Didn't wanna let you go, didn't wanna walk away With everything you didn't know, and everything left to say Tell me can you hear me? I need you to hear me Screaming out so loud But my words don't make a sound Tell me can you hear me? Musique d'ambiance
29/06/2024 tôt dans la matinée
J’ai sombré … même cela, veiller sur mon ami, je n’ai pas réussi. Je me suis effondrée, tombant sur le bord du lit, la tête sur la couverture, mes cheveux sales encadrent mon visage, cachant mes traits. Je suis méconnaissable ainsi mais à vrai dire, même si je me redresse, je resterai méconnaissable je pense … Si Daken m’a nettoyé, presque comme une enfant, mes fringues sont encore couvertes de sang, de mon t-shirt à mon jean… Si le manteau de mon collègue le couvre relativement bien, le fait d’être allongée doit encore plus aider à cela…
Mais entre temps, ma collègue, Mélissa, voyant que je suis tombée de fatigue, m’a couverte d’une couverture. Elle est restée quelques instants, voyant la croix de son amie autour du cou du patient. Elle a passée ses doigts dans mes cheveux en soupirant et, voyant que mon téléphone est tombée de ma poche, elle l’a ramassé pour le mettre dans sa poche. Le monde peut bien attendre un peu, au moins quelques heures, ce n’est pas dit que lui, ce pauvre jeune homme au nom d’ange, puisse faire de même. Mélissa est repassé quelques fois dans la nuit, observant à travers la vitre ou passant la tête par la porte mais je n’ai pas bougé, pas d’un pouce, mes doigts toujours refermés sur la main d’Ezekiel. Pour rien au moins, je ne le lâcherai, même inconsciente, mes doigts restent accrochés à lui.
Par pitié, ne pars pas…
C’est pourtant dans les premières heures du matin qu'un peu d’animation commence à éveiller le service. Les premières inspections, les tournées de médicaments, les examens. Et un homme qui se glisse sans bruit dans la chambre où Ezekiel respire encore sous la veilleuse du lit. . Mais je dors encore, je ne me réveille pas, pas encore. L’homme a le temps d’entrer et d’observer cette scène triste. Mais dans le silence singulier des hôpitaux, uniquement entrecoupés des battements des machines, un bruit résonne soudain, intrus dans la routine, métalique, signe de menace.
Des ténèbres où je me suis laissé tombée, cela me ramène d’un coup à la surface. Je me redresse légèrement, la tête toujours à hauteur du lit, mes cheveux volant de chaque côté de la tête. Ma vision est floue, je suis entre deux mondes … Juste face à moi, je vois ma main, tenant celle d’Ezekiel…. Je sens son pouls sous mes doigts ,et la machine qui continue à bipper. Il vit, il vit toujours, je m’apprêtais à sourire quand un nouveau choc pourrait-on dire m’arrête. « Gabriela ? Qu'est-ce que tu fais là ? »
Ce … je me redresse d’un coup, faisant tomber et la couverture et l’épais manteau de mes épaules pour ne garder que mes vêtements cramoisies, face à l’homme qu’enfin je vois … Il … Mais qu’est-ce qu’il …
-Re… Remy ?
Je passe ma main libre sur mon visage, repoussant mes cheveux. Je tourne les yeux vers Ezekiel, puis à nouveau vers Remy. J’ai du mal à parler, j’ai l’impression d’avoir mes cordes vocales comme paralysées. Je finis par murmurer, d’une voix assez faible, mon regard faisant encore des aller-retours entre lui et le patient endormi :
-Euh, je … Ezekiel, mon ami… je l’ai trouvée. Il a été agressé… il était comme ça et…
Je n’arrive pas à finir ma phrase, portant ma main à ma bouche, retenant un sanglot qui me revient. D’un coup, mon cœur se compresse dans ma poitrine et je sens que mes yeux se mettent encore à briller. -Et … toi ? Qu’est-ce que tu fa…
Une phrase, une phrase complète, tu peux le faire, juste quelques mots :
« Can you hear me ? I am awake. Can you see all the fights that I’ve been through, my eyes don’t lie, I’ll reach the light and hope will guide me » A.Kova
29 JUIN 2024
Le silence. Profond. Nébuleux. Il a l’impression d’être au fond de l’océan, enfoui sous des vagues paisibles qui lui permettent de voguer vers d’autres horizons… Mais où va-t-il ? Il revoit le paysage de son enfance protégée entre les mains ridées de ses grands-parents, leurs rires, leurs voix, leurs caresses bienveillantes sur ses cheveux, la douce chaleur d’une nuit d’été à Moscou contée autour de mille histoires ; l’oiseau de feu s’est éteint, on lui a coupé les ailes, il a touché terre. Et le voyage dans son propre esprit continue, il entrevoit brièvement un visage féminin qui ressemble curieuse au sien, mais il lui est impossible de l’identifier. Qui est-ce ? Sa mère ? Serait-ce possible que, inanimé, plongé dans le noir hanté par la mort, il se souvienne enfin de ses traits ? De ce jour où elle lui a souri pour la dernière fois ? Il se questionne, frêle conscience à peine éveillée dans un esprit devenu tombeau.
À la surface, tout est calme, immobile. Seule sa respiration, véhiculée par une machine dont il dépend désormais, démontre qu’il est encore vivant. Vivant. Ses poumons se gonflent d’air et son coeur continue de battre, mais tout ceci n’est que mécanique. ㅤPuis, comme la lumière venue rompre l’obscurité étouffante, une voix surgit derrière un épais nuage. Elle est douce, cette voix. Trop douce pour qu’il puisse l’ignorer. Il la connait. Il le sait. Il le sent. La machine qui surveille son coeur marque silencieusement l’affolement des battements de celui-ci : le chiffre augmente doucement, le tracé s’agite, monte, descend, monte, descend et puis… Il reprend un rythme normal. Fausse alerte, dira-t-on. Pas de quoi se réjouir. Et pourtant. Il est là. Il s’est accroché de toutes ses forces à cette voix, il s’est hissé derrière le mur qui le cachait de la réalité et il a renoué avec sa pleine conscience : les morceaux fragmentés de lui-même se sont rassemblés.
Gabi… C’est toi. Je le sais. Je reconnais ta voix. Je t’entends, je sais que tu es là. Je voudrais serrer ta main, te rassurer, te dire que moi aussi, je suis là et crois-moi j’essaie ! Je voudrais hurler, je voudrais bouger mes doigts pour te le faire savoir mais je n’y arrive pas… Pourquoi je n’y arrive pas…
Quelqu’un d’autre est présent ? Il entend une autre voix, une voix plus grave, plus masculine… Qui est là ? Elle n’a parlé qu’une fois alors il n’est pas parvenu à l’identifier mais il sait qu’elle parle à quelqu’un d’autre. Il veut savoir, il veut se mouvoir, il veut se lever mais son corps refuse de lui obéir et la frustration devient une nervosité intolérable ; son esprit est bel et bien conscient mais son corps reste impassible, aussi inerte que la roche recouvrant les falaises. Il crie mais personne ne l’entend. Il est emmuré en lui-même. Enfermé dans le cercueil de son propre corps.
Je suis là, hurle-t-il contre les parois de sa peau, il hurle à l’intérieur mais ses lèvres ne bougent pas.
TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
Can you hear me in the Darkness... feat. Ezekiel et Gabriela
La présence de Gabriela était pour le moins incongrue. C'était une fille adorable, une amie de Samuel, qui n'appartenait pas du tout au même monde que Remy. Ils avaient passé une soirée très agréable ensemble, à boire des bières et à plaisanter sur divers sujets. Jamais il n'aurait pensé la croiser dans un lieu aussi sinistre. Elle n'était pourtant plus infirmière, alors pourquoi était-elle ici ? Et quand bien même elle aurait repris du service, une infirmière ne reste pas endormie au chevet d'un patient…
Les réponses brouillonnes de la pauvre jeune femme l'éclairèrent un peu, et soulevèrent de nouvelles questions. Ezekiel était son ami ? Mais comment ces deux-là avaient-ils pu se rencontrer ? Ils étaient tellement à mille lieux l'un de l'autre… Comme quoi, le monde était vraiment petit. A son tour, elle lui demanda ce qu'il faisait ici. A quel point connaissait-elle Ezekiel ? Que pouvait-elle connaître de sa vie, si chaotique, si secrète ? Remy prit quelques instants pour réfléchir, tout en reposant son regard sur son ami blessé, avant de répondre :
« L'hôpital m'a appelé pour me prévenir qu'Ezekiel était ici, dans un état préoccupant. Je… Je ne savais pas que vous vous connaissiez. »
Il la regarda de nouveau et put constater, malgré la semi-pénombre, son état lamentable. Livide, les cheveux sales et en bataille, des traces de larmes sur les joues, et surtout le tee-shirt autrefois blanc, désormais couvert de sang séché… Elle était à faire peur. Elle avait trouvé Ezekiel, avait-elle dit ? Avait-elle assisté à la scène ? Savait-elle ce qui s'était passé ? Probablement pas, elle avait aussi dit qu'elle l'avait trouvé comme ça. Mais dans quel merdier était-il encore allé se fourrer…
Remy se baissa pour ramasser le dossier médical tombé au sol, puis il fit le tour du lit pour venir se placer à côté d'elle, et poser une main sur son épaule. Elle avait l'air si affectée… elle devait beaucoup tenir à Ezekiel. Remy aussi, cela dit. Il ressentait une profonde envie de frapper violemment quelque chose, le mur sans doute, à défaut des enflures qui avaient mis son ami dans cet état. Mais il devait d'abord avoir des explications.
« Tu pourrais me traduire ce qui est écrit dans ce dossier ? »
Ezekiel était un écorché vif, Remy était habitué à le voir en mauvais état, à cause de ces combats de rue qu'il affectionnait tant, et que le Prince désapprouvait sans pouvoir lui ôter l'envie d'en faire. Mais là… là c'était différent. Il ne l'avait jamais vu aussi abîmé. Il avait besoin de savoir s'il allait s'en sortir…
petit intervention sans conséquences, convenue depuis quelques temps avec la joueuse de Remy. Ne faites pas attention, je ne suis qu'une ombre...
Can you hear me in the Darkness
For my love, Remy
A présent que Bella avait retrouvé Remy et mit certaine chose au claire avec lui, plus que jamais, elle voulait croire encore une dernière fois a leurs fin heureuse. C'est pourquoi, la dame avait discrétement fait surveillé son amour, sans que ni lui ni personne n'en sache rien. C'est ainsi que ce jour la, elle avait été informé de la présence de Remy au Bronxcare Hospital, vraisemblablement au chevet d'un proche. C'est ce moment la qu'elle avait choisit pour lui rendre visite, non pas en personne, mais plutôt sous une autre forme, invisible, impalpable, tel une ombre, ou un ange gardien... Bien que l'on puisse se demander si faire surveiller quelqu'un pour ensuite jouer les âmes errantes auprès de lui était bien digne d'un ange. La demarche était discutable, mais Bella ne s'en souciait pas. Dans sa dernière lettre, Remy se montrait curieux de ses pouvoirs. A présent, il y aurait un petit indice, pour peu que son bien aimé soit suffisamment réceptif a ses ressentit.
Flottant doucement dans les couloirs de l'hôpital, invisible aux yeux de tous, l'esprit de Bella avança en douceur jusqu'à la chambre, provoquant peut être de léger frissons a ceux qu'elle frôlait... a moins qu'il ne s'agisse que d'un simple courent d'air? Elle s'arrêta un instant dans la chambre, flottant au dessus du lit, proche de la tête de Remy. Ce dernier aurait-il une pensée pour elle a cet instant, sans raison apparente ? Profitant de sa forme immatérielle, la dame se pencha en douceur pour déposé un tendre et léger baiser sur la joue de son bien aimé, ignorant si ce contacte non physique aurait une incidence. Son indice, Remy l'avait. A lui de faire la part des choses, avec raison ou avec intuition. Comprendrait-il que pendant un cour instant, la femme de sa vie s'était trouvé toute proche de lui sans qu'il ne le sache ? Impossible de le savoir...
A présent, la dame était n'était déjà plus la, de retour dans son corps physique, satisfaite de son petit numéro. Si Remy la contactait dans les jours a venir, c'était gagné! Et sinon, elle trouverai un autre moyen de lui faire découvrir la nature de ses pouvoirs
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29/06/2024 tôt dans la matinée
« L'hôpital m'a appelé pour me prévenir qu'Ezekiel était ici, dans un état préoccupant. Je… Je ne savais pas que vous vous connaissiez. »
L'hôpital l’a appelé ? Daken ne m’a rien dit mais oui, Ezekiel doit avoir un dossier ici, et donc une personne à prévenir en cas d’urgence et … ce serait lui ? D’un coup, je commence à me sentir un peu mal à l’aise, comme de trop. Je tiens toujours la main de mon ami, n’arrivant pas à la lâcher. -Oui on se connait et … désolé, je ne savais pas que tu étais son contact, je …
Daken ne m’a rien dit. Est-ce qu’ils l’ont appelé pendant que je dormais ? Et quelle heure peut-il être ? J’ai l’impression d’avoir la tête encore en vrac, du coton à la place de ma cervelle. Mon corps me fait mal, courbature, frisson. Je lève les yeux dans la pièce. Ni horloge,ni lumière à part la veilleuse de la tête du lit. On ne voit presque qu’Ezekiel, son visage, les blessures. Je repasse ma main sur mon visage, essayant de chasser le brouillard de mes yeux et mon esprit. Je ne dois pas avoir fière allure. Entre les traces de sang et de larmes, je tente de cacher légèrement les dégâts dans la pénombre de la chambre, sans grande réussite. Mais mon était m'importe peu, bien moins que celui d’Ezekiel. Son pouls sous mes doigts me rassure un peu, au moins un peu. Il est toujours assez faible, et irrégulier, se payant même quelques pointes à un instant mais cela dit, ce qui rassure à l’heure actuelle, c’est qu’il est toujours présent. Tant que son cœur battra, il restera un espoir. Le regard perdu dans le vague et dans mes pensées, je ne vois pas Remy s’approcher de moi. J’ai presque un sursaut quand je sens sa main sur moi, sur mon épaule, qui provoque un frisson agissant à la manière d’une vague dans tout mon corps. Non pas que ce geste me gêne, au contraire, il aurait pu me réconforter même mais mon corps réagit instantanément, à son contact, à sa chaleur qui sur l’instant me donne l’impression qu’il est brûlant alors qu’en réalité, c’est moi qui suis glacée ….
« Tu pourrais me traduire ce qui est écrit dans ce dossier ? »
Je baisse les yeux vers le dossier, et mon regard se brouille instantanément, un voile brillant apparait. J’ai un sursaut qui monte dans la gorge alors que j’inspire profondément. Je n’ai pas besoin de relire cela, Daken m’a déjà tout dit. Chaque mot a été gravé dans mon esprit. Alors je lève les yeux vers Remy, pour lui répondre, sans relire le dossier qu’il me montre :
-Il … a un traumatisme crânien grave, à un score de 3 … cela veut dire qu’il est dans le coma, dans un profond coma… mais ce n'est pas tout.
Ma voix est tremblante alors que je commence chaque explication par des termes médicaux avant de préciser en termes plus communs ce que cela veut dire. Ma main se resserre au fur et à mesure de mon exposé de la situation. Tout y passe, l’hypoxie, les fractures, l’hémorragie alvéolaire et l’atteinte pulmonaire qui en résulte. Je ne lui cache rien, rien du tout, aussi dur et terrible que ce soit à dire, à raconter.
-Daken … le médecin qui l’a pris en charge s’inquiète de sa survie. Il m’a dit que les prochaines heures seraient déterminantes mais il tient bon.
Mon visage se tourne vers Ezekiel, témoin silencieux de notre échange. Ma main toujours sur son poignet, l’autre se porte à son visage, repoussant une mèche de son front avant de lui effleurer le visage en une douce caresse.
-Il n’a pas abandonné, il est encore là. Il est fort… Il se bat depuis des heures et je suis sûre qu’il se battra encore, il va vivre….
Ma main reste sur son visage alors que j’ajoute, après un instant de silence.
-Je suis désolée … tellement désolée de n’avoir rien pu faire, de ne pouvoir rien faire … Pardon…
Est-ce à Remy ou à Ezekiel que je m’excuse à cet instant ? Je ne sais pas, peut-être les deux. Mais cela est vrai, je n’ai pas pu le protéger, je n’ai pas pu le soigner, et je ne peux rien faire, rien à part rester ici, à ses côtés. J’ai toujours craint qu’un jour, depuis la première fois où il est venu se faire soigner chez moi qu’un jour, il me reviendrait bien trop blessé ou aux portes de la mort, exactement comme je l’ai trouvé dans cette ruelle. Oui hier soir, c’était l’une de mes pires craintes qui s’est réalisée. Par pitié, n’abandonnes pas White Knight. Il faut encore tenir, pour ceux qui t’aiment.
Can you hear me in the Darkness... feat. Ezekiel et Gabriela
Donc, Ezekiel et Gabriela se connaissaient… Mais d'où ? Comment ? Elle ne donna pas plus de détails que lui. Se pouvait-il qu'ils soient… amants ? Non… Non… ! Remy avait beaucoup de mal à imaginer Ezekiel dans une relation de couple. Il était beaucoup trop chaotique et antisocial pour ça. Elle lui tenait pourtant la main et le regardait avec tant de tendresse et de peur… Si elle l'aimait, alors Ezekiel avait beaucoup de chance. Gabriela était un ange, une vraie gentille, comme il en existait peu. Une des rares femmes que Remy respectait trop pour coucher avec et la laisser après.
Il ressentit soudainement comme une sensation de fraîcheur sur sa joue, ainsi qu'un frisson qui parcourut tout son corps. Était-ce Ezekiel qui tentait de communiquer avec lui, comme pouvaient le faire les esprits ? Venait-il de lui toucher le visage avec son enveloppe ectoplasmique, à défaut de pouvoir bouger dans le monde physique ? Sans que Remy ne comprenne vraiment pourquoi, le beau visage de Bella Donna surgit dans ses pensées, douce et souriante. Il resta rêveur quelques instants, puis chassa bien vite cette ravissante image de sa tête. La réalité était bien moins réjouissante, mais il fallait bien s'y confronter.
Gabriela aussi fut parcourue d'un frisson, bien plus violent que celui de Remy, lorsqu'il posa sa main sur son épaule. Il n'avait pas voulu l'effrayer ou la mettre mal à l'aise, au contraire il voulait lui apporter son soutien. Mais c'étaient souvent les gestes d'affection qui faisaient craquer les gens dans ces moments-là. Il hésita à retirer sa main, mais la laissa en voyant les yeux brillants de larmes de Gabriela, et la fit même descendre dans le haut de son dos pour lui donner une caresse réconfortante, à défaut de pouvoir la prendre dans ses bras.
En écoutant les explications de l'ancienne infirmière, il sentit à son tour les larmes lui monter aux yeux. Des larmes de tristesse, mais aussi et surtout, de colère. Qui ? Qui avait pu faire cela ? Qui avait pu s'acharner à ce point sur Ezekiel ? C'était au-delà du combat clandestin où il y avait tout de même un cadre et des règles pour éviter que les combattants ne finissent au cimetière. Là, on aurait dit que les agresseurs avaient voulu le faire souffrir, le briser jusqu'à le tuer. Son poing se serra au point que ses phalanges blanchirent, et il sentit une chaleur caractéristique lui picoter les yeux.
Oh non. Pas maintenant. Pas devant Gabriela. Il ferma immédiatement les paupières et se détourna vivement d'elle, faisant trois pas en arrière avant de lui tourner le dos. Puis il farfouilla dans la poche de sa veste pour en sortir ses lunettes de soleil qu'il plaça sur son nez. Ce comportement paraîtrait peut-être étrange à Gabriela, mais c'était toujours moins étrange pour elle que de voir ses yeux noirs et rouges luire dans la pénombre de la chambre d'hôpital. Au mieux, elle penserait qu'il voulait cacher des larmes. Au pire, elle trouverait ça bizarre, mais elle était probablement trop gentille pour lui faire une remarque, ou alors elle s'inquiéterait simplement de savoir si ça allait.
« Désolé, je… C'est pas facile à encaisser. »
Ezekiel était sous sa responsabilité, c'était à lui de le protéger. Il n'était pas prêt à le perdre. Surtout sans savoir ce qui s'était passé, surtout sans pouvoir le venger. Mais tout n'était pas perdu. La situation était très inquiétante, mais pas désespérée. Gabriela l'avait précisé, Ezekiel tenait bon, il était fort, il se battait. Il était surtout têtu comme une bourrique et débordant de vie. Il pouvait s'en sortir. Il devait s'en sortir. Remy prit une grande inspiration, avant de pousser un profond soupir pour tenter de se calmer. Il était encore pris de tremblements de rage. Puis il se tourna vers Gabriela et lui demanda d'une voix serrée :
« Tu… Tu veux bien me laisser seul avec lui quelques minutes ? S'il-te-plaît. »
« Can you hear me ? I am awake. Can you see all the fights that I’ve been through, my eyes don’t lie, I’ll reach the light and hope will guide me » A.Kova
29 JUIN 2024
Quelle sensation étrange que celle d’être présent tout en étant invisible. Pourquoi ne réagissent-ils pas quand il hurle ? Est-ce possible qu’ils ne le voient pas ? Qu’ils n’entendent pas son âme affolée, son corps suppliant et sa voix brisée ? Il crie dans la nuit noire, il pleure dans les ténèbres, il appelle au secours mais… Personne ne lui répond. Ils continuent d’échanger des mots qu’il ne saisit pas toujours, de parler de lui comme s’il n’était pas là, mais je suis là ! Regardez-moi. Écoutez-moi. S’il vous plaît… alors il écoute attentivement ce qu’ils disent à son propos : traumatisme crânien est-ce que c’est pour cela que ma tête me fait si mal ? multiples fractures, hémorragie alvéolaire, atteinte pulmonaire et même l’hypoxie l’hypoquoi ? ; tous ces termes médicaux lui donnent l’impression de sombrer dans une spirale sans fin. Il écoute, il entend, il comprend, mais il a l’impression d’être pris au piège dans une autre dimension. Celle de son propre corps. Comment allait-il en sortir ? Le fait qu’il soit conscient sans être réveillé ne lui donnait pas vraiment l’impression de pouvoir s’en échapper.
Autour de leurs échanges, bercé par leurs voix qui fusent sans tenir compte de ses commentaires à lui, il lui faut quelques secondes pour comprendre qu’on le considère comme inconscient et, curieusement, il en eut d’abord éprouvé comme un soulagement certain. Inconscient est toujours mieux que mort. Mais il comprend également qu’il fait face à une expérience solitaire, une souffrance non-partagée de laquelle il ne ressortira pas indemne. Sa souffrance est inerte comme lui, son corps ne trahit pas la présence et à la surface, personne ne soupçonne qu’il est là, presque dans un coin de la pièce, à les écouter parler sans pouvoir les rejoindre. Est-ce quelqu’un pourrait soulever sa paupière pour y déceler l’étincelle de vie toujours vivace, ayant su résister à la tragédie de cette nuit ? Personne… Il sent juste la main froide de Gabriela sur son bras. Ou est-ce sa propre peau qui est froide ? Il a froid. Il a chaud. Il voudrait bouger. Mais son foutu corps refuse de lui obéir, même sa main ne veut pas bouger et pourtant il se démène pour remuer ses putains de doigts afin de les prévenir. Il est sourd en apparence, il est muet et immobile. Il ne peut pas lutter.
Alors il se replie sur lui-même, à l’intérieur de lui-même, il se recroqueville dans sa propre personne, dans sa souffrance, dans sa solitude, dans son désespoir. Il a l’impression que sa peau est en train de faner, que sa voix est en train de rompre. Il se tait. Enfin. Mais Remy veut lui parler, il demande à rester seul avec lui… tu n’es pas seul, je suis là ! Tu me connais toi, tu vas voir que je suis là n’est-ce pas ? Tu vas le sentir, tu vas me voir… Pitié, dis-moi que tu vas me voir…
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29/06/2024 tôt dans la matinée
Si, lorsqu’il pose sa main sur mon épaule, cela me provoque une réaction violente à travers tout mon corps, les secondes suivantes de ce contact me font du bien et apaise légèrement les blessures de mon cœur. La brûlure devient une chaleur réconfortante et je ferme même les yeux durant un instant, pour juste me concentrer sur cette présence et ce qu’il transmet par cela. J’hésite même un instant à poser ma main sur la sienne mais n’ose pas. Durant les explications, tout ce discours pour lui expliquer la situation, je ne le quitte pas des yeux et je vois son expression changer. Je vois les larmes apparaître à ses yeux, brillantes de tristesse mais aussi de colère tandis que sa main libre se serre pour contenir ses émotions. Je le comprends, même si je n’arrive pas à la ressentir, je le comprends. Il doit penser comme moi, penser qu’on lui a fait du mal, qu’on a voulu le tuer. Je n’arrive à éprouver cela, de la colère, car pour l’instant, la seule chose qui me submerge, c’est la peine, et la peur, la peur de le perdre. Il aura bien le temps plus tard, une fois qu’il sera sauf…
Mais je le vois d’un coup fermer les yeux, presque avec violence avant de reculer à plusieurs pas de moi. Son geste me surprend vraiment, et tout comme son premier contact m’avait fait l’effet d’une brûlure, l’absence soudain de sa main dans mon dos m’arrache un frisson glacial. Je le fixe, perdue alors qu’il sort des lunettes de soleil pour les passer. Ses gestes me semblent précipités, est-ce qu’il essaye de me cacher ses yeux. J’ai l’impression d’avoir vu passer quelque choses dans son regard juste avant qu’il ne détourne, de la peur, un voile sombre … non je dois être fatiguée, mon esprit me joue des tours.
« Désolé, je… C'est pas facile à encaisser. »
Mince … ce serait ma faute ? Idiote. Je ne suis qu’une idiote. J’ai voulu lui expliquer, tout lui dire et maintenant, j’ai l’impression que cela l’accable. Idiote, idiote …
-Tu n’as pas à t’excuser … je ne voulais rien te cacher, j’aurais dû être plus délicate, excuse-moi…
Mais alors que je lui laisse le temps de reprendre ses esprits, je me tourne vers Ezekiel, passant la main dans ses cheveux sur son visage. Je ne veux pas le laisser complètement à côté. Il est dans le coma mais il vit, il se bat et je ne voulais pas le laisser à part… « Tu… Tu veux bien me laisser seul avec lui quelques minutes ? S'il-te-plaît. »
Mes yeux reviennent vers lui, surprise par sa voix et sa demande. Sortir ? Rien qu’à l’idée de lui lâcher la main, j’ai l’impression de me sentir plus faible. C’est idiot, c’est stupide. Et terriblement égoïste de juste le penser. Je me mord la lèvre, autant par l’idée de laisser mon White Knight que celle de ne pas accepter cela. Je ne peux pas lui faire cela.
-Je … bien sûr.
Ma main glisse en une caresse sur le visage de l’endormi avant que je ne me relève, très doucement, de peur de retomber aussitôt. J’ai l’impression de n’être qu’une ombre, sans force. Je me penche un instant au-dessus de mon ami venant poser mes lèvres un instant sur son front maintenant dégagé. Un baiser fugace mais symbolique. Un baiser de protection comme je lui ais fait tant de fois.
-Reviens-nous Ezekiel, je murmure proche de son oreille avant de me relever.
Mes doigts relâchent pour la première fois avec douceur son bras et prudemment, je commence à marcher vers Remy, laissant sur le fauteuil à côté du lit sur le dossier la couverture et le manteau de pompier jaune qui était tombé de mes épaules plus tôt. Mes yeux cherchent les siens derrière les verres opaques alors que j'avance vers lui. Ma main glisse dans ma poche et mes doigts se referment sur quelque chose que j’ai complètement oublié. Lorsque j’arrive à sa hauteur, toujours à la recherche de ses yeux derrière la barrière noire de ses lunettes, ma main vient délicatement se poser sur la sienne d’abord en une caresse réconfortante mais aussi pour lui donner ce que je tiens, à savoir un paquet de mouchoir. -Tu n’as pas à te cacher, on ne juge personne ici, je lui dis, avec beaucoup de douceur et l’ombre d’un sourire que je veux rassurant pour lui.
Puis, en puisant dans mes dernières forces, je finis par sortir, refermant la porte derrière moi, la tête baissée. A peine ai-je passé cela que je me laisse tomber dos contre le mur à côté, glissant le long jusqu’à ne plus pouvoir. Mon visage aussi se décompose, perdant le léger masque que j’avais réussi à montrer à Remy, pour le réconforter. Les jambes repliées contre moi, je passe mes mains sur le bas de mon visage, laissant enfin échapper mes larmes. Je ne voulais plus pleurer face à Ezekiel. Il a besoin de notre force, pas de nos pleurs. Mes mains remontent dans mes cheveux et je me cache derrière mes bras, tête baissée contre mes jambes. Je pleure, seule dans le couloir encore sombre. Je pleure et relâche la pression, essayant juste de taire mes sanglots pour ne pas être entendue ni par Remy, ni par quiconque..
-Por favor Dios Mio, laissez le vivre.
Je ne bouge pas, restant ainsi à demi par terre. Je ne sais même pas si je pourrais me relever tant j’ai l’impression de ne plus avoir de force. A vrai dire, je n’en avais plus du tout.
Can you hear me in the Darkness... feat. Ezekiel et Gabriela
Sa réaction violente surprit bien évidemment Gabriela, qui le fixa d'un air inquiet et perdu. Elle resta néanmoins assise au chevet d'Ezekiel, ce qui arrangeait bien Remy, lui laissant ainsi un peu de temps pour se calmer. Elle n'avait cependant pas à se sentir coupable, elle n'était en aucune façon responsable de la colère de Remy. Il s'efforça donc, à défaut de pouvoir sourire, de desserrer les poings et les dents, avant de répondre :
« Non non, tu as bien fait… Je préfère tout savoir. »
Il l'observa caresser les cheveux et le visage d'Ezekiel dans une attitude très maternelle. Le baiser posé sur son front était empli d'une tendresse bienveillante et protectrice. Elle lui murmura également quelques mots à l'oreille. Remy resta silencieux et immobile, ne voulant surtout pas interrompre ce moment si intime. Cela lui laissa aussi l'occasion de reprendre le contrôle de sa respiration et de ses émotions. Il ne voulait pas irradier d'émotions négatives qu'Ezekiel aurait pu percevoir.
Lorsque Gabriela se leva et s'approcha de lui, Remy trouva enfin la force de lui offrir un mince sourire, triste et compatissant. Il baissa les yeux vers le paquet de mouchoirs, qu'il prit tout en hochant légèrement la tête de gauche à droite. Il n'en aurait pas l'usage, mais il comprenait l'intention. L'attitude et les paroles de Gabriela le rassurèrent : elle n'avait pas vu ses yeux changer, elle supposait bien qu'il souhaitait cacher ses larmes.
« Merci… Mais je me dois de rester fort. Pour lui. »
Son regard, dissimulé par ses lunettes de soleil et pourtant redevenu normal, se tourna vers Ezekiel, gisant sur son lit d'hôpital, et il sentit son cœur se serrer. Il vit du coin de l'œil Gabriela quitter la chambre, alors il s'approcha du lit pour prendre la place qu'elle occupait jusque là et saisit à son tour, délicatement, la main de son ami. Il resta ainsi de longs instants, à simplement écouter le bruit des machines, à regarder le ventre d'Ezekiel se soulever à intervalles réguliers, à observer ses yeux bouger derrière ses paupières closes. Il était abimé, mais il était toujours en vie. Et tant qu'il y avait de la vie…
« Ezekiel… C'est moi, c'est Remy… Oh mon bel Orion, dans quelle galère tu t'es fourré… Je suis là, ton Prince est là, je vais veiller sur toi. Je vais te protéger. Je te vengerai s'il le faut. Mais toi, de ton côté, tu dois te rétablir. Je t'interdis de passer de l'autre côté, tu entends ? Bien sûr que tu m'entends… Ici c'est pas la joie. Ce ne sera pas facile. Mais tu as encore de grandes choses à accomplir en ce monde, à mes côtés. Tu es un guerrier, tu es mon beau guerrier. Tu n'as plus rien à craindre. Reviens vers moi. »
Une main de Remy tenait celle d'Ezekiel, l'autre s'enroula autour de son avant-bras, comme s'il cherchait à lui transmettre de l'énergie, du courage, de l'amour. Il demeura ainsi un petit moment, à attendre, concentré. Lorsqu'il lui apparut évident que son Orion ne se réveillerait pas dans les minutes à venir, Remy se pencha vers lui pour à son tour déposer un baiser sur son front, avant de reposer sa main bien à plat sur le bord du lit et de sortir de la chambre, à contrecœur. Il tomba alors sur une Gabriela prostrée au sol. Remy s'accroupit auprès d'elle, lui mit de nouveau une main sur l'épaule, et lui dit avec douceur :
« Gabriela ? Tu devrais aller prendre une douche, te changer, peut-être prendre un café et un peu de sucre. S'il se réveille et qu'il te voit dans cet état, il risque de replonger dans le coma… Je vais rester auprès d'Ezekiel, je veille sur lui en attendant que tu reviennes. D'accord ? »
Il ne lui proposa pas de rentrer chez elle ou d'aller dormir quelques heures, s'en sentant lui-même incapable tant qu'il ne serait pas fixé sur le devenir de son ami. La matinée, la journée, risquaient d'être longues. Mais qu'importe. Ils ne laisseraient pas Ezekiel seul dans la pénombre.
« Can you hear me ? I am awake. Can you see all the fights that I’ve been through, my eyes don’t lie, I’ll reach the light and hope will guide me » A.Kova
29 JUIN 2024
À défaut de pouvoir précisément la situer dans l’espace, l’immobile silhouette inerte sent que la présence de Gabriela est toute proche : sa voix féminine résonne avec plus de clarté que celle de Remy, et il s’accroche à cette véracité, cette réalité immuable, ces sonorités familières, à défaut de pouvoir régir le monde nébuleux et incertain qu’il habite (ou qui l’habite ?), pour ne pas sombrer de nouveau. Pourtant, il sent qu’il fatigue, qu’il s’épuise à vouloir leur parler, à vouloir leur dire qu’il est là, mais il ne peut s’arrêter de lutter malgré l’issue navrante de ce combat perdu d’avance.
Je m'en irai dormir dans le paradis blanc où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps
Elle lui murmure quelques mots qu’il ne comprend pas très bien, mais il sent surtout qu’elle quitte son bras ; sitôt que ses doigts doucereux se soulèvent de sa peau, il sent le froid, la morsure de l’absence, le vide. Et ce vide le terrifie encore plus que l’obscurité autour de lui. Non non non non non non par pitié, reviens, ne me laisse pas ! Reviens !
Tout seul avec le vent comme dans mes rêves d'enfant
Il est seul quelques secondes, des secondes qui s’étirent pour lui donner un chagrin immense dans ce qui semble être une éternité, jusqu’à ce qu’une nouvelle paume vienne saisir la sienne : cette main ne porte pas de voix durant un court instant, mais elle l’apaise. Il n’est pas seul. Pas totalement. Puis la chaleur de cette paume se met à parler, et il reconnaît la voix de Remy. Son Remy. Il l’entend, il l’écoute, il capture chacun des mots que le Prince des Voleurs lui confie, sa force et son amour transperçant le rideau chimique de sa conscience fêlée, brisant la barrière mécanique de l’esprit qui ne peut plus voir ; et le ballet du coeur affolé recommence. La machine qui surveille son palpitant s’emballe. Vite. Trop vite. La courbe trace des montagnes de plus en plus hautes, de plus en plus rapprochées. Tu comprends ? Tu m’entends ? Non. Peut-être pas totalement, du moins. Mais peut-être que Remy s’étonne de cette réaction produite par sa voix ? Peut-être comprendra-t-il que le joueur d’échecs l’a entendu, lui.
« (…) Reviens vers moi. »
Oh, il essaye. De toutes ses forces. Il pourrait s’arracher la peau et se repasser les mains tant la frustration est insupportable, irréelle indescriptible, décuplée par une impuissance si douloureuse qu’il hurlait à s’en écorcher la voix. Il ne bouge pas. Pas encore. Il s’étouffe dans sa souffrance et n’en laisse rien paraître : pas un cri, pas même un gémissement, ni même une grimace ou un frémissement. Rien. Seul son coeur témoigne d’une réaction que les médecins nommeraient comme normal ou hasardeuse. Je veux revenir, je veux revenir pour être avec toi, aide moi… Il suffoque. Son âme hurle mais le cri s’effectue en silence, dans un désespoir terrible. Reste avec moi… Mais Remy ne l’entend pas, et il le sent s’éloigner, lui aussi. De nouveau, le froid, l’absence, le vide. Si l’approche de la mort le terrifie, cette sensation le glace encore plus.
La tristesse creuse un nouveau sillon dans son coeur, et alors qu’il commence à perdre pied, l’impensable se produit ; alors que Remy a le dos tourné, presque déjà dans le couloir, l’index d’Ezekiel sursaute sur le drap blanc. A-t-il pu le voir ? Un léger mouvement, à peine perceptible, presque rien, l’ébauche d’un tracé de vie qui subsiste et qui lutte pour perdurer. Il est là. Personne ne le sait. Mais il est là.
Si Remy avait cru que son coeur s’était arrêté en le découvrant dans ce lit d’hôpital, le coeur d’Ezekiel avait recommencé à battre sous ses mots. Et ces paroles résonnent encore dans son esprit, tandis qu’il s’endort progressivement : le signal lumineux brille quelque part dans ses pensées, dans une teinte qui rappelle les yeux du Gambit. Au cours de ce voyage dans les profondeurs, il a trouvé son refuge. Il ne s’y arrête que pour la nuit, que pour se reposer : demain, il reprendra le chemin et la lutte pour retourner auprès des siens.
Je m'en irai courir dans le paradis blanc loin des regards de haine et des combats de sang Je te promets de vivre.
TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
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