[Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June}

29 Juin 2024

J’avais mis un peu de temps pour correctement ajuster ma tenue. Il avait été difficile et délicat de sortir de la base d’Hydra mais en prétextant d’aller travailler au White Rabbit Hole, j’avais pu avoir une autorisation. Prenant le temps de correctement ajuster mon fond de teint pour cacher les bleus sur mon visage, j’avais également pris soin de mettre un petit haut à manches longues afin de cacher les quelques brulures électriques qui m’avaient laissés des marques sur la peau. La douleur s’était d’ores et déjà estompées, absorbée par mes pouvoirs. Cela ne signifiait pas pour autant que j’étais guérit, non certainement pas, mais plutôt que la situation devenait trop instable et tragique pour que je reste plus longtemps avec eux. Le fait d’avoir perdu des informations demandées allait déjà me coûter très cher. Le fait d’avoir croisé Bucky la veille, et de l’avoir laissé partir, encore plus cher. Mais peut-être parce qu’il était satisfait du châtiment qui m’avait été donné ou pour une toute autre raison que j’ignorais, Nicholas m’avait laissé partir. Les seules consignes que j’avais reçues étaient d’aller au White Rabbit Hole faire mon travail et bien entendu de « fermer ma gueule ». Si une séance d’asservissement avait été mise en place la veille au soir – me laissant au passage de jolies cicatrices supplémentaire – elle n’avait pour autant pas été d’une parfaite efficacité puisque j’avais toujours cette ferme intention de lui fuir. Cependant ce n’était pas la raison de mon envie de sortir de la base. Non, la raison était toute autre puisqu’il s’agissait d’un rendez-vous qui devenait de plus en plus récurrent avec une personne qui je crois pouvoir compter parmi les rares amies que je peux avoir. Gabriela. Depuis que je l’avais rencontré un soir ou le barman du WRH m’avait agressé, nous étions restées en contact et nous avions fortement sympathisées. Même si je n’étais pas encore des plus bavardes avec elle, j’avais tout de même légèrement appris à délier ma langue en sa présence – sans pour autant lui révéler qui j’étais vraiment. Ce matin, j’avais rendez-vous avec elle pour un petit café avant d’aller à mon travail. Allant directement de la base à mon lieu de rendez-vous, je savais bien que j’enfreignais une des deux règles de Nicholas. Pour autant, ne pas aller au rendez-vous avec Gabriela serait inquiéter outre mesure la douce infirmière.  

Arrivée au rendez-vous avec un peu de retard, j’observais néanmoins le café avant d’y entrer pour voir si elle était arrivée. Remarquant qu’elle était encore plus en retard que moi, un sourire se forma sur mes lèvres. Pour une fois, cela ne serait pas elle qui allait m’attendre mais bien l’inverse. Pourtant alors que je m’installais pour pouvoir l’accueillir lorsqu’elle arriverait, j’eus le déplaisir devoir le temps défiler sans qu’elle ne pointe le bout de son nez. Après plus d’une heure de retard et plusieurs sms infructueux, je me décide à faire quelque chose que je n’aime pas faire, appeler sur son portable. Je ne suis pas une adepte des longs discours mais comme Gabriela le sait, je me dis qu’elle va parler pour moi. Pourtant après plusieurs sonneries, quelqu’un décroche. Quelqu’un qui n’est pas Gabriela. Aussitôt mon sang ne fait qu’un tour et pourtant il n’y a aucun affolement qui ne se ressent dans ma voix. J’intériorise et je converse avec beaucoup de difficultés avec la collègue de Gabriela qui m’explique grossièrement la situation. Un ami de la jeune femme s’est fait agressé, il est dans un état critique et Gabriela refuse de quitter son chevet pourtant sa collègue me confirme qu’il faut qu’elle s’en aille, qu’elle dorme et aussi et surtout que quelqu’un vienne la chercher. Je sais qu’en faisant cela je vais être en retard au WRH et surtout je sais que je risque des représailles mais cela ne m’empêche pas de valider ma venue à la dite Mélissa avant de raccrocher pour prendre la direction de l’hôpital.

Quelques minutes plus tard, je franchis la porte des soins intensifs et demande une certaine Mélissa. Celle-ci ne tarde pas à me rejoindre pour finalement me montrer la chambre avec pour « mission » de choper Gabriela pour la ramener chez elle. Pourtant lorsqu’elle ouvre la porte pour me laisser entrer, je retiens mon souffle…

« Eze…. »

Un petit murmure de douleur franchit mes lèvres alors que je reconnais l’homme couché dans le lit, inerte et visiblement très mal en point. J’ignore l’infirmière qui referme la porte derrière après m’avoir lancé un regard appuyé. Je me retrouve donc seule avec Eze, Gabriela qui se réveille et Remy qui est en face. Que lui est-il arrivé ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Comment va-t-il ? Tant de questions qui me brulent les lèvres alors que j’approche doucement du lit en regardant avec compassion Gabriela, puis Remy - pour leur dire bonjour - et enfin Eze. Je ne peux retenir ma surprise et mon appréhension. Comme pour justifier ma présence je regarde Gabriela en lui expliquant :

« On avait rendez-vous, tu n’es pas venu, je t’ai appelé et ta collègue qui m’a dit où tu étais mais je ne savais pas que c’était Ezekiel ton ami. »

Tout en parlant j’arrive u niveau du lit. Machinalement je pose délicatement mes mains au niveau de ses pieds. Je ne sens pas le contact de la couverture mais dans le cas ou lui pourrait le sentir, je veux lui montrer mon soutien. Une douce vague de ressenti me traverse… Peur, Courage, Souffrance, Détermination. Tant de sensations qui me transpercent sans que je ne puisse les retenir. Il se bat c’est le principal. Comme pour lui répondre, je m’adresse directement à lui, même si j’ai la quasi-certitude qu’il ne m’entend pas.

« Tu vas y arriver Eze, bats-toi. »

Me rappelant pourquoi je suis là, je me tourne à nouveau vers Gabriela tout en relâchant la couverture. Je plonge mon regard triste dans le sien désespéré.

« Je suis là pour te ramener chez toi Gabriela. Demande des médecins. »