[Terminé] Convalescence oui, mais pas que!

***

« Tu veux me traiter de stupide ? »

Heureusement que Nathan et Enzo ne sont pas là parce que j’aurais une approbation aussi naturelle qu’énergique. Remarque, si cela te fait du bien, vas-y ! Dis-moi que je suis blonde ! Sous le roux, c’est vrai en plus.

« Vas-y, encourage-je avec un sourire. Ose me dire que mon QI est inférieur à la température ambiante, en degrés Celsius et non en Fahrenheit !

- Ok, alors on est tous les deux stupides…

- Je te dirais bien que je ne te permets mais pas ça a été le cas et j’y ais le droit souvent donc on va dire que ça passe pour cette fois et pour nous deux.

- On devrait peut-être y aller ? Tout le monde doit nous attendre. Ils vont se demander ce qu'on fabrique.

- Je suis un chat : dans le doute, je dors. »


Je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis improvisée thalassothérapeute, ou même la moitié de cela, mais je suis contente que l’usage de la mer et de la piscine, afin de permettre à Rocket d’appréhender ses peurs, ait été efficace. Il sait nager. Oui, il joue les fœtus coulés au fond mais cela peut être reposant et relaxant de le faire. Sisi, j’en suis sure. Pas le genre pratiquante mais voilà. Par contre la planche à regarder le ciel, je fais aussi. Juste que je parle en le faisait. Peut-être pour ça que je pratique pas le fœtus coulé : c’est pas possible de le faire en parlant.

Le fait que je ne sois pas la seule à être venue en costume me fait plaisir. Rocket l’a fait aussi. Je n’ai demandé cela à personne, ce qui fait d’ailleurs que personne à part lui et moi est déjà déguisé, ainsi l’a-t-il fait de sa propre initiative et je veux y voir une façon d’essayer de se sortir de sa morosité retrouvée. Il a fallu des jours à ce qu’il l’outrepasse la dernière fois et on n’a plus vraiment autant de temps à présent. C’est l’occasion de voir s’il a retenu des choses pour réussir à se remonter le moral sans moi, même si c’est aussi une crainte que ça ne soit pas le cas. Je reste optimiste car, outre qu’un optimiste ayant tort ira toujours plus loin qu’un pessimiste ayant raison, la frénésie des jours à venir et le crescendo de mélange de stress et joie jusqu’à la soirée d’Halloween devraient bien l’occuper ET l’euphoriser sur les moments finaux. Pas autant que moi qui finit mes spectacles aussi perchée que quand je suis ivre mais tout de même.

Rocket fait l’effort de bonne figure. C’est une leçon : Fake It Until You Made It. Fais semblant jusqu’à ce que tu y sois arrivé. Après, il est moins joyeux à croiser mon ex que moi, même s’il est parfaitement poli. Après l’après, il se trahit totalement face à Mike qui me lance un regard interrogateur auquel je ne peux répondre que part un signe de tête pour qu’il n’insiste pas. C’est Yit qui parvient le mieux à accroche Rocket puisqu’il s’agit de juste l’appeler Rocket ; chose dite à Charlotte également.

« Bon, conclus-je en tapant mes deux mains l’une dans l’autre avant de faire un clin d’œil en direction de Tarja et de Sarah-Louise puis d’en revenir aux autres et de les désigner comme leurs destinations. Jo, Zo, Ro, vous attendrez sur le parking pour accueillir les invités. Jo, tu coordonnes les véhicules ; quand y’a plus de places pour se garer ici, qu’ils les laissent dans la rue. Zo, tu les salues et tu les invites à aller aux écuries. Ro, tu vérifies que personne se perd. C’est bon ? »

Une pause le temps qu’ils répondent puis c’est sur les nouveaux arrivants que je fonds.

« Cha, tu fais l’invitée modèle pour que le troupeau te suive. Mike, Yit, vous êtes aux écuries et vous lancez le spectacle quand l’heure sonne. C’est bon ? »

Une nouvelle pause puis mes complices dévoilent des micros jusqu’ici cachés à l’arrière de leurs pantalons !

« Parfait, prenez-ça et voyons si vous vous êtes bien entrainés. Aller ! »

J’ai Tarja qui enchaine après un clin d’œil à Mike, moins perturbé qu’Yit mais perturbé tout de même, en sortant son téléphone portable puis en commençant un appel.

« Oui, ils sont là. Je te dis quand ils sont prêts.

- Mike, là. Yit, là. Voilà, parfait. Maintenant, vous êtes prêts.

- Euh… non ?

- Ils sont prêts. Envoie. »


Mike se résout à son sort avec un haussement d’épaule alors que Charlotte nous regarde avec une bienveillance amusée. Yit prend une grande inspiration alors que le rock retenti depuis les gargouilles-citrouilles accrochées aux fenêtres.

Mes deux index pointent Mike puis se pointent l’un-l’autre pour mimer le mouvement d’une roue. Il commence, il sait comment ça se passe. Ils vont recommencer ça un packet de fois jusqu’au jour J. Et ils vont aussi avoir le droit à la visite de la Maison des Jardins avec Tarja, Sarah-Louise et moi pour faire l’entièreté des chansons et chorégraphies. Nous, je ne vais pas commenter. Eux par contre, ils ont une chorégraphie à faire et ça ils ont pas pu la réviser chez eux.

Heureusement que la chanson ne parle pas d’une nana superstitieuse, aimant les chats noirs et le vaudou, qui va les faire tomber… et ce ne sont là que les paroles du premier couplet : ils étaient prévenus et vont devoir prévenir les spectateurs !


« Et là, dis-je à la fin de Fright Song, plutôt bien chaude et clairement plus en sueur que lorsque Mkie m’a mise le doute, on se rejoint tous et on fait s’incline. Sauf Charlotte, faut que tu restes en infiltrée. Si jamais on a besoin de quelqu’un pour déclencher les applaudissements. T’es ma chauffeuse de salle.

- Cela me va, sourit-elle.

- Je sais que c’est risqué d’essayer de faire la visite au sein du spectacle et de faire danser des invités. Maintenant, je vais le faire. S’il y a un problème, je compte sur le trio des O, Jo-Zo-Ro, pour être cavalier, surgir hors de la nuit et courir vers la mésaventure au galop.

- J’aurais le droit de signer mon nom à la pointe de l’épée ? »

J’ai un instant d’un rire légèrement moins nerveux que je l’étais à l’instant précédent.

« Deal. Maintenant je veux bien que vous aidiez nos invités à prendre et poser leurs bagages. Sauf Rocket : tu restes avec ta canne-fusil et moi, d’accord. »

Je laisse le groupe s’en retourner de là où on vient tout en allant me prendre l’une des chaises de la table pour m’assoir. J’allonges les jambes et m’étire le dos contre le dossier comme les bras au-dessus. Puis je relâche tout et regarde Rocket.

« Alors, t’en penses quoi toi qu’a vu les répétitions jusque-là ? »

Ce n’est pas le bon jour pour lui demander son avis ? Au contraire. Ai-je au moins réussi à l’entrainer un peu malgré ses maux par mes mots et la volonté de partage de joie qui me motive à faire mes spectacles ? Faire oublier les problèmes et offrir de l’émerveillement pour un temps donné, ici 19 minutes de chant et danse ainsi qu’une demi-douzaine de déplacement, c’est ce qui me motive à me produire devant un public. Et quel public plus difficile que celui qui a justement quelque chose à oublier ?

***

Tu sais pas danser, cela m’indiffère : il ne s’agit pas de savoir le faire, il s’agit juste de le faire. Ta béquille aurait pu être une excuse valable si tu n’avais pas prouvé cette nuit pouvoir t’en passer ! Donc, mon cher Rocket Raccoon, tu vas danser ! Juste que, toi, tu ne le sais pas encore.

Etirée et échauffée, je te regarde être assis à mon côté. Tu me réponds que le spectacle en jette et ça me fait sourire : si ça en jette, ce n’est pas bon à jeter ! J’ai plein de trucs à redire de mon côté mais je le ferais tout à l’heure. Les prochains jours vont être rythmés par les répétitions du spectacle.

« C’est de la danse improvisée, te réponds-je avec le sourire face à ton manque d’assurance. Tu seras pas le seul à ne pas être sûr d’assurer et il n’y a pas à assurer… puisque c’est pas chorégraphié. Si tu t’amuses, c’est bon. »

Je conclus en prenant une inspiration nasale si grande qu’elle me fait pencher la tête en arrière. L’expiration est aussi courte que sèche. Tu ne t’amuses pas actuellement et je le vois bien. J’anticipe que cela vienne. J’espère que cela viendra. Je ferais de mon mieux pour que cela vienne.

« Ça fait parti de ce qui me plait avec les spectacles, dis-je en regardant le plafond et le plafonnier. Pendant leur durée et quelques temps après, les gens oublient leurs soucis et s’émerveillent. Je donne de la joie. Je partage de la joie. »

Il est important pour moi d’aimer ce que je fais parce que sinon je ne pense pas être capable de le faire aimer. C’est un peu comme s’aimer soi, même s’il est possible pour les autres de plus nous apprécier que l’on s’apprécie nous-même car ils ont un recul sur nous que nous-même n’avons pas. Pour un spectacle, pour quelque chose de construit et d’artificiel, il faut que ce soit fait avec passion. Tu dois pouvoir témoigner de la passion que j’ai à tout organiser. A tout préparer. A tout interpréter. Vingt minutes de spectacle et tout un décor préparé en un mois… c’est un sacré exploit. Tout sauf des vacances mais, si c’est fatigant pour le corps, cela reste énergisant pour l’esprit. Je me lève fatiguée et je m’énergise avec les activités que je fais et les gens que je côtoie. Je finis tous les soirs à m’endormir très facilement, trop facilement peut-être, mais je vis ma vie. J’aime vivre ma vie. Tout n’est pas rose, tout n’est pas parfait, mais j’ai sens des difficultés et des douleurs. Reste à voir comment t’aider à y faire sens aussi.

« C’est pas facile, reprends-je après un silence réflexif. Après, la facilité n’est pas ce que je cherche. Il y a un proverbe qui dit "qui vainc sans péril triomphe sans gloire". La gloire est surfaite mais l’accomplissement non. »

Je roule de la tête afin de te regarder, Rocket.

« Tu l’as oublié actuellement mais cela te reviendra. Tu as appris à nager, Rocket. Tu as vaincu ta peur de l’eau, tu as vaincu ta peur de ne jamais récupérer ta jambe et tu as appris à nager. »

Certes, nous avons commencé par le dos crawlé afin que tu gardes la tête hors de l’eau et que tu ne risques pas d’endommager ta jambe. D’abord, je te tenais le dos puis une fois la planche maitrisée, je t’ai lâché une première fois. Ensuite, avec l’usage des mouvements, je t’ai accompagné sur quelques pas puis lâché pour que tu avances seul. Le saut de foi était fait. La natation était commencée. Le dos terminé, il n’y avait plus qu’à littéralement faire face à l’eau et à faire du crawle ; le mouvement était similaire, la bravoure plus grande encore. Puis est arrivée la brasse. La peur que la jambe ne fonctionne pas. Le travail de ladite jambe pour qu’elle fonctionne. La canne, Rocket, est là pour t’aider psychologiquement plus que physiquement. C’est un appui, dans les deux sens du terme. Tu l’outrepasseras. Tu l’as même déjà fait une première fois, puisque tu t’es enfui sans elle. Le besoin de son retour, tout comme peut-être le besoin de mon retour, n’est que passager.

« Vaincre la peur d’essayer. Essayer. Echouer. Réessayer. Rééchouer. Essayer mieux. Echouer mieux. Jusqu’à ce qu’on y arrive. Jusqu’à ce qu’on y arrive mieux. »

Je quitte le dossier pour me pencher en avant. Pour me pencher vers toi. Pour te regarder dans les yeux.

« Il n’y a pas qu’avec la natation que cela fonctionne. Tu m’as vu répéter. C’est pareil. C’est toujours pareil. »

Tu m’as aidée à vaincre ma peur de blesser les autres, Rocket. De faire des armes. J’ai fait des armes non-létales. Elles ont 70% de chance d’être tout de même douloureuse. J’envisage de faire des armes d’un autre type de non-létale, de crainte que mes armes non-létales le soient certaines physiologies. J’ai trouvé un moyen de concilier ton enseignement et mes idéaux. A toi de faire de même.

« Tu veux qu’on essaie de danser ? »

Oui, je sais, ça va être un peu compliqué et c’est peut-être prématuré mais jmf : je m’en fiche ! Je suis prête à t’attraper par la main, essayer de te soulever avant de ne pas y arriver parce que la force physique c’est ma pire caractéristique, te prendre une main dans le dos pour te soutenir puis l’autre main dans ta canne pour guider celle-ci et me caler à ton rythme afin de te faire un petit ballet autre que celui que tu persistes à utiliser comme plug anal. On ira doucement. On ira gentiment. On ira à ton rythme. Mais à ma manière.

« N’oublie pas, Roro… le soir S, ça sera pas ce genre de danse ! »

Je te trolle.

C’est peut-être Quill le danseur de la bande mais c’est toi que ma Chance m’a fait rencontrer quand je baratinais pour le faire de lui. Tu ne peux rien contre ma Chance, Rocket. I’m the Lucky One !

Te mettre avec les gargouilles ? Après un instant d’outrage qui remplace le précédent d’amusement, ce dernier revient : je t’imagine avec une enceinte dans le bec. Vas-y Roro, chante ! C’est pas aussi bien qu’avec ta vraie voix et une guitare mais si tu y tiens… ça peut se faire. Au début du mois, j’ai pensé à la Rocketñata et, désormais, j’envisage la Rocket Academy. Playback baby !

Mais ce sont là des détails sur lesquels je ne m’attarde pas : comme énoncé, c’est la joie que je veux partager. Imaginer que c’est une bonne chose est un euphémisme qui parle plus de toi que de moi, sauf si l’on inclut mon échec précédent qui devrait voir un nouvel essai prochainement.

« Un refuge, une évasion... C'est un peu ca non ? »

Je confirme d’un acquiescement souriant qui me fait quitter mon silence réflexif pour le fait qu’il ne soit pas facile de partager la joie. Association d’idée qui m’amène jusqu’au fait que la difficulté donne de l’importance et que Rocket s’en souviendra. Je le perds à ce moment-là ? Possible. Probable. Dommage : je suis partie. Lancée. Elancée. Ma motivation à motiver est là et même si elle ne trouve pas les plus grands échos du monde elle raisonne tout de même.

"Vaincre la peur d’essayer. Essayer. Echouer. Réessayer. Rééchouer. Essayer mieux. Echouer mieux. Jusqu’à ce qu’on y arrive. Jusqu’à ce qu’on y arrive mieux". S’il n’y a qu’une leçon à retenir de toute cette convalescence, c’est cela. Qui ne tente rien n’a rien alors autant tenter le tout, pour le tout ou pour autre chose. Autant tenter sa Chance voire tenter le Diable ; sauf s’il existe vraiment, après tout les Asgardiens le font. Exister. Pas tenter le Diable. Encore que ça j’en sais rien. Ce que je sais, c’est qu’il faut essayer. Un échec ne change rien à la vie qu’on a. C’est la réussite qui peut la bouleverser. C’est pour cela que beaucoup de gens craignent la réussite plus que l’échec et se sabotent eux-mêmes. Chose qui est, je l’espère et te le souhaite Rocket, hors sujet.

Ce n’est pas du tout pareil ? "Là, il faudrait que tu sois télépathe" ? Casses mes encouragements à loisir. Tourne-toi vers la voie de facilité. Une voie qui me blesse plus que tu ne pourrais l’imaginer. Mes parents m’ont appris à me méfier de la télépathie car c’est un moyen pour autrui de décider qui tu es à ta place. De te violer, voler et dominer. Ma sœur a voulu développer des techniques médicales basées sur cette capacité et les interactions uniques qu’elles pourraient permettre, avant que je disparaisse. Elle a abandonné depuis. Serais-tu réellement capable d’utiliser un tel pouvoir pour le bien d’autrui et non le tien, Rocket ? Tu as de la Chance, remercie la tienne, d’enchainer sur un demi-sourire et sur une note moins négative. Tu as de la Chance, remercie la tienne, que l’on ne puisse pas parler du fait que tu risquerais d’utiliser la télépathie pour que celle que tu aimes t’aime comme avant et non pour qu’elle se remette de ce qui lui est arrivée au risque qu’elle ne t’aime plus. On n’annule pas un trauma, Rocket. On l’outrepasse. Les gens autour de nous nous aident à l’outrepasser. S’ils font disparaitre le trauma de quelqu’un à sa place, il ignorera à jamais ce qui le détruit de l’intérieur. Agis pour le bien des autres, Rocket, pas pour ceux que tu veux qu’ils soient pour toi. Pas pour ton bien. Si les deux coïncident, tant mieux. Mais si ce n’est pas le cas, il vaut mieux ne pas avoir le pouvoir de faire en sorte de forcer les autres à ce qu’ils servent notre bien. C’est leur choix et la télépathie peut brouiller cela, même involontairement.

« Au moins, dis-toi que tu essais de me changer les idées et que ça fonctionne, me dis-tu sans que je sache si c’est un mensonge ou non mais en affirmant ma certitude que mon spectacle, mon partage de joie, marche temporairement ; ce qui est tout ce qu’on peut lui demander. Quand j'ai l'esprit occupé, ça va mieux. J'arrive à ne plus penser à mon échec.

- Vaincre la peur d’essayer. Essayer. Echouer. Réessayer. Rééchouer. Essayer mieux. Echouer mieux. Jusqu’à ce qu’on y arrive. Jusqu’à ce qu’on y arrive mieux. »

Je m’autocite deux fois en moins de cinq minutes mais c’est car j’ai déjà donné tous les éléments. Plus qu’à attendre que tu les comprennes. Que tu te les appropries. Après, s’il faut continuer à te changer les idées, on en revient à mon idée à moi : la rhétorique question sur le fait que "tu veux qu’on essaie de danser ?".

Face à ta tristesse, je réponds Ma joie. Je crée la joie. J’essaie. J’échoue. Je réessaie. Je rééchoue. J’essaie mieux. J’échoue mieux. Jusqu’à ce que j’y arrive. Jusqu’à ce que j’y arrive mieux. Ce n’est pas une méthodologie facile mais c’est une méthodologie que j’utilise. Je ne la prêcherais pas si non.

Tu prends ma main. Tu pèses ton poids. Tu t’amuses à me voir galérer ? Allons-y alors, galérons ! Vingt kilos, c’est pratiquement 40% de mon poids ! Et je suis une fille, même si j’étais musclée ben ma composition tissulaire serait moins efficace dans son rapport masse-puissance puisqu’elle aurait été exposée à moins de testostérone durant nos développements ! Ceci n’est pas de la mauvaise foi, c’est de la Science !

« Laisse tomber pour le porté, tu vois bien que je suis trop lourd pour toi, me dis-tu avec amusement et m’amenant à essayer une fois de plus pour ton fun avant de commenter à mon tour.

- Me voilà vaincue par autre chose qu’un sac de course… je progresse ! »

Chacun son petit niveau. Moi, si c’est Nathan (ou moi-même d’ailleurs puisque j’anticipe qu’il le porte) qui fait le sac de course, ben je l’appelle Excalibur : je ne suis pas digne de le retirer du sol. Je crois que Mjöllnir fonctionnait un peu pareil d’ailleurs. J’ai donc trouvé le nom de mon prochain sac de course. Après "Excalibur", "Ma Dignité" et "Mon Estime de Moi", parce qu’il est toujours très drôle de demander à Nathan ou à Enzo de ramasser ma dignité ou mon estime de moi parce que j’arrive pas à les porter, je vais pouvoir broder "Mjöllnir" sur un sac en toile. Quand j’aurais le temps. Nathan pourra ainsi dire qu’il a soulevé Mjöllnir, ça va être beau.

Pour l’instant, on danse. Le ballet avec un balais, c’est bien droit. D’où les conclusions…

« Désolé… comme je te l'ai dit, je sais pas danser.

- N’oublie pas, Roro… le soir S, ça sera pas ce genre de danse !

- C'est bien ça mon problème, je ne sais même pas me déhancher, ni me dandiner, ni me trémousser, ni rien de ce genre. J'suis pas taillé pour la danse. J’aurais l'air complètement ridicule.

- Tu seras donc dans la moyenne, constate-je avec un sourire et un haussement d’épaules. Pis souviens-toi de ta réaction quand j’ai été ridicule à essayer de te soulever. Le ridicule ne tue pas et ce qui ne tue pas rend plus fort alors le ridicule rend plus fort, voilà ! »

Histoire de le lui rappeler une dernière fois, je recommence à essayer de soulever mon Rocketalibur. Le résultat est le même : pas assez de force. Mais c’est pas grave : c’est drôle. Et ça ne me tuera pas. Me déplacer une vertèbre ou me déchirer un muscle peut-être mais mourir certainement pas !



Comment résumer cette journée ? M-X. M étant l’heure de début. X étant la variable horaire en minutes avant le commencement. Actuellement, nous en sommes à M-64. Autant dire que tout est prêt sauf les gens !!!

Dans l’équipe, on a encore répété à répétition toute la matinée ainsi que la partie de l’après-midi qui nous a été accordée. Jusqu’au 04pm ; jusqu’au goûté. Là, j’ai envoyé Tarja et Sarah-Louise se doucher avec moi, enfin chacune dans sa douche quand même, parce que j’en suis à stresser suffisamment pour que j’ai peur de ne pas être la seule à puer. Mais c’est pas grave : j’agis avec mon stress. Je le canalise. Je le fais partager autant que la joie. This is WAZA !

Il nous reste une heure avant le début du spectacle. Donc il est temps pour tout le monde d’être à son post afin d’accueillir les invités les plus en avance. Ce qui commence par un petit discourt au milieu de l’atrium.

« Bon, je sais qu’on a fait ça vite et bien alors on va continuer sur cette lancée et faire le spectacle vite est bien, dis-je avec un parler rapide mais maitrisé : on comprend ce que je dis, quoi. Je vous rappelle pas vos posts et ce que vous avez à faire, c’est déjà fait. Je vous souhaite pas bonne chance parce qu’on a tous la Mienne et qu’elle est bonne. Autant que moi. »

Charlotte, Mike et Nathan pouffent d’un petit rire contagieux.

« Aller, me sourit Tarja avant de tendre ses mains vers les autres comme une cheffe d’orchestre. A trois, on dit tous "Bonne Chance Lucky". »

Tss, je vous aime mes couillons. Mains sur les hanches et sourire aux lèvres, j’écoute avec fierté.

« Et je vous fais partager, acquiesce-je en réponse. J’ai confiance en vous pour que tout le monde puisse s’amuser, vous inclus. Je vous remercierais bien mais on fera ça après. Pour l’heure, mes encouragements tiennent en deux mots. Au boulot ! »

L’équipe des O, à savoir Jo-Zo-Ro, doit aller attendre sur le parking de la Maison. Le premier coordonne les véhicules. Le second salue et invite les invités salués à aller aux écuries. Le troisième vérifie que personne ne se perd entre son véhicule et le duo Mike-Yit qui est à l’entrée des écuries pour lancer le spectacle à l’heure dite. Enfin, Charlotte montre l’exemple et joue les invitées modèles. Une fois que les deux deux qui ne sont pas à moi m’ont fait quatre minutes dix-neuf de première partie introductive, je m’introduis en hors champs avec les deux minutes quarante-huit d’introduction des invités et de leur rôle dans mon spectacle : Poor Unfortunate Souls. Moi et mon trio on attend dans le jardin français à l’arrière, ma voix portée par les gargouilles, puis quand tous les invités sont entrés on se glisse derrière eux en contournant le générateur auxiliaire et les voitures garées sur le parking pour faire notre entrée par l’entrée et venir saluer tous les gens qui ont fait la seconde étape. Comment ça, je l’ai déjà dit ? Toute la journée ? Je sais, et alors ?

Alors que tout le monde s’en va en position, sauf moi puisque je les regarde faire, j’inspire par le nez avec un sourire et m’attarde sur le Sherif Raccoon qui, je l’espère, pourra temporairement remplir son vide intérieur avec la joie et l’euphorie du moment. C’est le grand soir après tout !