May The Odds Be Ever In your Favor

⊥ Capitole, Capitale de Panem,
Quelques jours avant l’annonce des 75eme Hunger Games.

Panem hier. Panem aujourd’hui. Panem pour toujours. Les mots du Geai Moqueur résonnent à ses oreilles tandis qu’il observe son reflet dans le miroir de sa chambre prêtée pour l’occasion si spéciale. Les amants maudits sont présents au capitole pour cette fin de tournée des vainqueurs, et tous célèbrent leur écrasante victoire sur des adversaires féroces. Des gosses forcés à s’entretuer dans une arène fictive pour divertir des riches emmitouflés dans une putain de cité dépravée. Voilà la vraie définition des Hunger Games. Mais comme tous les autres Vainqueurs, il avait été forcé d’y participer. Forcer d’y aller. Forcer d’y survivre. Forcer d’y tuer. Forcer d’écumer les Districts, devant les familles des gosses qu’il avait parfois tué de ses mains, pour remercier le Capitole de cet honneur incommensurable. Et à présent, on le force à agir comme si tout cela ne l’avait pas profondément bousillé.

Son reflet, il ne le reconnait même pas. À la place, il verrait presque le visage de ses victimes, il entendrait presque leurs voix, sentirait presque leurs mains vengeresses autour de son cou, sentirait leurs souffles qui s’éteint contre sa peau… C’est un cauchemar dont il ne s’éveille jamais. Car personne ne gagne jamais les Jeux. On tente juste d’y survivre, même une fois sorti de l’arène.

« Monsieur Mannox, c’est l’heure. » L’heure de faire semblant. Un dernier ajustement au col de sa chemise blanche et le voilà qui abandonne sa chambre d’hôtel luxueuse pour rejoindre le palais du Président Snow, encore plus pompeux et fastueux que tout ce que l’on peut trouver à Panem. Au milieu de la foule compacte, des perruques immenses, des maquillages à outrance et des tenues exubérantes, il passe presque comme l’élément dissonant : dans son costume simple, d’un gris sobre clair, avec sa peau qui ne recouvre aucun fard et ses cheveux sombres à peine coiffés, il est d’une normalité affligeante, presque trop banal pour qu’on le remarque. Mais qu’importe, cela lui convient très bien : il n’a aucune envie de converser avec eux. Alors, il erre à travers la foule en les observant silencieusement, hochant seulement son visage de haut en bas lorsqu’il croise un autre Vainqueur, un visage parfois familier, et parfois hostile. Certains sont fiers d’avoir accompli des tueries abjectes pour gagner, d’autres sont obligés de vivre avec. Les premiers l’écoeurent quand les seconds l’affligent. Il est de ceux-là. Il s’afflige lui-même. Mais tout cela va peut-être changer… Les soulèvements et les révoltes qui s’amoncèlent dans les Districts, il en a entendu parler. Comme tout le monde, même si ce tout le monde feint de ne pas le savoir. Il ne manque que l’étincelle pour que le feu se propage, et que la révolution gagne tous les Districts. Si seulement…

« Mesdames et messieurs, voici les Vainqueurs des 74eme Hunger Games : Katniss Everdeen et Peeta Mellark ! » Galvanisée par ces héros tant attendus, qui font leur entrée avec une meringue blonde perchée sur de hauts talons rose, la foule se met à applaudir et à se courber face à ceux qui ont marqué la fin des Jeux de l’an dernier. Ryam, lui, se dit tout d’abord que Peeta est beaucoup plus petit que ce que les images laissent penser, et que sa tête est drôlement rectangulaire. Katniss, en revanche, est éblouissante dans une robe dont les épaulettes rappellent les plumes d’un oiseau. Évidemment. Le Geai Moqueur. Elle est incroyablement belle, bien qu’un peu trop maquillée ; il préfère son visage au naturel car, ainsi, elle a l’air d’être l’une des leurs. Or, les rumeurs prétendent autre chose… Qui dit vrai ?

Il n’éprouve aucune joie particulière à les rencontrer, et éprouve même une certaine compassion envers eux ; être ainsi exposé aux yeux du monde entier, d’être l’objet sur lequel tous les sont braqués, il n’y a rien de plus étouffant. Mais il se prête volontiers au jeu, comportant bien moins de risques celui-là, de prétendre le contraire : il applaudit comme ses camarades, et se fend même d’un léger sourire à l’attention de la meringue blonde qui… Oh, non. Elle vient vers lui. Elle vient le chercher. C’est pas vrai.

Si, c’est bien vrai. En poussant une exclamation aiguë, Effie empoigne son bras et le traîne jusqu’à Peeta et Katniss, en le présentant d’une voix toujours aussi aiguë et bien trop enjouée pour la forme : « Katniss, Peeta, je vous présente Ryam Mannox, fier gagnant des 71eme Hunger Games ! » S-u-p-e-r. Et maintenant, qui dit quoi ? Ryam, lui, ne dit rien. Il est debout à côté de la meringue qui continue de parler, et ne cherche pas vraiment à dissimuler son malaise. Il n’a pas le coeur de féliciter les deux amoureux car il sait mieux que quiconque que ce n’est point une célébration. Bien au contraire. « Euh… Enchanté. » Finit-il par lâcher sans trop de conviction, son regard passant de Katniss à Peeta, se posant parfois sur la meringue qui fait mille louanges sur cette soirée : oui, les décors sont superbes, tout comme les fleurs, les buffets et les tenues des invités (sauf la sienne, pense-t-il tout bas). Finalement, ignorant le monsieur au visage rectangulaire, il tend sa main lardée de cicatrices vers Katniss pour lui demander d’une voix sans fioriture aucune, mais sans la quitter des yeux : « Est-ce que la Fille du Feu veut bien accorder cette danse au Garçon de l'Eau ? » Si elle est maligne, elle comprendra qu'il vient du District 4. Sinon, tant pis, il lui expliquera.

⊥ Capitole, Capitale de Panem,
Quelques jours avant l’annonce des 75eme Hunger Games.

Effie, à l’origine de cette rencontrée est celle qui parle le plus mais Ryam ne l’écoute pas vraiment ; avec cette opulente tête de plumes autour de son visage sur-maquillé, dans cette robe extravagante qui paraît presque simplette en comparaison à celles des autres convives, elle ne l’intéresse pas. Les Vainqueurs ne l’intéressent pas réellement plus mais… Il a envie de savoir si ce qui se raconte à propos de la Fille du Feu est vrai. Si c’est véritablement celle qui va permettre à la rébellion de s’embraser.

C’est pourquoi, bien qu’il n’ait aucune appétence particulière pour la danse, il s’emploie à l’inviter à danser afin d’avoir un moment en tête à tête avec cette dernière : la fille du District 12 n’accepte pas de gaieté de coeur, forcée par la volonté et la présence de son mentor féminin dans son dos. Il n’est pas vraiment offusqué de son comportement, et semble même amusé de la tournure des évènements. Donc, encouragée par son amant-partenaire et poussée par son mentor, Katniss accepte d’un simple hochement de tête, sans feindre un quelconque plaisir. Bien, au moins elle n’est pas adepte des mensonges, ce qui la différencie de la plupart des personnes présentes dans cette capitale rongée par la cruauté et l’égoïsme. « Voyons voir si le petit poisson se débrouille aussi bien avec ses nageoires sur la piste de danse. »  Cette phrase lui arrache un bref rire qui s’évanouit pour laisser les vestiges d’un sourire, son visage se penchant faiblement sur la droite et la gauche avant qu’il ne reprenne, d’une voix amusée : « Il s’en sort sûrement mieux que l’oiseau. »

Délicatement, il l’entraine sur la piste de danse mais veille à rester un peu à l’écart, suffisamment éloigné de l’orchestre et des convives pour qu’ils puissent converser tranquillement, mais pas assez pour que cela paraisse suspect. Elle dépose sa main sur son épaule et lui sur sa hanche, entre deux aveux de piètres danseurs. « Je ne vous ai pas invité pour rivaliser avec les danseurs de Panem. » Lui répond-t-il d’une voix également basse, alors qu’il mène la danse dans des mouvements simples et doux, pour qu’elle puisse suivre sans encombre. De toute façon, ce n’est pas pour briller sur la piste de danse qu’il l’a invitée donc… Mais il attend quelques secondes, que les regards se détournent d’eux, pour reprendre la conversation, d’une voix toujours aussi bas et ses yeux bleus plongés dans les siens : « J’aimerais vous féliciter comme tous les autres mais… Je suis bien placé pour savoir qu’il n’y a aucune raison de se féliciter. » Il ravale difficilement sa salive, conscient d’être dans le même cas qu’elle. Enfin, il l’imagine. « Bientôt 4 ans et je fais toujours des cauchemars chaque nuit. » La bouteille a été lancée à la mer. Selon sa réponse, selon son avis sur les jeux, il verra dans quel sens elle oeuvre : pour Panem ou contre Panem.

⊥ Capitole, Capitale de Panem,
Quelques jours avant l’annonce des 75eme Hunger Games.

La musique s’enhardit de notes plus légères, plus agréables pour danser mais, surtout, plus fluettes, facilitant ainsi la discussion : celle-ci est d’autant plus encouragée que les regards se détournent d’eux au bout de quelques secondes, mais il ne peut s’empêcher de craindre des micros ici et là… Le Président gâcherait-il une occasion d’écouter les confidences de ses chers Vainqueurs ? L’espace de quelques secondes, Ryam balaye les contours de leur espace pour s’assurer aucun fil ou objet suspect ne soit présent mais… Rien. Il ne remarque rien. Il est mauvais observateur ou furieusement parano. La faute à qui ?

Elle baisse les yeux vers ses pieds pour suivre la danse, et il ne peut s’empêcher de sourire en coin, très légèrement. La fille du Feu n’aime pas danser et ne cherche pas à faire semblant, elle est donc honnête… Un peu trop, peut-être ? Il veut savoir à quel point elle l’est mais, surtout, à quel point elle est prête à s’engager dans la résistance. Lui, est prêt. Alors, au détour d’une valse lente, en essayant de suspendre autant que possible sa main dans la vide pour qu’elle ne touche pas trop sa hanche, il lance le sujet…

Il plante ses yeux azurés dans les siens, et alors il ne subsiste plus aucun élan enjoué, ni malicieux. Ils partagent peut-être le même regard… Vide. Et à la fois trop plein. Vide d’espoir et plein des cadavres semés sur le chemin. « J’aimerais te dire qu’un jour, on cesse de faire ces cauchemars mais… » Il interrompt sa phrase en baissant les yeux, les lèvres pincées. « Cela ne s’arrête jamais. » Elle dit quelque chose de très vrai : les Vainqueurs continuent de vivre avec ceux qui sont morts, ceux qu’ils ont tué. C’est le prix à payer pour survivre. « Pourquoi crois-tu que ton mentor boit à outrance… Il essaye d’anesthésier la douleur. » Mais ça ne marche pas… Rien ne marche.

Elle se crispe, il le sent mais il n’en dit rien, et se permet d’appuyer un peu plus sa main sur sa taille pour lui signifier silencieusement qu’il comprend. Ce n’est peut-être d’aucun réconfort mais il comprend. Ce qu’elle vit. Ce que Peeta vit. Ce que tous les Vainqueurs vivent.

Elle interrompt subitement la danse et il recule machinalement d’un pas en abaissant ses bras, l’observant faire : en voulant se débarrasser des chaussures qu’il soupçonne d’être inconfortable, elle l’a envoyée dans une immense soupière de cocktail disposée au centre du buffet…. Il ne peut s’empêcher d’éclater de rire alors que tous les invités se figent, dans un vrai rire qui plissent jusqu’à ses yeux. « Comment tu fais pour tirer aussi bien à l’arc ? » La taquinerie est dite sans méchanceté aucune mais il a juste le temps de lui adresser un sourire complice, avant que l’on annonce le discours du président Snow…

S’il pouvait apprendre à se taire, ce serait mieux.

Il perd alors l’élan de joie acquis aux côtés de Katniss, ses traits se tendent et il clignent plusieurs fois des paupières avant d’hocher faiblement son menton face à la brune, et puisque Peeta revient auprès de sa belle, il ne s’attarde pas : disparaissant dans la foule, il se place à un endroit pour écouter le Président Snow, au balcon. S’il pouvait crever, là, tout de suite… pense-t-il tout bas.

⊥ Capitole, Capitale de Panem,
Quelques jours avant l’annonce des 75eme Hunger Games.

Jamais. C’est une sentence, une condamnation. Celle d’avoir survécu par le prix du sang, par le meurtre. Difficile, impossible même, de renouer avec une vie paisible après s’être rendu coupable de meurtre. Ryam, le sait à présent. Katniss est encore en train de l’apprendre. Mais elle apprend vite. Elle comprend, en répétant sa condamnation, que le cauchemar qu’elle croyait fini ne vient que de commencer : elle a survécu à l’arène, mais elle n’échappera jamais a sa vie. « Malheureusement. » Conclue-t-il en relevant les yeux vers la foule autour d’eux, les observant dans leur complaisance de la barbarie médiatisée. Les tribus des districts ne sont que de la chaire à canon pour eux, un divertissement sanglant pour lequel ils n’ont aucune compassion. Pourquoi devrait-il en avoir pour eux ?

Elle évoque son symbole, et il lui offre un maigre sourire qui ne vaut aucun réconfort, tandis qu’ils continuent de valser lentement, un peu éloigné des autres. Il a besoin de ce moment hors champs pour cerner le personnage qu’elle représente, même s’il se doute que leurs moindres faits et gestes sont épiés à la loupe. Et, au risque d’être entendu dans un discours aussi véhément, le Geai Moqueur fait entendre son chant de révolte : elle méprise le président Snow, mieux encore, elle le déteste. Mais elle fait erreur sur sa dernière phrase et, malgré le sourire qui orne ses lèvres, il se permet de la rectifier d’un ton très sérieux : « Je ne suis pas d’accord, Katniss. Je pense qu’on peut s’en débarrasser. » Dire qu’il est satisfait de ce qu’elle vient de lui dire serait un euphémisme, car elle est allée au-delà de ses espérances : elle n’a aucune hésitation, aucune peur. Elle le déteste, sûrement presque autant que lui.

La tension qui s’était accumulée entre eux retombe lorsque la chaussure inconfortable de la demoiselle se retrouve dans une soupière à cocktail, leur permettant de rire de bon coeur ensemble. Depuis combien de temps n’avait-il pas ri d’une manière aussi spontanée ? Cela faisait le plus grand bien mais… Ils doivent très vite se séparer car l’annonce du discours de Snow est imminente. Il abandonne donc la brune au bras de celui qu’il juge comme son compagnon, se mêlant à la foule pour se presser au balcon, où le président apparaît sous un tonnerre d’applaudissements, ainsi que toutes les caméras braquées sur lui. Mais pas les siens. Jamais. « Mesdames et messieurs, voici la 75eme année de nos Hunger Games. » Ryam fronce les sourcils, se demandant pourquoi Snow commence son discours ainsi… D’ordinaire, ce n’est pas ainsi que la cérémonie débute ! « Il est écrit dans la Charte des Jeux, qu’il y aurait une édition d’Expiation tous les 25 ans, pour que les nouvelles générations aient à l’esprit le souvenir de ceux qui sont morts en voulant s’élever contre le Capitol. Chaque jeu de l’Expiation est caractérisée par des épreuves qui ont des significations spéciales et, aujourd’hui, ce 75eme anniversaire de notre anéantissement de la rébellion, nous allons fêter les 3eme jeux de l’Expiation. » Les applaudissements redoublent, la foule est extatique ; Ryam, lui, immobile, les yeux braqués sur le président, les sourcils froncés et les traits crispés, attend. « En cette 3eme édition d’Expiation, les tributs garçons et filles sont moissonnés parmi les vainqueurs survivants de chaque district. » Le verre qu’il tenait dans sa main, ne tient plus : il tombe en sol en éclatant en mille morceaux, inondant ses chaussures et le bas de son pantalon. Ses lèvres s’entrouvrent mais il ne crie pas, il ne dit rien. Ses yeux se gorgent de larmes mais il ne pleure pas. Les applaudissements sont tels qu’on le bouscule, mais il semble ailleurs, déconnecté du présent. Qu’est-ce qui vient d’être dit ? Il va retourner là-bas, dans l’arène. Il va tuer, ou être tué. Et il ne sait pas ce qui l’effraye le plus.

« Non… » Marmonne-t-il sans être entendu, alors qu’il se retourne vers la foule pour contempler ceux qui, comme lui, ne bougent pas et pleurent en silence. Les autres Vainqueurs. Il alors lève la tête vers Katniss, et tous deux se regardent longuement.

Ils le savent.
Ça recommence.

⊥ Capitole, Capitale de Panem,
Quelques jours avant l’annonce des 75eme Hunger Games.

La sentence est tombée, aussi inattendue que cruelle, sidérant littéralement tous ceux qui se pensaient à l’abri des jeux abominables dont raffolent pourtant ces hommes et ces femmes bariolés dans des costumes exubérants, qui se délectent du meurtre d’autrui par procuration : le voyeurisme malsain atteint son paroxysme dans cette société gangrénée par le paraître et la soumission. Soumis à l’homme qui, contemplant à la fois les applaudissements endiablés de ceux qui seront spectateurs, zieute également du coté de ceux qui seront bientôt à la fois proie et chasseur : les survivants de chaque district.

Comme Katniss, Ryam est le seul survivant mâle. Il se sait donc condamné, privé de l’espoir égoïste — mais néanmoins humain et instinctif, qu’un autre malchanceux puisse être envoyé à l’abattoir à sa place. C’est pourquoi il n’a point le temps pour les larmes et les désolations : il a lâché le verre qu’il s’apprêtait à boire, terrassé par la nouvelle perspective d’être, encore une fois, plongé dans l’horreur, le sang et la peur.

Puis il croise le regard de celle qui incarne un souffle de révolte encore silencieux, pas assez petit pour qu’on puisse le craindre, même si Snow semble tout mettre une oeuvre pour l’évincer : elle est pâle, bien sûr, mais son regard brille d’une flamme qui ne s’éteint pas sous la neige qui tente de l’étouffer. Il hoche son menton de haut en bas après qu’elle en ait fait de même, sans trop savoir pourquoi il en ressent un étrange apaisement, comme si elle lui communiquait un peu de cette force déterminée qu’elle contient en son coeur.

Mais, à la surprise générale, alors que tous sont figés dans l’espace et le temps, incapable de se mouvoir ou de réagir tant la nouvelle paraît effroyable, Katniss s’avance, fière, déterminée, le menton haut. Elle arrive à sa hauteur, détournant les caméras vers eux, suffisamment pour que Ryam, sans les quitter des yeux, ne traverse la foule pour rejoindre Peeta, resté dans son coin, lui aussi, bien qu’il a l’espoir que Haymitch soit désigné à sa place. Enfin, c’est un bien maigre espoir pour vivre, il faut le reconnaître. « Ils nous renvoient à l’abattoir, on dirait. » Peeta, encore sonné, se contente de hocher son menton d’un air hagard, tandis que tous les deux se retournaient vers Katniss et Snow, sans savoir la teneur de leur échange. Essaye-t-elle de marchander un sursis ? Promet-elle obéissance et soumission en échange de sa survie ? Non, il n’y croit pas.

Et elle lui donne raison : malgré les risques et le danger, Katniss, n’écoutant que son coeur, imite ses faits et gestes lors de la mort de Rue : quoique courageux, ce geste déraisonné va être interprété comme un réel affront pour Panem. Et puisque Peeta, Haymitch et Effy ne bougent pas, c’est lui qui s’élance le premier l’extraire du champ de télévision, passant un bras sur son ventre avec une poigne solide, ne lui laissant aucune chance de s’échapper malgré ses tentatives de se débattre. « Calme-toi, c’est moi. » Dit-il d’un ton neutre et posé, l’emmenant à l’écart dans le jardin sans toutefois s’isoler complètement, ne voulant pas devenir des cibles qui pourraient mystérieusement disparaître. « C’était stupide. Courageux, mais stupide. » Ryam et le manque de tact : premier épisode.

Faisant signe à Haymitch et Effy de se rapprocher, il laisse sa mâchoire subir un tressaillement tandis que les invités, véritables caniches à la solde de Snow, détournent l’attention sous l’oeil des caméras qui ne filment que ce qu’il veut. « Qu’est-ce que tu lui as dit ? » Qu’il juge à quel point Snow va vouloir sa mort…