Cela faisait plaisir de voir qu'elle semblait retrouver ses esprits. La panique avait complètement disparue de ses traits et elle pouvait de nouveau parler. C'était rassurant. On sentait toutefois une certaine nervosité, son talon heurtant le sol de façon presque involontaire. Mais elle semblait malgré tout bien plus calme. Je revenait avec notre commande et m'installait en face d'elle comme précédemment. Elle avait choisit de boire seulement un thé. Je prenais comme d'habitude un café avec un nuage de lait et un beignet nature.
Elle voulait faire la conversation. C'était signe qu'elle avait vraiment recouvré ses esprits. Elle venait d'arriver en ville. Elle souhaitait savoir si moi aussi j'étais nouveau ici. Mais ce n'était pas vraiment le cas, même si j'y vivait depuis peu de temps.
- Cela fait quelques mois, moins d'un an que je vis à New York. J'ai du m'y installer pour le travail. Avant cela, je voyageais pas mal. J'ai été longtemps soldat. Mais qu'est-ce qui vous à amené à New York ?
Le ton de la conversation était lancé. Nous faisions maintenant connaissance. Les rencontres étaient ainsi faites dans ma vie, je rencontrais souvent les gens par hasard et beaucoup d'entre eux était devenus des proches, des amis, des connaissances de travail... Je pouvais me lier facilement à de nouvelles personnes. Milena ne faisait donc pas exception à la règle. J'étais simplement heureux, vu son passé de violence, qu'elle ait su me faire confiance. Dans ces cas là, il peut être difficile, ayant été malmenée par un homme, qu'elle leur fasse confiance de nouveau. Mais elle ne m'avait pas repoussé, bien au contraire. Sa détresse l'avait poussé, quelque part, à accepter la main tendue. Je comprenais pourtant que cela n'avait pas toujours du être le cas. Son passé de violence la poursuivait encore au quotidien. C'était une chose que je n'osais imaginer et comprendre. Comment un homme pouvait maltraité à ce point une femme ? Je n'allais pas le questionner à ce sujet, cela aurait été malvenu, mais mon aide lui avait au moins apporté un certain réconfort et je m'en réjouissais. Au moins, mes années de soutiens aux anciens combattants m'avait permis de la sortir de sa manique et de la calmer.
« Pour pouvoir aider les autres, il faut avoir soi-même ce sentiment que les autres ont besoin de vous. » Stefan Zweig
Un peu gênée de le voir revenir avec le plateau, elle jauge le thé offert en lui offrant un sourire emplit de gratitude, se disant tout bas qu’elle allait lui retourner la gentillesse, sitôt qu’elle en aurait l’occasion. « Merss-ci. » Dit-elle sobrement en entourant rapidement sa tasse de thé de ses deux mains, les réchauffant ainsi en poussant un soupir agréable ; ses doigts engourdis sont rapidement soulagés par ce contact chaleureux, et elle ne peut que faire grandir son sourire à l’attention de son sauveur du jour. Il aime les beignets natures ; elle note l’information dans son esprit, sait-on jamais qu’ils aient l’occasion de se recroiser.
Désireuse d’en apprendre plus à son sujet, puisqu’il lui paraît être un homme fondé de bienveillance et tourné vers les autres, Milena boit une fine gorgée de son brevage réconfortant avant de poser la première question : est-ce qu’il vit à New-York depuis longtemps ; visiblement pas. Comme elle, il est arrivé il y a peu pour le travail. De ce fait, elle secoue son menton de gauche à droite avant de lui répondre de vive voix, puisqu’elle n’a pas détecter d’agacement chez lui, malgré le fait que sa diction ne soit pas la plus agréable à entendre : « Le trava-vail, aussi. » Bon. C’est pas totalement la vérité, mais pas un mensonge non plus. Elle ne peut quand même pas balancer un « je suis apprentie chez les Maîtres des Arts Mystiques » d’une façon tout à fait nonchalante ; il faut qu’elle apprenne à le connaître davantage avant de pouvoir se confier sur un pan aussi importante de sa vie.
Lancée sur le biais de la curiosité, et puisqu’elle se sent en confiance avec lui, Milena continue de boire quelques gorgées de thé avant de reprendre la conversation, en grimaçant quelque peu cette fois : « Désolée pour to-tout ça… Vous aviez prévu quel-quelque Cho-chose ? » S’il n’a rien prévu, elle va l’inviter à faire une activité pour se faire pardonner de l’avoir accaparé pendant sa séance de sport. Du patinage ? S’il ne sait pas en faire, soit, ce sera amusant : ils seront deux !
FIGHT LIKE A GIRL ᭸ I am my mother's savage daughter, the one who runs barefoot cursing sharp stones. I am my mother's savage daughter, I will not cut my hair, I will not lower my voice.
La jeune femme avait retrouver une mine plus neutre et sa diction semblait plus stable. Le thé lui avait fait sûrement du bien. Les boissons chaudes avaient souvent cet effet là sur les gens. Et un peu de réconfort dans ce cas précis était le bienvenue. Elle était désormais plus calme. La conversation était installée et nous parlions de choses et d'autres.
- J'espère que vous appréciez la ville. Elle est très vivante. J'aime beaucoup de pouvoir sortir à toute heure.
Cette ville offrait des options diverses. On l'appelait d'ailleurs la ville qui ne dors jamais. Beaucoup de commerce restaient ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On pouvait toujours faire quelque chose. L'hiver, les activités n'étaient pas réduites. Il y avait de quoi faire avec les lacs gelées de la ville. Les températures négatives permettaient de jouer avec son imagination. Les enfants improvisaient souvent des batailles de boules de neige et les chiens courraient dans la poudreuse, s'amusant comme des fous. C'était un spectacle amusant à voir quand je courrais la matin. Je ne me lassais pas de cette ville.
Elle semblait confuse d'avoir un peu bouleversé mes plans. Mais peu importait en vérité. Je n'aurais pas pu la laisser livrée à sa panique. Peu de gens seraient intervenus parce qu'ils en auraient eu peur. Seuls les officiers de police auraient peut-être osé, mais sans intervenir directement. Elle aurait sûrement fini à l'hôpital et peut-être aurait-elle été enfermée dans un institut. Un peu expéditif... C'était visiblement une réaction post-traumatique. Cela ne méritait pas forcément une action aussi directe.
- Peu importe. Quand une personne est dans le besoin, on ne peut pas passer son chemin. C'est inhumain de laisser une personne dans sa détresse. Si j'ai pu aidé, c'est une bonne chose.
Je me voulais toujours conciliant. J'avais été élevé avec des valeurs qui se faisaient de plus en plus rares. Et cette fois encore, je ne faisais qu'obéir à mon instinct de protection. Si j'avais pu sauvé une âme, je l'aurais fait. Je n'attendais rien en retour que son bien être. Il semblait que j'avais encore une fois, fait le bon choix. Il ne résultait toujours de bonnes choses, dans la plupart des cas en tout cas. C'était aussi cette qualité qui avait sûrement aussi du me faire devenir un des Avengers, Steve ayant vu en moi une personne prête à aider son prochain sans contrepartie.
« Pour pouvoir aider les autres, il faut avoir soi-même ce sentiment que les autres ont besoin de vous. » Stefan Zweig
« J’espère que vous appréciez la ville. Elle est très vivante. J'aime beaucoup de pouvoir sortir à toute heure. » Ah, le privilège d’être un homme… Et un super-héros. Ce n’est pas aisé pour tous de pouvoir sortir en pleine nuit dans la ville, sans craindre de voir surgir une agression par dessus son épaule, même si elle est bien placée pour savoir que les menaces viennent parfois de ceux qu’on ne soupçonne pas. « J’appréc-cie la ville, oui… » Dit-elle dans un demi-sourire, en resserrant légèrement ses doigts autour de sa tasse, obligeant la pulpe de ses doigts à devenir blanche. « J’ai grandi à Washin-Washington, alors je connais les grandes vi-villes mais j’avoue que New-York c’est… particulier. » Apportant la tasse à ses lèvres, elle en boit quelques gorgées, apaisée par le breuvage chaud et parfumé qui coule dans sa gorge pour la réchauffer.
« Vous êtes une belle personne, Sam. » Elle bégaye beaucoup moins... S'en rend-t-elle compte ? Elle s’en veut un peu d’avoir ainsi gâché et bousculé les plans du jeune homme qui n’aspirait qu’à courir ; voilà qu’il se retrouve attablée avec une malheureuse étouffée par l’angoisse. Emplit de gratitude à son égard, et bien que voyant qu’il n’attend rien en retour, Milena ne peut s’empêcher de vouloir lui rendre ce qu’il lui a donné : du temps et de la bienveillance. « Il y a une patinoire, pas loin… Vous en avez déjà f-fait ? » La vraie question étant « est-ce que vous voulez en faire avec moi, maintenant » mais, fierté oblige, elle passe par des chemins détournés et peu clairs, qui ne laisse sûrement rien présager à Sam.
S’agaçant elle-même, elle fronce légèrement les sourcils en pinçant le coeur de sa lèvre, appuyant finalement son menton dans la paume de sa main, en soutenant le regard du charmant jeune homme en face d’elle ; courage Milly, tu as fait bien pire ! « On pourrait aller faire du patins, si ça vous dit ? Ou alors vous avez mieux à faire et je com-prends. » Comme c’est pratique de faire les questions réponses ! Pour s’arrêter de parler, elle attrape sa tasse de thé pour en boire quelques nouvelles gorgées, en regardant les personnes autour d’elle. Pas douée pour se faire des amis, la fille, quand même.
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Dernière édition par Milena Kayser le Mar 21 Nov 2023 - 21:28, édité 2 fois
On me disait souvent ce genre de chose. J'avais été élevé pour aider mon prochain. Ma famille était catholique et très pratiquante. Je connaissais l'entraide et je vivais avec au quotidien. Elle m'avait accompagné tout au long de ma vie, faisait parti de moi. Et quand je voyais une personne en détresse, je ne pouvais pas détourner le regard. C'était mon éducation, ma raison d'être.
- C'est gentil.
Que pouvais-je répondre d'autre. C'était naturel chez moi. Je ne voulais pas perdre cette humanité qui faisait parti de moi et qui avait sans doute aidé Steve à faire son choix quand il avait décidé de céder son bouclier et son titre. Nos valeurs se rejoignaient à bien des égards. Je ne m'en détournerais jamais. Et j'étais presque certain que j'avais rougi. Mais l'avait-elle remarqué, peut-être pas...
Elle avait grandi à Washington, là où j'avais rencontré Steve la toute première fois. Des souvenirs me revinrent donc naturellement en entendant le nom de cette ville. Elle connaissait donc l'agitation des grandes villes. Mais il était vrai que New York était particulière. Mais elle demeurait songeuse. Elle devait, tout comme moi, y avoir des souvenirs précis.
Un moment de silence plus tard, elle parlait de patinoire. Je songeais qu'elle essayait de me retenir, de s'excuser d'une quelconque manière... Mais la conversation tournait dans une toute autre direction, nous ramenant à l'instant présent. Elle me demandait si j'avais déjà patiné. Je n'avais guère eu le loisir de le faire souvent, mais je me débrouillais. Mon sens de l'équilibre était plutôt bon. Mais je n'en avais pas fait depuis longtemps.
Je comprenais vite la manœuvre, un peu maladroite de la jeune femme. Mais était-ce une manière de me remercier ou voulait-elle passer plus de temps avec moi... pour, disons, faire plus ample connaissance. J'étais un peu rouillé moi-même et la nuance restait impalpable. Peu importait. Je n'avais pas prévu grand chose à dire vrai et je me disais qu'on allait jouer le jeu et voir où tout cela nous mènerait.
- Alors, je ne dirais pas que je suis un expert en la matière, mais je me débrouille. Mais je ne serais pas contre renouveler l'expérience.
Un sourire franc se dessinait sur mes lèvres. Je n'allais pas refuser de passer du temps avec une jolie jeune femme qui m'invitait à faire du patin dans Central park. Et même si elle ne souhaitait que poursuivre agréablement le moment, de façon amicale ou peut-être plus légère. Je devais avouer que cela me tentait grandement. Je me surprenais presque à jouer les séducteurs pour passer un bon moment en bonne compagnie. Je me trompais sûrement sur ses intentions, mais au pire, nous pourrions essayer d'être amis en nous amusant.
« Pour pouvoir aider les autres, il faut avoir soi-même ce sentiment que les autres ont besoin de vous. » Stefan Zweig
De très bonne volonté mais maladroite, la douce sorcière souhaite donner ce qu’elle a reçu : du temps. Tout à l’heure dans le parc, sam aurait pu détourner le regard sous sa détresse mais, n’écoutant que son coeur et son âme bienveillante, il a volé à son secours, passant bien plus de temps que nécessaire en sa compagnie ; n’est-ce pas justice qu’elle tente de lui donner un peu de gaieté à son tour ?
Seulement, voilà : elle ne sait pas du tout s’y prendre. Heureusement, il est suffisamment gentil pour ne pas rire devant les questions-réponses qu’elle formule, songeant qu’il a bien mieux à faire que passer quelques heures supplémentaires en sa compagnie. « Alors, je ne dirais pas que je suis un expert en la matière, mais je me débrouille. Mais je ne serais pas contre renouveler l'expérience. » AH. Bon, c’était pas prévu mais c’est tant mieux ! Elle ouvre légèrement ses yeux en le regardant quelques secondes, comme soupçonnant une mauvaise blague, puis elle affiche un grand sourire emplit de douceur. « Géni-ial. » Répond-t-elle d’un ton joyeux en finissant son thé à la vitesse de l’éclair : c’est que, maintenant, elle est pressée d’y être !
« On y v-va ? » Demande-t-elle après un court moment, les yeux pétillants d’une malice enfantine et un sourire impatient aux lèvres ; maintenant qu’elle est en confiance, elle bégaye largement moins ET elle est beaucoup plus enthousiasme. « On y va ! » Toujours les questions-réponses. Se levant de sa chaise, elle hausse un sourcil en regardant Sam, attendant qu’il l’imite pour qu’ils puissent aller se ridiculiser, ensemble, sur la glace.
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Son attitude avait littéralement changée. Elle était plus détendue, plus souriante, on voyait qu'elle était en confiance. Je me sentais rassuré et j'aimais bien plus la voir comme ça.
- C'est parti.
J'avais réellement envie de passer du temps avec elle. Elle était d'excellente compagnie et faire du patin ne pouvait pas ma faire de mal. Certes, je n'avais pas pu finir mon jogging, mais je pouvais faire de l'exercice. C'était un bon compromis finalement. Alors on joignait l'utile à l'agréable. Et question de se ridiculiser, c'était surtout le fun que je voyais, parce que cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas patiné, donc, je pensais ne pas être mieux loti.
Je m'assurais qu'on ait fini de boire ou manger et je suivais ma compagne du jour, tout sourire. On allait passer un bon moment, c'était une certitude. Et je me surprenais à vraiment vouloir passer un bon moment. Cela faisait en effet une éternité que je n'avais pas eu ce genre de rencard. Et même si celui-ci était improvisé, je ne doutais pas que cela ressemblait à un rencard.
A peine quelques minutes après avoir quitté le café, nous machions dans le froid et je resserrais mon col autour de mon cou. Il ne faudrait pas longtemps pour rejoindre la patinoire. J'attendais de voir ce qui nous attendait, mais je ne doutais pas qu'on passe un bon moment. A peine le temps de prendre les patins et de s'équiper et nous voilà partis à la conquête de la glace. Milena près de moi, je tendais machinalement la main pour l'aider à atteindre la glace sans se ridiculiser en tombant d'entrée. L'équilibre était plutôt bon pour le moment, mais je pouvais parier que ce ne serait pas toujours le cas...
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Elle n’est pas douée pour établir des relations humaines comme la plupart de ses congénères mais, force est de constater qu’elle peut se passer de cette faculté : preuve en est, elle s’est emmêlée les pinceaux en refusant elle-même la proposition qu’elle lui faisait, mais il l’a quand même accepté.
Étant la première surprise de cette réponse,, elle s’interrompt d’abord en se figeant sur sa chaise, avalant sa tasse de thé en toussotant quelques secondes après cela. Appliquant sa main contre sa bouche tout en reposant sa tasse, elle lui adresse finalement un sourire chaleureux, n’osant pas lui dire que le liquide au fond de la tasse était trop chaud et qu’elle s’est brûlée la langue. Ça l’empêchera peut-être de parler et de dire n’importe quoi, c’est le positif, non ?
Mais la demoiselle, ayant fini son thé brûlant, se retrouve impatiente : elle est la première à se lever de sa chaise, rapidement imité par l’Avengers au coeur si pur. Après avoir quitté le café où ils se sont réfugiés après la crise d’angoisse, tous deux se dirigent vers la patinoire à ciel ouvert situé dans le parc, Milena en profitant pour lui demander, afin d’en apprendre plus à son sujet : « Vous ven-n-ez souvent ici ? » Elle, non. C’est la première fois ; une première fois inoubliable pour le coup.
Arrivée devant la patinoire, Milena s’empresse de payer les deux tickets, désireuse de lui retourner la gentillesse qu’il lui a offert. Après s’être équipée de patins à sa taille, la jeune femme saisit volontiers la main que Sam lui tend afin de faire son entrée dans la patinoire, se tenant à la bordure de celle-ci de l’autre main. L’équilibre est précaire mais elle maintient un sourire amusé aux lèvres tandis qu’elle lui dit, taquine et malicieuse : « A-t-on dé-éja vu Falcon tomber sur la glace…? » Elle fait la maligne… Tenant toujours sa main, elle lâche la bordure de la patinoire en grimaçant quelque peu mais, par miracle, elle reste debout. Pour l’instant…
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Son attitude avait littéralement changée. Elle était plus détendue, plus souriante, on voyait qu'elle était en confiance. Je me sentais rassuré et j'aimais bien plus la voir comme ça.
- C'est parti.
La jeune femme avait retrouvé le sourire et semblait prendre plaisir à passer pour un débutant sur la glace, mais les reflex revenaient vite. Je commençais à reprendre mes marques. Milena semblait ne pas trop mal se débrouiller non plus. Mais on voyait bien que nous n'étions pas vraiment les meilleurs patineurs du monde. Alors quand elle me posait la question : " A-t-on dé-jà vu Falcon tomber sur la glace ?" Je souriais en me retournant. Me retournant trop rapidement, l'équilibre se rompait et je revenais à une position stable non sans mal.
- Je crois que vous avez plus ou moins la réponse à votre question.
Je la voyais pouffer. Et je souriais moi aussi. Je en doutais pas que j'allais finir les fesses par terre à un moment donné. Mais je tentais de faire bonne figure tout de même. Alors oui, je n'étais pas un patineur né, mais le faisait-on pour passer pour des patineurs experts ? Non ! Le but ici étant de nous amuser. Je me tournais d'ailleurs vers elle dans une glissade un peu étrange et tout près de l'entraîner dans ma chute. Il me fallait un moment pour reprendre l'équilibre.
- Mais j'ai quand même l'impression que vous vous débrouillez un peu mieux que moi.
C'était peut-être parce qu'elle était un peu moins audacieuse. Mais je elle pouvait évidemment me surprendre. Elle me regardait en riant. Ici, pas besoin de faire volontairement le pitre pour amuser la galerie. Le naturel suffisait.
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Maintenant que la crise d’angoisse est passée, Milena ressent les émotions en démultiplié : peut-être est-ce l’épuisement psychologique qui ne met plus aucun frein aux sentiments éprouvés mais, la joie est telle qu’elle a l’impression que son anxiété et ses mauvais souvenirs remontés sont un lointain souvenir… ou est-ce le déni de son esprit, désireux de rapidement oublié cet incident aussi triste que honteux ?
Pour l’heure, Milena ne se questionne pas vraiment : elle profite simplement de l’instant, elle ne se retient aucunement de rire aux côtés de Sam, qui joue le jeu avec elle. Venant tout juste de le questionner sur une possible chute de Falcon, le malheureux se retourne un peu trop vite et, perdant à moitié l’équilibre, manque de tomber : elle éclate alors de rire sans vergogne, affichant une mine réjouie et enfantine avec le nez qui se fronce et les paupières qui se plissent. « Ça va ? » demande-t-elle entre deux soubresauts de rire, les yeux pétillants d’amusement. « Je m’en voudrai de bless-er un héros… » Ce serait quand même dommage qu’il finisse avec une jambe dans le plâtre à cause d’une escapade sur la glace…
Tous deux glissant au milieu des autres patineurs — qui se débrouillent bien mieux pour la plupart, Milena manque de justesse de tomber mais, équilibrant avec ses bras tendus, parvient à se redresser. Elle n’a pas vraiment le temps d’en rire ou d’en être fière car il se retourne vers elle en la bousculant un peu, manquant de l’entraîner dans sa chute : elle s’accroche alors à son bras en pouffant de rire à nouveau, se disant que, tout de même, ils ont l’air bien malins les deux. « J’ai été danseuse classique, ça aide ! » Ou pas…
Un peu trop sûre d’elle, la brune hoche son menton de haut en bas en affichant un sourire radieux, qui ne disparaît que lorsqu’elle est percutée de plein fouet par un enfant poursuivant après un autre : elle s’accroche alors à Sam, puisqu’il est la première chose que sa main rencontre, et tous deux tombent à la renverse sur la glace, l’enfant, lui, se maintenant debout. « Désolé ! » Dit-il sans vraiment les regarder, ce dernier reprenant sa course poursuite en les laissant ainsi, les fesses sur la glace.
« Bon… Falcon sur la gla-a-ce… C’est fait ! » Croquant dans le coeur de sa lèvre en se redressant, elle lance une oeillade amusé à Sam tout en se retournant, genoux contre la glace, pour essayer de se relever : avec un peu de chance, elle va y arriver.
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