Darkhölme insiste sur l’électrisation qu’elle a subit par le taser mutant lorsqu’elle était occupée à approcher d’une flaque d’acide organique. Fury n’a rien à y ajouter. C’est contreproductif. Il est là pour être productif. Alors il parle. Alors il lit. Alors il se laisse un peu lire.
Le choix entre la parentalité et le monde. Le choix entre la protection de ce qui nous est cher comme connu et de ceux qui nous sont inconnus voire indifférents.
Les sacrifices.
C’est ainsi que l’on peut résumer une vie au service des autres : qu’est-elle prête à sacrifier ?
La question n’est pas posée ainsi. L’interrogation n’est même pas réellement celle-là. Fury veut comprendre. Veut connaitre les priorités de Darkhölme. Mystique ou Raven ?
« Je vais tâcher de répondre à vos questions, dit-elle après un silence ayant vu une interruption de la serveuse et avant un plissement d’œil suspicieux du Directeur. Ou de commenter vos paroles pour clarifier la situation. »
La nuance de l’une fait naître un sourire en coin chez l’autre. Il ne dit cependant rien et maintient sa position verrouillée afin d’analyser. Le début d’échauffement de son interlocutrice est noté. Le fait que les enfants n’étaient pas prévus aussi : voilà qui lui fait légèrement baisser le visage et froncer le sourcil.
A l’évocation de Maximoff, Fury pince les lèvres. La difficulté de l’énoncer et le temps de réflexion pour trouver les mots ne lui échappent pas. Il comprend. Il est désolé, également. Il acquiesce lorsqu’il est question du choix de les garder, fait en âme et conscience. Il se redresse et s’adoucit lorsque les difficultés sont énoncées comme telle, compréhension et désolation prenant une plus grande part de son visage et de sa posture.
« Mais je ne vais pas vous faire le récit de ma vie avec les pourquoi et les comment qui m’ont amené à prendre cette décision mais le fait qu’ils sont là, dit-elle alors qu’il s’abstient de croiser les bras, doigts toujours croisés devant lui et sur le plan de travail. Et je suis désolée que le fait de me voir enceinte vous rappelle votre propre vie. Cependant.
- Ne le soyez pas, encourage-t-il sobrement alors qu’il regarde le geste de malaise et de recherche de lissage des choses entre eux de son interlocutrice. Je fais ce que je fais afin que d’autres n’aient pas à le faire. »
Sacrifice.
« Cependant je ne suis certainement pas la seule à avoir des enfants au sein des, reprend-t-elle avant d’hésiter longuement, l’amenant à acquiescer pour signifier sa compréhension d’un mot qu’elle ne veut pas dire car elle doit bien se rendre compte que très peu de Super-héros ont des enfants ou ne serait-ce que des vies heureuses et stables ; Barton étant le plus bel exemple mais ayant traversé de très mauvaises périodes à cause de cela… de votre organisation dirons-nous. »
Fury prend une inspiration face à la nuance apportée. Les Agents du SHIELD sont-ils des super-héros ? Darkhölme ne sera pas la dernière de cette catégorie à avoir des enfants, il est en accord. Ni à souffrir de cela et faire souffrir avec cela. "A partir du moment où l’on s’autorise à aimer quelqu’un il y a un risque" est une déclaration qui obtient encore l’adhésion de Fury ainsi qu’un regard fixe sur son interlocutrice. Interlocutrice qui pose une question rhétorique sur le ton d’une affirmation : elle se bat pour ceux qu’elle aime, justement. Cela exclut des valeurs et des notions, comme l’Humanité. Elle se rassure quand au sort de ses enfants s’il devait lui arriver malheur à elle. Elle s’interrompt à ce sujet et il accepte son silence en l’imitant.
Le point suivant est le contrôle de Xavier sur les X-Men et le fait que Darkhölme soit une exécutante. La hiérarchie est donc claire : Mystique est le sous-officier des X-Men et le Professeur leur officier. Il détient le pouvoir stratégique, à l’instar de Fury, tandis qu’elle détient le pouvoir tactique, à l’instar des agents du SHIELD de niveau 7 et 8. Dument noté.
Le point d’après est le déménagement. Les horaires de résidence. Fury les écoute avec moins d’intérêt mais tout autant d’attention que précédemment. Son visage est redevenu parfaitement impassible. Jusqu’à un certain point.
« Et pour ce qui est de vous maintenir à l’écart c’est que je ne veux pas être une marionnette obéissante sans aucune prise de décision, sans aucune réflexion, déclare-t-elle en le faisant pouffer puis sourire, se reculant dans son siège et décroisant ses mains afin d’en poser le plat sur la table. Un nouveau jouet à ajouter à votre collection de… "supers". »
Le sourire de Fury se maintient avec un amusement désobligé alors qu’il regarde Darkhölme conclure avec ce qui est plus un souhait qu’une réalité. Heureusement que la phrase suivante prouve bien que, inconsciemment, elle cherchera à accorder du temps à ses enfants malgré son travail et non elle cherchera à accorder du temps à son travail malgré ses enfants. La priorité est là.
« Il y a toujours une priorité, déclare Fury avec assurance, sans perdre son amusement. C’est comme ma relation avec ma "collection de supers" et l’ONU. »
Il hausse l’épaule droite et lève la main liée vers Darkhölme.
« Quand le Secrétaire Général des représentants politiques des gouvernements souverains de notre planète vient me demander "Pourquoi avoir envoyé les Avengers à l’arrestation de Maximoff, alors que vous saviez qu’ils seraient affaiblis par leurs conflits personnels dans l’affaire", raconte et demande Fury dans une imitation qui n’a pas vocation à être convaincante et avant de marquer une pause pour respirer et reprendre tranquillement. Et bien je lui réponds "parce qu’ils étaient les seuls à avoir une chance de l’arrêter, monsieur". Pas "parce qu’ils ne m’ont pas demandé mon avis et que je les couvre puisque c’était la bonne chose à faire". »
Fury se réinstalle à son aise.
« L’ONU veut le contrôle des Avengers. Des Maîtres des Arts Mystiques. Des X-Men. Des super-héros. Pour ses membres, vous êtes des sociétés militaires privées, dit-il en désignant Darkhölme de l’index lorsqu’il s’adresse à elle, insistant. Face à l’impossibilité de réagir suffisamment rapidement lors de la Guerre d’Infinité, l’ONU a reformé le SHIELD. Vous êtes nos consultants. »
Fury n’insiste pas particulièrement de la voix sur le dernier point, même si son index le désigne lui à présent.
« Cependant, le SHIELD et moi ne cherchons pas le contrôle. Alors nous supervisions. Agissez dans le cadre de nos valeurs et nous vous aiderons. Agissez contre cela et nous nous opposerons à vous. »
Cette conversation a déjà été tenue par deux fois. Désormais, la trinité est complète. Désormais, toutes les organisations de super-héros savent.
« Je passe mon temps à essayer de résoudre les merdes des autres. A encaisser leurs reproches. A prioriser ces deux points sur ma propre vie. »
Il n’y a pas de reproche dans les dires de Fury. Au contraire. Il y a un certain entrain.
« Certains agissent pour les gens qu’ils aiment. D’autres pour les valeurs qu’ils aiment. L’individualisme encouragé de nos jours s’oppose souvent à cet "altruisme désuet". Cet "héritage toxique du patriotisme". Cette "attitude boyscout stupide". »
Fury marque une pause avec un sourire fatigué et un dodelinement de la tête. Son œil se perd dans le vide un instant alors qu’il cite les paroles d’autres sans plus tenter de les imiter correctement qu’il ne l’a fait du Secrétaire Général des Nations Unies.
« Des amis se sont trahis pour des gens qu’ils aimaient, dit-il avec un calme fatigué avant de relever son œil vers Darkhölme. Tout comme ils se sont sacrifiés parce que c’était la bonne chose à faire. Pas pour eux. Ni forcément pour leurs proches. Mais pour les autres. Le bien commun. »
La différence entre la Guerre Civile des Avengers et la Guerre d’Infinité. La main droite de Fury s’abaisse sur la table. Il soupire d’aise et de cette fatigue satisfaite des gens dont les journées sont remplies d’une chose qui, pour eux, a du sens.
« Vous savez qu’il ne sera pas facile d’accorder du temps à vos enfants, répète Fury avec douceur. Cela signifie que vous privilégierez votre travail à eux. C’est une priorité. »
La main de Fury glisse sur la table alors qu’il s’adosse sans quitter son interlocutrice de l’œil.
« Vous devez en avoir conscience. Sinon, vous risquez de ne pas savoir changer de priorité ou prendre du recul sur votre situation. Vous vous direz "J’essaie, je vais y arriver" et vous échouerez sur les deux pans de votre vie. Croyez-moi. »
Fury ponctue sa demande, son encouragement, d’un acquiescement solennel.
« Sachez aussi qu’il ne faut pas hésiter à changer de priorité. Il y aura toujours des personnes pour vous faire des reproches, quoi que vous fassiez. C’est cela que d’avoir des responsabilités. Il n’y a aucune honte à vouloir privilégier ses enfants, surtout s’ils en ont besoin, sur son métier. Même lorsque celui-ci implique sauver des vies. »
Fury détourne son regard vers la serveuse, l’observant avec attention alors qu’elle apporte enfin l’entrée et le premier plat.
« Maintenant que vous avez énoncé votre ambition actuelle, nous allons pouvoir en passer à vos reproches, conclut-il avec connivence. J’aime manger quand je mange. Tant que c’est nourrissant ! »
"Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balle" (Antisocial by Trust)
"Faire ce que tu as fait pour que d’autres n’aient pas à le faire ?" Encore un sacrifice. A défaut d’avoir des pouvoirs ou le gène X, l’homme face à moi était un héros à bien des égards. Mais jamais, ô grand jamais je ne me risquerais de prononcer ceci à voix haute. Les héros avaient toujours ce petit complexe de supériorité qui les caractérisaient bien.
- C’est Charles qui prit la décision de reformer les X-Men mais j’en ai la charge.
Précisais-je à toute fin utile alors qu’un sourire s’affichait sur les lèvres de Fury quand je parlais de marionnette. Au moins ce sourire signifiait qu’il comprenait mon point de vue et cette appellation. Je devais dire que le terme m’avait été soufflé par Stephen, un jour sombre où je l’avais détesté. D’ailleurs une part de moi était toujours meurtrie d’avoir été appelé de la sorte.
Priorité. Collection de super. Je sentais bien que ce terme, si Fury avait osé il aurait pris le temps de me faire les guillemets avec ces doigts. Mais ce n’était pas vraiment le genre à faire ces gestes. Du moins l’idée que je me faisais de lui. Bien que … Je devais reconnaitre être plutôt surprise par la tournure de cet entretien et surtout par la volubilité de cet homme qui aux premiers abords paraissaient froid et silencieux. J’aurai eu tendance à dire qu’il était homme à mesurer et à peser chaque mot pour choisir les plus justes.
Mon corps s’enfonce un peu dans ma chaise alors que j’écoute le colonel s’exprimer sans jamais le couper. Les bras le long de mon corps, je ne lâche des yeux une seule seconde l’homme qui me tient compagnie pour le diner. Ou plutôt … N’est ce pas moi qui lui tient compagnie ? Un homme qui appelle une femme pour l’inviter à diner dans un restaurant. Mais c’est un rendez-vous ma parole ! Heureusement que l’on peut rajouter « de travail » juste après ce terme.
Les termes employés me touchent plus qu’ils ne l’auraient dû : ONU, Avengers, X-Men, Maitres des Arts mystiques, consultants. Amitié, amour, choix sont les thèmes au programme du discours du colonel. Je ne peux que les approuver. J’ignore cependant si il est au courant de ma relation avec le Sorcier Suprême, ni si il sait qui est le père de mes enfants… Mais c’est un autre sujet qui ne semble pas être au programme et c’est parfait !
Je ne quitte toujours pas le maitre du S.H.I.E.L.D des yeux lorsque la serveuse apporte notre nourriture. J’attends encore quelques secondes avant de détacher ton regard et d’avancer mon buste un peu vers l’avant. Ce gros ventre n’est pas toujours des plus pratique pour manger surtout alors que je suis sur les derniers jours de mon septième mois. Je devais être énorme mais je m’en moquais comme de l’an quarante. Il y en avait deux la dedans après tout. Je saisis mon couvert approprié et je lance un
- Bon appétit à vous colonel.
Avant de commencer à manger mon plat, attendant un peu d’avoir le ventre plein avant de reprendre la conversation là où nous nous étions arrêtés.
- Mais quel est le rôle d’un consultant ? Obéir aveuglément sans se poser de question ? Ou être consulté en cas de problème et convenir ensemble, d’un plan ?
Quelques bouchées avant de reprendre :
- A partir du moment où notre cause principale est l’humanité il faut savoir se sacrifier. Et je crois que vous comme moi ne sommes pas en reste. Reste à savoir ce que l’on est prêt à sacrifier et pour quelle cause. Pour le moment je ne peux vous dire ce que je serai prête à sacrifier. Tout est une question de moment, de reflexion et de … d’amour oui. Qui-est ce qui prime au moment même ?
J’hausse les épaules l’air de rien alors que je reprends le temps de manger un peu ma bouillabaisse qui en soit n’est pas facile en raison du liquide présent dans le plat, mais je ne fais pas un seul faux pas et mange très proprement laissant les moules sur le côté. Quel étrange choix d’y mettre des moules. Mais bon. Tant pis. Le poisson en revanche lui est délicieux.
- Mes reproches ? Oh et bien je pense vous en avoir fait la confession un peu plus tôt. L’incapacité pour certains de vos agents à réfléchir, le fait d’être utilisé et de ne pas participer aux réflexions, et le fait de devoir obéir au doigt et à l’œil dès que l’on sonne la cloche. Je ne veux pas seulement être un bon petit soldat. Je souhaite pouvoir avoir ma voix au chapitre.
belle âme
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Xavier prend la décision, Darkhölme assume les conséquences. Cela ne change rien au sourire en coin de Fury.
La lecture et l’exposé continuent, avec une Darkhölme qui fixe et reprend une position neutre malgré un léger tassement significatif. Rien qui ne sait ralentir le Directeur du SHIELD. Il perçoit bien qu’il a profondément accroché son interlocutrice, chose confirmée dans le fait comme l’amplitude lorsqu’elle ignore visuellement l’intervention de la serveuse. La pause régulière dans tout ceci.
Puis Darkhölme cesse de fixer et s’avance, reprenant de la superbe et manifestant de l’intérêt. Elle se réinstalle et Fury la regarde faire simplement, inexpressif. Son sourire s’accompagne d’un petit mouvement de tête lorsqu’il est question d’un "bon appétit" en réponse à son autodérision sarcastique.
« Vous aussi. »
Fury ne retire pas ses gants pour manger. Il prend ses couverts puis commence à étaler le tartare de thon en l’examinant de son œil. L’inspection terminée, il entreprend de piquer, de couper et de manger tout en attendant la réponse de Darkhölme.
Le silence est rare dans un restaurant. Il est là ce soir. Il est apprécié, autant que le plat. Il n’est jamais fait pour durer et ne dure jamais.
« Mais quel est le rôle d’un consultant, demande finalement Darkhölme, conduisant Fury à relever visage et œil sur elle. Obéir aveuglément sans se poser de question ? Ou être consulté en cas de problème et convenir ensemble, d’un plan ? »
Le sourire en coin revient sur les lèvres de Fury au mot le plus important de la dernière phrase : ensemble. Darkhölme lui laisse le temps de réfléchir en retournant à son assiette pour meubler le silence. Tout est réfléchi, cependant.
« Un consultant est employé lorsque ses compétences spécialisées sont requises. Les agents sont là pour "obéir aveuglément" et poser les questions dont ils ont besoin. Même si "des questions ?" obtient mieux le silence que lesdites questions.
- A partir du moment où notre cause principale est l’humanité il faut savoir se sacrifier, continue Darkhölme en faisant acquiescer Fury. Et je crois que vous comme moi ne sommes pas en reste. »
Le Directeur du SHIELD redresse visage et buste face à cette croyance. "Reste à savoir ce que l’on est prêt à sacrifier et pour quelle cause", comme dit la commandante des X-Men. Lentement et gravement, Fury acquiesce au fait que Darkhölme ne soit pas capable de lui dire ce qu’elle est prête à sacrifier. Il n’y a ni étonnement ni jugement dans son regard.
« Tout est une question de moment, de réflexion et de… d’amour oui. Qui-est ce qui prime au moment même ? »
Face à la question rhétorique, Fury acquiesce puis pause ses couverts. D’une main, il s’en va chercher le pichet d’eau. De l’autre, il présente une paume à Darkhölme afin de savoir si elle veut lui passer son verre. C’est tout ce qu’il répond face au haussement d’épaules se voulant dédramatisant alors même que la réflexion est grave ; surtout en connaissance des sacrifices de Stark et de Romanoff. C’est tout ce qu’il répond alors que son interlocutrice se concentre sur sa bouillabaisse à elle. C’est tout ce qu’il répond alors qu’un silence connivent et grave leur répond à tous les deux.
Il croise les mains devant lui et inspire du nez lorsqu’il est question des reproches. Son sourire réapparait lorsqu’il est question qu’ils aient déjà été faits. "Confessés". "L’incapacité pour certains agents à réfléchir". "Le fait d’être utilisé et de ne pas participer aux réflexions". "Le fait de devoir obéir au doigt et à l’œil dès que l’on sonne la cloche". Le fait de devoir être "un bon petit soldat".
Mystique "souhaite pouvoir avoir sa voix au chapitre".
« Diriez-vous tout ce que les X-Men font afin que le SHIELD l’approuve ou l’interdise, demande Fury avec légèreté avant de laisser un nouveau petit silence de réflexion. Si le SHIELD a besoin des X-Men, nous vous appelons. Vous êtes libres de refuser de nous aider si cela ne vous convient pas. »
Nouveau silence alors que Fury devient plus grave.
« Consultants, pas agents. Et c’est réciproque : si vous avez besoin du SHIELD, vous nous appelez. Nous sommes libres de vous aider ou non. De vous couvrir ou non. D’où l’importance des valeurs communes. »
Après un acquiescement pour insister sur ses propos, le Directeur du SHIELD décroise ses mains pour s’en retourner à son tartare.
« Il me semble que, lorsque vous avez participé à l’enquête sur le SupGen, vous et mademoiselle Grey avez eu autant voix au chapitre que l’agente déployée à vos côtés. »
L’œil quitte le thon pour la belle afin de demander confirmation à cette dernière, les rapports ayant pu être faussés puisque certains agents ont la problématique habitude de les rédiger pour les autres et de se contenter de les faire signer ; ce qui permet une manipulation des faits.
« Pour l’attaque du Bunker des Héritiers, j’ai refusé votre aide, reconnait sans difficulté le Directeur du SHIELD. Envoyer des mutants dans un assaut de bunker d’anti-mutants, donc préparé à cette éventualité, me semblait stupide. »
Ayant fini de récupérer un morceau de tartare dans sa fourchette, Fury regarde Darkhölme.
« Votre résistance surhumaine vous aurait peut-être protégé des gaz, des lance-flammes et des munitions non-perforantes… mais quid d’une fois que leurs mutants avaient fait disparaitre vos pouvoirs ? »
Fury monte son morceau devant son visage.
« Un couloir, deux demi-douzaines de fusils d’assaut derrière des meurtrières, quatre lance-flammes… »
Il mange le morceau. Il l’avale aussi rapidement qu’amèrement.
« L’un des nôtres est mort. Les cinq autres ont été blessés, dont un avec prognostique vital engagé. Comme le super-héros indépendant qui nous accompagnait. Quant à l’Avenger, il a failli devenir paraplégique. Et ils étaient tous au mieux de leurs capacités. »
Fury plante sa fourchette dans un morceau de thon.
« Et nous devons reconnaitre, objectivement, que c’est un succès retentissant. Avoir des cicatrices à vie signifie qu’on a une vie pour les avoir. »
Malgré son morceau empalé, la fourchette est déposée. Tout comme le couteau. Les mains s’en vont à la serviette de table. Celle-ci s’en va à la bouche et au bouc. Elle essuie des miettes inexistantes.
« Le SHIELD demande trois à quatre années d’ancienneté avant les déploiements sur le terrain, dit-il en redéposant le carré de papier. Cela ne règle pas la stupidité de certains… cependant c’est un problème universel. Vous avez surement des X-Men agissant avant de réfléchir, vous aussi. »
Ce n’est pas un reproche, plutôt une complicité.
« Combien d’heures les X-Men s’entrainent-ils chaque jour ? Peut-être puis-je augmenter un peu le rythme des agents d’intervention à la mesure. »
Une pause suit la semi-plaisanterie, le temps d’offrir le temps à Mystique d’une réponse concise.
« Des problèmes évoqués, restent la coordination et l’échange d’informations. Je n’ai pas l’intention de faire cela à travers de la subordination. Plutôt via des réunions. »
"Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balle" (Antisocial by Trust)
Mes yeux se plissèrent un instant alors que j’écoutais avec attention toutes tes paroles. Je paraissais pourtant concentrée sur mon repas, mais je ne te quittais pas des yeux le moins du monde. Même lorsque je buvais à la cuillère le jus de la bouillabaisse. Cependant avant de prendre la parole pour valider ou invalider les propositions qui venaient d’être faites je préférais te laisser du temps pour t’exprimer. Et je fis bien car tu évoquas les héritiers.
Ma tête se hocha et j’adresse une petite prière silencieuse aux hommes et aux femmes morts pour cette bataille. Je m’arrêtais d’ailleurs de manger pendant un instant. Glissant la main sur la nappe blanche je saisis mon verre pour en boire quelques gorgées, toujours sans te lâcher un seul instant des yeux.
J’aimais le fait que tu ne cherches pas à me fuir. Habituellement les gens étaient déconcertés par mon regard et l’évitait. Ce n’était pas ton cas. De ton seul et unique œil, tu m’affrontais, façon de dire bien évidemment. Et encore j’étais toujours blonde, et non pas bleue. Je ne pouvais pas prendre le risque dans ce restaurant. Certes il n’y avait pas grand monde d’autres mais tout de même. Je prenais le risque d’être découverte. Et j’avais suffisamment mis mon identité en danger ces derniers mois avec toutes ses histoires entre mon attaque par une espèce de vampire, et l’électrocution dans le zoo il y a peine deux mois.
Je prends peine de réfléchir un instant alors que je repose mon verre d’eau sur la table, et que je t’adresse un sourire en entendant parler de la stupidité. Je pousse d’ailleurs un petit soupire en signe d’approbation face à cette affirmation.
- Effectivement manager des troupes n’est pas toujours évident surtout avec les petites têtes brulées. Mais nous essayons de faire au mieux pour le bien de tous.
Un coup de fourchette, un bout de poisson dans ma bouche. J’avais faim. Je me serais bien mangé un plateau entier de fromage et de charcuterie. Hum … Rien que d’y penser j’en avais l’eau à la bouche. Mais la nourriture n’était qu’un prétexte pour nous retrouver.
- L’entrainement des X-Men n’est pas comme celui du S.H.I.E.L.D. Les profils sont différents. Tous les X-Men ou presque mènent une vie, lambda. Ils ont un métier. La plupart sont professeurs ou étudiants. Mais aucun ne destine sa vie à servir et à être un soldat comme avec le S.H.I.E.L.D. Je les entraine aussi souvent que je le peux cependant.
A nouveau je mange un peu puis je reprends la parole tranquillement alors que j’ai presque fini tout mon premier plat. Pas mauvais, mais les moules … Non vraiment cela ne passe pas. J’ignore pourquoi avant j’adorais cela. Surement encore une fâcheuse conséquence de la grossesse.
- Je vous présente mes condoléances pour ceux qui ont perdu la vie lors de l’attaque du repère des héritiers. De mon côté je ne reproche pas le fait de ne pas y avoir participer en particulier. Ce sont les autres, les extérieurs qui ne comprennent pas pourquoi, nous n’avons pas prit par à cette opération. Prenez-le Docteur Strange par exemple, il était intarissable de reproches concernant l’inaction des X-Men dans cette affaire. Et ce n’est qu’un parmi d’autres. Je pensais qu’il faisait parti de vos petits soldats jusqu’à ce jour là mais j’ai compris par la suite que ce n’était pas le cas.
Parler de Stephen. Risqué. Je jouais avec le feu. Mais Nicholas Fury devait déjà être au courant de la relation que j’entretenais avec le maitre des arts Mystiques. Je préférais revenir au sujet de conversation de base.
- Je suis d’accord pour que les X-Men puissent intervenir sur certaines missions conjointement avec le S.H.IE.L.D si j’estime que c’est leur place. Tant que nous œuvrons dans un même but. Celui de l’humanité.
Contrairement à ce que tu pouvais penser ou que d’autres pouvaient penser, je n’étais spécialement « pro mutant ». Certes je l’avais été fut un temps mais j’acceptais aussi les humains. Les aliens et toutes autres bizarreries de cet univers, car après tout j’en étais une aussi.
- Qui serait présent à ces réunions ? Comment envisagez-vous la chose ?
Après avoir avalé une dernière bouchée de mon plat, je m’avançais légèrement sur ma chaise pour poser mes deux coudes sur la table, le visage dans le creux de mes mains, te fixant.
belle âme
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
La lecture se fait des deux côtés et les deux côtés la laissent faire fonction de ce qui les arrangent. L’espionnage implique le mensonge et la manipulation en plus des capacités à gérer un réseau et les informations qu’il recueille comme transmet. Fury et Darkhölme sont des espions. Des soldats aussi. Ils étaient des soldats avant d’être des espions. Or, le soldat n’est-il pas l’inverse de l’espion ? Elevé à la franchise et à la loyauté, non à la duplicité et à la stratégie ? Où se situent l’un et l’autre sur le spectre de leur vie ? Où se situent l’un et l’autre dans les spectres de leurs vies ?
Le service d’eau est accepté. La réponse implicite est donnée. Qu’est-ce qui prime au moment du sacrifice ? L’altruisme. C’est ainsi qu’il devient abnégation.
L’évocation des difficultés de "management" de troupes vis-à-vis des têtes brûlées déclenche chez Fury un pouffement. Un instant, son œil se tourne vers le passé. L’armée brise les fortes-têtes pour éviter cela en plus de s’assurer des capacités de ses hommes à agir sous la pression. Le SHIELD est plus timoré, surtout fonction des départements. Quid des X-Men ?
"Mais nous essayons de faire au mieux pou le bien de tous" est la conclusion de Darkhölme. Conclusion à laquelle Fury acquiesce à nouveau. Elle énonce ce qu’il a sous-entendu. Il l’entend et l’écoute. L’approuve.
« L’entrainement des X-Men n’est pas comme celui du S.H.I.E.L.D., continue Mystique après une pause alimentaire et laissant Fury à sa lecture et son écoute. Les profils sont différents. Tous les X-Men ou presque mènent une vie, lambda. Ils ont un métier. »
Le levé de l’unique sourcil face à la maladresse est marqué. Aucun commentaire n’est immédiatement fait. Darkhölme continue de développer jusqu’à énoncer le fait que "aucun ne destine sa vie à servir et à être un soldat comme avec le S.H.I.E.L.D.". Elle les entraine aussi souvent qu’elle le peut mais reconnait le fait qu’ils n’ont pas vocation à être des professionnels ; seulement des miliciens.
Le tri se fait dans l’assiette de Darkhölme comme dans sa vie et dans les choix de son organisation. La symbolique est belle. Fury le voit. Il reprend son repas, ingurgitant rapidement comme il est courant chez les militaires et les gens pressés. Il s’immobilise néanmoins aux condoléances qui lui sont présentées et dépose toute l’argenterie. Ses doigts se croisent entre son assiette et lui alors que Mystique expose son point de vue. L’absence de reproche face au fait de ne pas y avoir participé fait froncer l’œil du Directeur du SHIELD. Œil qui se lève alors que le buste se redresse et que la donnée des "extérieurs qui ne comprennent pas pourquoi" est énoncée.
« Prenez-le Docteur Strange par exemple, il était intarissable de reproches concernant l’inaction des X-Men dans cette affaire, déclare Darkhölme en amenant un amusement doux sur le visage de Fury. Et ce n’est qu’un parmi d’autres. Je pensais qu’il faisait partie de vos petits soldats jusqu’à ce jour-là mais j’ai compris par la suite que ce n’était pas le cas.
- Il sert d’autres forces, signale nonchalamment Fury, et je leur laisse le soin d’essayer de le contrôler. »
Sa déclaration faite, le Directeur du SHIELD reprend ses couverts pour finir son plat alors que son interlocutrice conclut à propos du sujet principal de la soirée. Les déclarations sont en accord ainsi l’accord est-il obtenu. Fury acquiesce.
Reste à régler la suite des problèmes énoncés précédemment par Mystique. Fury sait déjà comment.
« Qui serait présent à ces réunions ? Comment envisagez-vous la chose ?
- Avant qu’il ne vienne se prendre la tête avec vous, le Professeur Xavier et moi-même, signale le Directeur du SHIELD en déposant ses couverts pour prendre son verre d’eau et ponctuer son entrée, Strange avait une idée. Il l’a nommée les "Illuminati". »
Signifiant les illuminés, les connaisseurs ou les savants, le terme latin "illuminati" a servit à désigner plusieurs groupes, contemporains ou historiques, réels ou fictifs voire d’existence controversée, versés dans la philosophie, l’ésotérisme et/ou la politique avec pour objectif d’améliorer ou de contrôler le monde. Les Illuminati sont ainsi l’archétype de la société secrète littéraire.
« Comme le suggère le nom via ses références culturelles, continue Fury avec une gravité qui ne dissimule pas réellement son amusement, il s’agit d’une société secrète inter-organisationnelle. Les chefs des groupes se réunissent avec pour ordre du jour les menaces connues. Ils discutent des meilleurs moyens et acteurs pour les prévenir ou les neutraliser. »
Fury reprend sa serviette pour en faire de même avec le tamponnage de ses lèvres et de sa mâchoire. Digne, il ne reprend qu’après avoir terminé.
« Les Avengers et le SHIELD disposent déjà de salles de réunion holographique. De plus, nous avons des agents de liaison et de consulting. Chose qui n’arrivera jamais avec les Maîtres des Arts Mystiques et pose la question des X-Men. »
Après avoir déposé la serviette sur la table, le Directeur du SHIELD s’y accoude et croise les mains.
« Si vous ne disposez pas de la technologie, nous pouvons vous la fournir. Si vous ne voulez pas de la technologie, ou de la proximité de coopération, nous nous en abstiendrons. »
Une pause alors que Fury lit avec plus d’intensité, plissant son œil.
« Dans tous les cas, j’ai l’intention d’avoir des réunions régulières et une connexion directe afin que chacun puisse convoquer un réunion d’urgence si besoin. »
"Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balle" (Antisocial by Trust)
Ce n’était pas évident de prétendre ne pas connaitre Strange et de rester impassible mais heureusement pour moi j’étais une merveilleuse actrice. Je demeurais cependant silencieuse écoutant avec une attention très accrue ce que tu me disais. Oui. Les Illuminati. Tiens donc … Après m’avoir pourrie moi, puis Charles, Stephen était allé s’en prendre aussi au S.H.I.E.L.D. Je n’étais pas surprise mis disons qu’il ne s’en était pas spécialement vanté.
Société secrète. Représentant. Avengers. SHIELD. Maitres des Arts Mystiques. Et X-Men. Technologie. Réunion. Actions.
Ce que je comprenais également en filigrane c’était que j’étais la personne qui avait été choisie en quelque sorte pour représenter les X-Men. Et non Charles. Cela m’étonnait un peu, car après tout, entre lui et moi c’était plutôt lui le gros cerveau de nous deux.
J’acquiesçais aux différents propos du colonel puis, la serveuse comme si elle avait attendu que tu aies fini de parler vint pour débarrasser nos assiettes tout en nous servant immédiatement la suite du repas. Parfait. J’avais encore très faim.
Mais il fallait dire aussi qu’il n’y avait pas que mon appétit qui avait été ouvert et aiguisé lors de ce repas. Je pris enfin la parole pour être de bien comprendre où tu voulais en venir.
- Si je vous comprends bien c’est une proposition d’alliance entre les différents groupes par le biais de membres référents. Qui sont les chefs de groupes pour les Avengers et le SHIELD ? Vous semblez penser que les MAM ne se joindront pas au groupe mais si c’est Strange qui en avait eu l’idée cela m’étonnerait qu’il laisse ceci se dérouler sans y prendre part. Pour les X-Men vous souhaitez que je sois cette personne ?
Etonnant comme je l’avais pensé un peu plus tôt. J’haussais les épaules avec une désinvolture qui n’était qu’une illusion. Je me doutais bien que pour le SHIELD tu ferais office de chef de groupe mais on ne savait jamais je pouvais encore être surprise. Pour les Avengers en revanche … Clint peut-être ? Mais il avait une double casquette … Alors peut-être pas le choix le plus évident. Nous traitions ici d’un sujet sérieux et important. Je jetais un coup d'oeil à mon plat, attendant pour le manger avant de rajouter.
- J’ai trois conditions que je souhaiterai.
Enonçais-je en levant un par un mes doigts au fur et à mesure de mon petit discours qui allait être rapide à vrai dire.
- Je souhaite pouvoir dire à mon frère que je fais partie de cette organisation.
Un doigt levé.
- Je souhaite que vous installiez un dispositif au manoir et à mon appartement.
Deux doigts levés.
- Je souhaite que les MAM fasse partie de l’équation pour que les forces en présence à N-Y soient toutes représentées.
Trois doigts levés.
Mes conditions ne me paraissaient pas incommensurables et déraisonnables à vrai dire. La plus incertaine était celle concernant les MAM mais j’avais une assez bonne … connexion avec leur chef donc je pourrais peut-être lui en toucher deux mots s’il y avait besoin.
- Pensez-vous que cela soit réalisable ?
J’haussais un sourcil en direction du grand directeur Fruy alors que je rabaissais mes doigts et que je commençais tranquillement à manger le deuxième plat qui était arrivé et qui était posé devant moi depuis maintenant quelques minutes.
Il était à noter que j'avais formulé mes paroles sous la forme de voeux, et non d'injonctions, ce qui pouvait laisser sous-entendre que j'étais prête à la négociation.
belle âme
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
La serveuse sert la suite du repas. Le Burger de Fury est déposé devant lui. Il acquiesce et remercie d’un sourire. Il profite ensuite du silence de son interlocutrice pour porter son œil et ses gants à ses couverts. Il pique de la fourchette le burger afin de guider la coupure du couteau. Conserver tous les éléments du sandwich dans celui-ci alors qu’on le divise de l’argenterie est quelque chose de complexe. Il faut déplacer régulièrement la fourchette et ne pas trop appuyer du couteau. Il faut du doigté et de l’anticipation.
L’œil de Fury quitte son plat pour s’en revenir à Darkhölme lorsque celle-ci reprend la parole pour énoncer sa compréhension. Le visage de Fury se détend avec une pointe d’amertume alors qu’il délaisse son plat de résistance pour le principal. Face à la désinvolture de Darkhölme, il écoute avec une attention manifeste.
« Pourquoi pensez-vous que nous ne sommes pas déjà alliés, interroge le Directeur du SHIELD en apposant ses couverts sur son burger afin d’en reprendre la délicate découpe. Le SHIELD n’a jamais vraiment questionné sur les moyens utilisés pour récupérer le patrimoine de monsieur Xavier ou vos identités, après votre arrivée dans cette époque. »
Un silence tranquille voire connivent alors que le Directeur poursuit son œuvre.
« Le SHIELD et l’Institut travaillent ensemble à la réinsertion de jeunes mutants dans le besoin, continue le Directeur du SHIELD en usant de ses couverts pour essayer de replacer quelques ingrédients aux velléités d’échappée. Lorsqu’il a été question de refonder les X-Men, il a soutenu le projet et permis sa mise en place ; ainsi que fait appel à de vos membres en certaines occasions. »
Fury relève son visage avec un sourire doux.
« Si cela ne suffit pas à faire de nous des alliés alors, oui, je vous propose une alliance. »
L’expression de Fury change lorsqu’il est question des conditions de Darkhölme : il devient immobile et attentif. Concentré.
Un doigt levé : Darkhölme parlant du projet à Xavier.
Deux doigts levés : dispositif de communication holographique chez les X-Men comme chez Darkhölme.
Trois doigts levés : assurance que les MAM, sans doute pour Maîtres des Arts Mystiques, soient membre de la société "pour que les forces en présence à N-Y soient toutes représentées".
« Pensez-vous que cela soit réalisable ?
- Oui, répond Fury avant que les doigts ne se rabaissent ; chose qu’il attend avant de poursuivre. Pour votre frère, peut-être éviter de lui dire que l’idée vient de Strange. Dites-lui qu’elle est de moi. »
Est-il besoin de s’étendre sur la relation des deux hommes ?
« Pour le dispositif, je passerais la commande à Stark Industries dès la fin de ce repas, reprend-t-il après une brève pause, ayant terminé de découper un huitième de burger. L’installation se fera dans les prochains jours. »
Après avoir récupéré son fragment de plat, Fury tourne son œil vers son découpage pour en regarder la réussite. L’œil est critique mais, quelque soit le résultat, le Directeur du SHIELD mange avant que les choses ne refroidissent trop.
Il prend une inspiration nasale alors qu’il mastique discrètement. Presque pensivement. Puis il finit par avaler avec une certaine rapidité ; la même que pour son thon précédent.
« Pour les Maître des Arts Mystiques, je pense pouvoir convaincre Strange de nous rejoindre. »
Le Directeur du SHIELD pique un nouveau morceau de burger avant de répéter son cycle d’examen et d’action.
« Ai-je le droit de signaler votre participation ? »
Si la demande est flegmatique, l’expression qui s’en suit est connivente. Fury continue cependant de manger sans rien ajouter.
"Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balle" (Antisocial by Trust)
En théorie je savais comment parler à mon frère. En pratique… Et oui, je savais pertinemment qu’il n’était absolument pas fan de Stephen. Enfin du Dr Stange. Dommage c’était l’homme qui partageait ma vie. Il allait d’ailleurs être passablement enchanté quand il allait apprendre la nouvelle. Mais cela c’était une autre histoire. Et je n’allais certainement pas en débattre et m’exprimer sur le sujet face au colonel Fury.
- Oui bien sur pour mon frère. Je connais sa façon de penser et je me débrouillerai pour annoncer la nouvelle.
Ou plutôt faire passer la pilule tout dépendait de la manière dont on voyait la chose. Haussant les épaules l’air de rien alors que je mangeais tranquillement mon plat, je guettais tout de même ta réaction quand à ma volonté d’intégrer tout le monde. Mais après tout si c’était une idée de Stephen. Il ne s’y opposerait surement pas. D’ailleurs je me demandais bien pourquoi il ne m’en avait pas parlé. Peut-être ne ‘aurait-il pas choisi pour faire parti de ce regroupement un peu particulier … Il allait falloir que je lui pose la question pour éclaircir tout cela. Quitte à … prendre quelques balles au passage face à son honnêteté…. Tranchante.
Mes yeux quittent de temps en temps ta personne mais je ne perds pas une miette de la moindre de tes réactions alors que tu soulignes ma participation, ou plus précisément d’informer de ma participation une certaine personne. Ma langue passe brièvement sur mes lèvres pour lécher discrètement le peu de sauce qui venait de s’y trouver puis je me penche un peu vers l’avant. N’étant pas du tout dupe aux sous-entendu que tu faisais. Tu étais donc au courant de la relation que j’entretenais avec le maitre des arts mystiques. Et comme beaucoup tu devais croire que les bébés étaient de lui. Rien que d’y penser j’en avais des frissons. Stephen ne voulait pas d’enfants … Et je redoutais réellement le moment où j’allais accoucher et partager ma vie entre mon amour pour lui et celui de mes enfants. Notre relation en souffrirait-elle ? Déciderait-il finalement que sa vie était plus calme, façon de dire, et surtout beaucoup moins bruyante avant moi ? Je redoutais la réponse et je ne préférais tout simplement pas y penser pour le moment.
- Oui vous le pouvez. Nous avons déjà œuvré ensemble lors du retour à la raison de Wanda. Il sait qui je suis.
Je ne précisais pas non plus que je pourrais en parler personnellement avec lui, puis alors que je finissais une bouchée, j’essuyais ma bouche en la tapotant d’une serviette, blanche, immaculée. Précisant tout de même.
- Je serai juste hors courses pendant une petite semaine après mon accouchement. Il est prévu pour février mais les grossesses gémellaires sont souvent … imprévues.
Tout comme leur existence j’aurai pu ajouter.
- Stark Industrie a-t-il un système pour être prévenue en tout temps, si je ne suis pas dans mon appartement ou au manoir ?
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Un acquiescement au fait que Darkhölme se débrouillera avec Xavier. Ni plus, ni moins. Aucun commentaire n’est fait ou à faire. L’œil de Fury se relève rapidement lorsque les épaules de son interlocutrice se lèvent tranquillement. Le mouvement analysé, l’attention s’en repart à l’alternance entre la délicate opération culinaire et la non-moins délicate discussion orale.
Lorsqu’il est question d’utiliser la participation de Mystique afin de motiver le Maître des Arts Mystiques à participer à son propre projet, l’autorisation fournie n’obtient pas de réponse puisque la conclusion en obtient une : un sourire entendu. "déjà œuvré ensemble lors du retour à la raison de Wanda", cela amuse Fury. Il acquiesce à nouveau.
« Je serai juste hors courses pendant une petite semaine après mon accouchement, précise finalement Darkhölme, faisant se relever complètement Fury pour lui fait face avec un œil plissé et scrutateur. Il est prévu pour février mais les grossesses gémellaires sont souvent… imprévues. »
Manger un bout de burger presqu’en l’état est la seule réponse donnée par le Directeur du SHIELD. Ce n’est pas à lui de juger les congés maternités et l’opposition, déjà évoquée, entre les besoins de nourrisson et ceux d’une profession n’étant pas un vrai métier comme les X-Men ; thèse qu’il désapprouve mais qui a déjà été discutée.
Les couverts sont redéposés et la bouchée avalée afin de pouvoir répondre à la principale question pratique.
« Stark a implanté des portes dérobées dans la quasi-totalité des opérateurs télécom du monde, signale le Directeur du SHIELD avec une lassitude visible. Cela lui permet un accès aux informations personnelles comme de hacker les appareils de communication reliés. Je leur ai demandé de ne pas le faire puisqu’ils n’en ont pas le droit. »
Une connivence amusée passe sur le visage de Fury alors qu’il reprend ses couverts.
« Après tout, c’est le travail du SHIELD que d’ainsi collecter les données afin d’anticiper les menaces. Nous saurons donc vous contacter à partir du moment où vous avez un appareil de communication civil sur vous. »
L’invention des téléphones et de la connexion mobile a été un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’espionnage, facilitant toujours plus la collecte d’informations et son traitement afin de créer des profils utilisateurs toujours plus proches de la réalité ; et, pour certains, de les revendre à de tierces parties allant des annonceurs publicitaires aux organismes des forces de l’ordre. D’où que Fury lui-même n’ait pas de téléphone portable, uniquement les lignes du SHIELD.
« Formidable évolution que celle des années 2.000, ricane Fury avant de considérer le bout de burger qu’il tient du bout de sa fourchette. Ça a du être dépaysant à votre arrivée. »
"Les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle Impossible d'avancer sans ton gilet pare-balle" (Antisocial by Trust)
Evidemment, le S.H.I.E.L.D. avait accès à toutes les télécommunications. Je ne sais pas pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt. Mais en même temps cela ne m’étonnait absolument pas. Je mangeais un peu de mon plat en écoutant tranquillement le directeur Fury me faire son exposé sur les technologies Starkiens, et les droits des citoyens américains et du monde à ne pas avoir de vie privée.
J’approuvais cependant d’un mouvement de tête les affirmations, et surtout les dernières sorties de la bouche de Fury en machant la dernière bouchée de mon plat. Une fois avalée je pris la parole. J’avais été tout de même bien éduquée. Hors de question pour moi de parler la bouche pleine. Tapotant mes lèvres avec la serviette en tissu floquée aux initiales de l’établissement je répondais à la question qui n’en était, intrinsèquement pas vraiment une.
- J’étais heureusement habituée à la modernité avec les inventions de Monsieur McCoy mais effectivement ce siècle révolutionne la technologie. J’ai mis plusieurs mois avant d’accepter d’avoir un téléphone portable. Peut-être n’aurai-je pas du pour … préserver un peu ma vie intime. Mais j’ai fini par craquer comme tout le monde.
J’haussais les épaules l’air de rien alors que je buvais quelques gorgées de mon eau plate qui était arrivée un peu plus tôt.
- Je suppose que c’est une obligation par les temps dans lesquels nous vivons.
Puis, s’en suivi une conversation qui pas un seul instant ne déborda sur le cadre travail. Fury et moi échangions le temps du reste du repas sur les évolutions du monde, passées, présentes et à venir. Du moins que nous supposions. La conversation fut agréable, et visiblement, chacune des deux parties quitta le restaurant satisfaite de son entretient.
Bien que, pour moi, il était assez inattendu, et que je repartais avec bien des informations, surement plus que Fury. Mais … J’étais sûre que ce vieux renard n’était pas reparti les mains vides…
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