J'ouvre les yeux. Je suis allongé sur un lit de camp inconfortable, dans une sorte de cellule circulaire. Les murs vitrés me permettent de contempler un décor métallique digne d'un film de science-fiction. Il me faut un moment pour me remémorer mes derniers souvenirs et supposer de l'endroit où je suis.
Le S.H.I.E.L.D. Ils ont mené l'assaut contre notre base d'opération. Je dois être dans leur QG, ou dans l'une de leurs prisons top-secrètes. J'ai mal au crâne. Je me redresse, grimace. Mes côtes me font mal, suffisamment pour être certain d'avoir des fêlures. J'ai aussi des courbatures. Une douleur à la jambe. Ma cuisse… Ils m'ont soigné.
Je me lève laborieusement, fais quelques pas lents en tâchant d'ignorer la douleur causée par mes blessures. La cellule est spartiate. Un lit, un urinal en plastique. C'est tout. Le sol est étrange, nervuré, comme s'il pouvait s'ouvrir. La porte, vitrée également, est évidemment close. Un gros voyant rouge est allumé au-dessus. De l'autre côté, une passerelle, menant je ne sais où. Voilà, j'ai fait le tour du propriétaire.
Je porte un uniforme de prisonnier en coton bleu. Des petites chaussures blanches en toile, sans lacet. Je n'ai pas d'entraves. En revanche, ils m'ont mis un collier. Un lourd et massif collier de métal autour du cou. J'en devine rapidement l'utilité. J'en ai la confirmation lorsque je tente de soulever l'urinal à distance et que rien ne se passe. Un inhibiteur de pouvoirs… Très pratique.
Les heures s'écoulent lentement. Je finis par avoir de la visite, deux hommes vêtus des uniformes du S.H.I.E.L.D. L'un d'eux est armé et pointe son revolver sur moi, l'autre tient un plateau repas. Ils me demandent de m'asseoir sur le lit et de ne pas bouger. Je fais ce qu'ils me disent. Ils actionnent le système d'ouverture de la porte, via un panneau de commandes situé plus loin sur la passerelle. L'agent pose le plateau repas sur le sol de ma cellule, puis recule. Les portes se referment. Ils attendent.
Je ne leur adresse pas la parole. Je considère la nourriture et la bouteille d'eau d'un œil suspect. J'attends. Je reste assis sur la couchette. Les portes se rouvrent, l'agent reprend le plateau. Ils s'en vont. Les minutes, les heures passent. Ils reviennent. Le même manège recommence. Malgré la faim qui commence à se faire ressentir, je reste immobile. Ils repartent.
Je cède à leur troisième passage. L'eau fraîche me fait du bien, le sandwich est un peu mou mais il me rassasie. La pomme est une bénédiction. Aussitôt le plateau vidé, ils le reprennent et repartent. Combien de temps vais-je rester ici ? Je doute fort qu'ils me laissent tranquille, après ce que j'ai fait. Ils auront forcément des questions à me poser. J'attends. Je n'ai rien d'autre à faire. Je m'allonge. Je finis par me rendormir.
Je suis réveillé par la voix d'un homme. Deux agents sont de nouveau devant moi. Pas les mêmes qu'avant. Cette fois ils entrent tous les deux dans la cellule, l'un me tient en joue, l'autre me met des menottes aux poignets et aux chevilles, puis me place un sac noir sur la tête. Je sens qu'on m'attrape par les bras, un de chaque côté. On me force à bouger. La marche est douloureuse. Mes côtes fêlées, ma jambe blessée, ne m'aident pas à avancer. Je serre les dents. Pas un son ne sort de ma bouche.
On marche longtemps. On prend un ascenseur. J'entends des bruits de conversation, qui s'arrêtent soudainement. On avance à nouveau. On change de trajectoire à plusieurs reprises. On s'arrête. Une porte s'ouvre. On m'assied de force sur une chaise. J'entends le son de menottes qu'on ouvre et qu'on referme à nouveau sur mes poignets après qu'ils m'aient passé les mains derrière le dossier de la chaise. On me retire le sac qui m'obstrue la vue. Les deux hommes sortent de la pièce, referment la porte derrière eux.
Je peux enfin distinguer le nouveau décor autour de moi. Je suis dans une salle d'interrogatoire typique. Une table, deux chaises se faisant face, un grand miroir sur le mur en face de moi. Je le regarde, me demandant qui peut bien se trouver derrière. Les minutes passent. J'attends. Le visage fermé, je ne dis pas un mot, ne montre pas une émotion. Puis la porte s'ouvre…
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L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
D’autant qu’elle se souvienne, Emy n’avait jamais eu de blessure aussi grave que celle de son bras gauche actuelllement. A peine quelques heures plus tôt, elle se prenait un éclat de métal venant d’une des bouteilles contenant le gaz dans les lances flemmes. Une explosion et ce morceau de métal s’était enfoncé dans son bras gauche. Heureusement pour elle que ce n’était que son bras gauche. Elle avait pu mené sa mission correctement par la suite, mais, à cause de son pouvoir, la jeune femme avait ressentit les douleurs de tout le monde : Aemon, Rocket, Oscar et tant d’autres. Elle avait même ressentit la peur de Goode quand ce dernier s’était fait brulé gravement après l’explosion. L’agent n’était plus. Emy s’en voulait terriblement. Quelqu’un était mort alors qu’ils devaient délivrer un otage et avant tout chose, capturé les têtes pensants d’une organisation, les Masques, qui avaient causé tellement de soucis... Pas seulement à New-York, mais aussi à Londres. Emy se demandait encore comment ils avaient fait pour être aussi présent alors que personne ne semblait les connaitre quelques semaines plus tôt. C’était presque irréaliste. Mais elle ne pouvait pas revenir la dessus. Les choses s’étaient passées, maintenant, elle devait avancer aussi... Et aujourd’hui, elle devait fairel l’interrogatoire de Joshua Jenkins.
Emy n’avait été qu’une agente sur le terrain pour cette mission, mais les choses avaient voulu qu’elle finisse par être celle qui dirige les choses après la blessure de Aemon. Elle n’avait pas eu à faire grand chose, mais elle avait au moins réussi à capturer Joshua et surtout, à retrouver Kath. Cette dernière était dans un état lamentable quand le faux agent Paul la lui avait donné... L’agent Paul... ce dernier avait été assommé dans les premières minutes de la mission pour être remplacer par quelqu’un. Mais qui ? Personne ne savait, du moins, Emy n’avait pas eu l’informations si cette dernière était disponible. Pourquoi est-ce qu’elle ne s’était pas rendue compte que l’agent Paul n’était pas l’agent Paul ? Parce qu’elle était trop concentrée sur sa mission ? Peut-être. Elle s’en voulait aussi pour Goode qui venait de trouver la mort... Est-ce qu’elle allait avoir le courage d’aller voir la veuve de l’agent ? Peut-être pas tout de suite, surtout que ce n’était pas à elle qu’on avait confier la mission d’aller annoncer le décès de l’agent... Emy se secoua la tête. Elle venait de prendre place dans l’un des ascenseurs de l’Héliport du S.H.I.E.L.D pour pouvoir assurer sa propre mission : Intéroger le detenu.
Emy était arrivée plusieurs heures avant cette mission. Elle avait eu besoin de voir le médecin du S.H.I.E.L.D pour qu’il regarde si son pansement au bras était toujours en place. Elle n’allait pas pouvoir reprendre les missions avant un petit moment à cause de cette blessure, mais pour le moment, ce n’était pas grave. Elle avait autre chose à faire et à penser. Le medecin l’avait rassuré en lui disant qu’avec beaucoup de repos, elle allait pouvoir récupérer son bras, mais avec de belles cicatrices en plus. Emy avait haussé les épaules : Ce n’était pas un soucis pour elle. Elle ne faisait pas ce métier pour ne pas avoir de cicatrices, c’était le risque. Une fois sortie du médecin, un agent l’attendait devant la porte avec un document et une lettre. On lui demandait d’interroger Joshua Jenkins, le grand blond qu’elle avait assumé quelques heures plus tôt. Cela lui paraissait tellement loin, mais une trentaine d’heures étaient passées depuis la fin de la mission. Emy n’avait pas eu le temps de souffler, mais c’était pas plus mal : Au moins, les évènements étaient frais dans sa tête.
Tout en se laissant conduire jusqu’à la salle d’intérogatoire, Emy prenait en compte le dossier qu’on lui avait remis sur Joshua. Ce dernier semblait être plein de mystère... Il y avait quelques petites choses qui semblaient ne pas correspondent avec ce qui était dit par le dit Joshua. Emy fronça les yeux. Il fallait qu’elle découvre certaines choses et surtout, après tout ce qui était possible sur les Masques ainsi que sur le massacre à Londres en mai dernier. Emy devait se montrer à la hauteur. Elle devait réussir. L’agent qui l’accompagnait s’arrêta devant une porte. Salle d’interrogatoire numéro 1. La jeune femme le remercia d’un signe de la tête. Elle prit une grande inspiration avant d’entrer. Elle devait se controler. Tout ce qu’elle avait envie actuellement, c’était de taper sur l’homme qui avait causé des blessures sérieuses aux membres de son équipe. Mais ce n’était pas le moment de laisser aller ses sentiments. Elle se forgea un masque d’impassibilité et posa sa main droite contre la porte, le dossier sous son bras et entra dans la pièce.
C’était une pièce hostère, comme toutes les salles d’interrogatoires. Emy vit que le prisonnier était déjà là. Joshua Jenkins attendait depuis quelques minutes déjà sans doute. Il avait un gros collier autour du coup, sans doute quelque chose pour l’empêcher d’utiliser ses pouvoirs. Ce n’était pas plus mal. Emy s’approcha de la table et posa doucement le dossier sur la surface avant de s’asseoir à son tour. Pendant quelques secondes, un silence envahi la pièce. Emy savait pourquoi on l’avait envoyé elle ici. Son pouvoir allait sans doute l’aider à comprendre qui était Joshua Jenkins. Elle ouvrit le dossier et commença.
“Monsieur, vous êtes bien Joshua Jenkins, 33 ans, domicilié à Londres, mais pas d’adresse connu à New-York? Vous êtes bien titulaire d’un visa de trois mois ainsi qu’un contrat avec la société de logistique de Ridgewalk ?”
Emy leva les yeux vers le grand blond. Il était certe impressionnant, mais quelque chose lui disait qu’elle pourrait obtenir des choses de sa part à condition de bien savoir s’y prendre... C’était son premier interrogatoire depuis longtemps, mais elle n’avait pas oublié les bases... Restait à savoir si le grand blond était réceptif...
Ma position est pour le moins inconfortable. Avec les mains attachées dans le dos et les avant-bras qui appuient sur le dossier de la chaise, je ne tarde pas à avoir des fourmis dans les mains. J'éprouve de plus une gêne au niveau de mes côtes fêlées. Mais tant que je ne bouge pas, la douleur est supportable. Même chose pour ma blessure à la cuisse. Rester impassible, c'est un exercice auquel je suis habitué.
La porte s'ouvre. Je détache mon regard du miroir sans teint pour le tourner vers la femme qui entre dans la pièce. Je la reconnais. Elle est moins impressionnante sans son uniforme de combat. C'est étonnant qu'ils l'aient envoyée elle. Je me demande ce qu'elle peut bien penser de moi, en cet instant. A-t-elle envie de me tuer, tout comme elle a tué Valentina ? Pour le moment, elle ne montre pas plus d'émotions que moi.
Mon visage reste de marbre tandis que je l'observe s'avancer vers la table, y poser un dossier puis s'asseoir. Je hausse un sourcil méprisant, peu impressionné par ce petit manège. Le coup du dossier, c'est tellement américain. On voit ça dans tous leurs films de flics. Elle ouvre la pochette, fait mine de lire des informations qu'elle doit déjà connaître. Son ton est très professionnel, un parfait détachement.
Ainsi ils savent déjà mon nom, ma date de naissance, mon adresse en Angleterre. Ils connaissent aussi la durée de mon visa et mon embauche factice pour Ridgewalk. Pas mal. Ca aussi c'est très américain, d'avoir des informations sur tout le monde. Le S.H.I.E.L.D., s'il n'est pourtant officiellement pas une agence à la botte des USA, semble aussi bien renseigné que leur satanée NSA.
Sa question est rhétorique, je ne vois aucune utilité à y répondre. Elle n'a que pour but de me montrer qu'ils savent des choses sur moi. Mais ils n'ont rien, rien d'important. Je la fixe droit dans les yeux. Si c'est une lutte de pouvoir qu'elle veut, je ne vais pas lui faciliter la tâche. J'opte pour une réponse bien plus intéressante, du moins selon moi, en reprenant sa tournure de phrase et son ton :
«Madame, vous êtes bien l'agente du S.H.I.E.L.D. qui a abattu Valentina, me permettant ainsi de récupérer mes capacités télékinétiques et de tuer trois de vos coéquipiers ? »
Mon regard se tourne alors vers le miroir sans teint et j'ajoute simplement :
« Je sens que cet interrogatoire va manquer d'objectivité… »
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L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Emy sentait que les choses allaient être beaucoup plus compliquer que prévu avec le prisonnier. Elle se rendit compte qu’il n’était sans doute pas le genre de personne à se laisser impressionner, surtout par une agente du S.H.I.E.L.D qui lui arrivait à peine à l’épaule. Sans son uniforme, Emy était beaucoup plus petite, mais il ne fallait pas se fier aux apparences. La jeune femme venait de s’asseoir devant Joshua. Ce dernier ne semblait pas être très confortable avec ses bras attachés dans le dos, elle pouvait sentir la douleur qu’il ressentait, mais elle décida de ne pas y prêter attention. Ce n’était pas son boulot de le soulager de sa douleur. C’était son boulot d’obtenir des informations. La jeune femme commence par regarder le dossier même si elle le connaissait par coeur depuis qu’elle l’avait entre les mains. C’était pour se donner de la contenance. Elle allait en avoir besoin. Parce qu’elle ne savait pas à quoi s’attendre de cet homme qui avait tuer plusieurs personnes. Il choisit de ne pas répondre à la question qu’elle venait de lui poser qui était de confirmer son identité. D’accord... Les choses n’allaient vraiment pas etre facile... Elle continua de le regarder avant de l’entendre lui demander si c’était elle qui avait tué Valentina, lui permettant d’avoir de nouveau ses capacités télékinétiques et tuant trois de ses coéquipiers. Emy resta de marbre. Il n’avait tué personne. Aemon, Rocket et Oscar avaient été très gravement blessés, mais ils n’étaient pas morts. La seule personne qui était morte, c’était Goode, mais c’était avant qu’il ne retrouve ses pouvoirs. Elle entendit sa phrase disant que cet interogatoire allait manquer d’objectivité. Emy eut un petit sourire avant de se pencher, les coudes légèrement poser sur la table. Elle continue de le regarder dans les yeux avant de lui dire :
“Vous avez une grande confiance en vos pouvoirs Monsieur Jenkins ? Est-ce qu’il vous ait déjà arrivé de vous tromper ou d’échouer dans quelque chose ?”
Elle voulait qu’il doute un peu. Il ne pouvait pas savoir encore que les trois hommes n’étaient pas morts, mais ça viendra. La jeune femme reprit sa place sur sa chaise, droite et sure d’elle. Elle ne l’était pas totalement, mais elle ne voulait pas que Joshua trouve sa faille. L’agente reprit donc :
“Pouvez-vous me confirmer votre identité s’il vous plait ?”
Je joue la carte de la provocation. C'est un peu simple, c'est une attaque presque gratuite, mais elle est justifiée. Cette femme a abattu Valentina sans broncher, sans la moindre sommation. Je veux voir comment elle va réagir quand je la mets face à ses actes et ses erreurs. Si elle ne va avoir aucune réaction, ne montrer aucun remords en bonne tueuse entraînée, ou si à l'inverse elle va perdre son calme et s'attaquer physiquement à moi pour bien montrer sa supériorité. Les deux me semblent plausibles.
Elle reste impassible. C'est presque décevant. Soit elle est extrêmement bien formée à la maîtrise de ses émotions, soit elle n'a pas plus de considération que moi pour ses coéquipiers. Elle sourit, se penche légèrement vers moi, me regarde dans les yeux. Elle n'a pas peur de moi, ou ne le montre pas. Elle continue la joute verbale. Elle attaque directement sur un de mes points faibles : ma gestion de l'échec. A sa remarque, je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine, une pointe de colère monter doucement en moi. Tout comme elle, je reste impassible. Je ne montre aucune faille.
« Je me trompe rarement. Quant à l'échec... »
Je hausse les épaules du mieux que je peux compte tenu de mes entraves. Puis à mon tour je lui adresse un léger sourire, mêlant amertume et ironie.
« Disons que me retrouver menotté dans une salle d'interrogatoire du S.H.I.E.L.D. ne faisait pas vraiment partie du plan. »
Je lève les yeux au ciel lorsqu'elle me demande de confirmer mon identité. A quoi bon ? Elle la connait déjà. Se figure-t-elle que si je réponds favorablement à cette question, il en sera de même pour le reste de l'interrogatoire ? Ce ne sera probablement pas aussi simple. Je consens à répondre, avec un ton suffisamment méprisant pour lui faire comprendre qu'elle ne me fera pas plier aisément.
« Je confirme la véracité de vos informations. Mais vous n'aviez pas vraiment besoin de moi pour le savoir. A présent, si nous arrêtions les questions rhétoriques et que vous me disiez directement ce que vous voulez ? »
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L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Joshua semblait avoir le contrôle de la situation, du moins, c’est ce qu’il dégageait, mais est-ce qu’il avait vraiment le contrôle ? Emy voulait qu’il doute un peu, trouver une faille pour comprendre ce qu’il se passait dans la tête de l’homme. Le S.H.I.E.L.D venait de capturer une personne pleinement impliquée dans l’histoire des Héritiers. Il fallait qu’elle découvre ce qui s’était passé et s’il était au courant de plusieurs choses. Emy restait impassible aux remarques de l’homme devant elle, jouant presque de lui en lui souriant et se pencha légèrement vers lui en lui demanda comment il gérait la gestion de l’échec. Tout de suite, elle sent une pointe de colère monté en Joshua. Parfait. Une réaction. Même si elle ne se lit pas sur son visage, Emy sait qu’elle peut s’infiltrer dans son esprit sans trop de difficulter. Il lui dit alors qu’il se trompait rarement. Il haussa les épaules quand il vient à parler de l’échec, rajoutant que se retrouver dans une salle de d’interrogatoire du S.H.I.E.L.D n’était pas vraiment une partie du plan. La jeune femme le regarda pendant quelques secondes et lui dit :
“Parce que vous aviez prévu que tout se passe comme sur des roulettes ? Que personne ne pourrait vous retrouver ? Ce n’est pas un peu prétentieux de croire que les choses peuvent se passer correctement, sans faille ? Tout plan mérite de trouver une issue concernant un possible échec. Je sens que vous êtes en colère Monsieur Jenkins. Ca se sent à des kilomètres à la ronde. Mais vous ne sortirez pas d’ici. Vous avez fait trop de mal à trop de personnes pour en sortir de cette prison.”
La voix d’Emy était froide. Elle ne se connaissait pas comme ça. Après avoir passer plus de cinq ans hors des missions, elle avait perdu confiance en elle, mais finalement, elle l’avait vite retrouver avec l’aide de plusieurs personnes. Bien sûr, son passé continuait de la hanté un peu, mais elle avait décidé qu’il fallait qu’elle en fasse une force. C’était sans doute pour cela qu’elle avait découvert ce nouveau pouvoir et renforcé celui qu’elle avait déjà. Emy posa de nouveau sa question, demanda à ce qu’il confirme son identité. Il venait de lever les yeux au ciel, signe qu’il trouvait la démarche sans doute inutile ? Mais elle avait besoin qu’il le confirme pour continuer. Le ton qu’il utilise est méprisant, mais la jeune femme n’y fait pas attention. Il confirma les informations, lui disant qu’il n’avait pas besoin de lui pour le savoir. Il rajouta que c’était le moment d’arrêter les questions à rhétoriques et qu’elle pouvait poser les questions directement. L’agent se recula sur sa chaise pour poser son dos contre le dossier et ses mains contre la table. D’accord. Il voulait entrée dans le vif du sujet, ils allaient le faire.
“D’accord. Nous allons rentrée dans le vif du sujet.”
La jeune femme reprit le dossier et en sortit plusieurs photos : des photos des sigles sur les murs des batiments de New-York représentant les masques, mais aussi des photos du massacre de Londres qui avait eu lieu à Londres. Elle les tourna vers Joshua et les lui montra.
“Je veux tout savoir sur l’organisation des Masques et du massacre de Londres. N’essayez pas de mentir, je le serais.”
Elle est autant imperméable à mon humour qu'à mes provocations, et aussi avenante qu'une porte de prison. Elle joue très bien son rôle et ne se laissera pas facilement décontenancer. Elle me pense prétentieux parce que je n'avais pas envisagé l'échec ? Excusez-moi d'être ambitieux et dévoué à ma cause, madame l'agente. Elle évoque ma colère qui se sent à des kilomètres à la ronde. Je n'en ai pourtant rien montré… Soit elle est extrêmement douée pour repérer le moindre frémissement de paupière, soit elle bluffe très bien. J'ai bien du mal à la cerner.
« Vous m'avez capturé, on peut donc considérer cela comme un échec. Mais prenons un peu de recul sur la situation et faisons le calcul : combien d'entre nous avez-vous tués ou attrapés, contre combien de mutants éradiqués lors des opérations de samedi ? D'un point de vue global, ce n'est pas nous qui avons échoué. »
Ma neutralisation n'a pas d'importance aux yeux de l'organisation. J'étais une bonne arme pour les Héritiers, mais je n'ai jamais été indispensable. Personne ne l'est. Ils ne savent probablement même pas que je suis encore en vie. Mais l'agente instille un terrible doute en moi lorsqu'elle affirme que je ne sortirai pas d'ici. Elle ment… Elle ment forcément… Ils n'ont pas le droit de me garder ici… N'est-ce pas ? Non, je ne dois pas me laisser intimider. Je ne dois pas répondre à cette provocation.
Elle accepte d'entrer dans le vif du sujet. Elle sort des photographies de son fameux dossier. Ca aussi c'est très américain. Les tags sur les murs de New York. Je ne dis rien. Des photos de cadavres étalés dans un entrepôt que je mets quelques instants à identifier. L'éradication du nid de mutants de Londres au printemps dernier… J'en ai presque un élan de nostalgie. Quel beau souvenir. Entaché malheureusement par la fuite de leur chef et du petit moineau.
Elle veut des informations, sur notre organisation, sur notre action d'éclat à Londres. Ont-ils déjà fait le lien entre cet évènement et notre présence ici ? Que savent-ils sur Kathleen Hunter ? Il ne vaut mieux pas que je pose des questions. Mais je ne compte pas non plus répondre aux siennes. J'attends un peu. Elle n'ajoute rien. Pas de conditions, pas de marchandage. Elle espère vraiment des informations gratuites ?
« Je ne dirai rien sans la présence d'un avocat qui pourra m'expliquer mes droits. Je suis un ressortissant britannique, vous ne pouvez pas me garder ici. »
C'est du moins ce que j'espère. Le film Midnight Express me revient en mémoire, avec ce touriste américain emprisonné durant des années dans une sinistre prison turque. J'espère que le gouvernement anglais sera plus réactif.
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L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Emy jouait parfaitement son rôle, chose qu’elle ne pensait pas possible après plusieurs années sans avoir effectuer d’interrogatoire. C’était un peu loin dans sa tête, mais au final, elle s’en sortait pas trop mal. Ne pas faire paraitre ses sentiments et surtout, son pouvoir. Joshua ne semblait pas savoir qu’elle avait un pouvoir. Il semblait même qu’il avait du mal à la cerner. Elle sourit intérieurement avant de poser ses questions. Il lui répondit qu’effectivement, ils l’avaient capturé et que cela pouvait être considérer comme un échec, mais avec du recul, il pouvait faire le calcul. Combien d’entre eux le S.H.I.E.LD. avaient tué ou attrapé contre combien de mutants éradiqués lors des opérations de samedi. Il rajouta que d’un point de vue global, ce n’était pas eux qui avaient échoué. Emy fronça les sourcils légèrement. Il n’avait totalement tord, mais elle n’avait pas l’intention de le lui dire. Le S.H.I.E.L.D, les mutants et mêmes les humains avaient eu du mal à comprendre l’organisation des Héritiers et ça avait causer pas mal de soucis et de dommages collatéraux. Emy décide d’enfoncer le clou en disant qu’il n’allait pas sortir de là de toute façon. Le doute commence à faire son chemin dans le coeur et dans la tête de Joshua, même s’il ne le montre pas. Parfait. Elle accepte de rentrer dans le vif du sujet même si elle sait qu’elle allait devoir faire des pieds et des mains pour avoir ces informations. Lorsqu’elle parle de l’attaque de Londres, elle sent une espèce de sentiment... De la nostalgie ? Il y était. Ses yeux avaient regardé les photos et ce petit sentiment avait fait son chemin. Il y était. Emy veut des informations sur l’organisation et sur tout plein d’autres choses. Elle ne lui laisse pas le temps de réfléchir avec ses questions. Mais, Joshua ne semble pas être prêt à coopérer.
La jeune femme n’a pas l’intention de faire du marchandage. Elle sait que le S.H.I.E.L.D a des méthodes interrogatoires plus élaborer si elle n’arrive pas à avoir les informations. Du genre, physique. Ce n’était pas ce qu’elle préférait et ce n’était pas dans ses cordes de toute façon. Elle se leva de sa chaise pour marcher un peu dans la pièce. Le prisonnier lui dit alors qu’il n’allait rien dire sans la présence d’un avocat qui pourra lui expliquer ses droits. Etant un ressortissant britannique, il pensait qu’il ne pouvait pas rester ici. La jeune femme se tourna vers lui et le regarda, plus froide que jamais.
“Vous pensez vraiment pouvoir sortir d’ici monsieur Jenkins. Au moment où vous avez commencer à rouler pour les Héritiers, vous avez cesser d’avoir des droits.”
Emy croisa les bras devant elle, toujours debout.
“Le S.H.I.E.L.D aime avoir de bonnes relations avec tous les pays du monde, même si nous sommes une organisation presque secrete. Certaines personnes nous connaissent. Vous êtes peut-être un citoyen britannique, mais vous avez perdu tous vos droits à partir du moment où vous avez commencer à tuer ces gens.”
Elle s’approcha de sa chaise, posant ses deux mais sur le dossier et se pencha légèrement dessus pour regarder Joshua un peu plus près.
“Votre mission a été un échec, du moins ici, à New-York.”
Excepté Goode, d’autant qu’elle sache, tout le monde avait survécu. Et c’était une bonne chose. Mais Joshua était persuadé qu’il avait tué au moins trois personnes, ce qui n’était pas le cas. Emy resta penché sur sa chaise, réfléchissant à une autre technique pour avoir ses informations.
“Monsieur Jenkins, tout à l’heure vous semblez être très sur de vous concernant le nombre de personnes qui sont décédés pendant l’invasion de l’entrepôt. Est-ce que vous avez vérifié vos informations ?”
Je fais face à celle qui est parvenue à me neutraliser, il est donc normal qu'elle se sente supérieure à moi. Je ne manque néanmoins pas de lui signaler que sur la globalité des opérations, les Héritiers ont fait bien plus de victimes que le S.H.I.E.L.D. A cette remarque, elle ne fait que froncer légèrement les sourcils. Si je l'ai touchée, elle tâche de n'en rien laisser paraître.
Je n'ai pas les chiffres, je ne peux pas savoir combien des nôtres sont tombés, mais je sais que les attentats magistralement menés par nos combattants ont permis l'éradication de plusieurs centaines de mutants. J'aurais aimé être avec eux, voir tous ces monstres brûler… Ma pensée s'égare quelques instants.
Elle se lève, fait quelques pas dans la pièce. Je me concentre à nouveau sur elle lorsqu'elle reprend la parole. Elle m'affirme que, du fait de mon allégeance aux Héritiers et des meurtres que j'ai commis, je n'ai aucun droit. Foutaises. Même les pires criminels de guerre ont droit à un procès, et donc à un avocat. Sauf que ce n'est pas la police de New York qui m'a appréhendé, mais une agence "presque secrète", comme elle le dit si bien. Il est donc probable que ma détention ici soit également secrète. Il est possible qu'officiellement, j'aie cessé d'exister.
Elle enfonce le clou en affirmant que ma mission a été un échec. D'un point de vue personnel, c'est… cruellement vrai. Je sens mes entrailles se nouer, un vide se former dans ma poitrine. Je serre les dents. Je ne veux pas qu'elle voie qu'elle est parvenue à m'atteindre, mais ma mine s'assombrit bien malgré moi. Alors qu'elle se rapproche, je garde résolument les yeux fixés sur la table. Je me raccroche aux photographies, au fait que même si moi j'ai failli à ma tâche, les Héritiers ont réussi plusieurs attentats meurtriers. Cela ne me console pas autant que je l'aurais cru.
Elle parle à nouveau. Je n'ai plus envie de l'entendre. Elle a marqué des points et ne me laisse aucun répit. Elle semble se jouer de moi avec sa nouvelle question. Combien d'assaillants ai-je tués exactement durant l'attaque de l'entrepôt ? Il semblerait que je ne le sache pas. Il me paraît évident que la réponse ne va pas me plaire. Pourtant j'ai envie de la connaître. Je fais l'effort de relever les yeux vers elle, la fixant d'un regard glacial.
« Je suppose que la boule de poils de l'espace a survécu, puisque je n'ai pas pu l'achever. Vos coéquipiers ont eu cette fâcheuse tendance à prendre les tirs à la place des autres. Entre l'agent qui a reçu trois flèches dans la poitrine pour sauver l'abomination spatiale et votre héros de pacotille qui s'est pris la rafale de fusil à la place de Kathleen Hunter… Sacrifice probablement illusoire, au vu des graves blessures de la demoiselle. »
Au final, je m'en fous pas mal de savoir si ces imbéciles ont survécu ou non. Ils ne représentent rien pour moi. Je n'ai même pas vu leurs visages, ni entendu leurs noms. Ils ne sont que des abrutis anonymes qui ont tenté de m'empêcher de mener à bien une mission qui était de base vouée à l'échec, puisque Hunter ne savait rien. En revanche, la question de sa survie à elle m'intéresse beaucoup plus.
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L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme ?
Le 30 septembre 2024, Héliport du S.H.I.E.L.D, Salle d’interrogatoire numero 1
Emy avait du mal à se dire qu’elle était là, devant la personne qui s’en était pris à ses collègues. Il semblait être si... vulnérable au fond. Parce qu’il n’avait plus accès à ses pouvoirs. Comment une personne surhumaine pouvait prendre parti pour ces personnes qui exécutaient des ordres, comme tuer des mutants ? Pourquoi est-ce qu’il était de leur coté alors que clairement, il avait des pouvoirs. Elle l’avait vu... Elle l’avait sentit quand elle avait finalement tué la femme qui s’en prenait à Kath’... Est-ce qu’elle aurait du avoir un supçon d’empathie pour cette femme et ne pas la tuer... ”Non. J’ai suivi mon coeur, il m’a guidé jusqu’à mon frigo... enfin, jusqu’à mon instinct quoi !” Pourquoi est-ce qu’elle pensait à son frigo à cet instant précis ? Elle ne savait pas, mais elle devait se secouer si elle ne voulait pas perdre la face. Elle se concentra de nouveau sur Joshua. Ce dernier semble croire qu’il a le droit à un avocat, mais en tant que ennemi du S.H.I.E.L.D, ce n’est pas possible et elle le lui fait savoir. Il allait rester dans sa prison pendant un long moment. Et elle était même certaine qu’il ne sera pas possible pour le criminel de sortir... Elle a totalement confiance au S.H.I.E.L.D et ses divers installations. Puis, elle enfonce le clou, lui disant que sa mission avait été un échec. Personne n’était mort, du moins, personne n’était mort dans les agents qu’il avait blessé. Fort heureusement, Kath n’était pas morte non plus, mais elle était toujours dans la section médicale du S.H.I.E.L.D. Elle allait sans doute avoir besoin du caison de régénération au vu des blessures que Emy avait vu. Mais elle allait s’en remettre... du moins physiquement. Psychologiquement, cela n’allait sans doute pas être facile... Emy se promit silencieusement d’aller voir la jeune femme quand cela allait être possible.
Quand elle enfonce le clou un peu plus, Emy voir bien que Joshua fait des efforts pour se controler, mais il est déjà trop tard, elle voit déjà que ça le touche. Pratique son don non ? Il garde les yeux fixés sur la table lorsqu’elle revient vers lui. Emy continue de parler pour ne laisser aucune chance à Joshua. Ce n’était pas le genre de la jeune femme de se délecter du malheur des autres, parce qu’elle ressentait souvent toutes les émotions et les sentiments des gens, mais cette fois, elle n’avait aucune pitié. Joshua faisait partit de ceux qui avaient organisés des attentats meurtriers et plusieurs personnes étaient mortes. Elle-même aurait pu mourir dans cet entrepot et elle avait eu beaucoup de chance. Ce n’était qu’une fois sortie de cet enfer, qu’elle s’en était rendue compte. Elle était l’une des seules personnes qui n’étaient pas gravement blessée. Elle enchaine avec une autre question, lui demandant s’il avait une idée du nombre de morts dans les rangs des alliés. Il semblerait qu’il n’avait pas la réponse. Il lève les yeux vers elle, un regard glaçal qui la laisse de marbre. Il n’est pas le premier prisonnier qu’elle interroge ou arrête. Elle l’entend lui dit qu’il se doute que Rocket a survécu parce qu’il n’avait pas eu le temps de l’achever. Pour le reste, il rajouta que ses coéquipiers avaient une tendance à se mettre devant les autres. Oui, effectivement, il y avait des gens qui se mettaient plus facilement en danger que d’autres. Emy eut un petit sourire narquois quand elle comprit qu’il pensait que Kath n’allait pas survivre. Elle se redressa un peu avant de reprendre ses pas autour de la table, passant derrière Joshua tout en discutant :
“Monsieur Jenkins. Jusqu’à quel point êtes vous sur de vous ?”
Histoire de voir ce qu’il allait lui répondre. Parce qu’elle se doutait bien qu’il n’était pas du genre à se remettre en question. Elle continua :
“Je suis curieuse de savoir comment un homme comme vous, avec ce qu’il me semble, un don très utile, peut se retrouver mêler à des attentats contre des mutants ? Est-ce qu’il n’y a pas un moment dans votre vie où vous vous êtes dit que peut-être vous n’avez pas choisit le bon camp ?”
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