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 [Terminé] Philosophie à la mutante

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Disparu
Joseph D. Rowles
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Disparu

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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyLun 17 Oct 2022 - 19:26

Il était assez attendu que l'analyse du psychologue ne fût pas satisfaisante. Après tout, elle n'était que superficielle et, comme tout analyse de se genre, se devait de rester assez succincte pour ne pas froisser mais assez révélatrice pour donner à réfléchir. Il y avait long à dire sur l'analyse psychologique qu'il avait fait de la jeune femme, mais Rowles se refusait à en révéler plus pour son bien être. Trop en savoir n'était pas toujours une bonne chose.

Mais le but était en partie atteint : elle tâchait de réfléchir à ce qui venait d'être dit, à sa façon, et tâchait de développer une hypothèse sur la seconde idée fixe de cette soirée : la raison de leur rencontre. C'était assez amusant d'ailleurs de constater comme les rôles sur ce sujet s'étaient inversés, puisque Rowles avait au départ voulu en faire le premier sujet de conversation, alors qu'il repoussait désormais l'échéance face à l'insistance de son interlocutrice.

La notion de sortie de route qu'elle exposait était une allégorie particulièrement pertinente, même si la concernant, elle était vraisemblablement plus adepte du rallye que du circuit. En vérité, il n'avait pas fallu plus de dix minutes de conversation pour que Rowles abandonne de lui-même l'idée de lui faire suivre cette fameuse route, puisqu'elle imposait son propre rythme.

D'ailleurs, voilà qu'elle se mettait à son tour à poser des questions. Une question surtout, dont les chances qu'il trouve la bonne réponse étaient inversement proportionnelles à l'étendue des possibilités qui avaient pu l'amener à ce choix. Si elle cherchait encore quelle image il se faisait d'elle, Rowles avait désormais une idée assez précise de l'image qu'elle se faisait de lui. On retrouvait sans peine son besoin de se prouver et à remettre en question ses ainés. Ça pouvait être une qualité, si c'était bien maîtrisé, mais elle allait trop vite à vouloir briser les règles avant de les maîtriser.

"Le choix est vaste, beaucoup d'options sont plausibles. L'ennui, la défiance, la société, une révélation, un contexte familial particulier, un passé criminel qui revient, un rêve d'enfance, j'en passe et des meilleures. Je suis psychologue, jeune fille, pas devin.

Ceci étant, je suis curieux de savoir où ce "hors-piste" va nous mener."


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Lucy Orchent
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyMar 25 Oct 2022 - 15:41




Philosophie à la mutante

La raison de mon insatisfaction semble vous amuser ; je suis preneuse ! Cela confirme que vous n’êtes plus autant dans votre rôle social qu’auparavant… en plus d’être une réaction qui me plait à voir comme à déclencher.

Cela étant, ma question ne l’est pas vraiment. Surement le fait qu’elle ait été d’abord rhétorique avant que je veuille jouer. Un jeu auquel vous vous prête, Joseph, et j’écoute avec attention les hypothèses que vous faites parmi le vaste choix d’options plausibles que vous avez énoncé.

Qu’est-ce qui amène une personne avec un esprit scientifique et un background économique à vouloir s’inventer une carrière artistique ?

Ennui… je n’y pensais pas mais c’est tellement pas faux que c’est probablement vrai.

Défiance… effectivement, j’aurai pu faire cela en continuité de la crise d’adolescence mais elle s’est relativement bien passée. Du fait de la mise en avant lors de l’organisation des rallyes dansants, certes, mais tout de même.

Société… voilà qui a une polysémie pour moi : l’art est une industrie et le montage de société est tout autant une excuse d’une pression sociale.

Révélation… je suis une lumière qui ne l’a pas à tous les étages.

Contexte familial particulier… un point pour vous.

Passé criminel… WAIT, WHAT ?!

Rêve d’enfance… un second point pour vous.

Vous en passez des meilleures… et des pires.

« Je suis psychologue, jeune fille, pas devin. »

Croisant les doigts des deux mains ensemble, je considère cette déclaration avec le petit rempart manuel entre nous. Vous me donnez des réminiscences de chansons, c’est fou.

Thinking ‘bout mistakes you’ve made, thinking ‘bout regrets.
Empty heart and empty pockets, paying off your debts.
Looking to your past but it’s your future you forget…
I know a way for you to find success…

Don’t you wish you were a fortune teller ?
Pull the strings of fate.
Don’t you wish that you could see your future,
Save the date ?

Vous êtes curieux de savoir où je vais vous mener, nous mener, à défaut que j’ai eu la patience de suivre votre propre chemin. Je souris doucement. Avec douceur. Je regarde le vide entre nous.

Listen to the crystal ball’s command,
Endless hourglass of sand…
Fortune teller, take my hand…

« Peur, dis-je en relevant yeux et nez vers vous. Plus l’ennui, c’est pas faux, une révélation, d’une certaine façon, un contexte familial particulier, puisque les obligations attendront encore quelques années, et le rêve d’adolescence. Vous aviez raison sur ces points. »

You’ve been thinking ‘bout your destiny, you’re just a little scared
With every choice you make you’re feel a bit more unprepared…
But ther’s no guardian angel that is answering your prayers…
But I promise you your life can be repaired…

Don’t you wish you were a fortune teller ?
Pull the strings of fate.
Don’t you wish that you could see your future,
Save the date ?

« Fritz Haber, répète-je faiblement, avec une grimace d’aveu. Je ne veux pas que ce que je pourrais découvrir ou inventer puisse être utilisé pour nuire ou pour tuer. »

Quitte à ne pas nourrir ni sauver.

Je tais cette seconde partie.

Les choses sont compliquées, d’autant que j’ai fait mon premier renoncement à la peur sur ce point. Les @robeez. Rocket a raison : "Quand on doit se défendre seul et qu’on n’a pas le physique pour, on apprend à construire des armes". "Ce n'est pas une question de morale, c'est une question de survie".

« Les arts du spectacle me canalisent, reprends-je avec plus d’énergie, le spleen étant dissimulé derrière un contentement exagéré mais pas feint. Surtout pour une post-moderne, il est vraiment question d’y mettre ce qu’on veut et donc de toucher à un peu tout. Superficiellement. »

Je ne pense pas être incompétente en psychologie mais Joseph Rowles est un monument dans le domaine. Je l’appellerais bien "Monsieur" si "Professeur" n’était pas encore plus haut ! Dans tous les cas, il a énormément raison sur ce point : superficielle.

« Certes, faire sourire pour quelques dizaines de minutes, ça ne changera pas la vie de quelqu’un. Sauf si ça lui déclenche une vocation. Cependant, ça ne l’empirera pas ; ça c’est sûr. Même s’il n’aime pas le spectacle, celui-ci ne saurait profondément blesser… »

Ma voix se meurt. Mon sourire aussi. Ma croyance en mes dires s’ébranle. Mes paupières se plissent.

« N’est-ce pas ? »

Je vous fixe, Professeur Joseph Rowles.



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Disparu
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyLun 31 Oct 2022 - 20:12

Rowles fut quelques peu surpris que la jeune femme accepte autant de ses suppositions en une seule fois. Certes, elles étaient suffisamment vastes pour être évocatrices, mais généralement, ses patients n'en choisissaient qu'une ou deux. Mais ce qui était nettement plus intéressant était qu'elle mettait un mot : peur. Voilà qui était très évocateur.

Le professeur avait depuis longtemps la conviction que les mots avaient un pouvoir. Rien de mystique là-dedans, cependant, simplement que les mots véhiculaient des sens cachés. Le choix de certains mots plus que d'autre pouvaient certes résulter d'un manque d'éducation pour certains, mais même dans ce cas, ils n'étaient pas utilisés par hasard. La façon dont une personne nommait les choses était évocatrice de sa propre perception. C'était un indice, une trace vers la compréhension dont l'auteur n'avait généralement pas conscience.

La peur, donc. Avec un parallèle avec un scientifique allemand dont l'œuvre avait été rendue célèbre au travers des gaz toxiques utilisés lors de la première guerre mondiale. Elle effleurait l'un des plus grands dangers de la science : la façon dont elle était utilisée. Nul n'est maître de son œuvre en ce bas monde, les créations des uns peuvent devenir le salut des autres, tout autant que leur damnation. Et elle craignait cela. À juste titre, certes, mais elle prouvait par là son manque de volonté à accomplir quoi que ce fût.

Cette peur se manifesta aussi sous une autre forme juste après. Le doute. Pour être exact, le doute quant à son utilité dans le monde. Encore une fois, on y distinguer le besoin de faire ses preuves. À présent, elle avait le visage déconfit d'une personne qui vient de se heurter à ses propres contradiction. Un triste tableau auquel il allait se faire un devoir d'ajouter des touches de positivisme sans pour autant le dénaturer.

"Le rire est une manifestation positive dans la plupart des cas. Il est important pour tout le monde, sans exception. Tout comme l'effet cathartique de l'art, le rire apporte une distraction efficace qui chasse les mauvaises pensées, pour un temps du moins, mais qui apporte à l'esprit et aux nerfs un repos qui ne peut qu'être positif par la suite.

Bien sûr, si je devais répondre à votre interrogation, je dirais l'adage commun : "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.". Oui, il est possible que vous blessiez des gens. Il existe des myriades de raison qui peuvent y amener, mais c'est généralement une question de susceptibilité personnelle. Cependant, pour continuer dans les adages populaires, j'ajouterais "qu'il est impossible de ne blesser personne".

En somme, pouvez-vous blesser quelqu'un par les mots et l'humour ? Oui. Pouvez-vous aggraver son état mental ? Oui. Pouvez-vous empêcher que cela arrive ? Non. Devez-vous vous en inquiéter ? Oui et non. Oui parce que vous devez prêter l'oreille à votre public pour ne pas devenir un sujet de polémique. Non parce qu'il y aura toujours des mécontents, et que tant que l'essentiel de votre public est satisfait, alors votre but est atteint."


C'était beaucoup d'informations d'un coup. Pas tant par leur teneur que par leur sens. Il y avait beaucoup de sous-entendus dans ce que Rowles venait de dire, bien assez pour faire réfléchir pendant longtemps, sans compter les interprétations qui feraient peut-être les considérer son un angle que le psychologue n'envisageait pas lorsqu'il les prononça. Comme à son habitude, il guettait l'attitude de son interlocutrice en dégustant distraitement ce qui se trouvait dans son assiète.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyDim 6 Nov 2022 - 12:55




Philosophie à la mutante

"Les mots ont le pouvoir de détruire et de soigner ; s’ils sont justes et généreux, ils peuvent changer le monde" attribué à Bouddha. Je ne suis pas certaine de la seconde partie, notamment la générosité par connaissance de l’Histoire, mais la première me parait vraie. Comme pour beaucoup de choses, demander un avis extérieur me permet d’ajouter des éléments à une réflexion déjà faite. D’expérience, les nouveaux éléments peuvent altérer les conclusions de ladite réflexion. Apprendre, constamment et de toute source me semblant pertinente.

« Le rire est une manifestation positive dans la plupart des cas, confirmez-vous, Joseph, avec une nuance attendue. Il est important pour tout le monde, sans exception. »

On peut rire de tout mais pas avec tout le monde, comme on dit, mais tout le monde rit de quelque chose, en effet. Le parallèle entre l’art et le rire a mon approbation, à défaut d’avoir un quelconque sourire. J’ai déjà connu, pour ne pas dire qu’il m’arrive régulièrement de connaitre, des rires qui n’apportent repos ni à l’esprit ni aux nerfs mais signalent à ceux-ci le besoin de calmer. Comme n’importe quelle émotion, la joie n’est ni positive ni négative en elle-même. Elle est.

Elle se manifeste brièvement chez moi face à l’adage auquel j’ai pensé à l’instant. Elle a disparu avec la phrase suivante, qui obtient à nouveau mon accord. Je peux blesser les gens, même sans le vouloir. Surtout sans le vouloir. Des myriades de raison, pas une myriade, qui peuvent amener à la blessure. "Pour continuer dans les adages populaires", "il est impossible de ne blesser personne". Derrière mon petit rempart manuel, mes bras se détendent légèrement alors que mon dos encaisse une donnée déjà connue mais qu’il n’est pas inutile d’énoncer. Cela ne répond toujours pas à ma thèse, néanmoins, même si on s’en approche.

Puis-je blesser quelqu’un par les mots et l’humour ? Oui.
Puis-je aggraver son état mental ? Oui.
Puis-je empêcher que cela arrive ? Non ?
Dois-je m’en inquiéter ? Oui et non.

C’est un peu comme avec mes retours sur mes spectacles : je dois prêter l’oreille à ce que l’on me dit puis faire le tri entre ce que je trouve pertinent ou non. Au final, c’est également ce que je fais pour apprendre d’autrui. J’ai conscience qu’on ne peut pas plaire à tout le monde et qu’il faut identifier les gens à qui il est important de plaire pour se concentrer sur eux comme ceux à qui on peut déplaire sans conséquence pour ne plus essayer de le faire. Je comprends également que le fait de blessé soit au-delà de cette simple appréciation. Plaire ou déplaire, c’est envers moi. Blesser ou non, c’est envers autrui. Je limite les réseaux sociaux à des Relations Publiques car le fait d’y déplaire amène très vite la volonté de blesser, ce qui est toxique au possible selon moi et me fait considérer que les retours positifs qui peuvent s’y trouver, tout comme l’échange superficiel qui peut s’y dérouler, n’en valent pas la chandelle. J’ai toujours mieux à faire et, à toute personne qui me le reprocherait, je réciterai The Man in the Arena de Theodore Roosevelt. Après, c’est dans le cadre des médias mainstream qu’il est question de blesser. Des spectacles. De l’art.

Suffisamment atteindre quelqu’un pour aggraver son état mental involontairement, cela me pose réellement problème. S’il n’est pas question d’une donnée générale mais bien d’une donnée personnelle, comme la formulation de Joseph me le laisse à penser, c’est à la fois un compliment et un souci. Un problème insoluble ? L’inaction résout beaucoup de choses. Néanmoins, on ne peut vivre à travers l’inaction. De plus, j’aime ce que je fais. J’aime les spectacles et j’agis quand je crois bien faire.

L’inquiétude. C’est le point clé.

J’ai les yeux dans le vide. J’ai les épaules basses. J’ai les bras aussi ballant que le rempart manuel posé sur la table me le permet.

L’inquiétude. C’est le point clé.

C’est dur de réussir à avoir une attitude stoïque, ou stoïcienne, vis-à-vis d’elle. Ne s’inquiéter que de ce qui est dans notre contrôle car le faire de ce qui ne l’est pas ne sert à rien. Surtout que l’on en vient à la ligne brouillée de "est-ce que ce n’est réellement pas sous mon contrôle" ? Selon le Professeur Joseph Rowles, non. Hors de contrôle, peut-être même hors de responsabilité. Le système causal est beaucoup trop vaste pour que l’on puisse maitriser chaque engrenage, qu’importe combien on essaie. C’est le principe du chaos : il faut beaucoup de recul pour percevoir l’harmonie qui se cache en son sein, la causalité qui le régit.

Après, les chats ont la parfaite technique pour gérer tout ça. Les choses sont comme elles sont, on fait avec quand on le doit. C’est à nous de prendre la tête, pas aux autres de nous la prendre !

J’aime les chats. Eux aussi, c’est pour ça qu’ils daignent me mépriser. C’est également mon animal totem.

« J’accepte les mécontents, réponds-je finalement, après une grande inspiration mais avec une douceur de voix comme dans le regard qui en revient à Joseph. Un peu plus de mal avec les blessés. »

L’aparté est long mais j’ai dit que je retomberais sur mes pattes à la fin car je suis un chat. Néanmoins, je suis un chat qui marche sur du glissant : quitte à retomber sur mes pattes, je vais tâcher de ne pas le faire après avoir manqué mon saut. Le truc étant que le meilleur moyen de le savoir, c’est de sauter. I’m the Lucky One.

« C’est d’avoir été mécontent ou blessé qui vous a fait m’inviter ici ? »

Ouiiii, je n’ai pas oublié. Enfin, si, mais je finis toujours par me rappeler. C’est le mystère sur lequel votre cours aurait fini par m’amener mais j’ai dérivé de celui-ci pour essayer d’aller plus vite et depuis j’ai l’impression d’essayer de gratter une taupinière par grand vent : mais je vais arriver à ce que je veux ou je vais continuer de m’en prendre plein le museau en cherchant ?

Cela étant, c’est instructif. Et un travail d’équipe. Rares sont les personnes avec la qualité de discussion de Joseph Rowles et, une fois que je saurais comment j’ai fait pour mériter qu’il me la fasse, je pourrais essayer de voir comme faire pour en avoir d’autres à l’avenir.

Wait.

A.

Minute.

Je bug complet, regardant Joseph avec des yeux de biches ; plus exactement celle hypnotisée par les phares de la voiture qui lui fonce dessus.

Et si, justement, j’avais gagné mon droit à discuter avec Joseph Rowles parce que je tente effectivement de me limiter et d’apprendre, et non parce que j’ai fait une bêtise ? Si c’est le cas, j’ai LARGEMENT compensé mon niveau de bêtise avec toute ma sortie de route actuelle.

« D’après votre GPS… je suis à combien de kilomètres à l’ouest de la route la plus proche ? »

Ceci est une vraie question, un peu atterrée mais parfaitement sérieuse.

Je dirais bien Alea Jacta Est mais on est plus sur du Lucia Stultus Est…



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Disparu
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyLun 7 Nov 2022 - 19:41

Comme attendu, la jeune femme eut des difficultés à encaisser tout ce qui venait d'être dit. Rien d'étonnant, car pour peu qu'on accepte les paroles qu'il venait d'avoir et qu'on les considère comme vraies, cela pouvait sérieusement remettre en question sa propre perception des choses. Et c'était vraisemblablement le cas pour elle. Mais il ne fallut pas longtemps pour qu'elle s'en remette et revienne à sa question initiale. Fin du rallye qu'elle avait elle-même organisé. C'était d'ailleurs amusant de constater qu'elle gardait le champ lexicale routier pour ses touches d'humour.

Elle approchait petit à petit de la vérité mais, malgré les indices semés par Rowles tout le long de leur discussion, elle n'avait pas encore réussi à choisir quel événement avait provoqué leur rencontre. Ni le sentiment qui l'avait poussé à la rencontrer. Mais puisqu'elle revenait autant sur la question et avec sincérité, il eût été impoli de la laisser attendre plus longtemps. De plus, c'était avant tout pour cela qu'il était venu, même s'il prenait plaisir à la tournure de leur conversation.

"Je ne suis ni en colère, ni blessé, Miss Orchent. Quoi que vous ayez dit ou fait par le passé, il en faut bien plus pour que je me sente attaqué. Cependant, comme nous venons d'en discuter, ce n'est guère le cas pour tous. Si je suis venu aujourd'hui, c'est par inquiétude et devoir.

Voyez-vous, j'ai regardé récemment la rediffusion de votre TED Talk, où vous cherchiez à mettre en parallèle des mutants et des pokémons et... disons que je crains que les conséquences d'une telle intervention fasse bien plus que des mécontents.

Entendons-nous bien, le but de votre conférence ne m'a pas échappé, et s'il est vrai qu'on ne peut critiquer la forme sans parler de fond, je crains que la forme que vous ayez choisie ne véhicule un fond bien éloigné de votre pensée."


Cette fois, Rowles ne souriait plus. On pourrait même dire qu'il avait l'air un peu plus sévère, plus austère. Il n'était effectivement pas en colère, mais il en avait vu assez pour savoir qu'une comparaison entre les mutants et les créatures d'un jeu vidéo visant à les collectionner comme des napperons et à les faire s'affronter pouvait être particulièrement mal interprété par une grande majorité. Et pour des mutants qui vivaient sans cesse entre l'oppression des masses et la suprématie d'une nouvelle race vendue par quelques pseudos-scientifiques, les choses pouvaient prendre un tournant dramatique très rapidement. Si ce n'était pas déjà le cas.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyLun 21 Nov 2022 - 10:29




Philosophie à la mutante

"Ni en colère, ni blessé", je commence à acquiescer avec un petit sourire rassuré. "Miss Orchent", mon sourire s’agrandit. Madame, c’est ma mère. Mademoiselle, c’est moi. "Quoi que j’ai dit ou fait par le passé, il en faut bien plus pour que vous vous sentiez attaqué"… le sourire disparait, laissant place à la perplexité. A quel moment j’ai tiré dans le tas au point qu’on puisse se sentir attaqué ? Pas Lucky. Pas Princess. Mutant ou Symbolique. Les probabilités vont aux deux derniers. Surement plus au premier d’ailleurs, puisqu’il a un bon tier de votes négatifs et que ceux qui critiqueraient Symbolique ne m’inviterait probablement pas à diner. D’ailleurs, Raven m’a avertie que des mutants pourraient aussi essayer de me faire la peau après mon TEDx.

« Si je suis venu aujourd'hui, c'est par inquiétude et devoir. »

Positivons, vous au moins je ne vous ai pas envoyé paitre. Après, vous m’avez invité au restaurant. Vous n’êtes pas venu de faire de l’intimidation avec une démonstration de pouvoirs dans ma loge… ça aide à la diplomatie. Qui l’eut cru ?

TED Talk, c’est la possibilité la plus probable. J’écoute avec attention votre explication, Joseph. Mettre en parallèle les mutants et les Pokémons… c’est plus simple pour l’épigénétique et j’ai pas mis en parallèle que les membres de la communauté mutante ; toute l’Humanité y est passé. C’est le message de fin pour mettre en avant la complémentarité interindividuelle afin de combattre le racisme. J’aurai peut-être dû le dire ainsi.

Le but n’a pas échappé à la personne éduquée et intelligente que vous êtes, néanmoins tout le monde n’est pas comme vous. Je m’adosse sur mon siège.
On peut critiquer la forme sans parler du fond… toujours. On peut toujours tout juger, tout noter et tout comparer ; trois formes de critique, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
La forme choisie ne véhicule un fond bien éloigné de ma pensée. Qu’importe combien j’étudie la communication, je continue d’avoir du mal avec.

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que l’autre veut entendre, ce qu’il croit entendre, ce qu’il entend, ce qu’il croit comprendre, ce qu’il veut comprendre et ce qu’il comprend, il y a 10 possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Ça plus la perte d’information à chaque étape, c’est pas étonnant que les deux langages universels soient les mathématiques et la violence. Je préfère pratiquer le premier, malheureusement il est plus occulte que le second.

Je fais face à votre sévérité professorale, peut-être même légèrement personnelle, avec une certaine fatigue émotionnelle. Je trouve une pirouette pour me donner le temps de réfléchir à tout ce que vous m’avez dit précédemment et s’y ajoute ce que vous me dites présentement. Ça pique. Néanmoins, j’ai un petit sourire qui revient également.

« Merci. »

C’est aussi doux que sincère. Oui, beaucoup de choses remuent. Cependant, ce n’est pas un mal. Même si cela peut faire mal, et fatigue clairement, ce n’est pas un mal. J’apprends par essai-erreur, ce qui implique d’accepter de faire des erreurs et de se remettre en question pour en apprendre. Effectivement, je n’ai pas considéré que les mutants pourraient être vus comme des bestioles à capturer, chose qui est déjà le cas au moins depuis les années 80 pour des combats clandestins si ma connaissance du sujet est bonne, ou ayant des propriétaires, ce qui est le cas de tout individu ne vivant pas en autarcie même si c’est dissimulé au mieux par la société de loisir.

Tournant les yeux sur le côté, je fixe le vide physiquement alors que je cherche activement dans ma mémoire la conclusion d’A Mutant Story. C’est elle qui importe le plus. Si elle est bien faite, les 10% retenus d’une communication seront le plus souvent tirés de la conclusion. J’aime à croire qu’elle est bien faite, après tout deux personnes sur trois environs l’ont appréciée. Néanmoins, qu’elle soit bien faite ou mal faite, elle est perfectible. Apprendre, toujours. S’améliorer, toujours. Une quête éternelle.

« Partant du principe, sans doute débattable, que l’exposé méritait d’exister, reprends-je distraitement, cherchant une alternative à simplement ne rien faire, j’en sais rien. Les Pokémons offraient le double avantage d’hameçonnage et de vulgarisation. Peut-être aurais-je dû plus insister sur le fait qu’on en est tous, des Pokémons, puisque les mutants sont des humains ; une ethnie s’ils le veulent, le communautarisme est une base de nos interactions sociales, mais pas une race. Pas plus que les Blancs, les Noirs ou les Asiatiques ; même si, effectivement, les américains les considèrent ainsi. »

On peut rire de tout mais pas avec tout le monde. En fait, je me suis trompée de pays. C’est bête mais quand on vient d’ailleurs, on n’est pas forcément habitué au racisme ordinaire présent aux USA. Il me semble avoir abordé ce point, néanmoins, dans le cadre de mon spectacle ; justement par anticipation des racistes et de la culture américaine de la race. Je sais plus.

« J’ai fait le truc trop vite, conclus-je pour rester dans un domaine que je sais. Une semaine ou dix jours. »

Je pince les lèvres et plisse le nez, expression enfantine pour bêtise enfantine. Après, j’avais pas réellement le choix sur la date du TEDx, aussi. Je m’apprête à me frotter les yeux avant de m’interrompre seule, histoire d’épargner mon maquillage. Ne sachant quoi faire de mes doigts, je les agite un instant avant de venir poser les paumes à plat sur la table. Presqu’immédiatement, ma main gauche s’envole pour se passer dans mes cheveux en une caresse coiffante à destination des mèches partant vers la droite de mon visage.

« Quels conseils avez-vous à me donner, demande-je en relevant mon visage vers le vôtre. Histoire que j’apprenne de mes erreurs. »

J’ignore s’il y aura une prochaine fois mais je n’ai pas l’état émotionnel pour prendre cette décision. Et je me connais assez pour savoir que je changerai d’avis. Donc restons sur l’opportunité offerte d’apprendre et de s’améliorer… tout en sachant que je ferais le tri dans les conseils donnés, comme toujours. Après, dans cette discussion, il faut bien admettre que les éléments à en tirer sont sacrément nombreux. Tant mieux pour moi, tant que j’arrive à tenir la distance et à temporiser.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptySam 26 Nov 2022 - 10:48

Même si Rowles avait clamé plus tôt qu'il n'était pas le professeur de Miss Orchent, la situation actuelle avait tout en commun avec la situation opposant un professeur à un élève ayant eu une mauvaise note. La jeune femme était stressée, elle admettait avoir commis une erreur mais ne savait pas exactement en quoi, bien qu'elle eût compris qu'il y avait un problème dans le sujet abordé. Fort heureusement, et malgré l'émotion évidente qui l'habitait désormais, elle était prête à écouter les conseils que le professeur comptait lui prodiguer même si elle ne l'avait pas demandé.

Il but un nouveau verre d'eau pour rincer son gosier qui n'allait pas tarder à s'assécher et tâcha d'adoucir un peu ses traits pour rassurer la jeune femme. Il n'était pas bon qu'il prenne une attitude paternaliste face à une personne de bonne volonté, ce serait briser ses efforts inutilement. Au contraire, il voulait encourager son initiative.

"Pour commencer, préparez vos sujets plus longuement, confrontez-les à d'autres opinions que la vôtre dans la sphère professionnelle concernée, et ne faites de demande de conférence qu'une fois votre sujet maîtrisé. N'oubliez pas que les conférences TED sont prestigieuses et qu'y intervenir véhicule l'image de la pensée scientifique moderne, non uniquement la vôtre.

Ensuite, choisissez votre sujet en ayant une bonne connaissance du contexte social, scientifique et politique qui l'entoure. Si votre exposé visait à condamner le racisme, l'utilisation de créatures d'un jeu vidéo pour enfants provoque un sentiment d'infantilisation chez les personnes concernées et leur proche, vous faisant manquer votre cible. N'oubliez pas que la cause mutante aujourd'hui est un sujet sensible qui soulève les passions, vous évoluez dans un champ de mines.

De plus, toute personne ayant un minimum de rigueur scientifique saura pointer du doigt qu'il n'y a rien de plus éloignés que les pokémons et la théorie de l'évolution. Cela peut paraître sans rapport, puisque votre exposé porte sur l'acceptation des différences, mais c'est une erreur qui coûte l'attention du public. Et malheureusement, la psyché est ainsi faite que l'on retient si facilement ce qui nous dérange qu'on en oublie le reste du sujet, fusse-t-il pertinent.

Un peu de positif cependant, avant que vous n'en perdiez l'appétit : d'un point de vue philosophique, votre conclusion avait de bonnes bases, même si elle restait encore enfantine, vous pourriez envisager de la développer au regard de philosophie respectée à ce jour. D'un point de vue plus scientifique, et personnel je dois dire, je soutiens également la condamnation du terme Homo Sapiens Superior qui est, sans aucun doute, une aberration en termes de dénomination. L'homme qui sait qu'il est supérieur ? Quel manque de sérieux."


Rowles s'était laissé quelques peu emporté sur le sujet de l'Homo Sapiens Superior, mais il s'agissait d'un sujet qui lui tenait à coeur car il était une des sources de nombreux problèmes sociaux et mentaux auprès des mutants et de ceux qui les fréquentaient. Cette notion de "supériorité" était sans nul doute une aberration qu'il n'était pas parvenu à changer. S'il était en effet approprié de nommer une nouvelle branche de l'espèce humaine, au même titre que les autres branches grossièrement rassemblées sous le terme d'Homo Erectus, aujourd'hui disparues, un terme acceptable scientifiquement aurait été un bien meilleur choix que ce "superior" qui faisait preuve d'une subjectivité condamnable.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyDim 4 Déc 2022 - 18:45




Philosophie à la mutante

« Pour commencer, préparez vos sujets plus longuement, me répond Joseph, après s’être remis à l’aise et m’avoir signaler d’une hydratation que cela allait être long, tout en m’amenant à sourire par rappel d’une évidence ; ce qui ne fait jamais de mal, à mes yeux ou mes oreilles, confrontez-les à d'autres opinions que la vôtre dans la sphère professionnelle concernée, et ne faites de demande de conférence qu'une fois votre sujet maîtrisé. N'oubliez pas que les conférences TED sont prestigieuses et qu'y intervenir véhicule l'image de la pensée scientifique moderne, non uniquement la vôtre. »

Si je comprends pleinement le besoin de confrontation et aurais donc à jouer d’influence et de poignées de mains pour pouvoir rencontrer des professionnels, ce que je ne suis pas, sous réserve que me baser sur leurs publications dans la Littérature ne suffise pas… je suis plus perplexe sur le prestige des conférences TEDx. Pour les TED, la sélection est incontestable ; et pas qu’au billet d’entrée. Pour les TEDx, en revanche… certes, New York City peut véhiculer cette image moderne, puisque Manhattan est la vitrine du monde, mais il n’en serait pas de même si je me rendais dans une petite ville. Les détracteurs de TED insistent d’ailleurs sur l’absence de diplômes ou de qualifications de certains intervenants, au sein desquels je me trouve incontestablement.

Choisir un sujet en ayant une bonne connaissance du contexte social, scientifique et politique qui l’entoure… je baisse le visage avec un sourire. Sans prétendre tout connaitre, j’ai une vision superficielle du contexte social autour des mutants, une vision plus approfondie de l’aspect biologique et une conscience que les mutants sont au mieux un tabou et au pire un épouvantail niveau politique. Est-ce que j’ai fait malgré tout ? Totalement. C’est peut-être là mon erreur. Surement.

Infantiliser les gens avec l’utilisation de "créatures d’un jeu vidéo pour enfants" ? Non monsieur, les Pokémons ne sont pas pour les enfants ! Comment ça, je me tirerais une balle dans le pied à essayer de le mettre dans la tronche de ce stéréotype que quelqu’un de l’âge de Joseph a probablement ? Cela étant, ça n’enlève rien à la pertinence de la remarque : pour tous les adultes qui n’y jouent pas un minimum, les Pokémons sont pour les enfants. Voire les adultes qui y jouent sont de grands enfants. Perception, encore.

Je n’ai pas eu l’impression que l’absence de corrélation entre Pokémons et théorie de l’évolution, débattable néanmoins puisque simplifiée à l’extrême dans le jeu pour être compréhensible mais réintégrée depuis la version Alola, fasse décrocher l’attention du public. Peter, qui est de ma génération et avec qui on a discuté de Pokémons, entre autres, était à fond dedans ; tant les Pokémons que le TED.

« Et malheureusement, la psyché est ainsi faite que l'on retient si facilement ce qui nous dérange qu'on en oublie le reste du sujet, fusse-t-il pertinent. »

Mes épaules rejoignent mon visage dans leur affaissement, même s’il y a un petit ricanement muet pour les accompagner. C’est en partie ce pourquoi j’ai eu besoin de faire ce TED, cette conférence. Pour me rappeler que les mutants n’étaient pas que des dangers publics comme ceux que j’avais rencontré sur New York.

"Un peu de positif, cependant" ; je rigole et remonte les coins des lèvres comme les yeux. Technique du sandwich : une tranche de bien, un cœur de mauvais, une tranche de bien. Ça aide à avaler le tout. Tout que Joseph a rendu appétissant, même s’il s’en inquiète. Sans doute ses clients habituels n’ont pas l’habitude de recevoir des retours sur ce qu’ils font à mon instar. Question d’éducation.

Ma conclusion a de bonne base, je me reconcentre. "Encore enfantine", j’assume pleinement. L’énergie enfantine est quelque chose que j’arrive bien à véhiculer. Peut-être même mieux que le sérieux et la connaissance, d’ailleurs. Quant à envisager de la développer, ma conclusion pas mon énergie puisque cette dernière l’est déjà très bien, "au regard de philosophie respectée à ce jour"… je ne suis pas certaine d’avoir compris ce que cela signifie. Faire de la philosophie sur le fait que les mutants ne sont pas une race à part de l’humain ? Pour moi, c’est surtout une question de science ; même si la science peut facilement être démontée par des discours plus populistes voire démagogiques.

Quand au point de vue "plus scientifique et personnel" de Joseph, il me fait sourire encore plus et mes épaules se redressent alors que je me réinstalle contre le dossier de mon siège. Homo Sapiens Superior, "quel manque de sérieux".

« Comme quoi, plaisante-je pour la surenchère, il y a des scientifiques qui s’en sortent pas mieux que moi. »

En réalité, je crains qu’il soit ici question de quelque chose de moins drôle et de plus raciste. La continuité de recherche de la Race supérieure si chère à des mouvements du siècle précédent comme à des mouvements toujours d’actualité cherchant un bouc émissaire plutôt que des solutions. J’ignore qui est l’individu à avoir inventé le terme mais il faut le défoncer, le terme pas l’individu, dans la Littérature comme l’imaginaire populaire. Après, je suppose bien que cela serait aussi compliqué que de s’attaquer au concept de races aux USA. C’est de la culture, qu’importe la relevance scientifique.

« Puis-je revenir sur votre conseil de confrontation, me permets-je de demander d’une façon assez rhétorique alors que je m’attaque à découper la nouvelle assiette qui vient de m’être amenée ; enfin, ce qu’elle contient. S’agit-il simplement de faire plus de recherche au sein de la Littérature, qui est ma principale source d’informations, ou bien d’obtenir les accès à ses auteurs ? »

Entre lire un article scientifique, lire la thèse dans le cadre de laquelle les études ont été menées et rencontrer la personne qui les rédige… ben le plus rapide est sans doute la dernière option mais les deux autres sont sacrément plus simples.

« Disons que même en avançant être une polymathe de type 3 selon la typologie Root-Bernstein ou Pro-c selon celle de Kaufman-Beghetto, mes demandes de rencontre avec des professionnels se terminent souvent sur un "skip". »

Est-ce que je rappelle que c’est ce qui s’est passé ici avant qu’une bêtise de gamine amène le sens du devoir voire de la paternité de Joseph à revenir sur sa décision ? Nan, on va éviter. Un clin d’œil suffira.

Je ne prends pas mal qu’on n’ait pas de temps à m’accorder, supposant bien que les habitudes comme l’horaire soient déjà plus ou moins optimisés et ne laissent peu de place à la découverte d’une nouvelle personne au-dehors des temps prévus à cet effet. Sans doute que cela serait plus facile avec des présentations et introductions interpersonnelles, des "poignées de mains", mais le réseau que je me tisse parmi l’élite newyorkaise est principalement lié à ma génération : je n’ai pas les réalisations pour aller vers mes pairs, surtout dans un domaine professionnel où je n’ai aucun héritage.

« Y’a une personne qui m’a fait le coup une fois de me confondre avec ma sœur. Elle a été un peu déçue mais moi pas : j’avais mon "oui" pour la rencontre. Je donnerai pas de nom, sait-on jamais que vous la connaissiez. Aujourd’hui comme alors, le meilleur moyen de connaitre votre réponse reste de vous laisser le temps d’en placer une. »

Est-ce que je tâche de temporiser avec humour la gravité du sujet et les émotions qu’il me cause ? Toutafé. Pour ne pas dire Tutafeh ; blague que je ne ferais pas à l’oral puisqu’il est fortement improbable que Joseph ait la référence… et qu’il est question de lui laisser la parole.

Pour m’aider à la fermer, rien de tel que la remplir et de me rappeler que la politesse m’interdit de parler la bouche pleine !



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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyLun 12 Déc 2022 - 16:41

Rowles écouta attentivement ce que Miss Orchent avait à dire tout en profitant de l'occasion, qu'il savait d'avance longue, pour manger un peu. Ses questions étaient de plus en plus précises, signe qu'elle arrivait à se concentrer, même si elle relâchait parfois la pression par une note d'humour, à laquelle il répondait par un sourire poli. Il nota d'ailleurs qu'elle se qualifiait de polymathe. Détectée ou autoproclamée ? Le doute était permis, mais il jugea que poser la question à cet instant pouvait être blessant et la remit à plus tard.

Il y eut ensuite une nouvelle bifurcation vers sa sœur, dont Rowles eut toutes les peines du monde à saisir le rapport entre la présente conversation et la confusion d'identité. Un dérapage ? Ou une information importante mal amenée ?

"Pour ce qui est de confronter vos idées, vous devez le faire avant des personnes avant tout. Les livres, aussi bien écrits soient-ils, sont dépositaires d'un savoir mais peuvent porter à interprétation, à plus forte raison lorsque l'on cherche de quoi confirmer ses théories. Une personne, en revanche, connait son interprétation et sera donc à même de faire une critique de votre travail. L'idéal dans un premier temps serait de les soumettre à un collectif ou une revue scientifique, qui acceptent de voir les travaux de personnes inconnues.

À ce sujet, je vous suggère de toujours faire en sorte qu'on sache que ce que vous présentez est votre travail. Nombreux sont ceux prêt à voler les efforts d'autrui pour un peu de reconnaissance.

Pour ce qui est de rencontrer des personnes, je ne suis pas surpris que vous ayez été ignorée : vous n'avez été l'élève de personne, ne disposez d'aucun diplôme et avez une figure publique qui est bien loin de laisser croire que vous ayez un quelconque bagage.

Je vous suggérais d'obtenir un diplôme, mais je doute que votre emploi du temps ne s'y prête. La meilleure solution serait de trouver un mentor, même si là encore, vous serez contrainte de choisir une voie. L'avantage d'un mentor est qu'il peut se porter garant de vos travaux, faire une revue préliminaire vous permettant de les corriger avant qu'ils ne se retrouvent publiés, et si vous faites vos preuves à son niveau, il peut vous faire profiter de son réseau. Je ne vous apprends rien en vous disant que ce sont les relations qui sont le premier facteur de réussite."


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 3 EmptyVen 23 Déc 2022 - 21:54




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Je ne suis pas la seule à avoir le rythme de telles entrevues. L’habitude des diners d’affaires, sachant que Joseph pourra potentiellement faire passer la note d’aujourd’hui comme tel. Certes, je ne suis pas une patiente mais il reste dans son rôle de psy avec le bonus de professeur, qu’importent les considérations sur le sujet. Après, je pense qu’il vit actuellement la meilleure séance qu’il ait jamais faite, gustativement parlant. Pour le reste de la qualité, son doute me met le doute. Il n’est pas certain que je sois polymathe. Les travaux de Sébastian Orchent puis d’Israfil Omardha ont pour but d’optimiser l’éducation afin d’en créer, étant précurseurs de ceux de Bharath Sriraman et Michael Araki et totalement dans la ligne de croyance de Waqas Ahmed ; tout le monde pourrait être polymathe s’il disposait d’un environnement lui permettant d’explorer au mieux sa diversité de centres d’intérêts et de talents. En cela, le culte de la spécialisation de la société et du monde universitaire est une limitation problématique. C’est un biais clair pour Joseph Rowles, qui est issu de ce monde-là et a fait sa réputation comme sa nouvelle richesse avec cette méthode, comme de mon côté, puisque je viens de cette éducation.

Son incompréhension vis-à-vis de ma sœur, qui a pourtant exploité le parcours universitaire en plus de celui tracé par ma famille, en est témoin. Après, ce n’est pas une condamnation : plus on en sait et plus on sait qu’on en sait peu. Paradoxe de l’infini, encore une fois. Jamais ne pourra-t-on humainement avoir intégré tout le savoir, même si on se limite à celui découvert par l’Humanité. L’important c’est de réussir à faire l’interdisciplinaire nécessaire à trouver des solutions et d’avoir la curiosité d’essayer d’en savoir toujours plus. A ce titre, Célestine est bien plus avancée que moi. Preuve en est, on accepte de la recevoir comme on ne le fait pas avec moi ; pas sûr qu’on en garde le même souvenir, par contre.

« Pour ce qui est de confronter vos idées, vous devez le faire avec des personnes avant tout, me confirme Joseph, m’amenant à acquiescer avec la bouche pleine. Les livres, aussi bien écrits soient-ils, sont dépositaires d’un savoir mais peuvent porter à interprétation, continue-t-il en me faisant sourire avec un petit malaise, considérant mon talent pour mal comprendre ce que l’on me dit ; même si c’est beaucoup moindre, je trouve, avec les informations tâchant d’être objectives que l’on retrouve dans la Littérature, à plus forte raison lorsqu’on cherche de quoi confirmer ses théories. »

La comparaison entre les humains et les Pokémons n’est pas une théorie, c’est une métaphore ! Après, je comprends l’avertissement vis-à-vis des biais de confirmation que Joseph me donne. Généralement, j’essaie de chercher une réponse et non une bonne réponse ; mais les biais sont inconscients, donc rien n’indique que la confrontation de documents et l’approfondissement que j’apporte à mes études habituelles sont suffisants. D’autant que je ne suis pas allée aussi loin pour le TEDx, qui restait basique ; trop basique, certes. Culpabilise-je ? Non, du tout. Par contre, j’ai effectivement un petit malaise amusé face au rappel.

L’importance du débat, s’il est bien fait : confronter les idées, pouvoir expliciter et détailler. Ce qui se passe actuellement, même si je me pose là niveau contradictrice. D’un autre côté, je n’ai rien à redire aux énoncés de Joseph : tous sont pertinents et je les comprends, j’imagine, pleinement. Parallèlement, je me demande combien de personnes font cela pour un TED. Pour le TED de Chris Anderson, l’équipe de coaching s’en charge. Pour les TEDx… ça doit dépendre de l’organisateur.

Soumettre mes travaux à un collectif ou une revue scientifique qui accepte de voir les travaux de personnes inconnues… exception faite de l’aspect inconnu, j’ai un collectif pour cela. Après, jamais il n’aurait eu de temps à perdre avec ma conférence. Les @robeez ou le FGS, là, oui ça l’intéresse. Même s’il n’a pas le droit d’exploiter le brevet des premières et que les recherches sur le second rament.

"Faire en sorte qu’on sache que ce que vous présentez est votre travail", voilà qui me fait m’assombrir. Je tâche de rapidement donner le change avec une compréhension qui est vraie, l’avertissement de Joseph étant logique une fois encore, mais on revient sur mes peurs vis-à-vis de l’absence de contrôle sur l’usage de nos inventions. Comme nous y avons déjà touché, et qu’il n’est pas mon psy malgré tout, je préfère passer à autre chose. Je comprends qu’il faille chercher la reconnaissance afin d’obtenir différents accès, c’est une forme d’influence comme une autre.

« Pour ce qui est de rencontrer des personnes, je ne suis pas surpris que vous ayez été ignorée, m’acène franchement Joseph, qui maitrise très bien le sujet et me fait ricaner avec amusement, vous n’avez été l’élève de personne, ne disposez d’aucun diplôme et avez une figure publique qui est bien loin de laisser croire que vous avez un quelconque bagage. »

Cette fois, il me fait avaler de travers un instant. Certes, il faut aller voir ma biographie pour le savoir, mais j’ai été l’élève d’Israfil Omardha. Certes aussi, c’était que de l’école élémentaire, primaire et secondaire mais pas du supérieur, néanmoins cela m’a permis d’apprendre à apprendre. Une valeur que beaucoup d’éducations oublient au profit des choses qu’elles tentent d’enseigner. Non, je n’ai aucun diplôme supérieur ; ça c’est entièrement vrai. Aucun n’a trouvé grâce à mes yeux et j’ai préféré partir dans l’industrie artistique du spectacle vivant. La suggestion de Joseph d’en obtenir un mérite réponse, même si je suis surtout occupée à aller chercher mon verre d’eau pour faire passer l’alpiment ; l’aliment qui se prend pour un alpiniste. Son conseil ne me surprend en rien, tout comme le raisonnement qui le précède et celui qui le suit. Après le diplôme s’en vient le mentor, que je vois accompagné d’un sous-entendu. Vient néanmoins le fatidique "là encore, vous serez contrainte de choisir une voie". Mes lèvres quittent le verre. Elles se parent d’un sourire amusé lorsqu’il est question "d’être publié". Joseph raisonne comme l’universitaire qu’il est, selon la méthodologie qui l’a forgé et le point de vue qui en résulte. Je ne le partage pas, tout en voyant les choses qu’il y a à y prendre ; dans une mesure limitée, sans doute, mais tout de même.

« Je ne vous apprend rien en vous disant que ce sont les relations qui sont le premier facteur de réussite.

- Non, en effet,
confirme-je avec assurance, reposant mon verre. Même si je galère parfois, j’arrive à être présente à au moins deux diners mondains par semaine. Le minimum poli, vous en conviendrez, et j’ai l’intention d’augmenter ce nombre lorsque j’aurai terminé mon spectacle. Gagner ma place au Who’s who ? de votre pays est une affaire en cours. »

Suisse, c’est déjà fait. Depuis ma naissance. Par la suite, j’ai grandie au rythme des rallyes dansants et suis parfaitement à mon aise dans les mondanités. Je pense que cela se voit, d’ailleurs. Organiser des spectacles, cela a commencé avec les rallyes. Il faut savoir être hôtesse, à mon niveau, et si on peut s’amuser ce faisant c’est encore mieux.

« Je comprends les avantages d’un mentor, si ça vous intéresse d’en être dites-le moi, néanmoins j’aimerai reprendre l’exercice précédent de changement de point de vue, continue-je avec espièglerie, même si le sentiment s’interrompt d’un doute. En espérant ne pas mettre les pieds dans le plat. Si tel est le cas, je suis désolée. »

C’est toujours une possibilité, même si je ne m’en inquiète pas trop. D’une part, j’ai l’habitude. D’autre part, je ne pense pas que Joseph m’en tiendra rigueur. Dans les deux cas, on verra quand on y sera !

« Votre point de vue est celui d’un universitaire, logique, dis-je sans aucun jugement. Prenons celui d’un industriel. Avec le demi-million que me couteraient les études aux USA, je peux monter une entreprise de R&D qui me ferait gagner du temps et de l’argent. Certes, les subventions pour l’emploi de docteurs récemment diplômés feraient privilégier ceux-ci aux plus expérimentés. Après, je pourrais quand même avoir plus de diversité disciplinaire, profiter de leurs réseaux universitaires et avoir mes discussions sur les temps informels. »

Joseph me conseille selon son parcours de vie, m’incitant à devenir comme lui. Je n’en ai pas l’intention. Outre qu’il s’agit de mon choix et qu’il y a des alternatives, je suis fermement croyante dans la complémentarité de la diversité. Un spécialiste me dirait que je trouverais ma diversité avec les autres, ce qui est vrai, cependant je préfère trouver ma complémentarité en tant que généraliste.

« Prenons-en de banquier, à présent. Plutôt que de créer l’entreprise, il s’agit de la trouver et de voir comment mobiliser de l’argent pour y avoir accès. De préférence, dans une proportion suffisante pour avoir du poids dans ses décisions ; aka pouvoir m’intégrer à son CA. J’aurai l’accès aux gens de la même manière que précédemment et aurait moins à me prendre la tête sur la viabilisation de la structure. »

Chaque problème a de multiples solutions, toutes parcellaires et pouvant entrainer de nouveaux problèmes, néanmoins il faut être capable de faire un travail de synthèse entre toujours plus de domaines pour en voir toujours plus. C’est exactement ce que Joseph me conseillait vis-à-vis de la psychologie et de la perception mais appliqué à la connaissance.

« De mon point de vue d’héritière, il s’agit de voir si l’empire familial contient déjà ce dont j’ai besoin. Merci ma Chance, c’est le cas. Juste à demander l’autorisation en personne, parce que je suis une princesse. Après, pour un TEDx, je ne l’ai pas fait. »

Diego m’aurait surement envoyé paître, dans le cas contraire. Ses docteurs et ses ingénieurs ont mieux à faire que donner leurs avis sur ce qu’ils pourraient qualifier de "caprice". Notre accord en vient de la créativité dont je fais preuve, sans doute supérieure à celle de beaucoup de ses employés, et des bénéfices mutuels que l’on peut tirer si je me lance sur un projet qui pourrait être rentable. Certes, les @robeez ne le seront pas car je ne veux pas qu’elles le soient ; je ne veux pas que quiconque d’autres que moi puisse les utiliser. Le FGS, en revanche, pourrait être un brevet juteux à louer ; sachant que j’aurai le droit, jusqu’à sa commercialisation et sans doute même après, de me servir des prototypes à mon aise.

« Maintenant, à travers ces trois solutions et demie, aucune n’est parfaite. A mon sens, elles sont spécialisées. La spécialisation permet de découvrir de nouvelles choses, d’approfondir les connaissances scientifiques, mais je pense qu’il faut également des généralistes pour être capables de mettre en corrélation ces connaissances de façon interdisciplinaire. Notamment dans le cadre des défis de notre siècle. »

J’ai énormément envie de faire un aparté sur les universités et leur fonctionnement du XIVe au XVIIe siècle, si je ne me trompe pas sur la période. L’idéal de l’Homo Universalis, ou Homme de la Renaissance, et le fait que les institutions d’apprentissage supérieur n’étaient pas spécialisées dans des domaines spécifiques mais dans le partage des connaissances de leurs professeurs et de leurs étudiants afin que tout le monde progresse en science, en philosophie et en théologie. Oui, la spécialisation individuelle venait généralement avec les ans mais tous avaient cette curiosité infinie et cette imagination inventive qui manque parfois aujourd’hui.

« Comme vous le disiez précédemment, mon TED relève des relations publiques, de la biologie, de la psychologie et de la sociologie ; avec un engagement politique. Cinq domaines, sans même entrer dans les multiples sous-domaines qui les constituent. Un spécialiste de l’un ou de l’autre n’aurait pas forcément été en capacité de faire la conférence comme je l’ai faite. Sans même parler de mon absence d’ambition de faire avancer la Science ou d’illustrer la Littérature. »

C’est anecdotique mais je l’explique comme ça me vient. Après, peut-être devrais-je plus m’attarder sur quelle était ma motivation à faire cette conférence ? Je n’y ai pas encore touché même si, dans le cours de rappel et d’approfondissement qui a eu lieu jusqu’ici, cela n’avait pas réellement sa place.

« Je pourrais parler longuement du fait que chaque être humain développe naturellement de nombreux intérêts et talents, ce qui m’amène à trouver contreproductif de lui demander de se spécialiser en quelques-uns. J’ai déjà synthétisé mon point de vue sur la diversité et la complémentarité, également. J’ai choisi l’art plutôt que les sciences car l’interdisciplinarité y est beaucoup plus facilement accessible. Surtout pour une membre du mouvement post-moderne, qui est un exemple d’interdisciplinarité en lui-même : commencé en architecture, il a pour but de reprendre ce qui est déjà fait afin de créer du neuf. »

Je m’arrête un instant, incertaine de si je dois continuer à développer ou non ma pensée. C’est déjà dense, je suppose, et quelque peu arborescent, j’en suis sure, mais Joseph est l’un des rares à avoir pu m’accompagner jusqu’ici. Le meilleur moyen de savoir si j’atteins la limite me semble de la tester, même si c’est un raisonnement enfantin.

« De plus, je ne suis pas certaine de la pertinence de la dichotomie entre l’Art et la Science, sans parler des arts et des sciences, puisque mon approche post-moderniste se retrouve également dans celle de la Littérature et de la Nature. Une approche mimétique, particulièrement aisée à illustrer avec le biomimétisme, mais où je fais mon tri dans mes récupérations afin de faire ma soupe. Comme en cuisine. C’est également ce qui fait qu’en philosophie, on étudie les philosophes : c’est en se nourrissant de ce qui a déjà été pensé qu’on peut se faire sa propre pensée. C’est en ayant une diversité d’ingrédients que l’on peut faire une recette. Enfin, c’est mon avis. »

Pour moi, l’étude philosophique et la cuisine ne sont pas différentes de l’approche post-moderne de l’Art ou l’approche biomimétique de la Nature. C’est puiser dans la diversité d’avis et d’expérience que l’Humanité possède collectivement afin de se construire soi-même et de construire son monde. Jamais je ne serais capable d’égaler un spécialiste dans son domaine, je le sais et n’en ai pas l’ambition. En revanche, j’espère parvenir à comprendre ce qu’il découvre pour le corréler avec d’autres connaissances que lui n’a pas et en faire quelque chose auquel lui n’a pas pensé. Comme un TEDx où la conclusion est que notre diversité est notre force, qu’importe notre ethnie ou nos capacités.

Finalement, quatre heures pour discuter avec Joseph c’est un délai qui risque de me sembler aussi court qu’il peut lui paraitre long. Avant de me réattaquer à mon plat, je me permets une question d’une sincère curiosité.

« Du coup, vous êtes intéressé par devenir l’un de mes mentors pour faire de la relecture de spectacle, s'il vous plait ? »



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