[Terminé] You should be scared of me

30 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON

Une fois que les notes de son amusement furent éteintes sur sa bouche, Jean avait raccommodé son expression sérieuse, car Rocket lui contait à présent les circonstances de sa rencontre avec la belle Raven, pour laquelle il semblait nourrir des sentiments bien plus qu’amicaux. Personne ne pouvait vraiment lui en vouloir, la mutante à la peau bleue était une femme d’exception, au caractère bien trempé mais à la main câline, telle un fauve tout à fait indomptable. Il n’était sûrement pas le premier à tomber sous son charme, et pas le dernier… Ainsi, la rouquine pensait que Rocket n’avait pas à rougir de ses sentiments pour elle, bien au contraire. Mais il restait discret, dissimulant une vérité que la télépathe soupçonnait… Heureusement qu’elle n’avait pas la curiosité maladive, sinon elle aurait été tentée d’envahir l’esprit du Gardien pour y découvrir ses secrets !

Pressant ses lèvres l’une contre l’autre en hochant légèrement son visage de haut en bas, la rousse avait presque regretté d’avoir poser sa question devant la mine renfrognée de son ami, car elle ne voulait surtout pas lui causer lui moindre tort… Mais peut-être serait-il soulagé d’en parler ? D’évoquer les sujets qui pèsent sur son coeur ? Décidant de lui tendre la main sur un sujet périlleux, sans désir d’envahir son amitié, Jean s’était armée d’une voix désinvolte, voulant briser l’effet dramatique de la question.

« C’est une question un peu personnelle, tu n’es pas obligé d’y répondre mais… Est-ce que tu as déjà été amoureux… ? »

Redoutant une expression coléreuse ou chagrinée sur le visage du petit Gardien, Jean l’avait observé quelques secondes avant de détourner le regard, songeant que sa question était peut-être déplacée… Mais la curiosité lui piquait la langue, et son instinct lui disait d’aborder le sujet, car Rocket avait férocement besoin de se confier à quelqu’un.

Après l’avoir rassuré sur son parcours de vie, Jean avait vu que ses traits s’étaient soudainement illuminés, abordant alors un air bien plus réjoui qu’auparavant. Il ne semblait pas avoir l’habitude de recevoir des compliments — ce qui était tout à fait étonnant aux yeux de Jean, mais avait surtout conscience d’avoir été bien entouré tout au long de son parcours, ce que la mutante comprenait largement. Comme lui, si elle n’avait pas été autant choyée, qui sait ce qu’elle serait devenue ?

« C’est normal… C’est important de savoir qu’on peut compter sur quelqu’un, que nous ne sommes pas seuls. Mais je pense qu’ils ont été chanceux de te connaître aussi. Les amis comme toi se font rares. »
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30 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON

La réponse de Rocket dévoilait une part importante de son vécu, signant qu’il avait déjà éprouvé le sentiment amoureux par deux fois, mais le ton de sa voix révélait qu’aucune de ces histoires n’avait eu de fin heureuse… Malheureusement pour lui. Pourtant, sa gentillesse, sa bravoure et sa loyauté le rendaient largement méritant, et Jean regrettait qu’il ne puisse se sentir aimé, comme il se devait. La plissure de ses lèvres, figée dans une expression désolée, traduisait à merveille ce qu’elle éprouvait en cet instant, bien que son esprit ne savait pas encore comment le formuler. Bien entendu, elle se questionnait secrètement sur les identités de ces deux mystérieuses femmes (bien qu’elle soupçonnait fortement sa professeure d’histoire d’être l’une d’elles) mais, pour l’heure, il y avait bien plus important à dire.

« Tu sais… L’amour est l’un des sentiments les plus puissants qui puisse exister mais, ce n’est pas le plus fort. L’amitié est encore plus précieuse, plus intense, indestructible. Être trahi par quelqu’un dont on est amoureux, on finit toujours par en guérir parce qu’on peut passer à autre chose mais, un ami, un vrai ami, celui qui connaît tous nos secrets, tous nos déboires, c’est encore plus précieux. L’amitié possède une valeur unique, irremplaçable. Oui, on ne peut remplacer un ami car il devient une extension de nous-même, un prolongement de notre cœur, de notre âme. Il y a un proverbe qui dit que l’ami est le frère que la vie a oublié de nous donner… »

Faisant une légère pause dans son discours, la jeune fille avait poussé ses lèvres en avant dans une sorte de moue pensive, avant de reprendre :

« Oui, un ami est le frère venu d’une autre mère. Un ami, c’est un confident, celui vers qui on se tourne en premier quand ça ne va pas parce qu’on sait qu’il ne sera jamais déçu et qu’il sera toujours là pour ramasser les morceaux cassés. Ces choses-là, l’amour ne peut pas le faire. Parce qu’en amour, on veut toujours montrer le meilleur de nous-même, on veut être parfait pour l’être aimé, alors qu’en amitié, on est vraiment nous-même. L’ami nous accepte tel que l’on est, avec nos défauts et nos parties cassées, sans vouloir nous changer. Et toi, Rocket, tu as cette richesse de cœur. Tu acceptes les gens tels qu’ils sont. Ton amitié est précieuse, plus précieuse encore que tu ne l’imagines. Regarde ce soir, tu n’as pas hésité à me rejoindre à une heure plus que tardive, tu n’as pas hésité à me recueillir ici après… Ce qu’il s’est passé. Tu es un ami indispensable. Tu es l’ami dont je ne peux me passer. Et je pense que tu l’es pour beaucoup de personnes, mais tu ne t’en rends pas compte. »

Ses lèvres prenant la forme d’un sourire tendre, Jean espérait que ses mots avaient trouvé écho dans le cœur de son ami, car il ne méritait point les sentiments mauvais et pessimistes qui le taraudaient. Il fallait qu’il sache à point il était important pour de nombreuses personnes, et que beaucoup de cœur le tenaient en éloge, dont le sien.

Ce fut alors au tour de Jean d’évoquer ses élans amoureux, mais il n’y avait pas grand-chose à dire. Elle n’avait jamais été amoureuse, principalement parce qu’elle se l’interdisait : elle ne pouvait prendre le risque de blesser quelqu’un, et surtout pas la personne qu’elle aimait. Il y avait bien Scott, qui comptait beaucoup à ses yeux, mais le jeune homme était si tendre à son égard qu’elle ne pouvait le laisser prendre un tel risque… Si elle le blessait ? Si elle lui faisait du mal ? Ou pire… Non. C’était impossible. Elle tenait trop à lui.
Secouant alors son visage de gauche à droite, Jean avait arboré une expression presque amusée alors qu’elle lui répondait, d’une voix calme :

« Non. Je n’ai jamais été amoureuse et je ne veux pas l’être. »

Elle se considérait comme un danger ambulant, il n’y avait donc aucune place pour quelconque sentiment amoureux dans sa vie. Haussant ses épaules d’un air désinvolte, la rouquine avait remarqué l’œil triste de Rocket et s’était employée à le chasser, du mieux qu’elle le pouvait.

« Est-ce que tu as faim ? Si tu as ce qu’il faut, je peux nous faire quelque chose à manger… Je suis piètre cuisinière, je te préviens ! Ton vaisseau est assuré pour les cuisines qui explosent… ? »

Plaisantant (peut-être à moitié), Jean avait donné un léger coup d’épaule à Rocket tout en lui adressant un sourire joueur, avant de se lever du lit comme pour impulser un mouvement décidé à Rocket, ne voulant pas qu’il se terre dans sa tristesse.
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30 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON

Petit à petit, les mots de Jean semblaient avoir fait écho dans l’esprit du petit Gardien, qui donnait l’impression de faire face à une véritable révélation : sans même user de ses dons en matière de télépathie, la rouquine avait pu observer le cheminement de ses pensées, qui transparaissaient sur son visage comme une évidence qui apparaissait enfin. Grâce à elle, il venait de prendre conscience que l’amitié était aussi précieuse que l’amour —même davantage, et qu’il ne pouvait se réduire au rang d’éternel second. Il était un ami précieux qui méritait d’entendre des éloges aussi sincères que rassurantes.
Ravie d’avoir pu jouer ce rôle auprès de son ami quelque peu tourmenté, Jean avait plissé ses yeux dans une expression satisfaite, qui laissait entrevoir toute la tendresse amicale qu’elle éprouvait pour lui. Si elle ne pouvait pas se targuer de connaître tous les secrets de Rocket, Jean savait qu’il était un appui solide sur lequel elle pouvait compter, et c’est pourquoi elle était grandement rassurée de savoir qu’il se sentait mieux, peut-être allégé d’un poids qu’il venait de partager avec elle.

« Si tu vois les choses d’une manière différente, je suis contente… Il est important que tu saches que tu comptes beaucoup pour certaines personnes. Dont moi. »

Puisque le sujet épineux de l’amour était clos, la mutante avait légèrement soupiré par le nez, à présent apaisée. Aider les autres lui prodiguait souvent cet effet : si elle ne parvenait pas à calmer ses propres tourments, au moins était-elle plutôt douée pour soulager les autres, et elle savait fort bien s’en accommoder. Le coeur à présent plus léger, la rouquine avait suivi une pulsion inconnue, qui l’avait conduite à proposer ses piètres services pour faire quelque chose à manger. Malheur ! Elle était encore moins douée que pour la musique, et savait à peine faire cuire des oeufs sans abîmer la poêle au passage. Mais, trop tard ! Rocket souriait déjà en lui montrant la cuisine, qui était somme toute sommaire mais néanmoins suffisamment équipée pour recevoir la catastrophe qu’elle était.

« Si vous n’êtes pas difficiles, alors, ça devrait le faire ! »

Avait lancé celle qui s’improvisait cuisinière, tandis qu’elle attachait ses cheveux en une sorte de chignon flou. Comme si elle s’apprêtait à attaquer un ennemi redoutable, nommé le Pain Perdu, la jeune fille avait d’abord fouiné dans le frigo pour en sortir le lait et les oeufs, avant d’attraper le sucre en poudre qui traînait sur l’étagère. Tapotant ses doigts contre le plan de travail durant quelques secondes, elle avait lancé un sourire à Rocket afin de rassurer ce dernier, voulant lui assurer qu’elle savait fort ce qu’elle faisait. Mensonge.

« Tu aimes le Pain Perdu ? »

Il fallait espérer que oui, Jean n’allait pas improviser une recette tout droit sorti de sa tête… C’était préférable pour tout le monde. Après avoir mis du lait dans un bol et avoir ajouté les oeufs et le sucre, la jeune femme s’était saisie d’une fourchette afin de mélanger les trois d’un geste vif, jusqu’à obtention d’un liquide à l’apparence… correcte.

« Et sinon, comment tu as eu le Milano ? »

Il valait mieux détourner l’attention du petit Gardien…
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30 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON

Puisque le petit Gardien avait réalisé que sa position était bien plus importante qu’il ne le pensât —que ce soit en sa qualité d’ami ou d’allié, Jean se sentait réellement apaisée d’avoir pu lui apporter un tel réconfort, avec des mots qu’elle pensait sincèrement. Comme quoi, parfois, le geste le plus simple, les mots les plus vrais, peuvent accomplir des miracles : la mine attristée de Rocket n’était plus, bien qu’il semblât encore soucieux… Peut-être réfléchissait-elle à ce qu’elle venait de dire ? Peut-être remettait-il en ordre certaines de ses pensées ? Jean préférait croire qu’elle l’avait convaincu, et elle lui laissa donc le temps d’y songer, jusqu’à ce qu’il prenne la parole de lui-même.

« Je crois sans mal que tu te trompes… Tu sous-estimes ton importance et la valeur de ton amitié, qui est très précieuse. Tu peux me croire ! En tout cas, pour moi, tu comptes énormément et je ne pense pas être la seule. J’en suis sûre, même. »

Hochant son visage de haut en bas pour acquiescer à ses propres paroles, essayant par la même occasion de lui assurer que ceci n’était que la stricte vérité, Jean s’était rapidement improvisée cuisinière par la suite, désireuse de lui changer un peu les idées. Après tout, cette soirée avait bien plus éprouvante pour lui que pour elle, qui n’en gardait aucun souvenir… Elle était indéniablement fatiguée, vidée d’une énergie que le Phoenix avait aspirée pour croître en force et en présence mais, puisqu’il avait veillé sur elle depuis, elle ne pouvait le laisser dans une humeur aussi morne.

Alors qu’elle trempait les tranches de pain dans la prédation de sucre, d’œufs et de lait en se disant qu’elle ne devait pas se louper au risque de perdre toute sa crédibilité de cuisinière —si elle en possédait une, Jean avait entendu une voix étrange se faire entendre dans la petite cuisine du vaisseau, si bien qu’elle eût presque sursauté sur place. Elle était amie avec Rocket, il n’y avait donc aucune raison qu’elle soit surprise de voir son comparse… Mais tout de même ! Sous ses yeux abasourdis se tenait Groot, qui semblait chercher quelque chose… Il cherchait le pain perdu ? Sans moquerie aucune, la mutante s’était mise à rire sans pouvoir contrôler son hilarité, ses yeux se plissant même alors que quelques larmes amusées dévalaient ses joues pâles.
La situation était risible, et permettait à la jeune fille d’alléger son cœur d’un poids soucieux qui s’était tout à coup assoupli. Essuyant rapidement ses paupières humides d’un revers de la main, elle avait ensuite saisi la petite main d’écorce de Groot, la serrant sans force pour ne pas risquer de lui faire de mal, même si elle se doutait qu’il était bien plus résistant qu’il n’y paraissait.

« Enchantée Groot, je suis ravie de te rencontrer ! »

Lui adressant un sourire jovial, Jean était retourné devant son plan de travail pour continuer la préparation de son pain perdu, qu’elle allait bientôt pouvoir mettre à cuire. Il fallait espérer qu’elle ne fasse rien cramer… La concentration était donc de mise !
Lançant quelques regards à Groot et à Rocket, alors qu’un sourire quiet ornait toujours ses lèvres tant elle était heureuse d’être en leur compagnie —et pas peu fière d’avoir réussi sa préparation sans en mettre partout, Jean avait néanmoins écouté les paroles du Gardien avait grande attention, tout en disposant une poêle chaude sur le feu.

« Tu vois ! Une preuve de confiance de la part d’un de tes amis. Cela prouve combien tu peux compter pour lui. En tous cas, ce vaisseau est magnifique. Quill a beaucoup de chance d’avoir le Milano, et un équipage de grande qualité ! »

Lui envoyant un léger clin d’oeil à son ami manquant cruellement de confiance en lui, Jean avait commencé à faire cuire les tranches de pain avec une attention accrue, soucieuse de faire bonne figure devant Rocket et Groot. Son propre estomac étant bien trop contrarié par les récents évènements pour réclamer à manger, elle espérait que les deux gardiens soient en appétit et apprécie ce qu’elle préparait pour eux.

Ayant presque fini de faire cuire le pain perdu, Jean s’était immobilisé lorsqu’elle avait entendu la proposition inattendue de Rocket : une balade sur la lune ? Aller marcher sur l’astre de nuit ? Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Interdite, l’air perplexe, la télépathe s’était lentement tourné vers lui en crispant quelque peu ses sourcils, comme si elle attendait de l’entendre rire, lui annonçant qu’il plaisantait… Mais non. Il paraissait bien sincère. Lâchant machinalement la spatule en bois qu’elle tenait entre ses doigts, Jean avait haussé ses sourcils tout en laissant ses lèvres s’éprendre d’un sourire enjoué, grandement heureux, si bien que ses yeux pétillaient avec allégresse.

« Est-ce que ça me dirait ? Mais… Mais oui ! Bien sûr que oui ! »

Si pour Rocket, il s’agissait seulement d’un déplacement de routine, pour Jean, c’était un voyage aussi inespéré que sensationnel… Partir dans l’espace à bord d’un vaisseau spatial… Découvrir la vie là-haut… Marcher sur la lune… Est-ce qu’elle rêvait ? Elle avait l’impression que c’était un rêve… Et ne voulait surtout pas se réveiller.
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30 MAI 2024 AVEC ROCKET RACCOON

Fort des nouvelles visions qui étaient les siennes suite à sa conversation avec Jean, Rocket semblait enfin apaisé ; si personne n’avait sonné la fin de ces échanges pour le moins intimes et peut-être un peu secrets, tous deux eurent fini par garder le silence durant quelques instants, laissant les réflexions se nourrirent et éclosent dans leurs esprits. Ainsi, le silence avait perduré jusqu’à l’apparition de Groot, qui amusa bien la jeune fille par son attitude naïve mais instinctive : en entendant qu’elle préparait du pain perdu, l’arbuste s’était employé à le retrouver, y mettant toute sa bonne volonté.

« Je ne l’ai pas perdu, en effet ! Pas encore. Mais je te remercie de ton aide, Groot. »

Au fond, Jean était profondément intriguée par la créature de bois qui déambulait sous ses yeux, bien qu’elle avait eu connaissance de son existence auparavant, mais sa bonne éducation lui interdisait de le montrer ; de ce fait, devant les deux gardiens, la jeune fille avait statué dans une expression de neutralité absolue, ne montrant aucun signe d’étonnement et de curiosité déplacés. Et puis, elle était entourée de mutants dont les capacités étaient parfois tout aussi surprenantes et fascinantes, alors… Devrait-elle vraiment être surprise ?
Lorsque Rocket prit de nouveau la parole pour évoquer le fameux Quill et le Milano, Jean avait remarqué que celui-ci arborait un sourire fier et enjoué, digne des grands jours : visiblement, la place qu’il occupait au sein de l’équipage lui procurait un orgueil agréable, ce qui fit sourire tendrement la télépathe.

« Mantis c’est… »

N’ayant pas le temps de finir sa phrase, Jean avait presque sursauté lorsque son ami avait grondé le petit arbuste, qui trempait honteusement ses doigts dans la préparation ! Si elle ne s’en offusquait pas vraiment, Jean avait cependant grimacé en imaginant le goût fade que cela devait avoir… Lui adressant un sourire suave, la rouquine avait attrapé le bol pour le déplacer plus loin sur le plan de travail tout en ajoutant, d’une voix amusée :

« Crois-moi, ce sera meilleur une fois cuit ! Patience. »

Après un clin d’oeil complice adressé à Groot, Jean s’était empressée de finir de cuisiner le fameux pain perdu, craignant que leur invité surprise trouve autre chose à se mettre sous la dent. Une fois que ce fut chose faite, celle qui s’était improvisée cuisinière avant déposer le pain perdu dans une assiette propre, et celle-ci devant les deux Gardiens. À présent, elle craignait que le met préparé pour eux ne leur plaise pas : grimaçant légèrement en tordant sa bouche, la rousse avait appuyée ses deux mains sur le rebord de la table tout en se tenant debout, essayant déjà d’excuser ses piètres talents en cuisine :

« C’est la première fois que je cuisine ça donc… J’espère que ce ne sera pas trop raté. »

S’installant en face des deux gardiens, Jean s’était montrée bien impatiente de faire ce fameux voyage sur la lune, bien qu’elle peinait encore à y croire. Elle allait vraiment marcher sur l’astre de nuit ? Personne n’allait la croire ! Rêveuse, elle fut réveillée par les vibrations de son téléphone, qui sonnait dans la poche arrière de son jean.
Bien que l’écran était largement fissurée sur toute sa longueur —vestige des évènements s’étant déroulés un peu plus tôt dans la nuit, l’appareil fonctionnait encore et affichait un message de Scott, qui s’inquiétait de ne plus la voir. Scott… Elle aurait dû le prévenir avant de quitter l’Institut mais, à sa défense, elle n’avait pas prévu de déserter !
Ses doigts tapotant rapidement sur le clavier tactile du téléphone, elle lui avait répondu :

« Tout va bien, ne t’inquiète pas. Je rentre bientôt. Fais attention à toi, tu me manques déjà. »

Il était l’ami le plus proche qu’elle avait, et Jean espérait qu’il ne lui tienne pas rigueur de sa fuite… Préférant chasser ces idées sombres de son esprit, la jeune femme avait rangé son téléphone dans sa poche en adressant un sourire anxieux à ses deux amis, leur demandant alors :

« Alors, ça vous plaît ? »
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