Confiance

Un hélicoptère. Il vole au-dessus d’une baie encadrée de ville. Il survole la Statue de la Liberté puis remonte le fleuve dans son dos. Arrivé aux jetées d’Hell’s Kitchen, il vite à droite au-dessus des buildings de Manhattan. Quatre rues sont dépassées avant qu’il ne se stabilise au-dessus du plus grand bâtiment de la zone. Le toit de celui-ci est une pyramide de panneaux solaires dont le sommet s’ouvre lentement à l’approche de l’appareil. Sous celui-ci, le hangar contient une large piste d’atterrissage et, sur ses flancs réhaussés, une dizaine de Quinjets. Des agents s’affaires à l’entretien des lieux et des véhicules, ainsi qu’à des discussions dans le cadre des pilotes de garde. Un seul se tient sur la piste d’atterrissage. C’est une femme, grande et maigre. Elle est vêtue d’un tailleur professionnel sur lequel tombe ses cheveux bruns. Des lunettes noires encadrent les yeux froids de son visage sévère. Ceux-ci se plissent face aux vents faits par l’hélicoptère lorsqu’il se pose à quelques mètres d’elle. Dans les reflets des verres, la porte coulissante du véhicule s’ouvre.

L’homme qui descend le premier est aussi grand que la femme, même si deux fois plus large d’épaule. Son costume est totalement noir, sans cravate, tout comme sa chevelure mi-longue attachée en un chignon bas. Son épaisse barbe est blanchissante par endroit, elle. Après un pas sur le côté, l’homme laisse descendre celui à qui il a ouvert la porte.

Une main gantée se pose sur la paroi de l’hélicoptère. Une botte lourde se pose sur le sol de la base. Toutes deux sont noires, comme le reste de la tenue. L’appel d’air causé par les hélices agite le pantalon de toile et fait s’envoler le manteau long comme une cape. Le col roulé tient trop au corps de celui qui ne dépasse qu’à peine ses deux subordonnés. Son bouc entoure ses lèvres closent tandis que son seuil œil détaille le terrain autour de lui avant de s’arrêter sur l’agente en charge de celui-ci.

« Hand, salut-il en penchant la tête en avant, sa voix grave surplombant le bruit de l’hélicoptère en train de s’arrêter.

- Fury, lui répond-t-elle avec un acquiescement.

- Le bureau est-il prêt, demande-t-il en prenant la tête du trio pour marcher vers les ascenseurs.

- Oui monsieur.

- L’équipe ?

- Également. »

Ils quittent la piste d’atterrissage.


Malgré la présence du Biltmore, immeuble pratiquement aussi grand que le Morgan Stanley qui sert de QG newyorkais du SHIELD, il est possible de voir les bâtiments bien plus petits qui composent Hell’s Kitchen. Fury les regarde par la vitre, bras croisés dans le dos. Non loin de son œil, une oreillette sans fil.

« Ligne cryptée, numéro normal, dit-il simplement avant d’attendre la confirmation de l’interface en langage naturel intégrée au lieu. Appelle Raven Darkhölme. Portable. »

Il sait que la professeure d’Histoire Géographie et d’Arts Martiaux de l’Institution Charles Xavier pour Jeunes Surdoués a obtenu de n’avoir aucun cours à donner le lundi, afin de lui épargner un aller-retour entre son appartement de Greenwich Village et Graymalkin Lane. Il a néanmoins attendu l’horaire de fin des cours afin de feindre l’ignorance.

« "Je préfère traiter des affaires du S.H.I.E.L.D. avec M. Barton, qui lui est un homme de terrain, sage et réfléchi.", cite-t-il lorsque cela décroche. Avez-vous pris le temps de le faire pour régler votre problème de confiance envers nous, mademoiselle Darkhölme, ou devons-nous prendre rendez-vous ? »

Il décroise les bras et laisse un instant de silence afin que vienne la question naturelle, qu’elle lui soit posée ou non.

« Nick Fury. Directeur du SHIELD. »

Confiance

Fin d’après midi, un lundi. A quelques jours de Noël ? Oui. J’étais dans mon canapé ultra confortable. Captain à côté de moi. Une main à lui faire des papouilles, l’autre tenant un bon chocolat chaud où se trouvait il y a quelques minutes encore une montagne de chantilly recouverte de smarties. Pour aujourd’hui j’avais demandé à passer du temps avec le chien de Bucky, pendant que ce dernier était occupé. Et comme cela, lui et moi n’étions pas seuls. Nous avions passé tout le début d’après-midi à marcher dans Central Park, et j’avais peut-être fait un petit détour par un portail magique juste le temps d’un baiser chez le maitre des arts Mystique. Mais avec Captain j’étais sure qu’il ne dirait rien. C’était donc avec plaisir que je m’étais installé devant un téléfilm d’un scénario dont on connaissait déjà la fin au bout des premières minutes mais peut importait. C’était juste le plaisir de ne rien faire chez soi, au chaud.

Mon téléphone sonna. Je lâchais un profond soupire en abandonnant ma tasse sur la petite table qui bordait mon canapé alors que je poussais un petit soupire fouillant sous la couette (oui j’avais une couette de canapé.) mais sans aucune intention de me bouger. Après plusieurs sonneries je mis enfin la main dessus. Trop contente de l’avoir retrouvé à temps, je ne regardais absolument pas qui m’appelait et je décrochais avec un petit satisfait :

- Oui ?

L’expression sur mon visage passa de la satisfaction au mépris. Même avant que mon interlocuteur se présente je savais déjà qui était à l’autre bout du fil. Super. Qu’est ce que j’avais encore fait, ou pas fait justement pour que le directeur du S.H.I.E.L.D en personne m’appelle moi ?

Ma conversation avec Célestine, une autre des sœurs Orchent névrosée dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis … et bien notre dernière rencontre, n'était pas restée .. confidentielle. En tout cas ce qui était sur c’était que cette petite peste avait enregistré notre conversation. Elle entendrait parler de moi dans un futur plus ou moins proche à ce sujet.

- Je sais très bien qui vous êtes. Et je ne suis pas sûre que citer mes propres paroles lors d’un échange supposé de nature privé soit la meilleure façon de parler de confiance.

Dis-je simplement, lançant une petite balle perdue au passage, comme ça. Juste pour le plaisir.

Le changement de ton de la voix de Raven Darkhölme amène un petit sourire blasé sur les lèvres de Fury alors que son œil ne quitte pas son observation d’Hell’s Kitchen.

Hell’s Kitchen, aussi nommé Clinton et Midtown West, est un quartier situé de Manhattan délimité par les 34e et 59e Streets, par la 8e Avenue et l'Hudson River. La première référence au surnom "Hell’s Kitchen" vient du New York Times du 22 septembre 1881. Le journaliste qui avait visité le quartier pour couvrir une affaire de meurtres multiples avait ainsi nommé un immeuble puis déclaré que "la zone toute entière était probablement la plus répugnante de toute la ville". Le surnom "Clinton", lui, provient du fait que le quartier a été construit sur les terres de l’ancienne ferme Clinton et que DeWitt Clinton, propriétaire, était devenu maire de New York City et gouverneur de l’Etat de New York au début du XIXe siècle ; bien avant le surnom précédent. Midtown West, lui, est une simple considération géographique. De manière générale, les surnoms dépendent de la perception qu’a l’individu sur le quartier : Hell’s Kitchen est péjoratif, Clinton est mélioratif et Midtown West neutre. Cela étant, il faut reconnaitre au quartier qu’il est l’un des endroits les plus adéquats pour aller diner en ville ; que ce soit pour les touristes ou pour les locaux.

Le fait que la locale sache très bien qui il est ne déclenche aucune réaction sur le visage de Fury : c’est une évidence. L’introduction est faite pour amener à le comprendre même lorsqu’on est incapable de connaitre sa voix.

« Et je ne suis pas sûre que citer mes propres paroles lors d’un échange supposé de nature privé soit la meilleure façon de parler de confiance.

- Vraiment, demande Fury avec un faux outrage. Je vous dévoile pourtant une information nous concernant. »

Il laisse un instant de silence, moins pour que Darkhölme puisse répondre que pour qu’elle puisse y réfléchir.

« Comme le respect, la confiance est difficile à quantifier comme à définir, déclare-t-il plus posément, retrouvant une voix calme. Je pourrais aisément prendre votre refus de répondre à ma question comme de l’irrespect. »

Fury détourne son regard du quartier de New York pour fixer le bureau qui a été préparé pour lui. Froid et effectif, avec le logo du SHIELD sur le mur derrière sa chaise et une baie vitrée donnant sur le couloir qui peut être assombrie et servir d’écran de projection.

« Vous pensez la confiance et la connaissance comme problème entre nos organisations. Vous déclarez que vous préférez en discuter avec l’agent Barton. Et vous ne le faites pas. »

Au-delà de la vitre, Fury observe les agents imberbes à la peau verte occupés à se réunir dans le couloir.

« Dites-moi donc : puis-je vous faire confiance pour aller le voir lui ou nous faut-il un rendez-vous ensemble ? »

L’œil de Fury se plisse alors que ses mains en vont à ses hanches, non loin de ses poches. Il attend la réponse en regardant le logo présent sur la vitre ainsi que les agents du SHIELD qui l’attendent.

Confiance

Il était vrai que je me moquais éperdument que le directeur du S.H.I.E.L.D prenne mon manque de réponse pour de l’irrespect. Cela ne me faisait ni chaud, ni froid à vrai dire. D’ailleurs pendant le monologue alors que mes yeux se levèrent plusieurs fois au plafond comme signe d’agacement, je me tendis légèrement pour saisir ma tasse de chocolat chaud, et la boire tranquillement comme si j’avais une conversation téléphonique agréable. Ce qui était loin d’être le cas. Hors de question qu’il me parle comme s’il était mon supérieur alors qu’il ne l’est absolument pas. Ce que je ne manquais pas de lui rappeler.

- Et moi c’est cette intrusion dans ma vie privée que je considère comme de l’irrespect. Cela va dans les deux sens.

Je n’étais pas connue pour avoir ma langue dans ma poche et pour faire dos rond. Je ne voyais pas pourquoi cela changerait pour le directeur du S.H.I.E.L.D. Le seul homme dont je respectais (à peu près, et pas toujours) les ordres c’était mon frère. Charles Xavier.

- Vous savez très bien que pour se débarrasser de Célestine il faut être prêt à dire des choses que l’on ne va pas faire dans l’immédiat.

Répondis-je le plus simplement du monde alors que je prenais le temps de touiller mon chocolat chaud, après avoir mis mon téléphone sur mon ventre proéminent en hautparleur pour avoir les deux mains libres si jamais il me prenait l’envie irrésistiblement insupportable de grignoter mon cookie alors que nous étions au téléphone.

- Vous pouvez autant me faire confiance que ce que je vous fais confiance. Je vous laisse en déduire ce qu’il se doit.

J’haussais les épaules bien que personne ne le voit, et attendant une réponse, j’en profitais pour croquer dans ce cookie qui m’appelait désespérément depuis un petit moment. A peine cuit, comme je les aimais. Bien souvent il était trop cuit, et laissait des miettes partout. La manière dont je les préférais c'était quand la pate pouvait se déchirer sans laisser des milliers de miettes partout. Et avec des pépites de chocolat à moitié fondues... Mais je m'éloignais du sujet. Pour un peu j'en aurai presque oublié mon interlocuteur à l'autre bout du fil.

Comme le respect, la confiance est difficile à quantifier et à définir. Fury pourrait aisément prendre le refus de répondre à sa question comme de l’irrespect. Darkhölme prend l’intrusion de sa vie privée comme de l’irrespect. Il a un sourire avec un dodelinement de la tête au fait qu’elle ait une étape d’avance. Elle n’a pas compris ce qu’il voulait dire.

Lorsqu’il est question que Darkhölme fasse des promesses afin que les gens lui foutent la paix, le visage de Fury s’assombrit. Son œil ne se décolle pas du logo du SHIELD et des agents au-delà.

« Vous pouvez autant me faire confiance que ce que je vous fais confiance, déclare-t-elle avec une voix plus distante une fois qu’il a fini ce qui est réellement important, l’amenant à décroiser les bras et faire un pas en arrière afin de les poser contre le bureau et de s’y assoir. Je vous laisse en déduire ce qu’il se doit. »

Fury reste impassible alors que le silence s’installe.

« Marseille, 630 9e Avenue, 07PM. »

D’un geste de la main, Fury coupe la communication. Il lève ensuite cette même main pour faire signe de l’index et du majeur afin que les agents entrent dans son bureau.


Le Marseille est une brasserie haut de gamme servant des classiques français et méditerranéens, réputée comme une destination culinaire liée à Broadway où artistes et spectateurs peuvent venir manger avant ou après le spectacle. Depuis Greenwich Village, le trajet le plus simple est de suivre la 8e Avenue puis de tourner à la 45e Rue ; où se trouve un parking. Sur le parking, un trio de motards assis sur deux véhicules discute bruyamment. Non loin d’eux, un SUV Chevrolet Tahoe GMT900 noir attend. Sa plaque est 5F3-N61 8.

A une rue du parking, après avoir suivi le sens unique et descendu le block d’habitations jusqu’à l’embranchement avec la 44e Rue, se trouve le restaurant. Son nom est marqué lettre imitant le manuscrit et contenant un néon rouge, le tout posé sur un coffret noir. Le même noir que le bout des stores où l’intitulé est cette fois auréolé de blanc. Le noir se retrouve dans l’encadrement de la porte vitrée comme dans le matériel autour de celle-ci ; le piédestal vitré contenant le menu, notamment. Cela contraste bien avec la neige, permise par les températures moyennes avoisinant les 3 degrés. A cette heure, les températures redescendent. Un gant tout aussi noir s’en vient tirer la porte suscitée, l’ouvrant. Un manteau long tout aussi noir s’agite légèrement sous la sortie d’air chaud. Fury entre et passe plusieurs secondes à essuyer ses chaussures de ville sur le tapis d’accueil. Derrière lui, la porte se referme. Devant lui, la grande salle s’étend.

De nombreuses chaises à la structure noire et aux coussins blancs entourent des tables rondes ou carrées napées de blanc. Celles-ci longent les murs de beiges, de blancs et de jaunes aux liserés noirs. Le sol, dans ces couleurs, a une mosaïque de fractale. Le mur du fond, donnant sur ses cuisines vitrées afin qu’on puisse observer les cuisiniers, a un papier peint en contrat. D’autres chaises, à la structure de bois et aux coussins beiges, font face à des tables rondes et à des banquettes en demi-lune. Celles-ci ont leurs dossiers tournés les unes vers les autres avec, au centre, un pilier hexagonal dont les parois sont des miroirs inscrits la carte des vins et spiritueux. Aucune des tables autour du pilier n’est occupé. Celles proches des murs non plus à l’exception de la plus proche de la porte. Là, trois agents en costume quittent leurs chaises pour se lever face à leur supérieur. Une serveuse en costume avance pour franchir leur position et accueillir Fury.

Le talon de la seconde chaussure de ville s’en vient claquer au côté de la première.

Face à l’œil sévère de Fury, la serveuse se tend. Elle est presque aussi droite que Fury lui-même alors qu’elle attend que l’inspection soit terminée. Sa peau est d’ébène et elle quitte la vingtaine de quelques années. Ses cheveux frisés, noirs également, sont ramenés sur le devant de son crâne et encadrent sont visages. Même maintenant, elle ne peut empêcher ses yeux de pétiller de vie. Sa main droite, qui enserre son poignet gauche dans une posture d’attente, a une alliance.

Lorsque l’inspection est terminée, Fury se contente d’acquiescer. La serveuse l’invite alors à s’installer sur l’une des tables liées au pilier.

Si Darkhölme est arrivée avant lui, les trois agents du SHIELD lui ont faite un passage au détecteur de métal puis Trask avant que la serveuse ne l’invite à s’installer confortablement sur la banquette ; laquelle est prévue pour trois personnes.
Si Darkhölme arrive après lui, le manège est identique.
Dans les deux cas, Fury se lève pour saluer de la tête l’X-Woman.

« Professeure Darkhölme. »

Après s’en être défait, Fury pose son manteau en dossier de siège. Il s’assied ensuite puis croise les doigts sur la table en fixant son interlocutrice de son seuil œil. Son visage est impassible.

Confiance

Le silence. Il s’installe entre mon interlocuteur et moi, mais cela ne me gène absolument pas. Signe qu’il réfléchit surement à ma proposition cachée. Ou du moins que tu cherches un sens à mes mots. Et au final tu compris rapidement où je voulais en venir. Un petit sourire aux lèvres je retiens un petit rire lorsque je t’entends me proposer une rencontre dans un restaurant avec une heure. Curieux écho de ma précédente rencontre avec Célestine. Mais cette fois ci les rôles étaient inversés. Amusant.

Je réponds juste un « Je note. », puis la communication est coupée, à quelques secondes d’intervalles entre nous. Je n’avais rien de plus à dire au téléphone. Je pianote rapidement sur ledit téléphone à la recherche d’information sur le lieu. Marseille. Une si belle ville, son port de pêche, ses calanques. Tant de souvenirs de mes années d’errance. J’espère au moins trouver de la nourriture française dans ce restaurant. D’ailleurs avant même de regarder où se trouver le lieu, je regarde la carte. Légèrement déçue. Cela manque de plat français et certains sont un peu trop américanisé à mon gout mais je devrais trouver de quoi me sustenter.

Un coup d’œil à la pendule. Je soupire. Le temps de me connecter au réseau crypté depuis mon ordinateur (la version téléphone portable est en cours de finalisation) d’inspecter les lieux et de me préparer je n’avais pas le temps de finir mon téléfilm de Noël. Je râle, je ronchonne, je finis mon chocolat chaud et je me lève ranger mon mug et je file me renseigner et me préparer.

Que devrais-je mettre pour rencontrer le directeur Furry ? Je ne lui ferai pas l’audace devenir avec une tenue trop décontractée. Je regardais dans mon immense dressing, le côté, femme enceinte, un pincement au cœur. Beaucoup de ces tenues je les avais acheté avec Professeur Joseph, cet homme que j’appréciais tant et qui était maintenant sous les barreaux.

Mélancolique j’optais pour une robe à manches longues, noire, avec des points blancs dont la matière innovante est fine mais chaude, ainsi une paire de collant de la même veine. Une petite pochette noire assortie. Côté bijoux, des perles. J’adorais cela. Aux oreilles et autour du coup. Niveau maquillage je fis plusieurs tests « Made in Raven » avant de finir par opter par une bouche nude mais mise en valeur par un gloss, et pour les yeux du mascara et un discret trait d’eyes liner.

Une fois prête, manteau en laine gris irisé sur le dos, bottines fourrées aux pieds, écharpe noire autour du cou, gant en cuir assortis et bonnet dans la poche du manteau, au cas où, je sors de mon appartement direction la rue pour trouver un taxi. Je regarde l’heure. Non, j’ai le temps d’y aller à pieds. Dans l’ascenseur je croise ma voisine avec qui j’échange régulièrement. Une femme charmante, la quarantaine, célibataire, sans enfants, qui ne jure que par ses chats. Je la salue, puis entreprend ma marche jusqu’au restaurant. Il est exactement 19h00 lorsque je franchis le seuil de la porte. Trois hommes viennent m’accueillir. Mes joues sont légèrement rougies à cause du froid. Leur accueil, est … Comment dire ? Particulier. Ils me passent au détecteur de métal, comme si j’avais besoin d’apporter ma propre arme pour être dangereuse. En un coup d’œil au restaurant je voyais déjà plusieurs objets qui ferraient de parfaites armes si jamais la conversation prenait une tournure … inattendue.

Je levais les yeux au ciel en même temps que les bras pour qu’ils m’inspectent, alors qu’ils s’attardaient plus que de raison sur mon ventre.

- Je suis enceinte.

Soupirais-je alors qu’ils passaient pour la troisième fois leur fichu détecteur près de mon ventre. Ils me donnent le feu vert et je me dirige vers l’homme en noir qui m’attend et se lève pour me saluer.

- Directeur Fury.

Si tu me saluais par ma profession autant en faire de même. J’hoche la tête à mon tour alors que je défais mon manteau, le plie correctement sur une chaise qui se trouve à côté de moi et je m’assois sans attendre d’invitation. J’observe l’homme face à moi qui me fixe. Je n’en suis absolument pas génée.

- Habituellement je suis celle qui fixe de la sorte. Que cherchez-vous ?

Question qui pouvait être interpréter de bien des manières….

Fury regarde les agents du SHIELD insister sur le passage des détecteurs au niveau du ventre. Le détecteur de métal n’a pas sonné. Le détecteur Trask en revanche, oui. Reste à savoir s’il n’a sonné que pour la mère ou si les enfants aussi ont été confirmés mutants. Fury laisse chacun faire son travail, avec zèle du fait de sa présence. Son œil détaille la tenue unique de Darkhölme, le motif en poix comme l’opposition des couleurs là pour perturber son regard, avant de remonter jusqu’à son visage. Maquillage discret pour paraitre naturel se permettant néanmoins une légère mise en avant des lèvres et des yeux. Tout comme la robe, le fond de teint dissimule ; qu’il soit réel ou non.

Les salutations sont échangées et Fury regarde Darkhölme récupérer une chaise pour y poser son manteau. Il ne fait aucun commentaire quand au fait que les trois places de la confortable banquette ne lui suffisent pas et se rassoit sur sa propre chaise sans accorder un regard à la serveuse. Son attention va à son invitée.

« Habituellement je suis celle qui fixe de la sorte, souligne-t-elle en soutenant son regard sans gêne et l’amenant à pouffer comme sourire légèrement. Que cherchez-vous ?

- La même chose que durant les trente dernières années, répond-t-il en s’adossant, croisant ses mains gantées sur la table alors que la serveuse s’en va. Protéger le monde des menaces inconnues et s’assurer qu’il soit vivable pour tous. »

Le silence ne revient pas totalement lorsqu’il a terminé sa déclaration. Les pas de la serveuse s’entendent alors qu’elle fait son aller-retour.

« Vous êtes une espionne, vous savez comment cela marche. Définir ce que l’on cherche. Le rechercher. Analyser les résultats pour connaitre leur valeur et leur pertinence. Les diffuser sous une forme compréhensible pour guider des prises de décisions et des actions. »

Fury s’interrompt une seconde avant le retour de la serveuse, qu’il peut observer dans le reflet de la colonne contre laquelle est placée la banquette. Serveuse qui se place à sa gauche et tend à chacun, en commençant par la dame à qui elle offre un sourire aussi professionnel qu’hésitant, un menu.

« Merci, répond-t-il avec douceur après avoir décroisé ses mains et pris ce qui lui est tendu, y portant son œil puis fronçant son sourcil. Burger Americain ? »

La demande se ponctue d’une montée dans les aigües et d’un mouvement de recul de la tête. Il se tourne ensuite vers la serveuse, devant bouger sa tête puisqu’elle s’est mise dans son angle mort, afin de la regarder.

« Un ami m’a demandé un jour si je savais comment s’appelait un Quarter Pounder avec fromage, à Paris. Le savez-vous ? »

Demande-t-il avec amusement à la serveuse d’abord puis à Darkhölme ensuite, la première se contentant de sourire.

« Royal cheese, confirme-t-il ou apprend-t-il avec une satisfaction connivente. Que prendrez-vous ? »

Cette fois, c’est à Darkhölme d’abord qu’il s’adresse.

« Me concernant, reprend-t-il une fois que la dame s’est exprimée, je commencerais par le tartare de thon puis continuerai par le burger. Je garde le suspens pour le dessert. »

Il rend le menu du même geste qui l’a pris, avec un remerciement, puis se réinstalle et recommence à compenser son champ de vision réduit grâce à l’environnement. Ses mains reviennent à l’exacte position qu’elles avaient avant.

« Contrairement à vous, reprend-t-il avec légèrement plus de légèreté que précédemment, je ne suis pas un grand agent de terrain. Mais je suis particulièrement bon à réunir des gens plus capables que moi et à les informer au mieux. »

Alors même qu’il parle, Fury lit. Son propre buste est verrouillé par son croisement de doigts et son appui des coudes tandis que son propre visage est maitrisé mais il lit. Appuyant sur ses avant-bras, Fury avance le buste.

« Avant de parler des X-Men, j’aimerai parler de vous, explique Fury en avançant la partie droite de son visage pour insister sur ses mots fermes mais aussi pleinement concernés. Que cherchez-vous, vous ? Les signaux que vous envoyez sont assez contradictoires. »

Confiance

Protéger le monde des menaces inconnues et s’assurer qu’il soit vivable pour tous ? Une bien belle ambition mais comme beaucoup cela tient du rêve, de la chimère. Il y aura toujours quelque part dans une galaxie un grand méchant qui aura soif de pouvoir. Devenir maitre des galaxies. Nous étions d’ailleurs déjà passé par cela une fois. Et Stephen m’en avait parlé, c’était la seule possibilité de nous en sortir. Si ces héros n’avaient pas … eut la chance de trouver une solution nous serions beaucoup à ne pas être revenu à la vie.

Pensive, je glisse mon regard vers la serveuse en la scannant de haut en bas en toute discrétion mémorisant le moindre petit aspect de son apparence en un coup d’œil. Avec le temps, j’avais appris à analyser rapidement les personnes qui se trouvaient face à moi. Leurs vêtements, leurs cheveux, leurs petites manières et leurs tics. Cette dernière tripotait son crayon nerveusement contre son carnet de commande alors que tu t’adressais à elle. Mes yeux glissèrent pour se poser dans le seul et unique visible de mon interlocuteur toi. J’attendrais qu’elle parte avant de parler un peu plus du sujet que tu venais d’aborder. Ma main se souleva et vint attraper la carte en la faisant glisser le long de la nappe et je l’ouvre en faisant mine d’hésiter alors que je savais déjà très bien ce que j’allais prendre. Ce n’était pas comme si j’avais regardé la carte avant de venir. Et bien que le tartare de thon m’intéresse cela m’est interdit avec la grossesse bien que, je doive l’avouer je fais bien trop souvent des écarts. Les escargots aussi mais je ne suis pas sûre d’avoir le droit. Cuisse de grenouille non plus. Manger une salade hors de question. Je ne viens pas au restaurant pour manger une salade. Rien ne me tente dans les entrées et je t’entends commander un burger américain alors que mon visage exprime une petite marque de … déception ? Puis une certaine surprise en t’entendant blaguer avec la serveuse. Tu aurais donc de l’humour ? Etonnant pour un homme de ta stature qui devait être bien coincé dans ces obligations.

- Je vais vous prendre un saumon grillé ET une « bouillabaisse ».

J’insiste bien sur le ET. Je veux les deux. J’ai très faim. Et même si mon entretien avec toi ne se prolonge pas, hors de question d’avoir bravé le froid et la neige pour une salade. Et pour le dessert ça sera pareil. Deux. Tout par paquet de deux. Comme les enfants que je portais.

- Et en dessert pour moi ce sera une « tarte à la pêche » et une « crème brulée. » Vous pouvez me servir le saumon en même temps que l’entrée de Monsieur. « Merci. »

J’avais énoncé le nom de certains des plats dans leur langue d’origine dans un français qui aurait pu être celui d’un natif du pays. Ce n’était qu’une des nombreuses langues que je parlais. J’avais passé du temps en France il y a bien des années de cela. Peut-être pourrais-je y retourner quelques jours avant la reprise des cours avec Stephen ? L’idée ne lui plaira pas, je m’en doute. Mais je ne perdrais rien à demander non ? D’ailleurs je n’avais aucune idée de ce que nous allions faire pour Noël. Nous n’en n’avions pas encore parlé alors que la date était seulement dans quelques jours. Je me voyais mal le faire venir à L’Institut pour partager le célèbre repas de Noel de ceux qui n’avaient plus de famille.

Bref je n’étais pas ici pour élaborer mes plans pour les vacances de Noël. Loin de là. La serveuse prit ma commande, puis, enfin, nous fumes seuls et la conversation pu reprendre.

Je m’enfonce dans mon siège, tout en posant mes yeux dans ton seul et unique œil. Prenant le temps de marquer un petit silence pour réfléchir à la réponse que j’allais formaliser.

- Parce que je n’ai pas du tout une bonne opinion de votre « institution ».

Dis-je en joignant des gestes de guillemets à mes paroles alors que j’avas senti une certaine tension sur le côté lorsque j’avais levé les bras. Comme si j’allais me mettre à te frapper de la sorte. Tes gorilles étaient vraiment … sur leurs gardes. C’était donc qu’ils avaient peur de moi ? Cette pensée me fit sourire alors que je me tournais vers eux pour leur faire un petit coucou par pure provocation.

- Je n’aime pas ne pas savoir, être mise à l’écart, et être électrocutée par un de vos agents n’a pas vraiment arrangé les choses. J’aurai pu les perdre. Si j’avais été une humaine lambda, nous serions sans doute tous les trois morts.

Ajoutais-je en posant la même main du coucou sur mon ventre comme pour faire écho à ce fameux jour d’octobre.

Darkhölme n’est pas convaincue par son ambition et Fury le lit. Tout comme la déception. La surprise. Rien qui ne l’arrête ou n’altère son comportement. Le choix du double-plat puis celui du double-dessert et l’insistance sur la compétence linguistique maintiennent sa satisfaction connivente quelques secondes de plus. La serveuse prend notes et commande avant de prendre congé. L’expression du Directeur se fane alors, tout en conservant une certaine douceur. Il reprend la parole avec une légère légèreté, utilisant les éléments de terrain avancés par Darkhölme pour confirmer la supériorité de celle-ci. Pour exprimer une complémentarité dans la différence.

« Avant de parler des X-Men, j’aimerai parler de vous. Que cherchez-vous, vous ? Les signaux que vous envoyez sont assez contradictoires. »

Un silence. Une réflexion d’un côté s’accompagnant d’un face à face. Un face à face de l’autre s’accompagnant d’intérêt.

« Parce que je n’ai pas du tout une bonne opinion de votre "institution", élude-t-elle sans faire réagir Fury, qui continue de fixer à travers les illusions pour trouver des réponses qui l’intéressent, alors que la satisfaction de la crainte qu’elle cause chez les agents du SHIELD éclaire le visage de Darkhölme. Je n’aime pas ne pas savoir, être mise à l’écart, et être électrocutée par un de vos agents n’a pas vraiment arrangé les choses. J’aurai pu les perdre. Si j’avais été une humaine lambda, nous serions sans doute tous les trois morts.

- Les gens tendent à avoir la gâchette facile lorsqu’on cultive leur peur, note Fury en perdant sa légèreté. Mais l’agent Brown devrait vous avoir présenté ses excuses lors de votre débriefing. Malgré l’utilité de ses capacités mutantes, elle a été renvoyée en stage de formation afin d’éviter de taser à nouveau ses alliés. »

Le SHIELD a l’habitude de devoir composer avec les délais de débriefing que des agents des forces de l’ordre normaux n’autoriseraient pas. Il faut dire que le SHIELD a l’habitude de faire des gestes de bonnes volontés envers des individus puissants. Les débriefings arrivent toujours, cependant. Refuser d’en faire un n’est pas un acte de mauvaise volonté mais de stupidité : il s’agit tout à la fois de renoncer à sa version des faits et de refuser de collaborer avec un allié, fut-il de circonstance. Allié qui aura donc la primauté sur la version des faits retenue comme réelle.

« Après, vos enfants sont effectivement l’un des signaux que je mentionnais, reprend vite Fury en les désignant des index. Le risque qu’ils vous perdent est élevé, dans notre profession. Sans compter le fait qu’ils puissent être utilisés comme point de pression contre vous. »

Les index se relèvent et les paumes s’ouvrent envers Darkhölme. Le soupir qui ponctue cette déclaration est lourd de tristesse.

« J’aurai aimé avoir un petit Junior, je ne l’ai jamais fait. Ça facilite le choix entre lui et le reste du monde. »

L’étirement des lèvres vers le bas, de tristesse, et vite remplacé par un étirement vers le haut.

« Il n’y a aucun bon choix, dit-il en ramenant une main sur la table tandis que son index revient vers son interlocutrice, mais je veux connaitre le vôtre. Pas pour juger. Pour savoir sur quel pied danser. »

Les coudes de Fury se mettent sur la table tandis que ses mains se joignent en prière, au-dessous de son visage. Il reste penché en avant du buste comme de l’œil droit.

« Vous n’aimez pas ignorée ou être mise à l’écart. Et pourtant… vous n’étiez pas présente à la réunion entre Hill et Xavier au sujet des X-Men… vous déménagez à l’extérieur de l’Institut… vous tentez de tenir le SHIELD à l’écart… vous n’essayez pas de prendre contact avec Barton… vous faites des bébés… »

Fury n’accuse pas, il énonce des faits.

« Tout cela m’amène à penser que vous voulez simplement une vie normale. Loin de toutes ces responsabilités. Ces risques. »

Les doigts se croisent et les mains tombent sur le plan de travail avec que Fury se penche un peu plus.

« Parallèlement, vous avez été d’une aide inestimable lors du Supgen. Vous avez été l’un des piliers de la capture de Maximoff. Vous avez mené une équipe pour "dérober" le module de contrôle du Cerebro de l’Arme Plus. Et vous avez probablement faits d’autres opérations que vous ne voulez pas qu’on découvre. »

La connivence ponctue sa déclaration. Ensuite, le Directeur du SHIELD se redresse.

« Voilà les signaux contradictoires que vous envoyez, Professeure Darkhölme. Maintenant, reste à voir si vous comptez continuer à me maintenir à l’écart et à ne pas vouloir que je sache ce que vous cherchez vraiment. »

Une pause d’une seconde durant laquelle Fury s’immobilise entièrement avant de conclure.

« Ou, au moins, quelle est votre priorité entre votre vie privée et votre vie professionnelle auprès des X-Men. »

Confiance

Un de mes sourcils se lève alors que ma voix devient légèrement moqueuse quant à l’évocation du fameux agent que j’aurai bien étripé au mois d’octobre.

- Effectivement je suis convaincue que personne n’aime se faire électrocuter et donc brulée par la même occasion juste pour le plaisir.

Ajoutais-je par pur sarcasme en me retenant de pousser un soupire pour ne pas paraitre trop insolente. La situation est étrange. J’ai l’impression d’être à un rendez-vous professionnel mais également à une convocation chez le proviseur pour me faire réprimander comme si j’étais une élève. Du moins je supposais. Alors que je m’apprête à prendre la parole, je sens que ce cher colonel Fury veut me dire quelque chose. Il ne tourne pas autour du pot c’est bien. Cela m’arrange. Cependant, je me tends alors que la conversation commence par mes enfants qui sont pointés d’un doigt qui n’augure rien de bon. L’espace d’un instant, j’imagine le colonel glisser une substance abortive dans ma nourriture. Pas lui directement bien sur mais une petite main. Si j’étais lui je n’oserais pas, car ma colère et ceux de mes proches seraient irrévocables et je ne sais pas ce que je serais capable de faire si cela venait à arriver. Mais entre moi, Erik, Charles, Jean, Bucky et Stephen, peut-être, j’estimais qu’ils seraient bien protégés. Et je savais que je pouvais également compter sur Peter Quill et Rocket.

Cependant. La tristesse de ne pas être père se ressent dans la voix de mon interlocuteur, et … J’estime que je n’ai pas à me méfier de ce point de vue là au moins. J’attends. En silence, sans bouger d’un iota alors le directeur du S.H.I.E.L.D pose les coudes sur la table. Mon regard passe juste des coudes à l’œil. Alors qu’au fur et à mesure du discours il se penche un peu vers la table.

Je tique légèrement intérieurement à certains passages de cette déclaration mis je garde tout en mémoire pour pouvoir y répondre à mon tour. Après le tout était de ne rien oublier… Qui j’étais. Et ce que je voulais. En gros si je devais résumer les choses c’était à peu près à ces questions que je devais répondre.

J’attendis quelques instants. Le silence s’installa. Et la serveuse déposa une bouteille d’eau sur notre table. Je n’y touchais pour le moment pas, mais la remerciait, et j’attendais qu’elle soit suffisamment loin avant de prendre la parole à mon tour.

- Je vais tâcher de répondre à vos questions. Ou de commenter vos paroles pour clarifier la situation.

Déjà. Je ne m’énervais presque pas. C’était plutôt un bon début.

- Tout d’abord pour ce qui est des enfants. Ils n’étaient pas prévus au programme. Ils sont le fruit de …

Je me coupe, bien évidemment je n’ai pas besoin de faire un dessin et d’expliquer « comment on fait des bébés » à Nick Furry, ce n’est absolument pas ce que je voulais dire.

- Une conséquence des actes de la sorcière sombre de mai dernier. C’était cependant mon choix de les garder. Mais croyez-moi. J’ai longuement hésité. Mais je ne vais pas vous faire le récit de ma vie avec les pourquoi et les comment qui m’ont amené à prendre cette décision mais le fait qu’ils sont là. Et je suis désolée que le fait de me voir enceinte vous rappelle votre propre vie. Cependant.

Répliquais-je en posant lentement mes doigts sur la table lissant la serviette en tissu qui se trouvait là pendant quelques instants avant de répliquer.

- Cependant je ne suis certainement pas la seule à avoir des enfants au sein des …. De votre organisation dirons-nous. Et certainement pas la dernière. A partir du moment où l’on s’autorise à aimer quelqu’un il y a un risque. Mais ne nous battons nous pas justement pour ceux que nous aimons. Si il devait m’arriver quelque chose ils ne seraient pas laissé à l’abandon, ils ont un père, une famille.

Bon parler du père n’est pas spécialement une bonne idée mais tant que je reste évasive. Après tout Nicholas Furry n’a pas besoin de connaitre ma vie sexuelle. Surtout que … Si on s’en tient à l’heure actuelle ils seraient de Stephen Strange ! Seigneur dieu…

- Pour ce qui est de la réunion c’était à Charles d’y aller. Pas moi. C’est lui qui par la suite à pris la décision de refonder les X-Men et de me nommer sur le poste que j’occupe.

Poste dont la définition est assez flou mais parfaitement limpide quant aux différentes tâches à exécuter et c’est bien le principal.

- Quant à mon déménagement. Je vis toujours à l’Institut en semaine. Je suis juste les week-ends à N Y. A ce que je sache je ne suis pas forcée de vivre où je travaille n’est-ce pas ? Et pour ce qui est de vous maintenir à l’écart c’est que je ne veux pas être une marionnette obéissante sans aucune prise de décision, sans aucune reflexion. Un nouveau jouet à ajouter à votre collection de … « supers ».

Oui j’y allais un peu fort, mais bon, il avait donné le ton dès le départ non ? Je ne faisais que continuer sur la même voie.

- Il n’y a pas de priorité à avoir. Ces deux pans font parties de ma vie. Cela ne sera pas facile d’accorder du temps à mes enfants. Je le sais très bien. Mais j’essayerai.

Oui. Je le savais ma réponse était surprenante, mais j’étais loin d’être une femme ordinaire, ayant hâte de passer la moindre minute de son temps avec ses enfants. Au contraire, j’espérais pouvoir leur accorder suffisamment de temps.