Mais pourquoi ai-je pris la peine de lui répondre ? Pourquoi suis-je entré dans son jeu ? Il était pourtant évident qu'elle n'allait pas me donner l'information qui m'intéresse. Elle ne fait que m'adresser un sourire en coin. Elle me nargue, elle me provoque par son silence. Si je n'avais pas ces menottes, ou ce maudit collier… Je m'imagine la faire violemment valser contre tous les murs de la salle d'interrogatoire, comme une boule de flipper. Cette perspective me fait du bien et apaise ma colère, même si je ne peux malheureusement pas la mettre en pratique.
Elle recommence à marcher. Elle va finir par user le sol. Cette fois elle passe derrière moi. Je la suis du regard tant qu'elle est dans mon champ de vision, mais je ne vais pas non plus me dévisser le cou pour la regarder. Est-ce qu'elle compte essayer de m'impressionner ? Est-ce qu'elle va oser me toucher ? Je ne peux qu'attendre et fixe la vitre-miroir en face de moi pour pouvoir la voir.
Elle reprend la parole. Elle commence à gentiment m'agacer avec ses "monsieur Jenkins" et avec ses questions sur ma foi en mes capacités. Je ne compte pas répondre à ça. Elle essaie d'ébranler ma confiance en moi. Or, si j'ai échoué dans ma mission, ce n'est pas de ma faute. Je n'ai rien à me reprocher, si ce n'est le fait de n'avoir pas réussi à mettre fin à mes jours avant qu'ils ne me neutralisent.
« Vous vous répétez. Si vous avez quelque chose à me dire, dites-le, je sens que vous en mourrez d'envie. »
Je ne sais pas au final qui est mort et qui ne l'est pas. Elle me l'a bien fait comprendre. Qu'elle dise ce qu'elle a à dire, ou qu'elle change de discours, car je ne lui ferai pas le plaisir de lui poser la question.
Ah, ça y est, elle parle d'autre chose. Elle évoque ma capacité télékinétique, la qualifiant de don. Cela ne manque pas de m'arracher un rictus méprisant. Pourquoi discuterais-je avec elle de mes motivations ? Pourquoi prendrais-je la peine de la démentir sur l'amalgame qu'elle semble faire ? Je ne suis pas un mutant. Et non, je n'ai jamais remis en doute ma foi en notre cause.
« Vous pourrez m'enfermer, me questionner tant que vous voudrez, me torturer si ça vous chante. Ma dévotion envers les Héritiers est inébranlable. »
Ce n'est pas du bluff, ni une bravade. J'en suis pleinement convaincu. Je suis dévoué corps et âme à notre organisation. Le S.H.I.E.L.D. finira sans doute par m'arracher des informations, mais je ne leur faciliterai pas la tâche. Ils ne me briseront pas facilement.
Phantasmagøria
L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Changement de personne pour ce rp pour le défi Loterie ^^
Après la chute
Emy & Joshua
L'interrogatoire après la chute
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Cet homme avait été entrainer pour être comme ça. Je ne pouvais pas penser autrement. Il ne répondait pas aux questions que je lui posais et on commençait sérieusement à tourner en rond. Je marchais pour me détendre, mais je n’étais clairement pas en capacité de mener cet interogatoire jusqu’au bout sans perdre un peu patience. Pour le moment, je fais bonne figure. Je sens aussi que le prisonnier aurait bien envie de... jouer avec moi. Heureusement qu’il est attaché sur cette chaise et qu’il ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs ! Clairement, je ne ferais pas le poids face à lui. Bon, il ne faut pas que je pense à ça ! Je recommence à marcher autour de lui. Je passe derrière lui et il me suit tant que je suis dans son champ de vision. J’ai un petit sourire quand il s’arrête de le faire, la capacité de son cou ne lui permettant pas de voir derrière lui... Il est tendu à un plus haut point. Je n’ai clairement pas l’intention de le toucher, ce serait entrer dans un tourbillon d’émotions et de sentiments. Parce que je me doute bien qu’actuellement, si je tiens le coup, c’est parce que j’ai mon bouclier mental autour de moi. Sinon, je pense que j’aurai pu perdre pied. Il dégage tellement de choses. Cela ne doit pas être facile de garder ses émotions pour soi... Je n’étais pas du genre à le faire. J’avais même tendance à vivre les émotions des autres aussi. Je continue de lui poser des questions. Je sais qu’il n’a pas toutes les informations de la fin de la mission. Malheureusement pour nous, Goode était mort, mais heureusement, les autres ne l’étaient pas. Je ne savais pas comment ils allaient remonté la pente, mais j’espérais que les choses allaient reprendre le cours des choses rapidement. Je me promis d’aller les voir une fois cet interogatoire fini. Joshua semble s’impatienter. Je marche de nouveau pour me placer devant lui lorsqu’il me dit que je me répète et que si j’avais quelque chose à dire, je devais le dire parce qu’il sentait que j’en mourrais d’envie. Je le regarde pendant un moment avec un petit sourire.
“Vous en êtes certain ? Je ne voudrais pas vous ramasser à la petite cuillière.”
J’en rajoute une couche avant de lui dire :
“Malgré votre confiance, vous n’avez tuer personne. Hey oui. Tout le monde est bien vivant. Et c’est ma plus grande victoire pendant cette mission.”
Je n’allais pas lui dire que certains allaient mettre plus de temps à s’en remettre car il n’avait pas besoin de savoir. Il avait juste besoin de savoir que sa mission était un échec. Je croise les bras de nouveau devant moi avant de lui dire :
“Avez-vous toujours autant confiance en vous Monsieur Jenkins ?”
Je décide de ne pas lui laisser le temps de réfléchir et j’enchaine sur une autre question. Ses pouvoirs. Comment pouvait-il être dans un groupe anti mutant en ayant des pouvoirs ? Je ne comprennais pas. On était assez peu nombreux et voilà que des mutants se liaient avec des anti-mutants... Et il l’affichait clairement quoi ! Il me répondit alors que je pouvais l’enfermer, le questionner tant que je le voulais, il n’allait rien dire... Je fronce les sourcils.
“Vous savez que vous n’allez jamais sortir d’ici. Je suis là aujourd’hui pour que vous répondiez aux questions sans être torturé. Je suis celle qui pourra vous éviter la torture si vous répondez aux questions... mais si vous n’avez pas envie de répondre. Libre à vous. Je suis certaine que certains de mes collègues se feront un plaisir de vous interroger.”
Je ne voulais pas en arriver là, mais je n’allais pas avoir le choix. Je n’étais pas partisante de la violence, mais parfois, il y avait des personnes qui résistaient. Je repris ma place sur ma chaise avant de demander :
“Je vous pose la question de nouveau : Pourquoi êtes vous mêler à ses attentats contre des mutants ? Pourquoi s’en prendre à des gens qui n’ont rien demandé ? Pourquoi vous en prendre à des gens qui vous ressemble ?”
Je ne vais sans doute pas avoir de réponses à mes questions, mais je devais poser la question. Je devais tout faire pour qu’il répondre à mes questions avant que d’autres agents ne prennent le relais.
Elle revient face à moi lorsque je lui propose de dire ce qu'elle a à dire. Elle a la bougeotte. Ses déplacements incessants font un désagréable écho à ma propre immobilité. Je commence à avoir des fourmis dans les doigts et les épaules ankylosés à force de tenir la position avec les mains attachées dans le dos. Je ne me plains pas. J'ai connu bien pire. Mais c'est tout de même gênant.
Je lève les yeux au ciel avec mépris lorsqu'elle se moque de moi. Il faudra plus que du bla-bla pour me ramasser à la petite cuillère. Elle finit par cracher le morceau : je n'ai tué personne. C'est bien dommage. Au final, je m'en fous pas mal que les agents aient survécu. Ils faisaient leur boulot, tant mieux pour eux s'ils ne sont pas morts. En revanche, pour Hunter, ça m'agace un peu. Cette petite salope est immortelle, ce n'est pas possible autrement. Mais je me demande si au final, je ne préfère pas qu'elle soit en vie, plutôt qu'elle soit morte autrement que par mes mains. Mon petit moineau finira bien par sortir de son nid, et je doute que les Héritiers la lâchent si facilement. D'autres continueront le boulot à ma place. Ca me rassure en un sens, mais ne me réjouit pas.
L'agente est fière d'elle. Encore une fois, elle veut bien me faire comprendre que j'ai échoué dans ma mission - même si elle n'en connaît pas la teneur exacte - et me fait remarquer au passage qu'elle, en revanche, a bien réussi la sienne. Je lui adresse un sourire parfaitement faux et lui réponds, railleur :
« Félicitations, vous avez tué la méchante, capturé le vilain et sauvé les gentils. Vous voulez une médaille ? »
Je ne réponds rien à sa question sur ma confiance en moi, de toute façon elle ne m'en laisse pas le temps. Je ne cache pas ma ferveur et ma loyauté envers les Héritiers. Elle réagit en prenant le rôle de la gentille flic, qui pourrait m'éviter la torture. Connerie. Je me prépare déjà mentalement à subir ce que j'ai pu faire subir à d'autres. Ma foi envers l'organisation est tout ce qu'il me reste. Je ne les trahirai pas en donnant gratuitement des informations.
« Qu'il en soit ainsi. »
Elle cesse enfin de bouger et se rassoit face à moi. Espère-t-elle vraiment avoir attiré ma sympathie ? Elle n'a rien à m'offrir, je ne lui donnerai rien. Rien d'important, en tout cas. Elle essaie pourtant, pose d'autres questions, aborde le problème autrement. Bouh ouh, pourquoi suis-je si méchant ? Alors que ces pauvres monstres n'ont rien fait ? Elle est si aveugle… comme la majorité des gens. Sa dernière phrase ravive ma colère et mon ton est plus sec lorsque je lui réponds :
« Je ne leur ressemble en rien. J'ai acquis durement ces capacités, j'ai payé le prix fort pour pouvoir lutter à armes égales contre nos ennemis. Si vous vous voilez la face au point d'estimer que les mutants sont innocents, alors vous ne méritez pas que je justifie notre combat. »
Phantasmagøria
L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Emy n’allait pas lâcher l’affaire surtout qu’elle sentait que Joshua pouvait facilement être manipulé au niveau de ses émotions. Elle venait de le faire plusieurs fois, sans qu’il ne s’en rende compte. Du moins, peut-être qu’il s’en était rendu compte et qu’il pensait avoir controler ces dites émotions, mais Emy savait tout. Elle joue un peu avec lui, mais sans plus, parce qu’il est le genre de personne à ne pas se laisser impressionner. Elle allait devoir changer sa tactique si elle voulait des informations.
Elle lui dit alors qu’il n’avait tué personne. Si au début, Emy vit qu’il s’en fichait un peu, voir beaucoup. Les gens n’avaient pas de valeur à ses yeux, ce n’était pas pour rien qu’il avait choisit cette mission, la jeune femme en était persuadée. D’ailleurs, elle se demandait encore pourquoi Kath s’était retrouvée dans cette histoire, mais ça, c’était pour une autre fois. Railleur, Joshua la félicita, lui demandant si elle voulait une médaille. Emy perdit son sourire et fronça légèrement les sourcils.
“Pas besoin de récompense quand on fait les choses bien. Je ne suis pas là pour ça.”
Et c’était vrai. Emy n’était pas là pour la gloire. Elle était là pour les autres, sa propre survie passait après tout. Tout le monde au S.H.I.E.L.D le savait. Joshua semblait hermétique à ce qui se passait devant lui, a ce que Emy lui disait. Bien qu’elle fasse partie du S.H.I.E.L.D, la jeune femme ne cotionnait pas tout ce qu’il s’y passait. Elle l’avait toujours dit. Le fait qu’elle parle de torture ne semblait pas perturbé le prisonnier. Au contraire, il semblait y être résigné. Emy reprit sa place devant lui. Elle lui demanda pourquoi il faisait de cette organisation qui s’en prenait aux mutants. Elle sentit d’un coup, la colère monter chez lui. Parfait. Il lui répondit d’un ton sec qu’il ne leur ressemblait pas, qu’il avait acquis ses capacités au prix fort pour pouvoir lutter contre les autres mutants. Il rajouta qu’elle se voilait la face si elle estimait les mutants innoncents, qu’elle ne méritait pas qu’il justifie leur combat. Emy appuya son dos contre le dossier de sa chaise et lui dit :
“Dans le monde entier, il y a des guerres. Des guerres de religions, des guerres de territoires, des guerres parce que le voisin ne pense pas comme vous. La guerre ne justifie pas les actions.”
Elle se pencha de nouveau vers la table, ses coudres appuyés sur la surface lisse.
“Je ne me voile pas la face. Je sais qu’il y a des mutants qui sont méchants, violents, insoumis, dangereux. Comme un être humain. Comme toute personne normale. Mais il y a aussi des mutants qui sont innoncents, qui vivent dans ce monde parce qu’ils y sont nés et qu’ils n’ont rien demandé. Comme les êtres humains. Est-ce que cela justifie qu’on s’en prenne à eux ? Combien d’innoncents sont morts pendant des guerres ? Pourquoi s’en prendre plus à des mutants ? Certains ont des pouvoirs qui n’impactent pas le reste du monde.”
Sans le vouloir, elle parlait aussi d’elle. Mais Joshua n’avait pas besoin de savoir qu’elle avait un pouvoir. Elle était là pour faire son travail. Elle reprit son dossier devant elle, passa inconsciemment une main contre son bras blessé lors de la mission, et relu doucement la partie identité. Père décédé depuis 2008, d’une blessure par balle. L’enquête n’a été mené que rapidement. Mère toujours vivante, habitant à Londres.
“Dites moi Monsieur Jenkins, depuis combien de temps n’avez-vous pas eu de nouvelles de votre mère ? Est-ce qu’elle sait ce que vous faites à New-York ? Ou est-ce qu’elle sait que vous êtes impliqués dans des attentats ?”
C'est à mon tour de me moquer d'elle, à mon tour de dénigrer ses actions pendant la mission dans l'entrepôt. Mon ironie fait mouche : elle perd son sourire. Elle se défend en clamant qu'elle a "fait les choses bien". Ah, le bien et le mal… Des notions parfaitement relatives. De mon point de vue, elle est une tueuse, au même titre que moi. Elle a abattu Valentina de sang froid, sans lui laisser le temps de se rendre, sans même lui adresser un mot. Je ne pleurerai pas Valentina, je n'y étais absolument pas attaché. Mais que cette agente ne tente pas de me faire croire qu'elle est une sainte. Ce n'est pas crédible une seule seconde.
Elle me parle des guerres qui ont lieu dans le monde, ou qui ont eu lieu par le passé. M'affirme que les actions commises en temps de guerre ne sont pas forcément justifiables. Me dit que certains mutants sont innocents, que certains humains sont mauvais. La comparaison me crispe un peu plus. Elle n'a aucune conscience de l'impact qu'ont ces monstres sur notre société. Elle ne comprend pas qu'ils causeront la perte de toute l'humanité si nous n'agissons pas avant qu'il ne soit trop tard. Oui, nous sommes en guerre. Et nos actions sont parfaitement justifiées.
Je ne réponds rien. Je lui ai déjà dit qu'elle ne méritait pas que je lui explique notre cause. Je suis certain qu'elle serait incapable de comprendre. Inutile de gaspiller ma salive pour elle. Elle est trop sûre d'elle, trop convaincue d'avoir raison, et que j'ai tort. Je suis pour ma part persuadé du contraire. Je la fixe, immobile, ne lui accordant que mon mépris silencieux.
Elle lâche l'affaire, remet le nez dans son dossier. Lorsqu'elle reprend la parole, elle m'attaque sur un point auquel je ne m'attendais pas du tout. Je penche légèrement la tête sur le côté, incrédule. Elle ose vraiment… Cette salope est en train de menacer ma mère. Est-ce qu'ils oseraient vraiment s'en prendre à mes proches ? Comment pourrait-elle encore se considérer comme quelqu'un qui fait les choses bien, après cela ?!
Je serre les dents, tâche de contrôler ma respiration. Si je n'avais pas ces satanées menottes… Je lui fracasserais la tête sur la table, sur son foutu dossier. Laisse ma mère en dehors de ça, connasse. Elle pensera certainement que je suis mort. La pauvre a déjà perdu son mari, abattu par des monstres, elle va à présent devoir pleurer son fils unique. Elle est bien la seule personne au monde que je regretterai de ne plus voir.
« J'ai passé l'âge d'être dans les jupes de ma mère. Je ne l'ai pas vue depuis des années. »
C'est parfaitement faux. Mère n'a jamais fait partie activement de l'organisation, mais elle a toujours soutenu notre cause. Si je ne vis plus chez elle depuis des années, je passe la voir régulièrement, au moins pour les fêtes juives, et il y en a presque tous les mois. Néanmoins, il est hors de question que cette morue du S.H.I.E.L.D. le sache. Je prétends donc ne plus avoir de contacts avec Mère. Ma réponse me paraît crédible. J'ai l'habitude de mentir, de cacher mes émotions, de ne pas montrer qui je suis vraiment.
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Emy parle beaucoup et elle sait qu’elle n’est pas une sainte. Elle a fait des choses que certaines personnes ne savent pas en dehors du S.H.I.E.L.D. Bien sûr, elle a tué des gens pendant ses missions et elle a même tué son frère sans le vouloir pendant le snap... Cela l’a complètement détruite, mais elle apprend à se reconstruire doucement. La jeune femme ne se laisse pas démonter. Elle continue de parler. Peut-être qu’elle parle beaucoup trop ? Elle s’en fiche, elle n’est pas là pour qu’on l’aime, elle est là pour avoir des réponses.
Joshua Jenkins ne semble pas être prêt à parler. Elle s’y attendait de toute façon. Il faisait parti d’une organisation qui préparait ses collaborateurs à ce genre de choses, elle en était certaine. Elle allait devoir jouer sur la corde sensible. Elle regarde son dossier et décide d’aller chercher cette corde sensible. Et avant qu’elle ne relève la tête, Emy ressent l’émotion monté en Jenkins. Parfait. Un petit sourire narquois se dessine sur les lèvres de la jeune femme, mais elle l’efface assez rapidement pour qu’il ne le voit pas. Elle relève les yeux vers lui. Il serre les dents, sa respiration semble être contrôler, mais elle ne l’ai pas... Cependant, il semble penser qu’éviter la question est la meilleure des choses à faire. Il lui répond qu’il a passé l’âge d’être dans les jupes de sa mère et qu’il n’a pas vu celle-ci depuis des années. Emy s’adosse sur sa chaise et croise les bras contre sa poitrine.
“Vous mentez Jenkins...”
Fini les monsieur, il fallait passer à la manière fois. Emy se pencha de nouveau au dessus du bureau avant de continuer, d’une voix calme et posée.
“Votre corps dit tout le contraire. Vous avez réagit quand j’ai parlé de votre mère et ce n’est pas anodin. Je pense... Je suis même certaine que vous la voyez encore. Parce que lorsque j’ai parlé de votre mère, vous avez serrez les dents et chercher à calmer votre respiration... mais je sens les choses autrement Jenkins.”
Emy se repositionne correctement. Elle ne rajoutera rien sur son pouvoir, il ferait les déductions lui-même. Elle reprend :
“Si je décide de prendre l’avion et d’aller voir Madame Jenkins, vous êtes certain qu’elle va suivre votre petite histoire ? Qu’elle ne vous a pas vu depuis des années ? J’ai du mal à la croire.”
La jeune femme regarde le prisonnier. Elle ne sait pas combien de temps il lui reste pour cet interrogatoire. Elle n’arrivait pas à avancer... Il fallait qu’elle trouve la faille.
“Il serait dommage que votre mère perde aussi son fils après le décès de votre père non ? Êtes-vous aussi insensible que vous semblez le croire Jenkins ?”
Ma réponse est crédible, pourtant elle ne me croit pas. Elle affirme que je mens avec une assurance incroyable. Elle a même laissé tomber le "monsieur" si irritant. Plus de politesse, plus de faux semblant. Cette fille est vraiment douée pour repérer les plus petits signaux du corps humain. Ce qui pourrait impliquer que…
Je la fixe avec intensité lorsqu'elle m'explique qu'elle sent mon mensonge. Deux hypothèses me viennent à l'esprit, tout aussi désagréables l'une que l'autre : des sens améliorés, lui permettant de percevoir ma respiration, la crispation de mes muscles et les battements de mon cœur, ou de l'empathie, qui rendrait le contrôle visuel de mes émotions parfaitement illusoire. Dans les deux cas, cela fait d'elle une mutante.
Je comprends mieux pourquoi ils l'ont envoyée elle pour m'interroger. Elle ne bluffait pas lorsqu'elle affirmait que je ne pourrais pas lui mentir. Je comprends aussi mieux son petit laïus sur les "mutants innocents" - bel oxymore. Comme elle doit me détester, moi qui ai consacré ma vie à exterminer ceux de sa race… Je n'imaginais pas à quel point j'avais raison lorsque j'avais annoncé que cet interrogatoire allait manquer d'objectivité.
Ses nouvelles insinuations sur ma mère me ramènent à l'instant présent. Je ne dois pas céder à ses menaces mesquines. Je ne dois plus rien lui donner qui puisse la satisfaire. Elle n'ira pas la voir. A quoi bon ? Mère ne lui dirait rien. Elle sait pertinemment ce que je fais, mais elle n'a aucune information précise. Les dernières questions de la mutante ressemblent presque à de la négociation, mais ce n'est pas cohérent avec ce qu'elle m'a dit plus tôt, et je compte bien le lui faire remarquer.
« Elle m'a déjà perdu. Vous m'avez répété à plusieurs reprises que je ne sortirai jamais d'ici. Elle a survécu à la mort de Père, elle saura surmonter cette nouvelle épreuve. »
Il est d'ailleurs possible que Mère sache déjà que je ne reviendrai pas. Elle me pensera mort au combat, sacrifié pour notre cause, tout comme Père avant moi. Elle y est malheureusement préparée depuis des années. Il est même probable qu'elle se montre plus courageuse que moi qui n'ai pas réussi, au moment critique, à mettre fin à mes jours pour empêcher ma capture.
Je fixe le monstre qui me fait face et qui pense m'avoir atteint. Mon ton est froid, mon regard est glacial. Je ne cherche plus à cacher le dégoût que j'éprouve pour elle, et qui s'est mué en haine lorsque j'ai compris qu'elle était mutante. Qu'elle me parle encore une fois de ma mère et je cesserai d'être courtois.
« Dites-moi, agent… Pensez-vous faire partie des innocents qui n'ont rien demandé, ou des insoumis violents et dangereux ? »
En reprenant les mots qu'elle a utilisés pour décrire ceux de sa race, je lui fais comprendre que j'ai saisi qui elle est vraiment. Elle a fait une erreur, elle n'aurait pas dû parler autant, elle n'aurait pas dû me laisser comprendre. C'est à mon tour de poser des questions, de tester ses limites.
« Qu'est-ce que ça vous fait de contempler un homme qui a tué des dizaines, voire des centaines des vôtres, et de ne pas avoir le droit de les venger ? »
Ils peuvent peut-être me garder ici, mais à présent que je suis neutralisé et prisonnier d'une organisation officielle, je doute qu'elle puisse me tuer librement comme elle a abattu Valentina. La peine de mort a été abolie dans cet état depuis quelques années. Elle doit pourtant en mourir d'envie.
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Emy se rendait bien compte que Joshua Jenkins en face d’elle n’allait pas être facile à casser. En fait, elle n’était pas certaine d’être à même de le faire. Pourquoi est-ce qu’on l’avait choisi elle pour faire l’interogatoire ? Elle n’en était pas encore certaine, mais sans doute est-ce que cela avait un lien avec son pouvoir ? De toutes les façons, elle n’avait pas à discuter les ordres, elle faisait ce qu’on lui disait, c’est tout.
Tout en discutant, Emy saviat qu’elle venait d’en dire trop sur son pouvoir, mais ce n’était pas grave. Ce n’était pas un secret défense qu’elle soit empathique. Plus que la plupart des autres. Emy fronça légèrement les sourcils lorsque Joshua dit que sa mère l’avait déjà perdu parce qu’elle lui avait dit plusieurs fois qu’il n’allait pas resortir de là. C’était vrai. Elle ne voyait pas comment il pourrait sortir du S.H.I.E.L.D... Il rajouta qu’elle avait survécu à la mort de son mari, elle pourrait en faire de même pour son fils. D’accord... Cela n’avait pas été ce que Emy pensait, elle allait devoir prendre un autre chemin... Le regard de Jenkins est fixé sur Emy qui ne le lâche pas. Elle n’a pas peur de lui. Son regard est glacial, mais elle le tient. Il lui demande alors si elle pensait faire partie des innoncents qui n’ont rien demandé ou les insoumis violents et dangereux. Emy croisa les bras contre sa poitrine. Est-ce qu’elle devait répondre à cette question ? Elle laissa passer quelques secondes avant de répondre, mais Joshua lui posa une nouvelle question. Qu’est-ce cela lui faisait de contempler un homme qui avait tué des dizaines, voir des centaires des siens et qu’elle n’avait pas le droit de se venger. Emy le regarda en fronçant les sourcils.
Depuis le début de l’interogatoire, il n’avait jamais été question de se venger pour Emy. Elle savait faire la part des choses et elle savait que se retrouver devant Joshua allait lui demander beaucoup de courage. Certes, au fond d’elle, elle avait envie de l’abattre, elle aurait pu le faire quand elle était toute seule, mais le S.H.I.E.L.D avait besoin d’informations sur les Héritiers. Et puis, elle n’avait été formé pour se venger. Ce n’était pas le but de la manoeuvre. Emy décroisa les bras et les posa contre la table, se penchant vers Joshua pour lui répondre :
“Ce n’est pas à vous de poser les questions. Mais je peux vous répondre à l’une d’entre elles : Je ne suis pas la plus innoncente des personnes”
Elle avait quand même tuer son frère sur une erreur de sa part. Elle avait tué son frère avant d’avoir pu voir le visage de celui qui tenait l’arme qui la menaçait. Oui, elle n’était pas innoncente. Elle ne prétendait pas l’être. Elle continua de regarder Joshua en lui disant :
“La vengence n’a jamais été ma tasse de thé.”
Elle maintenait le regard sur le prisonnier. S’il pensait lui faire peur, ce n’était pas du tout gagné. Elle ressentait ce qu’il ressentait. Il avait deviné qu’elle était une mutante. Emy ne comprenait toujours pas ce dégout pour les surhumains alors que lui-même l’était...
“Pourquoi vous en prendre à des gens comme vous Monsieur Jenkins ? Je cherche toujours à comprendre votre... motivation.”
Par mes questions, j'espère plusieurs choses : détourner la conversation, je ne veux plus qu'elle parle de ma mère – la mettre face à ses contradictions et son hypocrisie – et pourquoi pas la mettre en colère, la pousser à la faute. J'attends qu'elle s'énerve, qu'elle hausse le ton, qu'elle me frappe peut-être ? Mais non, elle tient bon. Elle fronce les sourcils, elle croise les bras. Elle maîtrise parfaitement ses émotions. A moins qu'elle en soit dépourvue. Pour faire un boulot pareil, il vaut mieux ne pas être émotif ou en proie aux remords. Cette femme est aussi froide qu'une porte de prison. Humm, c'est un peu ce qu'elle est aujourd'hui, dans le fond.
Certes, ce n'est pas à moi de poser des questions. Mais elle y répond malgré tout. Aurais-je touché un point sensible, même si elle ne le montre pas ? Sans admettre complètement qu'elle est violente et dangeureuse, ce qui est le cas de mon point de vue, elle consent à avouer qu'elle n'est pas innocente. Je hausse les sourcils et esquisse un fin sourire avant de commenter avec ironie :
« Sans blague... »
Elle m'affirme ensuite qu'elle n'est pas du genre à se venger. Tant pis. Au moins ai-je atteint mon premier objectif : Mère a disparu de la conversation. Je ne quitte pas l'agente des yeux, mais elle ne cille pas non plus. Nous sommes deux fortes têtes, bien décidées à ne pas céder de terrain. Et elle recommence avec ce vilain amalgame. Les gens « comme moi »... erk. Elle dit chercher à comprendre, mais elle ne m'écoute pas.
« Je ne suis pas... »
Je m'interromps, car je me rends compte que j'ai légèrement haussé le ton. Je me suis crispé à nouveau. Je le sens bien par cette gêne au niveau de mes côtes fêlées. Je ne rentrerai pas une fois de plus dans son jeu. Je pousse un profond soupir exaspéré, fais lentement pivoter ma tête de haut en bas et de droite à gauche pour faire craquer mon cou, puis je reprends plus posément, d'un ton las :
« Je vous l'ai déjà dit. Je ne leur ressemble pas. Je ne suis pas comme vous. Et vous ne méritez pas que je me justifie. Encore moins à présent que je sais ce que vous êtes... »
Nous commençons à tourner en rond. Répéter les mêmes questions ne me fera pas répondre. Elle n'a pas de réel moyen de pression, ni de moyen de marchander. Pour ma part, je ne semble pas réussir à l'impressionner, tout au plus l'ai-je un peu froissée dans ses convictions. Elle ne perdra pas le contrôle tant qu'elle sera devant moi. Et je ne lâcherai rien non plus.
« Vous n'avez rien à m'offrir. Quant à moi, je ne compte pas vous donner la moindre information. Rien de constructif ne sortira de cette conversation. Nous sommes dans une impasse. »
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Est-ce que Emy allait avoir des réponses à ses questions ? Elle n’en était plus aussi sur, mais elle ne le montra pas. Joshua Jenkins était le genre de personne qui semblait être déterminer à mourir en apportant le plus d’informations possibles dans sa tombe. Bon. Ce n’était pas comme ça qu’elle avait vu les choses... Elle était contente cependant d’avoir la maitrise de ses émotions. Ce n’était pas le cas quelques mois plus tôt et elle était bien consciente qu’elle avait beaucoup évolué. Mais ce n’était pas le sujet. Ils parlèrent du fait que les mutants étaient violents et dangereux. Emy avoua qu’elle n’était pas innoncente, mais n’entra pas dans les détails. Joshua avait hausser les sourcils avant de dire sans blague. Emy se pencha un peu sur le bureau avant de lui dire :
“Mais je n’en viens pas à tuer des dizaines d’innoncents.”
Bon, elle avait quand même tuer son propre frère, dans une mission et surtout, parce qu’elle ne savait pas que c’était lui... Mais ça, il n’était pas obligé de le savoir. Elle rajouta qu’elle n’était pas du genre à se venger. La vengeance n’apportait rien de bon de toute façon. Elle continua de parler, des gens comme lui et elle sentit qu’il se crispait et elle sentait la douleur qu’il avait dans les cotes. Il avait dit qu’il n’était pas... n’était pas quoi ? Comme elle ? Si, il l’était. Mais il refusait de l’accepter. Est-ce qu’un jour, il allait l’accepter, ça c’était une autre histoire. Emy le regarda pendant quelques secondes avant de l’entendre soupirer profondément, faisant craquer son cou au passage en bougeant la tête et il lui dit qu’il ne leur ressemblait pas, qu’il n’était pas comme elle. Qu’elle ne méritait pas qu’il se justifie, encore moins maintenant qu’il savait ce qu’elle était. Emy eut un sourire narquois.
“Oh je comprends, vous avez tellement peur de ce que vous êtes que c’est ce qui fait que vous avez une haine accru contre les mutants... C’est compréhensible...”
Aucun des deux ne voulait lâcher l’affaire. Emy devait essayer de trouver une faille dans le plan... Joshua lui dit alors qu’elle n’avait rien à lui offrir et qu’il ne comptait pas lui donner la moindre information, que rien de construtif ne sortira de cette conversation. Ils étaient dans une impasse. Emy se leva de nouveau. Effectivement, ils étaient dans une impasse. La jeune femme contourna le bureau avant de venir se poser derrière Joshua de manière à ce qu’il ne puisse pas la voir. Elle leva doucement sa main au niveau de son dos et sans le toucher, elle prit la douleur qu’il ressentait au niveau de ses cotes. Elle regarda la douleur matérialisée par la couleur noire venir dans sa main. Comme si de rien ne s’était passé, elle contourna de nouveau le bureau, massa sa main avant de se diriger vers la porte de la salle.
“Vous avez raison. Nous sommes dans une impasse. Peut-être qu’un de mes collègues sera plus... persuasif que moi.”
Elle posa une main sur la poignée, laissant quelques secondes s’écouler. Peut-être aurait-il quelque chose à dire ? Elle n’y croyait pas.
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