Notre progression au sein du bâtiment se déroulait pour le moment à merveille. Jean nous couvrait à la perfection et nous étions là, l’agent Johnson et moi, autour d’elle pour veiller à sa sécurité.

La description de nos supérieurs avait été vraiment fidèle. Le rez-de-chaussée était dans un état de délabrement avancé, mais de la lumière provenant du sol nous indiqua que nous devions suivre la route par ce chemin.

L’escalier était en bois, et je craignais qu’il fasse du bruit sous notre poids à toutes les trois. L'agent Johnson sortit alors son arme munie de fléchettes paralysantes et m’interrogea du regard…

Je captais son regard et désignais en bougeant à peine le bras les deux types, avec un geste, respectivement un pour elle et un pour moi. Mon index se porta à mes lèvres pour indiquer de ne pas faire de bruit, et je m’allongeais au sol sans un bruit, en haut de l’escalier pour avoir un meilleur angle d’attaque.

Les doigts levés, 3,2,1 … Mon doigt pressa la gâchette et je fis mouche alors que l’agent Johnson, accroupie, atteint sa cible également. Les deux gaillards s’effondrent au sol et nous pouvons entamer la descente tranquillement.

Très efficace ces petites choses… Pensais-je, l’arme toujours à la main alors que l’Agent Johnson descendait la première pour rejoindre les hommes inanimés. Mais quelle ne fut pas notre surprise quand elle disparue dans un craquement, passant à travers l’escalier.

Un petit juron en allemand franchit la barrière de mes lèvres alors que je passais par-dessus la rambarde pour atterrir au sol tel un chat levant le regard vers Jean, lui indiquant de me rejoindre en volant pour qu’elle ne se blesse pas non plus dans l’escalier.

Attendant que Daisy se redresse, je tirais les corps des deux lourdauds dans un coin de la pièce pour venir les entreposer dans un coin sombre. Les sourcils froncés ne voyant pas l’agent Johnson revenir, je me dirige vers le petit placard qui se trouvent sous l’escalier, l’ouvre et fronce les sourcils en la voyant à terre. Entre des bouts de bois. Elle ne saigne pas, mais visiblement elle a dû se prendre un sacré coup sur la tête car elle ne répond à aucune de mes sollicitations. Quelles soient verbales ou physiques. Je contrôle son pouls. Il est bon. Sa respiration aussi. Mais malheureusement, elle est hors-jeu.

Génial…. Mise KO par un escalier.

Sortant du petit placard de dessous l'escalier à la Harry Potter, j’indique à Jean silencieusement de venir voir ce qu’il s’est passé, et je lui chuchote.

- Elle va bien. Mais inconsciente. Tu peux réparer l’escalier ? On va la laisser là personne ne la trouvera !

Des bruits de pas, la respiration qui se coupe, Jean qui actionne son pouvoir pour nous rendre invisible à ces yeux… Même si son visage de fouine ne laisse rien présager de bon. Sans que j’ai eu besoin de le dire, ma pouline fait diversion à l’étage en brisant un carreau.

Parfait. Pensais-je fièrement, alors que mentalement j’appelais Charles, sachant très bien qu’il était branché sur nos fréquences. Toujours pas le biais de la télépathie je lui indiquais que l’agent Johnson était hors de service pour un petit moment mais que son état n’avait pas l’air de nécessiter une évacuation d’urgence et que nous allions continuer notre infiltration dans les sous sols. J'indiquais également à mon frère que j'allais la mettre HS pour un petit moment, car si elle se réveillait elle pourrait se blesser seule. 

Une fois la fouine mexicaine partie loin à l’étage, empruntant les escaliers ne se doutant pas de se qui se cache dessous, je retourne vers cette fameuse petite porte pour récupérer toutes les armes que Daisy avait sur elle. Je m’en équipe en faisant apparaitre à nouveau de quoi les ranger un peu partout sur mon corps. Avant de partir, j’adresse un regard désolée à la brune, et lui tire une fléchette anesthésiante dessus histoire d’être sure qu’elle dorme profondément car même si elle se réveillait elle ne serait pas en état de se battre et représenterait plus un danger qu’un atout.

Une fois chose faite je rapproche de Jean et lui demande mentalement en posant mon index sur ma tempe à la manière dont le faisait mon frère pour lui dire qu’à partir de maintenant nous ne communiquerions plus que comme cela.

-          « Jean peux tu scanner les lieux pour me dire où sont les menaces et combien en reste-t-il ? Distingues tu des choses particulières sur ces hommes ? »

Je ne pouvais rien faire. J’étais quelqu’un pour les attaques de corps à corps… 

Et merde ... Pensais-je sans vraiment me rendre compte qu'effectivement Jean était dans mes pensées à l'instant même où nous parlions. L’analyse ne donnait rien de bon. Malheureusement un des mutants présents sur place résistait à l’emprise télépathique de Jean. Ce qui était tout à fait … Surprenant et assez rare pour le noter. J’étais entièrement d’accord avec la jeune Jean. Nous devions en faire une priorité. C’était l’homme à abattre. Sans mauvais jeu de mot.

Hochant juste la tête lui donnant mon accord je passais la première dans le grand couloir. Arme à la main, prête à dégainer, le doigt déjà posé sur la gâchette je suivais les consignes de Jean pour m’orienter dans ce labyrinthe souterrain qu’était le laboratoire.

Décidément ils avaient bien choisi leur endroit. Dans ce grand couloir, de très nombreuses portes. Et bien que mon insatiable curiosité me pousse à vouloir les ouvrir pour voir ce qui se cachait derrière je ne devais pas. Nous avions une mission, et ce n’était pas de faire nos curieuses.

Par contre pour ce qu’il en était de la coopération S.H.I.E.L.D, nous en étions au point mort. Ou du moins, au point endormi sous l’escalier. Heureusement nous avions accomplis ensemble la première partie de cette mission avec l’interrogatoire des deux frères.

En silence, nous avancions dans ce couloir, je sentais bien que Jean n’était pas des plus sereines à cause de ce mutant mais nous étions toutes les deux des éléments entrainés. Nous allions réussir. 

Réfléchir avant d’agir. Réfléchir avant d’agir. Et visiblement tu réfléchissais bien. C’était même toi qui donnais les ordres et cela avait plutôt tendance à m’amuser. Mais je n’allais pas te gronder ou te disputer de prendre cette initiative. Au fond de moi j’étais-même fière de toi que tu prennes les devant et que tu utilises ton pouvoir de la bonne manière, au bon moment, sans attendre qu’on te le demande.

Un regard de fierté se posa sur toi un court moment alors que j’hochais la tète positivement changeant sous tes yeux en l’espèce de malabar que nous avions croisé au niveau de l’escalier, prenant à la perfection son apparence, ou du moins tout ce que j’avais pu en voir.

« On fait comme ça. Je vais frapper, et tu vas forcer celui qui n’est pas immunisé à venir ouvrir. Tu le gardes inoffensif le temps que je neutralise le télépathe. Et ensuite je viens mettre KO l’autre. »

Levant le bras vers la porte je toquais te laissant le temps d’infiltrer mentalement un des deux mutants.

Ni une ni deux je pénétrais dans la pièce avec un visage froid, expliquant que j’avais besoin qu’on me remplace pour une très grosse urgence aux toilettes. Une fois seul avec le télépathe, je fis mine d’avoir mal au ventre, et alors qu’il s’approchait de moi pour me demander comment cela allait, je me redressais d’un coup puis, alors qu’il était immobile, contrôlé par tes pouvoirs, je passais les bras autour de son cou.

Bloquant sa respiration il s’effondra rapidement dans mes bras, complétement KO. Reprenant ma forme bleue, je lui tirais une fléchette anesthésiante dans les fesses histoire d’être sure qu’il ne se réveillerait pas.