Tout en discutant avec Strange et Emy, je menais des recherches rapides sur internet. Au dernier recensement, qui datait de plus de dix ans mais qui n'avait pas dû beaucoup bouger vu la taille du village, Merna comptait 363 habitants. On avait donc potentiellement 363 morts qui marchent à gérer. A partir du moment où j'avais constaté qu'ils n'avaient plus de signes vitaux, j'avais considéré qu'ils étaient morts. Leur activité ne venait plus d'eux, mais de quelqu'un, ou quelque chose. Dans quel but ? Ca on ne le saurait qu'en comprenant ce qui leur était arrivé.
Maître Minoru expliqua que l'énergie d'Helheim était en chacune de ces créatures. Certes, cela confirmait ma théorie, mais ne nous éclairait pas sur l'origine du phénomène. Je n'appréciais pas vraiment la manière dont la magicienne parlait des amalgames. C'était sans doute sa façon à elle de se détacher de cette horreur, mais c'était quand même un sacré manque de respect et d'empathie.
« N'oubliez pas que ces "saloperies" étaient des êtres humains il y a encore quelques heures. »
Je ne me faisais pas d'illusion, on ne pourrait probablement pas les sauver. Ce n'était pas une raison pour salir leurs mémoires ou pour les insulter. Bref. Emy se proposa pour tenter de repérer le magicien à l'origine du sort, via son empathie. Pourquoi pas. Mais est-elle ce qu'elle allait réussir à franchir la barrière des trois-cents êtres qui souffraient, pour se concentrer sur autre chose ? Strange ne l'aida pas vraiment, en disant que l'utilisation de la magie générait des sentiments, mais sans expliciter lesquels. Par culte du secret, par volonté de ne pas trop se dévoiler lui-même ? Peu importe, c'était chiant. Je reportais mon attention sur les rapports des drones pour éviter une remarque désagréable.
« Aucune trace de lutte, ça confirme l'idée qu'ils ont tous été transformés en même temps. Comme un sort de zone. »
Je n'y connaissais pas grand chose en vraie magie, mais j'avais lu pas mal de bouquins de fantasy dans ma jeunesse. Je me figurais un magicien psalmodiant, assis en tailleur au milieu d'un cercle mystique tracé à la craie et délimité par des bougies, joignant les mains, une vague de puissance qui partait de lui et s'étendait, comme une onde se propageant à la surface de l'eau, et englobait tout le village, transformant tous les habitants en… Par contre ça n'expliquait pas la fusion des corps entre certains. Mais est-ce que je tenais vraiment à savoir dans le détail comment ça fonctionnait ?
Je demandai à l'équipe technique de continuer l'analyse du terrain, quitte à fouiller chaque bâtiment un par un. S'il y avait un être vivant, ou du moins différent des autres, dans le coin, il fallait qu'on le débusque. La proposition de Strange tenait la route. Si les amalgames étaient connectés entre eux par une espèce d'intelligence collective, cette intelligence devait bien venir de quelque part. Quelqu'un tirait les ficelles, forcément, et Emy pourrait peut-être percevoir sa présence à travers les amalgames. Je hochai simplement la tête pour accepter qu'elle tente l'expérience, espérant qu'elle tienne compte de la remarque sur le risque modéré.
Emy ne comprenait pas pourquoi quelqu’un s’amusait avec ces pauvres personnes. Parce qu’avant d’être des amalgames, c’était des personnes comme elle, Clint et même Strange. D’ailleurs, elle avait de plus en plus de mal à cerner le personnage. Elle ne savait pas comment elle devait réagir ou ne pas réagir pendant qu’il parlait. Elle avait l’impression qu’il avait déjà condamné ces personnes. Emy ne pouvait pas le concevoir, mais elle devait rester professionnelle, alors, elle ne dit rien, mais si une autre personne empatique était dans les parages, elle pourrait ressentir toute la colère et l’amertume de la jeune femme.
Après avoir été passer au scanner de la femme qui était en face d’elle, Emy rassura tout le monde en disant qu’elle n’était pas infectée que c’était juste la conséquence de son pouvoir. Lorsqu’elle abordait la douleur des autres, c’était des lignes noires qui se matérialisaient et qui se dirigeait vers son corps. Et la sensation n’était pas du tout agréable. D’ailleurs, Emy avait croiser les bras ontre sa poitrine, ressentant la douleur froide qui s’était immiscée en elle. Puisqu’elle se concentrait plus sur sa « douleur » que sur la conversation, elle perdit le fil un moment avant de reprendre la conversation en cours de route. La douleur s’était intensifiée, mais c’était sans doute à cause du fait qu’ils étaient plusieurs sur cet amalgame. D’ailleurs, comme est-ce que c’était possible ? Elle ne comprenait pas comment cela pouvait être arriver. La femme qui venait de scanner Emy répondit alors à l’interrogation de Clint quand il dit que quelqu’un de Helheim faisait mumuse avec la magie de son monde. La femme dit alors que les amalgames canalisaient la magie d’Helheim. Emy se tourna pour regarder la chose qui se trouvait derrière le bouclier. Comment est-ce que c’était possible ? Quelqu’un pouvait-il être aussi puissant pour mettre à mal la population d’une petite ville comme Merna. Emy fronça les sourcils, puis exposa sa théorie à Strange et lui demanda aussi comment il se sentait quand il utilisait la magie. Sa réponse resta vague… Il rajouta que les amalgames ont été détecté ce matin, le responsable n’était peut-être plus là. L’agente n’était pas d’accord. Il pouvait encore être là. Ce n’était pas n’importe quoi ce qu’il venait de faire. Mettre à ses pieds une population entière, il serait bête de ne pas être sur place… Strange lui demanda alors si elle pouvait le ressentir au travers d’eux, avec un risque modéré. Emy regarda Clint qui hocha la tête pour lui donner sa permission. La jeune femme décroisa les bras et s’avança vers Strange en lui disant :
« Contrairement à vous, je ne pense pas que l’auteur de ce massacre soit parti. C’est trop… énorme pour qu’il soit parti et qu’il ne puisse rien voir. Actuellement, il doit se sentir plein de puissance, heureux de savoir qu’il ne peut pas être toucher pour le moment. Il a créé des monstres et il en est sans doute très fier. »
La jeune femme se tourna vers le bouclier qui maintenait les amalgames dans le rayon imposé. Elle devait essayer de le faire, elle devait essayer de voir si elle ne pouvait pas trouver cette personne. La jeune femme se tourna de nouveau vers le maitre des arts mystiques et lui dit :
« Je veux bien essayer. Mais je ne vous garantis pas le résultat. »
Ce n’était pas la peine de lui dire qu’elle revenait tout juste sur le terrain. Peut-être que c’était quelque chose de trop gros pour commencer ? Non, elle devait se faire confiance. La jeune femme s’approcha de nouveau du bouclier et décida de s’assoir au sol pour éviter une trop grosse chute si elle devait tomber. Elle regarda les amalgames dans son champ de vision et elle leva une main devant elle pour faire ce qu’elle avait fait tout à l’heure : Essayer de prendre la douleur. Mais cette fois, elle devait aussi suivre ce courant invisible, cette chose qui les maintenait tous en « vie ». L’amalgame donc elle avait prit un peu de la douleur revient vers elle, plus doucement, comme s’il se rendait compte qu’elle pouvait l’aider. Il semblait être moins… agressif ? Emy se faisait peut-être des illusions. Elle ferma les yeux et leva son bouclier mental. En premier lieu, elle ressentait toujours la douleur de l’amalgame et ceux qui se trouvaient un peu plus loin. Elle fronça les sourcils et sentit que l’amalgame s’était encore rapprocher et qu’elle prenait encore un peu de sa douleur, mais moins. Elle se concentra plutôt sur la sensation de froid qu’il trouva en lui. Quelque chose qui les maintenait en vie, entre communication entre eux… Emy serra les dents. De l’extérieur, on pouvait voir de nouveau ces lignes noires courir de l’amalgame à Emy, mais cette dernière ne s’en préoccupait pas. Elle avait réussi à passer de cet créature à une autre plus petite qui était agiter. Puis une autre qui semblait avoir été transformer dernièrement… La froideur de leur âme faisait trembler Emy. Un nouveau sursauté de douleur dans une autre créature, cette dernière n’allait sans doute pas tarder à mourir… Une autre qui tapait dans un mur de maison… Et finalement, un autre qui semblait être proche d’une personne, d’une créature… Emy fronça un peu plus les sourcils et dit, les yeux toujours fermés :
« Il est là… La sensation de froid est beaucoup plus présente chez lui… J’ai l’impression… J’ai l’impression qu’il s’est déguisé comme eux… ou qu’il est devenu comme eux… Non, il est juste... froid. Pas de sentiments...Il maitrise ce qu'il fait... »
Comme pour un télépathe qu’on éjecte de sa tête lorsque l’on est nous-même télépathe, Emy fut brusquement coupé du lien qu’elle avait créer entre les amalgames et le choc de la perte de ce lien la fit tomber sur le dos au moment où l’amalgame géant qui se trouvait devant elle émit un cri et parti de son coté. Elle avait chaud, elle transpirait et le pire, elle ressentait la douleur de tout le monde, mais en petite quantité. Allongée sur le dos, elle garda les yeux fermés.
« Je crois qu’il maitrise totalement la situation, qu'il est maitre de ce qu'il fait… Il n’est pas très loin, mais il n'est pas très proche non plus... Je n’ai eu qu’à suivre le lien avec quelques créatures. Par contre, il est bien protégé, par la magie sans doute... en tous les cas, il ne semble pas se douter que quelqu'un peut venir à lui. Peut-être qu'il sait qu'on est déjà là pour Merna, mais cela ne semble pas le déranger.»
Lorsqu’elle sentit l’inquiétude des trois personnes qui se trouvaient près d’elle, Emy ouvrit de nouveau les yeux et se redressa en leur disant :
« Ca va. J’ai l’impression que plus je remontais ce courant froid et la douleur de ces créatures, puis je devenais hermétique à ce qu’ils ressentaient… Celui qui les maintient entre eux, il semble être hermétique aux sentiments... Il y avait une sensation de froid tout autour de lui... mais je vais bien. »
Et c’était le cas. Emy avait eu plus de mal avec la douleur du premier amalgame, mais au fur et a mesure qu’elle remontait le lien, elle avait eu l’impression que la douleur diminuait. Bizarre.
Désolé pour le retard, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas reçu le mail me disant que Clint avait répondu... >< Du coup, j'espère que ma réponse vous ira ! N'hésitez pas à me le dire si quelque chose vous gênes ^^
« N'oubliez pas que ces "saloperies" étaient des êtres humains il y a encore quelques heures, reproche l’Agent Barton à Maître Minoru, amenant celle-ci à lui accorder un regard froid.
- Et n’oubliez pas qu’il vaut mieux les détruire que devenir comme eux. »
Je regarde l’échange sans faire de commentaire. Contrairement à ce que l’on peut penser de moi du fait de mon caractère, je fais parti des Maîtres des Arts Mystiques les plus… "softs". Je tiens au serment d’Hippocrate et cherche à prévenir comme à guérir là où la majeure partie de l’ordre préfère détruire si possible et enfermer dans le cas contraire. C’est l’une des raisons pour lesquelles aucun autre magicien que moi n’est intervenu dans l’affaire Wanda Maximoff. La grande majorité était pour la confrontation et la récupération du Darkhold comme l’enfermement de la Sorcière Rouge au sein d’une prison runique. Particulièrement Minoru, à qui Maximoff a volé le livre et qui reste persuadée que celui-ci la corrompra. Il y a des raisons pour lesquelles il n’était pas conversé à la Bibliothèque de Kamar-Taj, étant jugé trop dangereux pour y être étudié même par l’Ancienne, et la Sorcière Sombre s’est plongée dans ses promesses démoniaques. J’ai sous-estimé Maximoff, indiscutablement, mais je préfère essayer de l’aider avant d’essayer de la combattre, sachant que je ne suis pas certain que l’Ordre gagnerait contre elle. Ce qui est un problème.
Pour en revenir au présent, cependant, il me semble que je n’ai pas été convainquant avec mes réponses. Sans doute que les Agents du SHIELD sont incapables de concevoir que les sensations soient différentes selon les types d’énergie et que je n’ai pas la moindre idée de ce que peut faire ressentir l’énergie d’Helheim… ni l’envie de le découvrir. Me souiller avec les énergies infernales est déjà une expérience que je n’aimerai pas recommencer, intellectuellement. Emotionnellement, si. C’est la tentation du Darkhold et j’en suis conscient, d’où que je n’aille pas le chercher là où Maximoff l’a planqué pour l’heure. Qui sait ce qu’il arriverait à faire à travers moi si je cède.
« Aucune trace de lutte, reprend l’Agent Barton, attirant mon attention, ça confirme l'idée qu'ils ont tous été transformés en même temps. Comme un sort de zone.
- D’accord, acquiesce-je en m’approchant légèrement afin d’ajouter quelque chose. Cependant, ce n’est pas une faille de zone qu’ont détecté nos observateurs. C’est une myriade de petites failles. On pensait d’abord à un rituel avec de nombreux participants, lorsqu’on a envoyé nos enquêteurs.
- Ils ont tous été transformés en même temps, répère Minoru, mais ils ont tous été transformés individuellement. »
Comment ? Est-ce un rituel auto-infligé ? Cela expliquerait beaucoup de choses. Néanmoins, je ne pense pas : ils n’ont plus le contrôle d’eux-mêmes. Peut-être ont-ils été abusés d’une manière ou d’une autre, comme les Zélotes en leur temps, mais l’absence de traces de lutte et donc de personnes qui auraient refusé de participer m’amènent à penser que non. Tout un village de paysans ne devrait pas pouvoir accepter un tel rituel, il devrait y avoir au moins quelques résistants voire fuyards. C’est une piste.
Une piste à explorer après celle du magicien, sur laquelle l’agent Carthew se penche du fait de ses pouvoirs. Je l’écoute avec attention en comprenant qu’elle conceptualise la psychologie du responsable de tout cela comme humaine ; comme quelqu’un ayant à savourer son œuvre. Sans doute question de profilage criminologique, chose qui est une compétence étrangère aux Maîtres des Arts Mystiques. D’ordinaire, nous n’en avons pas besoin. Néanmoins, l’agente a raison : cela vaut le coup d’essayer. Si elle a raison, néanmoins, nous n’aurions pas affaire à une entité d’Helheim. Nous aurions affaire à un humain. Ce qui est presque pire par les questions que cela soulève. Comment a-t-il appris à faire cela, quoi que cela soit ?
L’empathe du SHIELD "veut bien essayer mais ne garantis pas le résultat".
« Tant que vous n’êtes pas contaminée, cela me va, réponds-je simplement. Ni blessée, de préférence. »
Je ne suis pas doué pour les encouragements alors qu’elle s’y mette ou demande à son supérieur… Minoru me regarde essayer avec amusement. Voilà pourquoi je la voulais en pause et loin de moi pour cette rencontre, on partage la même façon de ne pas montrer notre respect mutuel. Nos deux regards reviennent à l’agent Carthew lorsqu’elle s’avance puis s’assied. Minoru réactive sa Relique pour observer la scène à travers elle tandis que je prends mon mal en patience, debout avec les bras le long du corps, le visage penché en avant et les yeux plissés.
Ni les Maîtres des Arts Mystiques maintenant la barrière photonique ni moi n’apprécions le retour de l’énergie psychique noire, d’autant qu’elle est désormais plus présente que le "coup de jus" de tout à l’heure.
« Les tremblements sont normaux, demande-je à l’Agent Barton. Enfin, dans l’utilisation de ses pouvoirs. »
Plus s’inquiéter du fait que l’empathe tremble que de celui qu’elle soit connectée par une énergie psychique canalisée à travers les dimensions à un mort-vivant lui-même connecté à une autre planète… j’aimerai dire que c’est le plus étrange que j’ai vécu. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
« Il est là, déclare l’agent Carthew avec effort, m’amenant à fixer le plus gros des amalgames et à craindre pour nos esprits à tous ; si cela se trouve, il a utilisé du contrôle télépathique pour amener tous les habitants à faire le rituel. La sensation de froid est beaucoup plus présente chez lui… »
C’est donc cela que provoque la canalisation de cette énergie : une sensation de froid. Voilà qui répond à leur question précédente.
« J’ai l’impression… J’ai l’impression qu’il s’est déguisé comme eux… ou qu’il est devenu comme eux… Non, il est juste… froid. Pas de sentiments… Il maitrise ce qu'il fait…
- Putain de télépathes… »
Percevoir l’agent Carthew s’allonger suite à cette déclaration, lien énergétique noir coupé, m’amène à m’inquiéter de son état plus que de la satisfaction de l’amalgame géant. Les signes de l’intensité de l’effort sont présents sur l’empathe mais le fait qu’elle continue de parler me limite dans mon inquiétude.
Le coupable maitrise totalement la situation… je n’arrive pas à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Maître de ce qu’il fait… bis repetita. Pas très loin mais pas très proche non plus, il utiliserait donc une autre dimension ; l’Astrale ? Nous n’y avons rien trouvé pourtant. Suivre le lien psychique, c’est ce qui m’inquiète le plus : si elle le fait dans un sens, il peut le faire dans l’autre.
« Par contre, il est bien protégé, par la magie sans doute... en tous les cas, il ne semble pas se douter que quelqu'un peut venir à lui, continue d’expliquer l’agent Carthew, me tendant d’avantage même si elle ne m’apprend rien et déclenchant un murmure répétitif chez les amalgames. Peut-être qu'il sait qu'on est déjà là pour Merna, mais cela ne semble pas le déranger. »
Ce qui est inquiétant, tout autant que l’état de santé de l’empathe. Evidemment, il se peut qu’il y ait une trop grande confiance en soi même si cela dépend de si la psychologie est humaine ou non. Néanmoins, il est plus prudent de considérer qu’il est effectivement en maitrise ; possiblement de nous également. Autre point inquiétant, le murmure grandit.
« Ça va, tâche d’expliquer l’empathe alors que j’avance, non plus vers elle mais vers la barrière devant laquelle elle se trouve. J’ai l’impression que plus je remontais ce courant froid et la douleur de ces créatures, puis je devenais hermétique à ce qu’ils ressentaient… »
Donc l’absence de sentiment vient du fait qu’ils sont bloqués ? Que la créature derrière tout cela se rend hermétique à eux ? Pourtant, le murmure qu’ils expriment me semble être la manifestation d’un sentiment. Ou une réaction physiologique liée. Provoquée.
« Celui qui les maintient entre eux, il semble être hermétique aux sentiments... Il y avait une sensation de froid tout autour de lui... mais je vais bien.
- Le froid doit être due à l’énergie magique, réponds-je explicitement. C’est la sensation que vous cherchiez.
- Donc il use de la magie astrale pour les contrôler, averti Minoru, Bâton de l’Unité toujours brandit devant elle, et la magie d’Helheim pour le dissimuler. Voire se maintenir, comme les s… les Amalgames, en… vie. »
"Amalgames", "vie", voilà des mots qui lui ont coûté. Peut-être aurait-elle pu parler de la sensation, contrairement à moi, cependant je ne sais pas si elle a utilisé le Bâton de l’Unité pour dupliquer la canalisation. Pourtant, à voir les épaules commencer à s’agiter du soubresaut d’un murmure qui n’en sera bientôt plus un, ils semblent horriblement vivants.
« Maître Minoru, vous pouvez dupliquer ses pouvoirs télépathiques ?
- Je ne sais pas ce que cela ferait si je lui dispute le contrôle… ils seront surement libres d’agir par eux-mêmes.
- Je m’intéressais surtout à éviter qu’il nous contrôle nous, réplique-je alors que le rire des amalgames gagnent encore en intensité. Agent Carthew, vous pourriez faire ça ? »
Je sais que c’est une empathe, pas une télépathe, mais les boucliers psychiques s’appliquent sans doute à la possibilité d’atteindre les esprits, indifféremment de ce qu’on y cherche. Pourquoi Wong n’est pas ici ?! L’Astrale est la magie la plus difficile à pratiquer mais il y a des connaissances. Le répétitif grandissant des amalgames commence à leur agiter les épaules.
« Agent Barton, un système de brouillage psychique, demande-je également en maudissant mon incapacité dans le domaine et reconsidérant le fait qu’il me faudrait une alliance avec Charles Xavier plutôt que de devenir télépathe moi-même. Si cela se trouve, l’entité a utilisé du contrôle télépathique pour amener tous les habitants à se transformer.
- Impossible, me contredit Minoru dont la froideur commence à pâlir, la canalisation est trop complexe pour des profanes, même guidés mentalement.
- On ne sait toujours pas comment ils ont été transformés. Ce n’est pas de zone, c’est individuel. Ce n’est pas une canalisation volontaire, c’est peut-être un objet. Qu’est-ce qui peut… »
Je ne finis jamais ma phrase, comprenant ce qu’est le murmure lorsqu’il cesse d’en être un.
« Petites choses, magiciens obtus, ricane le plus gros des amalgames en chœur avec celui qui a tendu la main à l’agent Carthew, tous deux ayant une haleine mortifère et une prononciation fluide mais détachée. Le maître va vous accorder une audience. »
Merde.
Informations:
Amalgames exceptés, il n’y a plus d’être vivant de nature animale dans le périmètre de Merna. Néanmoins, à fouiller les bâtiments un par un, on observe plusieurs motifs récurrents. Vaisselle non-faite ou toujours entreposée sur l’égouttoir, appareils à cycle de nuit, comme les lave-vaisselles et les machines à laver, signalant qu’ils ont terminé leurs programmes mais n’étant pas vidés, lits étant défaits…
The Doctor Strange
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
Cette Minoru ne m'était pas sympathique. En plus de manquer cruellement d'empathie, elle semblait me prendre de haut et me considérer comme un couillon au cœur sensible. Bien sûr qu'il valait mieux les détruire que de devenir comme eux ! J'allais pas les prendre par la main et les emmener joyeusement parcourir le monde ! Pour le moment j'avais aucune idée de ce qu'on allait pouvoir faire d'eux mais s'il fallait, en dernier recours, bombarder la zone pour éviter une propagation de ce… quoi que ce soit, je n'hésiterais pas. Ca ne me réjouirait pas, mais s'il fallait en arriver là, on en arriverait là.
En attendant, il s'agissait surtout de comprendre ce qui leur était arrivé, quand, comment et par qui. Le pourquoi en découlerait. Les précisions des deux magiciens ne m'aidèrent pas à résoudre ce mystère. Comment trois cent soixante personnes avaient pu être transformées toutes en même temps mais individuellement ? Surtout que d'après les relevés des drones, c'était arrivé dans la nuit ou alors très tôt ce matin. Plus on avait d'infos, moins je comprenais. Et j'aimais pas ça.
Je n'avais plus qu'à espérer que les pouvoirs d'Emy donnent quelque chose, sans que cela ne l'épuise ou la fragilise trop mentalement. Je la gardai à l'œil tandis qu'elle s'asseyait et reprenait son observation empathique. La question de Strange me surprit légèrement : est-ce qu'il s'inquiétait pour elle ? Il n'était donc pas le sociopathe sans cœur que tout le monde dépeignait ? Non, bien sûr que non, je n'avais jamais prêté foi à ces préjugés. C'était simplement un homme pragmatique, qui savait mettre de côté ses émotions pour être plus efficace dans son travail. Comme moi.
« C'est une empathe, elle fait pas juste de la détection, elle ressent leur douleur. Elle doit pas passer un bon moment là… »
Si je m'inquiétais pour elle, je ne m'alarmais pas trop non plus. C'était une agent du S.H.I.E.L.D., certes un peu rouillée, mais elle était formée, elle savait résister à la pression du terrain et aux risques encourus. A mesure qu'elle nous expliquait ce qu'elle ressentait, je remarquai, tout comme Strange, un changement dans l'attitude des amalgames. Un murmure, qui grandissait peu à peu et qui ne me disait rien qui vaille. Ils semblaient prendre conscience de la connexion avec Emy. En tout cas ça les faisait réagir. Elle finit par rompre la connexion et s'allonger sur le dos. Je fronçai les sourcils, mon regard allant des amalgames à Strange et à Emy. Elle avait provoqué quelque chose, mais quoi ?
Les deux magiciens tirèrent des conclusions de l'analyse d'Emy, des conclusions qui ne me plaisaient pas du tout. Du contrôle mental… Erk. Je détestais ça. Une double forme de magie - domaine auquel je ne connaissais pas grand chose, même si j'y avais été confronté déjà plusieurs fois. Ca, c'était leur domaine de compétences. Je hochai vigoureusement la tête lorsque Strange évoqua des solutions pour éviter que le connard derrière tout ça puisse nous contrôler. Si on pouvait s'en passer, en effet, ça m'arrangerait bien. Puis je secouai négativement la tête lorsqu'il me demanda si j'avais un système de brouillage psychique. Si je pouvais avoir ce genre de truc, c'était certain que je me trimballerais souvent avec.
Lorsqu'il parla de contrôle télépathique pour transformer tous les habitants de Merna, une théorie un peu farfelue me vint à l'esprit. Depuis le temps que j'étais confronté à des phénomènes étranges et hors de la compréhension humaine de base, je m'étais fait à l'idée que même les hypothèses les plus saugrenues pouvaient s'avérer exactes, aussi m'apprêtai-je à en faire part à Strange lorsqu'il fut interrompu dans son débat avec Minoru par l'amalgame géant qui s'adressa à nous d'une voix peu naturelle. Sa déclaration laissa un blanc durant quelques secondes, avant que je ne m'exclame :
« Eh bah voilà ! Suffisait de demander. »
Comme je l'avais supposé, nous avions bel et bien été repérés. Bonne ou mauvaise nouvelle, en tout cas quelque chose allait se passer. Je croisai les bras, attendant de pied ferme. J'avais besoin de concret, et j'allais peut-être en avoir.
Emy ne comprenait pas trop ce que cet être voulait. Pourquoi est-ce qu’il voulait le contrôle sur ces êtres qui avaient été humain quelques semaines plus tôt ? Peut-être qu’il cherche à satisfaire quelque chose ? Mais quoi ? La jeune femme venait de remonter la ligne des émotions des Amalgames, la seule chose qu’elle avait trouvé, c’était une sensation de froid au bout de cette ligne. Est-ce qu’il était loin ? Ou tout proche ? Elle ne pouvait pas sentir où il était précisément. Lorsqu’elle expliqua à Strange que la personne qui maintenait les Amalgames sous contrôle semblait être hermétique aux sentiments, il y avait une sensation de froid autour de lui, il lui expliqua que c’était à l’énergie de la magie, c’était la sensation qu’elle cherchait. Emy le regarda pendant quelques secondes avant d’entendre Minoru dire que la personne qui les contrôlait utilisait de la magie astrale pour les contrôler et la magie d’Helheim pour se dissimuler, voir maintenant en vie les Amalgames. Emy eut un petit sourire pour la consoeur de Strange. Elle venait de faire un effort considérable pour les considérés comme étant toujours en vie.
Stange demanda alors à sa collègue si elle pouvait dupliquer les pouvoirs télépathiques… Emy fronça les sourcils. Elle n’était pas télépathe, seulement empathe. Elle n’était pas certaine que son pouvoir puisse être d’une grande aide maintenant. Mais le bouclier psychique que Emy maintenait autour d’elle revenait à dire qu’elle avait peut-être quelques notions de télépathies. Tiens, c’était une question qu’elle allait pouvoir poser à Charles Xavier si elle avait l’occasion de le voir de nouveau bientôt. Strange lui demanda alors si elle pouvait le faire. La jeune femme haussa les épaules et lui dit :
« Je ne suis pas télépathe Docteur, je suis empathe. Même si mon bouclier psychique ressemble à de la télépathie, je ne suis pas certaine que cela fonctionne… »
Et elle ne tenait pas à se retrouver dans une situation où elle perdrait le contrôle de son pouvoir. Non, elle venait de prendre des risques avec le fait de remonter la ligne de douleurs des amalgames. Pendant que Strange et sa collègue débattaient du pourquoi, du comment, Emy regardait les Amalgames qui se trouvaient toujours derrière la barrière. Quelque chose se préparait. Elle recula du bouclier maintenu par maitres des arts mystiques. Elle reprit sa place vers Clint. Elle ne voulait pas être séparer de son mentor. C’est alors qu’une voix se fit entendre. Emy regarda l’amalgame qui avait tendu sa main à l’agent quelques minutes plus tôt. Les quelques mots prononcés donnèrent des frissons à Emy. Il les avait repéré. Sans doute depuis longtemps, mais maintenant que l’agent du S.H.I.E.L.D avait remonté la ligne transparente de la douleur, il se doutait bien qu’il n’était plus tout seul. La jeune femme se tourna vers Clint lorsque ce dernier dit qu’il suffisait de demander. Bon, quand il fallait y aller. Emy se tourna vers Strange et lui demanda :
« On fait quoi maintenant ? Je n’ai pas envie de me retrouver toute seule devant lui. Je n’ai pas les capacités à lutter contre lui s’il utilise de la magie. Je ne suis qu’une humaine, surentrainée certes, mais je ne suis pas invincible. »
L’agent Carthew ne fait pas juste de la détection, elle ressent la douleur… j’hésite à remercier Barton pour la précision mais cela n’apporterait rien. Un peu comme l’euphémisme qui s’en suit. J’ignore si je suis capable d’imaginer ce que l’empathe ressent mais je suis à peu prêt sur de ne pas le vouloir. Cela étant, il y a beaucoup de choses ici que je ne veux pas…
Une rencontre prématurée avec le responsable de tout cela en est une.
Surtout sans la moindre protection psychique.
Je fixe Carthew alors qu’elle me dit ne pas être télépathe. Je veux bien, là n’est pas ma question. L’Agente me répond néanmoins : elle ne sait pas si son bouclier peut fonctionner. C’est une histoire d’ondes : même si la télépathie est plus développée que l’empathie, les deux passent par la bioélectricité présente dans les cerveaux humains et ayant un écho sur la Dimension Astrale. Peut-être y a-t-il à creuser là-dessus ? Dommage, il n’y a pas le temps.
Oui, Barton, il suffisait de demander. La question étant, est-on prêt ? La réponse est non.
« On fait quoi maintenant, me demande l’agent Carthew, m’amenant à la regarder avec bien moins de sérénité que son supérieur. Je n’ai pas envie de me retrouver toute seule devant lui. Je n’ai pas les capacités à lutter contre lui s’il utilise de la magie. Je ne suis qu’une humaine, surentrainée certes, mais je ne suis pas invincible.
- Magie, mutation, différentes sources, même mécanismes… »
Je n’ai jamais le temps de finir ma phrase que la morsure du froid me transperce le corps. Je ferme les yeux sous la douleur et, lorsque je les rouvre, je suis dans un blizzard aveuglant dont les cristaux de glace m’heurtent et me coupent. J’ai l’impression de recevoir de coup de poings et de couteaux, superficiels certes mais suffisant à rapidement me mettre à genou. Tâchant de garder les yeux ouverts alors que les lames et les poings s’enfoncent dans ma bouche et ma gorge pour ravager mes poumons, je regarde sur mon épaule pour voir l’absence de la Cape de Lévitation et comprendre ce que cela veut dire.
On a demandé. On y est.
M’arrêtant de respirer car cela ne sert à rien ici, je me concentre pour laisser la matière s’en aller et devenir transparent. Projection Astrale, si j’arrive à me détacher de mon corps je pourrais peut-être faire quelque chose ; ce qui est mieux que rien. Même si, pour l’heure, ledit rien est à l’ordre du jour.
(Non, en effet… vous n’êtes pas invincibles.)
Le vent. Le vent devient une voix. Le blizzard s’exprime et, se faisant, il cesse d’heurter et de trancher. Il continue de tournoyer et d’hurler mais parle, à présent. Une voix froide. Une voix caverneuse. Une voix qui m’en donnerait des frissons si la morsure glacée ne se répandait pas depuis mes hématomes et mes coupures, m’anesthésiant la totalité du corps au point que je ne sache pas à quel point j’ai mal. Puis les fournis commencent dans les membres, alors que le sang n’y va plus. Alors qu’ils ne me répondent plus.
Je suis déjà à genou mais je chute encore. Hypothermie ? Ses symptômes sont des tremblements, des frissons, de la fatigue, une respiration augmentée et une peau froide et pâle pour le premier stade. Ensuite, les tremblements s’intensifient et commencent les difficultés respiratoires voire les délires. Après vient la confusion, la perte de la raison, la difficulté à bouger, le ralentissement de la parole. Enfin arrivent la perte de conscience total, l’arrête de la respiration et la mort du corps par partie ; celles ayant lâché face au froid. Tremblement, j’ai. Fatigue, j’ai. Difficultés respiratoires, j’ai. Pour le reste, combien de temps ?
(La vie n’est pas invincible. Tout ce qui vit finit par mourir. Enfin… jusqu’à aujourd’hui.)
C’est donc ça ? Une énième quête pour l’immortalité ? Est-ce donc si difficile que ça d’accepter la mort ? C’est hypocrite de ma part, considérant que j’ai passé ma première vie à essayer de contrôler la mort pour n’avoir su maintenir Donna en vie. Mais je suis un hypocrite de toute façon, après tout j’ai usé de la Pierre du Temps pour revenir à la vie plus de fois qu’aucun autre être dans l’univers. Combien de temps avant que je ne tente de faire comme l’Ancienne et ne puise dans la Magie Noire pour stopper mon vieillissement ?
(J’admets que le résultat n’est, pour l’heure, guère plaisant. Ce n’est qu’un premier essai. Les prochains seront meilleurs.)
Tout comme l’Ancienne, ma solution est égoïste et ne sauvera personne d’autre que moi. L’échelle. C’est une question d’échelle. Comme à Merna. Peut-être a-t-il un moyen de sauver de la mort. Peut-être…
(Vous êtes venus ici pour comprendre. Alors comprenez. Comprenez que la mort n’a pas à être la fin. Pour vous. Pour vos proches.)
Donna…
Informations:
Nous sommes tous pris dans la vision télépathique et capable d’entendre la voix désincarnée. Parallèlement, le télépathe écume les mémoires de nos personnages afin d’influencer leurs pensées vers une acceptation de sa vision des choses. Je vous laisse choisir quels moments, quels regrets et quelles peurs il peut exploiter afin d’argumenter le fait que nos personnages devraient le rejoindre et l’aider plutôt que de s’opposer à lui.
Emy, à toi de voir si ton pouvoir te permet de résister à son influence (ce qui peut être une évolution) ou si tu es aussi désarmée que Clint et Stephen face à la télépathie.
The Doctor Strange
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
Je ne savais pas ce que nous allions affronter. Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais confronté à quelque chose d'inexplicable. Une audience avec le "maître" des amalgames me convenait, au moins j'aurais une cible à viser. Si tant est qu'il se montre à nous… Je conservais un visage concentré mais calme, contrairement à Emy et Strange qui paraissaient beaucoup moins sereins. Mais c'était mon job de ne pas céder à la panique, quoi qu'il puisse advenir.
Un froid intense me saisit alors que tout disparaissait autour de nous. Plus de barrière, plus d'amalgames, plus de sorciers, seulement nous trois, pris dans un blizzard terriblement puissant et agressif. Je grognai sous la morsure du froid et empoignai mon arme fétiche, par réflexe. Une voix se fit entendre et je tournai sur moi-même en levant les yeux, cherchant son origine tout en bandant la corde de mon arc. Une cible. Il me fallait une cible. Mais j'avais cette sombre conviction qu'elle ne me serait pas servie sur un plateau. Strange tomba à genoux. Je me rapprochai de lui, faisant signe à Emy de nous rejoindre. Il valait mieux qu'on reste groupés.
La voix résonna à nouveau. Tout ce qui vivait finissait par mourir… Le visage de Tony, à moitié brûlé, au regard triste et sans vie, me vint soudainement à l'esprit. Puis ce fut la vision de Natasha, suspendue dans le vide, me suppliant de la laisser partir, qui s'imposa à moi. Son saut dans l'abîme… Son corps brisé en bas de la montagne de Vormir… J'avais lutté de toutes mes forces pour tenter de l'empêcher de sauter. S'il avait existé un moyen, n'importe lequel, pour éviter qu'elle ne se sacrifie ce jour-là…
La voix continua de parler, expliquant que la mort pouvait ne pas être la fin, que ce soit pour nous, ou pour nos proches… Pouvoir empêcher la mort de mes proches, oui… ce serait mon vœu le plus cher. Mais à quel prix ? Je voulais me laisser convaincre par son projet, mais j'avais vu les amalgames, et ce n'était pas la vision que je me faisais d'une victoire contre la mort. D'une voix triste et amère, je criai pour me faire entendre malgré le vent qui hurlait dans nos oreilles :
« Et quelle solution proposez-vous ? Transformer les morts en zombies ? Ces créatures que vous avez créées n'ont plus rien d'humain. »
La mort était inéluctable. Quoi qu'on fasse, elle finissait inexorablement par nous avoir, tous et toutes. Peut-être que cet être avait des idées pour empêcher cela. En ce cas, je voulais bien les entendre. Je voulais bien prendre connaissance de ses arguments et tenter d'y adhérer.
Codage par Never Utopia
HRP:
Ce que tu demandes n'est pas évident, car Clint n'a pour le coup pas peur de la mort, il a accepté depuis longtemps qu'elle fasse partie de son quotidien. J'ai fait au mieux, en nuançant un peu le truc quand même du coup, j'espère que ça ira. ^^'
Emy n’était pas du tout certaine que son don puisse l’aider dans ce genre de situation, mais elle pouvait toujours essayer. Dans un sens, Strange avait fait le lien entre la télépathie et l’empathie d’Emy, ce qui n’était pas faux en soi puisque c’était le même mécanisme, mais la jeune femme n’avait jamais tenté de s’en servir pour protéger… Ce n’était pas possible pour le moment, peut-être qu’elle ne l’avait pas découvert encore ? Elle ne savait pas encore jusqu’où son don allait. Elle venait de découvrir quelques semaines plus tôt qu’elle pouvait enlever un peu de douleur aux autres, à condition qu’elle ne soit pas trop forte. Mais lutter contre un magicien ou une créature d’un autre monde… C’est alors que tout le monde autour d’eux bascule…
Emy sent le froid venir en elle comme si elle l’avait laissé entrer sans permission. Elle a froid, doit se pencher légèrement vers l’avant pour pouvoir garder la chaleur contre son corps. Elle regarde Strange qui semble lutter aussi et Clint un peu plus loin qui semble être moins affecté, mais il l’est quand même. Une voix se fait entendre et Emy sort un couteau de sa poche pour se défendre, mais est-ce qu’elle allait y arriver ? C’était une autre question. Elle voit Clint lui faire signe de s’approcher, Strange étant tombé à genoux au sol. Il fallait rester ensemble. Emy se rapproche des deux hommes pendant que la voix leur parle de nouveau. Tout ce qui vivait finissait par mourir… Emy vit le visage de son frère, Ethan, les yeux grands ouverts lorsqu’elle lui a tiré dessus, pensant que ce n’était qu’un simple petit voleur. Son erreur de jugement lui a fait perdre un frère et l’autre, le plus jeune avait disparu de sa vie. James n’avait plus donné de nouvelles depuis plusieurs années et Emy ne cherchait pas à en prendre… Puis, le visage d’Aaron vient dans son esprit. Le jeune homme ne quittait pas les pensées de Emy. Est-ce qu’elle était amoureuse ? Peut-être, mais ce n’était pas le moment et surtout, ils n’avaient que trop peu de choses en commun, excepté le boulot… La tristesse envahissait Emy, mais ce n’était pas seulement la sienne. Il y avait aussi celle de Clint un peu plus loin. Il avait vécu tellement de pertes de son coté… Emy essayait de lutter contre ses propres démons au moment où son mentor cria, demanda qu’elle était la solution que la voix proposait ? Faire revenir les morts en zombie, ce n’était pas du tout une idée qui plaisait à Emy, la preuve était sous ses yeux. Les créatures qu’elle avait ressentit n’avaient plus de sentiments et d’émotions, cependant elles ressentaient beaucoup de douleur… Et la jeune femme refusait de voir son frère revenir dans la souffrance.
Pendant que le vent continuait de souffler autour d’eux, Emy se secoua un peu. Il fallait qu’elle tente de remonter son bouclier mental autour d’elle. Peut-être est-ce qu’elle allait pouvoir résister ? Elle n’avait jamais tenter… Le vent froid n’était pas du tout à la concentration, mais elle devait essayer. Elle ferma les yeux, son couteau toujours entre ses doigts au cas où, puis se concentra. Elle remonta une a une les briques du mur mental qu’elle avait créer depuis qu’elle en avait comprit le principe. Une par une, les briques remontèrent le mur. Le vent soufflait tellement fort qu’elle faillit ne pas réussir. Puis, lorsqu’elle finit par ouvrir les yeux, le vent n’était plus, elle avait retrouvé les autres maitres mystiques. Mais Clint et Strange étaient toujours dans l’illusion… Le temps pour Emy d’avertir Minoru.
« Je résiste, mais pas pour longtemps. La créature qui a créé les amalgames, elle est entrée en contact avec nous… Une illusion sans doute… Il parle de la mort, comme s’il pouvait faire revenir les morts même si pour l’instant, ce n’est pas concluant… Je ne sais pas si nous allons résister longtemps… J’ai pu refaire mon bouclier mental, mais il va… »
Le vent devient encore plus fort cette fois, faisant voler le bouclier mental d’Emy. Cette dernière se retrouva sur les genoux, les mains au sol, la respiration rapide. Ignorant où elle devait s’adresser, elle cria, la colère guidant ses mots :
« Vous n’avez pas le droit de jouer avec le repos des morts. Je refuse que l’on ramène mon frère dans cet état ! »
Désolé pour le retard, je n'ai pas reçu le mail qui m'averti d'une réponse et je ne lis pas les notifications sur le forum ^^" J'espère que ma réponse vous ira
Je n’ai pas remarqué les deux autres avant que Barton ne parle. Que sa voix ne raisonne dans le blizzard. Il veut son audience, il l’a, il en profite. Il crie et l’écho lui répond.
(Figer dans le temps. Comme figer dans la glace. Chasser la décomposition. Restaurer ce qui était.)
Nous garder comme avant la transformation, à jamais. Ramener ceux qui sont morts comme avant que la nature ne fasse son œuvre. Tout y gagner, rien y perdre. Désacraliser les lois de la nature et de l’univers.
(Contrôler ce qui est. Conserver à jamais le corps et l’esprit. Ce qui a échoué aujourd’hui.)
Ce qui signifie…
C’est au tour de la voix de Carthew de raisonner, résistant et répondant, mais sa propriétaire s’est effondrée à mon instar. Je crois que je l’ai entendu. A moins qu’il ne s’agisse de sa tachycardie. Qu’importe, je tâche de me retourner vers elle sans parvenir à me redresser.
(Il n’est pas question de cet état.)
Nous sommes morts.
Scarifiés. Putréfiés. Mais conscients. Et habité d’une faim sans fin. Ingérer tout ce qui est encore totalement en vie pour essayer de le paraitre à nouveau. Pour essayer de nous restaurer. Conscients de nos êtres jusqu’à la moindre cellule ni vivante ni morte et conséquemment les deux à la fois. Conscients qu’elles ont chacune leur individualité et que nous ne sommes que la somme de leurs parties. Conscients qu’elles pourraient exister sous d’autres formes et que, désormais, nous pouvons partager cette existence. Rendus affamés par cela. De cela. Rendus agressifs, également.
Soumis. Bridés. Vides de nos sentiments. Et privés de cette faim sans fin. Retenus de parcourir les terres à la recherche de nouvelles choses à dévorer. Retenus d’attaquer ces murs lumineux qui nous renvoient les ombres de ce que nous sommes devenus. Qui nous séparent d’êtres qui, si on les dévorait, nous ramèneraient vers ce que nous étions. Le Maître ne veut pas cela. Nous sommes une expérience ratée. Nous devons rester calme le temps qu’il comprenne pourquoi. Qu’il nous ramène, peut-être.
(Mais de celui-ci.)
Nous sommes vivants.
Les scarifications disparaissent. La putréfaction aussi. Plus de fragilité. Plus de faim. Plus de besoin de nous restaurer. L’énergie glacée du Helheim est en nous. La mort a créé la vie. L’harmonie. L’harmonie entre nous et les quelques trente mille milliards de briques qui nous constituent. Des briques que l’on entend, à présent. Que l’on contrôle. La chair et la volonté, unies. La vie et la mort, unies.
Mes mains… mes mains sont comme avant. Plus de cicatrices. Je n’ai plus froid. Je peux me relever. Je le fais.
Je suis plus jeune, avec les tempes pleinement brunes là où elles étaient grisonnantes. On l’est tous, je pense. Au meilleur de notre condition. C’est trop beau pour être vrai. Ce qui signifie que c’est probablement faux.
Un phare apparait dans le blizzard et l’éventre alors que Minoru se tient de l’autre côté, Sceptre de l’Union tenu devant-elle à deux mains et irradiant d’énergie. Ne parlant pas la langue, je ne comprends pas les jurons qu’elle laisse échapper en mandarin ou en japonais ; je ne suis pas capable de faire la différence et peut-être jure-t-elle dans les deux langues.
(Idiote ! Si tu coupes le lien…)
Le blizzard disparait totalement et la voix le suit, m’ébouillantant tout le corps lorsque la chaleur chasse l’étreinte glacée. La douleur est suffisante à me faire crier et retomber à genou, ne me rattrapant au sol que de mains à nouveau tremblantes et couturées de cicatrices. Le choc est douloureux mais secondaire, par rapport à celui de la rupture du lien.
« Bien joué, Agent Carthew, signale Maître Minoru en s’approchant de nous, trempée de sueur mais tâchant de rester impassible. Vous… »
Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que le tambourinage régulier à l’encontre du bouclier de lumière devient aussi désordonné que sauvage. Plus de rires. Juste les cris. Ceux de rage des Amalgames. Ceux d’efforts des Maîtres des Arts Mystiques.
Contrôle cellulaire Les Citoyens de Merna sont capables de contrôler leur structure cellulaire et peuvent donc faire du remodelage charnel. L’absence de maitrise de cette métamorphose signifie qu’ils sont surtout capables de refermer leurs blessures et de ne pas subir de contrecoup de celles-ci sauf si une grande quantité de cellules sont détruites ; comme, par exemple, avec les divers types de brûlures. Ils peuvent également se reconstituer même s’ils sont éparpillés, que cela soit avec eux-mêmes ou avec d’autres citoyens également dotés de cette capacité, mais ils n’arrivent pas à rester à l’état de soupe biologique. Par défaut, les cellules cherchent à reprendre l’apparence originelle même si elles se trouvent à un endroit ne correspondant pas : par exemple, un bras réduit à l’état de soupe redeviendra un bras une fois amalgamé avec un individu ; qu’importe où il se trouve sur le corps dudit individu. S’ils possèdent une force logique considérant leur musculature et leur masse (donc les gestalts sont plus puissantes physiquement), les citoyens de Merna ont tous une agilité et une coordination inhumaine, n’étant pas limités par les contraintes physiques habituelles. Par exemple, ils peuvent rendre leurs os mous pour agir comme des invertébrés ou des mollusques. Pour les tuer définitivement, il faut détruire la totalité de leurs cellules.
Cannibalisation Pour recréer de nouvelles cellules, ils doivent soit former des gestalts avec d’autres citoyens dotés de la même capacité soit ingérer des tissus animaux ; vivants ou morts. Cela leur permet effectivement de régénérer et de grossir, augmentant leurs pouvoirs. Exception faite de la quantité de cellules disponibles, il n’y a pas de limite à la masse ou au volume qu’un gestalt peut atteindre.
Résistance mentale Les Citoyens de Merna n’ont pas de résistance mentale particulière mais les Gestalt comptent comme plusieurs personnes et sont donc progressivement plus résistants aux pouvoirs mentaux. Par exemple, une gestalt de dix personnes nécessitera dix fois plus de puissance à contrôler et les différents esprits se trouvant à l’intérieur devront tous être tués pour que la créature entre en état de mort cérébrale.
En bref
Qu’on les nomme Zombies ou Amalgames, les Citoyens de Merna sont au nombre de 390 environs. Suite au combat contre les Maîtres des Arts Mystiques afin de sécuriser la zone, plusieurs portent déjà des traces de brûlures ; notamment sur les plus grosses gestalts. Celles-ci comportent généralement deux ou trois personnes combinées, ce qui en fait déjà des abominations approchant des 150-200kg avec beaucoup trop de membres, mais la plus imposante doit comporter une demi-douzaine de personnes. Selon les dégâts infligés, les Citoyens pourront se réparer eux-mêmes ou commenceront à s’amalgamer avec d’autres. Désormais libre du contrôle de leur Maître, les Citoyens de Merna ont à nouveau la totalité de leurs sentiments et de leurs émotions, qui sont comme on peut s’y attendre pour des gens dans leur état : horrifiques. Tous ont également l’obsession de dévorer des créatures vivantes pour essayer de restaurer leur apparence humaine. Ils ne se dévorent pas entre eux, évidemment.
Bon appétit tous les deux
The Doctor Strange
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
Assailli par le froid qui me poignardait le corps et par les visions de mes proches morts au combat qui me transperçaient l'esprit, je ne me rendis pas compte de la disparition furtive d'Emy. Je n'avais plus qu'une conscience très limitée de mes deux camarades, tâchant déjà de lutter contre ces illusions bien trop puissantes pour moi.
L'écho me répondit. Ce qu'il avait tenté aujourd'hui avait échoué, c'était une expérience ratée. Il voulait nous proposer mieux. Mais avant, il nous montra bien pire. La putréfaction de mon propre corps me glaça d'horreur. Cette sensation de faim insatiable, cette agressivité, cet état incontrôlé, c'était dur à supporter. Mais ce n'était pas la première fois que quelqu'un s'amusait à jouer avec mon cerveau. Je m'efforçais de prendre du recul, de me répéter que ce n'était qu'une illusion. De tenter de lire entre les lignes. Le créateur de ces choses n'avait pas voulu cela. Il voulait les empêcher de nuire, de ravager le monde. Il voulait réparer le mal qu'il avait fait. Je ne pouvais néanmoins m'empêcher d'avoir des doutes sur sa réussite.
Soudainement, l'illusion changea. A l'inverse, je me sentis cette fois plus vivant que jamais. Mon corps était en pleine forme, plus vif, plus souple, plus endurant. Les rides sur mon front s'étaient estompées. Mon tatouage avait disparu. Mon âme était plus jeune aussi, moins marquée par les terribles épreuves traversées, emplie d'un enthousiasme et d'une volonté de se battre, persuadée que je pourrais soulever des montagnes. Si cette condition pouvait durer… je pourrais faire tellement de choses. Sauver tellement de vies, empêcher tellement de malheurs. Si les Avengers pouvaient tous être ainsi, nous pourrions rendre le monde meilleur…
Le créateur d'amalgames était en train de m'avoir. Je me laissais convaincre, rêvant à un avenir bien moins sombre grâce à cette possibilité qu'il nous donnait à voir, à ressentir. Mais le rêve se brisa soudainement, interrompu par l'irruption de la réalité dans l'illusion. Minoru apparut, bâton magique à la main, insultant les télépathes, pestant contre les egos surdimensionnés et contre Strange. Je réalisai à peine qu'elle s'était exprimé en japonais, trop surpris par son intrusion. Comment avait-elle fait ? Mais surtout, qu'était-elle en train de faire ? Non… Le créateur avait raison, il ne fallait surtout pas couper le lien…
La chaleur qui m'envahit brusquement fut tout sauf réconfortante. La sensation de brûlure me fit lâcher un grognement de douleur, mais ce n'était rien comparé à ce qu'elle signifiait. Le lien avait été coupé. Le créateur n'avait plus le contrôle de ses créatures. Je posai un genou à terre, les yeux écarquillés, le souffle court, la sueur commençant à perler sur mon front. Nous étions revenus devant la barrière. Les amalgames, n'ayant plus rien pour les retenir, tambourinèrent sauvagement contre le mur mystique. C'était la merde.
Je me relevai prestement, empoignant Emy d'une main, poussant Strange en arrière de celle qui tenait l'arc. Je les faisais reculer, sans lâcher des yeux la barrière qui n'allait sans doute plus tenir longtemps, me figurant déjà la marée de créatures affamées qui allait déferler sur nous. Pas un seul instant il ne me vint néanmoins l'idée de prendre la fuite. Nous étions désormais le seul rempart contre ce danger imminent. J'hurlai alors mes ordres, tout en encochant une flèche.
« Reculez ! Reculez tous ! Il faut absolument éviter le combat rapproché ! »
Je comptais sur l'appui de la quarantaine de sorciers, espérant fortement qu'ils avaient des sorts destructeurs en stock et qu'ils sauraient les utiliser. Pour ma part, j'avais suffisamment de flèches en réserve pour lutter un moment. Je portai la main à mon oreillette et contactai l'équipe technique qui était restée à l'abri dans le jet.
« Rappelez les drones sur la zone critique et passez-les en mode combat. Mitraillez-moi tout ça. Et demandez un renfort aérien ! »
Le bombardement de la zone, que j'avais voulu éviter jusque là, s'avérerait peut-être nécessaire. Mais le renfort aérien n'arriverait pas tout de suite… Il allait falloir combattre, les retenir le plus longtemps possible, sans certitude que nos armes puissent faire quoi que ce soit contre eux. Mais nous n'avions plus vraiment le choix.
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Bon appétit tous les deux