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 [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun

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Thomas V. Anderson
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyMar 11 Avr 2023 - 18:16

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Il accepte ma proposition, et je n’aurais pas pu être plus heureux. Comme si j’attendais ce moment depuis des années, toute ma vie même, quand bien même une telle pensée n’était pas rationnelle. D’un autre côté, qu’est-ce qui l’était, rationnel? Depuis que ce jeune homme a posé le pied sur mon lieu de travail, plus rien n’allait. Comme si…j’avais basculé d’un univers à l’autre, sans aucune raison. C’est très étrange, et un brin déstabilisant, je dois dire.

Je laisse échapper un petit rire à sa réflexion. Jun est un gars simple, dont les problèmes dans la vie sont simples. Ca fait du bien de rencontrer des gens comme ça, quand sa propre vie est constamment plongée dans le chaos. C’est comme une ancre sur un bateau à la dérive, qui l’empêche de s’enfoncer dans des eaux plus troubles encore. Si je pouvais le garder près de moi, ne serait-ce que pour des rencontres ponctuelles…peut-être que la folie qui me guette chaque jour que Dieu fait s’éloignera tel un rivage lointain, à défaut de disparaître réellement.

Nous quittons le café l’un derrière l’autre, sur fond d’une affirmation qui me fait hausser un sourcil. C’est la première fois qu’il accepte un date si vite? Vraiment? C’est encore pire que je croyais. Ce type ne semble pas aimer les sensations, comme s’il préférait vivre dans un cocon fabriqué par ses soins et ne jamais en sortir. Avec moi pourtant, il accepte de quitter sa zone de confort, et me dit même qu’il “a envie de continuer à parler. Ah. Il y a quelque chose dans sa voix qui m’intrigue, maintenant que je parviens à mettre de côté cette attirance irrésistible qui me fait tourner la tête. Il ne veut pas parler, du moins pas s’il peut l’éviter. D’ailleurs, maintenant que nous sommes dehors, il semble préférer rester silencieux plutôt que de s’engager dans une conversation stérile, un “small talk” dont tout le monde semble pourtant raffoler. Nouvelle énigme sur cet individu qui en détient déjà un bon paquet.

Le métro est bondé, ce qui est normal étant donné l’heure - encore tôt dans la soirée. Certains rentrent du travail, d’autres sortent déjà pour faire la fête. L’endroit où nous nous rendons, heureusement, semble échapper à la foule qui s’amasse généralement trop à mon goût et, j’en suis certain désormais, au goût de mon rendez-vous. Nous nous pressons tout de même dans la rame, ennuyé l’un comme l’autre. Ces sons…ils sont si dissonants, discordants que malgré mes efforts pour détourner ma propre attention sur autre chose, j’en suis troublé. La mâchoire serrée, je fixe droit devant moi, mes yeux rivés sur le torse de ce jeune homme définitivement trop grand pour la moyenne.

Un coup de frein, le truc classique. Je me retrouve avec Jun dans les bras, et j’avoue que ça me surprend tellement que je n’ose rien dire. Je le regarde simplement d’un air surpris, presque choqué, mais lorsqu’il se penche vers moi, c’est la gêne qui prend le dessus. Pas qu’il me dégoûte ou quoi que ce soit, loin de là; j’ai juste…pas vraiment l’habitude d’être dans cette situation, inversée par rapport à ce que je connais. Je voudrais le rassurer, lui dire que ce n’est pas grave, presser son corps contre le mien en signe d’assentiment…mais rien ne vient. Sa voix au creux de mon oreille me paralyse, et je ne sais toujours pas pourquoi il me fait cet effet. Déjà, ce simple murmure a suffit à me calmer. Au lieu de me concentrer sur le brouhaha ambiant et le son de la rame qui bringuebale, tout semble disparaître au profit d’une douce mélodie. J’affiche malgré moi un sourire niais, oubliant totalement mon mal-être d’il y a quelques secondes, et passe un bras autour de sa taille, officiellement pour l’aider à tenir debout.

“C’est un pub.”

Je ne vois pas quoi lui dire de plus, honnêtement. Un pub, généralement, ça possède une cuisine, et ça peut faire de bons petits plats. C’est cher pour ce que ça vaut - l’endroit est généralement fait pour boire, pas vraiment pour manger - mais c’est tout de même sympa.

A mon plus grand regret, nous arrivons à la station désignée et devons donc nous séparer. Enfin nous descendons ensemble hein, mais je ne peux plus le garder contre moi sans une bonne excuse. Je soupire intérieurement, mais me fais une raison et décide d’avancer. Je guide ainsi mon nouvel ami à travers les ruelles du quartier, pour finir par débarquer face à un pub à la devanture en bois sombre. Le Madman’s Spirit, un endroit charmant que j’ai découvert totalement par hasard. Un sourire aux lèvres, j’ouvre la porte à mon date et lui emboîte le pas.

“Phil!”

Le comptoir compte déjà quelques habitués, tandis que d’autres dînent dans un coin sur un fond de musique metal. Phil, le barman, est un homme d’une quarantaine d’années au crâne dégarni mais à la barbe fournie. Il semble constamment faire la gueule, pourtant son visage s’éclaire en me voyant.

“Tom! Ca faisait un bail qu’on t’avait pas vu par ici. Tu viens pas foutre le bordel au moins?”
“T’inquiètes. On a la dalle, j’espère que t’as encore de quoi bouffer ici!”


L’homme grommelle dans sa barbe, et moi, je lui offre mon plus beau sourire de gamin. Profitant qu’il tourne le dos, j’attrape la main de Jun pour le tirer vers l’étage inférieur, beaucoup plus calme et - pour une fois - entièrement désert. Une fois installé à une table, les menus posés devant nous, je peux enfin réengager la conversation.

“Phil est sympa, même s’il a l’air de vouloir buter tout le monde. T’as vu? C’est cool à l’intérieur, hein?”

Du small talk, ce n’est pas vraiment ce qui m’enchante. Mais j’ai beaucoup de questions à lui poser, et j’avoue que je ne sais pas par où commencer. Mes yeux le fixent, il doit se sentir observé. Je soupire longuement, et me plonge dans mon menu pour réussir à détacher mon regard de lui.

“Ici, on est tranquilles. En sécurité, par rapport à l’extérieur. On peut parler de tout et n’importe quoi, les murs n’ont pas d’oreilles. C’est pratique pour les gens comme…nous…hmm?”

C’est un coup de poker que je joue ici. S’il fait mine de ne pas comprendre, ou s’il ne comprend effectivement pas ce que je cherche à lui dire, je pourrais toujours retourner la situation. Après tout, nous avons tous les deux un look assez alternatif, malgré des fringues plutôt communes. Des tatouages de la tête aux pieds, des cheveux certainement pas coupés à ras, même sans pouvoirs, cet endroit semble être fait pour nous, n’est-ce pas?

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyVen 14 Avr 2023 - 17:53

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Il est bien rare pour moi, d'être dans une telle situation de promiscuité. Mais je n'ai pas l'impression que ça le dérange, si j'en juge par son bras autour de ma taille pour m'aider à tenir debout dans cette rame aux freins un brin défaillants. Après tout, nous sommes censés avoir un date. C'est très rapide, c'est imprévu et j'ai l'impression d'être en pleine séance de speed dating. J'ai participé à l'une de ces soirées une fois, un peu forcé par un ancien collègue de boulot qui estimais que je ne sortais pas assez et que je devais faire des nouvelles rencontres. Je n'avais pas vraiment eu le choix, mis devant le fait accompli. Me retrouver à devoir parler à des femmes et des filles alors que je suis justement du genre à rester silencieux, ça m'avais mis drôlement mal à l'aise. Inutile de préciser que ce soir là, j'étais rentré sans intention de revoir qui que ce soit. Au grand désespoir d'une dame qui avait l'âge d'être ma mère mais qui semblait vouloir faire de moi son casse croûte. J'ai beaucoup de succès avec les cougars et je ne saurai expliquer pourquoi un tel intérêt. Certes, elles les aiment jeunes et fringuant sans doute pour tenter de revivre leur propre jeunesse. Mais c'est peut-être qu'en plus d'être mignon -et de charmer malgré moi par ma voix- je suis très poli comme garçon. Une sorte sans doute, de fils idéal qu'elles n'ont pas eu. Un jeune homme courtois et sans problèmes apparents.

Si Thomas semble être un petit peu plus âgé que moi, dans sa trentaine, ce n'est pas non plus un écart d'âge dramatique. Si je n'en ai pas forcément l'air, je suis moi aussi plus proche des trente ans que des vingt ans. Sauvés de cette rame de métro, nous descendons donc a la deuxième station pour nous diriger vers le pub. J'avoue être un peu surpris de la décoration, je ne m'attendais pas à ça. Je n'ai jamais eu de période gothique comme beaucoup d'adolescents. Si j'aimais bien la musique emo et ce genre de trucs au lycée, que j'en écoute encore à l'occasion, je n'ai jamais eu un look hyper sombre et chargé. J'ai jamais vraiment eu de look savamment étudié d'ailleurs, étant un garçon plutôt sobre finalement. Pas de couleurs de cheveux ou de fringues vraiment extravagants. Des tatouages et autrefois un piercing sur la joue dans ma "folle" jeunesse. Mais rien de vraiment voyant. Si l'on exclut bien entendu l'encre qui a commencé à apparaître sur ma peau très jeune.

Mon date semble d'ailleurs connaître le patron, un dénommé Phil. Une blague plus tard (du moins j'espère ?) me voilà rassuré : il a juste l'air grognon mais n'est pas méchant et il reste à priori à manger. Encore heureux, puisqu'il me semble qu'il est encore relativement tôt. Cherchant mon téléphone dans ma poche, je constate qu'il est en effet juste neuf heures du soir. Pas spécialement tardif, surtout dans une ville comme la grosse pomme. Silencieux, je me retrouve à suivre Thomas au sous-sol de l'établissement. Installés à une table, le menu à la main je hausse un sourcil à sa question qui m'interpelle.

« Sans doute, oui. »

Les gens comme nous. Les gens avec des secrets, c'est ce qu'il semble vouloir sous entendre. Il n'a pas l'air parti pour faire la conversation de manière banale, comme c'est souvent le cas. Il y en a même qui sont d'une nature extravertie qui osent dire que C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule. N'étant évidemment pas ce cet avis, je suis donc d'un côté soulagé que Thomas préfère les conversations concrètes. Et angoissé de l'autre côté, puisque sa question m'ouvre la possibilité de tout avouer immédiatement. Un petit raclement de gorge, un regard autour de nous : il n'y a personne d'autre en bas, les autres clients du Pub semblent avoir préféré l'étage pourtant déjà bondé. Un endroit un peu secret qui d'ailleurs... Ressemble un peu à un donjon. Un donjon médiéval mais aussi sans doute un truc un peu... Tendancieux pour les personnes qui ont l'esprit tordu ou qui sont dans ce genre de délires.

« J'ai toujours un peu de mal à parler de moi et à rentrer dans les détails. Surtout au début. »

C'est jamais facile d'expliquer ma situation à un inconnu. Il n'y a pas de bonne manière d'annoncer qu'on est né un peu différent, qu'on est un mutant. Certains trouvent ça cool et disent qu'ils aimeraient être à ma place et avoir un super pouvoir aussi. Ce sont ceux qui ne se rendent pas vraiment compte de toute la complexité. Il y en a d'autre qui pensent que je suis un monstre, une erreur de la nature en quelques sortes. Thomas ? J'ai beau ne pas le connaître, je crois qu'il ne me traiterai pas avec mépris s'il savait.

« C'est parce que je suis un peu bizarre, que mes relations, elles sont compliquées. Que ce soit juste pour être potes, ou un peu plus. »

Ouais, c'est vraiment cryptique encore une fois. Sourire contrit à cette annonce. Le regard qui se baisse sur le menu ouvert sans vraiment le regarder pour autant. Plus occupé à réfléchir à comment lui annoncer la couleur. Sans doute qu'il vaudrait mieux lui dire dès le début. Pour voir où ça nous mène, plutôt que d'attendre des plombes. On m'a déjà reproché de cacher des trucs, de ne pas m'ouvrir assez mais c'est vraiment difficile pour moi.

« On va dire que... Toute ma famille est normale, mais moi je suis né un peu différent du reste. C'est pas spécialement voyant ou évident, mais voilà. »

Hum, ça fait bizarre. Rien à faire je n'ai toujours pas trouvé la formule magique pour annoncer ce que je suis réellement. Je ne suis pas rentré dans les détails, mais j'espère qu'il est assez malin pour comprendre ce que j'insinue. Une main passée dans mes cheveux, et me voilà à regarder encore le menu sans me concentrer. Parce que même si j'avoue avoir un peu faim, j'angoisse en attendant sa réponse.

« C'est... genre. »

Long soupir en levant les yeux vers le plafond, qui ressemble à s'y méprendre à celui d'une vieille église.

« Tu vois ce que c'est une sirène ? »

Bien sur qu'il sait ce que c'est une sirène Jun. Tout le monde connaît cette créature mythologique qui existe depuis la grèce antique. Ou au moins, les gens ont vu la petite sirène de disney.

« Je suis pas à moitié homme hareng sous mon jean, même si ce serait drôle j'avoue. J'ai juste hérité de la voix. C'est pour ça que j'évite de trop parler. Donc... Ouais, je t'ai un peu hypnotisé et ta collègue aussi. Mais c'est pas intentionnel. »

Jessica ? Kathleen ? J'en sais foutrement rien, j'ai encore oublié et je ne m'en souviens toujours pas. Mais ce n'est pas important. J'avais cru que le fait qu'il porte des aides auditives l'immuniserait mais à priori ce n'est pas le cas.

« Il y a des gens qui sont plus ou moins réceptifs. Mais quand je parle, ça attire l'attention. »

Je n'ai jamais essayé de convaincre les gens de faire un truc en leur parlant. Du moins, pas de manière consciente, si l'on exclut l'incident du bal de promo avec Adam. Si j'avais été une mauvaise personne, j'aurais sûrement plus profité de ce pouvoir et exploré ses limites pour découvrir si oui ou non, je suis en capacité de manipuler les gens. De les mettre dans un état de transe au sein du quel ils m'obéiraient comme des marionnettes. Une grimace déforme mon visage à cette sinistre pensée.

« Quand je chante aussi, en fonction du ton de la chanson... ça fait ressortir les émotions qui y sont liées. Mais je ne chante jamais. J'évite de parler et je refuse de chanter. »

Le comble pour une sirène c'est sur. Mais on ne me changeras pas : je n'ai pas envie de revivre un autre accident à cause d'une chanson d'amour fredonnée. A ce jour, je reste encore convaincu que j'ai forcé Adam à m'embrasser ce soir-là. Parce que j'avais ces sentiments refoulés en vers lui, qui sont ressortis. Qui l'ont influencé. Et je ne me le pardonnerai jamais. Si ce n'était à priori qu'un baiser volé, le fait qu'on nous ait surpris tous les deux s'est avéré plus problématique. Surtout, ça m'a fait réalisé que je l'avais probablement forcé à faire ça avec moi.

« Maintenant, tu sais que je suis bizarre. Et tu sais aussi pourquoi ta collègue m'a regardé avec un air débile quand j'ai commandé un chocolat chaud. »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyVen 14 Avr 2023 - 21:12

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Il est timide ce petit, et ce n’est jamais très pratique dans une conversation d’avoir quelqu’un qui ne sait pas rebondir sur les différents sujets. Néanmoins je l’avoue, la faute m’incombe peut-être; ce sujet le met visiblement mal à l’aise, et si j’étais un véritable gentleman, je renchérirais immédiatement pour le sortir de là. Malheureusement pour lui, ma curiosité est bien supérieure à ma politesse. J’attends donc qu’il se décide à s’ouvrir ou, à défaut, de m’envoyer chier une bonne fois pour toutes. Il ne me doit rien, après tout, et aurait parfaitement le droit de se fermer comme une huître. Ce serait juste dommage, pour lui comme pour moi.

“Ah, mais c’est le cas de beaucoup d’autres, tu sais?”

Il a du mal à parler de lui, un peu comme les femmes au premier rendez-vous. Mais au final, après quelques minutes, ces demoiselles deviennent de vraies pipelettes! Je ne serais pas fâché que Jun se transforme lui aussi en moulin à paroles pour être honnête, sa voix me fait tant fantasmer que j’accepterais même de l’écouter lire le dictionnaire. Non, j’en serais ravi en fait.

Il s’estime bizarre, et avant même qu’il me dévoile quoi que ce soit, je comprends que mes soupçons sont fondés. Il est bel et bien un mutant, et son aptitude hante son quotidien, si bien qu’il ne peut avoir d’interaction sociale normale avec le commun des mortels. Tiens donc! Est-ce une sorte de phéromone qu’il dégage, à l’image de certains animaux et insectes? Peut-être est-ce impossible de lui dire non, peut-être qu’il est capable de faire en sorte que les autres se prennent d’affection pour lui. Impossible de se mettre en colère, de lui donner tort, il sera toujours innocent aux yeux des autres. Est-ce donc cela, son pouvoir?

Je l’écoute s’emmêler les pinceaux dans ses explications, et lorsqu’il mentionne enfin cette histoire de sirène, mes yeux s’écarquillent. La vérité me frappe, la compréhension d’une aptitude certainement pas banale. Une sirène, dans les légendes d’autrefois, est une créature immonde qui séduit pourtant les marins avec sa voix. Elle devient alors irrésistible, tant et si bien que le marin en question saute dans l’océan pour la rejoindre…et ainsi se faire engloutir par les flots, où il sera dévoré par le monstre qui l’a hypnotisé. Si je doute que Jun soit du genre à verser dans le cannibalisme, j’avoue que j’émets quelques réserves sur l’utilisation qu’il fait de sa voix.

Alors que je me demande où se situe la limite d’un tel pouvoir, mon cher petit date avoue qu’il limite son usage autant qu’il le peut. Comme beaucoup de mutants, il n’a aucun contrôle sur cette particularité. Ses cordes vocales sont simplement altérées, probablement de manière irréversible, et la seule manière de lui priver de ce pouvoir serait de les lui arracher. Une opération autrement plus terrible que de simplement refuser de parler comme il le fait déjà, et qui priverait le monde d’une merveille.

Face à la vérité, je ne sais pas quoi dire. Déjà parce que ce secret a l’air suffisamment lourd à porter pour que j’en rajoute une couche avec mes questions et mes réserves, mais aussi parce que je ne sais pas si je peux lui faire confiance malgré tout, assez pour lui partager mon propre secret. Pourquoi, vous demanderez-vous, alors que nous sommes dans le même bateau? Parce que je ne suis pas un mutant comme les autres, du moins pas comme lui qui est né avec cette particularité. Je suis un produit de laboratoire, un laboratoire duquel je me suis échappé et qui a longtemps cherché - et cherche peut-être encore - à me retrouver. Moins il existe de personnes au courant de mes capacités, plus je suis en sécurité. J’ai également beaucoup d’ennemis, tant à cause de mon travail forcé avec la mafia que mes activités pyromanes. Difficile donc de faire confiance au premier venu, même si celui-ci a une belle gueule et la voix d’un ange. Pourtant…

“Je suis bizarre moi aussi.”

Merde. Malgré ce que mon cerveau tente de dire, mon coeur a pris la décision tout seul de lui faire confiance. C’est risqué, peut-être trop risqué même, mais c’est comme si je ne décidais pas de mes paroles. Je soupire longuement, détourne le regard et lâche un juron dans un souffle. C’est amusant d’ailleurs, comme mon accent ressort particulièrement lorsque je me lâche de la sorte; impossible de mentir quant à mes origines, moi qui pourtant suis officiellement sur le territoire américain depuis des années.

“Toi et moi, on est étrangement complémentaires. La vie est ironique, parfois.”

Je dégage une mèche de cheveux pour rendre l’un de mes appareils visible, bien enfoncé dans mon oreille. Un sourire étire mes lèvres, faiblard, comme si je m’apprêtais à lui offrir l’épée qui est censée me tuer. Ce qui n’est pas très différent de la vérité, puisque cette information suffirait à d’éventuels ennemis pour découvrir mon implication dans pas mal d’affaires. Mais je doute que Jun ait des contacts dans la mafia comme dans la police, et j’en ai de toute façon trop dit pour me taire maintenant.

“Je t’ai dit que j’étais pas sourd, hmm? C’était pas une façon de parler. En fait…c’est plutôt l’inverse. J’entends bien…trop bien, même. S’il n’y avait absolument aucun son dans cet établissement ni dans la rue, j’entendrais l’électricité, les ondes radio, le sang circuler dans tes veines. Le silence n’existe pas, dans mon monde. Enfin…il n’existe plus.”

C’est un véritable enfer que je vis, néanmoins j’ai trouvé des moyens de le rendre supportable. Certes, ces moyens ne sont pas approuvés par la société, mais depuis quand ai-je besoin de l’avis des autres pour agir?

“C’est pour ça que je porte des appareils en permanence. Ils bloquent le son, du moins…en partie. Ils me donnent une audition relativement normale, peut-être juste un poil plus évoluée que la moyenne.”

En tout cas, mes appareils ne bloquent pas mes hallucinations, ce que je trouve bien dommage. Aussi, pour un type qui n’est pas porté sur la technologie, être entièrement dépendant de ces bouts de plastique rend la chose encore plus ironique.

Toujours pas de silence, mais la vie semble plus supportable. Presque comme avant. Avant que je devienne…ça.

Je suis peut-être un brin cryptique à mon tour, mais je n’ai pas envie d’avouer à haute voix qu’on m’a transformé ainsi. Au cas où, m’voyez? Pas que je n’ai pas confiance en ce petit, mais on ne sait jamais. D’ailleurs, je me garde bien de lui raconter pour les deux ou trois autres trucs qui font de moi un type “bizarre”. On ne sait jamais, je ne suis pas encore prêt à dévoiler tous mes secrets. Je laisse échapper un petit rire, et me penche au-dessus de la table pour poser mon coude dessus, mon menton dans la main.

“Tout à l’heure dans le métro, quand tu m’as murmuré à l’oreille, j’ai cru que j’allais perdre pied. On dirait que ta voix a un effet augmenté avec moi, à cause de cette complémentarité. Imagine ce que tu pourrais faire de moi, si j’avais pas mes appareils!”

Si je trouve l’idée amusante, voire peut-être un peu kinky sur les bords, l’expression de mon vis-à-vis me dit qu’il ne semble pas partager mon enthousiasme. Mon sourire se fane alors presque instantanément, mais je le retrouve aussitôt en attrapant sa main de l’autre côté de la table.

“Hé! C’était pour rire. Le prends pas si sérieusement!”

J’ai l’impression qu’il est susceptible avec sa voix, mais je ne suis pas bien placé pour le blâmer. Je presse sa main entre les miennes, et plonge mon regard dans le sien.

“Ta voix, elle fait partie de toi. C’est pas “juste” un truc rapporté, comme ça. Alors tu peux l’utiliser comme tu souhaites, assumer qu’elle te rend plus attirant. De toute façon qu’est-ce que tu peux faire pour changer ça, hein? Rien du tout. Au moins, dis-toi que t’es pas né avec une face de crapaud!”

Non, parce que j’ai appris il y a peu que certains mutants étaient du genre…difformes. Et ça, personnellement, je trouve que c’est autrement plus difficile à vivre!
Je lui lâche la main pour lui laisser le contrôle de son propre corps, et parcours le menu des yeux. La carte est partagée en deux, entre les options vegans et les plats contenant de la viande ou des produits animaux. La première fois que je suis entré ici, pourtant, la seule option disponible pour moi était de la salade verte - les frites étant cuites dans de la graisse animale. Disons que Phil est un gars conciliant.

“Prends ce que tu veux, je vais commander. D’accord? Phil n’est pas du genre à faire le service.”

Pas même pour sa propre famille en fait, je l’ai remarqué l’autre jour. Mais au moins on ne peut pas dire qu’il fait du favoritisme! A part peut-être quand il me file un shot de tequila gratos, parce que je l’ai écouté se plaindre de sa femme pendant une heure. Disons que c’est une maigre compensation pour l’effort fourni!

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyJeu 20 Avr 2023 - 20:07

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Le hasard fait bien les choses et j’ai un abonnement. C’est presque comme si j’avais fait exprès de tomber sur le seul type de New York qui possède un pouvoir complémentaire au mien. En m’étant ouvert sur ma nature de sirène, lui s’ouvre sur sa particularité. Thomas est effectivement loin d’être sourd c’est même l’inverse. Il entend mieux que la plupart des gens et… C’est pour ça qu’il se retrouve à porter des prothèses auditives. Pour entendre normalement, comme ce serait le cas pour un malentendant. Sauf que c’est dans l’autre sens : ses appareils le font entendre moins bien qu’en réalité.

Si c’était déjà assez embarrassant et difficile pour moi de me retrouver en face de Capitaine super audition (quel alias de super héros naze tout de même), il faut qu’il en rajoute une couche. Qu’il m’avoue avoir failli vriller quand je lui ai parlé si près dans la rame de métro. Que je devrais imaginer ce que je pourrais lui faire comme effet s’il venait à m’écouter parler sans ses appareils. Ou pire, chanter. Crispé et mal à l’aise, ça ne semble pas échapper à Thomas. Et là il me sort l’excuse toute faite, celle que tout le monde déballe dans ce genre de situation : c’était pour rigoler. C’était pas sérieux. Mais c’est justement ce qu’on donne comme réponse quand les paroles d’avant ont été mal prises par l’autre. Pour se dédouaner et faire partir un malaise. Il était sérieux et c’est ça le pire dans l’histoire. Parce que tout le monde finit par me le demander : Jun, parles-moi. Jun, chante pour moi.

« Hum, c’est vrai.. »

ça aurait pu être pire comme il dit. A défaut d’avoir une face de crapaud, je pourrais effectivement être un demi harang. Imaginez à quel point ça doit être inconvenant d’avoir une queue de poisson à la place des jambes dans la vie quotidienne. Imaginez aussi l’odeur de marée pas fraîche en été quand il fait chaud. Quel plaisir. Mais effectivement, je suis incapable de vivre dans le silence le plus total. La seule solution serait de me faire retirer les cordes vocales. Il faudrait déjà trouver un médecin qui serait d’accord pour me rendre muet sans véritable nécessité médicale… Qui sait d’ailleurs, si elles ne repousserait pas comme par magie hein ? Toute ma vie, à l’exception d’une courte période lors de mes années de lycée, je me suis efforcé de ne pas manifester mon pouvoir. De rester discret et silencieux. Si bien que je n’ai aucune idée des limites réelles de ma voix. De ce dont je suis capable. Il m’est seulement possible de faire des hypothèses et puisque je n’ai aucune envie de tester les limites avec un cobaye même consentant… Parce que comment être sûr que l’autre soit vraiment d’accord ? Qu’il ou elle ne soit pas déjà influencé par ma voix pour servir de sujet test ? C’est tout simplement impossible. Et je me refuse d’être un salaud qui force les autres à faire quelque chose dont ils n'ont pas envie. Pas encore. Plus jamais.

Comme pour essayer de passer à autre chose, mon date m’encourage à lui dire quoi commander auprès de Phil le patron. Ce serait sans doute vraiment bizarre d’en profiter pour m’échapper pendant qu’il est parti. Même si soudainement, l’idée me traverse l’esprit. Moi qui regardais le menu sans vraiment le lire depuis que nous sommes arrivés, il me faut quelques instants de concentration pour me décider sur quoi prendre. Si j’avais envie de prendre des pâtes chez l’italien en bas de chez moi pour ce soir, autant me rabattre sur ce que le manu propose de plus semblable.

« Un mac and cheese, supplément bacon. Avec un coca s’il te plaît. »

Certes il est vegan et ne commandera donc pas la même chose que moi à manger. J’espère juste que ça ne le dérange pas que moi, je bouffe du bacon croustillant dans mon plat au fromage. Si je serais éventuellement prêt à faire quelques efforts dans son sens si nous venions à nous revoir tous les deux, comme par exemple goûter à des plats vegan, il faut que lui aussi m’accepte comme je suis. Tout ce que je connais des végétaliens c’est les memes et des gens un peu extrémistes dont on se moque sur internet.

Pendant que Monsieur super oreilles est parti commander pour nous deux à l’étage (avouez que c’est spécialement naze comme pseudo de super héros, mais rien d’autre ne me vient pour Thomas) je me retrouve à sortir mon portable. Moi qui passe beaucoup de temps dessus à scroller pour regarder des conneries, je ne l’ai pratiquement pas sorti depuis qu’il a débarqué pour me parler après son shift au Starbucks. Parce que la conversation est intéressante sans doute. Bien que soudainement, je reconsidère mon choix étant donné la proposition qu’il vient de me faire. Cependant, il faut relativiser : tout le monde fait des bourdes et moi le premier, quand je lui ai parlé d’aller manger un fish and chips à la place d’un mcdo alors qu’il ne mange pas de viande ni de poisson. Alors je dois le pardonner, prendre sur moi. Sans doute qu’il ne pensait pas à mal quand il m’a dit ça. C’est la réaction normale, celle de tout le monde lorsque l’on découvre mon pouvoir. Il n’a aucun moyen de savoir mon ressenti. Il n’a aucune idée de ce que j’ai vécu et de pourquoi je refuse catégoriquement de l’utiliser.

Soupirant en rangeant mon portable pour ne pas être malpoli quand j’entend ses pas descendre l’escalier, je m’efforce de sourire poliment pour tenter de me remettre de bonne humeur. Cependant l’ambiance a changé et je décide de crever tout de suite l’abcès avec lui. C’est ce qu’il y a de mieux à faire, non ?... Sans doute. J’espère.

« Thomas, est-ce que je peux te parler sérieusement ? »

C’est toujours gênant de devoir placer des limites. Mais nécessaire. Il vaut mieux le faire tout de suite, pour continuer sur des bases saines n’est-ce pas ? Si Thomas et moi nous n’avons qu’une minuscule chance de construire quelque chose à deux, autant essayer. Je devrais vraiment me trouver quelqu’un. Le fait qu’il soit lui aussi exceptionnel en un sens, qu’il ait également une mutation, c’est déjà une chance. C’est plus simple, de partager ses soucis avec quelqu’un qui comprend parce qu’il est dans la même situation.  

« Je sais que ma voix, elle fait partie de moi. Que je peux rien y faire, sauf si je suis enroué avec une grosse grippe. Mais ce n'est pas pour autant que je le vis bien. Je sais aussi que ça pourrait être pire, crois moi j’y ai déjà réfléchi plus d’une fois. Pourtant, j’ai pas envie d’utiliser le pouvoir que la nature m’a donné. J’ai pas envie de… Je sais pas, d’influencer les gens d’une manière ou d’une autre en leur parlant ou en leur chantant une chanson. A chaque fois, ça se termine mal. Avec toi, ça n'a même pas encore commencé alors j’ai pas envie de tout gâcher immédiatement, tu comprends ? »

C’est extrêmement difficile pour moi de m’affirmer dans la vie. Je ne suis pas habitué à parler d’une telle manière et j’espère réellement qu’il ne va pas se fâcher. Au moins… Je serais définitivement fixé en fonction de sa réponse. S’il s’énerve c’est que ce n’est pas la peine. Pareil s’il n’accepte pas de respecter cette limite que j’impose. Tentant un rapprochement en prenant sa main à mon tour, je m’efforce de sourire malgré mon cœur qui s’emballe soudainement. Le stress, d’être pour une fois assertif sans doute.

« Il faut que tu me laisses du temps, pour que je sois à l’aise avec toi. Que je puisse parler sans avoir peur de te manipuler d’une manière ou d’une autre. Et surtout, que tu me fasses la promesse de ne pas retirer tes appareils sans me le dire, ni toi ni moi ne pouvons savoir comment tu réagirais. »

Qui sait avec un pouvoir tel que le sien, combiné au mien, la manière dont il réagirait ? Si ça se trouve il serait si sensible à l’intonation de ma voix qu’il obéirait aveuglément comme une espèce de marionnette dénuée de tout contrôle et libre arbitre. Ou qu’il serait submergé par une émotion quelconque, décuplée comme avec une espèce de drogue psychotrope. Vraiment ça me semble être une très mauvaise idée que de s'amuser à ça tous les deux.  

« C'est le hasard, le fait qu'on se soit trouvé tous les deux comme ça. Si on avait voulu le faire exprès on aurait pas réussi. Alors essayons de ne pas tout gâcher. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyDim 30 Avr 2023 - 15:47

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?

Je pars voir Phil, mais je sens le regard de Jun me brûler la nuque. J’ai l’impression d’avoir dit quelque chose de terrible, comme si j’avais insulté ses ancêtres. Allons bon, pourquoi est-ce qu’il en fait tout un fromage de ce pouvoir? S’il ne l’assume pas, il va falloir y remédier vite fait! Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec un type qui ne peut pas se supporter, j’ai déjà suffisamment à faire avec moi-même. Mais en même temps, je ne veux pas le laisser s’enfuir si facilement. Parce que j’ai l’impression de ressentir un truc pour lui, je veux dire…quelque chose que je n’ai pas ressenti depuis longtemps. A vrai dire, je ne suis même pas certain de l’avoir déjà ressenti un jour. Une attirance spéciale, qui est certainement due à son pouvoir, mais je suis persuadé qu’il n’y a pas que ça. Peut-être que j’ai juste un crush dessus, qui passera au bout de quelques jours. Ou peut-être que c’est le début d’une toute nouvelle aventure…

Je secoue la tête, devant un Phil blasé d’avoir autant de clients bizarres dans son pub. Non, je ne peux pas. Une relation sérieuse avec qui que ce soit est hors de portée pour un type comme moi, complètement fucked up. Ce serait détruire un autre être humain, et je refuse d’être responsable de ça. Je suis un terroriste, mais pas un monstre. Jun mérite bien mieux qu’un junkie qui trempe dans des affaires louches pour lui tenir compagnie au quotidien. Je m’amuserai un peu avec lui, puis je le laisserai suivre son chemin tranquillement et trouver une autre âme avec qui le partager.

Lorsque je redescends le voir, j’ai l’impression qu’il veut absolument me parler de quelque chose. Je fais mine de rien, conservant un sourire aux lèvres, mais j’imagine déjà le pire. Il va se casser maintenant en fait, c’est ça? Non, je ne peux pas le laisser fuir. Pas maintenant, pas si vite. Je fantasme encore sur sa voix, et j’espère l’entendre de nouveau. Je m’installe à ma place en face de lui, mes yeux rivés dans les siens, et prends un air sérieux.

Visiblement, mes paroles l’ont touché plus que ce que j’aurais imaginé. Il semble perturbé, et j’ai bien peur d’être responsable de son état. Je soupire discrètement; je ne suis pas un professionnel de la drague, malgré ce qu’on pourrait croire. J’aime bien flirter, mais dès qu’un autre être humain me fait sérieusement ressentir quelque chose, je perds vite pied et suis désespérément maladroit. C’est con quand même.

J’ai envie de lui répondre tout de suite. Lui qui semble complexer sur sa voix, j’ai envie de le rassurer, de lui dire que ce n’est pas une raison pour se sentir mal. Mais je reste silencieux, une grimace sur le visage, à me demander s’il ne serait pas mieux d’en rester là. J’ai quand même mis les pieds dans le plat, et c’est difficile de rattraper ça. Non? Après, lui aussi a eu des paroles malheureuses tout à l’heure, mais je ne lui en tiens pas rigueur. Mes convictions ne concernent que moi, même si j’aurais bien voulu que d’autres suivent le mouvement. Je comprends que ça puisse clasher avec les idées des autres, et je ne m’en fais pas.

“Tout gâcher, hein…”

Ca m’emmerde. Parce que je commence à regretter de l’avoir rencontré, alors que je ne devrais pas penser ainsi. Je suis irrésistiblement attiré par ce type, qui pourtant me met des barrières dès le premier rendez-vous. Alors quoi, est-ce que je devrais me casser maintenant? J’en suis incapable. En vérité, je pense que je suis déjà sous son charme. Son pouvoir est certainement plus développé qu’il ne semble le croire, et c’est déjà trop tard pour moi. Je serre les dents, mais me force à sourire en acquiesçant.

“Je les retire uniquement quand je suis seul, tu sais. Pour autant que je sache, peut-être que ta voix sera insupportable, comme celle des autres. J’ai pas forcément envie de me taper des hallu simplement parce que je t’entends respirer.”

Avachi sur ma chaise, les bras croisés, j’avoue que mon attitude ne doit pas lui faire envie. Mais je suis partagé moi aussi, entre cette idée que je devrais laisser tomber avec lui et cette envie de pousser un peu plus loin. Je soupire longuement, sans discrétion cette fois, et me redresse pour planter mon regard dans le sien.

“Ecoute mon grand, je crois que tu te fais un peu des films, tu pars trop loin. Si ça clashe à cause d’une connerie du genre, c’est que c’était pas fait pour durer dès le départ. Alors pourquoi se prendre la tête?”

Il s’imagine déjà trop de trucs entre nous, alors que nous venons à peine de nous rencontrer. Il ne sait rien de moi, j’ignore quasi tout de lui, et déjà il pense à une relation sérieuse. C’est quoi ça? Peut-être que c’est ainsi que pensent les gens normaux…non, je n’ai jamais rencontré de meuf qui était capable de s’imaginer tout un truc entre nous à partir d’une seule conversation. Je laisse échapper un petit rire histoire de détendre l’atmosphère, et tapote le dessus de sa main.

“Je te promets de ne pas te parler de ta voix, si tu me promets de te détendre un peu. J’vais pas te bouffer, enfin certainement pas sans consentement.”

Mes lèvres s’étirent en un large sourire, dévoilant mes dents aux canines définitivement trop longues pour la normale. Un vestige du laboratoire dont j’ai été le premier surpris, mais qui me plaît davantage que le reste de leurs cadeaux.

“Et même si j’en ai pas l’air, je sais gérer mes émotions tu sais? Alors…on devrait juste profiter de s’être trouvé, toi et moi. Qu’est-ce que t’en dis? Tu crois que ce serait tout gâcher, que de laisser les choses se dérouler naturellement?”

D’accord, ça c’était peut-être une petite pique dont j’aurais pu me passer. Mais c’est de sa faute aussi, à me faire de grands discours à cause d’une simple blague! Enfin je me doute bien qu’il y a quelque chose de caché derrière. Je pose mon coude sur la table, mon menton dans la main, et penche la tête sur le côté avec un sourire.

“Un jour, j’aimerais bien savoir ce qui a pu t’arriver pour complexer à ce point. Peut-être que je pourrais t’aider, qui sait? Après tout, tu l’as dit toi-même, on est complémentaires…”

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyLun 1 Mai 2023 - 16:37

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Les relations humaines ne sont jamais simples. Malheureusement c’est toujours le cas lorsque l’on fait une nouvelle rencontre : il faut s’apprivoiser, trouver un équilibre et c’est parfois complexe. Heureusement, Thomas semble comprendre et ne pas trop s’offusquer. J’esquisse juste un sourire amusé quand mon date souligne que je suis un brin fleur bleu, à déjà envisager quelque chose lors d’un tout premier rendez-vous.

« Merde, je vais devoir remettre ma demande de mariage à plus tard. On voit ça dans une semaine du coup ?  »

C’est que j’ai de l’humour quand je m’y mets hein !

« Hm, t’en fais pas Thomas. C’est surtout qu’on verra bien où ça nous mène. Une sorte de filet de sécurité, pour que je sois à l’aise et peut-être avancer avec toi. »

Il est bien entendu trop tôt pour savoir si il y aura quoi que ce soit entre lui et moi. Je ne m’imagine pas encore installé avec lui, dans une maison aux jolies barrières blanches avec une pelouse bien tondue. Trois chats, un enfant, deux voitures bien lavées. La vie de banlieue américaine classique un peu aisée, à l’exception que nous sommes deux mecs. Et que lui travaille au Starbucks, c’est pas le job qui paye le mieux au monde.

« On a le temps pour ça aussi.. »

Je relève sans mal son allusion, ça aussi c’est compliqué avec moi. Parce que je n’arrive pas à avoir envie si je n’ai pas d’affection pour l’autre personne. C’est rare pour un mec je crois. Du moins, c’est loin du cliché de l’homme qui peut s’envoyer en l’air juste pour s’amuser sans penser aux sentiments. Mais je ne suis pas comme ça. Ouais, je suis un peu romantique comme garçon sans doute, ça se perd dans notre monde moderne. Une société dans laquelle il faut toujours aller vite, y compris dans les relations.

Heureusement, le patron daigne descendre avec nos plats et deux bières pour les accompagner. Un sourire poli pour remercier cet homme aigris, et me voilà à planter ma fourchette dans mon plat de mac and cheese.

« Je te le raconterais sans doute, oui. »

Il n’y a jamais rien de simple avec moi malheureusement. Il faudrait que je sois en confiance, pour parler à mon nouvel Anglais de mon passé. Ceci étant dit, il comprendrait sans doute mieux ma réticence à m’ouvrir s’il savait tout. Pourtant… Je n’ose pas me dévoiler si facilement. Sans pour autant être une huître qui reste fermée, je peine à accorder ma confiance.

« Mais tout comme je ne vais pas me mettre tout nu à notre premier rendez-vous improvisé, je vais pas non plus te raconter toute ma vie. Ce sera pour la prochaine fois, si tu as envie de remettre le couvert. »

C’est drôle, hein ? Parce qu’on est en train de manger justement héhé. Quand je vous dis que j’ai de l’humour et que je suis hilarant comme garçon !

« En attendant, je sais pas. Ma couleur préférée je crois que c’est le jaune. C’est un peu plus original que le bleu ou le rouge, mais c’est toujours une information de plus pour faire connaissance. Et toi ? »

Il faut bien commencer quelque part, parler un peu de banalités surtout après que nous ayons abordé un sujet aussi… lourd que le fait de ne pas être des humains totalement ordinaires. Je ne suis pas certain de ce que ça dévoile sur la personnalité d'une personne, que de connaître sa couleur favorite mais c'est une question comme une autre. ça peut être utile, pour offrir un tee shirt ou un vase de déco si l'occasion se présente un jour. Comme ça, on est au moins certain que la couleur du cadeau va plaire à l'autre.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptySam 6 Mai 2023 - 19:46

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?

Ah, mais il est quand même drôle quand il veut, ce petit! J’esquisse un sourire à sa blague, imaginant sans mal que certaines personnes seraient capable de le prendre au sérieux. Nous n’avons pas pour but de nous lier à vie, ce n’est qu’une rencontre opportune, rien de plus. D’ailleurs, je doute que cela mène quelque part, cette histoire. Disons que j’ai pris une douche froide avec ce stop net et précis, au début même de notre conversation. Mieux vaut se prendre un mur dès le départ qu’une fois bien engagé dans la relation, n’est-ce pas? Au moins, je ne me fais pas d’illusions. Je suppose que pour un type aussi attirant que lui, ça doit être tellement simple de trouver un partenaire qu’il peut se montrer picky. Je n’ai pas cette chance, même si je n’ai pas à me plaindre à ce niveau-là.

Phil nous ramène nos plats, ce qui est relativement rare pour lui. Il faut croire qu’il m’a pris en pitié, ou qu’il ne veut pas nous séparer trop longtemps de peur de devoir me ramasser à la petite cuillère plus tard, au choix. Quoi qu’il en soit, je lui en suis reconnaissant, et le lui fais immédiatement savoir. Je reporte bien vite mon attention sur mon date, et pouffe de rire à sa comparaison.

“Certains n’hésitent pas à se foutre à poil dès le premier soir, dans tous les sens du terme! Mais j’ai bien compris que c’était pas ton truc, et je respecte. Chacun a droit à son jardin secret.”

La prochaine fois, hein? Croit-il vraiment que je le laisserai partir comme ça, abandonnant toute idée de le mettre dans mon lit? Il se fourre le doigt dans l’oeil. Depuis que j’ai entendu le timbre de sa voix, je ne pense qu’à une chose: le garder pour moi tout seul. Alors évidemment que je le reverrai, ce n’est même pas une option. Je ne lui laisserai pas le choix. Mais ça, il l’ignore encore…et je ne compte pas le lui dire, puisque je ne veux pas le faire fuir pour une raison aussi stupide.

La fourchette en l’air, je le fixe du regard d’un air stupéfait. Est-ce qu’il est vraiment en train de me faire du small talk, là? A ce rythme-là, dans deux minutes, on va parler de la météo et d’un fameux “ya plus de saisons”! J’éclate de rire, sans gêne.

“T’es sérieux là, tu me parles de couleur préférée? Ah, Jun-Jun, tu fais vraiment les choses à l’envers!”

C’est vrai, nous avons eu une conversation très sérieuse avant cela, même lorsque nous étions encore au Starbucks. Alors basculer d’un coup sur du small talk, c’est un peu décevant. Mais je conserve tout de même un sourire amusé.

“Le jaune, c'est pas commun. Je suis un cliché moi, j’aime le rouge. Enfin je porte de toutes les couleurs, c’est toujours mieux que d’être en noir et blanc, mais le rouge…disons que ça a un côté particulier.”

Je m’intéresse enfin à mon plat, picorant sans vraiment avoir faim. C’est le problème avec l’héroïne, surtout lorsque je viens de prendre une dose; je dois me forcer à manger à intervalle régulier, car la sensation de faim m’est totalement inconnue. C’est que la substance diminue tous mes sens, et si elle est salvatrice dans le cas de ceux qui sont incroyablement augmentés, elle peut s’avérer être un réel problème dans ce genre de situation.

“C’est quoi tes hobbies, Jun-Jun? T’as l’air branché technologie, j’ai l’impression. T’écoutes de la musique? Tu lis? Dis-moi tout!”

Deux bouchées, et j’en ai déjà assez. Je déteste jeter de l’argent par les fenêtres comme ça, c’est emmerdant. Je pose tout de même ma fourchette, et reporte mon attention sur mon date.

“J’écoute plutôt du rock moi. Je lisais pas mal avant, mais j’ai arrêté ici, je sais pas pourquoi. Et je suis pas vraiment à fond sur la technologie, je m’y retrouve pas. Les réseaux sociaux, tout ça…c’est pas pour moi. Mais tu dois être dessus toi, non? T’as l’air d’être de la génération qui les a vu se développer. T’es sur instagram, tiktok, tous ces machins, non?”

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptySam 13 Mai 2023 - 0:21

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Je suis un jeune homme sentimental. C'est juste la vérité. Si il y a plus d'un mec qui fait parfois un peu semblant d'être romantique pour séduire une femme, ce n'est pas mon cas. J'aime les fleurs et les petits chocolats, j'adore fêter la saint valentin et faire des dates au cinéma ou dans un parc pour promener. Je suis nianian, ouais. Mais je ne cherche pas à me changer. A quoi bon faire semblant et prétendre d'être quelqu'un que l'on est pas ? Thomas lui aime le rouge c'est plutôt classique certes, mais pourquoi pas. Je ne suis pas là pour juger, ce n'est clairement pas ma place et ce n'est absolument pas mon genre non plus. Je pars du principe que dans la vie, on aime ce qu'on veut tant que ça n'emmerde pas les autres et que ça n'influe pas sur la vie d'autrui.

« Des hobbies ? »

La question vague à souhait mais heureusement il précise en donnant des exemples. Décidé à faire un trait d'humour pour détendre l'atmosphère, je bois une gorgée de ma bière pour faire couler mon mac and cheese :

« T'es mignon de penser que je sais lire, en étant Américain. Mais j'aime bien, même si c'est pas de la grande littérature je suis plutôt branché bandes dessinées. J'adore regarder des films de tout genre aussi, tant que ça fait pas trop peur. Y a les jeux vidéos aussi, que j'aime bien. Là par contre c'est contradictoire parce que j'aime bien les jeux d'horreur, je teste souvent ceux sur les quels j'ai bossé pour le son. Je sais pas, comme j'ai le contrôle de la situation, ça fait moins peur si un monstre me saute dessus, tu vois ? Alors que dans le film je m'y attend pas. »

Hum, la contradiction ça me connaît tiens. Dans tous les aspects de ma vie d'ailleurs.

« J'ai un compte tiktok mais je poste pas du tout dessus, je regarde juste des vidéos drôles. Instagram je m'en sers pas trop non plus à part pour les memes. »

Le fait que Thomas soit totalement déconnecté risque d'ailleurs de poser quelques petits soucis parfois : j'ai tendance à faire beaucoup de références à des memes divers et variés, alors s'il ne connaît pas... Mes super blagues vont tomber à l'eau. Bouchée de pâtes au fromage pour me remettre d'avoir tant parler, mais surtout pour m'encourager tout seul à continuer dans ma lancée.

« Pour la musique, j'écoute de tout. Je fais pas genre le mec qui dit ça pour avoir l'air ouvert, parce que c'est vrai. Je vais écouter du grindcore puis du britney spears à la suite tu vois. J'ai une playlist super variée et ça dépend juste de mon mood du moment. Ces derniers temps, je suis plutôt sur des trucs electro un peu chill, mais si ça se trouve dans deux semaines j'aurais envie d'écouter de l'opéra. »

Les gens qui disent qu'ils écoutent de tout sont du genre à mentir un peu en général. Parce que si tu te mets à leur faire écouter du deathcore ou du djent, ils vont partir en courant. Mais je n'ai pas menti. Je ne sais pas très bien maîtriser cet art de toute manière, je suis si mauvais que Thomas a bien compris tout seul que je lui cachais quelque chose.

« Du coup toi t'écoutes juste de la musique en hobby ? T'aimes pas les promenades ou des trucs du genre ? Le sport peut-être ? »

Difficile à dire avec les vêtements, encore heureux que nous soyons habillés dans un lieu publique tiens, mais il a l'air quand même assez en forme.

« Je vais à la salle pour essayer de prendre un peu en muscle. J'ai commencé y a un an à peu près. Je fais du yoga à la maison aussi pour le stress. Et j'aime bien me balader. Surtout à central parc, faut en profiter d'avoir un peu de nature pas loin ! »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyLun 15 Mai 2023 - 21:07

  • Thomas Anderson
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Can you hear me through the white noise?

Je crois qu’enfin il se détend, monsieur balai-dans-le-cul. Parce qu’avec notre échange précédent, j’avais l’impression de causer à un type complètement coincé. Heureusement pour lui - et surtout pour moi - le damoiseau s’avère plutôt éloquent, ne se contente pas d’un simple “j’sais pas, des trucs” comme j’ai pu expérimenter par le passé. Ce genre de conversation un peu lourde, où tu as l’impression de devoir tout porter à bout de bras, et qui au final fait passer un désagréable moment aux deux partis.

“Ah, j’avais raison, t’es un garçon connecté!”

Tiktok est un réseau qui est apparu alors que j’étais déjà au labo, si bien que je n’ai jamais vraiment jeté un oeil dessus. N’ayant pas de téléphone ni d’ordinateur à la maison, ce n’est qu’à travers des discussions entre collègues que je sais à quoi ressemble la chose, et ce que les utilisateurs font dessus. De toute façon, d’après ce que j’ai compris, c’est plutôt un truc de jeunes. Je veux dire…jeunes “jeunes” quoi. Ceux qui tournent autour de la vingtaine, voire avant. Au final, Jun est presque trop vieux pour ces conneries.

“Oh? C’est la marque d’un esprit ouvert, ça.”

La musique faisait entièrement partie de ma vie lorsque j’étais encore en Angleterre, malheureusement je ne peux plus vraiment en écouter aujourd’hui. Je recherche le silence avant tout, incapable de supporter certaines fréquences. Là où en fin de journée je faisais tourner un bon vieux CD de rock pour me détendre, depuis ma fuite, le bruit constant de la vie urbaine est trop puissant durant tout le temps où je suis éveillé. Peut-être que je pourrais utiliser mes groupes préférés pour concentrer mon attention ailleurs, qui sait? Je n’ai pas encore osé tester, et je n’ai de toute façon pas le matériel pour. Alors la seule musique que j’ai pu entendre jusque là se limite à celle qu’on me force à entendre, que ce soit au Starbucks ou au bar.

Je remarque son regard qui se balade sur mon corps, comme s’il était en train d’évaluer mon apparence. Si au départ je ne comprends pas vraiment où il veut en venir, sa question fait sens; il tente de savoir si je suis vraiment musclé sous cette couche de fringues. Je lui montrerais bien l’attirail, mais j’ai l’impression que ça mettrait mal à l’aise plus d’une personne dans ce pub…à commencer par le principal intéressé. J’esquisse donc simplement un sourire, faisant semblant de rien, à picorer dans une assiette encore pleine.

“J’ai pas vraiment le temps de me balader, malheureusement…je suis un homme occupé, tu vois? Mais ça m’arrive quand même parfois de profiter d’une balade le soir, quand la nuit est bien noire et que la ville revêt un nouveau visage.”

Central Park, c’est un nom qui m’interpelle. Je ne passe pas souvent par là - l’endroit est trop éloigné de mes trajets quotidiens, et je ne cautionne pas forcément le zoo qui y est rattaché - mais le fait qu’il s’agisse du seul espace vert décent de cette foutue mégapole le rend spécial à mes yeux. Je penche la tête sur le côté, mes yeux rivés sur son visage.

“Si tu aimes tellement cet endroit…on devrait y aller, non? Ce soir, même. Si tu l’acceptes, bien entendu. T’as déjà suivi un parfait inconnu dans un pub bizarre, c’est peut-être trop d’émotions?”

Je me moque un peu, j’avoue, en le traitant comme un petit enfant. Mais c’est pas forcément ma faute, j’ignore pourquoi, mais je ressens un furieux besoin de le protéger comme un petit bébé. Tout en râlant mentalement au sujet de ses limites, mais ça…il n’est pas censé le savoir!

“Sinon, on peut faire un marché, toi et moi. On se donne rendez-vous tous les jours cette semaine, à un endroit différent qu’on aime bien. Aujourd’hui c’est moi qui t’ai emmené ici, demain on pourra se balader à Central Park ensemble. Qu’est-ce que t’en dis? T’as envie de tester quelques dates avec moi, juste pour voir?”

D’ordinaire, je ne suis pas aussi patient avec quelqu’un qui me plaît. Si la personne est trop lente à succomber à mes charmes, je laisse tomber pour jeter mon dévolu sur une autre proie plus facile d’accès. Mais lui…non, j’ai envie de lui donner une chance. Je suis curieux aussi, je veux le connaître. Savoir quels sont ses secrets les plus enfouis, ceux qu’il veut cacher au monde entier. Il m’obsède déjà.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun - Page 2 EmptyLun 15 Mai 2023 - 21:30

  • Thomas Anderson
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C'est évident que je suis un garçon connecté comme il dit tiens. ça se voit, ça se devine très facilement mais sa réflexion me fait quand même sourire comme un idiot bienheureux. La situation s'est détendue, maintenant qu'on a crevé l'abcès et que j'ai placé certaines limites pour ne pas être mal à l'aise ou surtout, obligé de faire quelque chose que je ne souhaite pas.

« Je préfère sortir la nuit aussi, il y a moins de monde. »

Il y a plus de chances de tomber sur une personne louche lors d'une balade nocturne mais heureusement, ma carrure dissuade en général ceux qui auraient eu envie de m'emmerder. C'est une bénédiction que je sois si grand comme gars, parce que je suis clairement incapable de vraiment me défendre. Je n'ai jamais eu à me battre et je préfèrerai éviter d'avoir à le faire, alors... Merci la génétique sur ce coup-là ? J'ignore si ma voix pourrait réellement désescalader un conflit face à une personne qui voudrait vraiment en découdre avec moi. Je pourrais essayer, me résoudre à user de mon pouvoir pour me préserver. Mais je n'ai aucune garantie du résultat.

A sa proposition de sortie immédiate, je laisse échapper un petit rire. Un bout de pain à la main pour saucer tout le fromage au fond du plat, je hausse les épaules et prend un instant pour réfléchir. Mon chat est au chaud, habitué à ce que je rentre parfois un peu plus tardivement que prévu. Il avait des croquettes pleines ce matin, sa fontaine à eau fonctionne. La seule chose qui m'embête un peu c'est qu'il n'a pas la lumière allumée pour patienter jusqu'à mon retour.

« Normalement, je ne suis effectivement pas le genre de garçon qui aime les émotions fortes. »

Lui il n'a pas beaucoup mangé. Peut-être qu'il a un appétit d'oiseau ? Je doute qu'il soit stressé par ce date et que ça lui coupe l'appétit. Ou si c'est le cas, il le cache particulièrement bien. Bah, il peut toujours demander un doggy bag et finir plus tard une fois chez lui ! Si ça se trouve, Tom est du genre à se faire un snack à trois heures du matin.

« Je passerai te chercher au starbucks demain soir, alors. Pour t'amener dans un endroit que j'aime bien. Une chance que la nuit tombe tôt en automne, ça m'évitera de poireauter jusqu'à dix heures du soir comme en été. »

Mon portable sorti, j'ouvre mon agenda et me racle la gorge.

« A quelle heure tu termine ? Que je note ton emploi du temps, puisque les portables... C'est pas ton truc, je vais peiner à te joindre pour te retrouver. Puis attendre au pif... c'est plutôt bof. »

C'est un véritable retour dans le passé. Peut-être les années 90, quand les gens utilisaient encore des cabines téléphoniques, des téléphones fixes, des minitels et surtout les bipeurs pour se prévenir à la place des sms d'aujourd'hui. D'ailleurs, les sms c'est ringard aussi, on a tous des applications de messagerie instantanée maintenant.
Long Island - Starbucks


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soul


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