[Terminé] I need ... have to know if He's still breathing [ft Rocket]

Le 12 dans la soirée
Appartement de Gabriela Alvarez

Tout cela … comment tout cela avait pu tourner ainsi.

Après avoir joué les médic’ de guerre pendant le Jour des héros, j’avais fini par retrouver les collègues qui avaient rallié le lieu et je les avais rejoints pour renforcer les troupes.

Quand nous retournons à la caserne pour faire tourner les équipes, j’ai le droit à un instant de paix, une douche pour chasser tout le sang, la crasse, la poussière qui me recouvre. L’eau de la douche prend quelque temps à s’éclaircir et je reste en dessous un moment, assise, les jambes ramenées contre moi. Les images repassent en boucle. Les cris, les hurlements, l’odeur du sang, les visages. Je revois Samuel, Luke, et … Bucky …
Je suis en train de chercher dans ma mémoire, je ne l’ai pas revu depuis le moment où tout a basculé. Est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’il a pu s’en sortir ?
Lorsque je sors de ma douche, en serviette, je me précipite sur mon sac. Mon téléphone … l’écran est brisé, explosé. Il ne s’allume plus. Oh non…
Il est rare de me voir énerver. Pourtant, c’est bien de colère que je balance ce fichu appareil dans mon sac sur le sol.

-Gaby … ?

Je tourne la tête vers un de mes collègues qui porte dans ses bras un tshirt et un jogging pour moi. Il a eu la gentillesse, en voyant l’état de mes affaires couvertes de poussière et de sang, de me prêter des affaires à lui. Je le remercie chaleureusement, m’excusant de mon éclat au passage, enfile les affaires, fourre les miennes dans mon sac avant de les rejoindre.
On se retrouve, on se félicite mutuellement, personne n’est en reste aujourd’hui. Si d’ordinaire je serais restée plus longtemps avec eux, avec mes frères de caserne, je pars assez vite, après avoir offert une étreinte à chacun, pour rejoindre ma maison.
J’ai besoin de repos … et je ne veux pas qu’ils voient à quel point mon esprit est sur le point d’exploser. Entre l’intervention en solo et celles qu’on a enchaînées ensuite … Et maintenant le fait que je ne puisse savoir s’il va bien …

Demain à la première heure, je vais acheter un nouveau téléphone pour pouvoir utiliser ma puce et enfin l’appeler, avoir de ses nouvelles. C’est ce que je me dis alors que j'enfourche ma moto pour rentrer chez moi.


Mais cela fait déjà quelques heures.
En rentrant, je repris une nouvelle douche et passe des fringues simples, un t-shirt et un jean tout simple pour cacher mes marques multiples sur mon corps. Rien de grave, des égratignures, des ecchymoses diverses sur le corps, un bleu proche du front et une griffure sur la joue jusqu’à la mâchoire. Rien qui ne disparaîtra pas d’ici quelques jours. J’en profite pour ranger un peu, refaire mon sac, refaisant une trousse de soin digne de ce nom, vu qu’il n’en reste presque rien après tout ce qu’il s’est passé.

J’ai profité du téléphone fixe pour rassurer Abuelita et Tîa de mon état … Cette dernière m’a particulièrement passé un savon car elle m’a vu gambader sur les écrans au milieu des blessés. Je laisse couler, lui disant simplement que je n’aurais pas pu me soustraire à mon devoir, quoiqu’elle en pense. La conversation dure un moment et ensuite … Ensuite je tourne en rond.

Dans mon salon, je suis en train de dessiner. C’est un passe-temps qui m’a prise pendant l’internat de médecin. Dessiner pour les schémas, pour les prises de notes, pour m’occuper ou au contraire pour me vider l’esprit … et là, j’en ai besoin.
Ce sont des croquis, des esquisses. Je dessine des visages des gens qui passent par l’esprit, celui de Samuel, le petit Avengers que j’avais vu sur l’estrade, Mantis et Charlie … et bien sûr celui de Bucky.

Il est … passé 23h. J’ai peur, je ne peux pas dire le contraire. J’ai vu les dégâts, j’ai vu ce qu’il s’est passé. La femme rouge, l’autre homme, la louve. Bucky était sur l’estrade plus tôt, il était présent. Je ne l’ai pas vu combattre mais je n’ai pas pu voir comment il allait. Et s’il a été dévoré par la louve, broyé par la femme rouge, empaler par les attaques du deuxième homme …
Les pires scénarios me passent à l’esprit. Je lâche mon carnet qui tombe au sol sur mon sac, les larmes bordant mes yeux clos. Non non non, il va bien, il doit aller bien...
Je dois savoir.

J’attrape ma veste en cuir, je fourre dans le sac que j’avais refais le carnet, une trousse ainsi qu’une lampe torche et le balance sur mon épaule en grimaçant, j’attrape mes clefs et je me mets à courir dans l’escalier.
Je n’ai qu’une idée en tête, idée probablement idiote, débile et que je regretterai un peu plus tard, aller au seul endroit où il m’avait emmené. Le seul endroit où je savais qu’il connaissait quelqu’un. Et du coup c’est la seule qui pourrait m’aider à savoir s’il va bien.
Je démarre ma moto et je fonce au beau milieu de la nuit jusqu’au Milano, en espérant que Mantis ne m’en veuilles pas de cette arrivée extrêmement tardive.

Le 13 vers 00h30
Proche de la planque du Milano

Je me gare un peu en retrait. à quelques centaines de mètres. Cela me fera du bien de prendre l’air. Je retire mon casque pour le ranger, ébouriffe mes cheveux détachés, sors ma lampe torche de mon sac et je commence à avancer au milieu des arbres. Mon cœur est toujours aussi serré dans ma poitrine mais je tente, sur le chemin, de me calmer. Je ne veux pas qu’elle sente mon angoisse, ma peur et tout ce qui me trouble. Cela me prend quelques minutes, mais j’arrive doucement à me calmer ou au moins à camoufler tout cela.
Un fin sourire revient un instant sur mon visage, à l’idée de voir la jeune femme même si j'aurais voulu venir la voir le coeur plus léger

Cependant dans la nuit et les ténèbres, j’ai soudain l’impression de marcher sur une branche ou un truc cassant. J’entends tout à coup un petit bruit, loin du souffle du vent ou de la circulation lointaine. Un sifflement, rapide, fin.
J’ai un sursaut soudain, s’accompagnant d’un petit cri. Ma main se pose aussitôt sur mon cou et mes doigts touchent ce qui semble être … une fléchette.
Je baisse  les yeux vers le sol, observant la lueur de la lampe. Elle devient trouble, très vite, trop vite. Je sens que … et merde qu’est-ce qu’il y avait là-dedans ?
Il ne se passe même pas quelques instants avant que ma lampe ne m’échappe de mes mains. Je n’arrive pas à la retenir. Oh non … non non non… J’essaye de faire un pas mais je tombe à genoux, m’écroulant dans la foulée par terre. Je ne vois rien, plus rien. J’entends
à peine un écho, un bruit lointain avant que je ne sombre dans l’inconscience.

@Rocket Raccoon

Le 13 passé minuit
Proche de la planque du Milano

Il fait noir, il fait sombre.
Je perçois encore quelques instants le vent et je sombre, ma conscience vaincu par le produit qui de la fléchette a parcouru mes veines pour me shootdown complètement.
Il fait noir et je m’endors.

C’est la sensation de l’herbe fraiche qui me parvient en premier alors que je commence à revenir à moi. Mon crâne est douloureux, mon corps aussi mais je n’arrive pas à avoir la certitude que ce ne soit pas les restes des interventions.
Toujours allongée par terre, Je bouge un peu, chaque membre pour avoir la confirmation que tout va bien : tête ok, jambes ok, bras …
Pourquoi … j’ai cette sale impression, en plus du mal de crâne, que la situation m’a un poil échappée.
Je tente de bouger mes main, mais elles me semblent prises au piège et c’est en tournant ma tête vers elle, dans une contorsion plus ou moins réussie et grâce à la torche par terre qui éclaire toujours la zone que je vois où est le souci … Je suis attachée. Mais comment je peux être attachée ?!

J’entends une voix et je me retourne pour voir ce qui est présent face à moi, étant toujours allongé par terre, les mains dans le dos. Et … on peut dire que je reste sans voix.
C’est lui, le petit Avenger que j’ai vu à la cérémonie, celui qui s'est retrouvé face à face avec la femme rouge, celui pour qui j'ai eu si peur en le voyant blessé par les attaques de lautre homme et les … sorts je dirais de la personne qu'il avait combattu. Je me suis complètement tétanisée lorsque je l'ai vu chuter, heureusement rattrapé par une armure volante.
Mais à présent, il est devant moi, l'air sévère, bien loin de ce que j'ai vu pendant la cérémonie, attendant une réponse à ses questions tandis que je suis à sa merci.
Ah ais je précisé qu'en plus d'être probablement à l'origine de mon entravement il porte un flingue faisant presque sa taille sur son épaule dont le canon est malheureusement orienté vers ma tête.
Je n'arrive pas à répondre de suite, le fixant perdue, un long frisson parcourant mon corps. Je ne me suis pas attendu à ça, a tomber sur quelqu'un d'autre que Mantis.
Il me faut quelques instants avant que je ne finisse par répondre :

-Gabriela… je suis Gabriela Alvarez et je voulais voir Mantis…

Ça ne va pas suffire. Raaah quelle andouille. Si Samuel voit cette scène, il ferait un infarctus le pauvre. Calmes
toi et réfléchis. Inspire et reprends.
Difficilement et par acrobatie, j'arrive à passer de la position de ver de terre à genoux, voyant au passage que mon sac a été en partie vidé. Bon, tant qu’il a pas tout brûlé, c’est rien de grave.

-J'étais là aujourd'hui, a Time Squares. J'étais présente. Je vous ai vus vous et les autres et j'ai vu mon ami prendre part au combat mais pas ce qu'il lui ai arrivé. Mon téléphone n'a pas survécu aux interventions, je n’ai pas pu prendre de nouvelles. Je venais voir Mantis car elle est la seule personne que je connaissais qui pourrait peut-être le contacter ou être contactée par lui. Je voulais juste m'assurer qu'il aille bien, qu'il …

Ma voix meurt dans ma gorge. Respires… une nouvelle inspiration avant que je ne reprenne, le fixant avec un mélange de détermination mêlé d'espoir.

-Son nom est Bucky, il était à côté de vous sur l'estrade. S’il vous plait, par pitié dites moi qu'il va bien...

Si au sol la peur a traversé mon esprit, désormais elle n'est plus présente, en tout cas pas causée par le petit Avenger. Je l'ai vu combattre. Il a manqué de perdre la vie pour protéger les gens présents. Au fond de moi alors que je suis a genoux, toujours a sa merci, j'ai foi, je sens qu'il me fera pas de mal.
Je le fixe, mon regard plongé dans le sien, attendant son verdict…


@Rocket Raccoon

Le 13 passé minuit
Proche de la planque du Milano

Il est tendu. Je connais désormais son nom, même si je crois que celui-ci ne m’était à vrai pas inconnu. Je l’ai déjà entendu autrefois. Rocket…
Je ne le reprends sur le fait que je ne sois pas une inconnue … car visiblement c’est ainsi qu’il me voit. Lorsque Bucky m’a emmené ici, je n’avais pas compris qu’il y avait d’autres personnes. J’ai envie de lui répondre mais je me retiens, cherchant d’abord à me redresser, à me mettre à genoux face à lui, dans une position qu’il ne jugera pas hostile… Mais encore une fois, je rate mon coup, le voyant reculer en grognant.
C’est à ce moment que je commence, en même temps que je parle, que je lui explique pourquoi je suis ici, à voir les signes de faiblesse. Un léger tremblement dans son bras,  un rictus qu’il réprime. Même si je vois qu’il m’écoute, semble me croire, il reste sur ses gardes et cette position Je reconnais les signes. Il a mal.
Cependant, j’ai un soupir de soulagement, relâchant un instant mes épaules. Même si cela n’est pas très précis, il semble aller bien, c’est le principal.

-Merci … mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il a été blessé ? S’il ne vit pas ici ..

Je suspends ma phrase, sans la finir. Je n’ai pas envie de savoir. S’il ne me l’a pas dit, c’est qu’il y a une raison. Si j’ai donné ce surnom à Bucky, celui de “Oso” c’est à raison.
Je baisse la tête un instant, avant de l’entendre s’approcher de moi. Je reste aussi droite qu’il m’est possible, le suivant du regard. Lorsqu’il passe à côté de moi, dans la lueur de la torche, je l’observe avec attention. J’ai vu plus tôt dans la journée le combat, je sais où il a été blessé.
Il me libère, détachant mes liens mais je ne bouge pas pour l’instant, massant juste mes mains enfin délivrées de leur entrave. Je continue à l’observer, toujours à genoux dans l’herbe alors qu’il revient face à moi. Il a mal, cela me saute au yeux, avant même que je ne vois son mouvement, sa main venant cacher une tache pourpre qui perce à travers son vêtement.

"Je n'ai pas d'autres informations, partez maintenant !"

-Non.

Je me redresse juste un peu pour tendre le bras et remettre dans mon sac mes affaires d’un geste rapide, le carnet notamment qu’il a sortit avant de le regarder à nouveau dans les yeux :

-Rocket, vous avez besoin de soin. J’ai vu le combat, j’ai vu ce qu’il s’est passé. Votre blessure faite par l’homme… si vous avez été soigné, cela vient de se rouvrir. Laissez-moi vous aider.

Je repasse la sangle de mon sac autour de mon épaule, et reste face à lui, un genoux à terre, le regard à sa hauteur, attendant qu’il me donne son accord pour m’approcher.

-Je ne partirais pas avant cela, même si je dois encore subir vos fléchettes, me faire ligoter ou menacer d’une arme. Je suis médecin, enfin interne si vous voulez la dénomination exacte, laissez-moi au moins examiner la plaie pour statuer de votre état.  Laissez-moi faire cela pour vous, pour le combat que vous avez mené pour nous.


@Rocket Raccoon

Le 13 passé minuit
Proche de la planque du Milano

Bon … résumons la situation ….
Je suis revenu au vaisseau spatial, voir une adorable personne pour prendre des nouvelles d’une personne à qui je tiens, un héro au bras de métal. .. Je me suis faite endormir, ligotée, menacée d’une arme par un autre Avenger blessé et méfiant…
Ma vie est parfaitement normale !

S’il me rassure pas entièrement, enfin pas autant que je le voudrais, savoir que “Oso” est en vie, qu’il … s’en sort pas trop mal si je reprends les mots de Rocket. Mais une pointe d’inquiétude continue à me serrer le coeur, alors qu’il m’avoue ne pas avoir vu la fin du combat.
Dios Mio, protéjalos …

Je le laisse faire lorsqu’il me détache, finissant juste après par reprendre mes affaires. Non pas pour partir, loin de là, au contraire. Lorsqu’il me demande de partir, je refuse. Je ne peux pas le laisser ainsi, aussi vulnérable. Il a besoin d’aide.
Je ne sais pas s’il veut me rassurer ou me décider à m’en aller, mais son petit discours ne me convaincs pas, cela renforce ma volonté de rester.

-Laissez-moi au moins vérifier vos soins alors. Votre blessure était grave, plus que vous ne voulez l’admettre. Même si vous n’en avez pas l’impression, cela peut être plus grave que vous ne le pensez.  Si ce n’est rien, au moins, vous serez assuré et moi également.

Je n’ai pas envie de le braquer encore plus, mais je vois de plus en plus la façade qu’il me présente se fissurer de plus en plus. Cependant, je ne veux pas le forcer, cela n'arrangeait rien.

"Vous en faites pas pour moi, je suis pas en sucre, d'accord ? On sera mieux a l'intérieur pour discuter de Bucky. Venez"

-C’est mon travail de m’en faire pour les gens, et aussi mon devoir de les aider lorsque je le peux.

Je ne rajoute rien, mais je n’abandonne pas l’idée qu’une fois à l’intérieur, il finisse par le laisser l’examiner. Je le laisse faire, me relevant enfin et tourne la tête tout autour de moi en entendant la désactivation des pièges autour de nous sans savoir ce que cela est en réalité. Cependant, je ne bouge, lui faisant relativement confiance… ou priant fort de ne pas me tromper sur mon intuition

Lorsqu’il parle de Bucky, je me retourne vers lui, restant non loin de lui, à moins d’un pas et je lui parle, tout en marchant juste un peu en avant  :

-Lorsqu’il m’a emmené ici, il n’en a pas parlé non … c'était il y a quelques jours, le …

Mais j’entends soudain son juron, tourne la tête vers lui et le vois chanceler. Et mince… Je le savais !  Je n’ai qu’à peine le temps de réagir, à peine de réfléchir, je me précipite, tombant à genoux dans l’herbe face à lui, le rattrapant de justesse. Si lui n’est pas très lourd, le poid de son arme m’arrive contre l’épaule, cela me fait clairement serrer des dents mais je ne le lâche pas.

-Mierda !  Rocket, vous m’entendez ?

Je lui ai dis, je savais que ça allait arriver ! Raaah. Bon il est conscient. D’un geste … bon, un peu plus que cela vu que je ne connais pas le système, je détaché qui me tombe sur le bras. Puta de … c’est un âne mort ce truc.

-Par pitié, laissez moi vous aider, faites moi confiance.

Cela est compliqué à entendre, et je pense que cela le sera encore plus pour lui qui visiblement voulait cacher sa douleur et son état. D’un geste ample, qui manque de me faire encore une fois mal, je passe la sangle de l’arme en travers de mon épaule. Comment il a pu la porter tout à l’heure, vu son état ? Question à laquelle je trouverais une réponse plus tard.

-Ecoutez-moi : il faut vous porter à l’intérieur et que je vous examine. Si vous refusez, je vous emmène aux urgences et je doute que vous soyez en état de m’en empêcher, c’est à vous de choisir mais déjà, il faut vous mettre à l’abri …

Je relève les yeux vers l’endroit où se trouve le vaisseau. Pourvu qu’il n’y a pas installé plus de jolis petits pièges …

-Je vais vous porter, je refuse que vous empiriez votre état. Y a-t-il un dispositif de sécurité au niveau du vaisseau ?

Je passe mon bras autour de lui, faisant bien attention à la blessure que j’ai détectée. J’attends son accord même si dans quelques instants, je le prendrais dans mes bras pour avancer. Au moins ... L'herbe est plus agréable sous mes genoux meurtris que les gravats.


@Rocket Raccoon

Le 13 passé minuit
Dans le Milano

Je vais finir par croire que plus aucune nouvelle rencontre ne sera normale … Entre Bucky, Luke, Mantis, et maintenant lui, le petit Avenger au regard triste, Rocket. Non pas que je regrette la moindre de ses rencontres, aussi étranges soient-elle parfois mais je dois dire que ce n’est pas toujours facile. Je ne sais même pas si je peux en parler à Abuelita … en tout cas, je n’en parlerai certainement pas à Tia. Elle est toujours si inquiète …. cela ne serait pas bien pour ses nerfs.

Mais là, celle-ci … elle a des airs de …. comment puis-je dire. D’inattention. Je suis venue chercher des nouvelles de mon amis, et me voilà désormais à genoux dans l’herbe, pour rattraper cette personne.
Au moins il me réponds, cela me rassure grandement.

"Non! surtout pas les urgences! Ils sont fichue de m'envoyer chez un vétérinaire... et c'est bien la dernière chose dont j'ai envie"  

-Je ne les aurais pas laisser faire mais très bien, alors faites moi confiance, ou essayez en tout cas.

Son flingue bien trop lourd sur mon épaule, je passe mes bras autour de lui pour le porter au mieux, sans appuyer sur sa blessure. Je lui fais signe et je me relève, le tenant fermement contre moi.

-Ça va aller, lui dis-je avec douceur.

Je commence à avancer, tant pis pour la torche, je la récupèrerais plus tard. En essayant de faire attention et de me souvenir, j’avance vers le fameux Milano. En arrivant devant, je m’arrête, un instant, contemplant le magnifique vaisseau. Ce n’est que la deuxième fois que je le vois et encore une fois, j’ai du mal à le croire. La “porte” s’ouvre devant moi après qu’un bouton du poignet. Bien, je m’engouffre, Rocket toujours dans mes bras, son arme toujours sur mon épaule. Comment il fait sérieux pour la porter aussi facilement ?! J’ai eu au moins cinq fois envie de la larguer sur le chemin. Mais il n’aurait pas apprécié, je le sentais.
En rentrant, je remarque qu’il active encore un bouton du bracelet à son poignet :

-Ça a l’air bien pratique, je lâche avec un sourire.

Lorsque nous sommes à l’intérieur, j’observe tout autour de moi, comme la première fois. Cela n’est pas pareil, il y a … plus de bazar sur la table. D’ailleurs, quand on passe à côté, sur un coin assez dégagé pour le faire, je dépose l’arme, soulagé de ne plus sentir ce poid sur mon dos, ayant même un soupir d’aise.
Lorsque je relève les yeux, je vois du coin de l’oeil, la tenu
Je hoche la tête à ses mots et y avance, en faisant attention à ne pas faire de bruit. Rocket a parlé à voix basse et tout à l’heure, lui-même, a dit que Mantis dormait.

-Tant que je trouve un endroit au calme, cela ira très bien. Je suis un peu venue … à l’improviste.

Le plan de début était simple, et au final, au lieu de demander à Mantis de me donner des nouvelles de Bucky ou de le contacter pour moi, je suis parti pour vérifier les soins d’un des héro du jours. Je crois que j’ai encore du mal à le croire mais de toute façon, je ne le laisserais pas dans cet état.

Lorsque nous entrons dans la chambre, je le pose, tout doucement sur le lit, qui est le seul endroit non encombré ici. Il commence à se déshabiller, parfait, au moins, il ne rechignait pas à nouveau :

-Faite attention, ne vous faite pas plus mal.

A côté du lit, je vois un petit tabouret, et une sorte de … table de chevet ou petit débarras. Je rapproche ses deux objet, repousse ce qui se trouve sur la table de chevet au sol à côté, précautionneusement en le rassurant au passage :

-Promis, je remettrais tout en place plus tard.

Je le checke du coin de l’oeil alors que, assise sur le petit tabouret, je sors de mon sac une grosse trousse, un médikit élaboré par mes soins que j’ouvre en grands, découvrant des outils, des compresses, des bouteille de produit, de quoi faire jusqu’à certains soins intermédiaire. En l’ouvrant ainsi, j’ai un regard triste, presque perdu pendant quelques instants alors que ma main passe sur ce kit. Dire qu’il m’a servi y a quelques heures à peine. Je reviens à moi, lorsque je l’entends et ai un petit sourire amusé à ses mots :

-Charcuter … Je sais que je n’ai pas pu faire dans la dentelle cet après-midi mais j’essayerai quand même d’être plus douce que cela. Tournez-vous s’il vous plaît, que je puisse voir ce qu’il y en est.

Je le guide pour qu’il se tourne au mieux, que je puisse voir les dégâts, après avoir nettoyé mes mains avec gel et enfiler des gants. J’avais pas pu faire aussi propre sur le champ de bataille mais ici, je pouvais prendre mon temps et faire cela au mieux.

-On vous a pas loupé … et les points de sutures qu’on vous a fait n’ont pas tous tenu, d’où le saignement.

Je passe doucement la main sur sa fourrure, l’écartant pour mieux voir. Je prends aussi une des compresses préalablement imbibées de sérum et je nettoie avec douceur cela.

-Oui, trois points à refaire. Rien de bien méchant, enfin j’avais peur que ce soit bien pire.

Je le regarde avec un grand sourire et je place, sur le bord du lit, un carré de film imperméable, avant de lui faire signe de s’allonger dessus, le côté blessé dessus.

-C’est pour protéger votre lit, ne vous inquiétez pas, cela se passera bien, promis, lui dis-je avec un sourire rassurant.

Le temps qu’il prenne place, je sors le reste du matériel. Des aiguilles et un set d’outil basique stériles bien entendu. Je prépare tout, puis, lorsqu’il est prêt, je sors un tube de la trousse, et je me prépare à lui appliquer, avec son accord :

-C’est une crème anesthésiante, elle met un peu de temps à agir mais cela vous aidera à ne pas sentir les points mais cela ne retire pas entièrement la douleur. J’en suis désolé d’avance.

Une fois la crème posée, je range cela, je re-lave mes mains, mets de nouveau gants, et j’attends à ses côtés, le dos contre le rebord du lit, l’observant en silence quelques instants.
Je ne le dévisage pas, je l’observe juste, en repensant à ce qu’il s’est passé cet après-midi. Tout ce qui s’est enchaîné, je n’ai toujours pas compris ce qu’il s’est passé … est-ce que s’il a été blessé, mon ami a pu lui aussi être soigné ? Je ne sais pas, je ne sais toujours pas…
J’hésite à vrai dire, j’hésite vraiment à lui demander ce qu’il s’était passé durant cet événement qui devait être un moment de commémoration. Et cette hésitation me fait rester silencieuse, le visage dans le vague, un très léger sourire sur le visage plus marqué par la fatigue, le regard vers Rocket, perdue dans mes pensées et dans le tourbillon qu’était devenu mon esprit depuis la première attaque.

@Rocket Raccoon