à un cœur qui avait mal.
- Je sens bien qu'il y a quelque chose qui te ronge. Je ne demanderais pas ce qui ne va pas. Mais je peux au moins essayer de te remonter le moral.
Je supposais que la nuit, il devait aussi avoir beaucoup de mal à dormir. La solitude avait aussi cette puissance de vous détraquer complètement, perturbant votre cycle de sommeil. Cela avait des conséquences souvent désastreuses. Je ne voulais me perdre dans un labyrinthe d'explications qui l'aurait rendu chèvre ! Et je n'avais pas la prétention d'être un psy, même si on me disait souvent que je savais écouter. Alors j'utilisais mes armes pour l'aider.
Il appréciait visiblement. On sentait toutefois qu'il était pas loin des larmes. Il avait du retenir beaucoup de choses pendant longtemps. Il n'y aurait pas eu besoin d'un oignon pour le faire pleurer. Alors l'humour pouvait tout soigner, ou du moins aider à remonter un moral bien bas.
- Tu as sûrement des anecdotes croustillantes à raconter. Il doit s'en passer des drôles durant vos missions dans l'espace.
Il levait les yeux et pensais déjà à la première qu'il pouvait raconter, j'en étais certains. Mais j'allais ouvrir la route telle une diligence remplie d'or attendu en ville par des cowboys avide de richesses.
- Si tu veux bien, je vais commencer... Tout jeune mon père m'emmenais souvent pécher la carpe. Et j'avoue que j'avais un peu peur de ces bêtes. Mais enfant, on a souvent peur de toutes les bestioles qu'on ne connais pas et qui bougent. Mais ma pire crainte était surtout l'alligator qui rodait dans les parages. Les enfants du coin disait qu'il mesurait six mètres de long. Ce n'était évidemment pas le cas. Mais ça le rendait encore plus effrayant. Mon père m'avait dit de m'en méfier tout de même parce qu'il était fourbe et malin. Comme tous les enfants, je l'écoutais à moitié. Mais un jour, j'ai eu la peur de ma vie quand mon père à attraper celui ci dans ses filets et qu'il gigotait comme un beau diable pour se libérer. Je ne suis pas fier mais ce jour là, je me suis caché et j'ai laissé mon père se débattra seul. On a pas attrapé de poisson ce jour là, mais une belle frayeur. Et j'ai eu longtemps peur de retourner pécher avec mon père... Depuis ça a changé, mais ce jour là, j'avais eu très peur.
Il sourit sur ces mots. Je le sentais se détendre un peu. J'attendais de recueillir ses impressions. Je n'étais pas le meilleur conteur, je le conservais, mais c'était un bon départ. Et pas besoin de jouer les conteurs frauduleux pour inventer des histoires. Celle-ci était véridique et j'en avais eu pour une belle frayeur ce jour là. Il fallait aussi que je lui raconte ma première expérience en tant que skieur sur les pistes enneigées d'Aspen où j'avais fait une saison pour payer mes études. Mais pour le moment je le sentais vibrer à l'idée de me raconter une des ces propres anecdotes.
Sam détendait l'atmosphère, cela voulait dire qu'il avait ressenti mon désarroi. Je n'étais super doué pour cacher mes émotions à vrai dire. Mais il se montrait du coup sympa. C'était vraiment un chic type. Il savait écouter et il savait aussi remonter le moral. Je n'avais pas ce don, c'était une certitude.
J'avais du mal à croire qu'un grand gaillard comme lui puisse avoir peur. Il fallait dire que je n'avais pas été élevé de la même manière. Mais c'était amusant de s'imaginer le petit Falcon se cacher d'un méchant alligator empêtré dans filet de pèche. Mais qu'importe, je pensais effectivement à ma propre enfance où on m'apprenait déjà à tirer sur des cible en bois pour apprendre à me servir de mes pistolets. En jouant avec ceux-ci cela m'avait valu des désagréments bien amusants... Depuis, j'avais bien amélioré mon score et je ne ratais plus ma cible.
- Falcon ? Avoir peur ? Qui pourrait croire ça. Mais quand on est jeune, on a peur de tout et n'importe quoi hein ?
Sam souriait en coin et bougeait la tête d'un signe approbateur. Comme il fallait jouer au jeu de celui qui aurait le pire de souvenir d'enfance. Je commençait gentiment.
- Ben, tu te doute que comme je n'ai pas grandi vraiment sur Terre, mon enfance a été un peu différente. A onze ans, j'apprenais à me servir de pistolets. Youndou m'a offert les deux que tu vois à ma ceinture souvent. Mais il a fallu que j'apprenne à m'en servir. Et quand on est gosse, on prend ça pour des jouet. Alors je tirais sur tout ce qui bouge. Et les accident étaient plutôt nombreux au début. Des chutes d'arbres accidentels au rebond sur des surfaces par ricochet... Bref, y a eu des blessés et cela m'a valu des petits problèmes, tu t'en doutes...
Il imaginait bien les scènes, je pense à en juger par son sourire. Un gamin avec des armes, même bien encadré, ça peut faire des dégâts. C'était sûrement pour cette raison qu'il y avait un âge minimum sur Terre, ici aux Etats Unis pour mettre une arme dans les mains d'un ado. Et encore il fallait qu'il soit encadrer correctement. Mais dans l'espace, il n'y avait pas vraiment de règles. Il fallait pouvoir se défendre très tôt des dangers. Là, c'était pas un méchant truand qu'il fallait tenir en respect, c'était plutôt du genre de poulpe de l'espace mangeur de batteries ou autre bestioles du genre qui faisait de nous des casse-croûte. Et en étant un Ravageur cela n'arrangeait rien. Mais gosse, on ne comprend pas forcément les implications.
Je savais, tout môme, avant qu'on ne m'arrache à ma planète, que tous les enfants n'avaient pas la chance de grandir dans une famille, encore moins une famille aimante. J'avais regardé pas mal de série débile à la télé pour voir un peu de quoi rêvait les gens, une famille semblant idéale, alors qu'on savait que la famille idéale n'existait pas vraiment. Mais Sam avait sûrement ce qui se rapprochait le plus ça apparemment.
- Tu as eu sûrement fait des bêtises, étant enfant. Moi, je sais que je les collectionnais. J'étais plutôt du genre farceur et j'avais pas peur de me prendre une rouste ou de me faire enfermer dans mes quartiers ou dans la soute à cause de ça.
Je sentais un sourire. Cela voulait dire qu'il avait comme tout bon gamin qui se respecte fait des expériences plus que douteuses pour tester ses parents ou encore d'autres membres de sa famille. On était tous égaux quand s'agissait de gamineries, de bêtises qu'on trouve amusantes mais qui ne le sont pas toujours.
J'aurais eu du mal à imaginer son enfance et son adolescence dans l'espace. Mais chaque personne reflétait l'enfance qu'il avait vécu. Son verbe haut et ses allusions en étaient un exemple flagrant. Se part d'humanité faisait aussi parti de lui, notamment ce qu'il avait vécu avec sa mère sur Terre.
- Non, c'est certain, mais peut être que cela aurait pu m'arriver à ta place.
Mais quand on est gosse on expérimente, c'est normal et forcément pas toujours en bien. On doit faire des bêtises pour apprendre. J'imaginais réagir exactement comme lui à sa place. Il avait vécu longtemps dans l'espace et avec une majorité d'homme. Il avait du apprendre d'une drôle de manière, mais malgré tout, il était devenu un homme. Il aurait pu rester un ravageur, il aurait pu se rebeller, il aurait pu devenir une tout autre personne et pourtant. Tout le ramenait à son humanité.
- Mais quand on y pense, tu es peut être humain que le dernier des humains ici. Tu aurais pu devenir n'importe qui, et tu es devenu un Gardien ! Il y a définitivement quelque chose chez toi de différent, c'est certain, mais ta part d'humanité a sûrement beaucoup joué dans tes décisions.
Il n'avait pas a rougir de l'homme qu'il était devenu. Il méritait sa place autant qu'un autre.
Dis toi que si toi, qui a vécu dans l'espace presque toute ta vie, tu arrives à te faire des amis sur Terre, tu mérites de loin ta place parmi nous. Tu as des qualités mais tu n'as pas assez confiance en toi, c'est tout ! Crois en toi, c'est aussi simple que ça.
Je sentais bien qu'il avait besoin d'un coup de pouce. Il fallait qu'il essaye d'en parler s'il voulait avancer :
- Est-ce qu'il y a quelqu'un à qui tu veux parler ? Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te ronge...
J'essayais de m'ouvrir à lui pour qu'il se sente à l'aise. J'étais sûr de pouvoir l'aider. Il suffisait qu'il accepte de parler.
Il voyait clair dans mon jeu, il savait que quelque chose n'allait pas. Je savais vraiment pas masquer mes émotions. C'était un problème qui me suivait partout et qui était des fois gênant. Mais il semblait vouloir m'aider. Je me disais qu'il pouvait peut être me donner des conseils après tout. Alors s'il voulait que je parle, ben fallait saisir la perche tendue...
- T'as raison, y a bien quelque chose qui va pas. Mais c'est principalement ma faute.
C'était vrai. J'avais merdé et je pouvais m'en pendre qu'à moi. Mais bon, fallait en dire un peu plus pour qu'il comprenne :
- J'ai laissé tombé Rocket et il m'en veut. Mais j'voulais pas affronter les reproches. Ces derniers temps, je me plante dans tout ce que je fais et j'ai foutu le camp sans me retourner. J'voulais rev'nir mais j'étais pas prêt à les affronter tous. Et puis le temps passait sans que je puisse prendre de décisions. Et il est arrivé plein de truc vraiment pas cool à Rocket. Maintenant j'm'en veux et je sais pas comment rattraper le coup. J'dois lui parler, mais je sais pas comment faire, j'voudrais pas qu'ça parte en sucette.
Voilà qui était dit. Et curieusement, j'me sentais mieux, comme un poids qui venait d's'envoler. Voilà c'qui fallait faire : parler ! Mais comment garer mon calme face à Rocket. Sam était calme et ne m'en voudrait pas lui. Mais Rocket allait me fusiller du regard et p't-être même m'en mettre plain la tête avant d'accepter d'parler.
- Tu peux peut être me dire comment faire pour garder mon calme après lui avoir parlé. Parce qu'il aura envie de m'tuer, même si c'est juste du regard. J'vais en prendre pour mon grade, c'est sûr. Mais j'veux arranger les choses avec lui et qu'on r'devienne potes comme avant.
J'comptais sur Sam pour me donner des conseils. Fallait juste espérer qu'il accepterait de m'aider.
Le problème était donc là. Je savais qu'il s'était absenté un certain temps. Mais je ne comprenais pas pourquoi, lorsqu'il était revenu il semblait distant. On n'a beau de ne pas vouloir se mêler des histoires des gens, on voit et entend des choses. Donc je comprenais ce qui clochait finalement. Il avait besoin de conseils, alors si je pouvais l'aider, pourquoi pas ?
- Tu es un bon gars. C'est juste que tu ne sais pas comment affronter tes amis. Tu sais affronter les étrangers, mais pas tes propres amis, c'est normal je dirais. C'est délicat. Je dirais qu'il faut que tu respire, que tu laisses parler la personne en face de toi et que tu te dise, il a raison, il le mérite, j'ai merdé, il faut que je laisse la personne s'exprimer et ton tour de parler, regarde la personne dans les yeux, garde ton calme, respire au besoin et excuse toi. Ca désarme n'importe qui. Et tu verras que cette personne comprendra que tu souhaites vraiment tout réparer.
Il me regardait silencieux, mais il comprenait. Il acquiesçait d'un léger signe de tête. Il savait que j'avais raison, qu'il fallait plus de courage pour affronter ses amis que pour affronter ses ennemis. Il affichait un léger sourire. Il comprenait mieux que personne que si on voulait garder ses amis, il fallait quelque fois se mettre à nu, aller plus loin dans ses retranchements.
Il avait tout à fait raison. Il avait déjà eu l'occasion de vérifier l'adage. Cela sentait l'expérience. Mais il avait mille fois raison, affronter ses amis était bien plus difficile que d'affronter ses ennemis. Mais Rocket était sûrement la personne que j'aurais le plus de mal à affronter. Avec son franc parlé, cela n'avait pas me faciliter la tâche. Je retenais ses conseils. J'allais les appliquer et voir ce qu'il se passerait.
- Et bien il me reste qu'à mettre en pratique. Je vais chercher Rocket dans sa retraite. Il sort de convalescence. Ca va pas être facile, mais je sais ce qu'il me reste à faire.
J'étais déterminé, je voulais vraiment affronter mes problèmes. Cela avait duré trop longtemps. Je m'échappais et fuyais mes responsabilités. Il fallait maintenant en finir avec toute cette rancœur. Et fuir ne m'aidait pas, au contraire.
Et si nous passions à un sujet plus gai. Je ne voulais flinguer l'ambiance avec mes problèmes. Je savais ce que j'avais à faire. On passait à autre chose.
- Bon assez pleurer sur mes problèmes. Merci quand même pour les tuyaux, promis, je les mettrais en pratique. Mais pour l'instant, on passe à des choses plus gaies.
Je me disais qu'on pouvait en revenir à notre deal de l'espace.
- Je parle à la clique dès que possible pour notre p'tit tour dans l'espace. On se recontacte pour finaliser tout ça. Je prend en main mon portable. J'ai un téléphone portable, donc je me disais qu'on pourrait échanger nos numéros et mettre ça en place. Ce serait plus simple. T'en dis quoi ?
Pas besoin de réponse, il prenait son portable et me le passait. J'entrais mon numéro et il l'enregistrait dans la foulée. On aurait plus qu'à s'envoyer des textos pour qu'on mettre ça en place. On allait lui faire voir un peu notre univers. J'avais hâte de lui faire connaître mes planques et surtout les endroits sympa où séjourner sans risquer de trop se prendre la tête.
L'heure des conseils était terminée. Cela lui donnait une ligne de conduite. Je sentais bien que cela l'avait rassuré. Tant mieux. Mais il passait rapidement à un autre sujet. Nous revenions à notre projet d'aller faire un tour dans l'espace. Il souhaitait rester évidemment en contact. Il devait parler à ses acolytes avant ce qui était normal. Alors quand il parlait de portable, cela allait de soi, je lui tendais le mien pour qu'il entre son numéro. Au moins cela faciliterais la communication.
- Je ne savais pas que tu possédais un portable. Ils font un forfait interstellaire ? demandais-je en riant. Ca doit pas être donner du coup !
Il souriait aussi. Je n'étais pas du genre à faire des blagues de ce genre, mais elle était trop facile. Mais quand il se trouvais sur Terre, au moins, il pouvait joindre les gens avec qui il avait tissé des liens. Cela devait vraiment être cool d'avoir des amis partout dans l'univers.
- Tu sais que tu es un veinard finalement. Tu es le seul terriens à connaître des gens un peu partout dans l'univers. Un peu comme Carol Danvers.
Nous avions maintenant des visiteurs venus d'autres mondes mais qui étaient terriens. Qui l'aurait cru. Finalement, nous avions eu des contacts extraterrestres sans même le savoir avant de découvrir brutalement avec les événements liés à Thanos principalement. Thor, c'était différent, la Terre faisait parti des royaumes qu'il devait protéger. C'est parce que son frère mégalo avait des vu sur la Terre qu'on le connaissait. Bref, nous avions sur Terre des aliens terriens et des demi-Dieus ou encore des visiteurs de l'espace... Avant, n'importe qui n'aurait pas cru cela auparavant, mais après les attaques de New York, les choses avaient changées. Et plus personne ne trouvait cela délirant désormais.
J'avais parmi mes connaissances des gens que je n'aurais jamais rencontrés avant de travailler avec les Avengers. C'était un privilège, tant que je n'avais pas les responsabilité que j'ai maintenant. Mais les choses changeaient et tout était différents. J'avais beaucoup appris déjà avec les Avengers et le SHIELD, mais là, j'avais l'occasion d'en apprendre plus de gens qui voyageait dans l'univers ! Et ça, c'était quelque chose !
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