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 [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June}

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Disparu
Gabriela Álvarez
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MessageSujet: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyDim 14 Nov 2021 - 22:30


Can you hear me in the Darkness ...

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28/06/2024 dans la nuit


Je ne sais depuis combien de temps je suis ici, tenant contre moi celui que j’appelle le White Knight, serré contre mon corps, serré contre mon cœur. Je parais ailleurs, ne répondant pas aux gens qui se sont approchés de moi, de nous, mais moi je ne les vois pas. Mon regard est fixe, l’équilibre entre celui que je refuse de lâcher et le vide.
Y ai-je basculé ? Pas encore, pas tant que je sentirai encore le rythme de son coeur. Il a beau être lent, presque imperceptible, je le sens, je le perçois comme une faible lueur vacillante dans les ténèbres mais je ne la laisserais pas s’éteindre, je le refuse.
Il est si froid… De le tenir contre moi, je tremble presque mais je ne le lâche pas. Je sens comme un léger poid sur mes épaules … Quelqu’un m’a posé son sweat sur mes épaules découvertes. Il me parle mais je ne l’entends pas. Je lui accorde un regard avant de tourner à nouveau les yeux vers mon ami. Ma main passe sur son visage qui, s’il n’était pas couvert de carmin et de marque, aurait pu faire penser qu’il dormait, qu’il se reposait. J’aimerais croire qu’il est serein, en train de rêver car cela voudrait dire qu’il pourrait se réveiller, qu’il pourrait revenir à lui. Mon ami, mon précieux ami …

-S’il te plaît … ne t’en vas pas …

Ce murmure, ces quelques mots suffisent à faire revenir mes larmes. L’une d’elle s’écrase sur sa joue, suivie de très près par une autre… D’un geste, je les efface, retirant un peu du pourpre qui tâche sa peau claire.

A chacune de ses respirations, j’ai de l’espoir, l’espoir qu’il vive, qu’il se réveille mais lorsque je baisse à nouveau les yeux, la vision de son corps meurtri, brisé me déchire le cœur. Qu’est-ce qu’on a pu te faire et pourquoi ? Comment peut-on être aussi cruel, aussi fou de haine et de rage pour te faire tout ce mal …
Des flashs reviennent, l’esquisse des coups, le schéma de ce massacre se dessine, s’impose à mon esprit. Je visualise tout ce qu’on lui a fait subir et ferme les yeux en un nouveau sanglot, laissant mon front tomber contre le sien.
Par pitié mon Dieu, ne me l’enlève pas, ne me le prends pas …

Les gens continuent à se rassembler autour de moi, de nous. Certains parlent. Une personne prend même des photos ou une vidéo mais je n’ai pas la force de me lever, de venir lui arracher son téléphone et le balancer contre le mur. Non, je reste à ses côtés, je le tiens toujours contre moi, tentant de le réchauffer, murmurant toujours des paroles, des airs, une chanson, la chanson de la Llorona …

Des lumières percent les ténèbres. Des lueurs rouges et bleues qui brisent la noirceur. Je les perçois, j’entends les sirènes, je relève enfin les yeux, ils sont là.
Deux collègues … Lorsqu’ils me voient, couverte de sang en tenant Ezekiel, ils se précipitent, l’air profondément inquiet :

-Gaby !! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Tu es blessée ?
-Ton ami respire encore ? Tu as vu ce qu’il lui est arrivé ?
-On s’en ait pris à toi ?
-Putain si Sam l’apprends ….


Je tente de les calmer, l’un d’eux m’observe, retirant le pull de mes épaules pour le rendre à son propriétaire, pour voir si je n’ai pas de blessure en dessous :

-S’il vous plait, il a besoin d’aide …


Aussitôt les deux examinent Ezekiel avec mon aide. Je leur montre ses blessures, leur explique comment je l’ai trouvé. Ils approfondissent l’examen mais déjà, ils en arrivent à la même conclusion : traumatisme cranien certain, multiples fractures et une possible hémorragie interne. Il faut faire vite.
Ils le mettent sur un brancard et commencent à le monter dans le camion. De toute l’opération, je ne lâche pas sa main, je n’y arrive, je ne peux pas … Mes collègues semblent hésiter, me regardent et me demandent :

-Tu veux l’accompagner ?
-Faudra le justifier Gaby, tu n’es pas de sa famille ?
-Ou sa cop…


-Je ne le laisserai pas seul …


-Mais …

-Si vous ne m’emmenez pas, je monte dans le premier bus pour l'hôpital et je vous retrouve là bas, c’est clair ?!

Jamais ou si rarement qu’on est presque sur le même domaine, mes collègues ne m’ont vu dans cet état. Les larmes coulent toujours de mon visage, je suis en partie recouverte de sang. De mon jean bleuté ou mon t-shirt blanc, il ne reste plus de zone qui ne soit pas maculé du sang de mon ami. L’un deux me couvre du regard, l’autre hésite, échange un regard avec son collègue avant de dire :

-C’est bon, on a fait pire comme écart et elle est ce qu’il y a de plus proche d’un témoin.
-Sam va te tuer …
-Il avait qu’à être là, Au pire, on réglera ça plus tard.


Il se retourne vers moi, enlève sa grosse veste jaune et noire pour me la tendre et me dit :

-Gaby, tu mets ça sur le dos, et tu grimpes, on pars maintenant.


Je m’exécute et monte, m’installant à leur côté, le long du brancard. Je les laisse faire, je fais en sorte de ne surtout pas les déranger. Moi, tout ce que je fasse, c’est tenir sa main, la tenir dans la mienne et caresser du bout des doigts sa peau toujours si froid :

-Tiens bon Ezekiel … ça va aller, ça va aller … Ils vont s’occuper de toi, ils vont t’aider.

Mes collègues m’observent mais ne disent pas un mot. Ma main caresse son visage, je retiens un nouveau sanglot avant d’ajouter :

-Je ne t’abandonne pas. Je serais là, je ne te laisse plus seul, je te le promets. Alors reviens-moi mon White Knight. Reviens-moi … je ne peux pas laisser Dieu te prendre, pas maintenant, pas aujourd’hui … Je t’en prie …



@Ezekiel Ranevskaia  &  @Remy LeBeau  &  @June Campbell




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[Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} 0m7m
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyMar 16 Nov 2021 - 23:53


Can you hear me in the darkness...


Il n’avait plus rien entendu. Après les coups, après le chaos, après le sang, après la douleur… Plus rien. Le néant. Le repos. Le calme. Tout était paisible. C’était caressant et tranquille comme un soleil d’été ; il n’avait plus froid dans ses os, il n’avait plus mal sous la peau. Il était bien, enfin. Après toutes ces années a espérer que la douleur s’arrête, que son esprit cesse de fonctionner, que son coeur cesse de le tourmenter, la spirale de l'oubli l’avait enfin emporté.

L'ouragan de cruauté avait ouvert le passage où règne la misère, et les puissants orages le laissèrent délétère. Mais il était toujours là ; sa mort n’était que trompeuse, tout comme l’avait été sa vie jusqu’ici. En abandonnant, en se détruisant, en confondant le jour avec la nuit, en trompant la vie avec une petite mort, elle le dévore, sa vie, elle le consume, elle l'use jusqu'à l'os, elle convoite ses tords et le réduit au silence, éviscérant toutes ses chances. Là haut, tout devient beau. Il danse sur la corde fine de l'éphémère,  mais le bonheur a un goût amer.
Emporté d'illusions, il s'endort. Ses visions courtisent des allées tapissées de couleurs chaudes, des merveilles de douceur qui l'apaisent et le cajolent. La mort en dose fait son travail avec tendresse, elle le berce et le réconforte, il la verrait presque, sa belle Romee, dansant devant les rayons du soleil, ses longs cheveux noirs ondoyant dans les airs sous ses mouvements lascifs et, de sa voix légère et sensuelle, il l’entend lui promettre que tout ira bien, lui jurant que ce n'est pas son destin, que demain sera moins douloureux. Demain, demain… C’est quand déjà, demain ?

Le brouillard est épais, si dense qu'il ne discerne plus le ciel ni le décor qui l'entoure. Les cendres de la conscience comme un linceul d'espoir se meurent sur ce même territoire ; tantôt idyllique, il dessine désormais la crevasse de son enfance, un véritable maelström de douleur et de colère, de honte et de haine, de remords et de peine. Sevrage virulent de l'amour, il a l’impression que sa peau est soudainement déchirée en mille morceaux par les flammes qui le dévorent ; il la connait, cette maison. Il la connait très bien. Et la voix qui hurle à l’intérieur, il la connait aussi. Et c’est sa faute.
Sa faute. Sa faute. Sa faute. Sa faute. Sa faute.


—————————————————

« Gaby ?! »

À cette heure de la nuit, les urgences sont habituellement calmes : ici, calme n’a pas le même sens qu’en dehors de ces murs. Calme ne signifie pas qu’il n’y a personne, bien au contraire, mais plutôt que tous les patients peuvent être accueillis dans un box et être soignés sans que le personnel soit débordé. Enfin, il l’est toujours mais ce soir, c’est la routine : un accident de la route avant minuit ayant fait seulement des blessés dont la vie n’était pas en danger, deux hommes éméchés qui ont été emmenés par la police, des accidents domestiques sans gravité et… Lui. Et elle, surtout.
Alors qu’il allait rejoindre un de ses patients pour le rassurer à propos de sa cheville qui n’était pas cassée d’après les résultats de la radio, il se raidi en parvenant dans le couloir des urgences, presque, atterré de ce qui se déroule sous ses yeux épuisés.

Le brancard transportant le blessé inconscient passe devant lui et, désoeuvré, le docteur Coleman le suit des yeux quelques secondes avant de véritablement réagir, un brin sonné de voir son amie dans un état particulièrement préoccupant. Qu’est-ce qui avait pu lui arriver, bon sang ?! Malgré la question qui se présente dans son esprit avec virulence, Daken n’a pas le temps de s’attarder sur son cas : Gabriela est debout et, en dépit du sang qui recouvre sa peau et ses vêtements, elle ne semble pas véritablement blessée. Du moins, ce n’est pas elle l’urgence pour le moment. Il la fixe alors une demi seconde à peine avant de se détourner d’elle pour courir à travers le couloir afin de rejoindre le jeune blessé, autour duquel s’activent déjà quelques infirmières avec minutie et habilité dans une salle de soin.

« Qu’est-ce qu’on a ? »

Demande-t-il d’une voix mesurée et sérieuse en glissant les embouts de son stéthoscope dans ses oreilles, la membrane froide de celui-ci s’appliquant tout aussi rapidement contre le torse maculée de sang d’Ezekiel, pour s’assurer que son coeur n’a pas encore lâché ; c’est presque un miracle qu’il soit encore en vie, car son palpitant bat toujours. Concentré, les sourcils froncés et le regard figé sur un point invisible sous ses yeux, il se redresse dans un geste vif en assénant d’un ton toujours aussi tempéré qu’il veut une batterie d’examens et qu’ils doivent biper le cardiologue en urgence. Après quoi, une fois que son patient est emmené avec le plus grand soin pour des IRM et des radios, Daken retourne enfin auprès de son amie, dont l’apparence physique l’effraie et l’inquiète à la fois. Elle est si pâle, si tremblante, elle parait si fragile… Il a l’impression qu’elle est sur le point d’éclater en mille morceaux.

« Viens avec moi. »

Parlant soudainement d’une voix souple et discrète, Daken glisse son bras autour des épaules de la brune pour l’entraîner délicatement dans une salle de soin libre, quand bien même elle montre des signes de réticence à son contact. Essayant alors de la faire fléchir en la rassurant — bien qu’il a peu d’espoir concernant son ami agressé, l’urgentiste tente de distiller ces quelques mots :

« Tu ne peux rien faire en attendant le résultat des examens, il est entré de bonnes mains tu nous connais… Viens. »

Cette fois, l’inclinaison de sa voix se fait plus autoritaire sur le dernier mot, et il parvient enfin à la convaincre de le suivre. Une fois la porte fermée, l’air de rien, il lui désigne le lit d'auscultation trônant au centre de la pièce pour qu’elle s’y installe, avant de sortir tout un bataillon pour nettoyer les possibles plaies, même s’il espère n’en trouver aucune. Posant le tout sur une petite table en fer à côté du lit, Daken enfile de nouveaux gants stériles tout en inspirant légèrement par le nez, avant de commencer a nettoyer le sang que son visage a l’aide d’une compresse humide, tout en essayant de comprendre ce qu’il s’est passé ce soir :

« Tu peux… Tu veux me raconter ce qu’il s’est passé ? Comment il s’est fait ça ? »



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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyDim 21 Nov 2021 - 12:49


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28/06/2024 dans la nuit

Le voyage en camion me semble … n’être qu’un mirage. Je n’entends qu’à peine ce qu’on me dit, s’ils me parlent. Je les vois s’affairer autour de lui, vérifiant sa pression sanguine, ses refléxes,tout ce que normalement, j’aurais du faire …
Moi je tiens sa main, mes doigts enroulées autour des siens, remontant légèrement sur son poignet. La seule chose que je perçois clairement, c’est son pouls, aussi faible qu’il soit. Sous ma peau, sous mes phalanges, je sens ce faible battement.
Par pitié, ne meurs pas, ne me laisse pas …
Je ne vois ni les lumières de la ville, ni n’entends les vrombissements du camion. La veste jaune vif sur le dos, je ne perçois rien d’autres que ce presque inperceptible rythme, irrégulier …

Bom-bom … bom-bom …  bom-bom …

Mes doigts se resserrent sur sa peau, doucement.
Est-ce qu’il sent ma présence ? Est-ce qu’il sait que je suis là. Je veux le croire, je veux l’espérer. Il est en vie, il est toujours là.

-Accroches-toi, tu es fort Ezekiel, je le sais, bats-toi et reviens nous ..

Je sais que mes amis me regardent tristement mais ils ne savent pas quoi dire. Ils ne savent pas comment me rendre le sourire, d’ordinaire c’était moi qui le faisait mais là …

On s’arrête, on est arrivé. Je descends aux côtés du chariot, et l’accompagne en tenant toujours sa main.
Mes collègues manoeuvre le brancard, je les suis difficilement, mon corps semblant se vider de son énergie. Presque cachée sous l’immense manteau jaune et noir, je les suis, péniblement mais je reste à ses côtés. Les larmes ne coulent plus de mes yeux, ayant déjà marqué de profond sillons sur mon visage au milieu des marques de sang et de saleté. Je les suis, ressemblant au fantôme de moi-même plus qu’à autre chose. Des infirmière rejoignent le brancard, l’accompagnant vers service d’urgence. Elles m’ont reconnu mais ce n’est pas le moment, et elles le savent. L’une d’elle part visiblement chercher le médecin de garde, une autre essaye de me dire que je dois rester en arrière mais j’avance toujours, la main sur le poignet de mon ami. Je n’y arrive pas… l’idée de m’éloigner de lui ..
Je crois entendre mon nom mais je suis concentrée à courir à leur côté dans un dernier couloir, faisant en sorte de ne pas tomber alors je relève pas la tête.
Le lit est placé dans un box, on me repousse, on me fait reculer au moins un peu plus loin du lit. Je finis par lâcher les doigts d’Ezekiel mais je reste à côté, l’une de mes mains pendant dans le vide, l’autre est serré sur la manche du manteau, fermement comme pour me retenir d’avancer.
Un homme passe devant moi pour rejoindre le lit d’Ezekiel, je le reconnais au bout de quelques instants. Daken, un médecin avec qui je faisais souvent équipe lors de mes gardes. Je ne dis rien, reste derrière le groupe qui se regroupe autour de mon ami. Ils vont l'aider, ils sont là pour ça.
Et je suis là, je suis présente. Je ne veux pas l’abandonner.

Je les écoute, attentivement, même si j’ai l’air d’être à peine présente. J’écoute chacune de leur parole. Je les observe faire, l’ausculter. J’ai envie de les aider, de reprendre la main de mon ami mais je me force à ne pas bouger, serrant le tissu imperméable du manteau pour me contrôler. Je le tiens comme une protection, légère …
Le verdict tombe : batterie d’examen pour pouvoir établir la gravité de la situation. Je me mets à trembler. Petit à petit, mon corps est en train d’enfin encaisser. Le froid, la fatigue, le choc, tout arrive maintenant.
Je vois qu’une infirmière commence à pousser le lit, je m’avance pour l’accompagner mais Daken se tourne vers moi :

« Viens avec moi. »

Hein, mon regard fait un aller retour, du visage d’Ezekiel au sien, le regard terrifiée. Non je ne peux rompre ma promesse, pas maintenant...

-Mais attends … je …

Je veux protester, je tente de faire un pas versle brancard que je vois partir doucement mais il me retiens, son bras passant autour de mes épaules. Juste à cet instant, je sais qu’il a déjà plus de force que moi, bien plus. Je tente d’avancer encore, je ne veux pas le voir partir ….

« Tu ne peux rien faire en attendant le résultat des examens, il est entré de bonnes mains tu nous connais… Viens. »

Mon regard quitte le chariot pour revenir vers lui. Je le fixe, sans réussir à dire un mot de plus alors que tremblante, les larmes reviennent aux coin de mes yeux. Mes collègues sont partis, les infirmières que je connais sont elles en train de s’occuper d’autres blessés. Je dois me faire une raison, Daken a raison, je ne peux rien faire. Je baisse mon visage, et je finis par arrêter de lutter, revenant contre lui pour le suivre en retenant les larmes qui coulaient à nouveau.
Je le laisse me guider, ramenant juste contre moi le manteau. Je me laisse emmener, mon regard voit juste la disparition du chariot d’Ezekiel au tournant de la salle … ce qui finit d’écraser mon cœur.

Je ressemble à un pantin, une poupée amorphe. Sans un mot, sans un regard, les yeux comme vides. Je ne fais que suivre, et obéir. Je n’ai tellement plus de force que c’est avec difficulté presque que je monte sur la table d'auscultation, m’asseyant sur le rebord, le regard toujours vers le sol. Daken prépare ce qu’il faut, je perçois juste le bruit des instruments, des outils mais je ne bouge pas. Je ne relève les yeux que lorsqu’il arrive devant moi et commence à nettoyer mon visage. Je le laisse faire, suivant ses mouvements pour l’accompagner.

« Tu peux… Tu veux me raconter ce qu’il s’est passé ? Comment il s’est fait ça ? »

...S’est fait ça ? Non non, pas tout seul, ça ne peut pas. Sa main, son visage. J’ai vu les blessures, on l’a probablement attaqué. J’ai peut-être même croisé l'agresseur à quelques instants …

-Je ne sais pas …


Respire, doucement, ma voix est proche du murmure, il faut que j’arrive à parler. N’importe quel information peut être utile, voir vitale  :

-Il … était allongé par terre lorsque je l’ai trouvé. Allongé au sol dans cet état. Je n’ai pas vu d'autre personne, je n’ai pas vu celui ou ceux qui lui ont fait … ça …

Un nouveau sanglot m’échappe alors que je vois ma main, couverte de sang. Je suis habituée normalement, à ces situations, aux urgences, aux blessures. Alors pourquoi, pourquoi je n’arrive à pas passer le cap, rien que de voir ma peau couverte de pourpre, je tremble de plus belle…

-Je ne sais pas Daken, je ne sais pas… Ses blessures, on dirait qu’on voulait le battre à mort. Qu’on voulait le tuer mais le faire souffrir aussi et ...

Je n’arrive pas à finir, refermant mes doigts sur eux-même pour retenir de plus profonds sanglots. Pourquoi … je dois réussir à me contrôler, à l’aider. Je ne sers à rien ainsi, je suis pire qu’un poid là maintenant. C’est de lui dont on doit s’occuper, pas de moi…
En blessures sur moi, à part des genoux égratignés que je ne sens même pas, et des légères griffures, je n’ai rien. Rien de physique en fait. A l’intérieur, c’est un champ de bataille… c’est … là où je suis brisée mais ça, aucune compresse n’y pourra rien.


@Ezekiel Ranevskaia  &  @Remy LeBeau  &  @June Campbell




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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyJeu 25 Nov 2021 - 22:49


Can you hear me in the darkness...


Le brancard portant le corps gravement blessé de l’inconnu avait disparu au détour d’un couloir camouflé par deux portes battantes, et sitôt qu’elles s’étaient refermées sur l’indicible réalité, symbole d’une première séparation qui n’admettait peut-être point de retrouvailles, le corps de Gabriela avait réagi avec autant de désespoir qu’il était possible d’en éprouver. Il était toujours difficile, sinon particulier, d’admettre des personnes proches du personnel médical dans un état aussi préoccupant : Daken ne faisait nullement de différence entre ses patients, s’efforçant de les soigner et de les guérir avec la même dévotion et énergie mais, à dire vrai, peut-être s’impliquait-il davantage lorsque c’était personnel… Gabriela était une personne qu’il estimait grandement, alors quand bien même ne connaissait-il pas celui qui luttait actuellement pour sa survie, Daken espérait le voir ouvrir les yeux de nouveau, rien que pour soulager la peine que sa collègue éprouvait.

« Viens avec moi, ça va aller. »

Il mentait d’une voix douce, et elle le savait très bien : il ne pouvait point la duper, elle était du métier. Elle connaissait les formules rassurantes qu’ils avaient l’habitude d’employer pour ménager les familles lorsque le pronostic vital était engagé. Elle l’avait vu. Elle avait vu son état catastrophique, ses blessures profondes, la gravité de ses plaies, la violence des coups qu’il avait reçu. Inconsciemment, même sans le vouloir, même sans y penser, elle avait forcément à l’esprit que la possibilité qu’il ne se réveille jamais était une option que personne ne pouvait éluder. Pas même Daken et ses mots bienveillants. Mais il essayait quand même, en espérant lui réconforter.

Mais il parvint à la convaincre de le suivre, peut-être un peu de force mais ce fut pour son bien, pensa-t-il. Avec toujours autant de délicatesse, il l’avait alors entraînée dans une salle de soin où elle s’était installée sans rechigner, pendant qu’il préparait tout son matériel sur un plateau stérile. En revenant vers elle, voyant surtout le sang qui recouvrait sa peau et ses cheveux, il n’avait pu s’empêcher de lui lancer un sourire grandement compatissant, taisant des paroles d’amitié qu’elle avait peut-être besoin d’entendre, mais qu’il ne savait pas encore comment formuler.
Alors il l’avait questionnée, peut-être maladroitement mais il comprit qu’elle accusait d’autres personnes d’être coupables de son agression… Agression, vraiment ? Sa main portant un coton imbibé de sérum physiologique interrompit brièvement son mouvement sur le front de la demoiselle lorsqu’il l’entendit parler, ses sourcils se fronçant légèrement mais il n’en pipa mot. Une agression. Sa main recommença à nettoyer le front de Gabriela tandis qu’il réfléchissait à toute vitesse… Une agression. Il devait l’avouer, il avait d’abord pensé à suicide ou à un accident. Est-ce qu’elle avait vu les marques sur ses bras ? Est-ce qu’elle savait qu’il était probablement toxico ? Lui, avait vu suffisamment ses frères se pourrir jusqu’à l’os pour reconnaitre ces microscopiques points violacés sur les bras d’autrui. Mais il n’avait pas osé lui dire, de peur de la contrarier, de peur qu’elle ne prenne cette vérité comme une injure envers son ami.

« Ne t’inquiète pas, on va faire tout ce qu’on peut pour le sauver. Je te le promets. Je m’occupe de lui. »

Les cotons vermeilles s’entassant sur le tableau en métal, il avait continué à nettoyer son visage, son cou et ses mains avec une grande tendresse, jusqu’à ce que la couleur de sa peau soit de nouveau visible. Mon dieu, elle était si pâle… Il ne l’avait jamais vu comme ça.
Pressant ses lèvres l’une contre l’autre tout en repoussant le plateau dans un coin, il avait finalement glissé ses deux bras musclés autour de la jeune femme, l’enroulant et la protégeant contre lui sans même avoir prémédité son geste : il n’était pas tactile, d’ordinaire, mais il pensait qu’un peu de réconfort pouvait l’aider à tenir le coup… Surtout qu’il n’était que trop peu optimiste concernant la survie de son ami.

Lui laissant quelques secondes de répit, il avait ensuite repris la parole d’une voix claire en lui disant, sachant qu’il avait un petit moment devant lui avant de recevoir les résultats des examens :

« Tu veux qu’on aille prier ensemble à la chapelle de l’hôpital ? Dieu ne m’a jamais vu dans sa maison mais, je crois qu’il ne dira rien si je t’accompagne ce soir… »



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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyVen 26 Nov 2021 - 14:33


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28/06/2024 dans la nuit

Voir le brancard partir, le voir disparaître au croisement du couloir …
Oui cela me brise le cœur en mille morceaux.
J’ai envie de le suivre, j’ai envie de courir derrière eux pour les accompagner mais je tiens à peine sur mes jambes. Daken n’aurait que deux pas à faire pour me rattraper si j’échappais à son étreinte.
Je le vois partir et les larmes reviennent à mes yeux, mon ventre se serre.
Par pitié Ezekiel … tiens le coup.


« Viens avec moi, ça va aller. »


Je connais ses mots. Je ne dis rien mais je sais qu’il dit cela pour me rassurer. Je les dis moi-même, toujours avec la plus grande confiance et sincérité à mes patients, à leur accompagnants, à ceux qui s'inquiètent et les pleurent mais ses mots …
Je crois que pendant un instant, je relève les yeux vers lui, hochant peut être légèrement la tête sans un mot, mais je n’arrive pas à sourire, je n’en ai même pas la force, moi qui pourtant en ai un toujours collé au visage, quoiqu’il arrive ou puisse m’arriver.
Pourtant, ce soir, je n’en ai pas la force …

Mais je le suis et le poid de ce que tout mon corps retient retombe aussitôt, là maintenant alors que je me laisse, laissant mon collègue retirer le sang qui me recouvre la peau, teintant au fur et à mesure les cotons immaculés. Je finis par parler, difficilement.
J’aurais dû rester avec lui, j’aurais dû rester à ses côtés ! On lui a fait du mal, j’en suis sûre et je l’ai laissé à nouveau seul … Je prends cette réalité comme une claque en pleine figure.

« Ne t’inquiète pas, on va faire tout ce qu’on peut pour le sauver. Je te le promets. Je m’occupe de lui. »


Mon regard se porte sur la pile de disques désormais pourpre qui ont servi à me nettoyer. Un nouveau sanglot secoue mon corps, que je tentais de faire taire. Je ferme les yeux, et les larmes accrochées à mes yeux dégringolent en suivant les sentiers déjà tracés sur mes joues.
Calme-toi … Il n’a pas besoin de tes larmes, il n’a pas besoin de ta peine. C’est auprès de lui que Daken devrait être, pas de moi.
Je me redresse légèrement, prête à lui dire de partir, de le rejoindre avant je sens ses bras autour de moi … Si j’ai un sursaut, je le repousse pas pour autant, restant figée contre lui. Je crois que de tous mes collègues, c’est le dernier dont je m’attendais à avoir une telle étreinte. Mon esprit semble … si surprise qu’il semble en suspens plusieurs secondes avant qu’enfin je ne revienne à moi, mes mains montant difficilement sur son dos en laissant quelques traces sur sa blouse blanche.
Est-ce le fait d’être contre lui, d’être prise dans les bras de quelqu’un, d’avoir l’impression d’être protégée contre lui ? Je ne sais pas, je n’arrive pas à le savoir mais mon visage plonge dans le creux de son cou et à nouveau, je m’écroule, je m’effondre, comme dans la ruelle. Je n’arrive plus à m’arrêter, je n’arrive plus.
J’ai peur … J’ai terriblement peur à vrai dire … Peur que je ne sois arrivée trop tard, peur de n’avoir pas pu l’aider, peur qu’il ne se réveille jamais…
Peur que le Père ne le rappelle à lui….
Par pitié, ne nous le prenez pas.
Mes mains se crispent avec le peu de force qu’il me reste. Si mes larmes ne s’arrêtent plus, c’est pourtant des sanglots silencieux qui me secouent ...
J’aurais voulu hurler, crier, mais pourtant, je reste aphone.

« Tu veux qu’on aille prier ensemble à la chapelle de l’hôpital ? Dieu ne m’a jamais vu dans sa maison mais, je crois qu’il ne dira rien si je t’accompagne ce soir… »

Il veut … ? Je suis surprise, véritablement. Je sais qu’il n’est pas croyant, que s’il respecte mes croyances, ce ne sont pas les siennes. Alors de l’entendre me proposer cela, cela ravive au fond de mon cœur en morceaux une petite lueur d’espérance, un léger souffle de foi…

-Daken …

Je respire doucement, pour calmer mes spasmes.

-Où que nous soyons, IL nous entends, IL entend où que nous soyons et la seule chose que je veux lui demander, c’est de ne pas le rappeler à lui, pas maintenant, pas aujourd’hui.

Mes mains se resserrent encore sur lui, difficilement alors que je murmures dans un souffle :

-Ezekiel a plus besoin de toi que moi, n’importe qui dans cet hôpital a plus besoin de toi à l’heure actuelle … mais merci, vraiment. Merci Daken…


Je lui dis cela mais pourtant, je n'arrive pas encore à relâcher mon étreinte sur lui. Il me semble brûlant ... où c'est moi qui suis glacée. Est-ce qu'Ezekiel sentait cela aussi ? Je l'espère, si fort. Je ne veux pas qu'il pense que j'ai pu le laisser derrière moi, car je ne l'abandonnerai pas, jamais.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyDim 28 Nov 2021 - 22:59


Can you hear me in the darkness...


N’aimant que trop peu les accolades, Daken avait pourtant senti l’urgence d’une étreinte réconfortante jusque dans ses bras, qui s’étaient avancés vers la jeune femme éplorée sans attendre l’aval de son cerveau. Peut-être était-ce parce qu’il la connaissait depuis longtemps, qu’il savait pour son âme pure, son coeur généreux et son esprit altruiste ?
Personne ne devrait voir l’un de ses proches dans cet état. Personne ne devrait retrouver une personne aimée dans des circonstances aussi traumatisantes et éprouvantes. Elle était formée pour ce genre de situation et il le savait fort bien, mais la dimension personnelle renversait les rôles établis : ce soir, elle n’était plus l’infirmière, elle n'était pas la secouriste, elle était l’amie. Ou peut-être plus, d'ailleurs ? Était-ce son petit-ami ? Il n’osait poser la question, de peur de voir son chagrin croitre davantage. Qu’il soit l’un ou l’autre, il avait sacrément interêt de s’accrocher pour se réveiller.

« Ça va aller… »

Répétait-il en boucle tout en passant l’une de ses mains dans ses cheveux emmêlés, essayant de l’apaiser par quelques caresses qu’il savait vaines. Rien ne pourrait alléger ses tourments, sauf le fait de savoir son ami hors de danger, mais il ne pouvait pas encore lui apporter une telle certitude. Lui-même en doutait.

Lui ayant proposé de l’accompagner à la chapelle de l’hôpital pour prier (alors qu’il ne connaissait même pas une seule prière), Daken avait seulement pressé ses lèvres l’une contre l’autre lorsqu’il l’avait entendue affirmer que Dieu était partout. Pour lui, tout ça n’était qu’un joli conte (pas si joli que ça d’ailleurs) auquel les hommes se rattachaient pour se rassurer sur l’existence, la vie et la mort. Il était un homme de sciences qui n’admettait aucune croyance sinon le pragmatisme mais, ce soir, il était particulièrement soulagé de voir que la foi de Gabriela l’aidait à traverser cette douloureuse épreuve.

«  Je suis sûr qu’il t’écoute, alors. Qu’il t’écoute et qu’il veille sur ton ami à l’heure où je te parle. Mais tu as raison… Je vais aller voir où en sont les examens. Toi, toi, tu restes là, d’accord ? »

Ce n’était pas vraiment une question, mais il avait besoin de l’entendre dire qu’elle resterait sagement ici, à l'abri de l'horreur au-dehors. Se libérant doucement de son emprise pour s’extirper de ses bras, Daken avait tenu sa main en s’éloignant de quelques pas, gardant les yeux rivés sur son visage blême au cas-où elle lui témoignait l’envie qu’il reste encore un peu à ses côtés. Mais, tout comme lui, elle avait envie de savoir ce que les premiers examens donnaient comme informations alors il était sorti de la salle de soins en refermant délicatement la porte derrière lui, faisant signe à une infirmière de s’approcher. Il savait que les deux jeunes femmes se connaissaient et travaillaient parfois ensemble alors il lui avait demandé de garder un oeil sur Gabriela jusqu’à son retour, et de lui apporter une boisson chaude pour réchauffer autant son corps refroidi que son coeur meurtri.



Et lorsqu’il fut assuré que l’infirmière allait s’occuper de la brune, Daken s’était empressé de rejoindre son patient, autour duquel une équipe entière s’affairait déjà.
Les résultats n’étaient pas bons, il était inutile de se voiler la face. En d’autres circonstances, il aurait même dit à la famille du blessé qu’elle devait se préparer au pire mais… Pouvait-il vraiment annoncer une telle chose à Gabriela ? Savait-elle qu’il avait reçu une balle dans l’épaule quelques jours auparavant ? Était-elle seulement en état de l’entendre, de l’assimiler ? Il ne pouvait pas lui mentir mais…

« Fais chier. »

Lâcha-t-il en tapant du poing sur le bureau de radiologie, faisant sursauter la pauvre interne à côté de lui. Après s’être excusé auprès d’elle, Daken avait soupiré tout en se laissant tomber dans le fauteuil, réfléchissant à la manière dont il allait pouvoir annoncer tout cela à Gabriela. Après quelques secondes de silence, tandis qu’il rongeait nerveusement la peau fine autour de ses ongles, il avait enfin annoncé à son équipe :

« Mettez-le en soins intensifs pour ce soir, s’il passe la nuit… On pourra déjà dire que c’est un miracle. »

Il ne prenait pas les choses à la légère, mais se retrouvait foncièrement amer quant à cette dure réalité. Avant de rejoindre Gabriela, Daken s’était levé de sa chaise pour rejoindre la salle d’examen, se rapprochant du jeune blessé pour se pencher au-dessus de lui et lui murmurer quelques mots, lui parlant probablement de la jeune femme qui attendait désespérément son réveil… S’il pouvait l’entendre, Daken était sûr que cela allait lui donner du courage pour se battre. Du moins, il l’espérait.



Traînant le pas, le chirurgien avait marché lentement vers la salle de soins où l’attendait Gabriela, et il était même resté quelques secondes immobile devant la porte avant d’oser entrer. Il essayait de paraître le plus neutre possible, essayant même de lui adresser un maigre sourire pour tenter de la rassurer, mais il était visiblement tendu. Nerveux et hésitant, il avait moins à coeur de ménager les familles d’ordinaire mais, cette fois, c’était différent.
Tirant une chaise pour s’asseoir face à Gabriela, Daken avait passé la pointe de sa langue sur ses lèvres tout en joignant ses mains sous son nez, prenant quelques secondes avant de faire entendre sa voix, aussi mesurée et calme que possible malgré les circonstances douloureuses :

« Je ne vais pas te mentir Gabi, je n’ai pas de bonnes nouvelles… Les examens démontrent que ton ami à un traumatisme crânien grave, avec un score de 3. Il a une tomodensitométrie cérébrale anormale, je soupçonne une hypoxie à cause du choc. Mais on s’en occupe, d’accord ? Je l’ai envoyé dans mon service, je ne vais pas le quitter cette nuit, je te le promets. »

Il fit une pause dans son discours car tout ce qu'il venait de lui annoncer était déjà particulièrement difficile à assimiler. Ezekiel avait bon nombre de fractures mais, si elles étaient préoccupantes, elles ne mettaient pas directement sa vie en danger par rapport à son traumatisme crânien. Mais la malheureuse n’était pas au bout de ses peines, car son collègue n’avait pas fini de lui énoncer la cruelle vérité et, pour se faire, il s’était permis de prendre sa main dans la sienne avant de poursuivre, d’une voix toujours lente et sans quitter son regard :

« Mais ce n’est pas tout… Les fractures, tu t’en doutes et elles ne m’inquiètent pas pour l’instant, en revanche… Il est arrivé ici avec une hémorragie alvéolaire. L’atteinte pulmonaire est sévère, je ne vais pas te le cacher. Gabi… Je vais être franc, d'accord ? Son pronostic vital est engagé. Les prochaines heures sont décisives… »



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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyDim 5 Déc 2021 - 19:08


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28/06/2024 dans la nuit

Il est parfois dur de pouvoir réconforter quelqu’un. De trouver les mots pour cela, de dire la bonne phrase qui ne rendent pas cela plus complexe encore.
Et parfois, ne rien dire est aussi la solution.
Aussi lorsque Daken me prend dans ses bras, malgré ma tristesse, ma peur et tout qui actuellement noirci mon espoir et la lumière de mon âme. C’est peut être idiot mais ce geste pour moi, c’est déjà tant, surtout de sa part à lui.

« Ça va aller… »

Il sait que ce n’est peut-être pas le cas, et je le sais aussi. Mais son geste me touche et sa main dans mes cheveux, bien que dans un état propre du massacre, me fait du bien, au moins un peu. C’est ce genre de geste qui quoiqu’on en dise rassure et touche profondément car lié à notre passé, à notre apprentissage de la vie.
Je ne dis rien, restant contre lui, ma tête dans son cou jusqu’à sa proposition qui elle aussi me touche, surtout connaissant le fait qu’il ne soit pas croyant pour deux sous. Il veut me rassurer, il veut m’aider mais à l’heure actuelle, même être loin de lui me brise le cœur. Il n’y peut rien, c’est ainsi que cela fonctionne mais je n’ai qu’une envie à l’heure actuelle, c’est de pouvoir revenir à ses côtés … de pouvoir au moins être avec lui.
Cependant, ce ne peut être de suite, je le sais et Daken ne peut rester avec moi. Aussi, je le pousse à retourner auprès de ses patients et notamment de lui, d’Ezekiel

«  Je suis sûr qu’il t’écoute, alors. Qu’il t’écoute et qu’il veille sur ton ami à l’heure où je te parle. Mais tu as raison… Je vais aller voir où en sont les examens. Toi, toi, tu restes là, d’accord ? »

Je veux croire effectivement qu’IL m’écoute, et qu’IL veille sur Ezekiel, et surtout, qu’il ne me le reprenne pas car je crois que je ne pourrais pas l’accepter … non je sais que je n’y arriverai pas …

Je hoche la tête malgré tout, et ajoute, d’une toute petite voix :

-Promis.

Je ne crois pas que j’arriverai à en dire plus. Difficilement, je relâche mon étreinte autour de lui lorsque je le sens s’éloigner de moi. Je tente de lui donner un léger sourire mais je doute qu’il soit convaincant … non je sais qu’il n’est pas convaincant mais je n’y arrive pas plus. Je le regarde dans les yeux, mais je n’arrive pas à relever le coin de mes lèvres, je n’y arrive plus. La seule chose que j’arrive encore à faire, c’est de serrer très légèrement mes doigts autour des siens lorsqu’il me tient la main avant de la relâcher également, le laissant partir. Si je veux le garder à mes côtés, je sais que ce serait tellement égoïste et de nombreuses personnes ont besoin de lui bien plus que moi. Alors je le laisse partir, et au final, au prix d’un effort surhumain, je finis par lui donner ce qui pourrait être l’esquisse d’un sourire. Pour le rassurer, l’encourager, lui donner de la force, un peu de tout cela ? Je ne sais pas mais il disparaît aussi vite qu’il n’est apparu, avant qu’il ne franchisse la porte.

Il sort et je reste seule. Doucement, je ressers les pans du manteau de mon ami pompier autour de moi mais j’ai l’impression de trembler de froid malgré tout. Les nerfs ? Oui probablement. Car je ne sens ni la chaleur de la température ambiante ni celle du vêtement prévu pourtant pour cela. Je vois la silhouette de Daken et celle d’une autre personne à travers la vitre floutée de la porte face à moi mais je n’arrive pas à deviner qui se trouve de l’autre côté. Je re-baisse les yeux et sans que j’arrive à les retenir, maintenant que je suis seule, les larmes reviennent à mes yeux. En tremblant, je joins mes mains et je me mets à prier, à prier pour lui.
Car je ne peux rien faire de plus à l’heure actuelle….


Une de mes collègues est passée me voir, venant m’amener un chocolat chaud, une de nos recettes spéciales. L’attention m’a tellement touchée que j’ai encore une fois fondue en larme entre ses bras, encore plus lorsque j’ai entendue que je devais cela à Daken. Si elle est restée quelques minutes à mes côtés, je ne pouvais pas la garder indéfiniment alors je la pousse gentiment à retourner vers nos patients, ceux qui ont vraiment besoin d’elle. Elle hésite et finit par le faire, me laissant seule à nouveau dans cette pièce.
Je n’ai pas retouché le sol depuis mon arrivée dans cette salle d’examen. Je suis restée assise sur le bord du lit. Je ne sais même pas si j’ai la force de bouger. J’ai l’impression que si je tente de descendre, mes jambes se déroberont sous moi et je m’effondrerai aussitôt.
Mais … Je fatigue … Les minutes me semblent des heures à vrai dire. Je finis me laisser glisser sur le lit, m’allonger légèrement. Je ne peux rien faire, même si j’ai envie de sortir de cette pièce, d’aller auprès de mon ami, je ne peux pas, je lui ai promis. Alors je reste ici, tremblante de peur à l’idée que je ne puisse pas revoir Ezekiel.

Je crois qu’à l’heure actuelle, cela est la plus grande peur que je n’ai jamais ressentie…


Je ne sais combien de temps s’est passé avant que la porte ne s’ouvre à nouveau, avant que je ne le vois apparaître. J’ai dormi ou au moins somnolé.  J’ouvre les yeux et je me redresse, avec difficulté alors qu’il s’approche. Ma vision est floue, légèrement. Je passe mes mains sur mes yeux pour m’aider à émerger.
Je le vois tirer une chaise pour se rapprocher de moi. Je vois son sourire mais il est … forcé ? Je finis de me remettre assise sur le rebord du lit, attendant qu’il parle. Mais ses gestes, ses mimiques … je sens qu’il est nerveux, qu’il doute, hésite. Un frisson passe le long de mon dos. Par pitié, parle…

« Je ne vais pas te mentir Gabi, je n’ai pas de bonnes nouvelles… Les examens démontrent que ton ami à un traumatisme crânien grave, avec un score de 3. Il a une tomodensitométrie cérébrale anormale, je soupçonne une hypoxie à cause du choc. Mais on s’en occupe, d’accord ? Je l’ai envoyé dans mon service, je ne vais pas le quitter cette nuit, je te le promets. »

Je reste figée, mon regard tombant dans le vide. Si j’ai entendu chacun de ses mots, je ne sais pas quoi lui répondre, je ne sais pas quoi … mais je le laisse continuer sans l’interrompre.

« Mais ce n’est pas tout… Les fractures, tu t’en doutes et elles ne m’inquiètent pas pour l’instant, en revanche… Il est arrivé ici avec une hémorragie alvéolaire. L’atteinte pulmonaire est sévère, je ne vais pas te le cacher. Gabi… Je vais être franc, d'accord ? Son pronostic vital est engagé. Les prochaines heures sont décisives… »

Je ne bouge toujours pas, mes yeux sont toujours perdus entre ce monde et un autre. La seule réaction visible qu’on peut constater sont les spasmes qui continuent à parcourir mon corps et mon teint qui tends dangereusement vers le blanc. Les secondes passent, on entend à peine le battement de nos coeurs dans cette pièce ou les bruits des machines au dehors. Comme si l’annonce avait étouffé tout autre bruit autour de nous.
Je finis par enfin ouvrir la bouche et dire :

-Daken ... Je veux être à ses côtés.

Ma voix est claire, et pour la première fois, malgré les larmes qui n’ont cessé de couler, j’arrive à parler sans qu’elle ne soit étranglée ou entrecoupée. Très doucement, je relève les yeux vers lui et reprends presque aussitôt :

-Je sais que c’est contre le règlement mais je t’en supplie : laisse moi rester à ses côtés. Je ne peux pas le laisser plus longtemps seul. Je ne veux pas, je refuse qu’il puisse penser qu’on l’ait abandonné. Si …

Un sanglot écrase mes mots, faisant mourir ma phrase. J’inspire profondément et arrive, au prix d’un effort, à finir ma phrase :

-Quoiqu’il arrive, je lui ai promis. S’il ... devait partir ou se réveiller, je refuse qu’il soit seul pendant sa lutte alors s'il te plait, laisse moi être à son chevet...

Je lui en demande beaucoup et de manière si chaotique... Cela va contre les règles ici et nous essayons tous au moins de les respecter mais je n’imagine aller où que ce soit. Le plus loin que j’irais je pense, c’est la salle d’attente car il est inenvisageable pour moi de pouvoir quitter l’hôpital pour moi ce soir.


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Dernière édition par Gabriela Álvarez le Lun 20 Déc 2021 - 20:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyVen 17 Déc 2021 - 3:27


Can you hear me in the darkness...


Il parle. Longtemps. Pour ainsi dire, il a l’impression de parler une éternité. Il la voit qui se décompose progressivement au fil des mots qu’il prononce et, au fond de lui, il aimerait s’arrêter de parler, lui dire que la liste affligeante des malheurs est achevée, mais il se doit de continuer : il lui doit la vérité. Il faut qu’elle sache, qu’elle s’attende au pire, qu’elle se prépare à affronter la perte de cet homme qui semble beaucoup compter pour elle. Existe-t-il une bonne formulation pour annoncer de telles choses ? Doit-il manier certaines phrases autrement, amenuir son état, alléger ses blessures ? Doit-il être davantage optimiste au risque de lui mentir ? De lui donner des faux espoirs qui seront bien plus terribles ensuite ? Il se questionne tout en lui parlant et, malgré toute sa bonne volonté, malgré toute l’amitié qu’il éprouve pour elle, il ne peut se résoudre à enjoliver la vérité.

Son état est grave.
Le pronostic vital est sérieusement engagé.
Il y a de grandes chances qu’il ne passe pas la nuit.

Voilà ce qu’elle a dû retenir du flot d’informations barbares qu’il vient de lui lancer, sans discontinu pour ne pas l’assommer de chagrin par deux fois. À la fin de son discours terrible, il penche légèrement son visage sur le côté pour tenter d’accrocher son regard luisant, voulant s’assurer qu’elle est toujours avec lui ;  le choc doit être terrible, elle ne bouge pas, reste silencieuse. Son corps est parfois traversé par des spasmes qu’il tente de calmer en appliquant l’une de ses mains sur les siennes, en vain. Elle ne parle pas toujours pas. Elle respire à peine. Il est sur le point de lui adresser encore quelques mots lorsqu’elle prend enfin la parole à son tour, annonçant qu’elle veut être à ses côtés quand bien même le règlement l’interdit.
À son tour, Daken reste immobile sans quitter sa main quelque peu tremblante ; il l’observe longuement, la laisse s’exprimer librement, ne lui dit pas de ne pas pleurer, ne cherche pas à lui apporter des mots dérisoires qui ne soulageront en rien a peine. Il se contente d’écouter son chagrin, un chagrin qu’il sait légitime, et hoche finalement son visage de haut en bas après quelques secondes de silence, pour lui répondre d’une voix douce :

« D’accord… Je vais te conduire à sa chambre. Viens avec moi. »

Lentement, il se lève de sa chaise et l’accompagne à suivre son mouvement, gardant son bras autour d’elle par peur de la voir s’effondrer. Tous deux sortent de la salle de soin sans un bruit et, c’est au coeur de ce silence douloureux mais intime qu’ils gagnent son service, où le jeune homme vient d’être installé. La vision est terrible car elle reflète une vérité que les mots ne révélaient pas : il est  à présent maintenu en vie par une machine qui bourdonne dans un coin de la pièce et qui respire à sa place, et plusieurs cathéter sont reliés à ses bras. Immobile au milieu du lit immaculé, presque parfaitement nettoyé du sang qui couvrait sa peau quelques heures auparavant, ses longs cheveux noirs éparpillés sur l’oreiller, les yeux clos et les mains sages, le mutant semble paisible. Trop paisible. Plus paisible qu’il ne l’a jamais été.

« Ça va aller ? Je dois aller voir d’autres patients mais… Tu m’appelles si tu as besoin de moi, d’accord ? »

Pressant ses lèvres l’une contre l’autre d’un air désolé, Daken l’aide à s’installer sur le fauteuil large et confortable qui fait face au lit, s’assurant de son état avant de s’éclipser dans le couloir sans un bruit ; c’est alors qu’une infirmière le prévient discrètement que la personne a prévenir en cas d’urgence, un certain Remy Lebeau, a été contacté mais ne répond pas au téléphone. Pas étonnant pense-t-il, vu l’heure… Il demande à l’infirmière de rappeler une dernière fois et de laisser un message sur le répondeur, avant de lancer un ultime regard vers Gabi. Il aimerait rester avec elle pour l’épauler dans cette épreuve difficile mais d’autres malades et blessés attendent après lui… Il espère juste que, comme les miracles qui se produisent parfois dans les chambres d’hôpitaux, le Dieu qu’elle prie avec tant de ferveur entende sa détresse.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyLun 20 Déc 2021 - 20:57

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28/06/2024 dans la nuit

Daken ne m’a pas épargné. Il m’a tout dit. Il ne m’a pas caché son état, ni la gravité de ses blessure.
Ezekiel pourrait ne pas passer la nuit et Daken le sait, tout comme moi.
Je suis restée muette durant tout son discours et même après, durant de longues secondes qui ont pu sembler durer des heures. Mon corps tremble, mes mains se tordent par instants et je sais que mes yeux sont couverts d’un voile de larme que je ne pourrais faire disparaître quoique je fasse à l’heure actuelle. J’ai à peine bouger même lorsque l’une de ses mains prend la mienne.
Cependant, je finis par trouver la force d’ouvrir la bouche, de sortir de mon mutisme et je lui parle, resserrant mes doigts sur les siens.
Si mon corps tremble toujours, je suis décidée dans mes mots, dans ma demande. Daken peut me faire sortir d’un bras, je n’ai pas la force de lutter mais je le ferais malgré tout si besoin.
Je le fixe avec intensité, mon cœur battant la chamade. Je veux qu’il accepte, je ne peux pas imaginer rester loin de lui, pas plus longtemps…
Je veux être à ses côtés.

« D’accord… Je vais te conduire à sa chambre. Viens avec moi. »


Je ne saurais dire si mon cœur s’arrête en l’entendant ou si au contraire il se met à battre si fort qu’il me fait mal mais à cet instant, j’ai presque envie de lui demander de répéter pour être sûre.
J’ai peu de force, réellement mais au moment où il se lève, je l’accompagne dans son mouvement, difficilement et avant que nous n’ayons fait un pas, je passes mes bras autour de son cou et le serre contre moi, aussi fort qu’il m’est possible :

-Merci … sincèrement Daken, merci du fond du cœur.


Je reste accroché à son cou quelques instants avant de le relâcher. Je sais qu’il n’aime pas les étreintes mais je n’ai pas pu me retenir. Ce qu’il accepte … c’est tant pour moi, cela signifie bien plus qu’il n’imagine j’en suis sûre.
Je le suis, le laissant me guider et me soutenir. L’idée d’être avec lui me donne la force de marcher sans trop tanguer, sans trébucher … mais cela est dur, vraiment mais je tiens bon.
Jusqu’à arriver dans sa chambre. Là, le peu d’espoir ou de couleur que j’ai pu retrouvé disparait instantanément.
Je fixe quelques instants, interdite, le lit dans lequel mon ami repose. S’il est effectivement nettoyé, probablement plus propre que je ne le suis, son corps est encore couvert de bleus, de bandages, de pansements divers … en plus d’être rattaché à des machines, des machines qui le maintiennent en vie.
Cette image … j’ai l’impression que comme son corps couvert de sang dans la ruelle, elle s'inscrit, se grave dans mon esprit et dans mon coeur. Je ne bouge pas, pendant de longues secondes…

« Ça va aller ? Je dois aller voir d’autres patients mais… Tu m’appelles si tu as besoin de moi, d’accord ? »


Je tourne les yeux vers lui, doucement, finissant par dire, le ton un peu faible :

-Euuh … oui oui, ça va … ça va aller, vas-y, ils ont besoin de toi.


Très doucement, je me rapproche du lit, frôlant les draps du bout des doigts puis doucement le visage de mon ami, repoussant une mèche de cheveux bouclés de son visage. Mon White Knight … pourquoi, pourquoi t’as-t-on fait cela … ? Les larmes menacent de perler à nouveau, je les retiens avec difficulté alors que ma main glisse jusqu’à la sienne. Ezekiel …

Je vois Daken bouger et essaye de l’aider à rapprocher le fauteuil mais vu ma force, je ne lui sers pas à grand chose. Mais il le rapproche du lit, juste à côté. Je m’y assois et tente de rassurer mon collègue. De toute façon, je doute d’avoir la force de partir où que ce soit.
Il finit par partir et je me retrouve seule avec lui. Ma main repasse encore sur son visage, sur sa joue, sur son front. Il semble presque … apaisé.

-Je t’en supplie Ezekiel, ne pars pas, pas ce soir, pas maintenant …

Je prie, une prière murmurée, à peine audible, tenant mon pendentif entre mes doigts. Je supplie mon dieu de le ramener à moins, de ne pas me le prendre, à moi et aux gens qui l’aiment.  Les minutes passent, les instants s’écoulent. Ma croix serrée entre mes doigts, je finis par la fixer, hésitant, tergiversant… Abuelita ne m’en voudra pas, j’en suis sûre. Alors, après l’avoir observé observé, je finis par la retirer de mon cou avec la chaîne, les mains toujorus tremblantes, toujours incertaiens, et je passe avec une immense douceur la croix autour de celui d’Ezekiel, la replaçant dans ton cou:

-Je ne t’abandonnerai pas, je te l’ai promis, je te le promets, je suis là, je suis là et je serais toujours là alors s’il te plait, bats toi et reviens …

Être là, mais pour servir à quoi ? me glisse une voix sombre à mon esprit. A l’heure actuelle, je me sens si impuissante, si inutile …  On entend le bruit de la machine, et mes sanglots qui s’espacent. J’essaye de les ravaler, de ne pas les montrer. Il n’a pas besoin de cela, clairement pas.

29/06/2024 avant l'aurore

Je ne sais combien de temps s’est passé, combien de murmures et de prières ont été dites dans cette petite chambre avant que je ne finisse par m’endormir sur le rebord de son lit, ma main tenant la sienne. Je me suis laissé gagner par la fatigue, ne veillant plus sur lui, toujours couverte que du manteau jaune de pompier sur mes épaules.
L’une de mes collègues en passant la tête à l’intérieur m’a vu mais bien loin de me réveiller, elle est revenue poser une couverture sur mes épaules, pour ne que je ne prenne pas froid. Elle voit et reconnait la petite croix d’argent autour du cou du patient, et après un soupir, une carresse dans les cheveux de son amie endormie, elle éteint les grande lumière, ne laissant que la veilleuse à la tête du lit du patient et referme la porte pour leur laisser ce moment.
Le mot est donné, Gabriela dort aux côtés de son ami. Certains hésitent à appeler Samuel pour la ramener, d’autres préfèrent lui laisser ce temps là, ne sachant pas si son ami, ce fameux Ezekiel passera la nuit…

@Ezekiel Ranevskaia  &  @Remy LeBeau  &  @June Campbell

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MessageSujet: Re: [Terminé] Can you hear me in the Darkness ... {ft Eze - Remy - June} [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} EmptyVen 24 Déc 2021 - 13:59


Can you hear me in the Darkness...
feat. Ezekiel et Gabriela


[Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} V2lz          [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} 1l76          [Terminé] Can you hear me in the Darkness ...  {ft Eze - Remy - June} Bqv9


Le Prince des Voleurs avait déjà passé une nuit éprouvante. Le cambriolage de routine avait dégénéré, lui et ses partenaires avaient dû prendre la fuite, et il avait fait une rencontre à la fois étrange et mouvementée sur les toits du Bronx. A cause de toutes ces péripéties, il n'était rentré chez lui que très tard dans la nuit, à une heure plus proche du matin que du soir.

Il avait pris une bonne douche chaude pour détendre son corps endolori et fatigué, songeant qu'il passerait au White Rabbit Hole le lendemain soir pour déposer le colis de Bella Donna. Tant pis pour le retard…
Il s'apprêtait à se coucher lorsqu'il ralluma son téléphone portable pour programmer un réveil à midi, et c'est là qu'il vit les appels en absence et la notification d'un message vocal. Intrigué, il l'écouta… et resta interdit quelques instants, comme si son esprit refusait de comprendre les mots qu'il venait d'entendre.

Ezekiel, son bras droit, son ami, était à l'hôpital, dans un état grave.
Remy pressa d'un doigt tremblant la touche pour réécouter le message. Au BronxCare Hospital. Il se rhabilla en vitesse, revêtant le premier costume sombre qui lui passait sous la main, avant de se précipiter dans le premier parking souterrain pour y emprunter une moto, afin d'arriver le plus vite possible. A cette heure, les visites ne seraient sans doute pas permises, mais ce n'était qu'un détail pour lui. Il fallait qu'il voit Ezekiel, qu'il se rende immédiatement à son chevet.

Avant de pénétrer dans le hall de l'hôpital, il posa sur son nez une paire de lunettes de soleil. Ses yeux étaient encore sensibles, fragilisés par l'agression qu'ils avaient subi quelques heures plus tôt. De plus, il aurait probablement besoin d'user de ses pouvoirs pour arriver jusqu'à Ezekiel, et les lunettes masqueraient l'aspect singulier de son regard. Il marcha d'un pas précipité jusqu'au comptoir d'accueil et s'adressa à l'hôtesse en poste :


« Bonsoir, je suis Remy LeBeau, je viens voir Ezekiel Ranevskaia, on m'a appelé pour me dire qu'il était ici. »

Comme il s'y attendait, l'infirmière lui annonça que les patients ne recevaient pas de visites durant la nuit, et qu'il devrait revenir dans l'après-midi. Elle consentit dans un premier temps à lui dire que son ami avait été admis dans la nuit, suite à une agression, et qu'il se trouvait dans l'unité de soins intensifs. Maîtrisant les émotions qui tentaient de le submerger, Remy usa de ses charmes, naturels et surtout surnaturels, pour la convaincre de le laisser voir Ezekiel.

Il se fraya donc un chemin jusqu'à la chambre de son ami, et resta quelques instants à l'observer à travers la vitre. Le pauvre Ezekiel était allongé dans un lit froid, branché à tout un tas de machines. Il y avait quelqu'un à son chevet… Une femme assise dans un fauteuil, qui s'était endormie, le corps appuyé sur le bord du lit. Remy retira ses lunettes de soleil pour mieux voir la pièce plongée dans une semi-pénombre, et entra dans la chambre.

Habile et habitué à ne pas faire de bruit, il parvint à se glisser auprès de son ami sans réveiller la fille endormie. La mine sombre, il contempla le visage tuméfié d'Ezekiel avant de prendre le dossier accroché sur le bord du lit. Il n'en comprit pas tous les termes, mais le pronostic ne semblait pas bon. Multiples fractures. Traumatisme crânien. Hémorragie alvéolaire. Plus d'autres termes qui évoquaient des problèmes au niveau du cerveau et des poumons.

Remy sentit la peur et la colère monter en lui. Son corps fut soudainement secoué d'un tremblement violent, qui lui fit lâcher le dossier. La plaquette métallique tomba au sol, et le bruit fit sursauter la fille qui se redressa, brusquement réveillée. Il la reconnut immédiatement, et après un instant d'incompréhension, il lui demanda, très surpris :


« Gabriela ? Qu'est-ce que tu fais là ? »


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Soul of a Thief
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