Jean n’était pas tranquille et l’inquiétude se lut sur son visage lorsque des coups résonnèrent à la porte alors même que je remettais mon arme en place contre ma cuisse peu avoir vérifié tout de même le pouls de l’homme que je venais d’endormir. Grimaçant, je portais un index sur mes lèvres pour lui faire comprendre qu’il ne fallait pas faire de bruit et demeurer silencieuse. Après de longues secondes, les pas et les voix espagnoles s’éloignèrent, et nous purent toutes les deux reprendre une respiration normale.
Quoi faire de lui ? La question était bien sur évidente, et la réponse tout autant pour moi. Sous mes airs de petite blonde fragile j’avais en réalité une force assez impressionante pour mon petit gabarit.
Je pris l’homme par les aisselles en grimaçant lorsque l’odeur m’arriva aux narines.
Oh non !
Il sentait un espèce de mélange de chorizo et de soupe de poisson. Mon estomac se retourna en quelques secondes à peine. Une vilaine moue apparu sur mon visage. J’ignorai que ce qui me tourmentait depuis des jours et des jours étaient tout simplement annonciateur d’une grossesse. Je pris une profonde inspiration en ravalant ma bile, devant faire preuve d’une force incroyable pour le faire. Coupant ma respiration, je repris l’homme et je l’installais sur sa chaise, dans une savante mise en scène pour faire croire qu’il s’était assoupi sur sa table avec une bouteille d’alcool qui trainait dans un coin ainsi qu’un verre, vide.
C’était bien sur une savante mise en scène si Jean n’arrivait pas à maintenir toutes les illusions, c’était peut-être trop pour elle. Non pas en termes de ces capacités car elle était extrêmement puissante, mais … C’était son esprit qui lui jouait des tours. Elle n’avait pas confiance en ces pouvoirs et ils l’effrayaient. De mon côté je tentais à chaque fois de l’encourager, de la soutenir et de lui montrer que j’avais confiance en elle.
« Voilà. Tout le monde croira qu’il dort. Maintenant. Où devons nous aller Jean ? » demandais-je toujours mentalement à la rousse.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
« Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. »
DIMANCHE 23 JUIN AVEC RAVEN DARKHOLME ET DAISY JOHNSON (+PNJ)
Un instant, le temps s’était mystérieusement allongé… Les coups résonnèrent contre la porte, leur laissant entendre plusieurs présences derrière celle-ci, appuyées par des éclats de voix et des bruits de pas bruyants. Le poison du stress se glissant dans ses veines, Jean avait fixé le visage de son mentor avec des yeux écarquillés et une respiration suspendue jusqu’à ce que, enfin… Ils s’éloignent. Le soulagement l’avait obligé à fermer les yeux quelques secondes tandis qu’elle arrondissait ses lèvres pour souffler un peu de son air empoisonné par la nervosité, tandis que la belle blonde s’affairait, avec un soin minutieux, à organiser une scène peu glorieuse pour leur cible. Attablé devant une bouteille d’alcool, la joue contre la table, l’homme donnait l’impression de s’être assoupi en étant ivre. C’était une excellente couverture… Heureusement que Raven était là car Jean n’y aurait jamais pensé.
« C’est une très bonne idée… »
Retrouvant son calme, la rousse avait appuyé sa main froide contre son front moite tout en faisant quelques pas dans la pièce, attendant que Raven ait fini d’installer sa mise en scène avant de revenir vers elle. Où devaient-elles aller… Très bonne question. Papillonnant des cils quelques secondes, Jean avait finalement fermé les yeux en refermant ses mains en poings près de son visage, se concentrant de nouveau sur le schéma mental de cet endroit sordide ; les laboratoires. Elles devaient atteindre les laboratoires.
« D’accord, alors… Cela ne ne va pas être simple, l’endroit est bien gardé mais maintenant qu’on a mis hors-jeu celui-là, on peut tenter de progresser dans le couloir sans se faire voir… Qu’est-ce que tu en penses ? »
Pour ainsi dire, elles n’avaient pas vraiment le choix. Elles ne connaissaient pas les lieux et étaient bien moins nombreuses que tous ces hommes… Être invisibles leur permettrait de rejoindre les laboratoires plus rapidement, peut-être. Attendant la réponse de Raven, Jean avait subitement tourné son menton vers la porte en lui soufflant mentalement, d’une voix pressée :
« Il ne faut pas rester là… Ils arrivent. »
Comme elle l'avait pressenti, la porte s'ouvrit à la volée et un homme solidement armé fit irruption dans la pièce, en scandant sur son collègue qu'il n'était un bon à rien. Deux doigts collés contre sa tempe, Jean les rendait pour l'instant invisibles... Mais il fallait qu'elles sortent d'ici, et la porte était ouverte : lui faisant signe, Jean avait commencé à marcher en direction du couloir, calmement, sans faire de bruit...
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Le stress était visible dans le regard, et les attitudes de la rousse. Peut-être que la présence de Daisy la rassurait plus que je ne l’aurai cru. Mon regard se posa sur elle sondant ces iris, essayant de lui faire comprendre que nous allions nous en sortir et qu’elle devait avoir confiance en nous. Et encore plus important de mon point de vue, avoir confiance en elle.
« Allons les neutraliser. Nous pouvons le faire Jean. »
Encore une petite parole, ou plutôt une petite pensée mentale en direction de mon poulain, et tendant l’oreille j’entendis également les pas revenir dans notre direction. Rapidement Jean nous masqua. La porte s’ouvrit et ma mise en scène sembla fonctionner.
Dans le plus profond des silences, j’hochais simplement la tete en suivant Jean en dehors de la salle dans laquelle nous étions. Aussi discrètes que deux petites souris nous avions réussi à nous exfiltrer de cette pièce et nous marchions en direction des laboratoires.
Rapidement, je passais devant Jean pour prendre la première place. Elle n’avait pas besoin d’être devant pour me prévenir des dangers, mais je devais y être pour la protéger. Charles ne me le pardonnerait jamais si quelque chose arrivait à celle qu’il considérait comme sa propre fille.
Suivant les directions de la jeune fille, sachant que nous étions invisibles aux yeux de tous, cela ne m’empêchait pas de rester sur mes gardes, armes dans la main, histoire d’être prêtes à dégainer si jamais nous avions besoin.
Tout droit, gauche, puis première porte à droite. Attendant l’approbation de Jean, ma main se posa sur la poignée, et j’ouvris la porte qui ne fit aucun bruit, restant un instant sur le pas de la porte, je fis quelques pas …
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S’accrochant à ce regard distillant un parfum d’assurance dont elle devait s’enivrer, Jean hoche inconsciemment son menton de haut en bas tout en observant Raven, quelque peu fébrile encore, pétrie de certaines angoisses qui s’apaisent progressivement. Le manque d’expérience lui fait bien évidemment défaut, mais le manque de confiance en elle-même, en ses propres capacités, l’est tout autant ; ne voulant pas être un fardeau pour la belle blonde, la rousse redresse ses épaules tout en lui faisant silencieusement comprendre qu’elle était d’accord avec sa conclusion. Elles étaient capables de le faire. Cela ne faisait aucun doute. Elles n’eurent cependant point le temps de se dire davantage de phrases encourageantes et assurantes car la porte, comme Jean l’avait prévue, s’ouvrit en frappant le mur sous le geste vif ; un homme, au coeur de la quarantaine, barbe grisonnante et sourcil entaillé d’une large cicatrice, entra dans la pièce en beuglant après l’inconscient, qu’on croyait alcoolique. D’une démarche furieuse, qui libère la porte grande ouverte donnant sur le couloir, il s’avance pour venir à sa rencontre et le secouer vigoureusement sur sa chaise, laissant tout le loisir aux deux jeunes femmes de sortir de la pièce, sans un bruit, sans une ombre pour les trahir. Naturellement, Raven ouvrit la marche en direction des laboratoires, Jean la suivant docilement en veillant à ce qu’aucune menace ne vienne les surprendre ; pour l’instant, elle avait encore le contrôle de la situation, encore fallait-il que cela continue. Ayant encore en mémoire les plans du bâtiment analysé quelques instants plus tôt, Jean officie en tant que guide à travers ce labyrinthe sûrement piégé, dans lequel elles finissent par atterrir devant une porte close qui, de prime, n’inspire pas grand chose à la jeune mutante. Certes, d’après les informations en sa possession, il s’agit bien d’un laboratoire mais… Est-ce le bon ? Mordillant le coin de sa lèvre sous cette interrogation lorsque Raven actionne la poignée, Jean jette un regard à gauche puis à droite pour s’assurer qu’elles n’ont pas été suivies avant de s’engouffrer à la suite de la méatamorphe, dans une pièce qui semblait abandonnée ; poussiéreuse, possédant du matériel cassé et des mégots de cigarettes un peu partout, la rouquine fronce ses sourcils en observant attentivement les lieux, comprenant rapidement qu’il s’agit d’un leurre, d’un laboratoire trompeur et mensonger. « Raven… » L’interpellant, Jean tend machinalement sa main pour attraper son bras mais, malheur, le détecteur de laser s’affole et une sonnerie aiguë, perçant les oreilles, résonne entre les murs ; ouvrant d’abord sa bouche sous la forme d’un « o » plus que surprise, Jean se retourne premièrement vers Raven en écarquillant légèrement les yeux, se disant qu’ils ne vont pas tarder à débarquer. À plusieurs. Et solidement armés. Pas le temps de chercher un plan, il faut réagir ! Jean cherche d’abord un quelconque boîtier au plafond pour le briser afin de faire taire la sonnerie, et finit par poser les yeux sur une étrange boite noire ronde accrochée au plafond, entre deux poutres blanches prêtes à s’effondrer ; d’un simple mouvement ample de la pensée, elle fit exploser la petite boite noire, dont les débris retombèrent au sol comme une pluie sombre. « Qu’est-ce qu’on fait ?! » Lui demande-t-elle en se retournant d’un mouvement méfiant, ses yeux scrutant la porte avec une appréhension certaines. Et cette maudite sonnerie qui ne s’éteint pas…
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A peine avais-je franchis la porte et fait un pas, ou deux qu’une alarme stridente se mit à retentir. Un piège ?! Ces idiots avaient pensé à mettre des pièges ? Et des alarmes ?! Pourtant je ne …
Les sourcils froncés, je me retourne pour voir Jean le bras levé ayant franchit un laser. Merde. Ne pas lui montrer que c’est un grain de sable. Ce n’est qu’un grain de sable dans l’engrenage.
Alors que Jean fait s’exploser un boitier. Je ferme les yeux pour réfléchir à toute vitesse et alors que je les rouvre ces derniers ne sont plus bleus mais jaunes. Mes cheveux blonds disparaissent pour laisser place à de longs cheveux rouges, et entièrement, nue selon mon frère, mais pas selon moi. Je dois être au maximum de mes capacités, et arrêter de me cacher.
J’ai besoin de toutes mes compétences. Calmement, contrairement à la voix affolée de Jean qui résonne dans ma tête. Je prends sa main, et lui dis mentalement en même temps.
« Suis-moi. J’attaque. Assure mes arrières. Reste le long du mur, prépare-toi, il risque d’y avoir des balles à bloquer. Détruit leur arme que je t’envoie. »
Je prends son poignet et la mène rapidement pour qu’elle vienne se cacher derrière la porte contre le mur. Je sais que nous sommes découvertes et nous ne sommes plus à ça prêt je fonce sur la paillasse de labo en métal et la renverse par terre pour la pousser dans notre direction près de la porte.
« Mets toi derrière. Ils vont tirer on ne sait jamais. ».
De mon côté je me cache avec elle, et je me tiens prête. Je referme la porte, et je commence un compte à rebours dans ma tête en commençant à 20 le temps que j’estime avoir mis pour monter cette barricade de fortune. Je sais que Jean peut l’entendre mais je m’en moque. Elle comprendra plus tard. Au bout de trente seconde j’entends la porte s’ouvrir et alors que nous étions plongées toutes les deux dans le noir, mon index posés sur les lèvres de la rousse. J’attends de voir l’extrémité de la mitraillette et l’ombre d’un pied dans le rai de lumière pour saisir la mitraillette d’un grand coup vers l’avant et la projeter dans le labo. Juste après cela et très rapidement, avec beaucoup plus d’agilité qu’un être humain normal, j’ouvre la porte puis la referme d’un coup pour assommer l’homme qui avait été entrainé vers l’avant que je lui avais pris son arme.
Je jette cette dernière dans la pièce dans laquelle nous sommes alors que j’entends de l’autre côté le bruit caractéristiques des armes que l’on se prépare à utiliser.
« Couche toi ! » Dis-je mentalement en me jetant à tes côtés.
Une rafale de balle déferle alors en commençant par la porte qui se perce de trou, puis les murs à côté de la porte, pile là où nous sommes, derrière la paillasse renversée.
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DIMANCHE 23 JUIN AVEC RAVEN DARKHOLME ET DAISY JOHNSON (+PNJ)
Toutes deux furent surprises d’être ainsi tombées dans un piège aussi prévisible que celui-ci, mais les lieux semblaient abandonnés, comment auraient-elles pu imaginer que ces hommes avaient érigé une véritable forteresse de protection dans une salle aussi poussiéreuse et désaffectée ? Furieuse contre sa propre négligence, Jean avait grogné d’agacement avant de faire exploser un boîtier noir accroché au plafond, dans l’espoir de faire taire l’alarme stridente qui leur criait dans les oreilles, en vain. Devant cet échec cuisant, Jean avait soupiré en serrant ses dents du haut contre celles du bas avant de se tourner vers Raven, ne sachant que faire et n’étant pas tout à fait capable de réfléchir avec cette sirène aiguë résonnant durement contre les murs. Son mentor avait revêtu sa véritable apparence, d’une peau bleue et d’une chevelure rouge, et cette vision l’avait faite un instant sourire de réconfort, bien qu’elle devinait que cela n’annonçait rien de bon. La situation venait de monter d’un cran. Le danger, aussi. ㅤㅤLorsque Raven prit sa main dans la sienne, Jean l’avait délicatement serré dans la sienne en écoutant attentivement ses paroles, prête à suivre ses ordres. Si Jean n’avait aucune expérience en la matière, elle savait que c’était le cas de Mystique et elle lui faisait aveuglement confiance ; hochant son menton de haut en bas, elle avait lâché sa main pour se placer selon sa demande, contre le mur derrière la porte. Son coeur battant un peu plus vite que la normale, Jean l’avait observé poussé une large table en métal rouillé et, l’aidant par la télékinésie, la rouquine avait conduit le grand meuble cassé contre la porte pour faciliter son déplacement. « Très bien. » Lui avait-elle soufflé comme unique réponse en exécutant ses ordres, se cachant derrière le meuble renversé à ses côtés tout en retenant quelque peu son souffle, dans l’attente de l’affrontement imminent. Le décompte mental de Raven lui étant parvenu, inconsciemment, Jean se mit à l’imiter en déglutissant avec difficulté, inquiète jusqu’à ce que la porte s’ouvre dans un grincement abrupt, cognant durement contre la table renversée. Ils sont là. ㅤㅤS’illustrant une nouvelle fois avec brio, Raven avait attaqué la première en arrachant tout d’abord l’arme des mains de l’homme, la jetant dans la pièce tout en s’affairant à le mettre hors d’état de nuire ; d’un geste de la main et d’une pensée formulée avec urgence, Jean avait fait exploser l’arme jetée au sol avant de se retourner vers Raven, qui lui hurlait de se coucher. Obéissant, elle entendit les rafales de balles en plaquant ses mains contre ses oreilles, non pas par peur mais pour se concentrer ; déployant alors, grâce à sa télékinésie, un champ de force autour d’elle et de Raven afin de les protéger des balles. « Ne t’éloigne pas trop de moi. » Lui fit-elle, d’une voix quelque peu durcie par la nervosité du moment, restant immobile dans la même position jusqu’à ce que le silence, d’une accalmie trompeuse, s’impose. Elle n’avait pas beaucoup de temps pour agir, mais ne voulait pas le faire sans l’accord de Raven, n’étant pas encore assez sûre d’elle pour prendre de telles initiatives. « Est-ce que tu veux que je leur prenne leurs armes ? Raven, est-ce que je prends leurs armes ? » Qu’est-ce qu’elles feraient ensuite ? Jean l’ignorait, mais c’était la seule idée qu’elle avait pour le moment, et le temps était compté…
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- Met hors d’usage leur arme et je me charge d’eux.
Si jamais il n’y avais plus les armes, le combat au corps à corps étant ma spécialité cela serait beaucoup plus aisé. Mais une petite idée tordue me traversa l’esprit. Ne pourrais-je pas me servir de cette mission pour continuer d’entrainer Jean sur le terrain. A elle seule je savais très bien qu’elle était capable d’endormir tous les hommes derrière la porte. Ceux là même qui prenaient un malin plaisir à nous canarder comme des lapins.
- Jean. Essaye de tous les endormir.
Oui je demandais beaucoup, et maintenir le bouclier nous empêchant de finir comme des passoires mais également d’endormir un certain nombre d’hommes. Pour celle qui avait combattu Apocalypse cela ne représentait rien, mais oserait-elle déployer un fragment de puissance ?
Ma tête, et mon visage bleuté se tourna vers la rousse avec qui je partageais une nuance de couleur de cheveux, alors que mes yeux jaunes étaient fixés sur les siens.
Les tirs raisonnaient toujours et les balles fusaient. Nous pouvions entendre, les nombreuses douilles tomber à terre. Il n’y allait pas de mains mortes ces enflures !
Je me redressais alors, puis une fois debout, toujours protégée par le bouclier, je tendis la main vers Jean pour l’aider à se relever. Si certes je me sentais en, sécurité grâce à Jean parmi les balles je savais que cela n’était pas une situation habituelle pour le Phoenix qui était allongé à mes côtés un instant plus tôt.
- Vas-y fait le.
Mon visage ne mentait pas, il était affirmatif, confiant, mais également légèrement doux comme si j’espérais inciter la jeune femme à se dépasser. N’était-ce pas ça après tout enseigner ? Emmener nos élèves à développer tout leur potentiel dans un cadre bienveillant ? Bon oui, pour le cadre bienveillant et serein il faudrait repasser mais l’idée était là.
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DIMANCHE 23 JUIN AVEC RAVEN DARKHOLME ET DAISY JOHNSON (+PNJ)
Si Jean suivait bel et bien les ordres de Mystique à la lettre, elle devait bien avouer que tout ceci la mettait dans un état de stress peu commun ; elle avait déjà affronté des attaques mutantes par le passé mais, jamais en étant en infériorité numérique et dans une configuration comme celle-ci. Néanmoins, elle faisait de son mieux pour rester calme et concentrée, ce qu’elle réussissait fort bien, jusqu’à ce que la belle blonde lui demande d’endormir tous leurs assaillants. Tous ?! Ils étaient combien déjà… Ses lèvres remuèrent durant quelques secondes sans qu’elle ne prononce un seul mot, donnant l’impression qu’elle avait l’esprit bien trop embrouillé pour formuler quoique ce soit de cohérent. Après ce court moment de trouble, durant lequel elle avait refermé ses mains en poings, Jean avait rapidement roulé des yeux vers le bas avant de revenir près du visage de Raven, alors que celle-ci tenait ses doigts pour l’inciter à se relever en même temps qu’elle, ce qu’elle fit. « Très bien. » Elle ferma d’abord les yeux pour se concentrer, essayant de faire abstraction du reste pour s’adonner pleinement à la tâche qu’on venait de lui donner : tenant la main de Raven dans la sienne pour se rassurer avec cette preuve de sa présence physique, Jean avait relevé sa main libre près de son visage, sans toucher sa peau : il lui fallait maintenir un exercice périlleux, diviser son esprit sur deux activités différentes : la première était de maintenir le champ de force pour les protéger et l’autre était d’endormir leurs assaillants. Si, les premières secondes, les balles continuèrent à fuser autour d’elles — sans jamais les effleurer, le silence avait fini par s’abattre sur le duo pris au piège ; alors qu’elle prenait conscience de l’accalmie, Jean avait levé le voile de ses paupières pour regarder Raven, hochant imperceptiblement son menton de haut en bas avant de libérer sa main. « Il faut qu’on quitte cet endroit le plus rapidement possible. » Las, Jean avait repoussé la porte perforée du laboratoire miteux pour se frayer un passage jusque dans le couloir, s’agenouillant alors devant un homme endormi pour poser son index contre sa tempe : parcourant brièvement ses pensées à la recherche d’une information bien précise, la rousse s’était finalement relevée en disant, soudainement plus assurée : « Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir les maintenir dans cet état, surtout si on s’éloigne… Viens, je sais où sont les laboratoires qu'on cherche ! » Attrapant de nouveau sa main, Jean avait entraîné son mentor dans une cours rapide à travers les couloirs, suivant un chemin bien précis déniché dans l’esprit de l’homme qui devait encore sommeiller… Du moins, il fallait l’espérer.
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Dimanche 23 juin - Milieu de matinée Dans un laboratoire faussement désaffecté
Dans le hangar, la directrice adjointe du S.H.I.E.L.D. et le directeur de l'Institut Xavier avaient eu quelques sueurs froides. Charles avait beau avoir pleinement confiance en le potentiel de ses deux X-Men - ou plutôt X-Women pour le coup - il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elles. Quant à Maria, elle accusait le coup de la mise hors-course d'une de ses meilleures agentes. Mais les deux mutantes avançaient bon gré mal gré, sans faire de victime, et sans subir de blessure. Charles intervint alors, pour permettre à Raven et Jean d'avancer jusqu'aux laboratoires en toute sérénité. Il leur envoya un simple message mental :
« Je les maintiens endormis, continuez votre progression. »
Lorsque Jean analysa l'esprit du mercenaire, elle eut une image très précise de la configuration des laboratoires. Trois pièces mitoyennes, dans lesquelles la drogue était synthétisée. Dans chaque pièce travaillaient trois personnes, à l'évidence un chef et deux assistants par laboratoire.
Les mercenaires avaient été neutralisés, mais l'alarme avait malgré tout résonné quelques instants, et les salves bruyantes de balles avaient confirmé qu'il y avait un sérieux problème. Cela permit aux laborantins de commencer à vider les lieux à la hâte. Le matériel était en cours d'évacuation par un tunnel situé derrière les laboratoires menant directement aux égouts, puis à la mer. Les neuf scientifiques faisaient de leur mieux, mais tout vider prenait du temps, du temps dont ils manquaient cruellement…
Main dans la main avec Jean, nous avions traversé tous les obstacles sans trop d’embuches jusqu’aux laboratoires. Guidé par son esprit brillant, et la capacité incroyable de ces pouvoirs, nous étions parvenu à bon port.
Non sans être interrompue un court instant par la voix de Charles resonnant dans nos deux têtes. J’en fus surprise car depuis le début de notre mission mon cher frère ne s’était jamais introduit dans nos têtes pour nous guider ou nous donner des conseils, alors qu’il aurait pu potentiellement réussir cette mission tout seul depuis le siège du Cerebro.
Les pouvoirs télépathiques étaient si puissants et si impressionnants et je savais très bien que la rousse à mes côtés était extrêmement puissante mais ignorait encore son potentiel et les capacités de son pouvoir. Charles, lui, les connaissaient.
« Bien nous continuons, merci Charles. »
Ajoutais-je mentalement à destination de mon frère ainsi qu’à Jean qui je le savais devait de jeter un coup d’œil sur mon cerveau que j’essayais de concentrer au maximum sur la mission bien que ce garnement fasse quelques incursions en pensant à Peter et notre très très récente rupture.
Arrivées toutes deux face à la porte du labo, je me tournais vers Jean pour lui faire comprendre qu’il allait falloir qu’elle défonce la porte pour que nous puissions arrêter les laborantins et leur malheureuse tentative de déménager tout leur matériel et surtout toute leur drogue.
- Jean. Fait voler cette porte et reste derrière moi, je ne pense pas qu’ils soient armés !
Dis-je en roulant la tête sur mes épaules, puis je pris le pistolet avec les fléchettes anesthésiantes, et je me mis en joue, prête à faire feu sur les petits scientifiques en blouses blanches qui devaient actuellement être terrorisés à l’idée de ce qui pouvait se trouver derrière la porte. Qui pouvait avoir été assez puissant pour vaincre toute l’armée de gorille qui était présente pour les protéger ? Voilà quelle était la question qu'ils devaient se poser.
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