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 [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun

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Thomas V. Anderson
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MessageSujet: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyLun 3 Avr 2023 - 11:57

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Starbucks. Cette foutue chaîne de café bien trop chère, qui pourtant semble prisée de tous ici. Qui l’eût cru, hein? Moi, l’anarchiste anti-capitaliste, qui vend mon cul à l’une des figures emblématiques de ce dernier. J’avoue, la dissonance cognitive est énorme. Je me sens sale d’enfiler mon uniforme chaque jour, même si ça ne fait qu’une semaine que je squatte cet endroit maudit. Pourquoi, me demanderez-vous? Parce que j’ai besoin de thunes, hé. Besoin d’argent pour rembourser une dette colossale, quand bien même personne ne sait que je l’ai contractée - et qu’on m’a assuré qu’il n’y a pas de remboursement possible. Aussi, pour avoir de quoi m’acheter à bouffer, puisqu’ici je ne peux rien faire pousser pour le moment. Et enfin…pour assouvir mes nouveaux besoins. J’ai déjà droit au gîte gratuitement, moyennant quelques compétences nouvelles, mais ce serait trop demander que d’avoir également un salaire décent, n’est-ce pas? Je ne me sens déjà pas très chaud à l’idée d’être mêlé à une mafia, même si je leur suis redevable pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Mais je ne suis pas con non plus; je sais qu’ils ont une raison derrière, ce ne sont pas des altruistes dans l’âme. Je leur suis utile, et ils me tiennent en laisse. Tant et si bien qu’ils me trouvent ces jobs eux-mêmes…et je commence à me demander s’ils ne testent pas mes nerfs d’ailleurs. Sinon ils auraient pu me placer dans quelque chose de moins…contraire à mes convictions, non?

La semaine dernière encore, je bossais dans un supermarché de quartier. Un truc immonde, qui a fini par me virer au bout de trois jours parce que j’ai osé ouvrir ma gueule. Avant ça, j’ai tenu un mois chez un primeur, qui finalement s’avérait être un truand et un voleur. Cet emploi au Starbucks, ça doit être au moins le cinquantième que je chope dans cette ville de merde. Je crois que ça les amuse, peut-être prennent-ils les paris pour savoir quand et comment je me ferai virer cette fois. Et à chaque fois, je reviens la tête haute face à eux, mon honneur restauré. A chaque fois, je le piétine de nouveau quelques jours plus tard.

Ici, je ne pense pas que je tiendrai un mois. Les gens sont stupides et insupportables, certains se pensent plus intelligents que les autres parce qu’ils fréquentent cette enseigne à l’image “bobo”. Mes mains me démangent, j’ai envie de leur tordre le cou. A la place, je prends mon air le plus blasé possible en leur faisant leur commande, non sans laisser échapper une remarque sassy au passage. J’ai déjà un avertissement, mais puisqu’ils ont du mal à recruter et que j’ai été recommandé, je crois qu’ils vont me garder un peu plus longtemps. La barbe. C’est bien parce que je suis en dèche de thunes.

Je prends mon service dans quelques minutes à peine. Le temps de m’enfiler un petit remontant, planqué dans les toilettes équipiers, histoire d’être un peu moins nerveux. J’ai mis du temps avant de trouver un fournisseur potable dans cette mégalopole. C’est dingue ce qu’ils osent vendre ici! C’est peut-être parce que je suis un brin trop picky, habitué à de très bons produits de l’autre côté de l’Atlantique. Enfin, j’ai tout de même réussi à mettre la main sur un type bien, et j’espère juste qu’il ne se fera pas descendre dans un avenir proche. C’est mon petit ange, celui qui m’aide à ne pas me tirer une balle en pleine tête. HA! Comme s’il était possible de me faire exploser la cervelle.

Le tablier autour du cou, mon air le plus blasé et le regard perdu dans le vide, je prends mon poste avec réticence. Déjà, la clientèle afflue devant moi, et je sens que je ne tiendrai pas la journée entière. Bordel, pourquoi est-ce que je suis obligé de m’infliger ça, hein? C’est pas la pire chose ever, que de se faire enfermer dans un endroit pareil, à devoir jouer au gentil garçon? Certes, parfois, il y a quand même des avantages. Comme par exemple cette jolie demoiselle, habituée du coin, que je dévorerais bien sur place. Rien de plus, évidemment; elle doit être entièrement pourrie, si elle vient à fréquenter un tel endroit aussi souvent. Pourtant, c’est la seule qui a le droit à un demi sourire parfois.

“Ah, miss Ashley. Comme d’habitude, je suppose?”
“Tu commences à bien me connaître, Tom!”


Je crois qu’elle aime particulièrement mon accent anglais. Il la fait rire, et c’est ce rire qui éclaire mes journées en général. Oui…celle-là, je la mettrais bien dans mon pieu. Mais je ne peux clairement pas l’embarquer chez moi, hmm? Mon studio est plutôt un squat, dont l’intérieur n’est clairement pas praticable pour quiconque n’est pas moi. Il faudrait que je paye une chambre d’hôtel, mais ça veut dire dépenser de l’argent…à moins qu’elle m’invite chez elle? Ah, j’en sais foutrement rien. Il faudrait que je la travaille au corps, parce que dans pas longtemps, je ne serai probablement plus derrière ce comptoir.

Distrait par mes propres pensées, mes gestes sont mécaniques. Je ne cesse de tourner et retourner tous les scénarios possibles et imaginables, si bien que j’ignore totalement les clients suivants. Du moins, jusqu’à ce que le manager vienne m’emmerder.

“Hey l’handicapé, tu vas te bouger le cul?! T’as encore des gens à servir, j’vais pas faire ton taf!”
“Toi, tu vas finir par prendre mon poing dans la gueule.”


C’est un miracle que je ne me sois pas encore battu avec ce type. Nous ne savons communiquer que par des insultes, mais pour une fois, je suis heureux d’annoncer que je ne suis pas l’instigateur de cette guerre. Il déteste les nouveaux venus, surtout ceux qui ont une grande gueule, et semble avoir un problème avec moi depuis qu’il a capté mes appareils. A croire que c’est normal dans ce pays de se foutre de la gueule des handicapés, comme il dit…s’il savait! Je pourrais l’éliminer en moins de deux. Ce serait juste trop évident, et avec ma situation totalement irrégulière - et surtout mon passif - j’ai pas tellement envie d’avoir affaire aux flics. Je laisse donc échapper un petit rire un brin provocateur à sa menace de convocation, et me dirige vers la suite de la clientèle.

Lui, par contre, je ne l’avais encore jamais vu ici. Je m’en serais souvenu sinon! Bien plus grand que la moyenne, la gorge et les mains tatouées pour ce que je peux voir, je dois avouer qu’il est mignon. Plus qu’Ashley, installée non loin derrière? Ah…ça se discute. Mes goûts en matière de gente masculine ne sont pas fixés, contrairement aux femmes. Je l’observe d’abord avec attention, puis esquisse un sourire commercial. C’est rare pour moi, sait-il à quel point il est chanceux?

“Et je te sers quoi à toi?”

La politesse, par contre, je l’ai mangée au petit dèj avec un grand bol de respect. Certains trouvent drôle que je tutoie tout le monde, d’autres s’en insurgent. Ça dépend totalement de l’âge du client, et de mon humeur du jour. Mais lui…il a juste l’air complètement paumé ici. Je le vois pianoter sur son portable, prendre un air un brin paniqué, puis reporter son attention sur moi.

“Hé, on va pas coucher là. Tu sais ce que tu veux, ou pas?”

Ses lèvres bougent, mais aucun son ne sort. Je le saurais, hmm, malgré les appareils, je n’ai aucun problème d’audition…du moins pas dans ce sens-là. D’un air dramatique, je me penche en avant en posant ma main derrière mon oreille. J’en ai dégagé mes cheveux d’ailleurs, mettant en lumière mon appareil. Il va bien réagir, non? Généralement lorsqu’ils les remarquent, les clients se mettent presque à hurler ou articulent trois fois plus. C’est drôle, quand je ne suis pas encore saoulé de ma journée complète. Certains sont aussi persuadés que je ne les entends pas lorsqu’ils se foutent de moi dans mon dos. Ca aussi c’est drôle, de se retourner pour les démonter verbalement. Bon, c’est ce qui m’a valu un avertissement, mais pour ce que j’en ai à foutre!

Le jeune homme rougit, perturbé. Est-ce que c’est moi qui lui fait cet effet? Eh beh! J’ai du succès ces derniers temps. C’est bien la première fois que ça arrive avec un homme, mais je ne vais pas m’en plaindre, bien au contraire. J’esquisse un nouveau sourire, ignorant totalement le reste des clients, et pose mon coude sur le comptoir pour l’observer.

“Vas-y, je vais pas te bouffer, promis.”

Du moins pas tout de suite, hmm. Mais si je dis ça à voix haute, je suis bon pour un procès pour harcèlement sexuel. Et ça, c’est vraiment la dernière chose qu’il me faut dans cette vie! D’autant plus que ce n’est pas mon genre, moi qui suis un vrai nounours avec ceux qui partagent mes draps. Je n’ai aucune intention de le traumatiser. Ce serait contre-productif, n’est-ce pas? Je préfère largement le mettre en confiance et…peut-être réussir à le dévorer. Un type aussi mignon, on ne le laisse pas s’échapper si facilement!

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyLun 3 Avr 2023 - 16:07

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
La machine à café du travail qui est en panne. Angoisse, enfer et damnation au rendez-vous pour notre petite équipe. Surtout pour les développeurs, qui semblent s'infuser de la caféine en perfusion. Nous voilà donc tous obligés d'aller en chercher ailleurs pour la journée. Si j'ai tenu avec un seul café depuis ce matin, m'étant rabattu sur du coca cola pendant toute la journée, là en fin d'après midi... J'ai vraiment envie de me poser avec une bonne grosse tasse pour décompresser de ma journée de travail. J'ai bien du café chez moi, mais j'ai cette sale habitude que beaucoup d'américains ont : j'adore le take away. Que ce soit pour les boissons, ou même pour la nourriture quand j'ai la flemme de cuisiner un repas. Faut bien avouer que quand on vit seul, ce n'est pas toujours évident de trouver la motivation pour ce genre de choses. A quoi bon faire un bon petit plat, quand il n'y a personne avec qui le partager ? J'ai bien mon chat qui certes, va me réclamer un bout de poulet dans mon assiette pendant qu'on regarde netflix ou qu'on joue aux jeux vidéos ensemble. Mais autrement ?... Un café donc. Puis peut-être que je m'arrêterai chez l'Italien du coin prendre une part de pâtes pour le diner. Mon frigo est actuellement vide, avec juste des bières dans le bac. Pas eule temps de faire les courses, deadline important oblige au travail. Je dois boucler l'enregistrement de différents effets sonores, pour ensuite les manipuler afin qu'ils soient intégrés au jeu. Et après, il y aura surement des changements et des ajustements comme d'habitude. Je dois aussi trouver quelqu'un capable de doubler un gros monstre qui grogne et ça c'est un peu plus complexe. Trop de choses à faire dans la précipitation, mais c'est ainsi que va la vie parfois.

Les écouteurs dans les oreilles, caché dans mon sweat trop large j'attend patiemment mon tour. Afin d'entendre ce qu'on me raconte, j'en retire un lorsque la personne avant moi semble être sur la fin de sa commance. ça n'avance pas bien vite, faut croire que les employés du starbucks sont aussi emmerdés de devoir se magner le cul. Je ne peux pas vraiment les blamer, ça m'embête aussi d'être pressé dans la vie, je préfère prendre mon temps pour éviter le stress. Toujours est-il qu'un fort accent britanique me fait sursauter et me surprend. Le barista n'est pas d'ici, son accent ne laisse pas le moindre doute et je murmure comme à mon habitude.

« Un americano venti avec un shot d'expresso sup... »

CLONK. Un truc semble tomber en même temps de l'autre côté du comptoir et je grimace en rougissant, devinant que je vais sans doute devoir me répéter, n'ayant pas parlé assez fort. En plus de ça... Ah, il semblerait que le monsieur ait des soucis d'audition. Dégainant mon téléphone pour donc écrire ce dont j'ai besoin, l'employé me demande de répéter histoire de ne pas dormir ici. Long soupir exaspéré, je lève les yeux au ciel et m'avoeu vaincu. Toujours pas décidé à hurler pour me faire entendre, bien qu'il soit à priori en difficulté au niveau auditif, je me rapproche donc de lui qui s'est posé sur son comptoir de manière non chalente. Près de son oreille qu'il a même dégagée, me voilà parler à un volume que l'on jugerai... Normal.

« Un americano venti avec un shot d'expresso supplémentaire s'il vous plaît. Sur place, Jun pour le prénom. »

Vas savoir si mon pouvoir va l'affecter, lui qui semble ne pas bien entendre. Je n'ai jamais eu ce cas de figure dans ma vie, c'est donc une première. Comptez aussi les appareils, qui doivent modifier les sons ambiants et donc déformer ma voix d'une certaine manière. Heureusement, malgré le monde, il semblerait que la plupart des clients prennent à emporter. La salle est quasiment vide. Un bon point pour moi, qui comptais ensuite m'installer avec mon ordinateur portable pour finir de travailler ici. Prendre un peu d'avance, pour moins galérer au bureau. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il ait entendu ce que je lui ai raconté pour ma commande.

« Désolé, je ne parle pas très fort. Vous voulez que je l'écrive sur un papier ? »

Je mime ma dernière question, faisant mine d'utiliser un stylo sur ma main pour savoir si c'est bon ou pas. C'est la faute à pas de chance : lui il a besoin d'une aide auditive pour entendre, moi je parle à voix basse continuellement. On fait une drôle d'équipe, le barista et moi. Thomas, si j'en crois le prénom inscrit sur le pin's qu'il porte sur son tablier. C'est un peu commun, mais c'est mignon. Parce que le diminutif, c'est Tom. Comme le chat dans Tom & Jerry. Et que les chats, c'est les meilleurs animaux du monde.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyLun 3 Avr 2023 - 17:07

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Le voilà qui se penche vers moi, ce jeune homme à l’apparence intéressante. Je suppose que comme tout le monde, il me croit à moitié sourd. Je m’attends donc à ce qu’il se mette à hurler, mais à ma grande surprise, il se contente de parler d’une voix calme et posée. Une voix qui semble effacer entièrement le bruit ambiant, celui-là même qui est à l’origine de mes migraines de fin de journée. Cette voix à l’intonation grave, ces consonnes adoucies encadrant des voyelles chantantes. Ce timbre qui fait vibrer mes tympans comme jamais ils n’avaient vibré, qui élimine entièrement mes convictions. Je me redresse lentement, les yeux rivés sur ce client hors du commun, bouche bée. Le monde autour s’est arrêté de tourner, à l’image de mes neurones qui ont cessé de fonctionner. J’ai l’impression de rester ainsi durant des heures, à le fixer du regard comme s’il s’agissait d’un alien, jusqu’à ce que la réalité me rattrape; en l’occurrence, qu’il parle de nouveau. Chaque son qui sort de ses lèvres est un délice, et ne fait que sublimer sa silhouette que je devine sous ces vêtements trop larges. Bon sang, il faut que je me reprenne! Depuis quand un autre me fait cet effet-là? Est-ce que c’est à cause de ces maudits pouvoirs? Non, ça serait sûrement arrivé plus tôt…c’est lui. C’est forcément lui. Je déglutis avec difficulté, me racle même la gorge, et détourne tant bien que mal le regard.

“Nan, ça va, j’suis pas sourd.”

Ca, c’était stupide comme réponse. Parce que d’un point de vue extérieur, évidemment que je suis sourd. Qui porterait de tels appareils sinon? Je tente d’ignorer cette nouvelle muse, quand bien même je n’arrive pas à le chasser de mon esprit. Je sens son regard, il me brûle la nuque alors que je prépare sa commande d’un air distrait. Tellement distrait d’ailleurs que je dois m’y reprendre à trois fois avant de parvenir au résultat escompté, ce qui pour moi est un exploit. La mâchoire serrée, je prends une grande inspiration et finis par me retourner, un sourire commercial aux lèvres. J’ai envie qu’il parle de nouveau, et en même temps je crains ce moment. S’il prononce le moindre mot supplémentaire, je ne répondrai plus de moi. J’avise son sac à dos, comprenant qu’il risque de rester ici un moment, et au fond de moi, mon coeur saute de joie.

“Voilà ta commande, tu peux t’installer là-bas si tu veux rester tranquille.”

Je lui désigne le fond de la salle, là où seuls les employés s’installent parfois pour être au calme entre deux shifts - du moins s’il est réellement possible d’avoir du calme dans un tel endroit, entouré de bruits parasites des conversations et des machines en permanence allumées. Si je retirais mes appareils ici, il y a fort à parier que je finirais par assassiner quelqu’un; de préférence cet enculé de manager. Mais pour un client normal, comme lui, cet endroit serait parfait. Il y a même une prise au mur, et en prime, une vue dégagée sur le comptoir. Inversement, je peux l’observer à distance sans paraître suspect, et sans avoir à bouger de mon poste. J’avoue, c’était entièrement calculé.

Son petit “merci” me fait frissonner. Sa langue sinueuse entre ses dents, cette timidité qui donne l’impression d’avoir prononcé le mot le plus sexy de l’univers…ah, voilà que mes mains se crispent sur le comptoir, tandis que mon coeur s’emballe. Il faut que je me calme, c’est nécessaire. Vital même, à ce stade. J’inspire profondément, souffle lentement, et retrouve un air blasé en me retournant pour faire face à la suite des clients. Là où il est, je peux parfaitement le voir…et je dois dire qu’entre chaque commande, mon regard est automatiquement attiré par sa silhouette.

Les heures passent, plus cruelles les unes que les autres. Bloqué derrière ce comptoir à servir des idiots sans cervelle, j’en oublie même de draguer la petite Ashley qui semble déçue de mon comportement. Elle quitte le café avec sa frustration, et je ne la salue même pas d’un signe de tête, comme si elle n’existait plus à mes yeux. Seul ce fameux Jun compte, lui et ce qu’il me fait ressentir. Mes mains tremblent, je dois retrouver contenance plus d’une fois dans les parties privées de l’établissement entre deux vagues. Est-ce qu’il m’a rendu malade? Il m’a hypnotisé, je ne vois que ça! L’autre con se fiche de moi, mais je l’ignore royalement - ce qui en soit est un signe que je suis malade, puisque j’ai pour habitude de lui rétorquer quelque chose de cinglant à chacune de ses piques.
Je veux lui parler à nouveau, à ce jeune homme qui a chamboulé ma vie en trente secondes. Entendre sa voix, l’enregistrer, me la passer tous les soirs pour faire de beaux rêves. Cette envie se transforme en besoin vital, et lorsque mon shift se termine enfin et que je me rends compte qu’il est toujours là, ce besoin me pousse à me changer en vitesse pour retourner en salle. Sans la moindre gêne, je tire la chaise en face de lui, un sourire aux lèvres, pour m’installer dessus d’un air nonchalant.

“Encore là, Jun? Ca doit être important ce que tu fais, pour que tu squattes la wifi pendant si longtemps.”

Ouais, je sais, il y a mieux comme première approche. Mais je n’ai malheureusement pas beaucoup de tact, surtout lorsque quelque chose me perturbe au même point que cette voix sortie d’un conte de fée. Je sors une gourde de mon sac à dos, remplie d’un lait d’amande au chocolat. J’ai bien besoin d’un boost de sucre pour entamer cette conversation, et surtout pour y survivre. Allez, petit gars…parle-moi, que je sois fixé. Est-ce que tu m’as jeté un sort, ou est-ce seulement une coïncidence? Peut-être qu’il me rappelle quelqu’un de ma vie d’avant…mais j’ignore de qui il peut s’agir.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyLun 3 Avr 2023 - 21:43

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Malgré nos petites difficultés de compréhension mutuelle, nous finissons par y arriver Thomas et moi. Ma commande est passée et préparée, payée et il y a même un pourboire. Dans notre pays, c’est important de toujours laisser un tip. J’ignore depuis combien de temps il est aux états unis. Mais c’est un automatisme pour nous : on calcule très vite combien donner en pourcentage et on l’inclut plus ou moins dans le prix que l’on dépense. Pareil pour calculer la taxe qui n’est pas affichée directement dans les magasins. J’ai entendu dire qu’en europe, ce n’est pas du tout comme ça. Que c’est un truc propre à notre pays.

« Merci. »

Puisque je suis capable de me comporter comme un être humain décent (c’est à dire d’être un minimum poli avec un employé), j’ai même le droit à une petite astuce de la part de l’autre : une place au fond pour être tranquille avec une prise. Écoutant donc son conseil, me voilà installé. Troquant mes air pod pour un casque anti bruit et de meilleure qualité, me voilà concentré à manipuler les enregistrements grâce à un logiciel. Lorsque mon café est terminé, je remarque qu’il n’est soudainement plus là. Peut-être qu’il est en pause ? Ou qu’il a terminé ? Mais me voilà rechargé pour continuer à travailler, avec en prime une petite pâtisserie histoire de me faire plaisir. Si j’essaye de faire attention à mon alimentation, surtout depuis que j’ai sérieusement commencé le sport pour essayer de m’épaissir un peu et d’avoir l’air plus masculin, je ne me prive pas non plus en permanence. Et ce carot cake me faisait vraiment envie.

En relevant la tête, je constate que ce dernier est revenu. Ah, il a dû s'absenter quelques instants à l’arrière. Une pause, ou besoin d’utiliser les wc, ou encore faire un truc dans l’arrière boutique. Mystère. Ne voulant pas paraître impoli, j’attend qu’il soit occupé pour relever les yeux et le regarder plus attentivement. Je n’avais pas fait attention mais il semblerait qu’il soit tout autant tatoué que moi. Au minimum, peut-être qu’il l’est plus encore. Mine de rien, ce n’est pas hyper commun. Si les tatouages se sont démocratisés dans notre société occidentale ces dernières années, lorsque l’on est autant couvert que lui ou moi, on reste une minorité. La plupart des gens en ont deux ou trois plutôt discrets, se recouvrir d’encre, c’est déjà plus rare. Il faudrait que je termine mes jambes, au fur et à mesure. Mais ce genre de choses, ça a un certain coût et il faut également du temps libre. Ce dont je ne dispose pas en quantité illimité.

Reportant mon attention sur mon travail,me voilà à perdre la notion du temps. Et c’est non sans un sursaut que je sors de ma bulle pour remarquer qu’il vient de s’installer en face de moi. What the fuck ? C’est… étrange, que le Barista du Starbucks vienne me voir, vraisemblablement à la fin de son shift, pour me taper la discute. Est-ce qu’il est juste sympa, ou est-ce que c’est ma voix qui a tout de même eu un effet sur lui ? Il a dit ne pas être sourd, peut-être juste malentendant alors ? Il me semble que l’on différencie les deux, en fonction de la gravité. S’il entend tout de même c’est qu’il n’est pas totalement sourd. Il n’est aussi sans doute pas handicapé de naissance, puisque son élocution est tout à fait normale. Allez savoir, c’est un peu délicat à demander. Surtout quand on ne connaît pas la personne. Et c’est le cas : tout ce que je sais de lui, c’est qu’il s’appelle Thomas. Qu'il a un accent Anglais, des tatouages et qu’il travaille chez Starbucks pas loin de mon bureau. En le voyant parler, je remarque un autre détail surprenant : des dents de vampire. Des prothèses ou est-ce permanent ? J’ai déjà vu des vidéos youtube sur des gothiques qui vont voir un type, Father Sebastian il me semble, pour se faire poser ce genre de prothèses qui entrent dans la catégorie des modifications corporelles. Plus exotique que les piercings et les tatouages, mais je trouve ça cool. Je suis de toute manière du genre à dire aux gens de faire ce qu’ils veulent, tant que ça ne cause pas du tord à autrui

« Des heures supplémentaires qui ne sont pas vraiment payées. »

Quoi que, quand je serais normalement en télétravail, je pourrais en profiter pour me reposer au lieu de travailler. Je n’ai pas spécialement besoin d’aller au bureau tous les jours, surtout quand j’édite seulement des enregistrements comme je suis en train de le faire.

« Je travaille comme concepteur sonore. Je fais des bruitages dans les jeux vidéos, en gros. J’enregistre des portes qui grincent pour les trucs horrifiques par exemple, et après je les édite. »

Il n’a pas spécifiquement demandé, mais au moins, ça évite un silence un peu gênant. Et avoir une conversation, ça me permettras aussi de vérifier si j’ai de l’effet sur lui malgré ses appareils auditifs. Moi qui n'ai jamais été confronté à un cas comme le sien, j'aimerai vérifier si mon maudit pouvoir à un quelconque effet sur sa personne. Puisque j'évite généralement de parler, pour ne pas user de mon pouvoir, je n'en connais pas bien les limites. Je sais déjà que lorsque j'enregistre ma voix, ou que j'utilise un téléphone, l'effet est moindre qu'en face à face. Mais avec ses appareils... Est-ce que ça atténue aussi, comme un coup de fil ? C'est tout de même emmerdant d'un point de vue extérieur, de s'empêcher de parler continuellement parce que l'on a peur de la réaction des gens. Mais j'en ai l'habitude. Je suis né comme ça. J'ai toujours vécu comme ça, parlant le moins possible. Sauf à l'adolescence, où je me suis retrouvé soudainement enivré par une attention positive dont je manquais cruellement. Malheureusement, ça s'est très mal terminé. Au point que je décide de changer d'état pour fuir, trop honteux de mes agissements et de ma nature de mutant.

En regardant ma seconde tasse de café vide, je me racle la gorge et croise les bras après avoir refermé mon ordinateur portable.

« Qu'est-ce que tu es en train de boire ? Je vais prendre la même chose que toi pendant qu’on discute, puisque tu as l’air décidé à parler avec moi.. »

C'est rare, mais ça m'arrive d'être un brin aventureux dans ma vie. Autant qu'on puisse l'être lorsque l'on s'appelle Jun Goodfellow. J'ai une vie très chiante, mais les sensations fortes c'est pas spécialement ce que je recherche. Alors une boisson surprise, c'est déjà bien pour sortir de ma zone de confort. Et d'en plus, parler avec un inconnu par simple curiosité. C’est sans doute un peu cruel, de le tester comme cobaye pour découvrir de nouvelles limites au pouvoir de ma voix. Mais l’occasion ne se représenteras pas de sitôt malheureusement. Ce n'est pas tout les quatre matins que je vais croisé une personne malentendante. Si je voulais vraiment pousser le vice, j'irais jusqu'à tester l'effet de ma voix sur différents modèles de prothèses auditives. Mais je n'ai pas le temps, ni l'envie, de me lancer dans une telle étude. Parce que j'aspire à vivre normalement. Si ça se trouve, avec ses appareils, si ma voix n'a pas spécialement d'effet sur lui, peut-être que Thomas pourrait devenir mon meilleur pote. Au moins, je serais fixé : s'il est insensible au son et qu'il essaye de sympathiser, c'est que je l'intéresse vraiment en tant que personne à part entière. C'est toujours ce qui m'effraye, lorsque je rencontre une nouvelle personne.

Une fois au courant de ce qu'il est en train de boire, j'acquiesce simplement et me dirige vers le comptoir une troisième fois, pour demander à l'une de ses collègues un chocolat chaud au lait d'amande. Tiens. Un détail supplémentaire sur cet inconnu d'outre Atlantique. Est-ce qu'il est intolérant au lactose, vegan ou est-ce qu'il n'aime juste pas le lait de vache pour prendre l'option végétale ? Ma tasse à la main, prêt à poser une question moins gênant que comment est-ce que t'en es arrivé à avoir des appareils ? j'esquisse un petit sourire :

« Le lait d'amande, c'est parce que tu es vegan ? »

Aller, on va faire un effort et parler à un inconnu. Faire connaissance et étudier attentivement ses réactions. Sa collègue a eu un petit plantage quand je lui ai commandé ma troisième boisson. La nuit est désormais bien tombée, en ce mois de Novembre c'est plutôt normal. Les jours se raccourcissent, et il fait nuit vite. Mais il n'est pas si tard. Surtout pour la ville de New York.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyMar 4 Avr 2023 - 11:25

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
C’est un grand travailleur, ce Jun. Je n’ai jamais compris ces gens qui se donnent corps et âme à leur entreprise, quitte à faire des heures sup’ sans rémunération. C’est le sommet du capitalisme, ça; vendre son cul à plus puissant, pour l’aider à s’enrichir davantage, sous peine d’être traité comme un parasite. Ca ne me viendrait jamais à l’idée de donner de mon temps sans rien derrière. Déjà que j’ai la flemme de travailler alors que chaque minute est censée être comptée! Cette société n’est vraiment pas faite pour moi, surtout de ce côté de l’Atlantique.

J’ai du mal à me concentrer sur ce qu’il me dit. Pas qu’il n’est pas intéressant, bien au contraire; c’est juste que je me perds dans les intonations de sa voix, et j’ai du mal à capter les mots à cause de ça. Je le fixe droit dans les yeux, tentant d’ignorer ce qu’il me fait ressentir, allant même jusqu’à réduire encore un peu plus mon audition en tournant un bouton de mes appareils. Peine perdue; j’ai l’impression de ne pas l’écouter avec mes oreilles, mais avec mon âme. comme s’il passait outre mes protections, qu’il m’hypnotisait encore et encore…

“Hmm, ça doit être sympa comme taf.”

Réponse générique, puisque je n’ai pas compris tous les tenants et aboutissants de ce qu’il m’a baragouiné. Je me rends compte que j’ai l’air malpoli, qu’il doit se dire que je me fous de lui…mais en même temps, peut-être croit-il que je peine à l’entendre. Je suis censé être à moitié sourd, non? C’est une bonne excuse en général pour surprendre les gens. Cette fois pourtant, j’ai véritablement l’impression d’être sourd. Ma voix est basse naturellement - ce qui est le cas de beaucoup de malentendants d’ailleurs, puisque notre voix résonne d’abord dans notre tête - mais contrairement à la norme, c’est en réponse à mon hyperacousie. Cependant je ne vais certainement pas révéler mon secret à un inconnu; moins il en sait sur moi, mieux je me porte. J’ai envie de le connaître pourtant, et je sais qu’il me faudra lui dévoiler quelques secrets en retour…mais pour le moment, nous ne sommes pas prêts à passer le pas, lui comme moi. Nous sommes encore des inconnus.

“Quoi, ça?”

Il veut savoir ce qu’il y a dans ma gourde, et je suis tenté de lui raconter de la merde. Un truc du genre “vodka-gin-tequila”, ou un mélange immonde comme seuls les clients de cet endroit savent le faire. Au final, j’opte pour la vérité; à quoi bon lui mentir de prime abord? Je n’ai pas envie de voir son visage déçu. Il est trop mignon pour qu’on joue avec lui.

“Chocolat au lait d’amande bio. J’suis très fan de sucré.”

A ma grande surprise, il commande réellement la même boisson que moi. Bon, la sienne entretient la chaîne capitaliste et doit coûter un bras, mais l’idée est là. Je hausse un sourcil, les yeux toujours rivés sur lui, et finis par pouffer de rire. Nous sommes déjà relativement semblables d’un point de vue extérieur: grands, tatoués de partout, plutôt minces même si j’ai clairement plus de muscles que lui, même coupe de cheveux et mêmes yeux. Sa peau est plus lisse que la mienne, il doit être relativement plus jeune…je ne vois que peu d’aspérités, tout comme je me rends compte que cette couleur est naturelle. Mais là, il pousse la gémellité plus loin en copiant mon comportement.

Sa question m’étonne un peu, mais je finis tout de même par esquisser un sourire. Déjà, parce que j’arrive enfin à me concentrer sur l’enchaînement de mots qui sortent de sa bouche; ensuite, parce qu’il ne semble pas vouloir trop s’avancer avec moi, et préfère poser des questions plutôt que d’assumer les choses. C’est un bon gars. Fièrement, je me redresse et bois une gorgée dans ma gourde.

“Ouais! Je suis vegan depuis mes quinze ans, j’en avais marre de la dissonance cognitive. J’étais déjà végétarien depuis un moment, et franchement, c’est facile de passer du côté vegan…surtout en Angleterre. On est vachement avancés là-dedans mine de rien, comparé au reste de l’Europe. Ici…ah. Le veganisme a l’air d’être juste une mode, et ça m’emmerde un peu j’avoue. Mais au moins je peux trouver des produits relativement éthiques. C’est juste galère de les acheter quand t’as un salaire de merde au Starbucks, hmm.”

Je pourrais me prendre quelque chose ici, ce serait moins cher puisque j’y travaille…mais par principe, je ne donnerai pas un dollar à cette foutue entreprise. C’est comme me demander de bouffer un McDo ou un BK, je préfère encore mourir de faim dans la rue.

Je pose mes coudes sur la table, la tête dans les mains pour le regarder d’un air un peu niais. Il est quand même spécialement beau, celui-là…et j’aimerais bien savoir pourquoi sa voix me fait tant d’effet.

“Tu sais, j’ai pas l’habitude de passer par quatre chemins quand je cause à quelqu’un. Je préfère être direct, pour être certains qu’on soit sur la même page. Alors j’ai plusieurs questions à te poser, qui va nous faciliter la vie à tous les deux. Tu réponds si tu veux, t’es pas obligé.”

Je crois que ça l’effraie un peu, soudainement. Pourquoi, parce qu’il sait qu’il a fait une connerie? Quelle connerie? C’est pas comme s’il avait tenté de me voler ou quoi que ce soit…non, je veux juste m’assurer de quelques trucs. A commencer par cette histoire de voix.

“Est-ce que t’as essayé de m’hypnotiser? Et pourquoi?”

Direct oui, c’est un euphémisme. Je ne le quitte pas du regard, à la recherche de la moindre trace de mensonge. Il semble surpris, peut-être même gêné. Est-ce que j’ai raison dans ce cas? Pourquoi m’avoir fait ça? Non, ce n’est pas que moi…lorsqu’il est parti chercher son chocolat, il a eu affaire à l’une de mes collègues. Si j’en juge par le regard intense qu’elle nous lance de l’autre côté du comptoir, il lui a fait le même effet qu’à moi. Sauf que contrairement à elle, je l’aurai dans mes filets à la fin de la soirée.

“En fait…j’ai l’impression que tu as fait le même effet à Esther. Elle te mate depuis que tu t’es assis, on dirait qu’elle attend juste que je parte pour prendre ma place. Qu’est-ce que tu nous as fait? C’est pas un reproche hein, je suis juste curieux. C’est la première fois qu’un type me fait cet effet.”

Enfin avec sa voix uniquement, je veux dire. Parce que des mecs qui m’ont fait craquer, il y en a à la pelle. Des partenaires d’une nuit la plupart du temps, qui perdent tout leur charme une fois l’alcool redescendu et le soleil levé. Hommes et femmes, entre-deux, ni l’un ni l’autre…je ne m’arrête généralement qu’à ce qui me donne cette délicieuse adrénaline, celle qu’on ressent lorsque l’amant est choisi par le coeur et l’esprit. Ou par les couilles, en fonction des besoins vitaux du moment.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyMar 4 Avr 2023 - 21:40

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Si j’ai une collègue de travail à la compta qui est végétarienne et un peu hippie bobo sur les bords, je crois que c’est la toute première fois que je rencontre quelqu’un qui est vegan. En soit, pourquoi pas ? Il paraît qu’en plus du fait que ce soit plus cool pour les animaux, c’est aussi plus écologique. Dans un monde où le réchauffement climatique est un gros problème, c’est sans doute une bonne démarche. Je ne suis sans doute pas un citoyen écoresponsable modèle mais j’essaye de faire quelques efforts moi aussi. Les transports en commun dans une ville où avoir une voiture est inutile. Réutiliser les sacs en tissus plutôt que les trucs en plastique pour les courses. Trier mes déchets. Et c’est sans doute à peu près tout, mais je suppose que c’est déjà pas si mal et mieux que d’en avoir strictement rien à foutre. Pire encore, c’est d’être climatosceptique. Mais ces gens-là, je les mets dans la même catégorie de débiles que ceux et celles qui pensent que la terre est plate.

« Mon avis, c’est pas celui de la majorité des Américains. Mais on est quand même dans un pays de cons. »

Ici, c’est vrai que c’est une mode plus qu’autre chose en règle générale. Il y a des alternatives vegan et healthy qui coûtent un bras et je préfère encore manger un hot-dog au stand du coin. Un truc bien Américain et bien d’ici il faut l’avouer, mais j’ai clairement pas envie de payer une vingtaine de dollars pour un poke bowl à la mords moi le nœud. A ce compte-là, autant me faire une salade tout seul comme un grand à la maison. C’est pas trop chiant à préparer et en plus, j’ai souvent une portion en plus pour le lendemain midi au bureau. Thomas, il n’a pas spécialement l’air d’avoir envie de parler de géopolitique, d’éthique et d’écologie. Je le comprends, c’est un peu lourd comme sujet. Sa phrase me fait hausser un sourcil intrigué, alors que je trempe mes lèvres dans la tasse de chocolat pour la goûter. Une fois le goût du lait végétal passé, j’avoue que c’est pas mauvais comme boisson ! ça ne vaut pas le café, mais une tasse de chocolat chaud de temps en temps c’est bon pour le moral aussi. Qu’est-ce qu’il veut me demander, si soudainement ? J’ai bien compris, qu’il me regarde avec intérêt depuis qu’il s’est installé en face de moi. D’ailleurs, rien que le fait qu’il se soit ramené après son service pour faire un brin de causette au lieu de rentrer chez lui… Est-ce qu’il va me proposer un date ? Est-ce qu’il est de ce bord-là ? Ou est-ce que ma voix a tout de même eu un effet sur lui malgré ses appareils ?

« Pose ta question. »

Sourire amer lorsqu’elle arrive. C’était donc la dernière option. Comme d’habitude. Je secoue la tête de manière négative en ricanant.

« L’hypnose ça ne fonctionne pas du tout comme ça. Normalement on t’installe dans un canapé confortablement et on te parle pour te mettre en transe. Je pense que ça doit juste être mon charme naturel, j’en sais rien. »

Petit haussement d’épaules, en relevant les manches de mon hoodie. D’autres tatouages, encore, même si c’était prévisible qu’il y en ait étant donné ceux déjà visibles sur mes mains et ma gorge.

« Grand brun tatoué, ça fait son effet en général. Enfin, si on est attiré par ce genre de look qui fait un peu mauvais garçon.  Mais clairement, j’ai rien d’un bad boy aventureux. Je suis même plutôt chiant comme gars au final, à ce qu’il paraît. Et clairement trop bien élevé pour avoir l'air d'un gangster. Ou alors, faut pas que je parle. »

Et j'évite justement en général. En disant ça à Thomas je me rend compte que du coup, doit y avoir pas mal de gens qui doivent penser que je suis dans un gang ou un dealer de drogue avec ma dégaine. Plein de personnes qui ne me connaissent pas, à qui je n'ai jamais dressé la parole et qui s'imaginent donc tout un tas de trucs infondés et totalement faux sur moi.

« Les tatouages c'est juste parce que j'aime bien et que je trouve ça joli. J'ai un travail un peu artistique aussi en un sens, alors c'est pas totalement déconnant. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyMer 5 Avr 2023 - 11:09

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Un pays de cons. Il me fait rire celui-là. Parce que lorsqu’on parle à des américains, en général, ils sont très patriotiques. Il y en a bien quelques uns qui gardent les yeux ouverts, qui comprennent à quel point cette nation est un cancer pour la terre entière, la majorité reste proche de son petit drapeau qu’ils accrochent un peu partout. Je me souviens encore, le jour où j’ai découvert que les écoles se devaient d’avoir un drapeau dans chaque classe et de chanter l’hymne national, j’ai pété un câble. J’étais encore jeune, et je voulais me rendre sur place pour les secouer un à un. Maintenant que je suis effectivement sur place…je me rends compte que le cancer est général, et s’est propagé plus vite que je l’imaginais. Secouer ne servirait à rien; à ce stade, il faut détruire. Faire un coup d’Etat. Mais franchement, c’est pas mon délire, surtout seul comme ça. Je préfère largement poser quelques bombes ici et là, pour marquer le coup. Rien de très dangereux pour les individus, très emmerdant pour les institutions. C’est plus sage. Je ne prône pas la mort de qui que ce soit, malgré mes activités…disons…très grises.

Il semble déçu par ce que je lui demande, et franchement, je ne comprends pas pourquoi. Pas tout de suite, en tout cas. Il me parle de charme naturel, d’un cliché d’hypnose ou je sais pas quoi…mais je sais ce que j’ai entendu, ce que j’entends encore. Cette voix est trop belle pour être réelle. Peut-être que ça vient de moi? Peut-être que je me tape un retour d’acide d’un quelconque machin que j’ai pris dans ma jeunesse, qui sait. Ca ne peut pas être l’héro, les symptômes ne correspondent pas. Les champis, peut-être…ou encore ces foutues hallu qui me pourrissent la vie lorsque je perds mes appareils. Ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps d’ailleurs, et puisque je les ai bien enfoncés dans les oreilles, je doute qu’il s’agisse de ça.

Alors qu’il trouve une explication rationnelle à ma réaction le concernant, j’observe l’encre sous sa peau avec le peu d’attention disponible. Certains sont très vieux, assez pour avoir été faits à l’adolescence. Une manche avant l’autre, à quelques années d’écart si j’en juge par la décoloration des pigments. Quelques cicatrices également, la preuve que certains tatoueurs ont été un peu trop enthousiastes à l’idée de percer sa peau. J’ignore pourquoi, mais voir ces imperfections sur lui me réjouit au plus haut point.

“J’aimerais bien avoir d’autres tatouages…j’avais pas fini mes projets, à l’origine. Mais maintenant c’est trop tard, c’est impossible. Et ça, ça m’emmerde.”

Il n’est pas un bad boy, et semble même plutôt calme. C’est un gros “cheh” à la tronche de ceux qui pensent que tatouage = gangster. Surtout lorsqu’on sait que beaucoup de chefs de mafia ne sont même pas tatoués…tiens, mes nouveaux amis sont presque tous clean d’ailleurs. Enfin “clean”, c’est une façon de parler. Disons que leur peau manque d’ornements. Je trouve ça dommage, une population sans encre. Peut-être parce que j’ai toujours admiré ça, d’aussi loin que je m’en souvienne. Ah, d’un seul coup, cette possibilité qui m’a été arrachée de force me fait mal. Mon sourire se fane un instant, mais je reprends vite contenance. Pas la peine de me mettre à chialer pour si peu, hein?

“Je me demande jusqu’à où ça descend, tout ça.”

Je désigne sa gorge, puis son être tout entier d’un air intéressé. C’est vrai que je commence déjà à l’imaginer torse nu, entièrement tatoué, ses muscles roulant sous sa peau et faisant bouger ses dessins…ah, il faut que je me calme. Ce n’est certainement pas l’endroit pour commencer à fantasmer, surtout sur un type qui ne me connaît pas. Je secoue donc la tête, cherchant à retrouver contenance, et remonte moi aussi les manches de mon gilet.

“Je les ai presque tous faits d’affilée, ça m’a pris quasi dix ans. Les premiers, c’est un pote qui les a faits chez lui, ils sont un peu éclatés j’avoue. Après, je suis allé voir un vrai tatoueur, et c’était déjà mieux. Mais t’sais, quand t’es ado, tu t’en branles de la sécurité, tu fais ça comme ça parce que c’est drôle. J’étais pas sobre, lui non plus, on s’en foutait. Ca a été vite recouvert, mais j’en ai encore des traces si tu regardes bien.”

Moi, je les vois en tout cas. J’y faisais pas attention à l’époque, mais depuis que j’ai cette vision bien trop détaillée, la différence de coloration entre la cover et un véritable tatouage me saute aux yeux. Bah; c’est pas si grave. Il y a toujours pire, et ça fait partie de moi désormais.

“Les tiens sont sympas. On peut voir lesquels tu as fait en premier…et j’ai l’impression qu’il y en a qui datent pas mal. Toi aussi, t’as joué à l’ado rebelle?”
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyMer 5 Avr 2023 - 14:28

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
En quoi c'est impossible et trop tard ? J'avoue me retrouver un brin confus à la suite de sa phrase, mais puisqu'il n'élabore pas plus... Je suppose qu'il ne veut tout simplement pas en parler. Qu'il élude, puisqu'il en a trop dit et pas assez en même temps. J'ai l'impression que beaucoup de gens sont comme ça, moi le premier : je cherche par tous les moyens de cacher que je suis anormal. Né avec un génome différent, qui me donne une voix enivrante. Lui aussi, peut-être qu'il n'est pas tout à fait normal comme le reste des humains. Mais je ne compte pas le forcer à en parler, si lui ne me force pas à avouer non plus que je suis une espèce de sirène terrestre des temps modernes.

« Il y a encore de la place sur les jambes. »

Là aussi, je ne me mouille pas trop. Histoire de laisser son imagination travailler. J'ai beau avoir l'air innocent, avec mon visage qui me donne l'air d'être plus jeune que je ne le suis... J'ai bien compris ce qu'il essaye de faire avec moi, Thomas. Il me drague. C'est assez subtil mais tout de même évident. Il semblerait donc qu'il soit de ce bord-là, au moins un petit peu. Qu'importe pour moi. Le genre n'a pas d'importance, mais je ne me donne qu'à ceux et celles en qui j'ai suffisamment confiance. Ce qui peut s'avérer relativement difficile dans une situation comme la mienne. Parce que ma parole attire les gens, les envoute parfois et leur fait sans doute ressentir des choses pour moi qu'ils n'auraient pas éprouvés autrement. C'est du moins, ma théorie personnelle.

Cependant, le Barista arrive à me décrocher un petit rire quand il parle d'adolescent rebelle. J'acquiesce avant de reprendre une gorgée de cette boisson sucrée.

« Hum, oui. J'ai eu une adolescence un peu compliquée. »

Comme presque tout le monde en soit, mais ma situation familiale est loin d'être simple et classique. Cependant, je ne suis pas là pour lui parler de mes traumatismes. Du manque d'amour et d'attention dans mon enfance, de l'ivresse que j'ai ressenti quand à l'adolescence soudainement on m'a donné ce qui me manquait. Mon pouvoir y est pour quelque chose, j'en ai conscience. ça s'est mal terminé, comme toujours avec moi. Mais au moins, ça m'a vacciné et depuis je tente de vivre caché. De passer pour Monsieur tout le monde malgré ma drôle de dégaine. C'est contradictoire mais c'est comme ça : c'est ma personnalité, d'être toujours changeant et de m'avérer d'une nature contraire.

« Mais j'étais un peu plus sérieux que toi. Je suis quand même allé dans un salon. C'était un petit peu louche comme endroit, mais c'était pas non plus le bar de la cuisine d'un pote où y a des bières et des cendriers qui traînent. Disons qu'ils vérifiaient pas forcément ton âge si t'avais de quoi payer et que t'avais pas non plus l'air d'avoir douze ans. »

L'un des avantages d'être grand. On me croyait déjà jeune adulte quand j'étais encore un adolescent. Depuis, je n'ai pas vraiment changé. Il y a des tatouages en plus. Des séances de sport dans l'espoir d'avoir l'air un peu moins fragile et plus masculin. C'est aussi pour ça que j'ai coupé mes longs cheveux qui autrefois me descendaient jusqu'aux reins. Sur un coup de tête un jour, après ma dernière rupture en date. L'envie de changer, de ne plus reproduire les mêmes erreurs. Si je n'ai pour le moment aucun moyen de savoir si ma prochaine histoire d'amour sera différente des précédentes, au moins moi j'ai déjà une autre tête. ça vous change radicalement quelqu'un une coupe de cheveux, surtout quand elle est aussi radicale et soudaine.

« Je prend mon temps pour le reste. J'ai aussi mon dos à terminer, j'ai juste les lignes pour le moment et ça se remplit doucement avec la couleur. C'est pas comme si j'avais quatre vingt ans et que mes jours étaient comptés. Normalement j'ai encore le temps de voir venir la mort. Sauf si je me fais écraser par un bus ou une connerie du genre. »

Maintenant que j'y pense en parlant de ça, c'est un peu con comme façon de penser. Je n'ai pas encore la trentaine, mais notre monde n'est pas tout à fait normal. La moitié de la population a disparu d'un coup. New York a été attaqué par des extraterrestres, comme la Sokovie qui a été rayée de la carte. On a spécifiquement tué des gens comme moi il y a quelques mois dans l'optique sans doute un brin extrémiste d'avoir une planète terre uniquement peuplée d'humains ordinaires. Sale temps pour être un mutant, spécialement en ce moment. Mais en règle générale, ce n'est pas si simple d'être comme moi.

« Bah. J'essayerai de faire attention, de regarder des deux côtés avant de traverser la rue sur les passages piétons et au feu rouge uniquement. »

Un petit sourire innocent, pour désamorcer cette conversation prenant un tournant macabre. Tout le monde n'est pas nécessairement à l'aise avec ça. Puis c'est juste pas le moment, avec Thomas qui semble essayer de me draguer, de voir si je suis réceptif. Impossible pour moi, comme toujours, de savoir si c'est uniquement à cause de ma voix. Tout vient à point à qui sait m'attendre. S'il persiste, il y aura surement moyen d'avoir encore un date ou deux pour voir si le courant passe entre nous. A moins que j'ai mal interprété ses actions ? Mais Sauf erreur, je ne me trompe jamais

« Tu es arrivé il y a longtemps aux Etats-Unis sinon Thomas ? »

Avec son accent britannique, il ne peut clairement pas cacher ses origines outre atlantique. L'avantage c'est qu'on parle la même langue qu'eux, même si ils ont des mots et des expressions un peu bizarres parfois.

« T'as déjà mentionné que le mode de vie vegan était plus avancé au Royaume-Uni, mais on doit surement avoir d'autres chocs culturels quand on change de pays comme ça. »

Courage, Jun. J'inspire un coup pour tenter de garder mon calme et tente de lui lancer une perche. Pour tenter de confirmer mes impressions, pour savoir s'il essaye vraiment de me draguer ou non.

« Même pour avoir des rencards, ça doit pas être tout à fait pareil qu'ici. Je suppose que vous avez des appli de rencontre sur les smartphone comme partout ailleurs. Mais... Je sais pas ? »

Oups. Vraiment, je ne suis pas le gars le plus doué du monde pour le flirt.

« Genre. Au lieu d'aller au Macdo, vous allez manger un Fish and chips ? »

La bourde, je m'en rend immédiatement compte. Puisqu'il est vegan, il ne fréquente probablement pas trop les fast food. En général, ils ont un mode de vie relativement écologiste et clairement, c'est pas l'ambiance chez Ronald le clown. Puis le fish and chips... Y a que les frites, qu'il peut manger là-bas en date. Puisqu'autrement c'est du poisson panné.

« On a des pubs ici sinon, pour que ça soit pas trop dépaysant. Souvent c'est des immigrés Irlandais. »

Je m'embourbe de plus en plus à chaque fois que j'ouvre la bouche. Sirène certes, mais un peu empotée tout de même. Il faut dire que généralement, je n'ai rien à faire. Avec certaines personnes, je pourrais même lire à voix haute les conditions générales d'utilisation de Windows, que ça leur plairait. La sensibilité au charme de ma voix diffère d'un individu à un autre. Avec Thomas, j'ai l'impression qu'il n'est pas non plus totalement déboussolé, contrairement à sa collègue. Dont j'ai d'ailleurs déjà oublié le nom. Ce soir ce n'est pas elle qui m'intéresse, mais lui. S'il me regarde un peu comme un abruti heureux, ce n'est pas non plus totalement un regard de veau mort couplé à un filet de bave sur le menton.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptySam 8 Avr 2023 - 19:51

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
Une adolescence compliquée, et des tatouages pour le prouver. Hum. Ce petit gars me ressemble encore davantage qu’il ne voudrait le laisser croire, et c’est en soi un exploit. Si j’oublie son sens particulier du style - il se balade quand même à moitié en pyjama dehors - et sa fréquentation des endroits comme celui-ci, nous avons pas mal en commun. J’ai bien choisi ma proie, une fois de plus, et je ne regrette pas d’avoir laissé tomber Ashley pour un tel personnage.

Il n’a pas fini ses tatouages, et ça me fait doucement rire. Moi aussi j’en ai quelques uns à terminer, des lignes qui ne me satisfont pas, mais que je ne peux plus corriger. Ce sont de petites choses du genre qui me font regretter mon passé, cette douce rancœur qui gangrène encore mon coeur. J’esquisse un sourire triste, le regard dans le vide, sa voix me plongeant dans une mélancolie qui ne m’avait encore jamais assaillie de la sorte. J’ai l’impression qu’il exacerbe mes sentiments…ce qui expliquerait pourquoi j’ai autant envie de lui sauter dessus en parallèle. Paradoxale comme réaction, je sais.

“C’est glauque de penser à la mort comme ça…”

Il est plutôt sombre Jun, finalement. Il parle avec tant de légèreté d’une mort potentiellement violente, et ça a le don de me perturber. Peut-être parce que j’ai un rapport un peu particulier à la mort, peut-être parce que je ne voyais pas ce type être aussi…déprimé? Je ne sais pas comment le dire, mais pour moi, les personnes si proches de la mort sont gothiques. Enfin je veux dire…fringuées tout en noir, avec des cheveux devant la tronche, maquillés et écoutant de la musique emo. Ce genre de patchwork, et certainement pas la même enveloppe que ce type qui me fait face.

“Hmm.”

Il tente de reprendre le contrôle de la conversation, mais je dois avouer que je suis définitivement perturbé. Est-ce que c’est moi qui suis trop attaché à la vie, ou est-ce qu’il a eu une expérience traumatisante dans le passé? Aucun moyen de le savoir de façon casuelle, et je ne suis même pas sûr de vouloir être au courant. C’est juste une rencontre comme ça, Jun, je ne compte pas aller trop loin avec lui. Pas au point de finir en couple en tout cas, un coup d’un soir me suffira avec cette jolie plante. Je suis beaucoup trop instable pour un couple, et de toute façon, il ne pourrait pas me supporter. Qui accepterait de vivre dans un silence religieux 80% du temps? Qui supporterait mes crises de manque, mes hallucinations, ma sensibilité? Non. Mieux vaut ne pas penser à davantage.

“Longtemps…pas longtemps…j’en sais foutrement rien. Disons que c’est un sujet un brin compliqué, une histoire qui pourrait être passionnante autour d’un verre je dois dire.”

Ah, là, je reprends le contrôle de la conversation. D’ailleurs, je récupère ce sourire charmeur qui a caractérisé ma première interaction avec lui. Je l’écoute parler, et je manque de m’étouffer avec mon chocolat. Il…il n’est quand même pas bien dégourdi comme garçon! Un McDo? Un Fish&chips? Des applis? Si au départ je fais une drôle de tête, je finis par éclater de rire sans pouvoir m’en empêcher. J’en pleure même. Ce n’est pas de la moquerie, juste…il est adorable. Je crois qu’il a compris tout seul qu’il s’emmêlait les pinceaux, puisque ses joues se colorent d’un rose digne des dessins animés. Je m’avachis un peu plus sur ma chaise, le coude sur la cuisse et le menton dans la main.

“Alors…d’abord, perso, j’ai pas de portable. Mais ouais, ya des applis de rencontre…mais à mon époque déjà c’était pas très prisé. C’est bien pour planifier des plans culs sans se prendre la tête, si t’as la flemme…mais c’est tout.”

Des machins comme Tinder, Grindr, Meetic etc c’est tout de même connoté comme ça, non? En tout cas, j’en ai jamais utilisé. Peut-être une fois peu avant de finir derrière les barreaux, à cause d’un défi donné par un pote…mais rien de plus. Je ne suis pas le mieux placé pour ce genre de truc.

“Par contre…est-ce que t’es en train de me proposer un date, Jun-Jun?”

J’esquisse un sourire mi-moqueur, mi-attendri. Maintenant que mes doutes sont levés, ou plutôt maintenant qu’on ne parle plus de choses aussi glauques qu’une mort prématurée, je retrouve cette attirance irrésistible de sa voix. Son regard également…ses yeux bruns aux nuances infinies de marron, où je peux déceler un brin de doré comme si le rare était planqué derrière le commun. Une allégorie de ce petit gars? Peut-être, si je creuse un peu plus.

“Sois pas gêné, va. C’est bien d’être direct, ça nous évite de tourner autour du pot. Si tu veux un date avec moi, c’est avec plaisir. Ce sera mieux dans un pub irlandais comme tu dis, plutôt que dans ce café de merde.”

Je récupère ma gourde, la termine d’une traite - non sans déception, puisque je n’aurai pas de chocolat avant un moment - et lui lance un regard circonspect.

“A moins que tu ne sois pas intéressé? Ce serait dommage, je pourrais te montrer comment on fait un date à l’anglaise. Ca pourrait être amusant.”

En vérité, je n’ai aucune foutue idée des différences qu’il y a entre l’Angleterre et les USA sur ce point. Je ne m’y suis jamais intéressé, et j’ai plutôt tendance à penser que c’est la même chose partout. C’est juste pour piquer sa curiosité, et le pousser à bouger de là.

“Si tu veux, je connais un pub sympa pas très loin. C’est à genre…deux stations de métro. La déco est sympa, et je sais que je peux tout boire là-bas.”

Le barman me connaît depuis le temps, je lui ai même fait changer une partie de son stock pour qu’il soit entièrement vegan. Ca attire une bonne clientèle, triée sur le volet, simplement parce que les connards n’aiment pas faire “bobo”. Bah! L’ambiance est meilleure, et il y a des petits coins sympathiques pour que personne ne vienne nous emmerder.

Long Island - Starbucks
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Jun Goodfellow
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun [Terminé] Can you hear me through the white noise? ft. JunJun EmptyMar 11 Avr 2023 - 13:16

  • Thomas Anderson
  • Jun Goodfellow
Can you hear me through the white noise?
« ça m'arrive parfois. »

C'est soi-disant parce que je suis scorpion. Né à la Toussaint par dessus le marché, le jour de la fête des morts. En réalité, je pense plutôt que j'ai assez de recul d'un point de vue philosophique sur la chose. Qu'on va tous y passer un jour ou l'autre, tôt ou tard et qu'on ne peut rien y faire : l'immortalité c'est une chose impossible. Même les dieux d'Asgard finissent par succomber après quelques millénaires. Une vie extraordinairement longue, mais qui n'est pas infinie. La mort ça fait juste partie de la vie. J'ai pas spécialement envie de passer l'arme à gauche tout de suite, j'espère encore avoir quelques années devant moi. Dans l'idéal j'aimerai mourir vieux et sans regrets, paisiblement dans mon lit après avoir eu une existence paisible.

Heureusement, même si je m'emmêle un peu les pinceaux en changeant de sujet avec Thomas, il semble comprendre mes petits sous entendus. Je reste néanmoins très surpris lorsqu'il m'annonce ne pas avoir de téléphone portable. C'est... Extrêmement rare, de nos jours, dans notre société occidentale. J'ai entendu dire qu'il y avait des gens qui consciemment se privaient de ce genre de technologie à cause de leurs croyances philosophiques ou religieuses. Il y a surtout les Amish qui sont connus, mais dans le monde séculaire aussi ça existe. Des gens qui par éthique et après réflexion philosophique estiment que ça nous coupe du reste du monde, ou ce genre de choses. Pourquoi pas. Je suis souvent du genre à dire qu'il faut de tout pour faire un monde. Qu'on peut généralement trouver un terrain d'entente avec quelqu'un, qu'on a le droit de vivre sa vie comme on l'entend tant que ça ne fait pas de mal à autrui et qu'on ne l'impose pas à tout le monde. Ah, je suis sans doute un peu idéaliste parfois. J'aimerai qu'on puisse tous s'entendre même si c'est impossible parce qu'il y aura toujours des extrémistes et des gens qui sont mauvais.

« D'accord pour le pub. Si tu connais déjà, ça m'éviteras de chercher sur google en panique un endroit sympa pour faire bonne impression. »

Parce que je dois avouer que dans le coin, je ne connaît pas grand chose. J'habite certes dans le Queens, mais c'est quand même assez vaste comme secteur de New York. Un petit sourire un brin gêné et me voilà à ranger mes affaires calmement dans mon sac à dos pour partir du Starbucks avec Thomas. C'est sur que ça doit le faire un peu chier de causer sur son lieu de travail comme ça, après son shift. J'imagine étant donné ses paroles précédentes qu'il travaille ici juste pour pouvoir payer ses factures. Qu'être Barista c'est certainement pas le métier de ses rêves. Malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux dans la vie. Si j'ai eu la chance de pouvoir faire un métier qui me plaît ce n'est pas le cas pour tout le monde. J'ai eu des jobs un peu nazes pendant que j'étais encore en étude, mais c'était relativement tranquille finalement. J'ai eu une chance incroyable aussi, de trouver une place à la fac pour classer les archives sans avoir besoin de parler à personne. Jamais je n'aurais pu faire ce qu'il fait actuellement : le service client, c'est ce qui m'effraye le plus. Mon enfer personnel, être forcé de parler toute la journée et donc exposer mon pouvoir au monde entier. L'excuse de je suis mignon c'est mon charme naturel, ça va bien cinq minutes.

« J'avais pas prévu de sortir ce soir. Ni de parler à quelqu'un. Encore moins d'avoir un date si soudainement. »

Avec un inconnu. Parce qu'on fait connaissance doucement avec Thomas. J'ai les informations essentielles : il est vegan, sans doute écolo et anti capitaliste étant donné ses réflexions et son mode de vie. Il est Anglais, il est un peu mystérieux sans doute parce que comme moi il ne souhaite pas entrer tout de suite dans les détails et les confidences. On aime tous les deux les tatouages, et... Ouais, c'est déjà pas mal. Lui, il sait de moi que je suis un peu geek et maladroit comme garçon, que j'ai pas peur des réflexions philosophiques même sur des sujets un brin macabres. Il a donc les informations capitales également sur ma personne.

« C'est rare que je parle avec quelqu'un comme ça. Encore plus que j'accepte un date tout de suite, parce que j'ai bien envie de continuer à parler. »

Profitant de sortir du Starbucks, moi qui aurait aimé un bol d'air frais je dois me contenter de la ville. Bah. J'habite ici depuis longtemps maintenant, j'y suis habitué mais j'ai quand même grandi dans un environnement plus rural et plus vert que New York. Parfois, ça me manque un petit peu. Si je devais retourner voir ma famille dans leur petite ville, nul doute que maintenant avec tout mes tatouages et ma dégaine on me regarderait de travers. Une chance finalement, que je ne sois plus du tout en contact avec depuis mon déménagement ici à la fin du Lycée. ça arrange tout le monde, aussi bien eux que moi.

Emboîtant le pas à l'autre tatoué, qui est un brin plus petit que moi comme c'était à prévoir, je patiente et profite d'un moment de silence dans la conversation. Je ne suis pas d'une nature bavarde c'est même l'inverse. C'est quelque chose qui me pèse parce qu'en réalité j'aime bien discuter quand le sujet est intéressant et que l'autre a de la conversation. Mais je me l'interdis à cause de mon pouvoir. La marche jusqu'à la station de Métro voisine n'est pas bien longue. Le quai est par contre vraiment bondé et je grimace à l'idée de devoir rentrer dans une rame blindée. Heureusement, il a précisé plus tôt qu'il n'y avait que deux arrêts avant d'arriver au pub qu'il connaît. Préférant m'abstenir de parler à voix haute, là où tout le monde pourrait m'entendre je reste muet en me frayant un chemin en sa compagnie dans cette boîte de conserve surpeuplée. Je n'ai pas d'autre choix que de me tenir en hauteur, d'une main sur l'une des barres. Hum, allez. Courage. Il n'y a pas loin à aller.

Malheureusement pour moi, je ne suis pas au bout de mes peines dans cette vieille rame un peu insalubre et qui pue la sueur. Les freins du métro sont un brin rudes, et je me retrouve à devoir m'accrocher à Thomas pour le pas tomber sur la dame juste derrière moi lorsque nous démarrons. Les joues qui rougissent, que je sens chauffer un peu. Ma main qui se serre sur son bras, que je devine... Sacrément musclé en réalité sous sa veste. Si je fais des efforts au sport pour avoir moins l'air d'un jeune ado, trop grand et trop maigre qu'on a étiré comme de la guimauve, je suis loin d'avoir la même carrure que mon date. Lui... Il doit y aller depuis plus longtemps que moi. Si ce n'est pas désagréable du tout, ça a le don de m'intriguer encore plus sur lui. Entre son régime vegan et le sport... Il doit avoir une vie super saine, Thomas. Faut dire que déjà, le Macdo et autres fastfood c'est hors des possibilités pour lui.

Toujours un brin complexé qu'on puisse m'entendre parler malgré le bruit de la rame et le fait que la plupart des voyageurs aient des écouteurs ou un casque sur les oreilles, je me penche en avant pour parler près de son oreille afin que notre conversation reste inaudible pour les autres :

« Pardon, ça ne te dérange pas ? »

Le consentement c'est quand même important. On ne fait rien de bien particulier ni de dévergondé, mais parfois on ne sait pas ce que peut ressentir l'autre. Je ne le connais pas assez pour savoir si ça le trigger, le contact physique comme ça. Vas savoir. Même si ça n'a pas l'air de le déranger, je préfère être certain de ne pas encore faire une énième bourde. J'ai déjà merdé en lui parlant de technologie et de fastfood alors qu'il est opposé à ce mode de vie.

« J'espère qu'ils ont de quoi dîner au pub. »

Parce que mine de rien je commence à avoir faim. Je me suis pris un goûter avec ma part de carrot cake, mais ça ne va pas me suffire. Des frites et un burger, ce serait cool. Si je suis ouvert au mode de vie de mon date imprévu, il faut bien avouer que je suis un Américain avec ses petites habitudes.
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