[Terminé] Convalescence oui, mais pas que!

Avant les Gardiens de la Galaxie, Rocket n’appartenait à la société que par son casier judiciaire ; selon lui. C’est une manière d’appartenir. Un casier judiciaire implique une identité judiciable. Donc une identité. Reste à ce que celle-ci ne soit pas encore poursuivie et donc ne doive pas légalement retourner en prison. Chez les Xandariens, quoi qu’ils soient, l’amnistie a été obtenue par héroïsme. Chez les Terriens, l’intégration aussi ; ainsi que par piston via les Avengers et leurs soutiens. "Sous la coupe" est une manière de parler qui me fait m’interroger, à défaut que je l’interroge lui. Pourquoi "vivre sous la coupe" et non "vivre avec" ? Y a-t-il réellement un rapport de soumission vis-à-vis des Avengers ?

« Aujourd'hui, on peut en effet dire que j'appartiens à la société, mais pour mon créateur, je suis et je ne resterais toujours qu'un cerveau qu'il voudrait étudier.

- Ton boucher étant du mauvais côté de la loi, son avis de compte pas. C’est la loi qui compte. »

Et ceux qui la font. D’un point de vue sociétal, un criminel en col bleu est une anecdote. Aisément condamnable car sortant du cadre de la loi ; car trichant. Un criminel en col blanc est plus complexe. Difficilement condamnable car usant du cadre de la loi à son avantage. Cela peut en arriver à avoir des actions moralement discutables sans jamais être criminel. Mon abus envers Joseph Rowles aurait pu me faire ficher comme délinquante voire criminelle si la Justice avait été rendue et que j’avais perdu le procès. C’était fortement improbable cependant car j’ai d’excellents avocats et que je suis douée avec les systèmes. Me faire tomber pour ce que j’ai fait aurait également impliqué faire tomber plusieurs agents du SHIELD dont la responsabilité, dans ce que j’ai fait toujours, était plus grande que la mienne. Non, je n’ai pas réfléchi ainsi au moment de faire les choses. J’ai agi avec la panique et les contraintes imposées par lesdits agents du SHIELD, lesquelles alimentaient la panique d’ailleurs. C’est pour cela que je ne suis pas une délinquante à mes propres yeux. J’ai totalement abusé et on en revient au point sur lequel Rocket me défendait précédemment. Reste qu’un abus pour la bonne cause reste un abus. Reste qu’il faut s’améliorer. Comprendre les règles du jeu et les mutchkin à mort pour gagner.

« On verra bien, bougonne Rocket à la fin de mon exposé sur le jeu de la vie… je ferais ce qu'il faudra, avec ton aide. Après tout, je n'ai rien à perdre. »

Je m’abstiens de lui répondre qu’on a toujours quelque chose à perdre. Ne serait-ce que la vie. Je me souviens lorsque mon grand-père parlait d’une période de sa vie, après la mort de sa femme. "Les seuls à pouvoir prétendre ne plus rien avoir à perdre sont ceux qui ont envie de mourir. Ils ne perdent pas leur vie : ils gagnent leur mort". Cela me fait légèrement frissonner. Mon grand-père avait une part sombre dont il était capable de parler, ayant vécu des heures plus sombres que mon père et ayant reconstruit l’empire familial après celles-ci. Il était peut-être celui à le plus comprendre mon propre côté obscur. Avant qu’il ne meure. Ma tombe était à côté de la sienne, lorsque je suis revenue. Je ne lui ai jamais dit adieu. Mais j’ai retenu ses enseignements. Incluant la patience.

Rocket ne connait strictement rien à Orgocorp. Son "créateur en parlait avec ses larbins mais pour eux c’était rien de plus qu’un fournisseur".

« Alors on enquêtera, lui dis-je paisiblement, la main toujours sur son épaule et le regard doux. Ça sera peut-être l’occasion pour Greasy de venir signer sa prime de risque améliorée ? »



Premier jour complet, aux horaires définis hier midi. De 6h à 7h, préparation des protagonistes ; nous. De 7 à 9, préparation du décor puis des costumes quand le premier sera fini. De 9 à 11, chant pour le trio féminin et temps libre pour le masculin. Parce que je ne saurais faire bosser mes mecs sans les superviser, je sais et eux aussi. De 11 à 12, pause avec Rocket ; surtout pour moi, parce que lui il était théoriquement déjà en pause et qu’il avait de toute façon continué les trucs que je lui ai demandé au point de les finir trop rapidement. De 12 à 13, danse pour le trio féminin. 13-14, repas. 14-15, chant. 15-16, décor-costumes. 16-18, danse. 18-19, danse-chant. 19-21, décor-costume. 21-22, fin de journée et préparation de la nuit. Est-ce que je vais changer ce dernier point dès aujourd’hui ? Miaou.

C’est de la faute à Rocket aussi ! Non seulement il avance trop vite sur ce que je lui demande, au point qu’il se soit retrouvé avec ma paire de deux à faire les treillis sur lesquels mon trio fera les stucs alors qu’il faut normalement deux personnes par treillis, mais en plus il me donne envie de lui montrer des films ! J’ai donc décidé de lui dévoiler la technique secrète que l’on partage avec Tarja depuis nos années au festival de Cannes.

Je suis allée à la douche dès les 09PM, prenant une quinzaine de minutes pour me débarrasser de mes odeurs corporelles stressantes, puis aux toilettes et enfin au diner avec les autres. En chemise de nuit, chaussons et peignoir, oui. Je suis chez moi et je fais ce que je veux ; sachant que je suis chez moi partout où je me trouve et la conséquence logique. Enzo a expédié son repas avec sa vitesse habituelle, ridiculisant celle de l’entrainement militaire d’un Nathan qui passe trop de temps à parler avec Sarah-Louise de toute façon. On a fait le point sur l’avancement de la préparation du spectacle parce que le récapitulatif de la journée de travail est un bon moyen de clore celle-ci. On parle quasiment toujours boulot, oui, sauf que c’est car le boulot est un loisir ! Enfin, pour moi. Pour les autres, c’est pas forcément un loisir, c’est surtout mes ordres. Parce que m’obéir n’est pas un loisir ?! Je plaisante. Eux aussi. J’espère…

En parlant de m’obéir et de loisir, j’ai demandé à Rocket de me suivre dès le dessert passé. Un repas de vingt minutes c’est peu mais on n’avait guère d’enjeu à faire et la plupart d’entre nous, surtout le trio double-journée, avions bien envie de nous coucher. C’est donc en toute logique que je me suis dirigée vers les escaliers menant au sous-sol ; les chambres se trouvant à l’étage. Ceux-ci descendus, je suis allée dans la salle de cinéma qui se trouve sous le corps de manoir, par-delà la cave à vin. Entre l’écran blanc doté de rideaux rouges et nous se trouvent seize fauteuils et canapés d’angle ainsi que des tables basses. Dans le coin gauche se tient l’ordinateur qui contrôle le projecteur tandis que dans le droit se trouve une porte d’accès à un WC. Je me dirige vers le second en premier.

« Installe-toi Roro, ce soir c’est Roi Lion. »

Dès que j’ai fini les toilettes et mis le film sur l’ordinateur dont l’écran sera projeté sur l’écran ; logique. Après la première étape et alors que je m’occupe de la seconde, je reprends la parole.

« Tu sais, mes parents n’étaient pas là pour critiquer ma philanthropie, dis-je avec une voix suffisamment forte pour qu’il l’entende, à défaut qu’elle soit le moins du monde agressive. Au contraire. Juste que mon comportement est très différent selon les gens. Disons que… »

Je ne sais pas réellement comment le formuler. J’hésite quelques secondes.

« Que je suis douée pour dépasser les bornes. Le propriétaire des laboratoires Rowles m’avait autorisée à faire des stages d’observation. Du coup j’ai amené le sujet d’observation et j’ai donné les ordres. Pas pour rien qu’il voulait me coller un procès. Certes, j’ai fait ça car ledit sujet venait d’être arrêté par le SHIELD et que l’agente qui me supervisait voulait qu’on aille dans un labo à moi, non au SHIELD, or j’en ai pas vraiment. Et que j’étais en stress. J’ai mal géré. Mais cela ne change rien au fait que j’ai abusé. »

Bon, c’est un peu hypocrite de ma part de parler de cela puisque c’était déjà traité avant la réunion familiale et que j’ai payé un prix fort ; financièrement parlant. C’est cependant lié.

« J’ai fait la même avec le père d’Enzo. C’est le PDG de l’entreprise qui produit mes inventions et je lui ai transmis les résultats ADN du sujet arrêté par le SHIELD et prélevé chez Rowles afin de travailler à une seconde génération de Facteur Guérisseur Synthétique. Sauf que comme j’ai mal fait avant ben je l’ai impliqué dans mon mal fait. Et j’ai traité ses laboratoires à lui comme les miens. »

J’hésite à détailler le fonctionnement du système de financement de la société par action qu’est Tec-Novita et de l’implication d’Orchent Bank, Insurance & Financial comme d’Orchent International dans l’histoire mais je pense que je perdrais Rocket plutôt qu’autre chose. Restons sur du personnel. Du familial. C’est pleinement dans le thème du Roi Lion.

« Idem avec le directeur de la banque newyorkaise. Je lui ai imposé de faire des lettres de crédit à 10h du soir pour payer les frais médicaux des victimes des attentats. En plus d’avoir fait pour 85 millions de prêts en une année mais ça c’est un autre problème. A moi de me débrouiller pour que le placement soit rentable. »

J’ai confiance dans ce fait car il dépend de ma Chance. La Maison des Jardins vaut 60M, plus 2M de mobilier, tandis que la maison à Manhattan vaut 21,85M. Ça fait quasiment 85 millions de dollar d’achat en quelques mois ; l’équivalent de l’appartement de ma sœur il me semble, si ce n’est qu’elle y vit depuis des années alors que j’y passe de temps en temps. Quand je n’aurai plus d’intérêt pour l’une ou l’autre de ces propriétés, il faut que je mise sur l’augmentation de l’immobilier comme ma propre célébrité pour essayer de faire flamber les prix. J’ai 1% de taux d’emprunt à la banque donc il faudrait que je revende à 5-6% de mon prix d’achat pour que cela vaille réellement le coup.

« Enfin Bref, soupire-je après une douzaine de secondes de silence. Ceux que j’aide n’ont rien à redire à mon comportement. Ceux que j’utilise, si. C’est important que je puisse les écouter afin de m’améliorer. »

La conclusion de mon procès familial a été "Lucy, ce que vous considérez comme vous étant dû, comme votre héritage, c’est leurs vies. Leurs efforts. Leurs métiers. Le fait qu’il nous serve nous empêche-t-il de les traiter en égaux ?". Mon père a raison sur ce point. D’autant que, comme il l’a dit, je ne traite pas Enzo et Nathan ainsi. Ni Tarja et Sarah-Louise. Alors que, en définitive, ils me servent et font parti de mon héritage, eux aussi. Ils sont plus que l’utilité qu’ils ont pour moi. Ils sont plus que le "gagnant-gagnant" que représentent des transactions mutuellement bénéfiques. Ils sont plus que des pièces dans mon système. Et pas uniquement parce qu’ils me tapent dessus, le système. Il est facile d’oublier que les gens sont des gens lorsqu’on vit dans un monde où les "non" sont rares et où l’on peut généralement échapper aux conséquences négatives de nos actions. Il est facile de devenir ce que Rocket accusait les miens d’être : sans cœur et sans considération pour les vies "des autres". Mon ami n’a vu que les bonnes parties de moi. Il a entraperçu la frontière avec les mauvaises que je refuse lorsqu’il m’a aidé à en accepter une partie. Il n’a pas vu les mauvaises que je ne voyais pas non plus. Il faut pourtant des gens pour les voir, sans quoi je finirais par leur succomber. Je n’aime pas que Nathan me dise que, dans la vie, "il faut être un enfant quand on le peut, un adulte quand on le doit et un monstre quand il le faut". Je comprends qu’il a raison, cependant. Je ne veux pas être un monstre. Mais ne pas vouloir l’être, croire ne pas l’être, ne protège en rien de le devenir. Or c’est là l’enjeu de ma vie. Vais-je devenir un monstre ?

***

Rocket reprend mes termes sur son boucher pour me dire qu’il connait, lui aussi, bien le système. Qu’il s’y voit comme un dieu ; ce qui est un avantage pour nous car l’égo et l’orgueil sont des faiblesses facilement exploitables, qu’importe la puissance qui amène à les posséder. Rocket ne l’a jamais dénoncé car "le destin que la loi galactique réserve aux créations illégales n'est pas enviable". "Vivantes ou non". Je m’assombris à cette considération de destruction de "ce qui ne devrait pas être" qui n’est, au final, guère étrange. L’Humanité non plus ne fait pas forcément grand cas des animaux et il ne doit pas être impossible que des animaux sortis de laboratoires d’expérimentation aient été euthanasiés ; peut-être dans l’indifférence des gens ayant motivé la sortie des laboratoires. Je suis pour l’expérimentation animale. Tout comme je suis contre la maltraitance animale. J’aurais surement un beau moment de dissonance cognitive le jour où j’en discute avec quelqu’un, d’ailleurs. Il faudra que je le fasse. Mais pas maintenant. J’ai autre chose, de plus productif, à dire.

L’idée de l’enquête sur Orgocorps est lancée et l’investigation se lancera donc un jour. L’ouverture sur Greasy que je donne à Rocket marche bien. J’en apprends même un peu plus sur son collègue. Les quatre cent coups ensemble, je m’y attendais. Qu’ils soient un trio, moins. Que les autres soient morts, ou présumés comme tels, je m’y attendais aussi. Le sourire face aux mésaventures disparait face à leurs conséquences. Groot, puis les Gardiens de la Galaxie et probablement pas les Avengers puisque Rocket vit "sous leur coupe", a permis à Rocket de conserver foi dans les gens. Certains gens. "Greasy, lui, s'est retrouvé seul et n'a pu compter que sur lui-même pour survivre". La conclusion de Rocket sur les problèmes de confiance de son camarade me fait acquiescer avant même qu’il ne l’ait fini. Je sais que je ne pourrais pas aider sur ce coup-là. Pas pour l’instant. C’est à Rocket, à moins que Greasy n’ait pas confiance en lui non plus, de prouver à son ami qu’il y a encore des gens dignes de confiance ; qu’il faut les chercher.

Je n’ajoute rien. Je suppose qu’il le sait déjà.


Quelque chose m’a toujours fasciné avec le Roi Lion. Lorsque Simba chante "je voudrais déjà être roi", il me semble très proche de devenir un roi comme le sera Scar : qui marche sur les autres et les utilise. Les maltraite. Le protagoniste et l’antagoniste doivent toujours partager des thèmes similaires, voire identiques, et avoir un objectif qui se ressemble, voire est le même. C’est ainsi que la confrontation morale et éthique peut s’engager. Que l’on peut trouver le bien et le mal. Que le protagoniste peut apprendre des erreurs de l’antagoniste. La mort de Mufasa aurait permis à Scar comme à Simba de devenir un horrible roi. Simba a connu l’exil et la pauvreté, durant lesquelles il a trouvé de bonnes valeurs. Scar, lui, n’a pas eu cela. Il a trahi les hyènes et s’est retrouvé, si on se réfère uniquement au premier film, seul. Je n’ai jamais trop compris comment le second film a pu lui mettre les lionnes partisanes mais je pense qu’elles existaient dans les premières versions du scénario et ont été enlevées afin de simplifier l’histoire et de renforcer l’aspect "méchant" de Scar ; qui, au final, n’a aucune qualité, à part le fait qu’il chante bien, et ne fait rien du pouvoir qu’il obtient. Il aurait dû faire chanteur, pas roi. Je me demande comment je serais quand je récupérerais l’Empire Orchent, dans quelques décennies. Pas comme Scar, j’espère. Je ne suis pas ce genre de chat. J’espère ne pas le devenir.

Rocket comprend en quoi il a jugé sans savoir et l’admet. Il a "tendance à avoir quelques soucis avec les dirigeants en général", cela me fait le regarder en pinçant les lèvres de désolé. Le fait d’avoir longtemps été du mauvais côté de la loi. Je m’approche de lui en me demandant si je vais lui parler du fait qu’il y a toujours des dirigeants, même s’il s’agit du milieu criminel. Je m’en abstiens : on est là pour vivre sans souci. "Hakuna Matata".

« Je ne pensais pas qu'un dessin-animé pour enfant puisse être aussi déprimant…

- C’est car il n’embellit pas les choses, réponds-je avec douceur. Rox et Rouky tient la palme pour ça, à mon avis. »

Rox et Rouky : l’un des grands mensonges de ma jeunesse. En VO, outre que le film s’appelle "The Fox and the Hound", "le Renard et le Limier", le renard s’appelle Toad et le chien de chasse "Copper", "Cuivre". Heureusement que les Aristochats ne m’ont pas fait ce coup-là sinon j’aurai eu la même chanson que dans le Roi Lion 2 : Trahison, Disgrâce. Je proposerai bien à Rocket de faire la suite dans la soirée mais comme je vais m’endormir avant la fin du premier…


Ey, je suis mauvaise langue : j’ai survécu ! Je suis bonne pour un casting de The Walking Dead mais j’ai survécu. Rocket s’est bien remis de la leçon du Roi Lion : le grand cercle de la vie implique des hauts et des bas, des bonheurs et des douleurs, ainsi que le choix de la philosophie avec laquelle on les reçoit. Il a une nouvelle chanson à chanter et je l’écoute fredonner avec un sourire.

« Tu as une belle voix, lui dis-je tranquillement alors qu’on remonte les escaliers vers le reste du manoir. Quand tu auras appris à nager, ça te tenterait d’apprendre à chanter ? »

La réponse obtenue et les deux étages montés, je m’en vais aussi dans ma chambre pour me lover et roupiller !



Le dimanche est le jour du Seigneur mais je suis aussi athée qu’il est possible de l’être dans un monde où Thor est un super-héros donc je travaille quand même. Et les autres aussi. Levé 6AM. Début de la préparation du décor 7AM. Aux 9AM, les filles et moi sommes parties pour faire les exercices de chant, auxquels j’ai invité Rocket pour qu’il puisse observer, tandis qu’Enzo et Nathan sont restés à travailler sur les treillis ; pas besoin que je les surveille, ils m’ont assuré que j’étais "suffisamment douée en inspection des travaux finis". Euh, d’accord. Si ça leur permet d’y arriver plus vite, aux travaux finis, ainsi soient-ils ; les travaux finis toujours !

Je considère qu’il me faut une semaine pour correctement maitriser une chanson. J’ai trois semaines de préparation et cinq chansons à faire. #logic. Les chorégraphies vont rester simple sinon elles prendront encore plus de temps ; or je l’ai pas. Je le prendrais néanmoins pour montrer La Petite Sirène à Rocket ce soir. Ainsi que probablement Hocus Pocus, Monster High et Hazbin Hotel ; qui est sorti début 2024 après dix ans de préparation. Merci ma Chance ! Il ne me manque plus qu’à le tenir au courant…

11AM, c’est l’heure de la récréation. Que je prends avec un peu de retard puisque je dois faire l’inspection des travaux presque finis de ma paire de deux. J’ai fait ça en six minutes, je suis fière ! De moi. D’eux aussi. Et de leur travail également. Mais de moi incluse. Histoire de partager ma fierté, d’ailleurs, j’ai réussi à convaincre Sarah-Louise de se joindre à nous ; afin d’attirer le Nathan. Pour ceux qui aime le Strange & Sexy, ce qui est mon cas, SL a quand même une sacrée plastique. Pas totalement de la bonne teinte mais ça me gêne pas ; on n’est pas au niveau de Mystique avec une belle complémentarité de couleurs mais on n’est ni sur la même taille ni sur la même plastique non plus. Raven est plus petite que moi et Sarah-Louise plus grande, voilà comment je sais. J’ai pas les mensurations exactes de la première, cela dit. Faudra que je lui demande. Ça ira surement avec la volonté de lui faire un défilé de mode lorsqu’elle aura accouché et repris des mensurations équilibrées. Défilé que j’obtiendrais en négociant de faire de la sculpture sur métamorphe… si, ça marche ! J’ai déjà réussi à jouer aux Sims avec Sarah-Louise comme ça : pas le droit de toucher mais okay pour faire des propositions. Après, SL ne sait pas imiter les vêtements. C’est moins bien pour la mode. Ça simplifie les dessins à faire, cela dit. Enfin Bref.

11:15AM, je suis prête. C’est-à-dire en maillot de bain, chemise ouverte et lunettes de soleil avec ma serviette à la main. SL me rejoint avec un bikini noir et sa serviette à elle, qu’elle porte à deux mains au niveau de son ventre. Nathan la rejoint elle, lui aussi en maillot et avec le rasage de frai ; j’en suis certaine ! La scène me fait me dire que, si on met SL et moi côte à côte, on doit avoir la même largeur d’épaules que lui ! Et beaucoup plus de cheveux. Faut dire qu’il est rasé le Nathan. Le plus poilu du lot c’est Rocket. De beaucoup, là-encore !

Je soupire d’aise. Ensuite, j’ouvre la marche vers la mer en suivant le chemin de bitume à l’arrière de la Maison des Jardins avant que SL ne m’interrompe.

« Ce n’est pas à la piscine qu’on allait, demande-t-elle en me faisant me retourner vers elle avant de regarder Rocket puis Nathan en haussant les épaules.

- Euh, ça change quelque chose ? »

***

***

« Ce n’est pas à la piscine qu’on allait, demande Sarah-Louise en me faisant me retourner vers elle avant de regarder Rocket puis Nathan en haussant les épaules.

- Euh, ça change quelque chose ?

- J'ai pas pieds dans la piscine.

- Du coup oui, constate-je au constat précédent. J’aime beaucoup le pragmatisme terre à terre visant à garder les pieds à terre grâce à la mer.

- Direction la mer donc, conclut Nathan avant de se rapprocher de moi. J’espère que tu sais que si je suis là, tu vas aller à l’eau.

- Avec ou sans le transat ? »

Ma question est aussi réelle que le suspens que me fait Nathan : okay, il veut me mettre à l’eau. C’est un affrontement que je vais perdre pour des raisons évidentes. Néanmoins, pourrais-je m’accrocher au transat ou est-ce une mauvaise idée ? Parce qu’avec mon poids et celui de l’objet, mon ami peut nous soulever tous les deux et nous envoyer dans la flotte sans trop de soucis. Autres que ceux que je lui poserais.

« Sarah, tu voudras bien être ma diversion ? »

Elle soupire avec un sourire en guise de réponse, ce qui n’en est pas une très explicite. Nathan, lui, croise les bras avec son épaule sur la serviette. Je suis mal.

« Tu enlèves la chemise et les lunettes maintenant où elles y vont avec le transat et toi ?

- Je te dirais bien que tu n’oserais pas. Cependant, nous savons tous les deux que non seulement tu vas le faire. Du coup… »

Je lui tends ma serviette, accompagnée d’un "Tiens, puis en fait de même avec la chemise, avec le même accompagnement, et finalement les lunettes, toujours ponctué d’un "Tiens". Arrivée à la plage en compagnie des autres, j’observe le transat en réfléchissant à un plan.

Nathan dépose ses affaires comme les miennes avec le soin du prédateur qui sait qu’il a gagné. Lorsqu’il revient face à moi, je lui présente mon transat à contrôle de foule : je l’ai pris par les accoudoirs et l’ai redressé en guise de bouclier entre nous. De quoi faire lever un sourcil à mon ami.

« Okay, dit-il en acquiesçant avant de faire un grand pas en avant et de l’attraper. Et maintenant ?

- Je maintiens la distaaaaaaaaanc’, commence-je à dire avec fierté avant qu’il ne fasse un nouveau pas en avant, soulevant le transat et s’en servant comme pelle pour me soulever avec. Méchant Nathan ! Méchant Nathan ! »

Aussi couchée qu’accrochée à mon transat, je passe la main droite au-dessous pour essayer de taper la tête de mon ami ; lequel l’encaisse comme si de rien était.

« Attends, je te lâche dans quelques instants, promet-il en riant et me hérissant le poil. Rocket, on va à l’eau ? »

La mer est aussi calme que je ne le suis pas et je ne me sens pas franchement de sauter depuis le transat. Je retombe toujours sur mes pattes au figuré et j’ai pas particulièrement envie de risquer de me faire une cheville en essayant de le faire au sens propre.

« SL o’s’cours ! »

La traitresse regarde faire avec un sourire alors qu’elle s’avance à quelques pas seulement de nous. Je pourrais presque lui tendre la main si je n’avais pas peur de déséquilibrer le transat (et le Nathan) et d’ainsi m’envoyer par terre (ou mer) alors qu’il n’y a manifestement pas assez d’eau pour correctement amortir (et que le transat amorti moins bien que le Nathan).

« Roro ?! »

Nope, lui il est dans le vague alors qu’il avance dans les vagues. Celles-ci sont calmes, pour l’heure, et j’espère pas trop froides.

« Il faut se mouiller la nuque avant pour pas risquer l’hydrocution.

- Les éclaboussures s’en chargeront.

- Je vais t’faire la tronche parce qu’un chat échaudé craint l’eau froide et qu’j’suis aussi chaude qu’pas chaude pour découvrir la température d’l’eau-là !

- Faudra que tu me la présente.

- Hein ?

- Lola, faudra que tu me la présente.

- Tant qu’c’est pas toi qui fait les présentaaaaaaaa. »

Ce qui devait arriver arriva et l’eau aussi. J’avais déjà été jetée à l’eau mais encore jamais sur un transat. L’éclaboussure est belle. La vague qui en résulte aussi. Et le Rocket qui nous fait un saut de chat directement sur la tronche du Nathan responsable de tout cela, c’est magnifique ! Bon, j’en vois que la fin parce que j’étais occupée sur le début mais je m’imagine parfaitement la scène.

Surpris, Nathan a dû avoir le réflexe d’essayer de se débarrasser de son homologue agresseur mais s’est retenu de le balancer à l’eau dès qu’il a réalisé : ce qui fige l’homme et le raton dans une posture aussi ridicule que moi qui suit au trois quarts à quatre pattes sur mon transat coulé. Et Sarah-Louise qui se marre derrière.

« Alors je sais pas pour Lola mais ça ça s’appelle le Karma, souligne-je à Nathan en me redressant pour croiser les bras avec une fierté féline ; mes genoux appuyant un peu plus sur le transat qui, un peu comme mon ami, touche le fond. Merci ma Chance.

- Je ne regrette rien. »

Ce n’est pas le cas de Rocket qui, après quelques secondes, descend de lui-même de son perchoir perché afin d’aller se percher sur les berges… non sans s’être secoué sur un Nathan guère moins mouillé que moi désormais ! La bonne humeur s’affaiblit un petit peu face à l’abandon de Rocket mais je n’ai aucun reproche lorsque j’échange un regard à Nathan. Ce n’est pas grave, chaque chose en son temps.

Me redressant pour reprendre réellement pied, je m’en vais à côté du transat noyé en mettant mes mains sur mes hanches.

« Tu vas pas m’aider à le ramasser, hein ?

- Nope.

- Roro ? »

Je le regarde avec les yeux de la chatte (em)potée. PLEASE

Rocket n’a pas l’air particulièrement bien, chose qui se comprend après la peur qu’on vient de lui faire, mais je suis une opportuniste de haut niveau et une habituée à tenter ma Chance. Nathan m’a fait tomber à l’eau et j’espère que le plan que j’ai fait ne va pas en faire de même. Mon garde du corps échange un regard avec moi avant que l’on en vienne tous deux à fixer le Gardien. Gardien qui hésite beaucoup, sans doute partagé entre son attachement pour moi encourageant une volonté de braver les flots et sa peur de ceux-ci motivant le fait de les fuir. Je suis néanmoins confiante : Rocket Raccoon est un super-héros, faire preuve de courage et de bravoure fait parti de sa fiche de poste. Reste juste à les lui faire avoir lorsque sa vie, ou celles de ses proches, ne sont pas en danger.

J’essai.

Il essaie.

Tu essais.

Tu sais, Rocket, lorsque je te vois faire face à la mer, je me rappelle notre discussion sur les armes. Sur leurs motifs de création. Pouvoir se défendre. Physiquement. N’est-ce pas aussi psychologique ? Se rassurer quant à sa capacité à faire face aux dangers ? La mer et l’eau ne représentent pas un danger à proprement parler mais elles entrainent les mêmes craintes. Peut-être aurait-on pu passer par la création d’une combinaison afin d’y aller. Afin d’avoir de la bravoure. L’idée ne me vient que maintenant et sera utilisée si l’occasion que m’a donnée ma Chance ne fonctionne pas. Si m’aider ne te suffit pas à réussir à faire preuve de courage face à tes peurs, peut-être que la technologie le fera. Cependant, aucune technologie ne pourra t’aider à affronter ta peur du regard des autres. Cette peur qui fait que tu leur dissimules la "faiblesse" qui s’accroche à ton cœur et s’apprête à l’arrêter. J’aimerai que ton cœur réussisse à faire face à la mer et l’eau, Rocket. Car s’il y arrive, si tu y arrives, ce n’est qu’une question de temps avant que tu n’ouvres ton cœur sur ce qui l’entrave et le menace. En essayant de t’accompagner face à ta peur de l’eau, j’essaie de t’accompagner sur le chemin de trouver le courage au-delà de tes armes mais bel et bien en toi. Tu as du courage par les armes et pour les autres. Peut-être que si on arrive à résoudre cette histoire d’aquaphobie, tu auras du courage par toi. Tout simplement.

C’est un effort que de reposer la serviette sur le sable.
C’est un effort que de reposer les pieds dans l’eau.
C’est un effort que d’avancer pas à pas. Vague à vague.

Un effort visible.
Un effort accompli.

Mon sourire devient tendre. Il monte jusqu’à mes yeux.

Tu y es presque, oui.

Tu y arrives.

Avec de l’eau jusqu’à la taille, tu n’as pas à plonger la tête dessous pour en exhumer le transat.

« A trois, te dis-je une fois que l’on est face à face, chacun de notre côté de l’épave coulée, on attrape les côtés du transat et on le sort de l’eau. Ensuite, on la laisse couler pour l’alléger puis on le ramène à la berge. »

Tu as plus de force physique que moi. J’envisage parfaitement de me retrouver sous le transat si tu y vas trop fort ou trop vite. L’un et l’autre signifieraient tout de même que tu y es allé. Tu es venu jusqu’ici et maintenant tu dois y aller.

« Un. »

Génuflexion, pour ma part.

« Deux. »

Saisi du transat en grimaçant.

« Trois. »

Extension des jambes tout en tâchant de ne pas soulever trop haut non plus : j’accepte que tu me renverse mais pas l’inverse. Tu ne parles plus alors que tu endures l’épreuve d’un transat extirpé des eaux à la force des bras, des jambes et du courage. Ta concentration et ta lutte sont manifestes.

« Tu y es presque, oui. »

Tu y arrives.

Allégé des profondeurs, le transat flotterait presque. Il n’y a donc plus qu’à le ramener sur la terre ferme et à finir de t’extirper de ta peur aqueuse. Ce qui est fait.

« Brrrrr, t’exclames-tu une fois ton sauvetage terminé, me faisant sourire face à la hargne et à l’idée que tu t’ébroues. L'eau ça mouille ! »

A part un sourire, l’un des plus beaux et enfantins où l’on voit mes dents, je n’ai rien à te répondre. Je suis aussi mouillée que toi et un peu plus que ta serviette, dans laquelle tu t’es déjà essuyé de l’eau et du sable. Alors je vais vers Sarah-Louise et les affaires délaissées par Nathan, offrant un regard plissé à la traitresse. Ensuite, c’est vers ma propre serviette que je me tourne et je la récupère afin de revenir vers le transat dégoulinant. Nathan me regarde faire avec les bras croisés et la connivence aussi saillante que les muscles.

« Tiens Roro, te dis-je en te tendant ma serviette. L’eau ça mouille et la serviette ça sèche. Comme les chaussettes d’archiduchesse. Et tous ses autres vêtements quand on y pense. »

Qu’est-ce que ça vient faire là ça ? Sécher pardi !

Mains sur les hanches et sourire aux lèvres, j’hésite à préciser qu’il va encore falloir t’apprendre à nager ou non. Pour l’instant, je ne dis rien.



Une journée de plus en moins, avec les avancements plus rapides que prévu du fait que les garçons font le même horaire que les filles malgré ce que j’avais prévu et que Rocket avance encore plus vite. A-t-il été là pour regarder les préparations aux chansons de 14 à 15h et aux numéros musicaux de 18 à 19h ? Il est à présent 21h et on sort de trois heures sur les décors où, les animatroniques étant finis, le Gardien de la Galaxie en était sur les treillis lui aussi. Cela devrait permettre de pouvoir les avoir dans le courant de la semaine afin de finir les sculptures, même si elles le seront probablement au dernier moment, sachant que de toute façon demain on doit recevoir les matériaux pour faire les costumes ; donc qu’on fera une pause dans le décor, qui sera le dernier truc de fini, afin de faire les habits, qui sont nécessaire à répéter les chorégraphies en conditions. Comme convenu au moment de commander, moi je serais une Harley Queen, la clown ! Tarja ira sur du succube en latex tandis que Sarah-Louise trichera : à poils à l’aide de sa mutation qu’elle portera comme un catsuit à bustier. Timide mais pas pudique, c’est bien ! Nathan a pragmatiquement pris des vêtements de base et Enzo avec des vêtements d’époque, renvoyant à leur dualité de "je fais avec ce que j’ai" contre "j’ai afin de faire". Quant à Rocket… après Walker, Texas Ranger, voilà Rocket, Raccoon Ranger ! Chose qui nous a permis d’inventer la canne à feu ! enfin va nous permettre, quand on renforcera un fusil en plastique pour enfant afin qu’il puisse l’utiliser comme canne. Je n’ai pas l’espoir de le faire danser mais par contre chanter…

« Roro, l’interpelle-je alors qu’on entreprend de quitter le garage, suivant la galerie vers les salles de l’aile est. Je sais que j’avais dit qu’on regarderait un film ce soir… mais j’ai une autre idée. Que dirais-tu de fêter ta victoire sur l’eau ?

- "Non" est la réponse appropriée, conseille Nathan avec nonchalance.

- Roh… roh ? Roro, tu me fais confiance ?

- En tant que son avocat à elle, se permet de surenchérir Enzo, je te conseille de rien dire de plus sans la présence de ton avocat à toi.

- Mais non, ça va être bien vous verrez !

- Ce qui veut dire qu’elle va nous inviter aussi.

- Ça sent l’arnaque. »

Je soupire avec amusement.

« Okay, que ceux qui m’aiment me suivent et que les autres suivent le mouvement, déclare-je avec une fausse solennité. Après la douche et le manger, rendez-vous au ciné. Ce soir on fait notre cinéma ! »



Est-ce que je suis redescendue de ma chambre avec un carnet de note ? Non, du tout.
Est-ce que je n’ai pas refusé de montrer ce qu’il contenait à qui que ce soit ? Absolument.
Est-ce que le seul moyen de savoir c’était de venir voir ? Exactement !


Au premier coup d’œil, la salle de cinéma n’a pas changé. Au second non plus d’ailleurs. Il faut me regarder moi, qui suis en train de pianoter sur l’ordinateur de projection. Les poches de mon peignoir sont lourdes de quatre micros sans fils. Lorsque le projecteur s’allume enfin pour dévoiler ce que je mijote, la toile de cinéma affiche un écran en deux fenêtres : l’une est youtube, mot-clé karaoké, tandis que l’autre est un texte.

« Bon, j’ai écrit ça en dix minutes montre en main mais c’est pour le délire plus qu’autre chose, dis-je en sortant mes armes de mes poches pour les tendre, à Rocket et à Nathan d’abord puis à Tarja ensuite. Roro, c’est en ton honneur. Les autres, faites-lui autant honneur que la sobriété vous le permet ! »

Nathan murmure un "Oh bordel" amusé avant de se jeter à l’eau et de me permettre de tendre à Tarja le moyen d’en faire de même. Une fois qu’il les a quittés, mon regard fixe Rocket alors que mon sourire témoigne de ma patience à le laisser lire ma connerie. Connerie que j’ai bien l’intention de faire, et en musique !

- Roh… roh ? Roro, tu me fais confiance ?

- En tant que son avocat à elle, se permet de surenchérir Enzo, je te conseille de rien dire de plus sans la présence de ton avocat à toi.

- Et je fais quoi si j'ai pas d'avocat ?

- Tu n’écoutes pas le mien et tu viens ! »

Personne n’est convaincu ?

« Mais non, ça va être bien vous verrez ! »

Encore moins ?

« Okay, que ceux qui m’aiment me suivent et que les autres suivent le mouvement. Après la douche et le manger, rendez-vous au ciné. Ce soir on fait notre cinéma ! »

Ça y est, ils n’ont plus le choix !


Evidemment que je suis sérieuse avec un karaoké ! Enfin, sur le fait de le faire. Parce que sur les paroles chantées… c’est plus discutable et ça sera moins discuté. L’Artiste c’est MOE ! Artiste expéditive mais comme on ne dit pas à la poste, expédié c’est pesé et plus c’est gros plus ça passe !

« C'est un coup bas…

- Oui.

- Ça se paiera !

- Alors autant en profiter au maximum ! »

Et faire partager, ce qui équivaux à faire profiter comme faire partager ! Logique.

Une fois qu’il se lance, Rocket, il peut tout exploser. Est-ce que cela me donne une nouvelle idée alors qu’on est occupé à massacrer du Johnny Halliday ? Oh que oui ! D’autant que le massacre semble embarquer tous les massacreurs et donc qu’il n’y a pas de massacrés. En plus de la natation, il faut que j’apprenne le chant et la guitare à Rocket. Pourquoi ? Parce qu’il a une belle voix. Et la guitare ? Pourquoi pas ?

« Et c’est un premier élan d’héroïsme concluant, félicite-je tout le monde ne applaudissant à la fin de la chanson. Vous voyez, vous pouvez me faire confiance ?

- Johnny doit tellement se retourner dans sa tombe, ricane Nathan avec le sourire.

- Je suis d’accord, acquiesce Enzo. Je me demande si s’en est au point de pouvoir l’utiliser comme turbine électrique.

- Il n’a pas été incinéré, interroge Tarja, laissant certains d’entre nous perplexe. Après tout, c’était son truc d’Allumer le Feu. »

J’éclate d’un rire alors que Nathan commente d’un "Putain" enjoué, mon ami restant sur place alors que je m’en retourne à l’ordinateur. Assise, je vais chercher la vidéo liée alors que Nathan met une main dans autant de poche et qu’Enzo se frotte derrière la tête. Tarja tient le micro près de sa bouche tandis que Sarah-Louise s’assoit.


« Allez, on y va ! »


Le garage est un lieu plein de petites activités. Les garçons montent les treillis puis les filles y appliquent une succession de couches ayant une charge de plus en plus fine qu’elles sculptent selon les mêmes dessins accrochés à des présentoirs verticaux délimitant les zones de chaque partie de l’atelier.



Alors que les garçons continuent de monter les treillis, les filles s’en vont pour chanter. Le garage, le couloir menant au manoir, le corps de manoir et l’atrium ; chaque chanson est faite dans le lieu où la représentation l’aura, lieu.



Les vagues à mes pieds, je tends la main vers Rocket pour qu’il la prenne et m’accompagne. Lorsqu’il y a trop de difficulté, je me contente de m’assoir et de discuter. Si on ne va pas plus loin aujourd’hui, ce n’est pas grave : il restera demain. Et après-demain.




Je crois que c’est à ce moment-là de la chanson, à laquelle je participe distraitement car je suis sur une écriture en parallèle, que je me demande si Rocket comprend ou non le français. Après tout, si tous les extraterrestres arrivant sur Terre parlent l’anglais, ce n’est pas dit qu’il en soit de même pour les autres langues humaines… Ma Chance, est-ce que cela serait possible qu’ils aient un traducteur universel un peu comme le poisson dans H2G2 ? S’il te plait ?


Retour dans le manoir avec les chorégraphies ! Sans costume pour l’instant mais avec Nathan et Enzo qui se retrouvent à porter un large miroir plein pied pour nous faire office de mur de vision, comme dans une salle de danse. La musique est évidemment là pour accompagner nos pas de danse !



Sur la table de la salle à manger, l’équipe mange et discute. Boulot, boulot, boulot en guise de vacances ? Ne me remerciez pas ! C’est un plaisir et la même aventure qu’à chaque fois. On est une équipe et on vit comme tel, même si ce n’est que pour un mois.



Second round de chant. On traverse la maison avec les chansons et on commence à répéter les mouvements.



Livraison des matériaux pour les costumes et des costumes en eux-mêmes, selon. Alors on s’y attaque ! Incluant les essayages. Si Roro, tu vas essayer ces vêtements et sortir de la cabine en nous faisant un défilé ! T’inquiète pas, on va tous y passer. Si Nathan, toi aussi ! Siiiiiii ! Tu veux pas voir Sarah-Louse à poils sans poils ? Voilà ! A bon entendeur.



Ce que j’aime avec ma participation discrète c’est qu’elle équivaut à celle d’un Enzo pleinement investi : on chante surtout les refrains. Nathan et Tarja sont les deux plus investis du coup et cela le vaut le coup, même si le premier n’est clairement pas un chanteur ; même du dimanche, jour qui s’avère être aujourd’hui merci ma Chance.

« Bon, conclus-je rapidement en cas de mésaventure linguistique, maintenant qu’on est chaud et qu’on a achevé nos morts, on va pouvoir essayer autre chose ! »

Les paroles se sont affichées sur le Word projeté à l’écran en parallèle de la vidéo de lyricks de Johnny mais j’espère bien que tout le monde était trop concentré dans la première pour s’occuper des seconds jusqu’à maintenant. Si j’ai pas passé des masses de temps sur Je suis bien un héros, j’en ai encore moins pris pour la suivante. C’est pas grave, on y va au talent ; c’est le principe d’un karaoké !


Je lance la vidéo et vais les rejoindre en marchant au rythme de la musique. A l’écran s’affiche une private joke qui doit l’être encore plus que les précédentes mais c’est pas grave : c’est marqué à côté à défaut d’au-dessus !


Danse, c’est repartie. Nathan et Enzo ont mis des roulettes au miroir, ça roule !


Répétition complète chant et danse !

C’est le spectacle, en tenue si possible et en moins bien forcément puisqu’on l’apprend. C’est aussi le moment où on commence à être mortes avec mon trio, faut pas se le cacher. Entrainement difficile, action facile ! Après, niveau de la mort, je dirais que ça fait deux heures que j’ai l’impression de la sentir et ça me stress… mise en condition, on dira.



Ça fait tellement du bien de s’assoir ! Même si c’est pour continuer la sculpture. Rester concentrer et demander à Rocket de chanter. Si vas-y, sinon nous on va tomber et dans le stuc ça va être collant au possible ! Si tu veux pas que nos têtes ressemblent à nos mains, ne fait pas la tienne, de tête, et chante à tue-tête !


Code Roro !



La douche, où un siège ne serait pas de refus, puis le repas, qui n’est pas de refus tout court lui. Et est généralement plutôt long.



Cinéma. Film. Lequel ? Je sais plus, j’ai dormi.



Debout les morts ! C’est reparti !



Aurevoir les morts ! On est des zombies !




La version karaoké est dégueulasse mais c’est pas grave : c’est drôle ! Et cette fois, tout le monde saura que c’est pour Roro ; sous réserve que tout le monde sache qui est Roro, certes. Mais c’est pas grave : c’est drôle ! Bis Repetita !


Bis Repetita et carpe diem.